Sujet :

G. Questiaux "pour un parti du prolétariat"

Xuan
   Posté le 19-12-2014 à 00:15:37   

Je reproduis ici le texte de G. Questiaux publié sur réveil Communiste et sur faire vivre et renforcer le pcf.
J'ajouterai les commentaires faits sur le second site.

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Pour une union des communistes, pour un parti du prolétariat. Pour rassembler il faut clarifier les débats.


Il y a beaucoup de rencontres des communistes mais peu d’unité entre ceux qui se rencontrent.

Une des raisons : nul ne veut commander, mais nul ne veut être commandé non plus. Tous ces scrupules démocratiques cachent mal un manque évident de détermination. Il y a des gouvernés et des gouvernants. Les communistes veulent devenir des gouvernants, pour supprimer différence entre gouvernants et gouvernés. Sinon quoi ?
Et une autre : il existe des clivages idéologiques exogènes qui nous déstabilisent ; sommairement, le camp de ceux qui se revendiquent comme « communiste » se divise en deux ailes composées avec les guillemets de rigueur des « patriotes » et des « internationalistes », qui prennent des positions opposées dans la plupart des débats sociétaux. Je les appelle comme ça et je pense qu’ils se reconnaitront bien que tout le monde prétendra relever des deux à la fois. Dans ces débats sociétaux, plus on pense avoir de raisons et moins on se sert de la Raison. Mais la prégnance de ces débats sans autre issue que l’hystérisation réciproque est caractéristique du nouvel âge de la politique bourgeoise.

Pour avancer je propose :

1) D’écarter ce qui divise, de renforcer ce qui rassemble,

Ce qui implique de sacrifier ou de mettre au second plan par un accord tacite des campagnes et des thèmes d’action militante qui sont chers à beaucoup au point d’y consacrer l’essentiel de leur temps.
Ce qui rassemble les communistes, cela va sans dire, c'est le rejet de l'UE et de l'OTAN. C’est par exemple la solidarité au Donbass antifasciste, à la Syrie martyrisée par l’impérialisme, à l’Afrique néocolonisée. Le rejet définitif et sans retour possible des « socialistes » français et européens à placer au rang d’ennemi majeur. Le jugement positif et critique, mais d’abord positif, sur l’expérience du socialisme réel. Il semble, mais c'est moins explicite, que les communistes n'aient plus de complaisance soixante-huitarde envers la délinquance qui ravage le prolétariat.
Ce qui divise les communistes, comme tout le reste la société ni plus ni moins, ce sont les fameux débats plein de bruit et de vent consistant à enculer les mouches du « sociétal ».
Il faut la mise entre parenthèse des faux débats suscités par la bourgeoise pour détourner l’attention, diviser le prolétariat, et pour cela convenir que nos organisations ne prennent pas position et conservent une forme de neutralité tactique sur les questions suivantes :
- Les « patriotes » devraient mettre au second plan la laïcité et les problématiques qui sont liées (voile, caricatures, etc.). Pour ce que ça vaut on en a bien assez parlé comme ça, et ces causes ont trouvé d’autres défenseurs dont elles se passeraient bien.
- Les « internationalistes » devraient remettre en question leurs certitudes concernant l’immigration : notamment la question de la régularisation globale des sans-papiers. Au fait combien de sans-papiers aidés par des militants sont-ils devenus des communistes ?
Et moins important mais dévorateur d’énergie et de temps:
- Famille, mariage homosexuel, reproduction assistée, etc.
- Mémoire et concurrence de mémoire. Incidemment nous sommes sortis du culte des héros pour tomber dans celui des victimes et nous n’y avons pas gagné au change.
- Questions d’identité : pour un marxiste je pense que le concept d’identité n’a aucune valeur.
- Religions : les communistes n’ont pas de religion, et n’ont pas celle de ne pas en avoir. Mais les religions véhiculent des discours politiques et en cas de conflit entre ces discours et le matérialisme historique, ce dernier doit l’emporter absolument. Le communisme est un Dieu jaloux dans son genre.
- Genre, parité, féminisme etc ; l’oppression des femmes bourgeoises est un fait du passé. L’oppression des femmes du prolétariat continue pourtant bien tranquillement.
Cette mise en parenthèse ne signifie pas que ces débats sont complètement dépourvu d’intérêt, et de fait ils passionnent les foules, mais qu’ils sont dans le contexte capitaliste autant de pièges qui font disparaitre le prolétariat de la scène et travaillent à le dissoudre en l’enfermant dans des communautés opposées. L’opposition bourgeoise au communautarisme finissant par former un communautarisme de plus.
Un débat sociétal peut refléter à l’occasion des contradictions plus profondes à titre de symptôme, mais seulement à ce titre.
Fondamentalement dans le nouvel âge du capitalisme sont opprimés les femmes prolétaires, les homosexuels prolétaires, les musulmans prolétaires, les noirs prolétaires, les juifs prolétaires, et les prolétaires sans qualité ne relevant d’aucune pseudo-communauté. Le reste est littérature.
Sur la question nodale de l’immigration, un seul objectif pour nous : l’unité de la classe ouvrière en France et l’organisation de la classe dans le monde. Ni fermer les frontières pour préserver une identité nationale largement mythique, ni les ouvrir en grand pour faire pression à la baisse sur les salaires ne peuvent s’inscrire dans un programme communiste. Nous devons cesser d’osciller sans vouloir l’admettre entre le programme chauvin et le programme libéral. Notre programme doit transcender ces oppositions fomentées par la bourgeoisie. Car si nous parvenons un jour au pouvoir, cela dit sans ironie, le problème sera plutôt l’émigration ! On l’a vu dans le passé et on le reverra, car la construction du socialisme ne passe pas par un chemin semé de roses. On serait beau si on arrivait à faire aussi bien qu’en RDA, dans les mêmes conditions.
Pour retrouver la légitimité du prolétariat il faut lutter pour restreindre l’immigration de l’ère capitaliste, en se préparant à faire appel à une gigantesque immigration socialiste pour compenser la fuite de la bourgeoisie.
Il n’y a plus que deux contradictions antagoniques qui jouent dans le monde : capital /travail, et Occident néocolonialiste /monde. Les différences susmentionnées ne sont pas (ne sont plus) des contradictions.

2) Se tourner résolument vers les militants d’entreprise

Pour qu’ils forment un nouveau noyau politique.
S’il faut reconstituer un vrai parti des exploités c’est sur eux qu’il faut s’appuyer, pour former son ossature. Le caractère de classe du parti doit s’affirmer concrètement dans son recrutement ; ce qui signifie qu’il ne doit pas recruter en priorité dans les groupes qui sont spontanément attirés par le discours (le bla bla) politicien, et singulièrement les étudiants en « sciences » politiques.
Cela ne signifie pas qu’il faut attendre que les militants salariés élaborent seuls la théorie et les objectifs, mais qu’il faut leur présenter la théorie de manière concrète. Que leur langage doit prédominer, pour le parti soit représentatif. La classe ouvrière n’est pas porteuse spontanément d’une politique révolutionnaire, mais seul un parti révolutionnaire avec de nombreux cadres formés parmi les travailleurs et parlant leur langage peut devenir légitime dans le prolétariat. Seuls des militants d’entreprises sont à l’abri de la plupart des tentations opportunistes du spectacle électoral et médiatique de la democracy.
Un vrai parti des exploités doit se plonger dans le peuple et sortir de la fausse sécurité de l’entre soi militant et de son langage, fût-il radical, révolutionnaire ou bolchevik. Les militants d’entreprise sont l’interface entre le monde militant et le peuple réel. Les élus, dans la mesure où ils ne doivent pas leur élection au PS peuvent l’être également, mais le cas est comme on le sait de plus en plus rare.

