Sujet :

Prud'homme

sti
   Posté le 03-12-2008 à 21:14:03   

Bonjour à tous

Avant la prochaine parution de l'Ouvrier Communiste, voilà notre point de vue sur la queston des élections prud'hommale.


Prud’homme :
La justice de classe et ses collaborateurs « ouvriers »

Petit point d’histoire, il nous est souvent ressassé par les apôtres intéressés du « mouvement social », que le tribunal des prud’hommes est un acquis des travailleurs ou tout au moins dans sa version moderne. Institution née au cours du moyen âge, avant même la reconnaissance des syndicats qui interviendra beaucoup plus tard, elle traverse l’histoire sous les bons auspices des affaires du commerce ; dans les années 1800, la création de conseils de prud’hommes impliquait encore une demande d’avis auprès des tribunaux de commerce puisque cela intéressait les conflits pouvant naître entre les maîtres de corporations.

L’institution des prud’hommes, c’est d’abord et avant tout des actes juridictionnels visant à régler les conflits individuels du travail et reposant depuis toujours sur l’idée d’assurer la paix sociale sans laquelle la production des marchandises, objet de commerce, ne peut atteindre toute l’amplitude que lui autorisent ses moyens.

La règle première toujours en usage, dite de la « conciliation », est le fondement sur lequel continue d’évoluer l’institution. L’évolution juridique du prud’homme reste de l’effet de la loi et jamais de la mobilisation collective des travailleurs, étant entendu que les grandes révoltes sociales et leurs apaisements guident toujours la pensée du législateur bourgeois comme elle arme son glaive.

Le paritarisme est un fondement moderne de l’idéologie bourgeoise accompagnant l’apparition puis la domination de l’impérialisme. La toute puissance du capital financier, propice à la collaboration de classe, transforme les syndicats en institutions au service de l’association capital-travail où la paix sociale dans les nations impérialistes, se paye au prix du sang, et de la misère du prolétariat des pays les plus pauvres de la planète. L’évolution de cette juridiction emblématique de l’organisation paritaire sur le plan du fonctionnement et des rapports sociaux est attachée à la transformation économique du capitalisme où à la petite production succède la grande industrie qui ne peut prospérer, dans son approche moderne de la gestion des rapports sociaux, sans que soit brisé préalablement le règne sans partage du paternalisme qui prévalait dans les petites unités de production reposant sur les corporations de métier et où sévissait la pire exploitation, où, à la concurrence que les travailleurs se font entre eux, s’ajoutait la division néfaste d’appartenance à la corpo.

Les élections des prud’hommes revêtent cette année un caractère particulier directement lié au dernier texte signé sur la représentativité syndicale. Pour acquérir cette représentativité à l'échelle nationale, les organisations prétendantes devront avoir recueilli à ces élections 8 % puis 10 % des suffrages pour pouvoir prétendre être élevées à la dignité de négociateurs consuls.

L’importance que lui accorde l’ensemble des organisations réformistes de collaboration de classe, par leur campagne, met en évidence que la « démocratie sociale », qui leurs est chère, se construit inévitablement sur l’abandon des principes du syndicalisme de lutte de classe économique, que télescope, au grand dam de ceux qui en font confession, une notion de masse, concept interclassiste néo-réformiste.

Ici, c’est l’avenir du syndicalisme juridique (pour reprendre le bon mot de certains sociologues) qui se joue. A la reconnaissance que les travailleurs accordent à leurs représentants, directement désignés à la base, se substitue celle des compétences par la spécialisation dans le domaine de l’action juridique. Les travailleurs ne sont plus acteurs dans l’amélioration de leurs conditions mais clients de la représentation syndicale.

C’est ce qui donne tout son sens aux campagnes de propagande soutenues cette année par les organisations syndicales traditionnelles et relayées médiatiquement par les spots gouvernementaux. Elles mettent en évidence les résultats positifs obtenus par leur investissement à outrance dans la défense individuelle juridique des salariés, reléguant ainsi au musée des conceptions anciennes, déclarées archaïques, la nécessité de l’action collective et de la construction préalable des rapports de force qu'elle impose.

Ainsi donc, sur les bases de la promotion des concepts d’un syndicalisme de collaboration de classes, cette campagne fait grandement état de la réussite des actions procédurières ayant trait à la violation des textes en vigueur et principalement ceux désignant les licenciements individuels « injustifiés » au regard du droit social bourgeois et des indemnités conséquentes parfois obtenues, qu'elles se soient conclues positivement ou non sur la réintégration du salarié-e [1]. Les travailleurs savent que revenir à la boite dans une ambiance où le tôlier reste, lui, le maître des lieux, c’est immanquablement signer pour des années de soins anti-dépressifs …


Faisant valoir tout un argumentaire qui plaide en faveur de la défense juridique des particuliers, ces marchands du temple syndicaliste d’accompagnement, bedaine au vent, attaché-case sous le bras, n’ont d’autre recours que d’égrainer un à un ces milliers de cas où le simple quidam salarié s’est fait reconnaître dans ses droits les plus élémentaires de « justice sociale » (comme les versements de salaire ou d’indemnités non perçus), pour défendre leurs camelotes idéologiques pas très nouvelles quant au fond.

Ces micros résultats, qui lient les mains des travailleurs et étouffent la conscience collective ne sont que vanités des vanités ...

Dans tout le fatras des arguments superficiels réformistes des défenseurs du recours aux procédures juridiques, nous trouvons, cerise sur le gâteau, la victoire remportée sur le CNE. En effet, le point de départ est une décision en avril 2006 des prud’hommes de Longjumeau constatant que « l’ordonnance du 2 août 2005 instituant le contrat nouvelle embauche était contraire à la Convention 158 de l’OIT… » ce qui requalifiera le CNE en contrat à durée indéterminée.


