Sujet :

Obama Sarkozy bas les pattes devant la Libye !

Xuan
   Posté le 28-02-2011 à 21:02:40   

L’impérialisme US croit-il abuser le monde sur ses intentions ?

Il ne suffit pas de crier « liberté ! liberté ! » ni « à bas les tyrans !» pour laver de ses mains le sang des peuples ni faire oublier l’absolution des massacres de Gaza.

Tandis qu’Hillary Clinton annonçait qu’ « aucune action militaire n’est prévue » , le New York Times rappelle que « les Etats-Unis et l'Otan disposent de plusieurs bases en Italie qui pourraient être utilisées pour des actions contre la Libye, ainsi que la 6e flotte de l'US Navy dont le port d'attache est Naples » . ...
Grossière intoxication puisque dans le même temps l'Italie suspend son pacte de non-agression et que la flotte US s’approche des côtes libyennes.


A l’évidence Obama se préoccupe essentiellement de la liberté de puiser le pétrole, de maintenir la main de fer de l’impérialisme sur le Maghreb et sur le moyen orient, et de protéger Israël contre le réveil des peuples arabes.
De fait "conservateurs" et "démocrates" US sont à l'unisson sur cet objectif comme l'indique aljazeera

Mais les temps ont changé.

Les peuples arabes et les peuples du monde ne permettront pas une nouvelle intervention US « au nom de la liberté du peuple Libyen».


Edité le 20-03-2011 à 11:27:02 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-02-2011 à 22:22:09   

Info-Palestine publie ici un article de K. Selim - Le Quotidien d’Oran

Libye : Suspicion légitime, dangereuse inaction


Dont voici un extrait :

« Des voix s’élèvent ici et là pour suggérer une intervention militaire occidentale pour sauver le peuple libyen et renverser définitivement le régime de Kadhafi.
Or, les Libyens insurgés le disent et le redisent sur tous les tons : ils s’en occupent eux-mêmes et ne veulent pas d’une intervention occidentale dont ils devinent clairement les intentions peu humanitaires. Les médias occidentaux n’accordent pratiquement aucune place à cette opposition populaire à une intervention « humanitaire » aux arrière-pensées pétrolières évidentes.
Les dénégations du chef de l’Otan et des dirigeants occidentaux ne sont guère convaincantes. Une intervention « militaro-humanitaire » est rendue de plus en plus plausible par la constitution d’une force navale substantielle à proximité des eaux territoriales libyennes. La suspension par l’Italie de son pacte de non-agression avec la Libye conforte les inquiétudes des observateurs, qui voient dans la programmation des réactions occidentales une mise en condition de l’opinion publique internationale pour une aventure militaire destinée à « sécuriser » les puits et les canalisations pétrolières sous le prétexte de protection du peuple libyen. »



Edité le 28-02-2011 à 22:24:18 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-02-2011 à 22:44:35   

à lire également l'article de il manifesto

Vers une autre « guerre humanitaire » ?
gorki
   Posté le 01-03-2011 à 00:41:46   

Petits arrangements entre « amis » ou vision « identique » sur l’avenir de leurs affaires communes en Libye ?

Selon l’Agence russe d'information internationale RIA Novosti : La France ayant suspendu le 26 février les activités de son ambassade à Tripoli, la protection des intérêts de ce pays européen a été confiée à l'ambassade de Russie en Libye, rapporte dimanche la presse occidentale.

"En raison de la dégradation des conditions de sécurité en Libye" la France a suspendu samedi les activités de sa représentation diplomatique dans ce pays nord-africain, en proie depuis le 15 février à des troubles sanglants. En accord avec Moscou, la protection des intérêts français a été confiée à l'ambassade de Russie à Tripoli, indiquent les médias.

D’après le journal « libération »
L'UE est en train «d'établir des contacts» avec les autorités de transition libyennes mises en place par les insurgés au régime de Mouammar Kadhafi, a indiqué lundi une porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.


Bientôt Juppé (comme mame) mais en Tupolev jusqu'à Tripoli pour soutenir la jeune « démocratie » libyenne dirigée par d’anciens ministres de Kadhafi démissionnaires-visionnaires ????

Les suppôts sociaux-démocrates de l’impérialisme Français ne sont pas non plus en reste…

D’après le même journal, L'ancien premier ministre PS Laurent Fabius a estimé lundi que «la France devrait proposer à ses partenaires européens un 'pacte des libertés' entre l'Europe et les pays arabes qui se démocratisent».
gorki
   Posté le 01-03-2011 à 01:23:46   

Beaucoup d'observateurs s'étonnent de l'empressement des pays occidentaux et des autres grandes puissance à s'emparer du dossier Libyen alors qu'en Tunisie en Égypte rien n'est vraiment encore régler du point de vue de la défense de leurs intérêts d'ensemble.

J'ai retrouvé cette article qui date de déjà de deux ans (janvier 2009) mais qui nous en dis long sur la question:

" Des journaux officiels libyens ont appelé dimanche à la nationalisation des compagnies pétrolières étrangères opérant dans le pays, en vue de mieux contrôler la production et réagir à la baisse des prix.

La Libye nationalisera-t-elle les compagnies pétrolières ?

« Il n’est plus permis désormais de laisser le robinet du pétrole libyen aux mains des compagnies étrangères », souligne le journal Al Jamahiriya dans un éditorial.

Le journal a lancé un appel « urgent » aux congrès populaires, la plus haute autorité législative du pays, pour qu’ils décident de la nationalisation des compagnies pétrolières, au cours de leurs réunions prévues dans les prochains jours. Le contrôle de la production de pétrole, selon Al Jamahiriya, vise à « protéger les richesses pétrolières du pays » face à la baisse des prix.

Le journal A’Chams rappelle que la Libye « a réussi à diriger, développer et commercialiser son pétrole lors de la nationalisation des compagnies pétrolières », au lendemain de l’arrivée au pouvoir du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, le 1er septembre 1969.

« Après la première opération de nationalisation, nous avons l’expérience nécessaire pour contrôler la production au niveau national. Nous ne devrions pas laisser un jour de plus notre pétrole aux mains des compagnies étrangères », ajoute le journal.

A l’arrivée au pouvoir du colonel Kadhafi, les compagnies pétrolières, majoritairement américaines, extrayaient du sol libyen plus de 2 millions de barils par jour. Mais très vite, le numéro un libyen nationalise le pétrole. Il limitera également la production. Le gouvernement crée alors la Compagnie nationale du pétrole (NOC) qui constituera des joint-ventures avec des participations minoritaires des compagnies étrangères.

La Libye qui produit près de 1,7 millions de barils par jour souhaite « rétablir l’équilibre des cours de pétrole » qui ont perdu plus de 100 dollars depuis juillet, quand ils avaient atteint des sommets au dessus de 147 dollars le baril. Le pays possède des réserves de pétrole évaluées à 42 milliards de barils et envisage de doubler sa production pour atteindre 3 millions de barils par jour en 2013. *

* souligné par moi gorki!

Xuan
   Posté le 01-03-2011 à 23:04:06   

Dans le monde arabe, personne n’est dupe des intentions amicales cousues de fil blanc de l’impérialisme US.

Info Palestine publie un article de K. Selim - Le Quotidien d’Oran, intitulé « La démocratie arabe, selon Mme Clinton »

Le peuple libyen et les autres peuples arabes rejettent formellement l’hypothèse d’une intervention étrangère en Libye, mais l’impérialisme ne peut renoncer à ses appétits insatiables, en particulier s'agissant du pétrole libyen.

Tandis que le quai d’Orsay essaie de réparer les dégâts dans le Maghreb en temporisant, les impérialistes US, anglais et italien préparent activement une telle intervention.

Selon le site aufaitmaroc,

L'OTAN prépare une intervention militaire en Libye


La Grande-Bretagne et ses alliés au sein de l'Organisation du traité de l'atlantique nord (OTAN) sont en train d'élaborer des plans d'envoyer des avions de chasse en Libye et d'armer les rebelles qui se révoltent contre le colonel Moammar Kadhafi, rapporte mardi le quotidien britannique The Times.
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a été le premier chef de gouvernement occidental à brandir la menace d'intervention militaire en Libye, quand il a annoncé lundi devant le parlement de Westminster avoir demandé à son ministre de la Défense et à l'Etat-major des forces armées britanniques d'élaborer des plans pour la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne en Libye en réponse à l'escalade de la violence dans ce pays.
Des avions de chasse occidentaux seront déployés pour empêcher Kadhafi de bombarder les manifestants, indique le Times.
Lors de son intervention devant le parlement de son pays, Cameron a insisté que le monde ne tolérera pas davantage d'escalade de la violence en Libye, où le peuple demande le départ de l'homme qui préside aux destinées de la Libye depuis 42 ans.
D'après le Times, l'intervention militaire de l'occident sera décisive. Des sources militaires, citées par le journal, ont indiqué que la Grande-Bretagne dispose d'un nombre d'avions Typhoon capables d'assurer la surveillance de la zone d'exclusion projetée.
Parmi les autres options évoquées par Cameron figure l'armement des groupes rebelles libyens, indique le Times, ajoutant que le chef du Downing Street est également prêt à envoyer, le cas échéant, des troupes terrestres en Libye. Des responsables de la primature britannique ont indiqué que cette dernière option ne bénéficie toujours pas de l'unanimité.
Par ailleurs, certains journaux comme le Daily Telepgraph, ont rapporté que le colonel Kadhafi pourrait utiliser des armes chimiques contre la population en cas d'intervention étrangère.



Edité le 01-03-2011 à 23:04:32 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-03-2011 à 20:47:54   

Le Petit Blanquiste écrit le 1er mars :

LIBYE : LES OCCIDENTAUX PREPARENT LA GUERRE


Les Etats-Unis et leurs alliés - dont la France - sont-ils en train de rééditer le coup de l’invasion de l’Irak de 2003 ? Par expérience, on sait qu'ils excellent dans la façon de préparer l'opinion à une intervention militaire : mensonges, intoxication, provocations, etc. Le tout relayé par des médias et des « experts » plus que complaisants et méritant bien leur nom de « chiens de garde » du système.


5 février 2003 : Colin Powell produit à l'ONU des preuves « irréfutables » de la présence d'armes de destruction massive en Irak

Il ne s’agit pas de défendre le régime de Kadhafi, aujourd’hui, pas plus que celui de Milosevic ou de Saddam Hussein, hier. Mais de bien voir que l’intérêt des peuples des pays concernés est le dernier souci de nos dirigeants. Seule leur importe la domination économique, politique et militaire de la planète ; et, en Libye comme en Irak, particulièrement, la mainmise sur les ressources en pétrole. [1]

INTOX

Si on prend soin de lire la presse française avec attention, on constate que peu d’informations fiables filtrent sur la situation réelle en Libye. Ainsi Le Figaro de ce mardi donne un récapitulatif « minute par minute » de l'actualité du lundi 28 février [2]. On lit :

16h : Selon des SOURCES CONCORDANTES à Benghazi, des raids aériens des forces fidèles à Mouammar Kadhafi visent des dépôts de munitions dans des zones sous le contrôle de la rébellion dans l'est de la Libye. Les autorités libyennes ont démenti ces informations.

18h : Selon PLUSIEURS TEMOINS , des centaines de manifestants ont scandé des slogans hostiles au dirigeant libyen et ont déployé le drapeau vert, noir et rouge adopté comme symbole de la rébellion contre le régime de Kadhafi.

19h30 : Mouammar Kadhafi AURAIT limogé le chef de son service de renseignement, considéré comme un acteur clé dans la répression exercée dans le pays, selon le journal libyen Quryna, basé à Benghazi, bastion de l'opposition. Il AURAIT remplacé Abdallah Al-Senoussi par un de ses gardes du corps, Mansour Al-Qahsi. Cette information n'a pu être confirmée de source officielle à Tripoli.

19h35 : Les ESTIMATIONS de morts en Libye du fait de la répression menée par Mouammar Kadhafi varient entre des CENTAINES et des MILLIERS ...

21h53 : Des forces fidèles à Mouammar Kadhafi ont tiré ce soir sur des passants à Misrata, à est de Tripoli, faisant au moins deux morts et un blessé grave, selon UN TEMOIN joint au téléphone par l'AFP.

Quelles certitudes nous offre le quotidien ?

Des informations fournies par des SOURCES CONCORDANTES. Lesquelles ?
Par PLUSIEURS TEMOINS . Lesquels ? Parfois par UN SEUL TEMOIN joint par téléphone. Qui est-il ? Quelle est sa qualité ? Rien de tout cela n’a de valeur d’un point de vue informatif.

Le journal abuse également du conditionnel de précaution. Ce qui permet de dire n’importe quoi avec la certitude que l’on ne pourra pas vous reprocher votre partialité. Quant au nombre de morts, il apparaît que les estimations varient dans un rapport de un à dix. [3]



Dans cette avalanche d’approximations suspectes, une seule chose est certaine : ce même jour, la journaliste Christiane Amanpour, du canal américain ABC News , a rencontré Kadhafi à Tripoli pour une interview. [4]

PREPARATIFS DE GUERRE

Cependant, dans le même récapitulatif, Le Figaro peut nous offrir quelques certitudes. Elles concernent les préparatifs d’invasion de la Libye par les forces de l’OTAN.

7h50 : François Fillon évoque sur RTL une possible interdiction de survol de la Libye, qui nécessiterait l'aide de l'OTAN.



15h30 : Hillary Clinton demande aux pays réunis au Conseil des droits de l'homme de préparer « des mesures supplémentaires ». «Kadhafi doit partir maintenant » a-telle répété. « Rien n'est à exclure tant que le régime de Kadhafi menace et tue des civils » a-t-elle indiqué, rappelant que le pouvoir libyen utilisait des mercenaires contre sa population. [5]

16h16 : Jay Carney [porte-parole de la Maison Blanche] a affirmé que les Etats-Unis étaient en contact avec des groupes de la rébellion en Libye.

18h : Aucune action militaire n'est prévue en Libye impliquant des navires américains, a affirmé lundi à Genève la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Les Etats-Unis vont envoyer deux équipes humanitaires aux frontières de la Libye avec la Tunisie et l'Egypte.

19h : L'armée américaine positionne des forces navales et aériennes autour de la Libye, a indiqué lundi le Pentagone.


Le porte-avions USS Kearsarge fait route vers la Libye

20h45 : Barack Obama a reçu le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon pour évoquer en particulier la situation en Libye. Aucune information sur le contenu de leurs discussions n'a pour l'instant été révélée.

En plus de nous réjouir des mouvements populaires en cours dans les pays arabes, il nous revient de nous oppposer aux manœuvres de toute nature déployées par les Etats-Unis et leurs alliés afin de conserver le contrôle de la région. Et de dénoncer leur cynisme.
Eux qui - chaque jour - tuent des civils en Afghanistan prétendent les protéger en Libye !


JPD

[1] C'est aussi l'opinion du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui s'est prononcé contre toute sanction à l'encontre de la Libye, accusant les grandes puissances de « calculs » concernant les ressources pétrolières du pays. « Toute intervention rendra la situation encore plus difficile. Cela frapperait non pas le gouvernement mais le peuple libyen. Vous ne pouvez pas assurer la paix dans le monde en ayant recours à des sanctions à chaque incident » , a-t-il ajouté.

[2] http://www.lefigaro.fr/international/2011/02/28/01003-201...

[3] A noter que le reporter du Figaro - qui se trouve à Benghazi - donne ce même jour un ton différent : « Désormais la révolution piétine. Tripoli tarde à tomber et peu à peu l'inquiétude s'installe. [...] Il ne semble exister encore aucune coordination militaire pour venir soutenir les populations de Tripoli » , écrit-il.

[4] http://abcnews.go.com/International/christiane-amanpour-i...

[5] Hillary Clinton parle en connaisseuse quand on sait que ce sont des mercenaires - à la gachette facile - qui, en Irak, remplacent en partie les troupes régulières des Etats-Unis.
Xuan
   Posté le 02-03-2011 à 22:14:58   

Sur le site de Michel Collon :

http://www.michelcollon.info/Bush-en-Irak-c-etait-formidable.html
Xuan
   Posté le 02-03-2011 à 23:03:49   

L'Humanité révisionniste relaie les mêmes infos que les médias bourgeois :

http://www.humanite.fr/02_03_2011-libye-la-r%C3%A9pression-aurait-fait-6-000-morts-466385#comment-110947

sans s'inquiéter plus que ça des bruits de bottes US... attendent-ils que les bombardements commencent pour s'en aviser ? Ou bien comptent-ils faire la claque ?


Edité le 02-03-2011 à 23:07:13 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-03-2011 à 23:12:31   

info-palestine publie un nouvel article de Manlio Dinucci :

Opération Libye en préparation


Dont voici la conclusion :


[...]
Ce qui apparaît ressemble à un plan de « balkanisation » de la Libye, qui exploite le mécontentement et la haine évidente pour le chef et son clan accumulés chez une partie de la population et, donc, la lutte de ceux (surtout des jeunes) qui se battent sincèrement pour la démocratie et la justice sociale.
Un plan, conçu à Washington, qui ne prévoit pas d’éteindre les flammes de la guerre civile, mais de les alimenter pour affaiblir ultérieurement la Libye.
La mise est claire : le contrôle des précieuses réserves énergétiques libyennes. Le mot « révolution » dans la bouche de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton devrait résonner comme un signal d’alarme quant au type d’ « assistance » qu’elle offre « à quiconque désire la recevoir des Etats-Unis » .
Xuan
   Posté le 03-03-2011 à 15:20:38   

Libye - L’Appel Franco-Arabe contre l’ingérence


René Lacroix

3 mars 2011


L'Appel Franco-Arabe souhaite la poursuite des processus en cours de réaffirmation de l'indépendance des pays arabes et dénonce toutes les forces extérieures d'ingérence qui s'opposent à ces processus.

Les peuples de Tunisie et d'Egypte en lançant leurs grands mouvements insurrectionnels ont réussi à renverser des dictateurs liés et soutenus par des puissances impérialistes. La revendication de dignité et de souveraineté populaire a été omniprésente lors des journées révolutionnaires qui ont inauguré un processus de revendications massives qui s'est rapidement élargi à d'autres pays soumis à des pouvoirs oppressifs créés par l'étranger comme dans le cas de l'Irak, abritant des bases militaires étrangères comme dans le cas de Bahrein et de l'Arabie saoudite ou fortement liés à certaines grandes puissances comme la Jordanie ou le Yémen.

Cette dimension visant à ce que les peuples arabes retrouvent leur dignité et leur souveraineté nationales constitue un élément essentiel des révolutions arabes qui ne peut être ignoré.

C'est dans cette perspective qu'il faut analyser les événements en cours en Libye. Comme dans le cas des autres peuples, il appartient au peuple libyen et à lui seul de décider de son avenir par les moyens qu'il jugera utile pour trancher le conflit et les drames intérieurs qu'il traverse en ce moment. Comme il en va pour les autres pays arabes, aucune ingérence étrangère dans ses affaires intérieures ne peut être tolérée en Libye. Cela violerait les principes de la Charte des Nations Unies et du Mouvement des non alignés auxquels la Libye a adhéré et auxquels sont tenus tous les Etats membres de ces organismes. L'Appel Franco-Arabe réitère à cette occasion ce principe à propos de la Libye et manifeste son souhait que les Libyens parviennent à sortir de la grave crise qu'ils traversent par leurs propres moyens et qu'ils préservent l'unité et l'intégrité territoriale de leur pays.

