Sujet : pour juguler le terrorisme, vaincre l'impérialisme | | Posté le 25-11-2015 à 23:51:01
| Pour juguler le terrorisme, les peuples doivent vaincre les « globalistes » (impérialistes). Déclaration du Présidium du Comité central du Parti communiste KPRF Dimanche 22 novembre 2015 traduit pour histoire et societe par Marianne Dunlop… j’ajoute mon plein accord avec Ziouganov cette fois…dans l’époque de confusion dans laquelle nous sommes où se mêlent grands sentiments et aveuglement égoïstes forcenés, retourner aux vérités premières me parait essentiel…(Danielle Bleitrach) Déclaration du Présidium du Comité central du Parti communiste. Le monde entier est choqué par les événements sanglants survenus dans la capitale française. De nombreux citoyens innocents sont morts. Ces terribles événement ont suscité des sentiments de tristesse et d’indignation de millions de personnes à travers le monde. Les communistes russes expriment leurs sincères condoléances aux familles et aux amis des personnes tuées dans la série d’actes terroristes méprisables planifiés et exécutés par les radicaux fanatiques. Nous pleurons avec le peuple de France, peuple qui par le passé a apporté au monde la lumière de la Grande révolution et le progrès, et maintenant est devenu la cible de l’obscurantisme réactionnaire et de la barbarie. Nous exprimons notre indignation face au meurtre brutal de personnes innocentes et demandons un juste châtiment pour tous ceux qui sont impliqués dans ces crimes commis contre l’humanité. Les conséquences de tout cela peuvent devenir beaucoup plus graves, si dans des délais très courts on ne tire pas les bonnes conclusions. Ce n’est pas la première fois que l’Europe fait face à la terreur. Cependant, ce qui est arrivé à Paris dépasse l’échelle d’une simple attaque. La coordination et la cohésion de ceux qui ont commis ce crime terrible, montre que derrière eux se trouve une force puissante, bien organisée et structurée. Il n’y a aucune raison de croire qu’ils s’arrêteront de leur propre volonté. Produit de l’étape contemporaine du développement du capitalisme, le terrorisme, enveloppé dans des vêtements religieux, porte en lui une menace contre la civilisation. Il nie les normes et les principes fondamentaux développés au cours de la longue histoire de l’humanité. Il devient le fléau du XXI siècle. Comme le fascisme allemand dans le XX e siècle, le terrorisme a émergé de la crise du système capitaliste mondial. Il est apparu en réponse à la politique d’ingérence flagrante dans les affaires d’États souverains, leur asservissement et leur pillage. Prospérant sur les ruines de l’Irak, de l’Afghanistan et la Libye, il a acquis une énorme force destructrice à l’échelle internationale. Aujourd’hui, il est primordial d’arrêter l’attaque de terreur généralisée. Cela ne peut être fait que par la compréhension de ses racines profondes. Le terrorisme est devenu l’un des principaux problèmes d’aujourd’hui principalement parce que les politiciens occidentaux pour une longue période ont été très disposés à recourir à ses services. Ils ont pris l’habitude de diviser les terroristes en « bons » et « mauvais ». Les « bons » sont ceux qui sont utiles pour une raison ou une autre. Contre les « mauvais » on peut employer n’importe quels moyens, même en contournant le droit international et la souveraineté et en détruisant des nations entières. Le drame de Paris est l’aboutissement de ce qui s’est passé dans le monde au cours des dernières décennies. De nombreux pays ont connu des attaques terroristes violentes. C’est avec ce genre d’actions qu’ont commencé les guerres civiles en Libye, en Egypte, en Syrie. Cependant à l’époque les politiciens occidentaux s’intéressaient à des questions très différentes. Ils étaient occupés à renverser les gouvernements légitimes de ces pays, les empêchant de se battre contre les formations terroristes. La Russie se souvient de la guerre terroriste au Nord Caucase, les tragédies à Boudionnovsk, Kizlyar et Beslan. Leurs instigateurs utilisaient les mêmes méthodes qu’en France aujourd’hui. Mais à l’époque les Etats-Unis et l’Union européenne ont fait pression sur les autorités russes et qualifié les opérations anti-terroristes