Les directions syndicales se gardent bien de souligner que le CNE avait été bâti sur un tel flou juridique qu’il était assez facile de prévoir les désordres sociaux qu’il allait engendrer… Il était à un tel point si anti-conforme au droit du travail bourgeois international que les cabinets conseils en recrutement, flairant la manne, en faisaient leurs choux gras devant les employeurs intéressés mais également circonspects … parce qu'une brèche ouverte dans l’arsenal des contrats précaires aurait pu se révéler être un risque de réveil de l’action collective contre la précarité organisée sur lequel prospère l’exploitation la plus éhontée.

Nouvelle Jérusalem du syndicalisme réformiste, le concept de démocratie sociale prospère sur le respect des « valeurs républicaines » principalement celles autorisant les grandes révérences aux droits bourgeois, il est entretenu essentiellement par la représentation petite bourgeoise salariées moderne, radicalisée mais toujours hésitante.
Ce concept prolifère sur les cendres encore chaudes d’un syndicalisme de lutte de classe économique qui rechigne à céder la place à la prise de conscience de l’inévitabilité de l’étape politique de défense des intérêts fondamentaux de la classe ouvrière et des couches de travailleurs les plus pauvres comme l’avenir de la prise du pouvoir de l’ouvriers sur le bourgeois.


La bourgeoisie a toujours su trouvé dans le mouvement social ses serviteurs jaunes, du permanent appointé au militant idéologiquement intoxiqué, pas même capable du service minimum de solidarité internationale qui voudrait, du point de vue de la représentativité « effective » que le travailleur immigré électeur, piégé, reçoive aussi le statut d’être éligible à cette juridiction internationalement d’exception.

Quant au personnels des syndicats institutionnellement intégrés, la justification de leur présence n'est que dans la continuité et la promotion du réformisme qui offre des compensations à ne pas négliger, parce que selon la formule générale qui lui est consacrée : le mouvement est tout et le but final [2] n’est rien… à leurs yeux.

L’élection des prud’hommes par le suffrage universel s’appuie sur la confiance de la bourgeoisie française en la démocratie sociale, c’est-à-dire sur la capacité éprouvée des syndicats intégrés à contenir les luttes des travailleurs dans les limites de l’acceptable pour elle. L’élection au suffrage universel des juges, salariés et employeurs… qui n’ont de compte à rendre qu’à leurs pairs, jugeant finalement en dernière analyse de la bonne conduite des travailleurs mais aussi de celle des employeurs, classés en bons ou mauvais patrons, participe des stratagèmes de camouflage de la dictature de la bourgeoisie au même titre que les élections de la représentation politique nationale où ici le citoyen, là-bas le salarié doit choisir entre des représentations qui ont fait serment à la constitution bourgeoise dans le respect de sa légalité codifiée civilement et socialement formant le socle des valeurs républicaines de la bourgeoisie.


Ouvriers, ouvrières, travailleurs (es) des couches sociales les plus pauvres, les conseillers prud’homaux ne sont pas vos défenseurs, ils sont vos juges sur la base du droit du travail bourgeois codifié dans les livres, réglant et pérennisant la relation employeurs salariés dans le cadre de la légalité bourgeoise, sur la base d’une prétendue démocratie sociale qui masque la domination d’une classe sur une autre.



Ainsi, les textes de cette institution révèlent que :

- les conseillers prud’homaux peuvent aussi être saisis par les employeurs contre un salarié ou un groupe de salariés ce qui en fait un outil supplémentaire aux moyens financiers dans l’arsenal des textes de législation sociale et civile déjà à leur disposition pour imposer leur domination.

- les conseillers prud’homaux reçoivent le statut de magistrat non professionnel, prêtent serment et restent soumis au secret des délibérés… donc libérés d’avoir à rendre compte à leur mandant.

- les conseillers prud’homaux ont d’abord pour mission de faire aboutir une conciliation cherchant à apaiser, sous couvert de rendre la justice, les antagonismes de classes qui opposent bourgeois, prolétaires et autres couches de travailleurs.

Etc.

Il est par ailleurs intéressant de noter que ces conseillers délibèrent dans la parité, représentants salariés, représentants employeurs, sur tous les dossiers ; que les décisions de jugement imposent la majorité absolue ce qui implique nécessairement qu’au moins un membre des représentations se range pour la partie « adverse » et qu’en cas de statut quo force revient au droit bourgeois puisqu’ils se voient adjoindre un magistrat professionnel dit juge départiteur provenant des tribunaux d’instance.

Depuis déjà quelques temps, crise économique aidant, parce que n’épargnant aucun secteur de l’économie, nous assistons au réveil de la représentation des couches sociales petites bourgeoises, principalement agissantes à l’extrême gauche, campant la légitimité des méthodes d’action de mobilisation générale du salariat sur les bases de lutte de classe économique (que la bourgeoisie elle-même reconnait, avertie des antagonismes de classe qui traversent la société ) sans les mener jusqu’à l’essentiel, leur subordination à la lutte de classe politique, sous direction de l’avant-garde ouvrière.

Conséquemment, nous observons cette représentation, le postérieur entre deux chaises, se garder, par opportunisme, d’afficher des préférences ou de se démarquer sans ambiguïté de l’institution et ce malgré quelques critiques acerbes gardant la voie paisible de la neutralité utile…

Parce qu’il n’est pas d’îlots de justice équitable, fut-elle rendue par des représentants « ouvriers » anesthésiés dans une société divisée en classes…

Parce que l’action dans le respect du droit social bourgeois n’est pas la condamnation sans concession de l’exploitation de l’homme par l’homme…

Parce que seule l’action collective des travailleurs reste, dans le provisoire, susceptible de dépassement du droit lui-même.

