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Ni pute ni soumise

Membre désinscrit
   Posté le 19-06-2007 à 18:20:41   

... qu'elle disait!

La nomination de Fadela Amara divise les associations des quartiers

Alors que SOS Racisme salue la nomination de la présidente de Ni Putes ni soumises comme secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville, le collectif AC le feu ou l'association Africa 93 dénoncent une "caricature".

La nomination de Fadela Amara, la présidente de l'association Ni putes ni soumises, comme secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville, suscite, mardi 19 juin, des réactions mitigées au sein des associations et de la gauche.

Le président du mouvement des jeunes socialistes (MJS), Razzye Hammadi, accuse la jeune femme de "trahison" pour avoir rejoint le gouvernement de droite. Toutefois, selon lui, "le parcours de Fadela, engagée à SOS racisme puis à la maison des potes, élue socialiste à Clermont-Ferrand et aujourd'hui membre d'un gouvernement de droite, doit interpeller les socialistes".
"Voilà des années que des dirigeants du PS instrumentalisent un certain nombre de responsables associatifs à des fins claniques" et "l'incohérence entre la morale et les actes est un des ressorts de cette trahison", affirme Razzye Hammadi.
Selon lui, "quand les annonces et les comportements de certains, pendant des années, s'écartent des valeurs socialistes et des cadres de fonctionnement collectif, on ne peut pas être surpris que le ver finisse par sortir du fruit".

"Un symbole extraordinaire"
De son côté, Malek Boutih, secrétaire national aux questions de société du parti socialiste, souligne que "la nomination de Fadela Amara comme secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville représente un réel espoir pour les quartiers de banlieue qui pourront compter sur sa force, son indépendance et sa détermination". Dans un communiqué, l'ancien président de SOS racisme juge que la présence dans le gouvernement de trois femmes "issues de la diversité" -Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara- est "un symbole extraordinaire pour la communauté nationale qui se retrouve rassemblée et qui doit maintenant ouvrir une nouvelle page de l'Histoire de la République où le racisme et le communautarisme n'auront plus leur place".
Il demande à cet égard aux formations politiques de "faire les efforts nécessaires pour suivre cet exemple et rompre avec le conservatisme dans le choix de leurs élus".

Expérience mise à profit
Quant à SOS Racisme, l'association félicite la nouvelle secrétaire d'Etat pour cette nomination. "Nous ne doutons pas que Fadela mette son expérience au profit d'un chantier que la République a trop longtemps négligé: celui de la lutte contre les logiques de ghettoïsation et les discriminations multiples qui frappent les habitants des quartiers dits 'difficiles'", écrit SOS Racisme dans un communiqué.

Mais le collectif AC le feu*, né à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à la suite des révoltes de novembre 2005, estime au contraire que Fadela Amara manque de "légitimité de terrain".
Dans sa première déclaration à la presse, mardi au ministère du Logement et de la Ville, Fadela Amara a expliqué avoir accepté d'entrer au gouvernement pour "redonner espoir à la banlieue". "Je n'oublie pas les émeutes urbaines de l'automne 2005", a-t-elle ajouté.

"De qui se moque-t-on ?"

"Comment on peut aider les quartiers quand on n'y est plus?", déclare le président d'AC le feu, Mohamed Mechmache, à l'AFP, soulignant que celle-ci est "surtout une habituée des plateaux télévisés".
"On ne compte pas sur ce genre de personnes, portées à un moment ou un autre par un appareil politique", pour résoudre les problèmes des quartiers, "on n'est pas dupes", a-t-il dit, ajoutant: "de qui se moque-t-on ?"
Avec "Ni putes ni soumises", Fadela Amara n'a, selon Mohamed Mechmache, "fait que stigmatiser et caricaturer certaines catégories de population" [les hommes machistes des quartiers, NDLR].

Même son de cloche chez Mimouna Hadjam, porte-parole d'Africa 93, association fondée en 1987 à la cité des 4.000 de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), pour qui cette nomination "s'apparente à un choix de carrière plus que de conviction politique". Cette "récupération" d'une personnalité marquée à gauche "est un choc pour nous tous ici", affirme-t-elle.