d’ « usage excessif de la force. » En outre, les émissaires occidentaux et des organisations apportaient leur aide aux structures extrémistes. Un bon exemple de l’utilisation du terrorisme dans l’intérêt des États-Unis et de l’OTAN est le coup d’Etat en Ukraine en 2014. L’Occident a apporté son plein appui aux militants sur le Maidan qui utilisaient des armes contre les forces de l’ordre. Il a cyniquement passé sous silence la tragédie d’Odessa, lorsque des extrémistes ont brûlé vif des dizaines de personnes en plein centre de la ville. Les dirigeants de l’OTAN continuent à ce jour de ne pas remarquer les bombardements meurtriers de bâtiments résidentiels à Donetsk et Lougansk. Et tout cela parce que, selon l’Occident, la guerre fratricide en Ukraine répond pleinement à ses intérêts géopolitiques. Voilà pourquoi à l’égard des terroristes Bandera, les tribunaux internationaux ne sont pas convoqués, les sanctions ne sont pas déclarées, pas même de simples paroles de condamnation venant des dirigeants politiques des États-Unis et de leurs alliés. Le terrorisme d’aujourd’hui est le produit d’une absence totale de principe du grand capital mondial. Ses agents ont depuis longtemps utilisé les méthodes terroristes comme une arme dans leurs batailles pour le repartage des marchés mondiaux et l’écrasement des luttes de libération nationale des peuples. Dans un effort pour capter les ressources des pays indépendants, les mondialistes ont vivement encouragé les formations paramilitaires à travers le monde. Ils les ont utilisées pour établir un système de néo-colonialisme en Afrique et en Amérique latine dans les années 1960-1970. Ils ont armé des terroristes en Afghanistan pour lutter contre l’Union soviétique dans les années 1980. En 1990-2000 a été détruit le système de sécurité existant au Moyen-Orient et créées des armées entières de terroristes. Ces jeux ont abouti à ce que la vague de terreur commence à échapper au contrôle de ses maîtres. Il est arrivé la même chose que dans le milieu du XXe siècle, quand l’Occident a commencé à jouer à soutenir le fascisme. Au cours des dernières décennies, le monde a connu des tendances très inquiétantes. Après la destruction de l’URSS,les États-Unis et leurs alliés ont déclenché une véritable terreur contre la population de pays entiers. Il en a été ainsi sur le territoire de la Yougoslavie et en Irak, où des civils ont péri sous les frappes de l’OTAN. L’OTAN qui a commencé à déclencher des invasions militaires en contournement des décisions de l’ONU. Le droit international a cédé de plus en plus devant l’affirmation de la force brutale. Les peuples occidentaux sont les victimes de la politique de leurs propres gouvernements. Les systèmes de sécurité européens ont fait preuve d’une incapacité totale. La stratégie du multiculturalisme a échoué. Le problème des réfugiés est hors de contrôle. L’UE apprendra le prix de la collusion avec les magnats de l’étranger. Les représentants de l’Union européenne ont toutes les raisons d’opter pour une politique plus indépendante et de peser activement sur les Etats-Unis pour infléchir la politique euro-atlantique dans son ensemble. Dans ce contexte, il est important de se tourner vers l’expérience soviétique de lutte contre le banditisme et le terrorisme. L’Union soviétique a été confrontée à ce genre d’événements dès les premières années de son existence. Le camp impérialiste, Europe occidentale, Etats-Unis et Japon a fourni un soutien actif aux terroristes. Contre le premier état socialiste, ils ont pensé qu’il était possible d’utiliser tous les moyens. L’Occident a commencé par financer généreusement les Blancs, engagés sur la voie de la guerre avec leur propre peuple. Il a continué en protégeant les Basmatchis, les « frères de la forêt », les Banderistes et autres bandits nuisibles. Les victimes de ces malfaiteurs furent non seulement les dirigeants militaires et civils de l’Union soviétique, mais surtout des citoyens soviétiques ordinaires. Dans leur lutte contre l’Etat soviétique tous les groupes anti-gouvernementaux ont échoué. Et ce n’est pas seulement dû à l’efficacité de nos services de renseignement, qui ont fait montre du plus grand professionnalisme. La