3) Trouver un accord commun autour d’un manifeste court

Rédigé en langage clair, et qui servirait de source virale à la formation de groupes communistes en France, et tant qu’à faire partout dans la monde.
Ce texte, sans avoir peur d’aller à contre-courant de la mode, mais en évitant aussi le repli sur des formes langagières dépassées affirmerait :
- La volonté de réaliser le socialisme définit comme la propriété collective des grands moyens de production, en expliquant pourquoi c’est bien, et pourquoi c’est nécessaire.
- L’expropriation des oligarques et des super riches (que le ressentiment à leur égard est légitime et vertueux, et pourquoi).
- La nécessité de quitter immédiatement l’UE et l’OTAN ; Il indiquerait la nécessité de la souveraineté nationale comme cadre démocratique incontournable.
- L’objectif de la refondation d’une sécurité sociale étendue au logement à l’alimentaire et aux services publics gratuits, contre l’invasion de l’humanitaire ; un monde des droits opposables (à commencer par celui du travail) et non du don caritatif, où tout le nécessaire est gratuit.
- Le pouvoir populaire, et l’initiative populaire pour reconstruire la république de la base au sommet.
- Montrerait que l’expérience soviétique fut une expérience positive de socialisme réel, et affirmerait ne rien renier du passé des expériences socialistes et des révolutions : que rien n’a pu les rendre mauvaises ! Le discours antisoviétique étant à classer dans sa totalité comme propagande bourgeoise, et la chute de l'Union Soviétique étant présentée pour ce qu'elle est : un recul de civilisation aux conséquences dramatiques dans le monde entier.
- Se rangerait dans le camp anti-impérialiste, le camp de la paix et du respect de souveraineté des peuples, et non dans celui de l’altermondialisation et de l’ingérence morale.
- Placerait le socialisme en préalable à la solution des problèmes écologiques qui menacent la survie de l’espèce, sans minimiser ces problèmes, au contraire, en défendant l’écologie scientifique contre l’écologie mythique des petits bourgeois.
- Négativement il doit utiliser le marxisme sans se complaire aucunement dans le jargon militant.
- Il doit éviter le bolchevisme théâtral des symboles qui ne choque ni n’intéresse personne à part quelques zombies des pays de l’Est.
- Ce texte devra rompre avec le style commémoratif qui sévit trop souvent chez les communistes, comme si notre âge d’or était derrière nous. Une récente réunion en Équateur des partis « communistes et ouvriers » a produit une résolution d’action commune dont la moitié au moins consistait en l’organisation de commémorations.
- Il ne doit pas non plus comporter une rhétorique de l’indignation qui finit sans s’en apercevoir par présenter l’ennemi comme tout puissant. Cela vaut aussi pour la dénonciation des complots supposés, qui ne peut pas être le centre d’un discours politique, les complots en question fussent-ils tous réels. La vraie dénonciation d’un complot réel de la réaction étant un complot révolutionnaire encore plus réel.
- Il doit refléter la force et la confiance en soi des masses qui se mettent en mouvement.

4) Pour un front patriotique

Quels alliés politiques envisageables des communistes voulant redevenir les représentants légitimes du prolétariat ? (eux-mêmes pour la plupart encore issus du long passé du PCF ou des courants ML) :
Nationalistes de gauche, chrétiens de gauche, musulmans anti-impérialistes, écologistes rationnels (pronucléaires !), sociaux-démocrates cohérents anti UE, anti-impérialistes, patriotes conservateurs convaincus (anti OTAN), etc. Pour un front patriotique ; mais jamais à la remorque d’aucune de ces tendances, qui sont d’ailleurs toutes très faibles au moins en France.
Quels ennemis proches à démasquer ?
Approfondir et dialectiser la scission avec eux pour attirer à nous les jeunes militants trompés par leur langage : « la gauche », sociaux démocrates, postcommunistes, gauchistes libéraux (NPA), les idéologues des droits de l’homme.
Ennemis stratégiques à combattre avec la dernière énergie: MEDEF, CFDT, PS, sociaux libéraux, chrétiens démocrates, atlantistes, libertairiens, régionalistes, séparatistes, écologistes incohérents (presque tous), et les nouveaux nazis assumés qu'ils soutiennent en Ukraine.
Leurres à ignorer dans la mesure du possible : néofascistes, antisémites, sionistes, intégristes, anarchistes manipulés, sectaires de tout acabit (y compris de sectes composées de communistes purement verbaux).

5) Questions internationales

Sur la question palestinienne, recentrer nos positions en critique des États-Unis qui sont l’ennemi principal des peuples du monde et le donneurs d’ordre d’Israël (et non l’inverse) pour sortir de l’impasse de la mauvaise dialectique juifs/musulmans. On dirait parfois qu’il n’y a que Jérusalem sur cette terre dans la géographie de bien des militants.
Soutien critique à la politique extérieure de la Russie et de la Chine non à leur politique intérieure. Leur rôle étant positif dans la mesure où ils affaiblissent l’impérialisme occidental (le seul qui agisse), mais négatif dans la mesure où ils oppriment leur prolétariat national. Et je crois que la « longue NEP » chinoise sensée aboutir au socialisme (théorie de Losurdo) commence à être bien trop longue ! La critique bourgeoise de la Chine n’est qu’un ramassis de clichés racistes, mais ça ne change rien au fait la Chine ne peut ni ne veut faire absolument rien pour les prolétaires du monde.
Soutien sans failles à Cuba socialiste, sans donner de leçon, mais en restant attentif à la montée possible de forces opportunistes (dans le style des postcommunistes gorbatchéviens européens) dans le contexte de réformes économiques indispensables. Soutiens aux socialistes anti-impérialistes d’Amérique latine, et étude fine de leurs promesses, comme de leurs limites.
Exigence de l’évacuation militaire par la France de l’Afrique. Soutien actif et sonore au panafricanisme. Si l’Afrique était unie elle serait en plein développement comme la Chine.
Campagne de dénonciation et même de vandalisation des médias et de la culture stipendiée par le capital, de Google à Louis Vuitton, et de l’idéologie artiste qui cimente la petite bourgeoisie française (sans avoir peur se s’attaquer aux « stars » du postmodernisme culturel). Cinéastes et artistes soi-disant d’avant garde mais sans impact populaire nous font tout simplement perdre notre temps. Jean-Luc Godard a formé combien de communistes ?
En conclusion, il nous faut enfin revenir dans le cœur du sujet, il nous faut parler de l’exploitation, du socialisme, de la révolution, et des moyens de la libération économique et politique du prolétariat. Et cesser de polémiquer avec des moulins à vent, de « parler politique » et de « débattre culture ».