La protection des ressortissants étrangers présents en Libye ne peut servir de prétexte à des activités militaires étrangères sur son territoire. Des pays comme la Chine et la Turquie sont parvenus à rapatrier leurs ressortissants sans avoir imaginé recourir à la force militaire. Il doit en être de même des autres Etats, en particulier des anciennes puissances coloniales comme la France, la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis, qui dans un passé pas si éloigné ont souvent pris prétexte du sort de leurs ressortissants pour lancer des opérations militaires qui ont abouti en fin de compte à la colonisation des pays concernés. Il est à craindre que ces puissances impérialistes cherchent surtout à se venger d’un régime qui leur a tenu tête et à établir des concessions pétrolières.

Si les peuples ont le droit de manifester leurs sentiments envers ce qui se passe dans des pays étrangers, les Etats n'ont de leur côté aucunement le droit de soutenir un camp contre un autre lors de conflits internes, que ce soit au nom de convictions idéologiques, de soutien à la démocratie ou de prétextes humanitaires. Ce principe concerne en particulier les grandes puissances qui, dans de nombreux cas, participent elles-mêmes à des actions meurtrières dans les pays qu'elles occupent ou dans lesquels elles participent à la formation des forces policières de répression. Chaque pays est le maître absolu de son territoire et de son espace aérien et maritime. Aucune puissance ni aucun organisme international ne peuvent limiter le libre exercice de ce droit. L'ONU n'a de droit dans ce domaine que lorsqu'un Etat en agresse un autre, ce qui n'est pas le cas de la Libye et d'aucune des forces participant au conflit interne actuel. Cela concerne en particulier les Etats qui, malgré le rapport Goldstone portant sur les crimes de guerre avérés commis par Israël lors de son attaque contre Gaza, n'ont pris aucune mesure pour faire respecter le droit international.

Ce constat est d'autant plus d'actualité dans la cas de la Libye d'où nous parviennent de nombreuses informations incontrôlées permettant le lancement d'un battage médiatique unilatéral qui ne peut être contrebalancé par un accès à des sources réellement contradictoires sur ce qui se passe vraiment dans les diverses parties du territoire libyen. Ce qui devrait d'autant plus pousser les acteurs internationaux à faire preuve d'un maximum de retenue. Personne en effet n'est en état de donner des chiffres tangibles sur le nombre des victimes du conflit en cours, leurs origines ni même de faire savoir quelles sont les forces qui participent aux combats. En tout état de cause, c'est aux Libyens de décider de l'avenir de leur pays.

L'Appel Franco-Arabe souhaite la poursuite des processus en cours de réaffirmation de l'indépendance des pays arabes et dénonce toutes les forces extérieures d'ingérence qui s'opposent à ces processus.



L'Appel Franco-Arabe - s/c Sliman Doggui, 32 r. Javelot 75013 Paris
Président : René Lacroix ; Vice-président : Sliman Doggui ;
Secrétaire généraux : Patricia Latour ; Bruno Drweski ;
Bureau : Jean-Pierre Bastid, Maurice Cury, M. Da-Rhobi, Christiane Suchet, Jean-Gabriel Cochet, Serge Roux
Coordinateur : Yves Vargas

L'Appel Franco-Arabe a publié : « Irak, la résistance a la parole », « Vivre au Soudan », « Pour une paix véritable au Darfour », « Le chemin de Damas - L'avenir d'un peuple »
Xuan
   Posté le 03-03-2011 à 20:38:12   

La Chine s'est exprimée officiellement sur la question de la Libye :



La Chine souhaite un rétablissement pacifique de la stabilité en Libye


[Publié le 2011-03-03 par Xinhua]

BEIJING, 3 mars (Xinhua) -- La Chine souhaite que tous les acteurs en Libye oeuvrent ensemble pour sortir de la crise et rétablir de manière pacifique l'ordre le plus vite possible, a déclaré jeudi 3 mars Jiang Yu, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Mme Jiang a commenté, lors d'un point de presse, la situation actuelle en Libye et au Bahreïn.

Elle a souligné trois principes à respecter dans la résolution du problème libyen :

la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Libye,
la recherche de solutions pacifiques pour régler la crise en cours
et la pleine prise en considération par le Conseil de Sécurité de l'ONU des opinions des pays arabes et africains
.

Concernant le Bahreïn, Jiang Yu a indiqué que la Chine a salué les efforts faits par les dirigeants du pays pour atténuer les tensions par le dialogue et qu'elle était convaincue que ces dirigeants avaient la capacité et la sagesse de calmer la situation.

"Tous les pays du Moyen-Orient sont les amis de la Chine...Elle a toujours développer des relations d'amitié et de coopération avec ces nations sur la base du respect mutuel, de l'égalité et du bénéfice réciproque" , a-t-elle ajouté.
Xuan
   Posté le 03-03-2011 à 23:17:47   

Ci-dessous la vidéo de la déclaration de Chavez proposant une médiation en Libye :

http://chavezhugo.wordpress.com/2011/03/03/chavez-la-situation-en-libye-et-lempire/
Xuan
   Posté le 03-03-2011 à 23:55:45   

"La Russie et l'Arabie saoudite sont opposées à une ingérence étrangère, tant politique que militaire, en Libye, qui ne pourrait qu'aggraver la situation, rapporte jeudi, dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères." [ria novotsi le 3 mars]
Xuan
   Posté le 04-03-2011 à 20:34:57   

Le Quotidien du Peuple souligne l'hostilité générale à une intervention US :

Des navires de guerre américains s'approchent de la Libye mais le climat général reste hostile à toute intervention

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux renforcent actuellement la présence de leur force navale dans une zone méditerranéenne à proximité de la Libye, en proie aux violences liées à une insurrection, bien que des voix s'élèvent pour préconiser la prudence ou exprimer leur opposition à toute intervention militaire.

Les installations navales des Etats-Unis et de l'OTAN situées dans la baie de Souda qui borde l'île grecque de Crète, ont été placées en état d'alerte, ont rapporté mercredi des médias locaux.

Les navires d'assaut amphibie américains USS Kearsarge et USS Ponce sont entrés dans la Méditerranée et devraient arriver vendredi dans la baie de Souda, selon les informations de la presse grecque, qui n'ont pu être vérifiées pour l'instant.

Sont également attendus dimanche dans cette zone un sous-marin ainsi qu'un contre-torpilleur américains, lesquels devraient être rejoints le 15 mars par deux autres navires de guerre américains, toujours selon des médias grecs.

Ces informations rapportées par la presse, non confirmées pour l'instant, signalent également que deux porte-avions américains se trouvent déjà dans les eaux au sud de la Crète. D'autres sources médiatiques ont indiqué que les Etats-Unis disposaient d'un porte-avions en mer Rouge, mais n'ont pas révélé si ce bâtiment de guerre serait déployé en Méditerranée.

Par ailleurs, trois navires de transport américains ont demandé aux autorités grecques l'autorisation d'accoster en Crète dans le cadre des opérations entreprises par Washington pour évacuer les ressortissants américains de Libye, ont annoncé les médias locaux.

Dans le même temps, le Canada, la Grande-Bretagne et la France, entre autres pays, ont aussi envoyé des bâtiments de guerre en mer Méditerranée, en déclarant que cette mesure visait à assister les opérations d'évacuation des ressortissants étrangers de Libye et à offrir de l'aide humanitaire.

Des sources du ministère grec de la Défense ont affirmé qu'aucune requête n'avait été formulée pour une "utilisation clairement militaire" des installations de la baie de Souda. Néanmoins, les médias locaux ont indiqué qu'une éventuelle intervention en Libye ne pouvait pas être écartée du fait que la base militaire américaine de Souda avait déjà soutenu par le passé les forces américaines et celles de l'OTAN dans diverses opérations militaires.

L'actuelle mobilisation des forces militaires est largement interprétée comme une mesure visant à accroître les pressions sur le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à la suite des récentes sanctions prises à son encontre par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Cette démonstration de force a également attisé les discussions sur une éventuelle intervention militaire, présagée à travers l'attitude de Washington, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton ayant de nouveau affirmé, lors d'une audience au Sénat américain, que les Etats-Unis "n'écartaient aucune option" .

Néanmoins, elle a également mis en garde contre le fait que toute intervention américaine destinée à aider les opposants de Kadhafi serait "controversée" , et ce non seulement à l'intérieur de la Libye mais également dans le monde arabe tout entier.

Se faisant l'écho de plusieurs responsables de la défense américaine, Mme Clinton a souligné qu'imposer une zone d'exclusion aérienne serait extraordinairement compliqué et que le gouvernement américain était très prudent quant à toute action dépassant le cadre des missions humanitaires.

"Je pense que nous sommes loin de prendre une telle décision" d'intervention militaire, a déclaré Mme Clinton, faisant remarquer que l'OTAN n'était pas encore parvenue à un accord sur une quelconque action militaire.

Le président français Nicolas Sarkozy a signalé mercredi que toute action militaire en Libye serait inappropriée à moins que le Conseil de sécurité des Nations Unies ne prenne une telle décision.

Le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a affirmé que son pays était opposé à toute intervention militaire en Libye sans l'autorisation du Conseil de sécurité.

M. Juppé a souligné que le Conseil de sécurité de l'ONU était la seule institution habilitée à décider d'avoir ou non recours à une action militaire, ou d'imposer ou non une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

La Turquie, un membre influent au sein de l'OTAN, a souligné que l'alliance ne pouvait intervenir que dans le cas où l'un de ses membres était attaqué. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé, lors d'une visite en Allemagne, que "l'OTAN n'avait rien à faire" en Libye et qu'une intervention militaire était "impensable" .

La Ligue arabe, composée de 22 membres, a également déclaré être opposée à toute intervention militaire étrangère directe, mais a laissé entendre qu'elle envisageait plutôt d'imposer, en coopération avec l'Union africaine, une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

Mercredi, dans son troisième discours télévisé depuis le début de la vague de manifestations antigouvernementales en Libye, Kadhafi a mis en garde l'Occident contre toute intervention militaire.

Une invasion de la Libye par les forces occidentales ferait de ce pays d'Afrique du Nord un autre Irak ou un autre Afghanistan, et le peuple libyen n'acceptera jamais que sa propre sécurité et ses ressources pétrolières soient menacées, a-t-il affirmé.

Kadhafi a également averti que si la Libye s'enfonçait dans le chaos, l'Europe verrait alors affluer des millions de réfugiés.

Accusant les extrémistes d'avoir incité les manifestants pacifiques à l'insurrection, Kadhafi a affirmé que le gouvernement et le peuple libyens pardonneraient les jeunes qui ont été leurrés à partir du moment où ils renonceraient à la violence, mais que les instigateurs des troubles ne seraient jamais pardonnés.

Kadhafi a critiqué les sanctions récemment adoptées par l'ONU contre son régime, affirmant que la décision onusienne avait été prise sur la base d'informations fausses émanant des médias. Il a invité l'ONU à envoyer aussi rapidement que possible des émissaires pour ouvrir des enquêtes en Libye afin de faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé.

Source: xinhua le 04/03/11


NB : Le ministre allemand des Affaires étrangère Guido Westerwelle s'est prononcé contre l'intervention militaire en Libye pour le même motif de contre-productivité que son collègue Juppé.


Edité le 04-03-2011 à 20:35:16 par Xuan


Druze
   Posté le 06-03-2011 à 11:20:23   

Le leader libyen Mouammar Kadhafi s'est entretenu samedi 5 mars avec le Journal du Dimanche et affirme que les contestations d'une partie de son peuple sont clairement orchestrée par Al-Qaïda.

Lorsque la "confusion" en Tunisie et en Egypte grandissait, l'organisation terroriste "a donné instruction à ses cellules dormantes en Libye de faire surface. Les jeunes ne connaissaient pas Al-Qaïda ni l’idéologie de cette organisation". Selon lui, comme il l'avait déjà annoncé lors de son allocution télévisée, "les membres de ces cellules vont jusqu’à leur donner des pilules hallucinogènes et pensent maintenant que les mitraillettes sont une sorte de feu d’artifice."

"Une catastrophe pour tout le monde."


Mouammar Kadhafi s'étonne que l'occident ne comprenne pas qu'il s’agisse ici d’un combat contre le terrorisme. "Nos services de renseignement coopèrent. Nous vous avons beaucoup aidé ces dernières années! Alors pourquoi lorsque nous sommes dans un combat contre le terrorisme ici en Libye on ne vient pas nous aider en retour!" Le leader libyen déclare qu'il y aura un "Djihad islamique en Méditerranée". "Ce sera vraiment une crise mondiale et une catastrophe pour tout le monde."

"L'attitude de la France doit changer"


Mouammar Kadhafi souhaite qu’une équipe d’enquête des Nations unies ou de l’Union africaine se rende en Libye. Cette commission sera libre d'"aller sur le terrain, sans aucune entrave." La France aurait "dû être la première à envoyer une commission d'enquête" a-t-il dit mais espère que l'attitude de la France changera car "la France a de grands intérêts en Libye. Le leader veut " que la France prenne vite la tête de la commission d’enquête, qu’elle bloque la résolution de l’Onu au Conseil de sécurité, et qu’elle fasse arrêter les interventions étrangères dans la région de Benghazi."

"Chez nous, le pouvoir est au peuple"


"Pas de président qui démissionne, pas de parlement à dissoudre, pas d’élection qu’on falsifie, pas de Constitution qu’on peut amender. Nous n’avons pas de réclamations de justice sociale, parce qu’ici, c’est le peuple qui décide. Moi, je n’ai pas de pouvoir comme en avaient Ben Ali ou Hosni Moubarak." Mouammar Kadhafi affirme que le régime libyen est "stable" et veut être clair. Sans cette certitude de la part de l'occident, le dirigeant pense que des "milliers de gens iront envahir l'Europe". Lui-même ne retiendra pas le peuple libyen aux frontières comme il le fait depuis une dizaine d'année.

"Je n’ai jamais tiré sur mon peuple!"


"Et vous ne croyez pas que le régime algérien depuis des années combat l’extrémisme islamiste en faisant usage de la force! Et vous ne croyez pas que les Israéliens bombardent Gaza et des victimes civiles à cause des groupes armés qui s’y trouvent? Et en Afghanistan ou en Irak, vous ne savez pas que l’armée américaine fait régulièrement des victimes civiles? Est-ce que l’Otan en Afghanistan ne tire jamais sur des civils? Ici, en Libye, on n’a tiré sur personne."

Le gel de ses avoirs à l'étranger n'est qu'"une piraterie" imposée sur l'argent libyen. Selon lui, "c'est voler l'argent du peuple libyen". Une enquête est en cours pour savoir à qui appartient cet argent mais le guide met au défi de prouver qu'il possède "un seul dinar".

(Nouvelobs.com)
Xuan
   Posté le 06-03-2011 à 20:10:37   

Kadhafi a pris des positions ambigües et contradictoires vis-à-vis de l’impérialisme, mais une chose est certaine :
les banques occidentales n’ont aucun mandat pour mettre la main sur l’argent de la Libye.
Les ingérences occidentales n’ont pas de limite, au prétexte de soutenir la « révolution de jasmin ». Mais les puissances occidentales n’ont jamais soutenu la lutte des peuples pour leur émancipation.

Aujourd’hui la Libye risque la guerre civile voire la dislocation. Le peuple libyen n’a aucun intérêt là-dedans et cela ne peut servir que des intérêts occidentaux, par le truchement d’ambitions claniques.
gorki
   Posté le 07-03-2011 à 17:09:57   

Impérialisme Français et « ses alliées » insoupçonnés bas les pattes devant la Libye


Déclarations Quasiment en simultané

Le Conseil national créé par l'insurrection le 27 février, qui s'est réuni samedi pour la première fois et s'est déclaré "le seul représentant de la Libye", a reçu le soutien de la France.

L’URCF affirme sa solidarité avec le combat de ceux qui veulent plus de démocratie véritable et populaire, la satisfaction des besoins, une politique indépendante de la Libye (mise à mal ces dernières années), le droit aux libertés fondamentales : presse, opinions, réunions.

« C’est beau la démocratie véritable et populaire dirigé par des diplomates retournés libyen à l’ONU et des transfuges sur place du pouvoir de l’oligarchie Kadhafienne »

Comme quoi la voie la de la France, son rayonnement la défense de ses intérêts, cela reste profond et politiquement impénétrable.

Et la classe ouvrière dans tout cela me direz-vous ! et bien sans vouloir paraphraser l’illustre comique Coluche, je vous répondrais : « qu’elle est comme le sucre dans le café, dissoute partout mais politiquement organisé, ont ne la sent nulle part. !)

Xuan
   Posté le 07-03-2011 à 20:22:08   

Sous le titre « LIBYE: refuser l’alibi démocratique de l’intervention néo-coloniale US »

Le PRCF s’oppose aux interventions impérialistes et appuie la médiation d’Hugo Chavez.
" celle initiée par Chavez et reprise par les pays de l’ALBA – une mission internationale de médiation et de paix – a été immédiatement rejetée par les gouvernements des pays impérialistes et en premier lieu par Juppé au nom de la France."

Mais il ne sait pas trop sur quel pied danser en accordant son « Soutien total donc, au peuple et à la nation libyennes en lutte » tout en s’interrogeant sur la nature de cette lutte.

Néanmoins l'aspect principal de cet article réside dans son opposition à l'intervention US.
"Plus que jamais, l’impérialisme, et les tyrans qu’il rejette après avoir tiré leurs fils pendant des décennies, est et reste l’ennemi principal des peuples."
Xuan
   Posté le 07-03-2011 à 20:24:37   

La position des Cercles Communistes "Les peuples du Maghreb et du Moyen-Orient nous montrent la voie ! "

Je cite la fin : 'Le Rassemblement des Cercles Communistes manifeste son soutien internationaliste aux peuples arabes en lutte révolutionnaire pour l’indépendance et la démocratie véritable, au sein de collectifs et lors des manifestations et initiatives organisées actuellement.
Elle soutient les luttes populaires héroïques qui se développent dans ces pays, avant, pendant, et après la destitution des dictateurs pro-impérialistes.
Faisant clairement la distinction entre les révolutions nationales démocratiques qui déstabilisent jusqu'à nos propres gouvernements (démission récente de la Ministre des Affaires étrangères) et l'instrumentalisation des luttes et des aspirations des peuples par les puissances impérialistes (comme en Libye ou en Iran), le Rassemblement des Cercles Communistes appelle à la vigilance et au refus de toute intervention étrangère qui ne pourrait conduire qu'à une nouvelle « guerre du Golfe » génocidaire.
En ce sens nous soutenons les revendications légitimes des peuples et combattons la propagande médiatique qui prépare les esprits à la confiscation des révolutions populaires et à l'intervention militaire des puissances impérialistes.

Vive l'émancipation des peuples! A bas l'impérialisme!"



Edité le 07-03-2011 à 20:26:51 par Xuan


Xuan
   Posté le 07-03-2011 à 21:08:57   

Alger Républicain publie « Libye la guerre inévitable de l’OTAN » - réflexions du compañero Fidel
Druze
   Posté le 07-03-2011 à 21:26:32   

L'Otan examine des options militaires concernant la Libye, a déclaré le Président américain Barack Obama, à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre australien, Julia Gillard. Il a mis en garde les collaborateurs du Guide de la « Jamahiriya » contre les violences sur les populations civiles.

Le chef de la diplomatie émiratie Cheick Abdallah Ben Zayed a appelé l’Onu à «intervenir pour sauver le peuple libyen».

Même si l’option militaire est étudiée par l’Otan, elle aurait certainement du mal à aboutir, vu que la Russie s’oppose fermement à une intervention militaire en Libye. «Nous ne considérons pas une intervention étrangère, qui plus est à caractère militaire, comme un moyen de régler la crise en Libye. Les Libyens doivent trouver par eux-mêmes une solution à leurs problèmes», a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.

Le «gouvernement provisoire de la Libye libre» demande aux Occidentaux de «neutraliser» les avions de Mouammar Kadhafi qui bombardent les villes libyennes aux mains des rebelles, a déclaré le philosophe français, Bernard-Henri Lévy, de retour de Benghazi, ville symbole de la résistance.

