Sujet : Pour un parti communiste des temps d’orage | | Posté le 03-03-2013 à 06:05:32
| Pour un parti communiste des temps d’orage Le monde capitaliste a engendré une nouvelle crise d’ampleur inégalée, où il s’enfonce depuis plus de cinq ans. Afin de préserver les profits, l’Etat de la bourgeoisie accumule les mesures antipopulaires, détruit les protections sociales, diminue les salaires, augmente les taxes et les tarifs publics, de sorte que la consommation des masses ne peut plus absorber les richesses produites, lesquelles sont détruites, ainsi que les moyens de production. Les plus grandes entreprises suppriment encore des postes de travail pour accroître la productivité. Des dizaines de milliers de salariés sont ainsi jetés à la rue et des régions entières sinistrées par le chômage. Pour faire accepter cette régression insupportable, l’Etat bourgeois est capable d’utiliser tous les moyens, de la persuasion par des medias et des syndicats stipendiés à cet effet, jusqu’à la violence armée policière ou militaire, ou encore celle des groupes paramilitaires fascistes. Ainsi la police de Valls en crevant l’œil d’un sidérurgiste belge, aussitôt licencié, nous remémore l’assassinat en décembre 1947 de plusieurs grévistes par la police du ministre socialiste Jules Moch. La dictature de la classe capitaliste prend selon les circonstances le visage de la démocratie et de la liberté d’expression, ou bien celui de l’oppression et du terrorisme d’Etat. Mais lorsque la crise s’aggrave, la concertation n’est plus de mise. Bien au contraire, la concurrence entre les monopoles accentue entre eux et entre les Etats la guerre économique, la guerre des monnaies et finalement la guerre tout court. Les monopoles français ont déjà montré leurs ambitions bellicistes par la subversion et l’intervention militaire directe de l’autre côté de la Méditerranée. Mais aucune région n’est à l’abri ni aucune alliance car la rapacité des requins capitalistes peut déchirer les amis d’hier et précipiter leurs peuples les uns contre les autres, au nom de l’Union Sacrée des classes pour la défense de la Patrie. Il faut un parti communiste authentique Plus la situation se dégrade, plus le ciel est menaçant et plus se fait jour la nécessité non pas de réclamer « de nouveaux droits pour les salariés » ni de « réduire le pouvoir des actionnaires », mais de remplacer définitivement le capitalisme par le socialisme. Pour cela il faut un authentique parti communiste capable de diriger la lutte révolutionnaire dans toutes les situations que nous impose l’ennemi de classe : légale ou non, pacifique ou non. La confiscation du parti de la classe ouvrière Notre parti communiste doit se placer sous la direction idéologique de la classe ouvrière et organiser dans ses rangs prioritairement les éléments les plus résolus du prolétariat. Marx écrivait dans le Manifeste du Parti Communiste « De toutes les classes qui, à l'heure présente, s'opposent à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie; le prolétariat, au contraire, en est le produit le plus authentique. » De nombreux communistes sont ulcérés de voir le prolétariat écarté de la direction de son parti et réduit à un faire valoir. Tandis que ce parti se dissout dans l’idéologie et l’organisation sociales-démocrates, ce sont des classes intermédiaires nullement révolutionnaires qui le dirigent au nom de « l’humain », et qui en ont jeté tous les principes à la poubelle, jusqu’aux symboles de la classe ouvrière et de la paysannerie modeste, la faucille et le marteau. Certains camarades ont dénoncé là avec lucidité un communisme de « bobos ». La révision des principes marxistes-léninistes a eu pour résultat de remplacer la révolution socialiste par d’improbables réformes de structure dans le système capitaliste. En s’obstinant avec la foi du charbonnier dans la voie électoraliste, et sous le prétexte fallacieux de « ne pas faire le jeu de la droite », on en vient à répéter jusqu’à ce jour « vous avez eu raison d’y croire » alors que tout démontre le contraire. Dès les années soixante d’autres communistes et anciens résistants, alertés par le rejet sans appel de toute l’œuvre de Staline et par la lettre en 25 point du Parti Communiste Chinois, empêchés de débattre au sein du PCF et exclus, avaient tenté de créer un nouveau parti communiste, le PCMLF. Mais cette tentative échoua face à l’afflux de la petite-bourgeoisie et à la vague social-démocrate de 1981. Depuis d’autres camarades tentent encore d’impulser un nouveau parti ou de redresser la dérive révisionniste de leur parti, mais sans succès jusqu’à son dernier congrès, dont la majorité a soutenu la ligne de Paul Laurent et la fusion voire la dissolution prochaine dans le Front de