6) Organiser un congrès « de Livourne »,

C'est à dire provoquer une scission sociologique pour rassembler sur une base saine.
Le but n’étant pas de créer une organisation de militants d’accord sur tout (et sur tout ce qui n’intéresse en rien le prolétariat !) mais de rassembler des voix diverses pour l’unité prolétarienne et l’action.
Pour valider le manifeste et pour désigner un groupe dirigeant réellement compétent et un petit nombre de portes paroles médiatiques choisis sur leur capacité et leur conviction.
Un congrès de rassemblement sur une base claire, avec une scission claire avec les éléments dominés par l’idiotie petite bourgeoise, dans sa « diversité », sa « pluralité », sa « multiplicité », sa « tolérance », ses affaires de cul, et son individualisme de masse.
C’est moins sur des tactiques que doit se fonder la scission que sur l’appartenance de classe ; en 1921 en Italie au congrès de Livourne qui fonda le Parti Communiste d’Italie en le séparant d’un parti socialiste pourtant très « à gauche », celle-ci faisait partie de la réalité la plus tangible et évidente. Au pays des enfants-rois du capitalisme, au cerveau lessivé par la marchandise, c’est moins clair. Le critère sera donc à chercher du coté de la volonté de l’engagement prolétarien du parti.
Suggestion en passant d’un nom pour le parti : L’unité prolétarienne, ou « « UNIPROLO ».

GQ, 9 décembre 2014
Xuan
   Posté le 19-12-2014 à 00:16:31   

mis en ligne le 17 / 12

Bonjour à toutes et à tous,
Pour un parti prolétarien évidemment, un parti de la classe ouvrière et constitué d’abord par les plus exploités. Mais pas d’accord pour un nom bidon, il ne doit pas dissimuler nos objectifs mais s’afficher communiste.

C’est d’un point de vue de classe prolétarien qu’on peut apprécier l’attitude de la grande bourgeoisie et des classes moyennes, par conséquent celle des partis et des personnalités.
Faire un catalogue des bons partis et des mauvais n’a pas de sens. C’est une analyse des classes et de leurs intérêts qui compte. La position des partis passe après. Un groupe « vert » peut être révolutionnaire sur un sujet et réactionnaire sur un autre, du point de vue du prolétariat.
D’accord pour mettre au second plan les questions qui préoccupent la petite-bourgeoisie par rapport aux intérêts de la classe ouvrière et des masses.

Un gros bémol : l’intérêt de la clase ouvrière c’est son unité et l’unité de son statut. La régularisation des sans papiers n’a rien à voir avec l’humanitarisme bourgeois ou les bobos. L’objectif c’est de combattre la concurrence entre salariés et de les organiser, pas de faire de l’assistanat. Quant à la reconnaissance du ventre…parlons plutôt des perspectives électoralistes du pcf, elles en ont fait fuir bien davantage et pas que des immigrés.
Maintenant conseiller la bourgeoisie sur le quota d’immigrés qui nous conviendrait…je crois qu’on touche le fond là.
Si on veut un parti réellement « indépendant de toutes les formations bourgeoises », ce n’est pas pour nous compromettre dans la « régulation » officielle ou officieuse de l’immigration, pas plus que dans la « régulation » de la délinquance...en sachant pertinemment que la bourgeoisie, la police et la délinquance ont mille liens.

Le soutien de la Chine, à qui ? A Questiaux, au PRCF, aux ML machin. Comptons d’abord sur nos propres forces avant de demander une reconnaissance ou de compter les points dans la lutte de classe au sein des partis communistes dans le monde.
A ce propos il faudrait remettre en question la propension bien française à coller des étiquettes et donner des conseils aux autres pays en matière de révolution, comme si la Révolution bourgeoise de 89 nous donnait quelque autorité sur ces questions.

Mémoire ? Ce n’est pas la question, d’ailleurs les commémorations anti esclavagistes n’empêchent pas d’envoyer des barbouzes en Afrique. Ce qui compte c’est de combattre notre impérialisme et c’est toujours d’actualité. C’est même la priorité par rapport à l’Europe et aux USA.
Au fait, qui sont ces « patriotes conservateurs » et quels intérêts de classe défendent-ils ?
On en revient toujours au même : la nature de classe de notre parti et son objectif fondamental, une démocratie populaire (peu importe le nom) socialiste, transition au communisme.
salutations fraternelles
Xuan
   Posté le 19-12-2014 à 00:17:04   

réponse de G. Q.

Je ne crois pas être très éloigné de positions de Xuan, mais lui croit être éloigné des miennes. Bien entendu un nom n’est qu’un nom, mais je ne crois pas que celui que j’ai proposé soit particulièrement bidon. Mais passons et creusons un peu le fond en question. Xuan est très choqué parce que je suggère de ne pas soutenir le mot d’ordre de régularisation de tous les sans papiers. Pourtant les faits sont là : la politique d’immigration organisée par la bourgeoise (c’est bien la bourgeoisie qui règne dans notre société si je ne me trompe pas ?) est très probablement désavantageuse pour le prolétariat, que ce soit pour son niveau de vie actuel que pour ses perspectives d’émancipation, et en tout cas , il en est persuadé. Si nous voulons être entendu dans le prolétariat nous devons en tenir compte, non pas qu’il faille le flatter, mais sans doute PARCE QU’IL A RAISON. Le prolétariat immigré est d’ailleurs tout aussi opposé à la régularisation que le prolétariat sans qualité. Ce n’est pas sorcier : l ’apôtre de la liberté complète de circulation de la main d’œuvre est Laurence Parisot. Si nous voulons continuer toute notre vie qui commence à avoir été longue à nous parler à nous mêmes, nous pouvons continuer d’ignorer la réalité quand elle nous déplait.

Le seul intérêt politique (je ne dis pas humain, mais pour être humain nul besoin d’être communiste) du combat pour la régularisation des SP est en effet la formation de cadres communiste internationalistes, et ça , on ne le fait pas.

Quant à la Chine, malgré ses grandes qualités, elle a toujours eu bien du mal a mener une quelconque politique internationaliste. Inutile de rappeler les faits, ils sont bien connus.

Cela soit dit fraternellement.
Xuan
   Posté le 19-12-2014 à 00:19:23   

posté le 19/12 par Xuan

Bonjour Gilles,

La bourgeoisie ne cherche pas la liberté complète de circulation mais seulement celle qui correspond à ses besoins du moment. D’autre part la bourgeoisie a des intérêts parfois divergents et des besoins contradictoires (travail légal / clandestin, qualifié / non qualifié, local / délocalisé, etc.).
Mais d’une manière générale les capitalistes n’ont aucun intérêt à ce que les salariés obtiennent le même statut.

Ce qui est réellement désavantageux pour le prolétariat ce n’est pas la présence d’autres prolétaires, d’étrangers, de jeunes, vieux, etc. c’est la différence de statut entre ouvriers ou salariés, et la concurrence qu’elle engendre entre eux.