principale raison est que l’Union soviétique a éradiqué les causes du terrorisme. Elle a vaincu la pauvreté et réduit le fossé entre les couches sociales. Dans la société soviétique, le terrorisme n’avait aucune chance de succès, précisément du fait que sa base sociale avait disparu. L’Etat socialiste prévoit l’égalité des chances à tous ses citoyens. Ils ont la possibilité de travailler honnêtement, pour créer une famille et élever des enfants, et jouissent des plus larges garanties sociales. C’est sur cette base que l’Union soviétique a créé un système de sécurité efficace, grâce auquel chaque personne se sent en sûreté et confiante dans l’avenir. Il ne faut pas nous enfouir la tête dans le sable : la source du terrorisme moderne ce sont les divisions sociales, la pauvreté et le désespoir de millions de personnes dans différentes parties du monde. Voilà pourquoi les nombreux groupes armés ont la possibilité de reconstituer en permanence leurs rangs. Sans une politique sociale forte le phénomène du terrorisme ne peut être vaincu. Ni en Russie ni en Europe ou dans le monde entier. La situation dans la société russe d’aujourd’hui est très différente de l’époque soviétique. Le pays est divisé par une terrible inégalité de répartition de la richesse. La pauvreté et le désordre sont devenus une réalité quotidienne de la majorité des citoyens. Rien qu’au Daghestan, un jeune sur deux est au chômage. Dans une telle situation les chefs de gangs n’ont aucune difficulté pour recruter de nouveaux combattants. Les extrémistes nationalistes et religieux développent leur propagande aussi bien envers les peuples autochtones de Russie, que parmi les travailleurs migrants privés de droits, humiliés par les fonctionnaires et opprimés par le capital. La réalité nous fait littéralement un devoir d’adopter l’expérience soviétique. Mais comment répondent les autorités à cette exigence ? Elles lancent à nouveau une vague d’antisoviétisme et de russophobie, rouvrent les cicatrices de la confrontation civile des époques passées. De cette façon, les cercles dirigeants eux-mêmes exacerbent la fracture sociale et élargissent les possibilités pour les groupes terroristes. La question de la lutte internationale contre le terrorisme doit prendre une place centrale dans l’agenda de la politique mondiale. Toutefois, ce combat ne sera vraiment efficace que lorsque les racines de la terreur seront arrachées. La communauté mondiale devrait refuser de faire confiance à tous les politiciens et les sociétés qui se livrent à un soutien direct ou indirect des terroristes. Les peuples de tous les pays doivent lutter pour freiner le grand capital devenu fou qui entraîne le monde dans un nouveau conflit mondial. L’humanité fait face à un défi, et nous ne pouvons pas rester à l’écart. Mais la lutte contre le terrorisme ne connaîtra un véritable succès qu’avec le rejet du système économique actuel, basé sur l’exploitation des peuples entiers et l’injuste distribution des revenus dans le monde entier. En d’autres termes, pour vaincre le terrorisme comme un attribut du capitalisme moderne, il est nécessaire de surmonter le capitalisme lui-même. Vous ne pouvez pas compter sur le succès si vous vous battez contre les conséquences et non les causes. Le Parti communiste préconise de donner une rebuffade dure et décisive à tous ceux qui portent atteinte à la vie et la santé des citoyens, qui cherchent à imposer au monde leur ordre criminel. La nature mondiale de la menace implique la coordination de la lutte contre le terrorisme à l’échelle internationale la plus large. En partageant la douleur de la France, la Russie doit être prête à de nouveaux défis. Notre société a besoin urgent d’un ensemble de mesures efficaces visant à modifier la législation nationale, la révision d’un certain nombre d’accords internationaux, l’assainissement de l’économie et de l’élargissement des garanties sociales. Pour faire face de manière adéquate aux défis extérieurs, nous devons devenir plus forts et plus avisés ! GuénnadyZiouganov. Président du Comité central du Parti communiste. Voir en ligne : traduit pour histoire et societe par Marianne Dunlop… |
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