Sujet :

si la poudrière explosait...

Xuan
   Posté le 23-03-2009 à 22:40:47   

sous le titre
Explosion du chômage des jeunes dans les quartiers populaires

le Figaro cite cette dépêche de l'AFP :

« 21/03/2009 Le nombre de jeunes inscrits au chômage dans des quartiers défavorisés classés parmi les 700 zones urbaines sensibles (ZUS) a progressé de 57,2% entre janvier 2008 et janvier 2009, et doublé (+104%) pour les diplômés Bac+3 ou plus , selon Mediapart, citant une note gouvernementale.

Selon le site d'informations en ligne, la note s'inquiète également de l'augmentation de la part des jeunes diplômés de ces quartiers qui auraient cessé de se manifester auprès de Pôle emploi, l'organisme chargé des demandeurs d'emploi, et juge "alarmant" que "le nombre de diplômés laissés-pour-compte dans les ZUS augmente encore plus vite que les non-diplômés".

Contactés, ni le secrétariat à l'Emploi, ni le ministère du Travail, qui a la tutelle de la politique de la Ville, n'étaient en mesure de confirmer dans l'immédiat ces données.

La publication mercredi des nouvelles inscriptions au chômage en février dominera en partie la semaine sociale.

Toujours selon la note citée par Mediapart, 63.900 jeunes de moins de 26 ans vivant en ZUS étaient inscrits au chômage fin janvier, dont 12.230 en catégories 1, 2 et 3, correspondant à la catégorie A de la nouvelle présentation du nombre de demandeurs d'emplois.

Cette catégorie recouvre les personnes cherchant un emploi en CDI ou CDD, à temps partiel ou saisonnier, et n'ayant eu aucune activité, même réduite, dans le mois écoulé.

Les ZUS sont des quartiers retenus par les pouvoirs publics pour être la cible prioritaire de la politique de la ville. Ils sont caractérisés par un fort déséquilibre entre l'habitat et l'emploi. Le surchômage (environ 40% parmi les jeunes, selon le chiffre couramment retenu) et la pauvreté sont un lot commun, avec la mauvaise santé, les difficultés scolaires et de nombreux faits de délinquance. »


On observe que ceux qui ont tenté de s’en sortir en poussant leurs études sont particulièrement touchés par le chômage :
Tout concourt donc à favoriser la délinquance et le banditisme, et à précipiter les jeunes des banlieues dans le lumpen proletariat.

On trouve dans « l’Humanité des débats » une table ronde sur les banlieues, qu’Éliane Assassi, sénatrice communiste de Seine-Saint-Denis, conclut ainsi [je souligne les passages en gras] :


« Nous sommes sur un chaudron. Une situation d’autant plus dangereuse qu’ on déshabille la puissance publique . En Seine-Saint-Denis, il y a un désengagement fort de l’État.
Par exemple, en matière de police, Michèle Alliot-Marie avait promis les UTEQ pour remplacer la police de proximité. Il n’y en aura pas. Elle vient de répondre négativement au maire de Sevran. Ne reste que du bla-bla-bla.

Pareil sur l’école, quand on pense que dans ce département les gamins de moins de trois ans ne peuvent pas être scolarisés…

Côté logement, il y a 60 000 demandeurs de logement en Seine-Saint-Denis. La loi Boutin va aggraver la situation.

Dans certains quartiers, plus de 30 % des jeunes sont au chômage, englués dans la précarité… Parallèlement, ce désengagement de l’État pose la question du rôle et de la place des politiques qui eux-mêmes, les maires en particulier, n’ont plus les moyens d’assumer leurs responsabilités.

Tout se tient : même le Grand Paris risque d’éloigner plus encore les citoyens des lieux de décision.

Supprimer la taxe professionnelle, comment on fait ?

Tout ça, ça ne donne pas envie. Tout ça peut engendre de la radicalité, de la violence. Nous sommes sur une poudrière, et si elle explosait, l’État porterait une énorme responsabilité. »


Un parti communiste devrait s’adresser en priorité à ces jeunes, qui sont les premières victimes du capital, afin de les détourner des idéologies fascistes et d’orienter leur révolte contre l’Etat bourgeois, dans le but de l’abattre pour le remplacer par un Etat prolétarien.
Mais le P « C »F, irréversiblement engagé dans le ligne révisionniste, a pris une voie diamétralement opposée : agiter l’épouvantail de la révolte et appeler au secours l’Etat bourgeois, afin de renforcer la surveillance policière.

Nous sommes effectivement sur une poudrière. C'est l'Etat capitaliste lui-même qui en a concentré patiemment les explosifs et qui lui mettra le feu, créant lui-même les conditions de son renversement.

Mais « Pour faire la révolution il faut un parti révolutionnaire »