Les combats se poursuivent en Libye entre les pro et les anti-Kadhafi. Les insurgés assurent progresser vers l'ouest, alors que les forces fidèles à Mouammar Kadhafi affirment, de leur côté, avoir repris des villes aux mains des opposants.

Selon le président local du Croissant-Rouge, plus de 110.000 réfugiés libyens ont franchi la frontière tunisienne, depuis le début de la révolte, le 20 février dernier.


Source: afreekelection.com

A mon avis, l'OTAN est déjà rentré en guerre, et son combat le plus difficile sera la conquête de l'opinion public.
Xuan
   Posté le 07-03-2011 à 23:09:56   

L'ingérence manifeste des impérialistes occidentaux afin de démembrer la Libye est relevée par le chef de la diplomatie libyenne, Moussa Koussa, qui accuse la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis de "conspirer" en vue de diviser la Libye.
"Il est clair que la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis prennent maintenant contact avec ceux qui ont fait défection (et sont passés dans l'opposition) dans l'Est libyen. Cela veut dire qu'il y a une conspiration pour diviser la Libye" , a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Tripoli.

Les impérialistes occidentaux négocient avec les pays du Golfe un accord pour une intervention aérienne baptisée "zone d'exclusion aérienne" .
Quel que soit le nom qu'on lui donne une telle zone ne peut exister qu'au moyen d'une intervention militaire aérienne au-dessus du territoire de la Libye, ce qui constitue un acte de guerre.

Selon le ministre russe des Affaires étrangères, "les Libyens doivent résoudre eux-même leurs problèmes"


Edité le 07-03-2011 à 23:21:30 par Xuan


gorki
   Posté le 07-03-2011 à 23:19:28   

Dans les bagages des troupes de l'OTAN, un petit revenant lui aussi pour la démocratie véritable et populaire

"Vaclav Havel appelle à une utilisation de la force contre le régime Kadhafi L'ancien président tchèque, grand artisan de la chute du communisme dans son pays, a déclaré au quotidien slovaque Hospodarske Noviny qu'une intervention militaire étrangère devait être utilisée pour empêcher le régime Kadhafi de poursuivre ses assauts contre les cvils, rapporte la BBC. «Le monde entier s'est trompé» quand il a considéré Mouammar Kadhafi comme un «curieux excentrique», a-t-il indiqué, parce qu'il est en réalité «un criminel dément». Vaclav Havel préconise ainsi «des attaques ciblées contre les lieux où il pourrait se cacher".

Pour aider un peu à cerner le personnage ici
Xuan
   Posté le 10-03-2011 à 14:12:01   

Sans parler de Sarkozy qui joue les mouches du coche avec son histrion BHL ...

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Le blog canempechepasnicolas fait un appel à signatures :


Non à l’intervention étrangère en Libye ! Un appel à signatures de la Polex

Non à l’intervention étrangère en Libye !



Les soussignés, attachés à l’idéal de paix et d’égalité entre les hommes et entre les peuples et les nations, portent, en fonction des informations diffusées par les médias, des appréciations différentes sur les événements de Libye, et sur les protagonistes de la guerre qui s’y déroule, d’autant que le matraquage médiatique laisse peu de place à la réalité des faits. Mais nous ne pouvons rester silencieux face au danger de guerre qui menace la Méditerranée et le monde.

Chaque peuple a le droit absolu de choisir lui-même ses dirigeants, son régime politique et social et de s’exprimer librement. C’est au seul peuple libyen de décider de son avenir, non aux puissances occidentales ou aux sociétés pétrolières multinationales. Toutes interventions armées, notamment le contrôle de l’espace aérien libyen par l’OTAN, les États-Unis ou les pays européens, a fortiori tout bombardement ou déploiement au sol, seraient des actes de guerre et d’occupation inacceptables. Les politiciens, les journalistes et les médias en général, les juristes de la Cour Pénale Internationale, les responsables de l’ONU, qui les proposent sous des prétextes hypocritement humanitaires, sont en fait les vecteurs de la vieille mentalité coloniale et impérialiste européenne, et jouent avec la paix du monde
.
Xuan
   Posté le 10-03-2011 à 20:33:33   

La bourgeoisie française rêve que l’impérialisme US tire pour elle les marrons du feu en Libye …

Jeudi matin, Nicolas Sarkozy, le président français, recevait à l’Elysée des représentants du Conseil National libyen autoproclamé représentant du peuple libyen, afin de le reconnaître comme seul interlocuteur légitime et en vue d’échanger des ambassadeurs entre Paris et Benghazi.
En fait la seule légitimité de ce Conseil est sa reconnaissance par les puissances impériales occidentales et ne repose sur aucune volonté exprimée du peuple libyen.
En particulier il ne représente en rien le prolétariat libyen .

La France prend ainsi une surprenante initiative par rapport à l’Europe, à la veille du conseil européen extraordinaire prévu à Bruxelles, et par rapport aux USA.
Dans la foulée Sarkozy imagine devant les dirigeants de l’UMP des « frappes ciblées dans des cas précis et extrêmement limités et pas forcément sur des aérodromes » et se propose d’avancer cette idée de génie à Bruxelles vraisemblablement imaginée par notre visionnaire BHL, l'abruti de service de l'intelligentsia française .

Mais dans le même temps la bourgeoisie française presse l’administration Obama d’intervenir militairement en Libye et d’assurer une couverture aérienne, ce qui constituerait de fait un acte de guerre.
Sarkozy espère-t-il se placer ainsi au premier rang dans la distribution des barils et récolter simultanément les louanges des peuples ?

Ces déclarations ronflantes ne seront d’aucun secours pour restaurer l’image flétrie de l’impérialisme français. Les peuples arabes ne se font aucune illusion sur ses intentions et l’impérialisme US n’a aucune raison de lui tirer les marrons du feu, en déclarant unilatéralement la guerre à la Libye contre la volonté des peuples et contre l’avis du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le pari purement diplomatique de la bourgeoisie française est donc tout-à-fait risqué. Elle n’est pas en mesure de l’assumer elle-même et ce pavé retombera lourdement sur ses propres pieds.

Obama, Sarkozy, bas les pattes devant la Libye !



Edité le 10-03-2011 à 20:36:19 par Xuan


ElGhifari
   Posté le 11-03-2011 à 01:49:50   

Je suis étonné que les massacres des Palestiniens n'aient pas soulevé toutes ces avalanches de prise de position et de déclarations de la part des grandes puissances impérialistes.
Xuan
   Posté le 11-03-2011 à 11:41:19   

En effet, ces puissances se contrefichent du sacrifice des jeunes chômeurs libyens.

Il appartient au peuple libyen et à sa classe ouvrière de tirer les leçons de ces massacres inutiles pour des intérêts qui leur sont parfaitement étrangers et sous la direction de politiciens bourgeois - comme certains ex-ministres de Khadafi.

La seule chose qui peut nous réjouir est la raclée politique d'échelle internationale qui attend la bourgeoisie française suite à ses coups tordus diplomatiques.
Sarkozy est en train d'expérimenter qu'on ne fait pas de diplomatie avec de bons sentiments surtout quand ils sont animés de mauvaises intentions .

La classe ouvrière de notre pays est dominée par la bourgeoisie la plus stupide du monde.
Xuan
   Posté le 13-03-2011 à 15:16:19   

Un compromis dangereux


La Ligue arabe a invité samedi le Conseil de sécurité de l'Onu à décréter une zone d'exclusion aérienne dans le ciel libyen.

La décision de la Ligue Arabe qui fait suite à la demande de Mustafa Abdel Jalil (ex ministre de Khadafi et dirigeant du Conseil national de transition), est bien un appel à l’intervention armée, en dépit du rejet affiché de toute « intervention étrangère » .

La zone d'exclusion aérienne a été déjà été appliquée en Irak (1991-1992) et en Bosnie (1993).
Selon Joshua Keating, rédacteur en chef adjoint de la revue américaine Foreign Policy, c’est «un compromis dans des situations où la communauté internationale exige l'arrêt des violences sans pouvoir justifier politiquement une véritable intervention militaire» . En fait il ne s'appuie sur aucune loi internationale.

La création d’une zone d’exclusion aérienne est déjà une ingérence dans l’espace aérien libyen, mais elle signifie inévitablement une présence étrangère pour être appliquée effectivement, puisque les avions militaires libyens devraient demander une autorisation de décollage sans laquelle ils seraient abattus.
Ceci implique le déploiement d’un dispositif militaire : avions intercepteurs, avions de détection radar AWACS, porte-avions ou base aérienne.

En dépit de ses précautions oratoires, la décision de l’Union Arabe est un appel à une intervention militaire étrangère que les puissances impérialistes n’ont pas manqué de saluer :

La Maison blanche a salué un "pas important" : "Nous nous félicitons de cette décision importante de la Ligue arabe, qui renforce la pression internationale sur Kadhafi et le soutien au peuple libyen"

A Londres, le secrétaire au Foreign Office, William Hague, a estimé lui aussi que la prise de position de la Ligue arabe était "très importante. Nous avons tout le temps dit que l'une des conditions à une zone d'exclusion aérienne devait être un large soutien de la part de la région" .
Xuan
   Posté le 17-03-2011 à 09:50:07   

Sur Mediapart un résumé de l'interview de Saïf Al-Islam Kadhafi concernant Sarkozy:

http://blogs.mediapart.fr/blog/francois-bonnet/160311/kadhafi-feu-sur-sarkozy
Xuan
   Posté le 17-03-2011 à 09:53:20   

Thierry Meyssan publie Proche-Orient : la contre-révolution d’Obama
Xuan
   Posté le 18-03-2011 à 17:24:36   

La Chine a de "sérieuses difficultés" pour souscrire à la résolution sur la Libye (représentant chinois à l'ONU)


Xinhua le 18/03/2011


NEW YORK (Nations unies), 17 mars (Xinhua) -- La Chine soutient l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies "d'une action appropriée et nécessaire pour stabiliser au plus tôt la situation en Libye et arrêter les actes de violence contre les civils" , mais elle a aussi de "sérieuses difficultés" pour souscrire à la résolution, a déclaré jeudi, au siége de l'ONU, Li Baodong, le représentant permanent de la Chine aux Nations unies.

Le diplomate chinois a tenu ces propos au Conseil de sécurité des Nations unies après s'être abstenu de voter sur un projet de résolution autorisant l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye et ouvrant la voie à "toutes les mesures nécessaires" , y compris le recours à la force, pour protéger les civils menacés d'être attaqués dans ce pays d'Afrique du Nord.

Outre la Chine, la Russie, également membre permanent du Conseil de sécurité doté d'un pouvoir de véto, ainsi que le Brésil, l'Allemagne et l'Inde, pays non permanents du Conseil, se sont aussi abstenus de voter sur ledit projet de résolution.

"L'aggravation continue de la situation en Libye constitue une grande préoccupation pour la Chine. Nous soutenons l'adoption par le Conseil de sécurité d'une action appropriée et nécessaire pour stabiliser le plus tôt possible la situation en Libye et mettre fin aux actes de violence contre les civils" , a affirmé M. Li.

"La Chine a toujours souligné que concernant cette décision, le Conseil de sécurité devait se conformer à la Charte de l'ONU et aux normes régissant la loi internationale et qu'il devait respecter la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité de la Libye et résoudre par la voie pacifique l'actuelle crise en Libye", a relevé le représentant chinois.

"La Chine s'est toujours opposée à l'usage de la force dans les relations internationales" , a souligné le diplomate chinois.

"Au cours des consultations du Conseil de sécurité sur la Résolution 1973, la Chine et quelques autres pays membres ont posé un certain nombre de questions spécifiques. Or, ce qui est regrettable, c'est que beaucoup de ces questions n'ont pas été clarifiées ou n'ont trouvé aucune réponse. La Chine a de sérieuses difficultés à adhérer à une telle résolution" , a-t-il rappelé.

"La Chine attache une grande importance à la décision prise par les 22 pays membres de la Ligue arabe sur la création d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye" , a-t-il affirmé.

"Nous attachons aussi une grande importance à la position des pays africains et de l'Union africaine" *, a-t-il ajouté.

La Ligue arabe avait approuvé l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, dans sa décision prise le 12 mars dernier, à la fin d'une réunion sur la situation en Libye.

"Compte tenu de cette circonstance spéciale en rapport avec la situation en Libye, la Chine s'est abstenue de voter sur la résolution 1973" , a expliqué le représentant chinois.

"Nous soutenons l'envoi d'un représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Libye et les efforts de l'Union africaine et de la Ligue arabe pour résoudre la crise en Libye par la voie pacifique" , a conclu Li Baodong.



[* l'Union africaine s'est opposée à toute intervention militaire]
Xuan
   Posté le 19-03-2011 à 23:11:31   

Chavez condamne l'intervention militaire en Libye


THE ASSOCIATED PRESS
CARACAS, Venezuela - Le président venezuelien Hugo Chavez a condamné, samedi, l'intervention militaire des États-Unis et de ses alliés contre la Libye.

M. Chavez a affirmé, à l'occasion d'un discours télévisé, que Washington et ses alliés cherchaient simplement à s'emparer des ressources pétrolières de la Libye.

Selon lui, les Nations unies ont violé un «principe fondamental» en appuyant l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

M. Chavez est un allié de longue date du leader libyen Mouammar Kadhafi. Le Venezuela avait été invité à servir de médiateur pour tenter de trouver une solution pacifique dans le conflit opposant les forces de Kadhafi aux rebelles.

Le président venezuelien a soutenu, samedi, que le scénario à venir en Libye était prévisible, et qu'il se résumerait à «des bombardements et une guerre».

Il a ajouté que les forces étrangères s'ingéraient dans les affaires de la Libye, un «conflit interne», qualifiant la situation «d'attristante et dégoûtante».
Xuan
   Posté le 20-03-2011 à 11:31:31   

Info-Palestine publie l'article Libye : les manipulations de la gouvernance


Pierre Piccinin - Le Grand Soir

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Une analyse de la résolution 1973 de l’ONU.



Présenté par la France, avec l’appui de la Grande-Bretagne, le texte de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU, voté ce 17 mars, constitue un nouveau pied de nez de la « gouvernance » pour le droit international, c’est-à-dire d’un interventionnisme arbitraire, comme au Kosovo, comme en Irak, comme en Afghanistan.

Cette résolution, en effet, présente un caractère aberrant et constitue un lourd précédent : d’une part, elle transgresse les principes de non-ingérence et de souveraineté des États et, d’autre part, elle normalise un peu plus encore la politique des deux poids et deux mesures, qui caractérise de plus en plus radicalement l’action onusienne.

Basée sur le postulat rhétorique que le gouvernement de Mouammar Kadhafi exercerait une répression criminelle « contre le peuple libyen et les populations civiles éprises de liberté » (dixit Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères français), la résolution appelle la communauté internationale à interdire tout vol dans l’espace aérien libyen et à tout mettre en œuvre pour « protéger la population civile et faire cesser les hostilités », soit un texte relativement vague qui occasionnera certainement bien des exactions de la part des États intéressés...

Or, le postulat de base est biaisé : le gouvernement libyen, au moyen de l’armée régulière, pour dictatorial qu’il soit (la légitimité d’un gouvernement, selon le droit international, ne repose nullement sur le critère démocratique), ne vise en aucun cas à massacrer des civils, mais à réprimer une rébellion, armée, qui tente de renverser par la force l’ordre établi, et ce, en outre, dans un contexte tribal qui oppose le nord-est du pays (Benghazi et Tobrouk) aux tribus, majoritaires, qui soutiennent le clan Kadhafi. Il ne s’agit donc pas d’un « dictateur massacrant son peuple désarmé » : le chef de l’État, commandant des forces armées, combat des troupes rebelles, minoritaires, qui sèment le trouble dans le pays, et ce en parfait accord avec le droit international, qui fonde la légitimé de tout gouvernement à exercer souverainement l’autorité sur son territoire, à l’intérieur de ses frontières.

Une intervention militaire à l’encontre de l’armée gouvernementale libyenne reviendrait ainsi à soutenir une rébellion armée qui tente de renverser un gouvernement légalement établi.

C’est pourquoi plusieurs membres du Conseil de Sécurité de l’ONU - et non des moindres : la Chine, la Russie, le Brésil, l’Inde et l’Allemagne, soutenus par la Turquie- ont refusé d’avaliser cette résolution et se sont abstenus lors du vote.

En outre, comment interpréter l’attitude des puissances signataires et de la Ligue arabe (à commencer par l’Arabie saoudite), qui s’indignent des événements qui se déroulent en Libye et proposent, Qatar et Émirats arabes unis en tête, une intervention militaire, alors que, dans le même temps, le roi du Bahreïn, voisin frontalier direct du Qatar et des Émirats, massacre sans pitié son peuple, des manifestants civils, non armés, eux, avec l’appui de l’armée saoudienne envoyée à sa rescousse ? Revoilà donc les deux poids et deux mesures...

Cela étant, le gouvernement libyen, qui a déjà repris le contrôle de la majeure partie du pays, a accepté l’injonction de l’ONU, a décrété unilatéralement un cessez-le-feu pour éviter les frappes annoncées et a appelé la Chine, la Turquie et Malte à dépêcher des observateurs. Mouammar Kadhafi a ainsi désamorcé la crise et coupé l’herbe sous le pied des Occidentaux désireux de soutenir la rébellion, à commencer par la France qui avait parié un peu vite sur la chute du régime libyen et s’est trouvée en mauvaise posture lorsque celui-ci s’est révélé plus solide que prévu.

Mais la France est passée outre, invoquant la supposée fallaciosité des déclarations du gouvernement libyen, et est intervenue en frappant plusieurs cibles au sol sous le prétexte de « protéger des civils », appuyant de la sorte la contre-attaque des rebelles.

En cela, la question qui se pose est de déterminer les motivations acharnées de la France à vouloir renverser Mouammar Kadhafi.
L’erreur stratégique commise par l’Élysée, en reconnaissant les rebelles comme nouveau gouvernement en Libye, peut expliquer que, dorénavant, la seule option pour Paris, soucieuse de maintenir son influence sur les ressources pétrolières libyennes, est de remplacer le gouvernement Kadhafi par les leaders de la rébellion qu’elle a soutenue. Et personne n’y perdrait au change, dans la mesure où Kadhafi ne s’est pas toujours montré aussi docile que l’Occident l’avait espéré. Aussi, probablement, un nouveau gouvernement serait-il plus complaisant, constitué des ministres et diplomates qui, croyant le moment venu, ont retourné leur veste de ces derniers jours et appelé à la chute du « dictateur » qu’ils avaient pourtant si bien servi jusqu’à présent.

Mais attention, la partie n’est pas encore terminée : face à l’armée libyenne, puissamment équipée par l’industrie d’armement française, dont elle a fait les choux gras des années durant, les forces d’intervention étrangères pourraient bien y laisser des vies... Et cette résolution fumeuse, à présent qu’elle est suivie d’effets, risquerait d’entraîner la Libye dans le désordre dévastateur d’une guerre civile inextricable.
Pierre PICCININ est professeur d’histoire et de sciences politiques


Conseil de Sécurité : LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DÉCIDE D’INSTAURER UN RÉGIME D’EXCLUSION AÉRIENNE AFIN DE PROTÉGER LES CIVILS CONTRE DES ATTAQUES SYSTÉMATIQUES ET GÉNÉRALISÉES
Xuan
   Posté le 20-03-2011 à 14:37:07   

à lire sur le site de Michel Collon Cinq remarques sur l'intervention en Libye
Xuan
   Posté le 20-03-2011 à 14:42:39   

à lire sur le site Voltaire : Washington regarde se lever « l’aube de l’odyssée » africaine
Xuan
   Posté le 20-03-2011 à 21:25:13   

Quelques réactions des Etats :


La Chine exprime ses regrets quant aux frappes militaires en Libye :
"La Chine a prêté attention aux derniers développements en Libye et regrette l'utilisation de la force militaire contre la Libye" , a déclaré Jiang Yu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
"La Chine pense que les principes de la Charte des Nations unies et les lois internationales doivent être observés, et la souveraineté, l'indépendance, l'unification et l'intégrité territoriale de la Libye doivent être respectées" , a ajouté la porte-parole.
"Nous espérons que la stabilité pourra être restaurée en Libye au plus vite, dans le but d'éviter davantage de pertes humaines, provoquées par l'escalade des conflits militaires" , a-t-elle conclu.


