Sujet : L'Organisation de Coopération de Shanghai | | Posté le 06-08-2014 à 20:35:27
| Un petit parti bourgeois favorable à une Europe tournée vers les émergents signale l'élargissement de l'OCS source L'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) prend de l'importance L'Organisation de Coopération de Shanghai est une organisation intergouvernementale régionale qui regroupe la Russie, la Chine, le Kazakstan, le Kirghistan, le Tadjikistan et l'Ouzbekistan. Elle a été créée à Shanghai les 14 et 15 juin 2001 par les présidents de ces six pays. Carte. En vert, membres actuels. En bleu, nouveaux membres En violet, membres en discussion Jusqu'à présent, pour diverses raisons, notamment l'hétérogénéité des membres et la montée en puissance du groupe des BRICS, elle semblait un peu en sommeil. Mais au cours de la réunion des ministres des affaires étrangères des pays du l'OCS, le 31 juillet 2014 à Douchanbé, capitale du Tadjikistan, lequel assure la présidence de l'OCS cette année, les projets d'admission de quatre nouveaux membres au sein de l'OCS ont été approuvés. Les documents devraient être signés au sommet de l'Organisation, également à Douchanbé, en septembre. Il s'agit de l'Inde, de l'Iran, de la Mongolie et du Pakistan. Ces nouveaux membres, à des titres divers, devront entraîner l'OCS dans des voies de plus en plus étrangères aux objectifs d'influence des Etats-Unis dans la région. Ces derniers s'en inquiètent déjà d'ailleurs, sans oser prendre encore de positions véritablement hostiles. En fait, l'ensemble des membres, anciens ou futurs de l'OCS, s'inquiètent du durcissement de la position américaine en Asie, qui contredira directement leurs intérêts, quoique puisse promettre Obama. Le renforcement des sanctions contre la Russie soulève par ailleurs une hostilité croissante, d'autant plus qu'elle apparaît de moins en moins fondée, au vu des derniers éléments d'informations disponibles attribuant à des extrémistes au service de Kiev la destruction de l'avion de la Malaysian Airlines. Enfin, leur participation à l'OCS permettra aux pays voulant coopérer avec la Chine mais craignant son hégémonie possible de le faire dans un cadre multilatéral plus rassurant. Ce dernier point est particulièrement tmportant pour l'Inde, qui sera le second membre « géant » de l'OCS avec la Chine. Ceci explique le soutien marqué manifesté par le nouveau président indien à l'entrée de son pays dans cette organisation. Si effectivement l'Inde prend sa place dans l'OCS et dispose ainsi d'une certaine garantie de coopération avec son grand voisin la Chine, l'Inde devrait devenir un acteur puissant des relations internationales, non seulement dans en Asie mais au plan mondial. Cette perspective ne peut que faire peur à l'Amérique, qui avait décrété il y a quelques mois, par le voix de Barack Obama, qu'elle voulait positionner en l'Asie le nouveau « pivot » de sa politique internationale – ce qui signifiait en clair qu'elle voulait faire de la Chine le nouvel « ennemi officiel » des Etats-Unis, en lieu et place de la Russie. La Russie est depuis lors redevenue l'ennemi officiel, à la suite de la politique agressive des Etats-Unis et de ses alliés de l'Otan en Europe orientale. Mais la Chine ne sera pas détrônée pour autant. Si l'on observe que l'OCS comportera par ailleurs des pays comme l'Iran et le Pakistan qui demeurent plus que réservés à l'égard de l'Amérique, on peut penser que si Barack Obama ou son fidèle John Kerry prenaient l'envie d'y faire une déclaration, ils ne seraient pas nécessairement accueillis avec des fleurs. On remarquera par ailleurs que le poids des pays musulmans dans l'OCS augmentera considérablement. Comme ni la Russie, ni la Chine ni l'Inde n'ont l'intention de faire de concessions à des mouvements djihadistes, l'OCS pourrait permettre de détendre les relations des pays musulmans avec ceux qui ne le sont pas. L'Europe en ce qui la concerne, et notamment l'Allemagne et la France, devraient marquer un plus grand intérêt qu'actuellement à l'égard de l'OCS, comme elles devraient le faire à l'égard des BRICS. Mais il faudrait pour cela qu'elles cessent d'attendre les déclarations péremptoires dudit Kerry pour se positionner à l'égard de ces deux futures très grandes organisations internationales. Peut-on ajouter cependant que dans un avenir proche, l'Europe et l'OCS auraient intérêt à se rapprocher dans la lutte contre les désordres climatiques. Jean Paul Baquiast 05/08/2014 |
| | Posté le 06-08-2014 à 21:01:59
| donc,la Russie va détroner les Etats Unis? |
| | Posté le 06-08-2014 à 21:45:04
| en meme temps,ca fait toujours plaisir de savoir que l Asie s émancipe de la tutelle de l Occident. |