Soit : l’immigration avec ou sans papiers, mais aussi l’immigration « choisie » de personnel qualifié sous payé, mais aussi l’embauche des jeunes diplômés pour un salaire de manar et en CDD, les stagiaires d’entreprise qui font des projets d’ingénieur pour des nèfles et qu’on embauche au ras des pâquerettes, les boites sous traitantes qui viennent bosser pendant les grèves, les chômeurs qui seront prêts à tout accepter, les intérimaires nationaux et immigrés d’Europe Centrale, le recrutement de retraités pour les travaux d’été, ceux qui croient échapper à l’exploitation par l’auto entreprenariat, le travail des femmes (puisqu’elles sont moins payées)…etc.

Alors on fait quoi ? On les empêche de bosser ou bien on se bat pour les mêmes droits ?

On trouvera toujours des salariés pour se retourner contre leurs frères de classe parce qu’ils vivent cette concurrence tous les jours. Même les minimas sociaux sont mal vécus par ceux qui travaillent.
Ils en souffrent effectivement mais ce n’est pas pour ça qu’ils ont raison. Leur intérêt supérieur c’est l’union de la classe ouvrière sans distinction.
Tout succès dans l’unité contre la classe capitaliste est un pas vers la révolution, si un parti révolutionnaire est alors capable de montrer le lien qui existe entre cette unité et le but à atteindre.
La traduction de cette union par l’organisation pour la lutte économique et/ou politique est évidemment une nécessité.

Et pour cette même raison, lutter pour la régularisation des sans papiers n’est pas faire le jeu de la bourgeoisie, contrairement à ce que prétendent les thèses de Soral, Zemmour ou Michéa (*). Ici je ne fais pas d’amalgame mais il est particulièrement important pour nous communistes de connaître leurs arguments respectifs dans ce débat.

A part ça la Chine travaille à la constitution d’un front uni mondial contre la superpuissance US.
C’est leur modeste contribution à l’internationalisme prolétarien.

salutations fraternelles

(*)
> Voir la vidéo « À qui profite l’immigration ? » sur le site d’A. Soral - plusieurs déclarations de Zemmour y figurent.
> J-C Michéa « le complexe d’Orphée – la gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès »
marquetalia
   Posté le 17-01-2015 à 14:13:57   

le modèle pour les communistes libertaires est le Chiapas,pour le Prcf,Cuba,et pour nous?la Rpd de Corée?
Xuan
   Posté le 25-04-2015 à 10:30:18   

Je reproduis ici tel quel un texte intéressant et important de Gilles Questiaux (*). Il date d'un an.
Le débat et l'expérience sont indispensables pour l'unité des ml, également la connaissance des points de vue des uns et des autres, et de leurs évolutions.
Les parties grisées dans le texte sont barrées :


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9 - Une autocritique de la ligne de Réveil Communiste depuis 4 ans


Publié dans Réveil communiste


André Gerin, ou il ne suffit pas de communiquer. En fait il ne l'est vraiment pas assez !

Il y a quatre ans j'écrivais :


Je suis le principal animateur du blog et donc mes positions ont forcément une influence sur le résultat. Voici en gros les thèses que je défends, elles ne sont pas très compliquées.

Or certain nombre de ces thèses aujourd'hui me paraissent obsolètes, ou avoir été erronées dès le début . Voici ce qui reste, aujourd'hui (25 mars 2014).



1 Il faut adhérer au PCF, ou y réadhérer, ou y rester. C’est la seule plateforme d’union des communistes, le seul parti de masse qui fait référence au communisme. Tout ce qui a été essayé légitimement pour faire mieux ailleurs (depuis la première, la tentative de reconstruction du parti par les maoïstes du PCMLF avant 1968) a échoué.

2 Il faut lutter pour ne pas être marginalisé : donc travailler et militer avec les camarades du PCF qui ne sont pas sur ses propres positions. Nulle raison de se réjouir du départ de camarades sur d’autres lignes.

3 Il faut travailler aussi avec tous les communistes non encartés, y compris ceux qui appartiennent à d’autres organisations, sauf si elles sont ouvertement hostiles à tout ce que le PCF représente ou a représenté dans son histoire, ou si elles ont dégénéré en groupuscule inactif.

4 Je suis pour un parti ouvrier et marxiste, dans le sens le plus extensif de ces termes : un parti qui n’a pas peur de défendre, de représenter et d’organiser le prolétariat, qui entretient des liens internationaux avec des partis frères , et qui s’inspire ouvertement de la théorie de Marx et de Lénine. J’ai conscience du fait que la majorité des militants actifs du PCF, pour le moment, sont plutôt sceptiques sur cette ligne « orthodoxe », malgré les succès qu’elle a rencontré parfois à l’étranger (Portugal, Grèce, Bohème-Moravie), bien plus nets que ceux des refondations modernistes (Espagne, Italie). Mais je constate aussi depuis trois ans que ce blog existe que les thèmes et les termes du marxisme et de la lutte des classes sont revenus dans le débat, et j’espère y avoir contribué dans la mesure de mes moyens. Il est loin le temps (2005) où l’œuvre de Lénine était introuvable au village du livre à la fête de l’Humanité.

5 Je suis pour le socialisme, et donc pour la prise du pouvoir politique par le parti ou par un front dont il est l’élément principal. En tenant compte des corrections qu’impose l’expérience historique . Je pense, même si je dois passer pour un réformiste, que le marché ne peut pas être aboli par décret, qu’il devra coexister longtemps avec l’organisation planifiée, et coopératif, de la production. Je ne suis pas pour la dictature d'un parti unique, mais je suis pour un parti guide des masses (mais aussi guidé par elles) et pour l’hégémonie de ce parti.

6 Je ne suis pas stalinien, mais je suis contre la diabolisation de l’URSS et du personnage historique de Staline. Je considère que l’analyse de Trotsky « état ouvrier dégénéré » aux mains de la bureaucratie est erronée, et que les staliniens historiques ont essayé sincèrement, sans outils théoriques adéquats, de réaliser la dictature du prolétariat. Et rien ne peut effacer la dette éternelle de l’humanité au peuple soviétique, et au parti communiste de l’URSS, pour la victoire sur le nazisme.

7 Je pense que mes camarades gagneraient parfois à abandonner leur antigauchisme automatique. Un mauvais communiste, ce n’est pas celui qui est aligné sur le mauvais « iste » mais celui qui cause qui cause et qui n’agit pas (ou qui écrit, écrit …)

8 Après avoir réfléchi et pesé le pour et le contre, je suis décidément contre un parti organisé en tendances. Loin de démocratiser le parti, les tendances aggravent les manifestations de sectarisme, le clientélisme, et les pratiques d’exclusion.

9 Je pense que les élus sont importants, ( et donc qu’il faut des alliances avec la social-démocratie ) parce qu’ils sont une garantie contre la fuite en dehors du réel qui menace les groupes dont l’idéologie pure est le ciment, mais qu’ils ne doivent pas, sous prétexte qu’ils sont élus du peuple, en faire à leur tête, et devenir les propagandistes de l’union à n’importe quel prix avec les sociaux démocrates, ou sociaux libéraux.