La Russie regrette l'intervention armée étrangère en Libye, a indiqué Alexandre Loukachevitch, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Elle souhaite que la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis cessent les raids aériens sur la Libye. Selon Moscou des cibles civiles ont été frappées, parmi lesquelles un centre de santé, des routes et des ponts.

La Ligue arabe critique les bombardements. "Ce qui s'est passé en Libye diffère du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne, et ce que nous voulons c'est la protection des civils et pas le bombardement d'autres civils" , a expliqué dimanche le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa. Des consultations sont en cours pour la tenue d'une réunion d'urgence.

l’Union africaine , réunie en sommet vendredi à Addis-Abeba (Éthiopie), avait déjà exprimé « son rejet de toute forme d’intervention militaire étrangère » .
La situation en Libye "exige une action urgente pour une solution africaine à la crise gravissime que traverse ce pays frère" , a déclaré Ould Abdel Aziz, le président mauritanien, à l'issue d'une réunion des membres du comité de l'Union africaine. "Cette solution doit être conforme à notre attachement au respect de l'unité et de l'intégrité territoriale de la Libye, ainsi qu'au rejet de toute intervention militaire étrangère quelle qu'en soit la forme" , a-t-il ajouté.
Le comité de l'Union africaine (UA) sur la Libye appelle à «la cessation immédiate de toutes les hostilités»


Le président vénézuélien Hugo Chavez a condamné, samedi, l'intervention militaire des États-Unis et de ses alliés contre la Libye.
M. Chavez a affirmé, à l'occasion d'un discours télévisé, que Washington et ses alliés cherchaient simplement à s'emparer des ressources pétrolières de la Libye.
Selon lui, les Nations unies ont violé un «principe fondamental» en appuyant l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.
Le président venezuelien a soutenu, samedi, que le scénario à venir en Libye était prévisible, et qu'il se résumerait à «des bombardements et une guerre» .
Il a ajouté que les forces étrangères s'ingéraient dans les affaires de la Libye, un «conflit interne» , qualifiant la situation «d'attristante et dégoûtante» .


« L'Inde considère avec une grande inquiétude la poursuite de la violence, des conflits et la détérioration de la situation humanitaire en Libye» , indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Elle regrette les frappes aériennes qui ont lieu» , a-t-il ajouté. «Les mesures adoptées devraient permettre d'atténuer et non pas d'aggraver une situation déjà difficile» .

Ramin Mehmanparast porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien : «Ces pays utilisent souvent des slogans séduisants, prétendent soutenir le peuple, mais ils suivent en fait leur propres intérêts. Ils veulent diriger ces pays et continuer la colonisation» .

Dans la presse tunisienne :
Achourouk : cette action représente «une menace pour la région, qui risque de la transformer en zone de tension et une base avancée pour les forces impérialistes qui n'ont pas intérêt à voir la région vivre un sursaut social révolutionnaire, nationaliste et démocratique» .
Essabah : l'opération en cours contre Kadhafi «suscite beaucoup de craintes et peut rappeler ce qui s'est passé en Irak il y a huit ans». «Il n'y a aucun doute que les intérêts représentent le motif essentiel de cette action militaire, le pétrole en est le carburant» , écrit Essabah qui dénonce «les aspects politiques et coloniaux» de l'intervention.


Le principal quotidien algérien El Khabar titre «Quand le pétrole se mélange au sang libyen». «La vraie guerre est celle du pétrole. Le peuple libyen n’a rien a y faire.


Edité le 21-03-2011 à 09:59:12 par Xuan


Xuan
   Posté le 21-03-2011 à 20:51:48   

Le Premier ministre turc appelle à la fin de l'intervention militaire contre la Libye


Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré lundi que son pays souhaitait que soit rapidement mis un terme à l'intervention militaire multinationale contre la Libye.

Des forces américaines et européennes ont lancé des missiles et des bombes sur la Libye au cours du week-end, dans le cadre d'une campagne visant à imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye suite au feu vert donné par les Nations unies.

"Nous voulons que cette intervention militaire prenne fin le plus tôt possible. Il faut que la Libye retrouve rapidement sa stabilité et soit en mesure de décider par elle-même la voie qu'elle veut suivre" , a indiqué M. Erdogan, cité par la presse turque, lors d'un forum économique tenu en Arabie saoudite.

En réponse à la question de savoir si la Turquie souhaitait l'éviction du dirigeant libyen, M. Erdogan a précisé avoir conseillé à Mouammar Kadhafi, lors d'un entretien avec lui le 1er mars dernier, de se retirer et d'écouter les aspirations du peuple.

Dimanche encore, l'opposition de la Turquie a empêché l'OTAN de parvenir à un consensus sur sa participation collective à l'intervention contre la Libye. L'OTAN devrait poursuivre lundi les discussions sur cette question.

Ankara a exprimé son soutien à la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU autorisant l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Mais le gouvernement turc a également souligné qu' "il ne devait y avoir de forces d'occupation étrangères sur aucune parcelle du sol libyen" .

M. Erdogan devrait rencontrer les plus hauts responsables des milieux diplomatiques, militaires et des services de renseignement, dès son retour en Turquie.


Source: xinhua le 21 mars


Edité le 21-03-2011 à 20:53:08 par Xuan


Xuan
   Posté le 22-03-2011 à 20:54:06   


Un avion US descendu sur cette vidéo.
Le sauvetage des pilotes par la coalition a coûté la vie à plusieurs civils libyens.


Edité le 22-03-2011 à 22:00:40 par Xuan


Xuan
   Posté le 22-03-2011 à 21:45:55   

Plusieurs pays critiquent les raids aériens occidentaux en Libye


BEIJING, 22 mars (Xinhua) -- Plusieurs pays ont critiqué lundi les opérations militaires menées par des pays occidentaux contre les forces gouvernementales de Libye, indiquant que les raids aériens sont allés au-delà de la résolution de l'ONU et qu'ils doivent être arrêtés immédiatement.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a vigoureusement critiqué le rôle des Etats-Unis dans l'opération "Aube de l'Odyssée" contre la Libye.
"L'usage de la force contre d'autres pays devient une tendance régulière de la politique américaine" , a noté M. Poutine, ajoutant que cette tendance était "perturbante".
Il a également indiqué que la résolution de l'ONU était "sûrement défectueuse et boiteuse, étant donné qu'"elle permet une intervention dans un pays souverain"
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi dernier une résolution imposant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de Libye et autorisant "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils libyens.
Des puissances occidentales, dont la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, le Danemark et l'Italie, ont lancé des raids aériens en Libye depuis samedi dernier.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a réprimandé l'Occident pour les bombardements en Libye, affirmant que quelques pays ont manipulé la résolution de l'ONU pour pouvoir bombarder la Libye.
M. Mugabe a souligné que, selon lui, l'Union africaine et la Ligue arabe avaient été trompées par l'Occident.
"Notre peuple ne pourrait pas avoir voté pour la destruction des vies libyennes. Je le regrette beaucoup" , a-t-il dit, notant que la Libye est attaquée par l'Occident pour son pétrole.

Le président bolivien Evo Morales a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il était inacceptable que la coalition occidentale, sous prétexte de protéger les civils libyens, ait bombardé et détruit le pays.
Il a appelé l'ONU à ordonner une fin immédiate de l'opération militaire.
Il a décrit cette intervention comme "un crime, un assaut et une agression" .

Le président équatorien Rafael Correa a dénoncé l'intervention militaire comme "terrible" et appelé à un "cessez-le-feu immédiat" pour préparer des négociations pacifiques.
Il a souligné que l'Equateur était fermement contre l'intervention.
"C'est terrible, je pense que la Libye devrait régler ses problèmes elle-même. La seule chose que l'ONU a approuvé est une zone d'exclusion aérienne. Cela veut dire que les avions de Kadhafi ne peuvent pas bombarder les rebelles, mais ils ont tout bombardé jusqu'à Tripoli, c'est inacceptable" , a dit M. Correa.
Il a noté que tous les pays du Moyen-Orient doivent régler leurs problèmes eux-même sans intervention des puissances étrangères.
Le ministre argentin des Affaires étrangères Hector Timerman, sur son microblog, a posé des questions concernant l'opération militaire.
Il a estimé que davantage d'efforts diplomatiques devraient être déployés pour régler la crise libyenne.

[source agence Xinhua]
Xuan
   Posté le 22-03-2011 à 21:58:44   

Le président ougandais dénonce la politique de deux poids deux mesures de l'Occident sur la Libye


Le président ougandais Yoweri Museveni a fustigé lundi la politique de deux poids deux mesures de l'Occident sur le conflit en Libye.

Citant les développements en Libye et à Bahreïn, M. Museveni a accusé les pays occidentaux d'utiliser toujours deux poids deux mesures.

En imposant une zone d'exclusion aérienne dans un pays rival comme la Libye, l'Occident ferme les yeux sur un cas similaire à Bahreïn, l'un des pays pro-occidentaux, a-t-il déclaré dans un communiqué.

M. Museveni est l'un des cinq présidents africains mandatés par l'Union africaine (UA) pour résoudre la crise en Libye.

Dimanche, une mission de l'UA a annulé son voyage prévu à la capitale libyenne Tripoli pour des discussions entre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et les rebelles en raison des frappes aériennes lancées par la France, la Grande-Bretagne et les États- Unis.

Les cinq pays africains formant le panel des présidents de la Libye incluent également l'Afrique du Sud, le Mali, la République du Congo et la Mauritanie.

Les dirigeants africains se sont réunis samedi dans la capitale mauritanienne, Nouakchott, exprimant l'opposition à l'intervention militaire étrangère dans la crise libyenne, exigeant le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Libye.


Source: xinhua
Xuan
   Posté le 22-03-2011 à 22:05:58   


À Manille, un étudiant brûle un drapeau américain pour protester contre les bombardements en Libye
Xuan
   Posté le 24-03-2011 à 23:47:00   

Le Quotidien du Peuple communique :



Le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU) a accusé mardi l'Occident d'abuser la résolution de l'ONU dans l'intention d'accéder au pétrole libyen.

Dans une déclaration publiée par l'agence de presse sud- africaine Sapa, le secrétaire du COSATU Bongani Masuku a dit que la fédération syndicale était opposée à l'intervention militaire occidentale en Libye.

Il a dit également que le COSATU soutenait la lutte pour la démocratie en Libye.

Selon le responsable syndical, la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU a été délibérément conçue par les grandes puissances pour assurer une occupation militaire de la Libye et une reconfiguration de la région.

La résolution a pour but de faire valoir la "domination impériale et l'orthodoxie économique néo-libérale dans l'intérêt des géants pétroliers, a-t-il affirmé.

Le président sud-africain Jacob Zuma avait mis en garde le 21 mars l'Occident contre l'abus de la résolution de l'ONU sur la Libye.
Xuan
   Posté le 27-03-2011 à 16:32:40   

Le Petit Blanquiste interroge :

OU SONT LES 6.000 VICTIMES DE KADHAFI ?


La justification de l’intervention militaire occidentale en Libye a reposé sur un seul argument : protéger les populations civiles de la répression des forces du colonel Kadhafi.
Et il faut bien avouer que - même chez ceux qui sont plutôt hostiles aux croisades coutumières des Etats-Unis et de leurs alliés - l’argument a porté.
Mais de quels éléments disposons-nous vraiment pour juger de la réalité de cette répression ? Qui, en France, sait exactement ce qui se passe en Libye ?


M. Hardeep Singh Puri, représentant permanent de l’Inde au Conseil de sécurité de l’ONU a, pour sa part, affirmé qu’il « n’existait pratiquement aucune information crédible sur la situation sur place » qui puisse justifier la décision d’établir une zone d’exclusion aérienne. En fonction de quoi, il n’a pas approuvé le projet de résolution. Serait-il un inconditionnel de Kadhafi ?
Les Français qui pensent que Kadhafi est l’auteur de crimes contre son peuple doivent admettre qu’ils se sont forgés leur opinion d’après ce qu’en ont dit les médias et le gouvernement. Si ce n’est pas le cas qu’ils fournissent des sources alternatives et crédibles. [1]

D’où vient ce nombre de 6.000 morts ? D’un porte-parole de la « Ligue libyenne des droits de l'Homme » - Ali Zeidan vivant en exil aux Etats-Unis [2] ; lequel, le 1er mars à Paris, a déclaré que les violences liées à la répression de l'insurrection en Libye avaient fait 6.000 morts, dont 3.000 dans la seule ville de Tripoli, 2.000 à Benghazi, et 1.000 dans d'autres villes.
De quels moyens disposait-il sur place pour établir ce sinistre décompte ? On ne le saura jamais.

Mais, dès le lendemain, la machine était lancée. Tous les quotidiens français, sans exception, ont fait leur titre sur cette « information », sans se poser de questions. Les plus honnêtes d’entre eux ont mis des guillemets ou utilisé le conditionnel. Mais pour la plupart cette préoccupation élémentaire a été négligée.




Titres de Sud-Ouest, de Libération et de La Charente Libre

Aussitôt, la Cour pénale internationale, qui ne s’est jamais inquiétée des crimes avérés des américains en Irak et en Afghanistan ou de ceux des Israéliens en Palestine, s’est saisie du problème : « Kadhafi est un criminel » , il doit « être jugé » , a déclaré un conseiller auprès de la CPI qui semble ignorer la présomption d’innocence.
La photographie ci-dessous, publiée par L'Humanité (hélas !), donne le ton.



De son côté, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) a immédiatement cautionné le nombre de 6.000 victimes alors qu'une semaine auparavant elle en annonçait dix fois moins, 640 exactement.
Elle a également demandé une interdiction de survol du territoire libyen, « pour éviter que des civils soient massacrés par l’aviation libyenne et pour empêcher de faire venir des mercenaires supplémentaires chargés d’accomplir les basses besognes du colonel Kadhafi ».
Notons que la FIDH n’avait pas cru utile de demander la même interdiction à l'encontre de l’aviation israélienne lorsque celle-ci pilonnait les Palestiniens de la bande de Gaza.
Désormais tout était en place pour l’intervention « Aube de l’Odyssée » : Obama, prix Nobel de la Paix, pouvait menacer Kadhafi de ses foudres, tandis que Sarkozy, dans un numéro de « chef de guerre », entraînait la France et son armée dans un combat plus que douteux.
Aujourd'hui, l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne [no-fly zone] sur la Libye est chose faite. Mais les bombardements continuent quand même, ajoutant leurs lots de victimes militaires et civiles. Pourquoi ? Jusqu'à quand ? Jusqu'où ? A quel prix humain ?
JPD
26/03/2011

[1] Lundi dernier, sur le plateau de « Ce soir ou jamais » de France 3, le journaliste belge Michel Collon, évoquant la répression en Libye, déclarait : « Ceux qui disent qu’ils ont un chiffre précis sont pour moi des charlatans ». Il ajoutait : « Avec Google, je peux savoir qu'elle est la couleur de vos chaussures quand vous êtes dans votre jardin, et les Etats-Unis [avec leurs réseaux de satellites] ne seraient pas capables de nous montrer le massacre de 6.000 personnes ? » .


[2] Ali Zeidan est aussi le porte-parole en Europe du « Conseil national de transition » et certainement appelé à faire partie du futur gouvernement si la rebellion triomphait. On comprend mieux qu'il n'hésite pas à citer des chiffres qui accablent Kadhafi.
Xuan
   Posté le 28-03-2011 à 22:44:07   

L'émission "ce soir ou jamais" où est intervenu Michel Collon.
Xuan
   Posté le 01-04-2011 à 19:05:53   

Je reproduis un nouvel article du Petit Blanquiste sur les crimes de la coalition impérialiste :


01/04/2011
LIBYE : NOUS DETRUISONS UN HOPITAL ET TUONS SES MALADES



Avec une cinquantaine d’autres journalistes, ce 29 mars, Delphine Minoui, envoyée spéciale duFigaro, est invitée par les autorités libyennes à se rendre à Mizdah, à 180 kilomètres au sud de Tripoli. On veut leur montrer les dégâts causés par les frappes de la coalition.
Delphine Minoui écrit : « […] faute d'accès aux hôpitaux et aux morgues, il nous avait été, jusqu'ici, impossible de confirmer, de manière indépendante, toute forme d'impact sur les populations civiles. Cette fois-ci, les dégâts sont réellement flagrants » .
Les journalistes se rendent à l'hôpital central. Il est « complètement déserté par ses malades depuis qu'un obus a atterri dans une chambre occupée par trois patientes, dans la nuit de dimanche à lundi ».
Les lits sont « vide, maculés de sang et recouverts de morceaux de plâtre, tombés du plafond » . D’après une infirmière originaire du Bangladesh, « une des patientes serait morte sur-le-champ, et les deux autres ont été transférées à Tripoli » .




Hôpital de Mizdah

« Des informations qui restent invérifiables, mais qui semblent crédibles, à lire la panique qui se dessine sur les visages du personnel soignant, majoritairement étranger » , constate Delphine Minoui.
L’infirmière est « sous le choc ». Elle a vu défiler des dizaines de blessés et, dans la même nuit, un médecin coréen a été blessé par une roquette tombée sur son appartement. « Blessé à la jambe, l'homme a aussitôt été amputé » .
Une aide-soignante ukrainienne gémit : « J'ai peur, j'ai peur ! » . Avec quelques-unes de ses collègues, elle veut quitter la Libye au plus vite. Installée ici depuis plus de dix ans, elle s'avoue « dépassée » par les événements. « Je ne comprends rien à la politique. Kadhafi nous a toujours bien traités. Alors, pourquoi l'Occident nous jette des bombes sur la tête ? » , dit-elle.

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La coalition occidentale prétend justifier ses bombardements au nom de la « protection des populations civiles » et une bonne partie de l'opinion s'accomode de ce prétexte. Ce témoignage de Delphine Minoui montre que cet argument n’est qu’une fiction. A moins de considérer qu’il y a de bons Libyens qui méritent notre compassion et d’autres qui ne méritent que nos bombes et nos missiles.
La guerre « propre » et « humanitaire » dévoile une fois de plus son véritable visage. [1]
Il est d’autant plus incompréhensible que les organisations qui ont appelé à manifester contre l’intervention étrangère en Libye ce 31 mars - après dix jours de frappes intensives - continuent à parler de « protection des civils » et de « crimes » de Kadhafi « envers le peuple libyen » sans citer les crimes de l'aviation occidentale. [2]
JPD

[1] Juppé, qui n'est pas à un mensonge près, affirmait, il y a quelques jours encore, qu'il n'y avait pas de victimes civiles en Libye.

[2] Selon certaines informations, ce seraient des avions belges, danois, canadiens et américains qui seraient à l'origine de ce massacre. Que cette fois il n'y ait pas eu d'avions français ne change rien quant au fond.
Xuan
   Posté le 19-04-2011 à 22:52:02   

Les BRICS condamnent l’intervention militaire occidentale en Libye


A l’occasion de leur troisième sommet à Hainan, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud ont condamné unanimement l’agression occidentale, ce qui constitue un pas de la part de l’Afrique du Sud, qui avait voté pour la zone d’exclusion aérienne.