| | Posté le 08-08-2014 à 23:39:08
| marquetalia a écrit :
donc,la Russie va détroner les Etats Unis? |
Qui a prétendu ça ? L'intérêt de l'article est de montrer que parallèlement aux BRICS se constitue un regroupement asiatique. Il suffit de regarder la carte pour constater que la Russie n'en est pas le seul membre. La Chine fait partie des six membres fondateurs (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_de_coop%C3%A9ration_de_Shanghai). Cette alliance regroupe 40 % de la population mondiale. La guerre commerciale en cours entre les pays impérialistes occidentaux et la Russie la pousse à se rapprocher de l'Asie. Les importations agroalimentaires russes se déplacent aussi vers l'Amérique du sud. Les sanctions occidentales constituent alors un calcul bizarre, qui va à l'encontre des objectifs initiaux de l'administration US et renforcent l'unité du Tiers Monde et des émergents. |
| | Posté le 15-08-2014 à 13:40:17
| Mis en ligne par le Grand Soir, ce texte d'un ambassadeur indien a l'inconvénient de présenter la politique extérieure de l'Inde à travers la seule personne de Modi. Je le prends tel qu'il est c'est-à-dire un exemple du resserrement des liens au sein des pays du sud face à l'hégémonisme US. 12 août 2014 Modi conduit l’Inde sur la Route de la Soie MK BHADRAKUMAR Avec Pékin qui repense de fond en comble l’admission de l’Inde en tant que membre à part entière de l’Organisation de coopération de Shanghai, les plaques tectoniques de la géopolitique d’un énorme pan de la planète, s’étendant de l’Asie-Pacifique à l’Asie occidentale, se déplacent spectaculairement. A première vue, la Chine a été jusqu’à présent réticente à l’admission de l’Inde en tant que membre à part entière de l’Organisation de la Coopération de Shanghai (OCS). Selon les dernières informations, Pékin aurait revu sa position de fond en comble. Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OCS, jeudi dernier à Douchanbe, au Tadjikistan, il a été décidé que le groupe invitera officiellement l’Inde, le Pakistan, l’Iran et la Mongolie, en tant que membres, lors du prochain sommet de l’OCS en septembre prochain. On peut être sûr que la Russie s’en réjouira. Un expert à Moscou a rapidement estimé que l’admission de l’Inde dans l’OCS ouvrira la voie au groupe pour qu’il tienne bon en tant que « centre de pouvoir de la politique mondiale ». Ne vous y trompez pas, ces plaques tectoniques de la géopolitique d’un pan immense de la planète, s’étendant de l’Asie-Pacifique à l’Asie occidentale, se déplacent de façon spectaculaire, et ce crissement dans les steppes d’Asie Centrale se fera entendre très fort dans le lointain - jusqu’en Amérique du Nord. Une grande question reste en suspens : Qu’est-ce qui a poussé la Chine à revoir sa position ? Nous savons que lors de la rencontre d’une heure et demie entre le Premier ministre (indien) Narendra Modi et le Président chinois Xi Jinping, à Fortaleza au Brésil, en marge du récent sommet des BRICS, la question du rôle de l’Inde dans l’OCS a été abordée. Plusieurs raisons pourraient être attribuées à la « nouvelle réflexion » de Pékin. Avant tout, la Chine a peut-être le sentiment que sous la direction de Modi, l’Inde est prête à poursuivre une politique étrangère véritablement indépendante. L’idée d’une « politique étrangère indépendante » a été un cliché dans le discours indien, que les gouvernements successifs ont fait circuler de façon cavalière. Mais la vérité crue est que depuis que l’Inde s’est embarquée dans des réformes économiques, il y a une vingtaine d’années, le monde occidental industrialisé - les Etats-Unis en particulier - s’est arrogé la situation centrale dans le calcul indien. Des changements subtils de la trajectoire de la politique étrangère indienne, fortement aidés par les groupes d’intérêts et les lobbies indiens, en ont résulté. Au cours des dix dernières années, sous la direction du Premier ministre Manmohan Singh, cette tendance est devenue très prononcée, et l’Inde a parfois semblé succomber aux charmes d’une nouvelle forme d’enfermement - de l’esprit. Il n’est pas surprenant que l’hésitation de la Chine était nourrie jusque-là par son inquiétude tacite que l’Inde pourrait travailler pour les Américains au sein du camp de l’OCS à la façon d’un « cheval de Troie », ce qui était évidemment inacceptable puisque ce groupe a été d’une importance capitale pour Pékin dans la poursuite de sa politique régionale, ainsi que pour protéger son intégrité territoriale et sa sécurité nationale. C’est à partir d’un tel point de vue que l’imprimatur de Modi, qui est déjà visible dans la politique étrangère de l’Inde, doit être jugé. Manifestement, la