10 La gauche n’est pas la référence principale du PCF. Il est d’abord le parti des classes exploitées, ensuite le parti de la résistance patriotique, et enfin le parti de gauche héritier de la SFIO de Jaurès et de la tradition politique de la Révolution, des sans-culottes et des jacobins. Un front populaire du XXIème siècle oui, mais à condition que la composante principale de 1936 ne soit pas oubliée : l’intervention directe des travailleurs, sans laquelle les socialistes de 36 n’auraient pas fait mieux que ceux de 81, et avec laquelle les communistes de 81 auraient pu faire aussi bien que ceux de 36. Si on veut une « gauche de gauche », il faut un « parti communiste communiste ».

11 Je suis pour renouer avec la symbolique historique : les « outils », ne serait-ce que pour être visible. Notre société fonctionne par une réduction du désir au symbolisme, d’où le règne de la marque. Abandonner aux gauchistes sectaires la « marque » du communisme est une erreur non seulement de communication, mais stratégique. Loin d’être un handicap, la mauvaise réputation historique du communisme dans la culture bourgeoise fait notre publicité dans les classes populaires et unifie autour des communistes les rebelles sans cause de la petite bourgeoisie qui sont produits en masse puis normalisés par le capitalisme consumériste. Ce n’est pas pour rien que les fascistes et les révisionnistes européens veulent faire interdire le communisme et ses symboles : ce sont des atouts et non des « valises de plomb ».

12 Pour conclure je pense que la crise d’identité du mouvement communiste est en train de s’achever , et qu’il faut maintenant s’atteler à la tâche qu’ont su mener à bien Lénine, puis Mao, celle de rendre au prolétariat sa conscience ( non pas « la » mais « sa » ) parce que le prolétariat sans encadrement politique s’effondre et disparaît dans l’anomie parcellaire et précaire, dans la misère ou /et la consommation. Même si nous ne réussissons pas de notre vivant à construire le socialisme en France, nous pouvons réarmer la prolétariat comme force et améliorer ainsi énormément son bien être physique et psychologique en lui offrant la possibilité de se structurer dans une pratique et un discours, et de relever la tête face à la dictature, non seulement économique, mais aussi symbolique, qui l’écrase depuis trente ans.



Gilles Questiaux 27 mars 2010



Éléments d'autocritique. Elles visent particulièrement mes illusions fétichistes sur le parti.

Thèse 1 : Tout ce qui a été fait pour organiser le prolétariat en dehors du PCF depuis les années 60 a échoué, tandis que le PCF a continué à le faire dans une certaine mesure. Mais le PCF actuel ne se reconnait plus dans ce rôle.

Thèses 1 à 3, le PCF ne me paraît plus, de la base au sommet, porteur d'une quelconque légitimité communiste ou prolétarienne. Et il ne l'était déjà plus depuis longtemps lorsque je l'ai rejoint en 2005. Le critère de cet éloignement définitif est la position sur l'Union européenne. Du coup les thèses 7, 8 et 9 deviennent sans objet.

Thèse 4 : les "orthodoxes" ont échoué aussi à maintenir le parti, et à relancer les partis dont ils ont conservé le contrôle.

Thèse 5 : la forme pluraliste ou non du pouvoir socialiste ne peut pas être décidée d'avance, elle est imposée par les circonstances, ce qui s'étend aussi aux formes d'organisation internes au parti (thèse 8).

Thèse 6 : Les critiques du socialisme réel émanant de ses adversaires ou d'ignorants de bonne foi doivent être rejetées en bloc, point barre.

Thèse 9 : aucune alliance quelqu'elle soit n'est plus possible avec la Social Démocratie et les Verts.

Thèse 10 : la gauche n'existe plus.

Thèse 11 : les symboles du communisme n'ont qu'une importance très limitée, par rapport à la nécessité d'atteindre une analyse juste pour organiser le prolétariat.

La thèse 12 témoigne d'un volontarisme verbal complètement naïf. En un mot, c'est du baratin.

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Note (*) :
Réveil Communiste est animé par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958, professeur d'histoire, membre du PCF et du SNES et rédacteur en chef de la revue Unir les Communistes éditée par le réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF.
Le blog reproduit des documents que je trouve pertinents. Cela ne signifie pas forcément une approbation de leur contenu.
La ligne politique du blog : travailler à la création d'un parti du prolétariat moderne, qui n'existe pas encore, et à l'unification des forces communistes en France, La voie de l'union et de l'action, ni opportunisme électoraliste, ni sectarisme groupusculaire.



Edité le 25-04-2015 à 10:30:58 par Xuan


Xuan
   Posté le 08-08-2015 à 20:04:10   

Gilles Questiaux démissionne de la fonction de rédacteur en chef de la revue "Unir les communistes"


Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Réseaux communistes, #GQ

La revue "Unir les communistes" est éditée par le réseau du PCF "Faire vivre et renforcer le PCF" dont la force militante principale se trouve dans la section de Vénissieux. Quatre numéros sont parus depuis 2013.

Le comité de rédaction de la revue s'acheminant vers le refus de publier mon compte rendu et mes réflexions sur l'échec de la manifestation des Assises du communisme, le 30 mai dernier, j'en ai tiré la conclusion logique et j'ai démissionné de la fonction de rédacteur en chef, et du comité de rédaction.

Contrairement au PRCF, qui n'admet pas qu'on puisse parler d'un échec, on me reprocherait plutôt l'inverse : d'avoir cru que les Assises devraient s'organiser effectivement pour réussir.

J'assume la responsabilité politique des quatre premiers numéros de la revue, mais pas au-delà. Je remercie vivement tous ceux qui ont participé à l'aventure, et je souhaite bonne chance à ceux qui continuent.

A vrai dire cet éloignement est inscrit dans l'évolution de mes positions : non seulement je ne crois plus qu'il faille "Faire vivre et renforcer le PCF", mais je me pose la question de l'utilité pratique qu'il y aurait à unifier verbalement des individus qui se proclament communistes, dans des réseaux fantomatiques, sur la seule base d'une référence idéologique commune (et qui ne l'est parfois que très superficiellement).

En fait seul un congrès ouvert pourrait unifier les communistes, dans un nouveau parti, doté d'un groupe dirigeant, d'un programme d'action et d'une ligne correcte. Tout le reste me parait maintenant de l'ordre des illusions et du faux-semblant.

Fraternelles salutations GQ, 21 juin 2015

Gilles Questiaux, professeur d'histoire, membre du PCF et du SNES, est l'auteur du blog Réveil Communiste
Xuan
   Posté le 08-08-2015 à 20:05:31   

Retour sur l’échec du rassemblement unitaire des Assises du communisme
le samedi 30 mai 2015 à Paris, pour la sortie de l’euro, l’UE et l’OTAN (avec note additionelle)


Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #Réseaux communistes, #Euroboycott, #lutte contre l'impérialisme



Ce jugement et cette réflexion d’un participant n’engage que l’auteur, mais je pense qu’il est largement partagé.