D’autre part, et alors que la position du dollar se fragilise de plus en plus, les BRICS ont décidé d'accélérer le processus leur permettant d'utiliser leurs propres devises dans leurs échanges et appelé à « une restructuration du système financier mondial, datant de l'ère de la Seconde Guerre mondiale, et à la fin éventuelle du long règne du dollar américain comme monnaie de réserve du monde. »

De fait, ces deux sujets sont intimement liés :

Le 14 février 2011, la dette nationale des Etats-Unis s’élevait 14 milliards de $.
Selon Parag Khanna, conseiller en politique étrangère d’Obama, « Ces dettes ne peuvent être allégées que par une guerre commerciale ou par une vraie guerre… »


Edité le 19-04-2011 à 23:41:53 par Xuan


Xuan
   Posté le 20-04-2011 à 18:37:51   

Pékin Information publie une analyse de l’agression impérialiste en Libye.

La révolte dans les pays arabes est complexe, en particulier elle s’oppose à l’impérialisme occidental et au sionisme. On ne peut pas considérer uniquement les manœuvres effectuées en coulisse par les puissances occidentales ni la position dominante de certains clans bourgeois ou anciens dignitaires sur lesquels s'appuient les occidentaux.

Les pays impérialistes ne tiennent pas compte de la situation nouvelle, où les pays du Tiers Monde ne sont plus à l’aube de leur émancipation. Ils ne tiennent pas compte non plus de la multipolarisation.

Les puissances impérialistes sont en grande difficulté et n’ont pas d’autre issue que la guerre, mais la guerre dégrade encore leur situation et risque de les conduire à leur perte.

Cet article applique le matérialisme dialectique à la situation mondiale. Combattre la guerre impérialiste - en particulier dans notre propre pays - c'est faire avancer la révolution mondiale ainsi que la révolution prolétarienne en France.



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Hu Shaocong

Le 17 mars 2011, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont poussé le Conseil de Sécurité de l'ONU à approuver la résolution 1973, permettant aux armées transnationales d'imposer une zone d'exclusion aérienne sur la Libye.
Le 19 mars, les forces transnationales commandées par les Etats-Unis, avec la France en tête, ont commencé à attaquer les forces aériennes libyennes, et le 23, elles ont mis en place une zone d'exclusion aérienne couvrant toutes les régions maritimes libyennes.
Plus tard, elles ont attaqué ses armées terrestres, en fournissant des soutiens aériens à l'opposition.
Bien que les opposants aient repris beaucoup de villes de l'est du pays, Kadhafi et son armée ne sont pas encore battus.
L'issue de la guerre est toujours incertaine. Le 25 mars, les Etats-Unis ont commencé à transférer à l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) le pouvoir de commandement de la mission de patrouille dans la zone d'exclusion aérienne, et de la mission d'embargo des armes en mer.

Cette attaque constitue la troisième opération militaire américaine dans la région du « Grand Moyen-Orient », considérée comme une réaction urgente des Etats-Unis face à un fort changement dans les pays arabes, et une situation troublée en Libye.
Bien qu'ils soient favorables à la guerre, les Etats-Unis préfèrent commander en coulisses, en limitant leur participation.


Sur scène et en coulisses

A l'origine, les Etats-Unis voulaient contraindre Kadhafi à quitter la scène politique en le sanctionnant, et en soutenant ses opposants, une stratégie qui ne porta pas ses fruits.
A partir de la mi-mars, les Etats-Unis ont pensé à changer de stratégie, estimant que sans opération militaire, la zone d'exclusion aérienne ne suffirait pas pour empêcher la contre-offensive de Kadhafi.
Ainsi, en promouvant l'approbation du Conseil de Sécurité de l'ONU sur la création de la zone d'exclusion aérienne, ils ont fixé un projet concret d'opération militaire, et ont entamé les préparatifs.
Après la résolution de l'ONU, les forces multinationales ont laissé 24 heures à Kadhafi. Mais ce dernier n'ayant pas cessé l'attaque contre Benghazi malgré sa déclaration de cessez-le-feu, l'opération militaire commandée par les Etats-Unis, France en tête, a commencé.
La participation des Etats-Unis à l'opération militaire a pour premier objectif d'empêcher la contre-offensive et la reprise du pouvoir par Kadhafi, puis, à terme, de renverser totalement son régime.
Contraints par leur budget militaire et par la situation embarrassante en Afghanistan et en Irak, les Etats-Unis ont cherché une position souple, afin d'avoir toute liberté de manœuvrer lors de la guerre en Libye. C'est pourquoi ils ont préféré commander dans les coulisses, avec une participation limitée.


En ce qui concerne la France, pays initiateur de l'opération militaire, elle souhaite protéger son statut traditionnel et ses intérêts en Afrique du Nord.
En effet, la Libye appartient à l'orbite traditionnelle de la France, et quantité d'intérêts politiques et économiques français y sont liés.
Après sa prise de fonction en 2007, le président Nicolas Sarkozy a lancé la stratégie de « Retour en Afrique » .
En 2008 la France a appelé à la création de l'Union pour la Méditerranée (UPM), ayant l'objet de redresser l'influence de l'Europe et de la France.
La Libye revêt des significations stratégiques importantes pour la France. Du fait que Kadhafi s'oppose à la création de l'UPM, et n'agit pas de concert avec la stratégie française, la France a finalement choisi de soutenir l'opposition après l'éclatement des mouvements contre Kadhafi en 2011.

Estimant avec optimisme que Kadhafi serait rapidement renversé, la France a pris l'initiative de reconnaître l'organisation des opposants : le Conseil national libyen, le considérant comme « le seul mécanisme légal qui représente les peuples libyens » .
Cependant, Kadhafi a résisté non seulement à la protestation, mais a également réprimé fortement les opposants.
Si Kadhafi reprend la main, la France perdra tous ses intérêts dans ce pays. Cette situation pousse la France à employer la force pour renverser Kadhafi.
En outre, la France organisera ses élections présidentielles en 2012.
Le soutien à l'UMP, parti au pouvoir, s'effritant, Nicolas Sarkozy compte sur une victoire militaire pour remonter dans les sondages.

Agir comme d'habitude au mépris des nouvelles circonstances

Cette opération militaire est en fait une réaction classique pour les pays occidentaux participants, dans de nouvelles circonstances.
Au nom de leurs valeurs démocratiques, de leur orbite et de leur hégémonie dans le « Grand Moyen-Orient », et pour leurs intérêts dans cette région, ces pays se sont permis d'employer la force à plusieurs reprises.
Malgré les évolutions de l'époque, les pays occidentaux tels que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, ne saisissent pas les informations exactes des mouvements populaires dans les pays arabes, ni ne comprennent leur vraie signification.

Les mouvements populaires qui ont successivement éclaté cette année dans les pays arabes résultent principalement du désir des peuples arabes pour le changement de système politique, plus de droits démocratiques et plus d'indépendance d'esprit.
Ces aspirations concernent non seulement les affaires intérieures des pays arabes, mais également les affaires régionales.
Les Arabes veulent peser davantage dans les affaires régionales. Ils en appellent au principe démocratique des relations internationales et à l'abandon de l'intervention des forces armées.

Les pays occidentaux continuent à nier que la démocratie dont ils font étalage est une démocratie incomplète. Exigeant que d'autres pays adhèrent aux principes démocratiques, ils ne les respectent jamais dans les relations internationales, car l'hégémonisme et le recours à la force armée sont déjà enracinés dans leur esprit.

Avec le réveil de l'esprit démocratique et le renforcement de l'indépendance politique, les pays arabes s'opposent toujours plus à la loi du plus fort occidentale.
Seuls les anciens pouvoirs despotiques, qui manquent du soutien de l'opinion et d'esprit indépendant, s'appuieront sur le soutien des pays occidentaux et suivront pas à pas l'hégémonie occidentale.
A l'époque actuelle, même si l'Occident soutient un nouveau pouvoir en Libye, celui-ci n'agira plus de concert avec la politique d'hégémonie occidentale.


Influencé par cet esprit du temps, aucun consensus général sur l'intervention militaire en Libye ne s'est dégagé en Occident ou à l'OTAN. Aux Etats-Unis, des démocrates et républicains américains mettent en question l'opération militaire, accusant Barack Obama d'employer la force sans avoir obtenu l'autorisation du Congrès.
En s'abstenant lors du vote de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l'ONU, l'Allemagne a déclaré sa non-participation à l'embargo des armes en Méditerranée contre la Libye mis en place par l'OTAN.
Unique pays musulman membre de l'OTAN, la Turquie s'oppose à l'intervention militaire, arguant que cela dépassait le domaine d'autorisation de la résolution de l'ONU.
En ce qui concerne le transfert du pouvoir de commandement, les avis sont partagés au sein de l'OTAN et de l'Union européenne.

Difficultés pour maintenir l'hégémonie

Apparemment, l'attaque militaire contre la Libye maintient l'ordre du Grand Moyen-Orient et l'hégémonie de l'Occident, et protège dans une certaine mesure les intérêts des pays occidentaux en Libye.
Mais en réalité, l'ordre du Grand Moyen-Orient appuyé sur la domination de l'Occident tremble plus encore.

Au début de sa prise de fonction, le président Barack Obama a présenté un discours à Ankara (capitale de la Turquie) et au Caire (capitale de l'Egypte), exprimant que les Etats-Unis déploieraient des efforts pour améliorer les relations avec les pays musulmans et maintenir la paix, en respectant l'Islam et les peuples musulmans.
Cependant, il déclenche à l'heure actuelle une guerre contre un pays arabe, tout comme son prédécesseur, ce qui a terni son image de garant de la paix et de la réforme, et lui a fait perdre la confiance et la sympathie des peuples arabes.

Outre le conflit et l'instabilité au Moyen-Orient, cette opération militaire contre la Libye engendrera également des problèmes économiques.
D'une part, elle aggravera la situation énergétique internationale, alors que les prix du pétrole atteignent déjà des sommets en raison de la politique monétaire quantitative, et des mouvements populaires régionaux.
Cela accentuera l'inflation critique dans le monde, en particulier dans les pays secoués du Moyen-Orient, ainsi que l'instabilité des situations régionales.
D'autre part, cette opération coûtera cher, obligeant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, qui sont déjà endettés jusqu'au cou, à réfléchir à un resserrement fiscal.
Si le conflit en Libye ne connaît pas d'issue rapide, le redressement économique occidental en pâtira.

Après la Seconde Guerre mondiale, les pays occidentaux ont construit leur hégémonie au Moyen-Orient pour protéger la sécurité de l'Israël et s'emparer des bénéfices pétroliers, à travers leur puissance économique et militaire et l'appui de pays alliés comme Israël, l'Egypte, l'Arabie Saoudite, la Jordanie et la Turquie.

Depuis le 21e siècle, avec le développement de la globalisation et de la multipolarisation, la situation intérieure des pays occidentaux et le Grand Moyen-Orient change progressivement.
Suite aux attaques terroristes contre les Etats-Unis le 11 septembre 2001, l'Occident a déclenché la guerre contre l'Afghanistan et contre l'Irak, et a lancé le « Projet du Grand Moyen-Orient » , avec pour objectifs la réforme du Moyen-Orient et le maintien de son hégémonie.
Cependant, les deux guerres s'éternisent, traduisant l'impuissance occidentale au Moyen-Orient.

Ces dernières années, avec le développement de l'économie nationale et de la réforme démocratique, la Turquie, un des amis alliés traditionnels de l'Occident, qui adopte une politique extérieure de plus en plus indépendante, ne s'entend plus avec l'Occident sur les questions de l'Iran, des relations avec Israël, etc…

Après la crise financière en 2008, les puissances de certains pays occidentaux se sont affaiblies de manière flagrante, et l'augmentation considérable du déficit fiscal a grandement limité leur intervention au Moyen-Orient. En 2011, à la suite de l'éclatement des mouvements populaires dans la région arabe, et du départ de l'important ami allié de l'Occident, Hosni Moubarak, les pays alliés traditionnels de l'Occident tels que l'Arabie Saoudite et la Jordanie affrontent de fortes pressions de réforme, ce qui ébranle encore un peu plus l'hégémonie occidentale au Moyen-Orient.

Ainsi, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France se lancent aveuglément dans une bataille contre la Libye, avec l'intention de protéger leur hégémonie en grand danger.
Cependant, l'Occident a déjà connu de nombreux changement après la crise financière, dont l'affaiblissement des puissances et l'affrontement de divers risques, entre autres.
Cette opération militaire très risquée pourrait coûter cher à l'Occident.

* L'auteur est chercheur adjoint à l'institut d'études internationales de Chine.

Beijing Information



Edité le 20-04-2011 à 18:54:11 par Xuan


Xuan
   Posté le 29-04-2011 à 11:18:54   

William et Kate : quelques images du mariage princier




Druze
   Posté le 30-04-2011 à 11:09:17   

Qu'est ce que ce sera le jour du divorce !!!!
Xuan
   Posté le 02-05-2011 à 18:53:00   

Ci-dessous un nouvel article du Petit Blanquiste publié le 29/04/2011.
Il attire l'attention sur la campagne médiatique forcenée, véritable propagande de guerre, qui accompagne et justifie l'agression armée et le déni de toutes les règles internationales.

Dans ce concert de mensonges, on n'aura pas manqué de relever le mot d'ordre de la CGT pour le premier mai : "soutien aux révolutions arabes" .
Ce mot d'ordre ne mouille personne et évite surtout de s'opposer à l'Union Sacrée autour de notre impérialisme.
Se faire passer ainsi pour un anti-impérialiste et un "ami" des peuples arabes ne mange pas de pain.
Mais le plus scandaleux c'est que de prétendues organisations "de gauche" ou de la "gauche de la gauche" manifestent autant de lâcheté et de chauvinisme.




LIBYE : LES MOTS DE LA PROPAGANDE


RIPOSTE - Caractérise par principe des opérations militaires défensives. Les gouvernements des Etats-Unis, de la France ou de la Grande-Bretagne n’ont jamais osé prétendre que leur opération militaire en Libye pouvaient être considérée comme une « riposte » tant il est difficile de considérer que leurs pays aient été agressés par les forces du colonel Kadhafi. Pourtant, certains journalistes ont franchi le pas.



ALLIES - Désigne les États engagés dans la guerre en Libye. Lors de l’invasion de l’Irak, les forces américano-britanniques avaient, elles aussi, bénéficié de cette appellation.


Le Figaro, 24 mars

Ce mot a une connotation positive qui renvoie à la Seconde guerre mondiale quand « les alliés » désignaient la coalition en guerre contre les puissances fascistes. C’est sans doute pourquoi il est utilisé abondamment en faveur des multiples agressions occidentales.

COMMUNAUTE INTERNATIONALE - Peut aussi bien faire référence aux membres du Conseil de Sécurité qui ont adopté la résolution visant la Libye qu’à ceux qui, en s’abstenant, l’ont réprouvée : Russie, Chine, Inde, Brésil, Allemagne...


Marianne, 19 mars


FRAPPES - Désigne les lancements de missiles, de bombes ou de tous autres projectiles effectués par les avions « alliés ». Quant aux forces armées du colonel Kadhafi, elles ne « frappent » pas : elles « pilonnent ».


L'Alsace, 19 mars



Le Figaro, 19 mars


CIBLEES - Qualifie dorénavant les « frappes » occidentales, l’expression « frappes chirurgicales » - censée s'appliquer aux bombardements américains sur l’Irak - ayant perdu de sa crédibilité après la diffusion d'images montrant les victimes affreusement déchiquetées. L’utilisation du qualificatif « ciblé » a l'avantage de relativiser le caractère toujours meurtrier d’un bombardement quel qu'il soit.


Site de France 24, 14 avril


DOMMAGES COLLATERAUX - Avec « bavures » , cette expression désigne les victimes civiles des « frappes » occidentales, laissant ainsi entendre que si « nos » guerres font des victimes c’est toujours par accident. La plupart des journalistes utilisent cet euphémisme sans guillemet.
Quant aux « forces ennemies » , elles ne font jamais de « dommages collatéraux » , elles « prennent délibérément pour cible des civils désarmés » .


Site de Europe 1, 21 mars


KADHAFISTE - Désigne les partisans du colonel Kadhafi, parfois appelés aussi de « pro-Kadhafi ». Quoiqu'on pense des uns et des autres, il reste que les combats terrestres en Libye opposent avant tout l'armée régulière libyenne à des insurgés.
On ne voit pas, même si on est en désaccord avec sa présence et son action en Afghanistan, pourquoi on qualifierait l'armée française de « sarkoziste » ou de « pro-Sarkozy ».


Le Monde, 18 avril


NOS SOLDATS, NOS AVIONS , etc. - Désignent les forces engagées par l’État français dans la guerre qui ne dit pas son nom. Ces expressions sont destinées à susciter l’identification du lecteur avec ces forces.


Le Figaro, 19 mars


PROPAGANDE - Désigne exclusivement les interventions du colonel Kadhafi et les informations et images diffusées par ses partisans. Ce mot ne s’applique jamais aux prises de position des gouvernements occidentaux impliqués dans l’offensive militaire en Libye, ni aux informations et images diffusées par nos médias.


Le Point, 20 mars



Dans son roman 1984, Georges Orwell avait inventé la « novlangue », une manipulation de la langue qui rendait impossible l’expression d’idées subversives ainsi que toute critique de l’Etat. Nous en sommes presque là.

JPD


Source : Cet article est largement inspiré d'un travail de Julien Salingue présenté sur le site de ACRIMED sous le titre : Lexique médiatique de la guerre en Libye(http://www.acrimed.org/article3561.html)
Xuan
   Posté le 12-05-2011 à 23:06:30   

LIBYE : LES CRIMES CONTRE L'HUMANITE DE L'OTAN SE POURSUIVENT



Les crimes contre l’humanité de l’OTAN se poursuivent en Libye

10 mai 2011
Tripoli (LVO) : L’OTAN, a bombardé, pour la deuxième fois, les bâtiments de la Cour suprême, le Bureau du Procureur général, les institutions civiles de Défense des Droits de l’Homme, des Femmes et des enfants ainsi que le centre de réhabilitation des sourds et muets de la ville de Tripoli.

Le porte-parole militaire a annoncé que l’alliance des Croisés a commis une nouvelle agression criminelle au cours du milieu de na nuit dernière en bombardant des sites civils du centre de la ville de Tripoli.

L’OTAN s’en est pris à des installations et équipements civiles des services de Défense des Droits de l’Homme… Le porte-parole militaire a déclaré que cette agression Croisé a ciblé une nouvelle fois, les bâtiments de la Cour suprême, le Bureau du Procureur général et les institutions civiles de protection des droits de l’homme, des femmes et des enfants, ainsi que le centre de réhabilitation des sourds et muets de la ville de Tripoli ….

Le porte-parole a ajouté que c’est la deuxième fois, la nuit dernière, que l’OTAN prend pour cible ces bâtiments et ces bureaux. L’OTAN a déjà bombardé ces bâtiments le 30 avril dernier au mépris de la conscience du Monde, et ces attaques montrent les violation flagrante de toutes les chartes et traités des conventions internationales visant à protéger les institutions judiciaires ainsi que la protection des mères, des enfants et des handicapés.

Hassan Alliby


Source : http://www.stcom.net

Publié par Jean Claude à l'adresse 11:57

Publié par Jacques Tourtaux
Xuan
   Posté le 12-05-2011 à 23:21:10   

Libye : La rapine du siècle : l’assaut des « volontaires » sur les fonds souverains libyens.