globalité de la politique étrangère indienne est remise à l’heure. Modi s’en est allé à la réunion des BRICS en frétillant comme un poisson dans l’eau, ce qui a surpris la plupart des observateurs indiens qui s’imaginaient que les groupes d’intérêts qui ont soutenu le plus bruyamment sa candidature dans les élections législatives d’avril dernier attendaient de lui qu’il suive une « politique étrangère pro-américaine, motivée également par le besoin impérieux d’adopter une approche musclée dans les relations indiennes problématiques avec la Chine et le Pakistan. Cependant, les rencontres de Modi en marge du sommet des BRICS avec Xi Jinping et le Président russe Vladimir Poutine ont réveillé sa conviction que les intérêts à long terme de l’Inde sont mieux servis en forgeant des partenariats stratégiques étroits avec ces deux puissances mondiales. Une fois encore, selon toute attente, plutôt que de d’adopter une position belliqueuse, Modi a lâché les colombes de la paix dans les cieux de l’Asie du Sud. Et surtout, il a pris la décision audacieuse d’exiger de Delhi de ne pas ratifier pas l’accord de l’OMC sur la facilitation des échanges qui mettait en danger la sécurité alimentaire de l’Inde. Modi a pris cette décision dans l’intérêt national, impassible quant au fait qu’il doit se rendre aux Etats-Unis, et anticipant qu’elle sera vue comme un acte peu obligeant par l’administration de Barack Obama et qu’elle agacera l’establishment à Washington et les lobbies d’affaires américains. Ce qui ressort de tout ceci est que Modi a une vision mondiale concernant les relations mutuelles des forces au plan international aujourd’hui et qu’il peut mesurer où se trouvent les intérêts essentiels de l’Inde. Modi est un personnage solitaire et énigmatique et il n’a quasiment rien dit sur la politique mondiale, mais il semble y avoir beaucoup réfléchi dans l’intimité de son esprit. On ne prend pas beaucoup de risques en disant cela. Inutile de dire que Modi a soutenu l’émergence de la banque de développement des BRICS avec beaucoup de circonspection, sachant pleinement qu’une telle mesure défie la domination du dollar américain dans l’économie mondiale et qu’elle sapera sérieusement le système de Bretton Woods qui a fourni un soutien vital pour l’avancement et la préservation de l’hégémonie planétaire des Etats-Unis au cours des dernières décennies. S’il l’on veut s’aventurer à formuler une construction intellectuelle sur de telles tendances, comme on a pu le voir au cours des 70 derniers jours, lesquelles pourraient finalement s’intégrer à la « Doctrine Modi », cela comprendrait probablement les éléments suivants : > Modi a une approche prononcée « l’Inde d’abord », qui est également une conviction bien ancrée. > Mais il n’est pas dogmatique lorsqu’il s’agit de faire avancer les intérêts nationaux de l’Inde. > Sa « doctrine » n’est pas non plus dépourvue d’émotions. Le facteur humain est évident dans son slogan, sa marque de fabrique, « Sabka Saath, Sabka Vikas » (signifiant développement inclusif), et il visualise la politique étrangère comme une extension de la politique nationale. > L’Inde a besoin d’aide pour son développement de la part de toutes les sources disponibles et il y a une volonté de la rechercher sans orgueil ni préjugés. > L’Inde a besoin d’un environnement extérieur amical qui soit favorable au développement et qui agisse comme un tampon pour sa sécurité régionale. Modi fait grand cas de la coopération régionale. > Pour Modi, l’« influence » de l’Inde dans sa région dépend de façon critique de sa capacité à emmener avec elle ses petits voisins sur la voie de la croissance et de la prospérité, ce qui feraient d’eux de véritables parties prenantes - plutôt qu’en exigeant le respect en insistant sur l’« influence », sur la base de sa prédominance dans la région en tant que puissance militaire et économique et à travers « l’étalage de sa force ». > Il place sa confiance dans les avantages inhérents du pays en tant que puissance régionale et il n’est pas paranoïaque concernant quelque « chapelet » que ce soit secouant l’Inde. > Modi croit en l’encouragement de la communauté d’intérêts entre l’Inde et les autres puissances émergentes qui se sont vues également refuser le rôle qui leur est dû dans l’architecture politique et économique mondiale, laquelle a été érigée par l’Ouest sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale et qui est devenue archaïque, mais il reste sourd au changement et à la réforme. Les éléments ci-dessus sont plus ou moins visibles et leur interaction présente une vision engageante. Les sinistres prédictions concernant Modi en tant qu’homme se sont