Enfin, parce que ne voulant pas agir à la promotion de ce qu’il est convenu d’appeler la « démocratie sociale », masque sous lequel s’impose la soumission de notre classe à l’ordre social bourgeois… Le groupe des ouvriers communistes appelle la classe ouvrière et l’ensemble des travailleurs des couches sociales les plus pauvres à l’abstention, à ne pas apporter une seule voix à la représentation syndicale de collaboration de classe, négociateur des reculs des droits sociaux.


Avant-garde.


[1] Il en est ainsi des requalifications des contrats précaires en CDI pour renouvellements abusifs mais dans les faits quasiment jamais effectives.
[2] Pour peu qu’il y en ait un au syndicalisme tout azimuts y compris celui de la charte d’Amiens.
[3] Soit pour des raisons de stratégie liées à l’entrisme, version pénétration des organisations syndicales réformistes, pour y défendre et y développer des courants dits de lutte de classe et de masse, soit pour ne pas à avoir trop à se couper de la clientèle salariée du réformisme.
Xuan
   Posté le 03-12-2008 à 23:36:46   

bonjour, sti
Il y a beaucoup de vrai dans ce que tu publies, en outre le Code du Travail bourgeois a été profondément remanié au détriment des salariés.
La révision des règlements intérieurs accompagne cette orientation en s'appuyant sur les nouveaux articles du Code, avec des visées répressives nullement déguisées.

Mais faut-il abandonner le terrain légal, y compris dans la cadre de conflits individuels ? Je ne suis pas convaincu.
Même les droits élémentaires doivent faire l'objet d'un combat, en particulier dans la période actuelle.

A mon avis l'orientation réformiste n'utilise que l'action juridique au détriment de l'action de classe.
D'autre part la lutte économique n'est pas en soi réformiste.
Que devient la base matérielle du réformisme et du révisionnisme en ce moment ?

Egalement, la question du parti révolutionnaire ne peut pas être résolue par un syndicalisme révolutionnaire à mon avis.
sti
   Posté le 04-12-2008 à 21:11:05   

Ce reproche est récurent ...
L'idée n'est pas "d'abandonner" l'action individuelle ... Elle ne nous sert que dans la mesure où elle est le fait d'une aide fraternelle entre ouvriers instruit des codes de la bourgeoisie pour leurs camarades. C'est l'effet anesthésiant qu'elle a sur l'action collective, qui seule fait avancer.
Ensuite, oui la lutte strictement économique est d'essence réformiste, je crois qu'en ce domaine, Lénine à fait le travail ultime de deuil du "syndicalisme révolutionnaire" et a posé la nécessité du parti révolutionnaire d'action politique, englobant tout les champs d'actions de la société ...
Ce qui ne veut pas dire que les militants ouvriers syndicalistes du début du siècle n'était pas révolutionnaires, n'aspiraient pas au changement de société et y compris par le soulèvement armé ...
Je parle de cela avec le plus grand respect pour mes ainés ouvriers ou syndicalistes révolutionnaires, de Perdiguier à Pelloutier, d'André Marty, à Monatte (et pourtant que d'erreur politique pour les uns et les autres, on jugera utilement des nôtres dans quelques décennies) ... Je ne juge donc pas des "erreurs", elles furent les produits d'une époque.
Ce qui est triste, ce sont les revendications "politiques" de toute l'extrême gauche française qui, purement économique, n'arrivent pas à la cheville des actions et des revendications, pour leur temps, des vrais syndicalistes révolutionnaire et anarcho-syndicalistes.
gorki
   Posté le 04-12-2008 à 22:31:46   

Bonjour Xuan

Xuan a écrit :

bonjour, sti
Il y a beaucoup de vrai dans ce que tu publies, en outre le Code du Travail bourgeois a été profondément remanié au détriment des salariés.
La révision des règlements intérieurs accompagne cette orientation en s'appuyant sur les nouveaux articles du Code, avec des visées répressives nullement déguisées.

Mais faut-il abandonner le terrain légal, y compris dans la cadre de conflits individuels ? Je ne suis pas convaincu.
Même les droits élémentaires doivent faire l'objet d'un combat, en particulier dans la période actuelle.


Sauf de l’avoir mal lu, il n’a jamais été question dans ce papier d’abandonner quelques « droits élémentaires » que se soit. C’est justement parce qu’ils reçoivent le qualificatif d’élémentaire qu’insidieusement dans la classe ouvrière, les réformistes ont pu développé l’idée que la simple action juridique pouvait suffire à la peine, et cela jusqu’à finir par aller pourrir l’action collective quant elle se met en marche. Combien fois n’avons-nous pas vu les militants syndicaux remettrent leur sort et celui des travailleurs entre les mains d’experts juridiques comme par exemple dans la lutte contre des licenciements collectifs etc. finissant par devoir accepter la sentence économique juridiquement imposée du droit bourgeois.

Petite réflexion supplémentaire moi je ne saisie pas trop cette notion de « droits élémentaires » ? Pour nous prolos qui sommes fondamentalement des sans droits, les seuls droits qui nous sont reconnus sont ceux qui ne télescopes pas celui des bourgeois de nous pressurer comme des citrons, leur évolutions, si l’on veut parler de ce socle de droits a partir desquels notre exploitation est rendu possible sans tensions extrémes, ne tiens depuis que l’on nous regroupe dans les fabriques qu’aux changements économiques qui s’imposent eux même à la bourgeoisie etc.

Terrain légal... mais Xuan le terrain « légal » il et investi depuis des lunes par les réformistes qui ne laissent que peut d’espace à la contestation, contestation qui par ailleurs finie toujours par rentrée dans le rang en raison des piéges qu’il enferme. Et puis les conflits individuel du travail, je parle pour la classe ouvrière, quant elle est regroupée sur un même lieu de travail cela n’existe que dans le vocabulaire réformiste agissant à l’abandon des réponses collectives.

Xuan a écrit :

A mon avis l'orientation réformiste n'utilise que l'action juridique au détriment de l'action de classe.