L’objectif de la guerre en Libye n’est pas seulement le pétrole, dont les réserves (estimées à 60 milliards de barils) sont les plus grosses d’Afrique et les coûts d’extraction parmi les plus bas du monde, ni le gaz naturel dont les réserves sont estimées à environ 1.500 milliards de m3. Dans le viseur des « volontaires » de l’opération « Protecteur unifié » il y a aussi les fonds souverains, les capitaux que l’Etat libyen a investi à l’étranger.
Les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (Lia) sont estimés à environ 70 milliards de dollars, qui grimpent à plus de 150 si l’on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale et d’autres organismes. Et ils pourraient être plus importants encore. Même s’ils sont inférieurs à ceux de l’Arabie saoudite ou du Koweït, les fonds souverains libyens se sont caractérisés par leur croissance rapide. Quand la Lia a été constituée en 2006, elle disposait de 40 milliards de dollars. En cinq années à peine, elle a effectué des investissements dans plus de cent sociétés nord-africaines, asiatiques, européennes, nord-américaines et sud-américaines : holding, banques, immobilier, industrie, compagnies pétrolières et autres.

En Italie les principaux investissements libyens sont ceux effectués dans UniCredit Banca (dont Lia et la Banque centrale libyenne possèdent 7,5%), dans Finmeccanica (2%) et Eni (1%) : ces investissements et d’autres (dont 7,5% au Juventus Football Club) ont une signification plus politique qu’économique (ils se montent à environ 4 milliards de dollars).
La Libye, après que Washington l’ait effacée de sa liste de proscription des« Etats voyous », a essayé de se refaire une place à un niveau international en misant sur la « diplomatie des fonds souverains ». Quand les Etats-Unis et l’Union européenne ont révoqué leur embargo de 2004 et les grandes compagnies pétrolières sont revenues dans le pays, Tripoli a pu disposer d’un surplus commercial d’environ 30 milliards de dollars annuels qu’il a destiné en grande partie aux investissements étrangers. La gestion des fonds souverains a cependant créé un nouveau mécanisme de pouvoir et corruption, aux mains de ministres et hauts fonctionnaires, qui a probablement échappé au contrôle de Kadhafi lui-même : confirmé par le fait qu’en 2009, ce dernier a proposé que les 30 milliards de dividendes pétroliers allassent « directement au peuple libyen ». Ceci a accentué les fractures à l’intérieur du gouvernement libyen.
C’est sur ces fractures que se sont appuyés les cercles dominants étasuniens et européens qui, avant d’attaquer militairement la Libye pour mettre la main sur sa richesse énergétique, se sont appropriés les fonds souverains libyens.
Cette opération a été favorisée par le représentant même de la Libyan Investment Authority, Mohamed Layas : comme le révèle un câblogramme exfiltré à travers Wikileaks, le 20 janvier Layas a informé l’ambassadeur étasunien à Tripoli que la Lia avait déposé 32 milliards de dollars dans des banques étasuniennes. Cinq semaines plus tard, le 28 février, le Trésor étasunien les a « gelés ». Selon les déclarations officielles, c’est « la plus grosse somme d’argent jamais bloquée aux Etats-Unis », que Washington garde « en dépôt pour l’avenir de la Libye ».
Elle servira en réalité pour une injection de capitaux dans l’économie étasunienne toujours plus endettée. Quelques jours plus tard, l’Union européenne a « gelé » environ 45 milliards d’euros de fonds libyens.
L’assaut sur les fonds libyens aura un impact particulièrement fort en Afrique. Ici, la Libyan Arab African Investment Company a effectué des investissements dans plus de 25 pays, dont 22 en Afrique sub-saharienne, en programmant de les augmenter dans les cinq prochaines années, surtout dans les secteurs minier, manufacturier, touristique et dans celui des télécommunications. Les investissements libyens ont été décisifs dans la réalisation du premier satellite de télécommunications de la Rascom (Regional African Satellite Communications Organization) qui, mis en orbite en août 2010, permet aux pays africains de commencer à se rendre indépendants des réseaux satellitaires étasuniens et européens, en réalisant ainsi une économie annuelle de centaines de millions de dollars.
Plus importants encore ont été les investissements libyens dans la réalisation des trois organismes financiers lancés par l’Union africaine : la Banque africaine d’investissement, dont le siège est à Tripoli ; le Fond monétaire africain, siége à Yaoundé (Cameroun) ; la Banque centrale africaine, siège à Abuja (Nigeria). Le développement de ces organismes permettrait aux pays africains d’échapper au contrôle de la Banque mondiale et du Fond monétaire international, tous deux instruments de domination néo-coloniale, et marquerait la fin du franc Cfa, la monnaie que sont obligés d’utiliser 14 pays, ex-coloniesfrançaises.
Le gel des fonds libyens assène un coup très dur à tout le projet.
Les armes utilisées par les « volontaires » ne sont pas seulement celles de l’opération « Protecteur unifié ».
Manlio Dinucci



Edition de vendredi 22 avril 2011 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20110422/manip2pg/09/manip2pz/301857/
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Finimore
   Posté le 19-05-2011 à 06:32:26   

Déclaration commune de 60 partis communistes et ouvriers contre l’agression impérialiste en Libye

Les assassins impérialistes menés par les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’OTAN dans son ensemble, et cela avec le consentement de l’ONU, ont lancé une nouvelle guerre impérialiste. Cette fois en Libye.

Leurs prétextes prétendument humanitaires sont tout à fait mensongers ! Ils jettent de la poudre aux yeux des peuples ! Leur véritable objectif, ce sont les hydrocarbures en Libye.
Nous, partis communistes et ouvriers, condamnons l’intervention militaire impérialiste. Le peuple de Libye doit déterminer lui-même son avenir, sans interventions impérialistes étrangères.
Nous appelons les peuples à réagir et à exiger l’arrêt immédiat des bombardements et de l’intervention impérialiste !
1. Parti algérien pour la démocratie et le socialisme, PADS
2. Parti communiste d’Arménie
3. Parti communiste d'Australie
4. Parti communiste d’Azerbaidjan
5. Parti communiste du Bangladesh
6. Parti du travail du Bangladesh
7. Parti du travail de Belgique
8. Parti communiste de Biélorussie
9. Parti communiste brésilien
10. Parti communiste du Brésil
11. Parti communiste de Grande-Bretagne
12. Nouveau parti communiste de Grande-Bretagne
13. Party des communistes bulgares
14. Parti communiste du Canada
15. Parti communiste du Chili
16. Parti ouvrier socialiste de Croatie
17. Parti communiste de Bohême-Moravie
18. Parti communiste de Danemark
19. Parti communiste au Danemark
20. Parti communiste d'Estonie
21. Parti communiste de Finlande
22. Parti communiste unifié de Géorgie
23. Parti communiste allemand
24. Parti ouvrier communiste Hongrois
25. Parti communiste de Grèce
26. Parti communiste d’Inde
27. Parti communiste d’Inde [Marxiste]
28. Parti Tudeh d'Iran
29. Parti communiste d’Irlande
30. Parti du travail d'Irlande
31. Parti des communistes italiens
32. Parti de la refondation communiste (Italie)
33. Parti communiste du Kazakhstan
34. Parti socialiste de Lettonie
35. Parti communiste libanais
36. Parti communiste du Luxembourg
37. Parti communiste de Malte
38. Parti communiste du Mexique
39. Parti populaire socialiste du Mexique
40. Nouveau parti communiste des Pays-Bas
41. Parti communiste de Norvège
42. Parti communiste du Pakistan
43. Parti communiste de Pologne
44. Parti communiste du Portugal
45. Parti communiste de la Fédération de Russie
46. Parti communiste ouvrier de Russie – Parti des communistes révolutionnaires
47. UCP- CPSU
48. Parti communiste d’Union soviétique
49. Nouveau parti communiste de Yougoslavie
50. Parti des communistes de Serbie
51. Parti communiste de Slovaquie
52. Parti communiste des peuples d’Espagne
53. Parti communiste du Sri-Lanka
54. Parti communiste syrien
55. Parti communiste de Suède
56. Parti communiste de Turquie
57. Parti du travail de Turquie
58. Parti communiste d’Ukraine
59. Union des communistes d'Ukraine
60. Parti communiste du Vénézuela
Xuan
   Posté le 02-06-2011 à 23:58:17   

Sous le titre « Adieu à la gauche européenne ? », le Petit Blanquiste rapporte la position anti impérialiste et l’exigence de l’arrêt de la guerre en Libye exprimés lors de la XVIIème édition du Forum de São Paulo réunissant 640 représentants de 48 partis et organisations politiques de gauche d’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que 33 invités de 29 partis d’Afrique, d’Asie et d’Europe.

Le blog souligne à ce sujet la définitive « trahison de la gauche européenne » sur la question de la Libye.
Xuan
   Posté le 16-06-2011 à 18:47:56   

La Chine et la Russie s’opposent aux ingérences étrangères dans les pays arabes



Le Président chinois Hu Jintao est en visite d’Etat aujourd’hui à Moscou où il a été reçu par le président Dmitri Medvedev.

Selon Euronews : «Tous deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, Moscou et Pékin disent regretter de ne pas avoir opposé leur véto à une intervention de l’Otan en Libye. Ils ont appelé à un cessez-le-feu rapide et à un règlement de la crise libyenne par des moyens pacifiques et diplomatiques.
Pékin comme Moscou sont fermement opposés à l’adoption d’une résolution contre le régime syrien. Ils ont d’ailleurs boycotté la réunion d’experts du Conseil de sécurité sur la question le week-end dernier »
.



MOSCOU, 16 juin - RIA Novosti :

La Russie et la Chine se déclarent préoccupées par la situation en Libye et insistent sur la nécessité d'un cessez-le-feu permanent.
"Afin d'éviter une nouvelle escalade de la violence en Libye, il est nécessaire de garantir le strict respect des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU et d'empêcher leur interprétation arbitraire" , lit-on dans un communiqué signé par les présidents russe et chinois, Dmitri Medvedev et Hu Jintao, au terme de leurs pourparlers jeudi au Kremlin.
"Il est important de parvenir à un cessez-le-feu en Libye et de résoudre la crise par des moyens politiques et diplomatiques" , indique le communiqué.
Moscou et Pékin jugent également nécessaire de régler la situation au Proche-Orient et en Afrique du Nord par le biais d'un large dialogue national en vue de rétablir la stabilité, et plaident pour des réformes démocratiques et économiques dans les pays des deux régions.



Simultanément, l'Union Africaine a appelé à un arrêt des hostilités :

Libye : l'UA demande un arrêt immédiat des hostilités

Le Comité ad hoc de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye s'est dit préoccupé par "la poursuite des violences et des pertes de vie des civils" dans ce pays de l'Afrique du nord, appelant à instaurer immédiatement un cessez-le-feu.

"Nous appelons toutes les parties à arrrêter les hostilités et à insaurer immédiatement un cessez-le-feu vérifiable pour rendre possibles les discussions politiques en vue d'une solution politique à cette crise" , a déclaré le ministre sud-africain des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane.

Elle a tenu ces propos à l'issue d'une réunion du Comité tenue immédiatement après un exposé fait par l'UA sur la crise libyenne au Conseil de sécurité de l'ONU.
"L'ONU doit continuer à jouer le rôle central pour résoudre tout conflit", a-t-elle souligné.
"Nous sommes ici (...) pour rappeler au Conseil de sécurité que c'est votre rôle"
, a dit la ministre sud-africaine.


Source: xinhua le 16 juin



Commentaire du site libanais Al-Manar :

Moscou et Pékin opposés à toute ingérence dans le monde arabe

Moscou et Pékin ont exprimé leur hostilité à toute ingérence étrangère dans les crises dans les pays arabes, au moment où les Occidentaux cherchent leur soutien sur la Syrie, selon un communiqué signé jeudi lors de la visite en Russie du président chinois Hu Jintao.

"La communauté internationale peut apporter une aide constructive pour ne pas laisser la situation se détériorer, mais aucune force étrangère ne doit s'ingérer dans les affaires intérieures des pays de la région" , lit-on dans la déclaration signée par le président russe, Dmitri Medvedev et M. Hu.

"Les parties appellent au règlement des conflits par des moyens pacifiques" , rappellent la Chine et la Russie dans cette déclaration.

La Russie et la Chine ont boycotté les discussions au niveau des experts du Conseil de sécurité de l'ONU du week-end au sujet d'un projet de résolution contre la Syrie.

Tous deux membres permanents du Conseil de sécurité, ces deux pays s'opposent vigoureusement à l'adoption d'une résolution dirigée contre le régime du président Bachar al-Assad.

Concernant la Libye, "le plus important est d'obtenir un cessez-le-feu rapide et le règlement du problème libyen par des moyens politiques et diplomatiques" , soulignent encore Pékin et Moscou.
La Russie et la Chine "ont l'intention de continuer de concourir à la réalisation de ces objectifs par des efforts conjoints au Conseil de sécurité de l'ONU, en soutien aux initiatives de l'Union africaine" .

"Pour éviter la poursuite de l'escalade de la violence, il est indispensable d'assurer un respect strict des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, de ne pas permettre leur interprétation arbitraire et l'élargissement de leur mise en oeuvre" , déclarent la Russie et la Chine.

Les deux pays s'étaient tous deux abstenus d'opposer leur veto en février au Conseil de sécurité à la résolution 1973 qui a donné lieu à l'intervention occidentale, mais en ont ensuite dénoncé l'interprétation par l'Otan.

Un émissaire du président russe, Mikhaïl Marguelov, se trouvait jeudi à Tripoli après s'être rendu dans le fief de l'opposition à Benghazi, dans le cadre d'une mission de médiation tentée par la Russie dans cette crise.


Rappelons qu'à cette occasion les médias français avaient titré "La Russie lâche Khadafi !"


Edité le 18-06-2011 à 20:44:29 par Xuan


Xuan
   Posté le 20-06-2011 à 21:20:54   

La Chine exhorte les parties libyennes à considérer la feuille de route de l'Union africaine pour résoudre la crise


La Chine a appelé mardi les parties concernées en Libye à accorder la priorité aux intérêts du pays et de son peuple et à considérer activement la feuille de route de l'Union africaine (UA) pour résoudre la crise dans ce pays d'Afrique du Nord.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hong Lei a déclaré lors d'une conférence de presse que la Chine exhortait toutes les parties en Libye à atteindre un cessez-feu et à résoudre la crise par des moyens politiques, ajoutant que la Chine était prête à travailler avec la communauté internationale pour chercher une solution politique.

"L'avenir de la Libye devrait être décidé par son propre peuple, et la Chine respecte le choix du peuple libyen" , a indiqué M. Hong.

Il a aussi révélé que le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelaâti Obeïdi se rendrait en Chine de mardi à jeudi en tant qu'envoyé spécial du gouvernement libyen.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi rencontrera M. Obeïdi afin de discuter d'une solution politique à la crise, a ajouté le porte-parole chinois.
Source: xinhua le 08/06/2011
Xuan
   Posté le 21-06-2011 à 00:02:35   

Après quatre mois de déni, l'OTAN admet avoir tué des civils en Libye :

Libye : l'OTAN reconnaît avoir tué des civils par "erreur" à Tripoli


BRUXELLES, 19 juin (Xinhua) -- L'OTAN a déclaré dimanche que des civils libyens avaient été tués par erreur au cours d'une frappe à Tripoli menée dans la nuit de samedi à dimanche.

"Un site militaire de missiles était la cible prévue de frappes aériennes à Tripoli la nuit dernière. Toute fois, il s'avère qu' une arme n'a pas frappé la cible prévue et qu'il peut y avoir eu une erreur dans le système qui aurait fait un certain nombre de victimes civiles" , a indiqué l'OTAN dans un communiqué diffusé dans la soirée.

"L'OTAN regrette la perte de vies de civils innocents" , a affirmé dans le communiqué le général Charles Bouchard, commandant de la mission de l'OTAN en Libye.

"Bien que nous devions encore déterminer les détails de cet événement, les indications montrent que la défaillance du système d'armes aurait causé cet incident" , a-t-il ajouté.

C'est la première fois que l'OTAN reconnaît que son intervention militaire en Libye a causé des pertes de vies parmi les civils.

Le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelati Obeidi a déclaré plus tôt dans la journée qu'une frappe menée par l'OTAN avait touché un bâtiment civil à Tripoli, tuant neuf habitants et en blessant 18 autres.
Xuan
   Posté le 22-06-2011 à 15:35:51   

Afrik.com souligne les contradictions de l'OTAN et son affaiblissement politique.


Libye : la crédibilité de l’OTAN se fissure
L’Alliance Atlantique accusée de tuer des civils



MARDI 21 JUIN 2011 / PAR MICHELLE NOUGOUM


Erreurs, reculades, dissensions... Autant d’éléments qui, accumulés, contribuent à faire désormais de l’OTAN une cible médiatique. L’Alliance Atlantique a perdu un drone-hélicoptère ce mardi au-dessus de la Libye. Lundi, elle reconnaissait, après l’avoir nié, qu’elle avait mené un raid aérien à Sorman, à l’ouest de Tripoli. L’organisation a déjà reconnu dimanche « deux bavures » en l’espace de 24 heures. Sa crédibilité sur le terrain et sa légitimité juridique sont remises en cause. Tout comme, en son sein, les frais engagés par l’opération militaire.


L’OTAN risque de perdre la guerre d’opinion face à Mouammar Kadhafi, a estimé lundi le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini. L’Alliance Atlantique a admis, après l’avoir nié, avoir mené un raid à Sorman, à l’ouest de Tripoli. Elle a déclaré avoir ciblé un centre de commandement et de contrôle pro-Kadhafi sans être en mesure de confirmer la mort de civils. Les autorités libyennes avaient affirmé plus tôt qu’une frappe de la coalition internationale avait provoqué la mort de 15 personnes dont trois enfants. Des journalistes sur place auraient constaté que plusieurs bâtiments ont été détruits. Conduit à l’hôpital de Sabratha, à une dizaine de kilomètres de Sorman, l’un deux aurait vu neuf corps entiers, dont celui de deux enfants, et des morceaux d’autres cadavres, dont celui d’une enfant, rapporte Le Monde. Présent sur les lieux, le porte-parole du régime libyen, Moussa Ibrahim, a dénoncé « un acte terroriste et lâche, qui ne peut être justifié ». Un responsable de l’organisation militaire avait plus tôt fermement rejeté l’accusation sous couvert d’anonymat.

La légitimité de l’OTAN remise en cause

« L’OTAN met en péril sa crédibilité : nous ne pouvons pas prendre le risque de tuer des civils », a ajouté le diplomate italien à des journalistes au Luxembourg. « On ne peut pas continuer à avoir autant de défauts dans notre façon de communiquer avec le public, à ne pas être à la hauteur de la propagande quotidienne de Kadhafi », a estimé le chef de la diplomatie italienne. L’OTAN a déjà reconnu deux bavures en l’espace de 24 heures ce week-end. Dimanche, l’Alliance a admis qu’une frappe nocturne sur la capitale libyenne a fait neuf morts dont cinq de la même famille et dix-huit blessés. L’OTAN, qui a regretté « la perte de vies de civils innocents », a expliqué qu’elle visait « un site militaire de missiles », mais qu’« une erreur dans le système […] peut avoir fait un certain nombre de victimes civiles ». 24 heures auparavant, l’Alliance reconnaissait avoir accidentellement frappé une colonne de véhicules des forces rebelles dans la région de Brega (est) le 16 juin. Et, dernier couac technique en date : ce mardi, un drone-hélicoptère américain de l’OTAN a été perdu. L’un des responsables de l’organisation a indiqué qu’il a pu avoir été abattu ou victime d’un incident mécanique ou d’une défaillance des systèmes de communication. Mais il a démenti qu’un de ses hélicoptères d’attaque ait été abattu, comme l’a affirmé plus tôt la télévision libyenne.