avérées être largement des idioties - par exemple, qu’une vilaine confrontation entre l’Inde et le Pakistan était inévitable une fois que Modi deviendrait Premier ministre. Ou que l’ALP chinoise [l’armée de libération du peuple] « testerait » le cran de Modi en établissant une tente ou deux sur le territoire indien disputé. Mais rien de la sorte ne s’est produit. Les analystes perspicaces, au contraire, ont noté quelques attitudes accommodantes de la part de la Chine envers l’Inde au cours de la période la plus récente. De la même manière, c’est avec la Chine, jusqu’à présent, que Modi a engagé le dialogue le plus intensément. Un corpus important d’experts indiens a catégoriquement prédit que Modi formerait un axe avec son homologue japonais Shinzo Abe pour contrer l’« assurance » de la Chine dans la région Asie-Pacifique. Il est toutefois singulier que lorsque Modi ira voir Obama (ou Abe), il aura déjà rencontré deux fois Xi Jinping. Si l’on retourne à l’adhésion imminente de l’Inde à l’OCS, il y a trois saillants qui attirent l’attention. Premièrement, le moment choisi par l’OCS pour décider d’admettre l’Inde ; deuxièmement, comment l’OCS est prête à évoluer ; et troisièmement, ce que peut tirer l’Inde de cette adhésion à l’OCS. Chacun de ces points nécessite d’être exposé minutieusement. Durant sa visite à New Delhi la semaine dernière, un regroupement de médias a demandé au ministre des Affaires étrangères John Kerry (à gauche sur la photo, en compagnie du Premier ministre Modi et de sa ministre des Affaires Sushma Swaraj) où se situerait l’Inde dans l’ordre des choses selon Washington en ce qui concerne les récentes sanctions prises contre la Russie. Kerry a reconnu qu’il était déçu mais semblait résigné devant la position de l’Inde. « Nous serions évidemment très contents que l’Inde nous rejoigne à ce sujet (les sanctions). Mais c’est à eux de décider. C’est le choix de l’Inde ». Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que l’OCS prend cette décision d’admettre l’Inde en son sein à un moment décisif de la politique de l’ère de l’après-guerre froide. L’adhésion de l’Inde à l’OCS avance à grand pas avant la toute première rencontre entre Modi et Obama [en septembre prochain]. Le point important est que l’OCS prend également une décision calculée d’inviter l’Inde à devenir membre à part entière. La toile de fond de cette décision de l’OCS est extrêmement pertinente. Les Etats-Unis poursuivent une double politique d’endiguement vis-à-vis de la Russie et de la Chine, les deux principaux acteurs de l’OCS. Les Etats-Unis, d’un autre côté, ont courtisé assidûment l’Inde en tant qu’alliée stratégique. Du point de vue des Américains, l’adhésion de l’Inde à l’OCS impactera inévitablement la trajectoire future du partenariat stratégique indo-américain, alors même que l’Inde sera indisponible comme « contrepoids » contre la Chine ou comme complice pour « isoler » la Russie. L’inde étant une puissance majeure en Asie, sa politique de « non-alignement » fait grincer la stratégie de rééquilibrage des Etats-Unis. Sur un plan plus fondamental, il faut comprendre que si l’OCS a souvent été appelée « l’Otan de l’Est », ce n’est pas sans raison - bien que ce regroupement soit loin d’être une alliance militaire au sens classique du terme. L’OCS a refusé le vide de sécurité apparaissant en Asie Centrale, que l’OTAN a peut-être saisi comme alibi pour y mettre les pieds. Formulé différemment, tant que l’OCS est là, l’expansion de l’OTAN vers l’Est au-delà du Caucase reste bloquée. En attendant, il faut aussi prendre en compte que l’OCS et l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) travaillent main dans la main sur la sécurité régionale. Ces deux organisations défient la stratégie des Etats-Unis de projeter l’Otan comme une organisation mondiale de sécurité. L’admission de l’Inde, du Pakistan, de l’Iran et de la Mongolie constitue un revers majeur pour les stratégies des Etats-Unis dans cette région. Pour une bonne raison, une OCS élargie apporte une « profondeur stratégique » à la Russie. Les sanctions des Etats-Unis et de l’Union européenne contre la Russie seront rendues encore plus impuissantes. L’OCS affaiblit l’emprise américaine dans les négociations sur l’Iran, alors que le régime de sanctions destiné à isoler l’Iran devient non viable. Elle paralyse la stratégie américaine de « pivot » en Asie et réduit la capacité des USA à dicter ses conditions à l’Afghanistan (ou au Pakistan). En termes stratégiques, la réalité frappante est que d’ici la fin de l’année, l’OCS comptera parmi ses membres quatre puissances nucléaires plus une « puissance au seuil du nucléaire ». En termes