"Un ministère d'Arabe"

"Comment Fadela pourra-t-elle cautionner les actions de ce gouvernement qui s'annonce particulièrement répressif en matière d'immigration, et notamment en matière de regroupement familial? Est-ce qu'elle ne sera pas limitée par son obligation de solidarité ?", s'interroge Mimouna Hadjam, qui affirme son attachement à "l'indépendance du mouvement associatif".
Tant Fadela Amara que Rama Yade, nommée secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l'homme, "héritent de ministères bidons", estime la responsable d'Africa. "Au moins, avec Rachida Dati [nommée garde des Sceaux, NDLR], ce n'était pas un ministère bidon ou un ministère d'Arabe", ajoute-t-elle.

Réactions contrastées pour Amara à "Ni putes ni soumises"

PARIS (Reuters) - La nomination de Fadela Amara au poste de secrétaire d'Etat en charge de la politique de la Ville suscite émoi et débats au sein de l'association "Ni putes, ni soumises" (NPNS), qu'elle préside.

"J'espère qu'elle laissera le mouvement indépendant de son propre engagement", a déclaré mardi Christine Prizac, administratrice de NPNS pour le Loiret et responsable local du planning familial.
"Cette nomination me pose question au regard des missions que s'assigne le mouvement. Il me semble qu'il y ait contradiction dans le fait d'appartenir à un gouvernement qui n'a rien mis en place dans les banlieues pendant ces cinq dernières années et qui, de surcroît, voit à sa tête un homme qui a tenu des propos douteux sur les jeunes issus de l'immigration", ajoute-t-elle.

En revanche, Frédéric Iribarne, responsable du comité de Pessac (Gironde) et vice-président du mouvement, se déclare satisfait de la voir prendre des responsabilités au niveau national.
"La ville, c'est quelque chose qu'elle connaît. Il faut savoir que chez NPNS, tous les courants politiques sont représentés. Moi-même, je n'ai pas de carte au Parti socialiste, tout comme Fadela. C'est une femme qui a besoin d'être dans la lumière et d'avoir les moyens d'agir", avance-t-il.

En Seine-Saint-Denis, dans la "ceinture rouge" de Paris, la nomination de Fadela Amara semble provoquer un véritable traumatisme, certains militants parlant de "trahison".

"C'est une véritable trahison, et je ne suis pas la seule à le penser", affirme Riva Gherchanoc, responsable du comité de Montreuil.
"Les comités comme le mien, qui luttent toute l'année dans les cités, se trouvent décrédibilisés par cette nomination. Nous sommes sous le choc et exigeons sa démission immédiate !"

Même tonalité au sud de Paris, dans le Val-de-Marne où l'association jouit également d'une importante implantation. "J'ai tout simplement l'intention de quitter le mouvement", déclare Ramata Sakho, membre du comité de Villeneuve-Saint-Georges.
"Si elle avait accepté un secrétariat à la condition féminine, pourquoi pas. Mais là, elle me donne l'impression d'accepter un poste pour son seul confort», poursuit-elle.


* rappelons quand même que cette assoc' a servi la soupe au PS pendant 1 an et 1/2, avant que ses responsables ne commencent à émettre des réserves sur le PS depuis quelques semaines...

Message édité le 20-06-2007 à 22:15:59 par oppong
Xuan
   Posté le 19-06-2007 à 22:15:38   

être d'origine arabe, voire issu de quartiers populaires, ne constitue pas un label d'intégrité ni de fidélité envers ceux qui sont restés dans les cités.

Que le PS se transforme en trampolino pour décrocher les portefeuilles de ministre ou de secrétaire d'Etat de n'importe quel gouvernement ne scandalise plus personne, à part les socialistes qui n'ont pas été invités à se propulser.
Membre désinscrit
   Posté le 20-06-2007 à 22:15:27   

OK je modifie mon post; pensez à supprimer les votres.


[Edit ludo90290; Nettoyages fait, ont te remercies de ta compréhension!
Amicalement.
Ludo90290.]


Message édité le 22-06-2007 à 00:08:59 par ludo90290