Pour mémoire, les « Assises du communisme » se sont fondées le 28 juin 2013 à Gémenos près de Marseille, au cours d’une rencontre qui se tenait dans l’enceinte de l’entreprise en grève Fralib. Elles concernaient à ce moment là une dizaine d’organisations ou d’associations communistes, toutes issues de différentes générations de l’opposition révolutionnaire interne du PCF. Elles se donnaient pour vocation évidente d’unifier les communistes dans et hors le PCF. Et sur les trois journées la participation avait été très conséquente.

Mais unifier jusqu’à quel degré de fusion ? That is the question, et cette question n’a pas été tranchée, ni à ce moment là ni depuis.

Le rassemblement à Paris le 30 mai 2015 avait été décidé en commun dans cette perspective, pour manifester au moins la convergence essentielle des communistes sur les questions fortes des sorties de l’euro, de l’Union Européenne et l’OTAN, le 13 décembre 2014, à Vénissieux. Il s’agissait de faire apparaitre de manière unie le courant communiste qui s’était exprimé en 2005, à contre courant des lignes du groupe dirigeant du PCF, et du Front de Gauche, de plus en plus enclines à cultiver les illusions de « l’Europe sociale ».

Une nouvelle réunion préparatoire s’est tenue à Paris le 11 avril 2015. Après de longues discussions, qui m’ont semblé je l’avoue kafkaïennes, un lieu de rassemblement a été déterminé à proximité de l’Assemblée nationale. Il y est apparu que les organisateurs étaient au moins d’accord sur une chose : ils étaient tous très pessimistes sur les perspectives de participation, et redoutaient un échec. Dans une certaine mesure ce pessimisme a fonctionné comme une prophétie autoréalisatrice.

Pourtant cet essai de mobilisation populaire autour de la date du 10ème anniversaire du 29 mai 2005, du « Non » populaire français au Traité Constitutionnel Européen (TCE) aurait pu faire l’objet d’une préparation approfondie, longtemps en amont. Six mois pour réunir 200 personnes, bien comptées, cela pose question. Comment expliquer cette si faible mobilisation ? Le courant communiste en France, si faible soit-il, compte des milliers de participants actifs bien répertoriés.

Le rassemblement, en soi, n’est pas en cause. Ceux qui ont participé doivent en être remerciés. Il avait une indéniable qualité politique. Une introduction de Léon Landini, des prises de paroles de Marie Christine Burricand, pour FVR-PCF, Georges Gastaud, pour le PRCF, de William Roger, pour le RCC, une déclaration commune lue par un représentant du Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest, et l’animation assurée par Saïd Bouamama. Présents aussi, sans prise de parole, des représentants des Rouges Vif d’Ile de France, et d’Action Communiste Haute Normandie, ainsi que le Cercle Communiste d’Alsace. Et la Gauche Communiste. A part les Rouges Vifs 13 qui organisaient leur fête à Marseille au même moment, et qui avaient manifesté leur scepticisme dès le début, il ne manquait presque personne, et presque tout le monde se connaissait d’ailleurs.

Mais si l’unité entre des courants variés se reflétait bien par la variété de la provenance des participants, les effectifs réunis étaient clairement insuffisants. Les « Assises », sans l’avoir jamais revendiqué, apparaissent comme un État-major sans troupes. Peut être justement faute d’avoir revendiqué ce rôle.

Certes, le choix du lieu n’a pas été bon : aucun espace de déploiement, impossibilité d’installer de stands, ni de prolonger le rassemblement en cas de succès, aucune possibilité de défiler, lourd encadrement policier. Lieu inhabituel pour des militants, connoté « à droite » dans la géographie politique parisienne, comme l’est aussi le Parvis du Trocadéro, un de ces lieux choisis pour faire défiler une à une les causes inoffensives. Et ce détail symbolique montre aussi l’extrême faiblesse de ce que nous représentons, nous, en région parisienne, pour n’avoir pas su convaincre d’organiser le rassemblement Place Stalingrad.

La volonté ne peut pas transformer un rassemblement de 200 personnes en manifestation de masse, avec des dizaines de milliers de participants ; mais la volonté surtout si elle se donne six mois pour agir peut certainement le faire grandir à mille ou deux mille. La volonté de réussir cette manifestation n’a pas été suffisante.

Mais une chose facile est de constater qu’une volonté commune fait défaut, autre chose est de l’expliquer.

Alors pourquoi ?

Pistes de réponses :

1 ) Nous nous sommes trompés sur la porté symbolique de la date. Le 29 mai n’est ressenti, ni parmi les militants de gauche, ni dans les couches sociales exploitées, comme une date importante, historique. Elle est sous-estimée dans sa porté politique, au motif il est vrai que l’essentiel du texte retoqué en 2005 a été voté en congrès en 2008. C’est devenu le mauvais souvenir d’un camouflet à la souveraineté populaire qui est resté sans conséquences pour ses auteurs. Mais le public n’a pas l’air d’avoir conscience qu’il s’agit véritablement d’un frein historique à la « construction européenne », un frein n’étant bien entendu pas un coup d’arrêt.

Dans ce cas notre rassemblement n’est pas une occasion manquée, mais une fausse occasion qui ne pouvait pas porter ses fruits … et nous étions dans l’erreur depuis le début. Nous redoutions de voir la date récupérée par d’autres forces dites du « non », qu’il s’agisse des partisans « d’une autre Europe » dont le « forum des alternatives » à également largement échoué, de la droite souverainiste, de l’extrême droite même, et en fait elles ont complètement négligé d’apparaitre sur ce terrain.

Les commémorations qui envahissent notre discours et nos pratiques n’intéressent pas les masses, c’est le moins qu’on puise dire. Et commémorer la « victoire du non » qui est un succès électoral transformé en défaite politique ne suscite pas d’entrainement.

2 ) Le mouvement issu des Assises est d’une incroyable frilosité quand il s’agit de passer à l’action et reste divisé sur des questions centrales, sur l’appartenance au PCF, celle au Front de Gauche, sur la laïcité, et notamment sur l’importance à donner à la question nationale française. Ce n’est pas tant une question identitaire qui mesurerait l’attirance plus ou moins forte pour le tricolore, mais une question d’analyse de situation : dans quelle proportion la France est elle encore une nation impérialiste, ou en voie de devenir une colonie d’un nouveau genre?

3 ) La crise interne à la CGT a bloqué beaucoup d’énergies. La bataille feutrée en cours dans la grande confédération ouvrière passe en priorité. Beaucoup de militants communistes qui sont aussi des militants syndicaux semblent redouter d’être diabolisé à la simple idée d’être associé avec des groupes stigmatisés au choix comme nationalistes, « staliniens », « islamo-gauchistes » ou même pire.

4 ) Le plus important restant le fait que les « Assises » n’ont pas su se créer une direction et un bureau efficace, articulant l’autonomie des participants et l’unité d’action et de communication. La dénomination même d’« assises » ne porte aucun message politique et ne suscite aucun désir d’en être.

En conséquence la journée n’a pas été le succès que certain espéraient. Mais elle a tout de même eu le mérite d’exister. Ne serait-ce que parce que son échec relatif mais réel impose aux participants des « Assises » un effort de clarification, et aussi de se donner des objectifs moins modestes.