géopolitiques, l’OCS sortira d’Asie Centrale et ira tremper ses orteils dans l’Océan Indien et le Golfe Persique. Il est entièrement concevable qu’à un moment ou un autre, dans un avenir plus proche qu’éloigné, les pays de l’OCS commenceront à effectuer leurs échanges commerciaux dans leurs monnaies nationales, créant des institutions bancaires pour financer les projets interrégionaux et formant des régimes commerciaux préférentiels. Il est inutile de dire qu’avec l’Inde, le Pakistan et l’Iran dans le camp de l’OCS, ce regroupement devient un acteur de premier plan en Afghanistan. La montée en puissance de l’OCS entrave sérieusement la capacité des Etats-Unis de manipuler les forces de l’Islam radical et du terrorisme comme instruments de politique régionale en Asie Centrale et en Afghanistan. Il ne fait aucun doute, selon le point de vue afghan, que l’OTAN cesse d’être seul en scène. Cela ne peut que renforcer l’indépendance de l’Afghanistan et permettre à ce pays de regagner sa souveraineté nationale. Une OCS élargie ne peut que voir avec inquiétude le jeu des Etats-Unis et de l’Otan visant à établir des bases militaires en Afghanistan et à déployer le système de défense antimissile dans l’Hindou-Kouch. En somme, l’enrôlement de l’Inde, du Pakistan et de l’Iran changerait complètement la donne pour l’OCS. Pour la première fois dans l’histoire moderne, une organisation de sécurité collective prendrait forme sur un immense territoire peuplé de quelque trois milliards de personnes. Cela donnerait un coup de fouet significatif à l’élan vers la multipolarité de la politique mondiale en défiant le rôle central de l’ONU pour faire respecter la loi internationale. Comment l’Inde peut-elle faire usage de sa qualité de membre de l’OCS. Il y a quatre ou cinq directions dans lesquelles la diplomatie indienne peut espérer explorer de nouvelles frontières. L’histoire de l’OCS fournit quelques indications utiles. Depuis sa conception au milieu des années 1990, l’OCS a fourni une plate-forme à la Russie, à la Chine et aux Etats d’Asie Centrale, pour tourner la page des fantômes du passé, à savoir le legs amer des animosités de l’ère soviétique. L’OCS a offert un nouveau modèle de relations fondé sur l’égalité, le partage des préoccupations et la communauté des intérêts, qui, à son tour, a aidé à créer la confiance conduisant à la résolution de leur disputes frontalières et l’harmonisation de leurs objectifs en matière de sécurité régionale. Il y a là beaucoup de matière à réflexion pour l’Inde. Une fenêtre d’opportunité s’ouvre pour les diplomates indiens de travailler avec la Chine et le Pakistan dans un esprit similaire à ce qu’a fait la Chine avec ses adversaires d’autrefois de l’ère soviétique. Une fois encore, ce n’est pas une mince affaire que les chefs militaires ou de l’espionnage de l’Inde, de la Chine et du Pakistan puissent se réunir et agir ensemble sous la tente de l’OCS sur une base régulière et dans un cadre institutionnalisé, échanger des notes et commencer à rechercher des solutions aux problèmes régionaux. Pour le moins, le risque d’un conflit entre l’Inde et le Pakistan pour le contrôle de l’Afghanistan serait minimisé, ce qui encouragerait le Pakistan, espérons-le, à prendre un nouveau cap lui faisant abandonner son obsession pour la « profondeur stratégique ». Curieusement, l’adhésion à l’OCS fait des Indiens et des Pakistanais des compagnons d’armes pour stabiliser l’Afghanistan. Bien sûr, un tel revirement des évènements ne peut qu’avoir des retombées positives sur le climat général des relations indo-pakistanaises. Une fois encore, l’OCS permet à l’Inde de faire monter en régime sa politique régionale et ce n’est pas un petit gain que la sécurité régionale ne soit pas prise en otage par la politique imprévisible et capricieuse des Etats-Unis vis-à-vis de l’Afghanistan. Finalement, la Route de la Soie en tant que telle bénéficierait d’une embellie massive et, au sein de la structure de l’OCS, l’Inde pourrait aspirer à avoir un meilleur accès à l’Afghanistan et à l’Asie Centrale. La sécurité énergétique de l’Inde a besoin également d’être renforcée. Le temps est peut-être venu pour la création d’un club énergétique de l’OCS, une idée qui a été soulevée en premier par Poutine, il y a une dizaine d’années. De nouvelles possibilités se font jour pour les projets énergétiques trans-régionaux sous les auspices de l’OCS, comme le gazoduc Iran/Pakistan/Inde. En termes généraux, l’adhésion à l’OCS rend la situation internationale dominante très favorable pour le développement général de l’Inde et son ascension en tant que puissance mondiale. La meilleure chose à propos de l’OCS est qu’elle