Gauche. Ne lâchez rien ! Ces derniers camarades, peut-être désemparés, mais toujours attachés à un précieux esprit de parti, ne veulent pas lâcher la proie pour l’ombre ni rejoindre d’autres groupes marxistes-léninistes, encore déchirés par quelques querelles sectaires. Et eux-mêmes ne sont pas unis sur d’importantes questions. Pensons à l’avenir : qu’ils fassent ce qu’ils jugent le plus utile pour rassembler tout ce qui peut l’être, mais qu’ils n’oublient pas le moment venu de récupérer la faucille, le marteau, le titre de communiste et avec eux tout le passé glorieux de leur parti et de ses sacrifices. Qu’ils ne laissent là ni l’héritage ni la gloire, avant que leur parti ne sombre sans rémission dans la social-démocratie. Unissons nos forces Le temps presse, n’attendons que le ciel nous tombe sur la tête. La boussole du marxisme-léninisme et du parti communiste font cruellement défaut à classe ouvrière et aux masses populaires. Pour l’heure, et avant de renouer avec l’esprit du congrès de Tours, nous appelons les communistes qui aspirent réellement à la transformation révolutionnaire de la société à unir leurs forces tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du parti révisionniste, à s’emparer du marxisme-léninisme et à confronter fraternellement leurs opinions. « Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots » (Mao Tsé-toung) La révolution violente, la dictature du prolétariat font partie de ce débat que des décennies d’anticommunisme ont étouffé, mais aussi bien la bourgeoisie nous donnera elle-même la réponse. Nous ne souhaitons ni les uns ni les autres la violence et la contrainte mais ce sont les classes exploiteuses qui obligent les masses populaires à y recourir. Il nous faut aussi juger notre passé et remettre en question l’esprit de secte et le penchant à la liquidation et à la scission stériles pour des queues de cerise, mais avec de lourdes conséquences pour notre cause ainsi paralysée des décennies durant. Il est hors de question de créer une secte. Nos meilleures intentions n’auront aucun effet sans rassembler l'immense majorité des masses de notre pays. Et leurs intérêts matériels ne seront jamais déterminés par des accommodements électoralistes mais par l'étude attentive des classes de notre société, des alliés sûrs de la classe ouvrière et des éléments qu'elle peut neutraliser, afin d'isoler notre ennemi fondamental qui est le capitalisme monopoliste. « Ni révisionnisme, ni gauchisme une seule voie : celle du marxisme-léninisme » (François Marty) Seul le centralisme-démocratique au sein d’un authentique parti communiste nous permettra de progresser dans l’unité et dans une discipline librement consentie, en appliquant le matérialisme-dialectique à la réalité de notre pays. Mais dès à présent il nous faut les uns et les autres nous débarrasser de l’esprit de clocher, considérer à la fois ce qui nous unit et ce qui nous sépare et viser à l’unité en partant des faits. Ces faits, c’est la cause des plus larges masses, et en particulier celle des plus exploités. Unissons-nous pour un parti communiste des temps d’orage ! Editions Prolétariennes |
| | Posté le 27-05-2014 à 09:28:49
| Pour un parti communiste des temps d’orage II Rompre avec le réformisme : Le rejet des partis « de gouvernement » exprimé par les masses populaires à l’occasion des derniers scrutins, mais aussi la progression relative du Front National nous rappellent l’urgence d’un parti communiste fidèle aux principes marxistes-léninistes. Lors de sa création le Parti Communiste adhéra aux 21 conditions qui stipulaient explicitement la nécessité de rompre définitivement avec les dirigeants sociaux-démocrates, responsables de la boucherie de 14. Le parti communiste marxiste-léniniste devrait définitivement prendre ses distances avec le PS et le rejeter comme un parti de la grande bourgeoisie. Le peuple reconnaît en ce dernier non pas un parti de gauche mais un parti de droite, capable de mettre en œuvre une politique de subversion et de guerre à l’étranger, et de guerre anti sociale à l’intérieur, identique à celle de l’UMP ; non pas un parti social, de classes moyennes ou modéré, mais un parti des grands monopoles capitalistes. Il est surprenant que durant tant d’années des communistes ne se soient pas tenus à l’avant-garde du peuple mais qu’ils l’aient tiré en arrière, en jouant au chat et à la souris avec les dirigeants socialistes, en laissant croire qu’on pourrait les « pousser à gauche », qu’ils faisaient partie de la grande famille de la gauche, qu’il fallait « voter utile », faire « barrage à la droite », etc. La conséquence de cette ambiguïté et de ces confusions c’est que le peuple a mis le Front de Gauche dans le même sac que le parti