C’est aussi un signal d’alarme qu’il faut entendre pour une autocritique générale : si nous ne pouvons déplacer que 200 militants, dans une entreprise commune censée être préparée depuis 6 mois, cela signifie peut être que les fameuses « Assises » ne sont qu’une forme vide de contenu, et une illusion qui contribue à la stérilité du moment, un spectre d’Internet, un « rien » qui fait croire qu’il y a un « quelque chose » dehors qui lutte et qui se bat pour nous et qui nous endort dans une fausse sécurité.

GQ, 11 juin 2015

Animateur du blog "Réveil Communiste" et rédacteur en chef de la revue "Unir les Communistes"; membre de la section du PCF du XXème arr de Paris et du réseau "Faire Vivre et renforcer le PCF"

PS : Il y a eu trois réactions à ce texte émanant d'organisateurs du rassemblement : l'une pour railler mes illusions, en m'expliquant que les "Assises" n'ont jamais eu pour fonction d'unir les communistes, et l'autre pour critiquer le caractère "démoralisant" et "inamical" de l'article et de son titre. Elle a été développée par un prête-nom ici, lire ma réponse après. Retour sur le grand succès du rassemblement des Assises du communisme, le 30 mai 2015

Ces deux réactions me reprochent personnellement le petit nombre de manifestants venus de la région parisienne. C'est trop d'honneur à me faire.

Charles Hoareau (Rouges Vifs 13) de son coté en a approuvé le contenu dans ce commentaire (pourtant mes critiques ne l'épargnaient pas) :

"Dans cet article qui témoigne d'une volonté d'analyse rigoureuse et sans complaisance, je retrouve personnellement des éléments de critique que rouge Vif 13 avait formulés au lendemain de la rencontre de Gemenos et sur lesquels il n'y a pas eu de discussion. En particulier quand tu parles de la frilosité ou ce que tu soulignes dans le point 4 de tes pistes de réponses. Je ne peux me prononcer sur le rassemblement de Paris mais effectivement celui de Marseille (plus de 500) est à ajouter et il est pour nous le plus gros, et de loin, rassemblement que nous ayons réussi dans le département.
Il faudra bien qu'un jour nous discutions de la forme et du fond du rassemblement des communistes..."

Charles se montre assez "fair play", puisqu'il ne m'en veut pas (ou plus) pour avoir contesté publiquement (et sans lui demander la permission) les chiffres de fréquentation exagérés qu'il avait annoncé pour le site "Rouge Midi". D'autres pourraient en prendre de la graine.

Sur la question factuelle du nombre exact de participants au rassemblement parisien, une bonne dizaine de témoignages indépendants concordent pour le fixer plutôt vers 150 que 200. Soit dit en passant, ce n'est pas tant la faible fréquentation qui fait problème, que l'aveuglement qui consiste à présenter un rassemblement même légèrement gonflé à 500 comme un grand succès.

Pour ma part , je pense que la principale faiblesse des "Assises" est de l'ordre d'un langage politique qui est objectivement passéiste, c'est à dire étranger au langage du prolétariat.

Je suis pour défendre et revaloriser l'héritage de l'URSS, du socialisme réel et du patriotisme de la Résistance, mais il faut trouver des mots nouveaux pour cela, les présenter dans leur actualité et nous débarrasser de l'esprit commémoratif qui fait des ravages chef les communistes, ou chez ceux qui s'auto-désignent ainsi.


Edité le 08-08-2015 à 20:06:08 par Xuan


Xuan
   Posté le 22-09-2015 à 21:03:35   

Gilbert Remond me transmet un article de PAM sur l'article de Gilles Questiaux « Il y a foule de communistes en France ! Mais pourquoi ne les entend-on pas ? »

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L'histoire de l'émiettement communiste et l'histoire (du début) de la reconstruction


Communistes pour faire vivre le PCF

L’article de Gilles Questiaux « Il y a foule de communistes en France ! Mais pourquoi ne les entend-on pas ? » pose une question utile. Mais il aboutit à une réponse qui est en quelque sorte une tautologie. Pour construire l’unité des communistes et dépasser leur émiettement, il faut… nous unir dans un même parti. Autant dire que l’article ne nous dit rien d’autres que « il faut... ». Pourtant l’article fait des constats bien réels, notamment sur les postions politiques qui sont partagées par de nombreux militants pourtant dans des groupes ou organisations diverses, dans et hors du PCF,mais aussi sur l’histoire.

Oui, il y a crise du mouvement communiste, qui apparaît avec force au tournant des années 90 avec la chute de l’URSS, mais dont on peut discuter des traces bien avant, dans l’histoire complexe des stratégies de l’internationale communiste entre rassemblement populaire national et internationalisme, stratégies de front et stratégies de classes comme on disait, dans les suites du rapport Kroutchev, dans la recherche d’une voie pacifique au socialisme refusant de regarder en face ce que révélait le coup d’état au Chili, dans la recherche d’une voie électorale qui allait conduire au programme commun et à la domination de François Mitterand…

La perception d’une « opposition interne de moins en moins audible » est sans doute typiquement parisienne. C’est en effet à Paris que l’opposition s’est le plus fortement exprimée dans les années 80 et 90, jusqu’à pouvoir penser être majoritaire, avant de s’émietter plus fortement que partout. Cependant , le « récent remarquable succès des communistes de Vénissieux » , n’est pas « l’exception qui confirme la règle » . Les résultats des départementales, comme la victoire de Gardanne dans des conditions proches de Vénissieux montre les possibles. Les bases d’opposition en Province sont en général moins divisées que dans la région parisienne. En fait, chaque situation est le produit d’une histoire, avec les caractéristiques du parti, fortement ouvrier dans le Nord, marqué par la résistance dans l’Allier, par le communisme municipal dans le Rhône…

Partout, les communistes ont subi de terribles chocs, le premier étant la terrible pression patronale dans les restructurations du travail, défaisant les collectifs ouvriers par tous les moyens, de l’intégration à la répression et la destruction. Mais il y aussi la guerre idéologique de la fin de l’histoire, du capitalisme triomphant, l’utilisation médiatique des « alters » de toute sorte réduisant le marxisme à une nostalgie et habituant les colères populaires aux solutions « dans » le système, jusqu’à cette écologie politique qui nous dit que tout est dans les « gestes qui sauvent », dans le local, seul lieu de l’action, même si on peut rêver au global. C’est exactement l’inverse de l’origine du mouvement communiste qui travailler, à partir des luttes concrètes, à construire le rapport de forces global pour poser partout la question de la rupture, de la révolution.

Comment s’étonner dès lors que les communistes aient reculé ? On peut faire l’histoire des décisions de direction qui ont accompagné ces reculs au lieu de leur résister, qui ont parfois organisé une véritable démission collective de l’organisation communiste abandonnant ses principes et ses règles de fonctionnement. Mais ce n’est pas la question déterminante du jour, parce que ces décisions n’ont jamais défait totalement le parti communiste en France, contrairement à l’Italie par exemple, et que un peu partout des communistes cherchent, hors ou dans le PCF, avec leurs expériences, leurs forces, les voies d’un retour du parti communiste.