n’est pas dogmatique et que l’Inde peut préserver son « autonomie stratégique ». L’OCS n’est pas non plus dirigée contre quelque pays que ce soit de la communauté mondiale. Bref, les Etats membres sont entièrement libres de poursuivre leur politique étrangère en accord avec leurs priorités nationales respectives. C’est-à-dire que la qualité de membre de l’OCS ne fait pas obstacle au renforcement et à l’expansion de la coopération de l’Inde avec les Etats-Unis, laquelle présente de multiples facettes. Au contraire, elle ne fait qu’améliorer la capacité de l’Inde de négocier une relation avec les Etats-Unis qui se baserait vraiment sur un pied d’égalité. Inutile de dire que la qualité de membre de l’OCS donne une raison d’être supplémentaire et de la verve à la politique non-alignée de l’Inde. Au cours des soixante dernières années, ou depuis que l’idée du non-alignement est née, le monde a changé de façon phénoménale et l’Inde s’est aussi transformée à en devenir méconnaissable. Mais l’idée du non-alignement en tant que tel continue d’avoir une très grande pertinence pour l’Inde. Le défi intellectuel pour la diplomatie indienne aujourd’hui se trouve dans la réinterprétation de l’idée du non-alignement en accord avec l’esprit de notre époque, qui est caractérisé par la multipolarité de la politique internationale, afin de satisfaire les besoin de l’Inde dans la période à venir, en tant que puissance émergente. C’est aussi ce que Jawaharlal Nehru aurait espéré que Modi fasse, en tant que successeur de valeur présidant au rendez-vous de l’Inde avec son destin à un tournant crucial de la politique mondiale. Tout bien considéré, l’adhésion de l’Inde à l’OCS signifierait par conséquent que le gouvernement de Modi tire l’Inde à bout de bras en direction d’un monde multipolaire où les options politiques et diplomatiques du pays se multiplieront. M. K. Bhadrakumar http://www.rediff.com/news/column/modi-leads-india-to-the-silk-road/20140807.htm L’Ambassadeur M K Bhadrakumar a servi en tant que diplomate de carrière au ministère indien des Affaires étrangères pendant plus 29 ans. Il a notamment été en poste en Ouzbékistan(1995-1998) et en Turquie (1998-2001). C’est l’un des plus grands spécialistes de l’Asie centrale et des questions géopolitiques liées à l’énergie. source Traduction [JFG-QuestionsCritiques] |
| | Posté le 09-09-2014 à 20:03:24
| les BRICS vont elles évincer les puissances occidentales d Afrique? http://french.ruvr.ru/2014_09_09/Les-BRICS-et-l-Afrique-l-alliance-se-confirme-8240/ |
| | Posté le 09-09-2014 à 20:12:32
| les usa n auront pas l Eurasie http://www.voltairenet.org/article185021.html |
| | Posté le 12-09-2014 à 23:09:20
| Réunion de l'OCS vidéo CCTV DOUCHANBE, 11 septembre (Xinhua) — Le président chinois Xi Jinping et son homologue russe, Vladimir Poutine, se sont rencontrés jeudi avant le 14e sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Evoquant le fait que M. Poutine et lui sont parvenus à une série de consensus récemment à Shanghai et à Fortaleza que les deux gouvernements mettent en oeuvre de manière active, M. Xi a souligné que les relations sino-russes et la coopération entre les deux pays bénéficient d’une forte dynamique. La présence de M. Poutine à la cérémonie marquant le lancement des travaux de la construction du tronçon russe du gazoduc Chine-Russie début septembre témoigne de l’attention portée par le président russe à la coopération bilatérale en matière d’énergie, a poursuivi le président Xi, estimant que M. Poutine jouera un rôle exemplaire dans l’approfondissement de la coopération pratique entre les deux pays. A cette occasion, M. Xi a fait savoir que Beijing et Moscou sont en train d’explorer la coopération en matière de train à grande vitesse, ont entamé celle dans le domaine de la navigation satellitaire et ont enregistré des progrès dans des projets tels que ceux d’avions de passagers et d’hélicoptères lourds. La Chine et la Russie doivent également promouvoir la coopération financière, accroître les échanges de monnaies et oeuvrer pour l’établissement de la banque de développement des BRICS, a indiqué le président chinois. De son côté, le président russe s’est dit satisfait de l’actuelle coopération économique et commerciale entre les deux pays, souhaitant que les deux parties fassent avancer les grands projets de coopération dans les secteurs du pétrole, du gaz, de l’énergie nucléaire, de l’aviation, des finances et des infrastructures. Faisant remarquer que la situation est instable sur le plan international et régional avec des incertitudes croissantes, M. Poutine a suggéré que Moscou et Beijing coordonnent davantage dans les affaires