L’orientation réformiste c’est une notion bâtarde, tant elle suppose un droit de se tromper qu’auraient les dirigeants syndicaux ou politiques postulant aux changements. Les organisations politiques et syndicales de nos jours, n’ont pas pour dirigeants des gens qui se trompent mais des gens qui trompent en se servant de l’idéologique du réformisme pour la construction intellectuelle de leurs idées.

Xuan a écrit :

D'autre part la lutte économique n'est pas en soi réformiste.
Que devient la base matérielle du réformisme et du révisionnisme en ce moment ?


Non seulement la lutte économique est essentiellement réformiste, mais l’on peut même ajouter qu’elle n’est essentiellement que cela, quand bien même ce construirait-elle sur un contenu de revendications de réformes politique. Affirmer le contraire c’est oublier l’abc du léninisme.

La base matérielle du réformisme et du révisionnisme (je suppose que tu parles des contingents d’hommes et de femmes socialement positionnés) elle est principalement toutes les catégories de la petite bourgeoisie et de l’aristocratie ouvrière démarché par des nouveaux venus aux appétits féroces types NPA trotskistes défroqués et autres transfuges de la social-démocratie, sans oublier les alter mondialistes

Xuan a écrit :

Egalement, la question du parti révolutionnaire ne peut pas être résolue par un syndicalisme révolutionnaire à mon avis.


Tout a fait juste, le syndicalisme révolutionnaire a toujours été l’expression d’un activisme sociale qui se cherchait une doctrine impossible a atteindre pour au moins une raisons essentielle: leur rejet de l’idée de la classe ouvrière comme classe d’avant-garde, et par voie de conséquence la négation de la nécessité d’un état de dictature du prolétariat...

La question du parti ouvrier c’est d’abord l’affaire des ouvriers quant bien même ils seraient une petite minorité à réfléchir sur la question de leur autonomie de réflexions et d’action, la question des syndicats devenant accessoire des tactiques à observer dans la lutte des classes qui m’arrête jamais d’être le moteur de l’histoire, de notre histoire.


Edité le 04-12-2008 à 22:43:40 par gorki


Xuan
   Posté le 05-12-2008 à 00:32:47   

Salut à tous deux et merci pour ces précisions.
Je vais en apporter quelques une moi aussi car je n’ai pas été très explicite :

Pratiquement, il existe de nombreux cas où le salarié se trouve quasiment seul face à son employeur, dans l’artisanat, le travail à domicile, les TPE, etc.
C’est ce que j’appelle les conflits individuels .
Il arrive aussi que le patron cherche à « faire un exemple » en sanctionnant un camarade pour une « faute » quelconque, ou pratique le harcèlement moral.
Ces cas n’excluent pas l’action collective au contraire, c’est l’essentiel.
Mais le recours aux prud’hommes, au Tribunal Correctionnel ou à d’autres moyens légaux ne doit pas être abandonné, tant qu’il reste possible, et même si ce terrain est investi depuis des lunes par les réformistes comme vous dites.
Faire une grève de solidarité contre des mises à pied c’est bien, mais envoyer ensuite les copains au casse-pipe aux Prud’hommes sans avocat par exemple, c’est une erreur.
Bien évidemment et compte tenu de nos forces, il serait idiot de se précipiter à corps perdu dans ce genre d’activité, voire de jouer les assistantes sociales.
Mais même si ce n’est pas le Vade Mecum d’un révolutionnaire il faut malgré tout s’informer un minimum du Code du Travail, des Conventions Collectives de sa branche, pour donner un exemple. A part ça, rien n’interdit de dénoncer la nature répressive d'un règlement intérieur.


Droits élémentaires

Je ne chercherai pas à définir une notion en effet assez floue et qui peut aller aux limites du supportable si rien ne s’oppose au pouvoir discrétionnaire du capitaliste.
Je prends l’exemple le plus trivial possible :
Quand un collègue voit l’ingé de sécurité balancer sa cafetière à la poubelle parce qu’il y a « des moucherons dans l’atelier », il a le sentiment d’être considéré comme un sous-homme et que ses « droits élémentaires » sont bafoués et il a raison. Et lorsque son équipe débraye, puis les quatre autres ainsi que les techniciens et les employés, jusqu’à ce que l’ingé rase les murs, c’est une bonne façon de remettre les pendules à l’heure.
Là encore le capitalisme n’est pas remis en cause mais ça favorise les relations humaines


« la lutte économique n'est pas en soi réformiste »

J’entends par là que la lutte pour les salaires par exemple, sans remettre en question pour autant le système capitaliste, va à l’encontre des intérêts capitalistes.
Elle figure naturellement dans les objectifs tactiques d’un parti révolutionnaire parce qu’elle contribue à l’objectif final.

« Que devient la base matérielle du réformisme et du révisionnisme en ce moment ? »

Je veux dire que, dans la période que nous vivons, la prolétarisation des catégories intermédiaires affecte la base matérielle du réformisme et du révisionnisme.
La recherche du profit maximum et l’aiguisement des contradictions entre les impérialismes aboutiront à saper cette base matérielle. Evidemment cela ne dispense pas la classe ouvrière de se doter d’un parti indépendant.
Finimore
   Posté le 05-12-2008 à 05:29:39   

sti a écrit :

Ouvriers, ouvrières, travailleurs (es) des couches sociales les plus pauvres, les conseillers prud’homaux ne sont pas vos défenseurs, ils sont vos juges sur la base du droit du travail bourgeois codifié dans les livres, réglant et pérennisant la relation employeurs salariés dans le cadre de la légalité bourgeoise, sur la base d’une prétendue démocratie sociale qui masque la domination d’une classe sur une autre.


sti a écrit :

Enfin, parce que ne voulant pas agir à la promotion de ce qu’il est convenu d’appeler la « démocratie sociale », masque sous lequel s’impose la soumission de notre classe à l’ordre social bourgeois… Le groupe des ouvriers communistes appelle la classe ouvrière et l’ensemble des travailleurs des couches sociales les plus pauvres à l’abstention, à ne pas apporter une seule voix à la représentation syndicale de collaboration de classe, négociateur des reculs des droits sociaux.