socialiste. A l’inverse, le Front National qui a dénoncé sans discontinuer l’UMPS, refusé de reporter ses voix sur l’un ou sur l’autre quelles qu’en fussent les conséquences électorales, a gagné la confiance de couches populaires, qui ont vu alors en lui un adversaire inflexible de la classe dirigeante. L’Union de la Gauche est morte et il faut en tirer des conséquences pratiques. Lors de son interview au Times le 18 novembre 1946, Thorez déclarait « Les progrès de la démocratie à travers le monde, en dépit de rares exceptions qui confirment la règle, permettent d'envisager pour la marche au socialisme d'autres chemins que celui suivi par les communistes russes… » La position du PCF, premier parti de France, lui laissait supposer que la démocratie bourgeoise permettrait la reconnaissance de son parti en lui confiant la présidence du Conseil, pour laquelle il s’était porté candidat quatre jours plus tôt. La suite montra qu’il n’en était rien, que la démocratie bourgeoise s’arrêtait au pouvoir de la grande bourgeoisie sur l’appareil d’Etat, et que le parti socialiste était capable de déchaîner l’hystérie anti communiste et anti ouvrière pour défendre les intérêts du grand capital. Mais cette leçon de l’histoire a été négligée et la thèse du passage pacifique au socialisme et de l’alliance avec les « forces de gauche » a fait florès de nouveau, conduisant aux échecs que l’on sait quarante ans durant. Ne doutons pas un instant que la bourgeoisie saura tirer les leçons de la correction infligée par le peuple, peut-être en associant le Front National aux affaires, ou en reprenant certaines de ses positions, certainement pas dans le sens voulu par les masses mais au contraire en renforçant la surveillance, la répression, la dictature du pouvoir capitaliste, en promouvant l’Union Sacrée, la défense de la Patrie, en fait des intérêts bourgeois. A nous de tirer du point de vue de la classe ouvrière les leçons de notre histoire. L’échec du passage pacifique au socialisme nous impose d’autres voies et d’autres alliances que celles au sommet avec des notables bourgeois. Il confirme pour notre pays la validité des thèses léninistes exposées dans ‘l’Etat et la révolution’ . Renouer avec l’internationalisme prolétarien : Le dernier scrutin pour l’élection des représentants au Parlement européen reflète aussi les contradictions internationales. L’Europe n’est pas seulement une arme de guerre contre notre peuple, c’est un instrument des monopoles – principalement ceux allemands et français – contre l’ensemble des peuples européens. Et cet instrument de domination est aussi l’objet d’une dispute acharnée entre les capitalistes français et allemands. Ces contradictions sont d’autant plus aigües que la domination des puissances impérialistes est mise à mal par le développement des pays émergents. En choisissant le camp de la superpuissance US les impérialistes européens ont encaissé échec sur échec malgré toutes les tentatives de subversion voire d’intervention armée. Echec dans le soutien au Dalaï Lama en Chine, échec en Libye, échec en Syrie, échec en Ukraine… L’impérialisme français s’est fait le faucon de la réaction internationale, mais même ses interventions en Afrique ne lui ont pas assuré le leadership européen. Là encore c’est un échec traduit par de nouvelles concessions à la superpuissance US, de nouveaux licenciements, de nouvelles mesures anti populaires, qui sont sanctionnés par le « séisme » du 25 mai. Notre combat pour le socialisme est lié à l’internationalisme prolétarien. En nous opposant au bellicisme de notre impérialisme et à sa soumission à l’hégémonisme US, nous tendons la main aux peuples d’Europe et du monde et nous désignons notre principal ennemi. Cette ligne de conduite ne fait aucune concession au chauvinisme, elle lui est exactement opposée. A l’inverse nous ne devrions pas mettre tous les pays dans le même panier indistinctement, de sorte qu’à tirer dans toutes les directions notre action n’ait finalement aucun effet. Les marxistes-léninistes sont encore partagés sur la compréhension des enjeux internationaux. Nous devrions fonder nos opinions sur les faits pour définir qui domine le monde et qui est dominé, qui est l’agresseur et qui est l’agressé, et agir ensemble chaque fois que nous le pouvons. Unissons-nous ! En avant pour un parti communiste des temps d’orage ! Editions Prolétariennes
Edité le 27-05-2014 à 17:16:21 par Xuan |
| | Posté le 30-10-2014 à 20:32:43
| marquetalia a écrit :
il faut d abord attendre que le p"c"f renonce à l etiquette de "communiste"pour pouvoir créer un parti qui le soit vraiment. |
Alors s'il garde cette étiquette il n'y a jamais de parti communiste ???? |
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