internationales et régionales. A noter qu’il s’agit de la quatrième rencontre entre les deux présidents depuis le début de cette année. M. Xi a eu des entretiens avec M. Poutine en février avant les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, puis en mai, lors du 4e sommet de la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA) à Shanghai. Les deux présidents se sont réunis à nouveau en juillet au Brésil avant un sommet des BRICS, qui regroupe le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. M. Xi a discuté ou rencontré M. Poutine neuf fois depuis qu’il a assumé la présidence chinoise en mars 2013, ce qui reflète le haut niveau et le caractère distinctif des relations entre la Chine et la Russie. Les deux chefs d’Etat vont assister au 14ème sommet de l’OCS prévu jeudi et vendredi dans la capitale tadjik. source |
| | Posté le 15-09-2014 à 23:11:54
| Danielle Bleitrach met en ligne un commentaire du site russe http://rusvesna.su/news/1410556777 : L’OTAN n’est plus la principale alliance militaire de la planète – les premiers résultats du sommet de l’OCS à Douchanbé 13 SEPT À Douchanbé, capitale du Tadjikistan, s’est terminée la partie officielle du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Bien que formellement cela n’a pas été prononcé, mais en fait, le premier résultat de cet événement peut être résumé par les paroles d’un expert anonyme: "Parfait, maintenant l’OTAN, tu te pousses un peu" Tout d’abord, suite à la formation d’une structure unifiée de l’OCS pour lutter contre le trafic de drogue il a été annoncé à Douchanbé la création d’un cadre unifié pour la lutte contre le terrorisme. En fait, il s’agit d’une alliance militaire, peut-être même plus puissante que l’OTAN, puisque nous parlons de la possibilité de former des contingents militaires communs sous un commandement unifié et l’utilisation conjointe de toutes les ressources publiques contre un ennemi commun. Cette déclaration après sommet a été précédé par les exercices militaires conjoints – "Mission de paix – 2014" – du 24 au 29 août en Chine, le plus ambitieux de l’histoire de l’OCS. La raison officielle de la décision était la perspective d’un retrait rapide des troupes de l’OTAN de l’Afghanistan dans le contexte d’un pays de plus en plus dans la confrontation entre les forces gouvernementales et les radicaux. Cependant, le commentaire du Président du Tadjikistan a laissé entendre qu’il ne s’agissait pas que des talibans. Comment a déclaré Rakhmonov : «La situation devient inquiétante quand un groupe de personnes prend possession de technologies modernes à des fins militaires, qui auparavant étaient exclusivement l’apanage des Etats. Ces changements sont en train de changer fondamentalement la nature des défis auxquels nous sommes confrontés, ainsi que des approches à leur solution " . Il est clair qu’il s’agit de l’EIIL, dont les membres sont déjà en place dans tous les pays – membres de l’OCS – Russie, la Chine, le Tadjikistan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan – ainsi que dans tous les pays ayant le statut d’observateur à l’OCS, la Mongolie, l’Inde, le Pakistan, Afghanistan et l’Iran. Un autre pays intéressé à la lutte contrel’EIIL est la Turquie, qui a obtenu le statut officiel de "partenaire de dialogue de l’OCS." À cet égard, il est important de garder à l’esprit que, dans le cadre de la présidence de la Russie qui commence à Douchanbé, il est prévu de fixer en 2015 en même temps l’adoption de la Stratégie de développement de l’organisation jusqu’à 2025 et l’adhésion à l’OCS comme membres à part entière de l’Inde et du Pakistan. Malgré toutes les relations compliquées sous une forme ou une autre entre les Etats de l’OCS, leur volonté d’agir comme un front uni contre une menace commune implique également leur volonté de négocier entre eux pour le bien de la prospérité commune : les projets prioritaires de l’OCS sont des programmes stratégiques de développement économique, en collaboration les uns avec les autres. Ainsi, nous parlons d’une union, non seulement au sein d’une alliance économique, mais aussi militaire de la quasi-totalité de l’Asie du Sud. Étant donné que l’OCS entretient des rapports étroits avec la Communauté économique eurasienne, les pays de la CEI et les BRICS – il est compréhensible que de nombreux experts considèrent le sommet de Douchanbé comme une déclaration sans équivoque d’intention contre les Etats-Unis et l’OTAN, qui ont tant fait pour la formation de la menace terroriste internationale, y compris la même EIIL, provoquant l’effondrement d’un certain nombre d’Etats. Bien que l’OSC n’a visiblement pas l’intention d’être un analogue de l’UE ou de