Ces deux citations extraites de ton texte sur le sujet des élections prudhommales, sont pour moi fausses politiquement dans leurs conclusions pratiques pour aujourd'hui.
Même si je ne partage pas totalement toute ton analyse. Le fait que très peu de travailleurs se soient déplacés pour voter, ne me semble pas positif. Le recours aux prud'hommes individuellement ou collectivement (kodak, Arena) peut être dans une situation donnée, un élément d'une lutte, d'un rapport de force. Même si ce recours est bien souvent liée à des reculs, des défaites.
Sur un plan perso, dans la boite ou je bosse, il y a eu un plan de licenciement d'un tiers du personnel, les directions syndicales se sont engagées dans une lutte (réformistes) sur la base d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) -plan social- et vu la réalité du faible rapport de force, c'est la direction qui avait les cartes en mains, même si le tôlier était en rage, furieux d'avoir été assigné en justice, de faire face à des grèves et des manifs, même si la négociation d'un plan de départ en préretraites à 55 ans est positif, il reste des licenciements secs avec les conséquences que l'on sait. Le recours collectif aux prud'hommes reste pour ces ouvriers un enjeu à deux niveaux contestation du motif économique (avec le but d'obtenir du fric -la boite fait d'énormes profits-), et le fait que la direction de la boite ayant proposée une surprimes pour les licenciés, précise que celle-ci devra être restituée si le travailleur va au prud'hommes.
La question n'est pas dans l'appréciation de la nature des prud'hommes ou dans les manoeuvres des directions syndicales, mais dans l'utilisation aujourd'hui dans un contexte donné de ce tribunal.


Edité le 05-12-2008 à 05:34:51 par Finimore


gorki
   Posté le 05-12-2008 à 09:58:00   

Bon ! je ne m’étendrai pas sur la question des travailleurs isolés dans les petites structures de productions, ou des services, juste je rappelai que le tribunal des prud’hommes qui procède de la démocratie sociale dont vous semblez partager les bienfaits, et une quasi exception internationale. Est-ce que vous croyez que dans d’autre pays, comme dans les pays limitrophes à la France, cette question et resté sans réponse est-ce que vous croyez que dans ses pays il n’a pas été réfléchi à un encadrement organique judiciaire du droit social.

Pour finimore

Juste pour conclure « rassure moi » c’est ta précipitation à frapper une réponse sur le clavier qui a fait déborder ta pensée ? Ou dois-je comprendre que c’est l’usager satisfait des prud’hommes qui tiens la plume du militant politique qui se réclame de ML... Parce que fallait oser.

Tu écris

Finimore a écrit :

La question n'est pas dans l'appréciation de la nature des prud'hommes ou dans les manoeuvres des directions syndicales, mais dans l'utilisation aujourd'hui dans un contexte donné de ce tribunal.


Si ont retourne cela nous donne ceci

L’utilisation aujourd'hui dans un contexte donné de ce tribunal. Prévaut sur notre analyse de la nature des prud'hommes.

(Je laisse le reste de la citation pour ce quelle n’offre d’intérêt a ce que l’auteur s’oblige quant même à se démarquer des directions syndicales pur question d’étique politique rien de plus)

Du pur réformisme finimore comme Maily, Thibault, Cherec, tout pareil.

Et puis : « l’utilisation dans un contexte donné » pour reprendre ton propos, mérite d’abord et avant tout une appréciation politique de premier importance pour qui se réclame du Marxisme léninisme.

Et moi je me retiens que celle qui dit que nous vivons l’époque de l’impérialisme, avec toutes les conséquences de corruptions idéologiques qui en découlent et se traduisant nécessairement par des actes, de collaboration de classe ; comme par exemple la façon dont l’aristocratie ouvrière, ses petits soldats qui s’ignorent ont de la pratiquer et de la faire vivre au travers de leur soutien aux juridictions sociale qui, sous les cieux de l'impérialisme assure la paix du même nom.

Tout cela ne fait penser à un propos de Mailly pour expliquer le recul de FO aux élections prud’hommes de cette année, ce matin sur canal.

Vous savez a-t-il dit : « les prud’homme c’est comme l’hôpital les gens ne si intéressent que quant il en ont besoin le reste du temps il savent que cela existe. »

Bel hommage rendu au règne sans partage de l’idéologie du réformisme sur les masses, sauf que cela souffre d’une dimension essentielle c’est que les « masses » découvre de plus en plus le rôle de SAMU sociale de la bourgeoisie que jouent les orgas traditionnelles et que de plus en plus nombreuses elles s’éloignent de l’ambulance et ce malgré que beaucoup y compris parmi les plus inattendus s’échinent à en rappeler l’utilité.... au moins aura-t-il été entendus par les patrons qui eux se sont déplacés plus nombreux pour agir à la pérennisation de cette institution. Décidemment il des similitudes d’actions et de pensées qui demeurent accablantes....