Sur le plan juridique, c’est la légitimité de l’opération militaire de l’OTAN qui est remise en cause. Barack Obama est sommé de rendre des comptes sur l’intervention alliée en Libye. Le représentant démocrate Dennis Kucinich a déposé une mesure visant à retirer les fonds nécessaires à la poursuite des opérations. Il est reproché au président américain de s’être engagé en Libye sans l’autorisation du Congrès. Selon les détracteurs de l’intervention, le président américain viole la loi 1973 sur les pouvoirs de la guerre. D’après le texte, une guerre menée sans l’autorisation du Congrès ne peut excéder 60 jours. Or l’opération en Libye a débuté il y a trois mois. D’autre part, les Etats-Unis, qui sont aussi engagés depuis 10 ans dans la guerre en Afghanistan, peinent de plus en plus à assurer 75% des dépenses de l’OTAN. En France également, un vote à l’Assemblée nationale décidera le 12 juillet si le pays poursuivra son engagement au delà de quatre mois comme le prévoit la constitution. La guerre en Libye a déjà coûté près de 87 millions d’euros à Paris, a indiqué lundi le général Pontiès, porte-parole adjoint du ministère de la Défense.


Et les opinions publiques occidentales sont hostiles à l’idée d’un renforcement de l’action de l’Alliance en Libye, en particulier au sol, en dépit de son ralentissement après plus de trois mois d’opérations. Une enquête effectuée par le cabinet Harris en Europe et aux Etats-Unis pour le compte du quotidien britannique Financial Times, qui l’a publiée ce mardi, montre que plus que 50% des citoyens allemands, américains, britanniques, espagnols, français et italiens « s’opposent clairement » à une action à même d’accélérer la mission de la coalition internationale en Libye. Selon le sondage, 48% des Britanniques, 51% des Français et 56% des Américains sont contre le déploiement de forces de terre en Libye.

Si la légitimité de l’OTAN en Libye semble s’éroder, celle du Conseil National de Transition (CNT), organe politique de la rébellion, est, elle, de plus en plus reconnue. Mais si l’OTAN venait à se retirer, qu’adviendrait-il des rebelles ?
Xuan
   Posté le 02-07-2011 à 21:32:31   

L'impérialisme français s'embourbe et poursuit ses exactions en Libye


La Chine et la Russie se sont élevées contre la livraison d’armes aux rebelles libyens par la France.
Sergueï Lavrov déclarait le 30 juin « Si cette information se confirme, on pourra parler d'une violation grossière de la résolution 1970 du Conseil de sécurité de l'Onu » .

Selon Ria Novotsi :
« La fourniture d'armes françaises à la rébellion libyenne a provoqué une vive protestation de la part de l'Union africaine (UA). Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a estimé mercredi que les actions de la France pouvaient placer la Libye dans une situation similaire à celle de la Somalie, qui a cessé d'exister en tant qu'Etat unifié depuis la chute du régime dictatorial de Mohamed Siad Barre en 1991. »

Le site Palestine solidarité animé par le réseau Voltaire :

« Par ailleurs, des commandos français du Commandement des Opérations Spéciales ont été déployés au sol afin de marquer les cibles à bombarder. La France nie disposer de troupes au sol, hormis des instructeurs pour encadrer les forces rebelles, mais il est impossible de procéder à des bombardements ciblés sans balisage au sol préalable ».

Clairement la bourgeoisie française se précipite afin de boucler l’affaire libyenne avant les élections de 2012, mais rien n’est moins sûr.

"Le fait que les Français fournissent des armes aux rebelles est le signe de problèmes intérieurs, car Sarkozy - comme Obama - tient à voir cette guerre s'achever au plus tôt" , dit Daniel Keohane, de l'Institut d'études de sécurité de l'UE.
"Obama et Sarkozy entreront en campagne électorale à la fin de l'année en espérant bien en avoir fini avec cette affaire. Il me semble que des considérations de politique intérieure mènent la danse autant que les actes sur le terrain."

Après que l’Italie ait proposé un cessez-le-feu, le résultat le plus immédiat est l’isolement croissant de Sarkozy.

Nulle surprise de voir ce massacreur* et bouffon de l’impérialisme français se faire rincer sur le Rocher, en compagnie des parasites couronnés de la planète et de leurs perruches.

* Lire « le massacre de Sorman ».
Xuan
   Posté le 08-07-2011 à 23:20:41   

Plus d'un millier de civils tués



Dans une Lettre ouverte aux députés et aux sénateurs qui vont débattre de l’intervention militaire française contre la Libye, publiée sur Afrique Asie.fr, le journaliste Gilles Munier dénonce les motifs et les conséquences de la guerre d'agression perpétrée en Libye et appelle les parlementaires à ne pas en voter la poursuite le 12 juillet.

J'en cite un extrait :

Plus d’un millier de civils tués

L’intervention militaire en Libye - le tiers des frappes est effectué par des avions français - n’a rien « d’humanitaire ». Le bombardement d’un pays étranger, quel qu’il soit, est un acte de guerre. Plus d’un millier de civils a été tué, trois fois plus sont gravement blessés. D’autres, en plus grand nombre, mourront de cancers dans les années à venir, car les têtes des missiles ou leurs ailerons sont en uranium appauvri. Dans Tripoli, des affiches traitent Nicolas Sarkozy … de « tueur d’enfants ».

J’ai visité un hôpital et vu des civils – et bien sûr des enfants - blessés par les« bombes intelligentes » de l’OTAN. J’ai posé quelques questions à une fillette de 12 ans, traumatisée par le fracas du missile qui a détruit le siège du Comité anti- corruption, situé près de chez elle. Son père, éploré, m’a raconté que sa fille n’avait pas supporté les dernières explosions. Terrifiée par le bombardement massif du 7 juin, elle avait avalé des médicaments prescrits pour sa mère. Malgré un lavage d’estomac, ses membres inférieurs sont paralysés.

Je m’étais rendu dans son quartier la veille et avais vu les dégâts causés aux deux immeubles détruits et à leur voisinage. Le gardien des ruines du Comité anti- corruption et les habitants des alentours m’ont dit que le tir du missile avait pour but de réduire en cendres les dossiers d’un certain nombre de membres du CNT de Benghazi, impliqués dans des scandales.
Xuan
   Posté le 13-07-2011 à 23:13:08   

Echec politique


Thierry Meyssan signe deux articles sur les conséquences de la guerre en Libye et sur l’échec politique de l’OTAN :


"La guerre contre la Libye est une catastrophe économique pour l’Afrique et pour l’Europe"


« L’un des mobiles de la guerre contre la Libye est de stopper le développement du continent noir, de permettre l’installation de la base militaire de l’US Africom en Cyrénaique, et de débuter l’exploitation coloniale de l’Afrique au profit des États-Unis. Pour comprendre ces enjeux cachés, le Réseau Voltaire à interrogé Mohammed Siala, ministre de la Coopération et administrateur du fonds souverain libyen. »


« l’Otan face à l’ingratitude des Libyens »


« Le retrait italien et les déclarations du ministre français de la Défense ne sont pas surprenantes. Malgré sa puissance de feu sans équivalent dans l’Histoire, l’armada de l’OTAN a perdu cette guerre. Non pas bien sûr au plan militaire, mais parce qu’elle a oublié que « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens » et qu’elle s’est trompée politiquement. Les hurlements de Washington, qui a réprimandé le ministre français et refuse de perdre la face, n’y changeront rien. »
Xuan
   Posté le 14-07-2011 à 13:24:06   

L’isolement des USA va croissant * dans le monde arabe


Ria Novotsi titre : « Syrie: la Ligue arabe condamne les déclarations de Washington »

DAMAS, 13 juillet - RIA Novosti
Les déclarations de Washington selon lesquelles le président syrien Bachar el-Assad aurait perdu sa légitimité sont inacceptables, a indiqué mercredi à Damas le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi.

"Personne ne peut dire que le président de tel ou tel pays arabe a perdu sa légitimité" , a déclaré le responsable à l'issue d'une rencontre avec le chef de l'État syrien.
Selon M.al-Arabi, seul le peuple a le droit de décider de la légitimité de son leader.
En outre, le responsable a salué les réformes en profondeur initiées par les autorités syriennes.
Dans une interview accordée la veille à la chaîne CBS, le président Barack Obama avait déclaré que le leader syrien "perdait sa légitimité aux yeux de son peuple" .
"Il a manqué à plusieurs reprises l'occasion de proposer un programme de véritables réformes" , a ajouté le locataire de la Maison Blanche, étayant ainsi la position de sa secrétaire d'Etat persuadée que "le président syrien avait perdu sa légitimité" .

Depuis le 15 mars, le régime syrien fait face à une contestation populaire sans précédent. Pour calmer le mécontentement populaire, le président Bachar el-Assad a levé l'état d'urgence, en vigueur depuis 1963, et a annoncé des réformes économiques et politiques. Malgré ces mesures, la révolte populaire prend de l'ampleur.

Par Matthieu Rusling



Et Xinhua annonce « La popularité d'Obama plonge dans certains pays arabes (sondage) »

WASHINGTON, 13 juillet (Xinhua) -- La popularité du président américain Barack Obama a chuté en flèche dans nombre de pays arabes, indique un sondage publié mercredi par l'Institut arabo-américain à Washington.

Déçus sont ceux qui tablaient sur une amélioration des relations américano-arabes avec l'élection de M. Obama. Actuellement, le taux de soutien de M. Obama à travers le monde arabe se situe à 10% ou moins, selon le sondage mené au Maroc, en l'Egypte, au Liban, en Jordanie, en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis.

Ce chiffre contraste nettement avec celui obtenu par M. Obama lors de son élection en 2008. A ce moment-là, les attitudes favorables envers les Etats-Unis avaient plus que doublé dans de nombreux pays arabes.

Pour réparer les liens avec le monde arabo-musulman, mis à mal par les guerres américaines en Irak et en Afghanistan, M. Obama a fait des efforts, avec comme point d'orgue son discours prononcé en juin 2009 au Caire, dans lequel il a appelé à une meilleure compréhension mutuelle entre les Etats-Unis et le monde musulman.

Cependant, à la question de savoir si M. Obama avait répondu aux attentes suscitées par ce discours, seule une minorité des personnes sondées dans les pays cibles ont apporté une réponse affirmative, à savoir 11% des Marocains, 4% des Egyptiens, 1% des Libanais, 6% des Jordaniens, 10% des Saoudiens et 28% des citoyens des Emirats arabes unis (EAU).

Ces chiffres sont en contraste frappant avec les espoirs caressés par le monde arabe en 2008 sur un changement que pourrait apporter M. Obama à la politique américaine dans la région. Plus précisément, la proportion des réponses affirmatives desdits pays était à l'époque de 66%, 61%, 11%, 42%, 57% et 10% respectivement.

Les pays sondés considèrent "l'ingérence américaine dans le monde arabe" comme étant le premier obstacle à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient, suivi par le conflit israélo-palestinien, révèle le sondage.
Ironiquement, la performance de M. Obama s'avère médiocre en ce qui concerne les deux dossiers sur lesquels son administration se concentre le plus : le conflit israélo-palestinien et l'engagement avec le monde musulman, selon le sondage.

En outre, le rôle joué par les Etats-Unis pour établir une zone d'exclusion aérienne en Libye n'est l'objet d'une note positive qu'en Arabie saoudite et au Liban.


* (pas fameux mais difficilement évitable)
Xuan
   Posté le 14-07-2011 à 13:42:24   

Un camouflet pour la CPI


Lors du dernier sommet qui s’est tenu ce weekend en Guinée équatoriale, l’Union africaine a recommandé à ses membres (54 Etats) d’ignorer le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre Mouammar Kadhafi.
Xuan
   Posté le 29-07-2011 à 22:34:24   

Michel Collon témoigne en Libye sur les massacres commis par la France et l'OTAN


Vidéo ici
Xuan
   Posté le 30-07-2011 à 20:36:21   

Un raid de l'OTAN contre un dispensaire de Tripoli : 7 morts


L'OTAN a bombardé, lundi, un petit hôpital à Zliten, à 150 kilomètres à l'est de Tripoli, faisant au moins sept morts, ont dénoncé les autorités libyennes, a rapporté AFP.

Les autorités ont conduit des journalistes accrédités à Zliten, une ville de 200.000 habitants. Les journalistes ont pu voir un bâtiment complètement détruit, avec le croissant rouge à l'entrée et des produits pharmaceutiques, un brancard, des gants, des bouteilles d'oxygène éparpillées.

Parallèlement, l'OTAN a accentué ses frappes sur cette zone. Selon les comptes rendus quotidiens de l'Alliance, elle a touché plusieurs dizaines de cibles militaires depuis mercredi.

Christine Lopez

Source: le Quotidien du Peuple en ligne - Mise à jour 26.07.2011 10h20
Xuan
   Posté le 31-07-2011 à 22:01:49   




"La Norvège avait initialement déployé six chasseurs F-16 dans le cadre de l'opération de l'Otan, avant de réduire son engagement à quatre chasseurs en juin. Oslo avait expliqué que sa force aérienne, à la capacité limitée, l'empêchait de poursuivre un engagement aussi important sur une longue période.

Seuls huit des 28 Etats membres de l'Alliance atlantique ont participé aux bombardements destinés à protéger les populations civiles des attaques des forces fidèles au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi depuis que l'Otan a pris les commandes de l'opération le 31 mars: La Norvège, le Royaume-Uni, la France, le Canada, la Belgique, le Danemark, l'Italie et les Etats-Unis.

Londres a renforcé sa contribution en ajoutant quatre chasseurs Tornado à ses forces impliquées en Libye, compensant dans les faits le retrait des avions norvégiens."

AFP / 29 juillet 2011

Si le départ de la Norvège ne change rien sur le plan militaire, c'est un nouvel échec politique de l'OTAN.


Edité le 31-07-2011 à 22:07:52 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-08-2011 à 20:34:31   

LA COALITION CONTRE LE PEUPLE LIBYEN SE PAYE SUR LA BETE



Les États membres de l'Otan, dont les forces militaires participent aux opérations de soutien à la rébellion et de bombardements en Libye, vont se «payer sur la bête» . C'est en tout cas ainsi que s'interprète la décision qu'ils ont fait prendre au groupe de contact pour la Libye, lors de sa dernière réunion à Istanbul, de reconnaître le Conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles, comme «l'autorité gouvernementale légitime du pays».

Il découle de cette décision, comme l'a précisé le ministre français des Affaires étrangères, qu'elle va permettre de «pouvoir dégeler un certain nombre d'avoirs de l'État libyen, puisque c'est le CNT qui exerce désormais cette responsabilité» . En clair, cela veut dire que les États ayant reconnu le CNT pourront, à sa demande, puiser dans ces avoirs.

Officiellement donc, c'est le CNT qui va bénéficier de leurs rétrocessions, comme il ne cesse de le réclamer, en prétextant des besoins financiers nécessités pour entretenir la guerre contre Kadhafi et ses partisans et faire face aux besoins des zones et des populations sous son contrôle.

Dans les faits, l'opération va permettre à la France et à ses alliés de puiser autrement que dans leurs budgets nationaux l'argent indispensable au financement des bombardements en Libye et celui à fournir aux rebelles. Coup double, qui leur permet de réduire le coût de leur engagement au côté de la rébellion libyenne et qui intervient au moment où les spécialistes de la choses militaire disent ne plus voir comment les États impliqués dans l'intervention en Libye vont pouvoir continuer à la mener, alors que les dépenses financières qu'elle exige excèdent les capacités de leurs budgets militaires nationaux.

Indirectement donc, le dégel des avoirs de l'État libyen au profit du Conseil national de transition va leur permettre de financer la poursuite de l'intervention parce qu'ils auront la possibilité de compenser par ce biais l'aide financière qu'ils ont accordée à cet organisme et de lui facturer tout ou partie des dépenses induites par la poursuite de l'intervention militaire.

Le Conseil national de transition (CNT), dont la légitimité nationale et internationale reste à démontrer, s'est déjà engagé auprès de ces États qui soutiennent à bout de bras la rébellion à privilégier leurs intérêts dans la Libye post Kadhafi. Il ne fera aucune objection à ce que les avoirs gelés de l'État libyen soient utilisés pour défrayer ses «alliés». Le stratagème n'est pas nouveau : les États-Unis y ont eu secours en Irak, dont le peuple a été saigné - aux sens propre et figuré - par l'utilisation de ses richesses financières comme «nerf de la guerre» qui a détruit son pays.

Il en sera ainsi en Libye parce que, désormais, les États de la coalition pourront continuer à mener leur guerre contre Kadhafi et ses partisans à moindres frais pour les budgets de leurs pays respectifs. Le tout en se parant de la «légalité internationale» qu'est censée avoir procuré la décision d'un groupe de contact qu'on s'est empressé de qualifier comme parlant au nom de la communauté internationale. En fait, une poignée d'États qui s'est arrogé le droit de faire comme bon lui semble sur les crises internationales.

Kharroubi Habib (texte tiré du Quotidien d'Oran).

Source : le blog de Jacques Tourtaux
Xuan
   Posté le 16-08-2011 à 23:42:02   

French News publie :

LIBYE : LES FORCES GOUVERNEMENTALES ANNONCENT LEUR VICTOIRE A MISRATA


Libye : les forces gouvernementales annoncent leur victoire à Misrata
Publié le 2011-08-16 19:37:50 | French. News. Cn

TRIPOLI, 16 août (Xinhua) -- Les forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ont proclamé leur victoire à Misrata, alors que les soldats se battaient pour entrer dans le centre-ville, a annoncé lundi un porte-parole du gouvernement libyen.
Les forces gouvernementales ont commencé à exterminer les rebelles se trouvant encore à l'intérieur de la ville de Misrata, située à quelque 200 km à l'est de Tripoli, a indiqué Moussa Ibrahim à une chaîne de télévision locale.
Il a ajouté que les forces tribales locales avaient aidé à maintenir la sécurité dans la ville lors des combats.
Le porte-parole a également démenti la prise par les rebelles de la ville de Zaouïa, située à environ 50 km à l'ouest de Tripoli. Il a souligné que les forces rebelles à Zaouïa étaient faibles et que leur défaite n'était plus que d'une question de temps.
Les rebelles ont déclaré dimanche dernier être entrés dans la ville de Zaouïa et avoir pris le contrôle de l'important axe routier reliant la capitale libyenne aux régions montagneuses de l'ouest de la Libye.


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Encore un exploit de l'armée française ?


Un char pris aux pro-Kadhafi, détruit par erreur par l'Otan,
le 13 août 2011 près de Zawiyah
(AFP, Marc Hofer)
zorba
   Posté le 17-08-2011 à 05:11:29   

Que se passe-t-il réellement sur le terrain, dans les airs et sur les mers?
Toutes les informations récentes sont très contradictoires, entre négociations CNT - pro Khadafi en Tunisie et ce dernier message, il n'y a rien de bien clair.
Sauf que les armées de l'OTAN, sans le pauvre Charles de Gaulle fatigué par 4 mois de travail, continuent de pilonner les villes lybiennes et de faire des morts innocentes.
Xuan
   Posté le 22-08-2011 à 12:48:55   

CARNAGE DE L'OTAN A TRIPOLI


par Thierry Meyssan
De Tripoli, Thierry Meyssan relate le carnage dont il est le témoin . Article posté lundi à 0h35.