l’OTAN, avec leur discipline de fer, selon le jugement des hauts fonctionnaires de Russie, la raison du renforcement de l’organisation est évidente : malgré toutes leurs contradictions, les principaux pays du monde non-européen sont prêts à se défendre contre les atteintes à leur souveraineté de la part de l’Occident et la Russie a émergé comme un médiateur, qui a favorisé leur union. D’autant plus claire est la position de l’OSC énoncée à Douchanbé au sujet de la " crise ukrainienne" : elle doit être résolue pacifiquement au plus vite. Réalisant que le conflit en Ukraine est une menace directe pour la Russie et, à travers elle, pour toutes les associations internationales ci-dessus et pour tous les projets économiques et sociaux communs des participants, tous les pays de l’OCS ont exprimé leur soutien au plan de paix de Vladimir Poutine. Rappelons que ce plan n’est actuellement mis en œuvre que sur le cessez-le feu et le début de négociations. On attend encore le retrait des troupes des zones peuplées à une distance supérieure à la portée des tirs d’artillerie. Ce qui signifie fondamentalement que les groupements punitifs de Kiev quittent Donbass, puisque la densité de la population ne lui permet pas de se retirer de la distance spécifiée, et restent dans ses limites.
_____________ Plusieurs articles sur le Quotidien du Peuple : La Chine et le Tadjikistan œuvrent à une coopération énergétique plus étroite et une OCS plus forte Xi Jinping propose un traité contre l'extrémisme et des efforts communs antiterrorisme sur Internet Le président chinois propose de construire un couloir économique Chine-Mongolie-Russie Les membres de l'OCS appellent à un retour prompt de la paix en Ukraine Et ci-dessous : Le président chinois fait une proposition en quatre points pour le développement de l'OCS Le président chinois Xi Jinping a fait vendredi une proposition en quatre points pour le développement de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS). Lors de son discours à l'occasion de la 14ème réunion du conseil des chefs d'Etat à Douchanbé, la capitale du Tadjikistan, M. Xi a expliqué que le bloc de six nations entrait dans une étape cruciale de développement alors que le monde connaît des changements complexes et profonds. Le président chinois a fait une proposition en quatre points pour le développement de l'OCS. > Premièrement garantir la sécurité et la stabilité régionales est de la responsabilité des Etats membres de l'OCS , a-t-il dit. "A l'heure actuelle, nous devrions nous concentrer sur la lutte contre l'extrémisme d'ordre religieux et contre le terrorisme sur internet," a lancé le président Xi. Il a invité les membres de l'OCS -- Chine, Kazakhstan, Kirghizstan, Russie, Tadjikistan et Ouzbékistan -- à donner un rôle nouveau à la Structure Régionale Anti-terroriste (RATS) du groupe, afin de combattre le trafic de drogue le plus rapidement possible. > Deuxièmement, les Etats membres de l'OCS devraient adhérer à l'objectif de prospérité et de développement communs , a insisté M. Xi. Il a appelé les Etats membres à parvenir à un accord pour établir le plus rapidement possible une institution financière pour l'OCS et à renforcer la coordination des politiques en matière d'énergie et d'alimentaire. Le président chinois a exhorté les Etats membres à mettre en place un plan de partenariat de l'OCS en science et technologie, et à accélérer l'établissement d'une plate-forme de partage des informations en matière de protection de l'environnement. > Troisièmement, les Etats membres de l'OCS devraient promouvoir globalement les échanges entre les peuples , a souligné le président. M. Xi a suggéré que les Etats membres de l'OCS renforcent les capacités en matière de communication internationale, développent la coopération dans le domaine des médias, et aident à la formation de personnels dans les domaines administratif, judiciaire et de politique publique. > Quatrièmement, l'OCS devrait développer les échanges et la coopération vers l'extérieur , a-t-il ajouté. Tout pays qui souhaite rejoindre l'OCS et répond aux critères est le bienvenu pour demander l'adhésion à l'organisation, a indiqué M. Xi. Le chef d'Etat chinois a également appelé à renforcer la coopération entre les pays membres de l'OCS et les pays observateurs, ainsi que les communications entre pays membres de l'OCS et les partenaires de dialogue de l'organisation, ajoutant que l'OCS devrait servir à consolider la coopération avec les organisations internationales et régionales, telles que les Nations Unies et la Conférence pour l'interaction et les mesures de confiance en Asie. |
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