Edité le 05-12-2008 à 10:17:36 par gorki


Finimore
   Posté le 05-12-2008 à 15:43:16   

Gorki ce que je trouve assez consternant, c'est ta façon de déformer mes propos et de me prêter des intentions et des positions politiques qui ne sont pas miennes.... mais passons. Je dis simplement qu'aujourd'hui dans des situations précises, les travailleurs (par défaut) n'ont plus que les prud'hommes dans certains cas pour obtenir par exemple un peu plus de fric pour ne serait-ce que survivre.
Le sujet est sur les élections prud'hommales, est il me semble que la question est bien de savoir si le faible taux de participation des travailleurs à ces élections est positif ou pas. Je suis assez d'accord avec l'analyse et la position développée sur le blog "Ou va la cgt ?", et j'ai soutenu l'idée d'une campagne minimum pour ces élections.
Entre la position des gauchistes qui disent au nom de l'analyse "c'est un tribunal bourgeois, donc on ne participe pas" et les réformistes qui disent "la solution, c'est le vote, tout pour le vote" il y a me semble-t-il une position qui tient compte du réel, du vécu, de la situation individuelle et collective des travailleurs.
sti
   Posté le 05-12-2008 à 19:26:03   

C'est entendu, je suis un gauchiste et tu es un centriste .
MAIS, ce que tu écris est ce que tu écris, alors soit tu dis " méprise, je m'exprime mal" soit tu assumes:
" Le fait que très peu de travailleurs se soient déplacés pour voter, ne me semble pas positif. "
Qu'on utilise les prud'hommes comme un élément de lutte, why not ! mais je vois pas en quoi cela doit se traduire par un plébiscite des élections prud'hommales ???

Quant aux précisions de Xuan, je n'avais en fait pas réellement compris son 1er post et je suis OK, pas de souçis. Il s'agit juste, pour nous ouvrier ML aujourd'hui, de sortir de nos schémas de pensée de "proximité militante". Nous serons toujours ces camarades vers qui on se tourne pour se défendre au quotidien sans "objectifs révolutionnaire" à court therme
En tout cas, pour ma part, il est hors de question de jouer le révolutionnaire passionné et moqueur devant les problèmes de mes camarades tout les jours dans la boite (je les vis aussi), et ça va des problèmes que pose le chefaillon de merde (ca m'est arrivé y'a pas longtemps) jusqu'à l'action juridique (je fais des permanences pour mon syndicat ...).
Ce travail on le fait et le pire c'est qu'on le fait d'autant mieu qu'on est honnête et droit et que c'est pour cela que les ouvriers ML sont toujours mandaté dans les boites (quand il le veulent) et un mandat, syndicale, de la base ouvrière, ca se refuse pas (dans la mesure ou l'on est mettre de la politique de son syndicat dan l'entreprise ...)
Mais nous gaspillons nos forces sur des batailles à court terme, Engels mettait déjà en garde contre cela. Notre impératif, c'est un parti communiste comme Lenine l'entendait, prolétarien et révolutionnaire et un programme pour le socialisme sinon les bourgeois aider des centrales réformistes pourront nous faire faire mu-muse longtemps avec l'action syndicale sans que jamais se pose les vrais questions.
Xuan
   Posté le 05-12-2008 à 23:49:31   

OK sti.
(cheffaillon de merde ça me dit quelque chose aussi, une histoire d'escargot )

" Le fait que très peu de travailleurs se soient déplacés pour voter, ne me semble pas positif. "
Moi aussi je ne trouve pas cette désaffection très positive. Elle ne reflète pas un refus de la légalité bourgeoise mais plutôt une grande méconnaissance ou un désintérêt pour tout ce qui a trait au syndicalisme, quand ce n'est pas la crainte de "se faire repérer".

La dé syndicalisation est une conséquence du révisionnisme et du réformisme. Comment de nouveaux embauchés peuvent-ils se syndiquer si les anciens sont partis à la retraite en signant des grilles dévalorisées pour les suivants, l'abandon du complément familial, et j'en passe..?
C'est aussi une conséquence directe des années formol lorsque la "gauche" est arrivée au gouvernement et que les syndicats ont évité de faire des vagues.
Mais la dé syndicalisation traduit aussi le refus de l'action collective, l'illusion que le mérite personnel soit reconnu un jour, et la peur de se faire jeter, en particulier dans les petites entreprises.

Lorsque la classe ouvrière, en particulier, met en cause sa participation à un vote parce qu'il ne sert pas ses intérêts, elle le dit.
Par exemple la candidature de Ségolène Royal n'a pas convaincu les masses - à part la petite bourgeoisie - et il suffisait de tendre l'oreille pour le savoir.
Mais rien de tel pour les élections prudhommales. Au contraire, le résultat du vote suscite l'incompréhension dans les zones industrielles, où la participation est plus élevée.
sti
   Posté le 06-12-2008 à 10:51:36   

" Mais la dé syndicalisation traduit aussi le refus de l'action collective "

Pas nécessérement. On peut se dire aussi que le syndicalisme, comme moyen d'émancipation, est arrivé au bout de son histoire avec une fin attendu puisque inexorable, dans le plus pur réformisme.
Moi je constate que depuis quelques années, toutes les grèves durs, avec des revendications fortes comme l'embauche des précaires, les augmentations conséquentes etc. sont le fruit de mouvement ou les représentant syndicaux ne dirigent mais suivent la masse gréviste qui débordent des cadre et que au contraire les grèves "légaliste" qui emmènent la base à la sortie des prud'hummes ou devant les tribunaux de commerce pour attendre les sentences, sont dirigées par les syndicats avec beaucoup de mystifications sur " les étapes nécessaires dans la lutte " .
La classe ouvrière a son expérience du syndicalisme. Même si la leçon n'est pas récité comme à l'école. Il y a bel est bien une méfiance vis à vis des syndicats qui trouve son origine dans tout le renoncement d'abord puis l'accompagnement d'un "système" qui n'est pas clairement défini dans l'esprit de notre classe mais qui est rejeté. Ces trois dernières années j'ai eu l'occasion de faire beaucoup de "boite" (pour faire court) et partout, des petites au plus grosses, j'entends la même chose ... Tout ça c'est le capitalisme, c'est comme ça ... puis les syndicats bouffent au même râtelier ... ET c'est vrai. On sait tous comment ça se passe à Montreuil et on sait tous le nombre de mandaté syndicaux qui trainent dans les organismes paritaires ou se décident dans le consensus et le secret un tas de règlements qui nous tombent dessus sans que l'on sache d'ou ca vient ...
Malheureusement, j'entends aussi les nombreux " c'est comme ça ..., on peut rien y faire ... , ca nous dépasse... " (quoique en ce moment y'a pas mal de " y faudrais une bonne révolution " , typiquement français ca )