L’émiettement communiste n’est pas un défaut qui tiendrait aux acteurs de tel ou tel groupe, même si le sectarisme, le gauchisme ou à l’inverse l’électoralisme, existe bien entendu. Mais l’émiettement est d’abord un fait historique liée aux conditions historiques du recul du mouvement communiste, et bien entendu aux réalités sociales et politiques des luttes de classe dans un pays capitaliste développé, dont une part de la richesse vient de sa dimension impérialiste, et qui donc, comme le montrait Lénine, peut corrompre une partie du mouvement ouvrier « intégré » dans le système de domination.

Les contradictions entre les fonctionnaires et assimilés dans un secteur public qui reste protégé par son statut et les secteurs les plus précaires du travail, entre les secteurs industriels et les secteurs de services… ont produit des divisions dans le mouvement social, syndical et politique qui expliquent la diversité des trajectoires de militants communistes dans les dernières décennies. La direction d’un parti communiste a comme tâche première de construire en permanence cet intellectuel collectif qui assure en permanence que les histoires locales s’inscrivent dans l’enjeu global de la révolution. A l’évidence, et indépendamment même de ses erreurs stratégiques, les directions communistes successives n’ont pu jouer ce rôle, et l’organisation communiste s’est émiettée...naturellement ! A vrai dire, on ne peut que constater que les dirigeants successifs des différentes oppositions internes et externes n’ont pas non plus pu ou su jouer ce rôle unificateur ! Là encore, peu importe ce que les historiens en diront un jour, c’est pour nous de l’ordre du constat.

Donc, s’il faut chercher le chemin d’une reconstruction communiste, ce ne peut être en cherchant un « truc » qui viendrait compenser ce processus historique d’émiettement. Ce ne sont pas nos déclarations d’intentions qui vont modifier cette réalité historique, mais le mouvement des contradictions elles-mêmes, autrement dit, comment les luttes de classes vont pousser les acteurs à dépasser leurs luttes locales pour reposer la question de la révolution, ce qui « naturellement » les poussera à rechercher un processus unitaire.

Car pour que l’accumulation des révoltes deviennent une révolution, il faut une capacité à penser une stratégie, organiser des acteurs présents dans les mouvements sociaux pour la mettre en œuvre, il faut donc un parti communiste. Mais on peut le dire et le répéter parce qu’on à lu « Que Faire ». ce n’est qu’une connaissance théorique ! C’est quand on est confronté à la question concrète, par exemple quand des militants font face à l’exigence de convergences de luttes inter-entreprises, entre différentes régions, dans une filière économique, dans les relations internationales…

Alors que faire de tous les groupes qui existent, qui se parlent ou pas, se critiquent ? Que faire aussi des communistes qui continuent à agir dans le PCF, pas parce qu’ils ont des illusions sur l’évolution possible de sa direction, mais parcequ’ils jugent, là ou ils sont, que c’est le plus efficace.

L’expérience personnelle de Gilles le pousse à espérer une solution qui viendrait résoudre le problème en quelque sorte « par en haut ». Il ne trouve pas comment agir avec d’autres communistes au PCF à Paris, et tombe dans un idéalisme de l’intention qui serait déterminante. Il généralise sa situation en considérant que le PCF est inutile et qu’il faut « évidemment nous unir dans un même parti, nous donner des tâches concrètes, raisonnables mais ambitieuses, et nous ouvrir largement au peuple ». Il considère qu’il suffit de l’affirmer parce qu’il ne voie pas pourquoi on est dans cette situation, qui se résumeraient à « des difficultés connues et classiques : pour s’unifier, il faut convenir de statuts, d’un programme (ce qui au semblerait assez facile) et d’une direction. Bien d’autres les ont résolus dans le passé, pourquoi pas nous ? »

Mais quand il dit « Rien ne justifie la dispersion des communistes » , il se trompe, car il faut au contraire comprendre le processus historique bien réel qui a produit cette dispersion ! Rien ne la justifie car la situation exigerait de la dépasser, mais elle se justifie par sa propre histoire, qui n’est pas une histoire artificielle qui se résumerait aux questions de personnes. Au contraire, il faut comprendre comment des divisions successives sont nées des réalités sociales dans un contexte politique donné. Et il faut résoudre pas à pas ces questions politiques, idéologiques et pratiques qui ont fait cette dispersion. On ne peut les déminer une à une que dans l’intervention politique dans le mouvement social. Gilles a raison de citer la question du socialisme réel et des causes de sa chute comme une question décisive d’un processus de reconstruction communiste.Mais c’est loin d’être la seule question !

On peut prendre l’exemple de la perception de ce qui devrait constituer la classe ouvrière aujourd’hui, avec le point de vue par exemple de Said Boumamas, qui insiste sur sa composition immigrée et le lien avec le colonialisme Français, et le point de vue d’André Gerin, qui insiste sur l’urgence de relever le défi de la souveraineté nationale pour reposer la question de classe face au poison du nationalisme d’extrême-droite. Certains pourraient les considérer comme des opposants absolus, alors que si on prend le débat d’un point de vue de classe, on peut dialectiquement montrer comment question nationale et de classe interagissent. André Gerin dira « français immigrés, solidarité » , et Said Boumamas dira « unité de la classe ouvrière telle qu’elle est » , et les voies d’un rapprochement seront ouvertes. Mais rien ne sert d’avoir ce débat dans un salon. Il faut le poser dans des rassemblements réels, dans des entreprises ou des quartiers où transformer ce débat en organisation, en adhésion, en formation, en dirigeants.

Poser la question en terme de « qu’attendons-nous pour nous réunir en un seul parti ? » , c’est faire croire que chacun est dans l’erreur dans sa situation léguée par l’histoire, alors que ceux qui militent et tentent de résister et construire, quelque soit leur situation politque ont raison de continuer. Pour une part, c’est plutôt le plus grand nombre de ceux qui ont démissioné de leur engagement qui ont tort... C’est aussi une déclaration incantatoire qui de fait pousse à la division notamment entre communistes dans et hors du PCF, alors que tout au contraire devrait les pousser à se parler dans le respect des situations de chacun.

Ainsi, répondre à la question « Il y a foule de communistes en France ! Mais pourquoi ne les entend-on pas ? » , c’est d’abord reconnaître la réalité du rapport des forces dans lequel les forces communistes agissent, et c’est ensuite accepter que le rythme d’évolution de ce rapport de forces ne se décide dans aucune instance, conférence, rencontre, assises ou autre congrès. C’est le mouvement social dans les luttes de classe qui pose des questions auxquelles il peut répondre, pour peu que des militants fassent un effort d’organisation. Et dans la situation actuelle, l’effort d’organisation utile, c’est de respecter toutes les formes organisées d’engagement communiste, leur donner les outils pour se parler, parler ensemble quand c’est possible, et faire converger patiemment leur manière d’exprimer l’exigence révolutionnaire dans les luttes populaires.

C’est un défaut de jeunesse de vouloir brûler les étapes. Il faut reconnaitre les causes profondes de l’histoire de l’émiettement communiste pour accepter de travailler sans impatience à l’histoire de sa reconstruction.


Edité le 22-09-2015 à 21:04:41 par Xuan