Il faut rajouter une chose qui me semble importante. Près d'un siècle après l'adhésion bâtarde à la 3éme internationale, on a l'impression que le débat n'a pas changé en françe. Lénine se plaignaient que le débat sur le rôle du syndicat, sa dépendance ou pas à l"action politique, soit la cause de tant de retard . Les allemands, les italiens, les anglais, pour ne citer qu'eux, n'ont pas eu ce problème de deuil du rôle du syndicalisme et ce à une époque ou les syndicats représentaient une vrai opposition au patronat.
Il est un moyen, un espace de lutte ou la conscience de classe se forme, il est inévitable et il ne faut pas l'éviter dans sa version organisation de la riposte sur les lieux de notre exploitation, mais il n'est pas une fin. Il faut lire le compte rendu du congrès de Tour pour se rendre compte de combien l'archo-syndicalisme a pourri le débat sur l'adhésion et a fait beaucoup de tort dans un moment ou la révolution avait besoin de soutien ferme ...
L'histoire n' impose pas de "rebâtir" un syndicalisme radicale mais de comprendre ses limites, rendus par l'histoire, et de clôturer enfin les débats de Tours, de construire un parti communiste qui aura toute autorité sur la politique de la classe ouvrière dans tout les compartiments de son action.
Xuan
   Posté le 06-12-2008 à 19:29:26   

Soit, et il ne s'agit pas de reconstruire un syndicat en effet.

Moi je constate que depuis quelques années, toutes les grèves durs, avec des revendications fortes comme l'embauche des précaires, les augmentations conséquentes etc. sont le fruit de mouvement ou les représentant syndicaux ne dirigent mais suivent la masse gréviste qui débordent des cadre et que au contraire les grèves "légaliste" qui emmènent la base à la sortie des prud'hummes ou devant les tribunaux de commerce pour attendre les sentences, sont dirigées par les syndicats avec beaucoup de mystifications sur " les étapes nécessaires dans la lutte " .

Bien d'accord, mais l'organisation syndicale constitue aujourd'hui une structure d'organisation des masses permanente, sans laquelle les mouvements de masses spontanés ne sont que des feux de paille.
Et on a encore besoin d'une organisation permanente des masses, sinon on est condamné à réagir au coup par coup contre les agressions les plus révoltantes.
Tandis que le patron dispose lui d'une organisation permanente :
des bataillons de cheffaillons pour assurer la productivité, des cadres pour organiser tous les coups bas.
Et tous les jours il se passe quelque chose :
accidents maquillés en soins d'infirmerie, postes doublés pour éviter d'embaucher, "erreurs" sur les paies, démontage de calorifuges en amiante en douce avec une entreprise extérieure, intimidation envers un salarié, "prime" tirée de la caisse noire avec invitation à "ne pas en parler".
Tu connais tout ça.
Mais de plus, le syndicat oblige à une certaine forme d'organisation, de discipline, sans laquelle les salariés sont condamnés.

Après, c'est une lutte à l'intérieur du syndicat, pour qu'il représente effectivement la base, au moins au niveau de la section d'entreprise.
gorki
   Posté le 10-12-2008 à 19:03:57   

Finimore a écrit :

Gorki ce que je trouve assez consternant, c'est ta façon de déformer mes propos et de me prêter des intentions et des positions politiques qui ne sont pas miennes.... .


Bonjour à tous

Il n’y a pas de problème pour moi finimore ! la pratique de « l'agnosticisme » comme moyen permettant d’établir le statu quo entre le neuf et l’ancien sur la question du dogme et agissant comme un frein au développement de la conscience de classe politique dans la classe, moi je ne prise pas trop, mieux je la combat. J’assume mes propos tu assumes tes réactions et la lutte des classes... (qui n’épargne pas le classe elle-même, en raison de ce que la prise de conscience de classe économique n’est pas la prise de conscience de classe sociale démocrate, comme l’écrivait un illustre) tranche. Par ailleurs, et en aparté, permet moi de te préciser, que pour moi en ce domaine il ne peut y avoir de justes résolutions au sein de quoi que se soit, une théorie fausse ne peux survire a celle qui se révèle être meilleur guide pour l’action devant produire une réflexion nouvelle, il y arrive un moment si l’on veut continuer à coller à la vie il faut avancer.

Finimore a écrit :

Mais passons. Je dis simplement qu'aujourd'hui dans des situations précises, les travailleurs (par défaut) n'ont plus que les prud'hommes dans certains cas pour obtenir par exemple un peu plus de fric pour ne serait-ce que survivre. Le sujet est sur les élections prud'hommales, est il me semble que la question est bien de savoir si le faible taux de participation des travailleurs à ces élections est positif ou pas


Tu as tords de passez, parce que là tu t’embourbes encore plus, ce que tu dis ici (dans le début de ton propos) relève de la simple évidence, et justement, parce que c’est une évidence, qu’elle en devient l’arbre de la défense des intérêts individuels des salariès qui cache la forêt du nécessaire recours à l’action collective des ouvriers et des couches sociales les plus en souffrances.
De plus, le... par défaut ... sur lequel tu prends la précaution de placer les guillemets, ne te permet pas même de sortir de la contradiction, dans laquelle tu t’es enfermé. Parce que, soit le recours au prud’hommes anticipe la réaction collective et il joue sont rôle à plein de pompier du social soit il intervient en conclusion d’un conflit est là encore il rempli ce rôle, mais plus marqué des antagonismes capital travail ; et à la sortie, dans les deux cas, tout va bien pour la bourgeoisie dans le meilleurs des mondes de la lutte économique du salariat. Le rôle du militant qui se réclame du marxisme-léninisme n’étant pas d’agir au replâtrage des institutions de juridiction sociale de la bourgeoisie quant bien même le ferait-il au titre de la défense d’un pis aller ou pour justifier de stratégies obscures, mais dans dénoncer par la parole comme dans les actes les effets politiquement pervers.

Finimore a écrit :

Je suis assez d'accord avec l'analyse et la position développée sur le blog "Ou va la cgt ?", et j'ai soutenu l'idée d'une campagne minimum pour ces élections.


Ha ! Tu parles de ce forum qui, passe son temps à courir après des chimères, et qui censure le propos politique en soutenant que le forum ou va la CGT placé sur l’égide d’une organisation politique (VP) n’a pas vocation au d’ébat politique...(si si c’est possible )moi non plus j’ai pas bien compris qu’ils se soient arrêté à la moitié de la démarche, mais pas pour les mêmes raisons. Parce que, soit ont dénonce les effets néfastes de cette institution des prud’hommes et l’on se hisse à la hauteur des ses prétentions d’éclaireur ; ou bien soit comme toi très conséquemment, (ou peut-être par manque de discernement idéologique) ont assume la même prise de conscience pour la mener a son aboutissement logique... en faisant en sorte d’agir à sauver l’institution de son naufrage.

Finimore a écrit :

Entre la position des gauchistes qui disent au nom de l'analyse "c'est un tribunal bourgeois, donc on ne participe pas" et les réformistes qui disent "la solution, c'est le vote, tout pour le vote" il y a me semble-t-il une position qui tient compte du réel, du vécu, de la situation individuelle et collective des travailleurs.


« Gauchistes » !!! Je veux bien endosser, cela me rappel le temps béni ou l’utilisation de cette épithète « infamant » tout droit sorti du jargon révisionniste était utilisé pour chercher à disqualifier ceux qui prenant conscience de ce phénomène se mobilisaient pour démontrer la nature profondément révisionniste des partis communistes, placés sous la houlette du grand frère « soviétique ». Aujourd’hui s’il doit agir à marquer de son sceaux le passage à une étape nouvelle de cette lutte pour établir ses évolutions en se débarassant des scories quelle à pu engendrer, pas de problème pour endosser, je ne suis plus un petit garçon pour m’emporter sur les mots.
Concernant ce que qui a trait à ce qu’il convient d’appeler ta fumeuse troisième voie, celle qui agi, (et ce quelles que soient tes réticences à l’admettre) à la sauvegarde des institutions de paix sociale de la bourgeoisie pour des motifs aussi étroits que celui du seul, ou dernier recours, cela ne peut-être compris que comme une volonté à masquer une pratique de mystification des masses, sous prétexte de ne pas s’en couper.
Construite sur la théorisation des pratiques de toute sorte charpentant le fonctionnement de la vie sociale sous le capitalisme, sa simple existence n’est révélatrice que d’une chose, celle d’un encrage encore plus profond du réformisme montrant ses capacités à absorber la pensée sociale moderne de l’extrême gauche, entretenue par celle-ci aux titres soit des approches nécessaires soit en raison d’intérêts stratégiques douteux, impliquant le renoncement de la défense des principes fondamentaux du ML... quant se n'est est pas pour mieux les combattre.


Edité le 10-12-2008 à 20:29:58 par gorki


Finimore
   Posté le 11-12-2008 à 05:25:36   

Gorki, tu as raison. je ne suis qu'un centriste, un suppot et un défenseur des institutions bourgeoise et un adversaire du marxisme-léninisme.
Xuan
   Posté le 12-12-2008 à 00:29:29   

gauchiste n'est ni plus ni moins infamant que révisionniste pour un marxiste-léniniste.
Quant au fond, c'est des besoins des masses qu'il faut partir.
sti
   Posté le 12-12-2008 à 11:25:35   

Il faut partir de l'intérêt premier de la classe ouvrière : son parti, son programme et l'ambition de sa dictature sur la bourgeoisie et les classes réactionnaires (par ex: un récent congrès de la chambre des métiers m'a révélé l'existence, anachronique mais bien réelle, d'une fraction de la petite bourgeoisie patronale bien organisée et sévèrement réac'...).
Quant au fond, personne ne s'avance. Il est bien plus facile de discuter des pages entières sur le syndicalisme, nécessité aliénante. Nécessité parce que les ouvriers n'ont pas d'autre choix que de se défendre au quotidien, et aliénante par ce que les sempiternelles débats sur le syndicalisme de classe de masse, du légalisme bourgeois et des institutions attachées tant juridictionnelles qu'organisationnelles (paritarisme) nous retienne par les manches.
Nous n'avons jamais eu autant besoin d'un parti mais c'est pas grave, sauvons les prud'hommes, redressons la cgt ...


Edité le 12-12-2008 à 11:26:29 par sti


Xuan
   Posté le 14-12-2008 à 20:36:21   

sti a écrit :

Nous n'avons jamais eu autant besoin d'un parti mais c'est pas grave, sauvons les prud'hommes, redressons la cgt ...


Si précisément, nous avons besoin d 'un parti.
La débandade du PS, la dissolution des trotskystes dans "l'anticapitalisme" montrent que la classe ouvrière a besoin d'un parti indépendant.
La division du parti révisionniste ne prendra pas fin avec son dernier congrès.
A mon avis, il est important d'étudier la ligne et la propagande de ce parti, elles peuvent encore abuser de nombreux ouvriers et le mot d'ordre "arracher la classe ouvrière au révisionnisme" reste d'actualité.

Le parti se construit dans la lutte, et la lutte aujourd'hui, c'est le combat de classe face à la crise capitalisme et face à la trahison du révisionnisme moderne.