Samedi 20 août 2011, à 20h, c’est-à-dire lors de l’Iftar, la rupture du jeûne de Ramadan, l’Alliance atlantique a lancé « l’Opération Sirène ».
Les Sirènes sont des hauts-parleurs de mosquées qui ont été utilisées pour lancer un appel d’Al Qaeda à la révolte. Immédiatement des cellules dormantes de rebelles sont entrées en action. Il s’agissait de petits groupes très mobiles, qui ont multiplié les attaques. Les combats de la nuit ont fait 350 morts et 3000 blessés.
La situation s’est stabilisée dans la journée de dimanche.
Un bateau de l’OTAN a accosté à côté de Tripoli, livrant des armes lourdes et débarquant des jihadistes d’Al Qaeda, encadrés par des officiers de l’Alliance.
Les combats ont repris dans la nuit. Ils ont atteint une rare violence. Les drones et les avions de l’OTAN bombardent tous azimuts. Les hélicoptères mitraillent les gens dans les rues pour ouvrir la voie aux jihadistes.
Dans la soirée, un convoi de voitures officielles transportant des personnalités de premier plan a été attaqué. Il s’est réfugié à l’hôtel Rixos où séjourne la presse étrangère. L’OTAN n’a pas osé bombarder pour ne pas tuer ses journalistes. L’hôtel, dans lequel je me trouve, est assailli sous un tir nourri.
A 23h30, le ministère de la Santé ne pouvait que constater que les hôpitaux sont saturés. On comptait pour ce début de soirée 1300 morts supplémentaires et 5000 blessés.
L’OTAN avait reçu mission du Conseil de sécurité de protéger les civils. En réalité, la France et le Royaume-Uni viennent de renouer avec les massacres coloniaux
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1h00 Khamis Kadhafi vient personnellement d’apporter des armes pour défendre l’hôtel. Il est reparti. Les combats sont très durs alentour.
Thierry Meyssan



à lire également :


Le massacre de l’OTAN à Majir et la propagande impériale


Washington planifie une occupation prolongée d’une partie de la Libye


Thierry Meyssan et Mahdi Darius Nazemroaya menacés de mort à Tripoli



lu sur le blog de J. Tourtaux

Tripoli, une ville moderne, dévastée ; son million et demi d’habitants paniqués. Qui sont les criminels ? L’Occident qui bombarde et finance et livre des armes aux rebelles et détruit un pays ? Ou le peuple qui subit sa barbarie ? Nous diffusons ce bref message transmis par Thierry Meyssan le 22 août 2011, Heure 5.30 (Silvia Cattori)


22 août 2011
Les combats autour de l’hôtel ont cessé.
Les personnes jointes par téléphone de plusieurs endroits de la capitale donnent des informations contradictoires.
Pour les uns le gouvernement a capitulé, pour les autres l’armée a repoussé les "rebelles".
Le jour va bientôt se lever. Je crains ce que nous allons découvrir.
Thierry Meyssan
De Tripoli 5h30 du matin



Edité le 22-08-2011 à 13:06:54 par Xuan


Xuan
   Posté le 22-08-2011 à 15:49:53   

Sur le site de Mecanopolis, Thierry Meyssan en direct de l'hôtel Rixos à Tripoli :

http://www.dailymotion.com/video/xknlpo_thierry-meyssan-et-julien-teil-en-direct-de-tripoli-llp_news#from=embed
Xuan
   Posté le 23-08-2011 à 14:01:26   

sur le site de Silvia Cattori, entretien avec Thierry Meyssan :

C’est l’OTAN qui fait tout le travail militaire. Pas les rebelles



Nous avons pu nous entretenir avec Thierry Meyssan aux heures les plus sombres et dramatiques pour les très nombreux Libyens opposés à l’intervention de l’OTAN - contrairement aux bobards proférés par Bernard-Henri Lévy.
21 AOÛT 2011
Silvia Cattori : D’ici on a le sentiment que Tripoli est en train de s’effondrer. Quel est votre avis ?

Thierry Meyssan : Nous sommes enfermés dans l’hotel Rixos. On ne peut pas dire si tout va s’effondrer ou pas. Mais la situation est très tendue. Hier soir, au moment de la prière, plusieurs grandes mosquées ont été verrouillées. Tout de suite après des haut-parleurs ont lancé l’appel à l’insurrection. A ce moment là des groupes armés ont commencé à sillonner la ville et à tirer dans tous les sens. Nous avons appris que l’OTAN a amené un bateau, juste à proximité de Tripoli, d’où ont été débarquées des armes et des Forces spéciales. Depuis les choses vont de pire en pire.

Silvia Cattori : S’agit-il là de « Forces spéciales » étrangères ?

Thierry Meyssan : On peut le supposer. Mais je ne suis pas en mesure de le vérifier. Même si ces « Forces spéciales » sont formées de Libyens tout leur encadrement est étranger.

Silvia Cattori : Quelle est la nationalité de ces « Forces spéciales » ?

Thierry Meyssan : Ce sont des Français et des Britanniques ! Depuis le début, c’est eux qui font tout.

Silvia Cattori : Comment tout a-t-il soudain basculé ?

Thierry Meyssan : Le 21 août, en fin de journée, un convoi de voitures avec des officiels a été subitement attaqué. Pour se mettre à l’abri des bombardements les membres de ce cortège se sont réfugiés dans l’hôtel Rixos, où réside la presse internationale, et où par hasard je me trouve.

Depuis ce moment là l’hôtel Rixos est encerclé. Tout le monde porte des gilets pare-balles et des casques. On entend tirer dans tous les sens à l’entour de l’hotel.

Les forces rentrées dans Tripoli depuis hier elles n’ont pris aucun bâtiment en particulier ; elles ont attaqué des cibles à certains endroits en se déplaçant. Il n’y à en ce moment aucun bâtiment occupé. L’OTAN bombarde de manière aléatoire pour terroriser toujours davantage. Difficile de dire si le danger est si important qu’il y paraît. Les rues de la ville sont vides. Tout le monde reste enfermé chez soi.

Nous on est prisonniers dans l’hôtel. Cela dit on a l’électricité, l’eau, nous ne sommes pas à plaindre. Les Libyens oui. Il y a des tirs maintenant alentour, une intense bataille ; il y a déjà eu de nombreux morts et blessés en quelques heures. Mais nous on est préservés. Nous sommes tous regroupés dans la mosquée de l’hôtel. Vous entendez des tirs en ce moment.


Silvia Cattori : Combien d’assaillants encerclent en ce moment votre hotel ?

Thierry Meyssan : J e suis incapable de vous le dire. C’est un périmètre qui est assez grand parce qu’il y a un parc tout autour de l’hôtel. Je pense que s’il n’y avait que les assaillants ce ne serait pas si simple de prendre Tripoli. Mais s’il y a d’autres troupes de l’OTAN avec eux oui, ça change tout, le danger devient grand.

Silvia Cattori : Sur les images diffusées par les Télévisions ici ce que l’on a vu au cours de ces six mois ce sont des excités qui tirent en l’air, et qui ne paraissent pas des professionnels…

Thierry Meyssan : On a vu en effet des bandes qui s’agitent et qui ne sont pas militairement formées. C’est de la pure mise en scène, ce n’est pas de la réalité. La réalité est que tous les combats sont menés par l’OTAN ; et quand leur objectif est terminé les troupes de l’OTAN se retirent. Alors de petits groupes arrivent - on voit à chaque fois une vingtaine de personnes - mais on ne les voit jamais en action en réalité. L’action ce sont les forces de l’OTAN.

C’est ainsi que cela s’est toujours passé dans les villes qui ont été prises, perdues, reprises, reperdues, etc… A chaque fois ce sont les Forces de l’OTAN qui arrivent avec des hélicoptères Apaches et mitraillent tout le monde. Personne ne peut résister, au sol, face à des hélicoptères Apaches qui bombardent ; c’est impossible. Donc ce ne sont pas les rebelles qui font le travail militaire, c’est de la blague ça ! C’est l’OTAN qui fait tout. Après ils se retirent, puis « les rebelles » viennent qui font de la figuration. C’est cela que vous voyez diffusé en bloucle.


Silvia Cattori : Sait-on combien de « rebelles » en armes sont entrés dans Tripoli cette nuit ? Et si des cellules dormantes étaient déjà là ?

Thierry Meyssan : Forcément, oui, il y a des cellules dormantes dans Tripoli ; c’est une ville d’un million et demi d’habitants. Qu’il y ait des cellules combattantes à l’intérieur c’est tout-à-fait probable. Quant aux assaillants, encore une fois, je ne sais pas quelle est la proportion de l’encadrement par les forces l’OTAN. La vraie question est de savoir combien de Forces spéciales ils ont déjà déployées.

Il y a maintenant les forces militaires du colonel Kadhafi dans la ville. Elles sont arrivées assez tardivement depuis l’extérieur. Les assaillants encerclent l’hôtel. Je pense qu’il est impossible cette nuit de tenter un assaut contre l’hôtel.


Silvia Cattori : La panique a-t-elle gagné les gens qui résident à l’hôtel ?

Thierry Meyssan : Oui les journalistes résidant ici à l’hotel Rixos sont complètement paniqués. C’est une panique générale.

Silvia Cattori : Et vous comment vous sentez-vous ?

Thierry Meyssan : Moi j’essaie de rester zen dans ces situations !

Silvia Cattori : Combien de journalistes étrangers sont-ils retranchés dans l’hôtel ?

Thierry Meyssan : Je dirais entre 40 et 50.

Silvia Cattori : Les gens ignorent que, là où il y a des journalistes qui couvrent la guerre, il y a toujours bon nombre d’entre eux qui font du renseignement, qui sont des agents doubles, des espions…

Thierry Meyssan : Il y a des espions partout ; mais je pense qu’ils ne savent pas tout.

Silvia Cattori : On dit ici que le plan pour évacuer les étrangers est prêt. Ils vont donc pouvoir sortir…

Thierry Meyssan : L’Organisation d’émigration internationale a un bateau qui est prêt à accoster dans le port de Tripoli pour évacuer les étrangers, notamment la presse, prioritaire, dans ces cas là.

Silvia Cattori : Et vous que comptez-vous faire ?

Thierry Meyssan : Pour le moment ce bateau est toujours au large ; il n’est pas rentré dans le port. C’est l’OTAN qui l’empêche d’accoster. Quand l’OTAN l’autorisera l’évacuation se fera.

Silvia Cattori : Cette évolution vous surprend-elle ?

Thierry Meyssan : Les choses se sont accélérées quand le bateau de l’OTAN est arrivé. Si ce sont des combattants appartenant aux Forces spéciales de l’OTAN qui sont ici au sol c’est évident que tout peut tomber rapidement…

Silvia Cattori : Les citadins sont-ils tous munis de fusils comme on l’a dit ?

Thierry Meyssan : Le gouvernement a distribué presque deux millions de kalachnikovs dans le pays pour assurer la défense face à une invasion étrangère. Dans Tripoli, tous les citoyens adultes ont reçu une arme et des munitions. Il y a eu un entraînement ces derniers mois.

Silvia Cattori : Les Libyens qui le voudraient ne sont donc pas en mesure de sortir manifester contre les forces de l’OTAN ?

Thierry Meyssan : Là les gens sont paralysés par la peur ; on tire de partout ; et en plus on bombarde.

Silvia Cattori : Votre position n’est pas facile. Parmi les journalistes vous devez avoir des ennemis qui veulent votre peau pour avoir contredit leurs version des faits !

Thierry Meyssan : Oui. Déjà je suis menacé par des journalistes US qui ont dit qu’ils vont me tuer. Mais ensuite ils ont présenté leurs excuses…Je n’ai aucun doute sur leur intention.

Silvia Cattori : L’ont-ils proférée cette menace devant témoin ?

Thierry Meyssan : Oui en présence de (...)

Silvia Cattori

Cet entretien réalisé depuis Tripoli le 21 août 2011, à 23 heures
Il a été retranscrit par les soins de Marie-Ange Patrizio.

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Mensonges du CNT et des médias :


A côté de l'intervention ouverte de l'OTAN sur le terrain, les mensonges des médias occidentaux n'ont pas de bornes :
Il s'avère que l'arrestation de Saif al-Islam était fausse. Il est apparu dans Tripoli, devant l'hôtel Rixos.
Les médias annonçaient hier soir que trois frère Khadafi étaient prisonniers, à midi ils se demandent où ils ont passés !!!

Sur French.news :


TRIPOLI, 23 août (Xinhua) --

Saif al-Islam, le deuxième fils du leader libyen Mouammar Kadhafi, a fait son apparition lundi soir dans un hôtel de Tripoli où se trouvent des journalistes étrangers.




Le leader du Conseil national de transition (opposition libyenne) avait déclaré que Saif se trouvait entre les mains des rebelles.
Saif s'est présenté tard lundi à l'hôtel Rixos et a parlé avec des journalistes étrangers. "Je suis ici pour démentir les rumeurs," a-t-il déclaré.

Selon lui, son père est toujours sain et sauf et que la ville de Tripoli est de fait entre les mains du gouvernement.
D'après les reportages de différents médias, des gardes armés pro-Kadhafi ont emmené un petit groupe de journalistes au complexe de Bab al-Aziziyah pour une rencontre avec Saif.

Plus tard, ils sont retournés à l'hôtel en compagnie de Saif.
Les rebelles ont promis de capturer Mouammar Kadhafi et l'OTAN a continué tôt mardi ses frappes aériennes sur le complexe de M. Kadhafi à Tripoli.

L'ère Kadhafi est finie et la réelle victoire de la révolution libyenne est symbolisée par sa capture , a indiqué Moustafa Abdel Jalil, chef du Conseil national de transition, lors d'une conférence de presse lundi.

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Les bourses « reprennent des couleurs » depuis l’offensive de l’OTAN à Tripoli


Sur Reuters :
"LES VALEURS PÉTROLIÈRES restent soutenues par les événements en Libye. [ID:nLDE77L0BT] TOTAL (TOTF.PA: Cotation) (+2,02%) est le principal contributeur à la hausse du CAC 40

SurCapital :
« Les indices ont notamment été soutenus par les valeurs pétrolières, à la faveur de l'avancée des rebelles libyens dans Tripoli, qui laisse entrevoir une reprise prochaine des exportations d'or noir du pays.
Les actions ont aussi été portées par les espoirs d'une action de la Réserve fédérale américaine pour soutenir l'économie, à l'approche du discours de son patron, Ben Bernanke, vendredi prochain.
L'hypothèse d'un troisième plan de rachat d'obligations d'Etat, jusque-là improbable, est de plus en plus évoquée au sein de la communauté financière. *

Signe toutefois de la prudence dans les salles de marchés, ce sont principalement les valeurs défensives qui ont regagné du terrain. Ainsi, Sanofi (+3,40%), Danone (+3,02%) EDF (+2,45%) Pernod Ricard (+2,16%) ou encore France Télécom (+2,01%) ont terminé parmi les plus fortes hausses du CAC 40.

Les valeurs pétrolières ont aussi été recherchées, notamment Total (+2,25%), en dépit de la stabilité du prix du baril de référence WTI, aux alentours de 83 dollars, et du repli des cours du Brent vers 107 dollars, contre 109 vendredi. Selon des analystes cités par Reuters, l a compagnie pétrolière française pourrait devenir l'un des grands gagnants de la redistribution des cartes en Libye, en raison du soutien important de la France aux rebelles .[…] »



* On note au détour de cette information boursière qu'un QE3 pourrait être lancé par les USA, c'est-à-dire une nouvelle dépréciation du dollar par rapport aux autres monnaies. Cela ne manquera pas de déstabiliser de nouveau l'économie mondiale.
Xuan
   Posté le 24-08-2011 à 13:55:39   

Intervention de l'OTAN sur le sol Libyen


Plusieurs infos concordent sur l'intervention terrestre de membres de l'OTAN.
Le site libyen mathaba affirme que des forces spéciales britanniques auraient compté des blessés et des morts lors de l'assaut contre Tripoli.


Ria Novotsi indique :

MOSCOU, 23 août - RIA Novosti

Bien qu'officiellement l'Otan n’ait pas lancé d'opération terrestre en Libye, la participation de l'Alliance aux combats menés par les insurgés est évidente, a annoncé mardi le représentant permanent de la Russie auprès de l'Otan, Dmitri Rogozine.
"L'implication de l'Alliance nord-atlantique du côté de la rébellion dans la guerre civile libyenne est évidente et n'a pas besoin de commentaires supplémentaires" , a-t-il déclaré.
D'après le diplomate russe, les forces insurgées sont des troupes bien entrainées par l'Otan.

En plus, la rébellion est appuyée par des "soldats de fortune" - ex-militaires de l'Otan au service des forces de sécurité informelle. Ils prennent part aux opérations terrestres et aux assauts des villes.

"Toutefois, si l'on demande si l'Alliance prend part aux combats, on recevra une réponse négative" , a poursuivi le responsable.
L'Otan a usurpé l'application de la résolution du Conseil de sécurité des Nation unies, a conclu M.Rogozine. [...]

_____________________


Une porte-parole de l'OTAN admet la possibilité de telles interventions :
BRUXELLES, 23 août - RIA Novosti

L'Otan n'envisage pas d'envoyer ses troupes en Libye pour stabiliser la situation dans ce pays après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, mais il n'est pas exclu qu'une telle décision puisse être prise unilatéralement par certains membres de l'Alliance, a annoncé mardi la porte-parole de l'Otan, Oana Lungescu.

"Il s'agit de décisions nationales" , a-t-elle déclaré aux journalistes.

Selon Mme Lungescu, l'Alliance atlantique n'a pas l'intention de jouer le rôle principal dans la stabilisation de la situation en Libye: cette mission doit être confiée à l'Onu et au Groupe de contact sur la Libye.

La porte-parole de l'Otan a qualifié "d'hautement efficace" l'opération Protecteur unifié qui a permis de neutraliser près de 500 "cibles légitimes" , dont des chars et des pièces d'artillerie.
Xuan
   Posté le 24-08-2011 à 14:19:26   

Deux interview de Thierry Meyssan :

Le 21 août ici
et le 24 août ici


Edité le 24-08-2011 à 14:27:51 par Xuan


zorba
   Posté le 24-08-2011 à 14:47:52   

L'OTAN n'a jamais tenu compte de ce que disaient les russes, ni du temps de Staline et de l'URSS, ni depuis depuis l'arrivée des voyous corrompus au pouvoir en Russie. Alors en Lybie, que pouvaient attendre Kadhafi de la clique à Poutine - Medvedev.? Un trahison pour recevoir les bateaux commandés à Sarkozy, qui les fera peut-âtre bombarder un jour prochain.
Conclusion :
Quant un pays ne peut compter pour ses luttes face aux impérialismes que de l'appui des russes, sa fin est proche.
.
Le prochain exemple syrien viendra peut-être contredire mes propos, tant mieux pour les peuples qui feront tomber les mercenaires de l'impérialisme.
Xuan
   Posté le 24-08-2011 à 14:58:27   

Le Point cite le New York Times :

Selon le New York Times citant l'Alliance, la participation des commandos français aux combats est "assez importante".

Des forces spéciales françaises et britanniques se trouvent actuellement sur le sol libyen. Elles participeraient aux combats aux côtés des forces anti-kadhafistes. Le New York Times daté du 24 août écrit qu'une source officielle à l'Otan leur a confirmé cette participation. Ces opérations sont qualifiées de "fairly extensive" , ce qui peut se traduire par "assez importantes" . Le quotidien américain poursuit : "Ils assurent une importante coordination avec certains des moyens aériens que nous avons mis en place pour disposer d'un ciblage spécifique sur les reliquats du régime pro-Kadhafi."
Xuan
   Posté le 25-08-2011 à 00:21:14   

Un reportage occidental sur cette vidéo :

"Les rebelles ont sous-estimé la résistance"
Xuan
   Posté le 25-08-2011 à 21:11:35   

@zorba : le peuple libyen ne peut compter que sur ses propres forces, mais nous pouvons le soutenir partout où nous sommes.
En particulier il est utile de dénoncer les médiamensonges et la présence de militaires français sur le territoire libyen au mépris des engagements internationaux.
Xuan
   Posté le 25-08-2011 à 23:12:43   

Résistance imprévue à Tripoli


Tandis que le CNT réclame à cors et à cris le fonds souverain libyen accaparé par l’OTAN, ses soldats rencontrent une résistance imprévue.


Les journalistes déplacés de l’hôtel Rixos [voir le communiqué du réseau Voltaire] à l’hôtel Corinthia en bordure de littoral, ne peuvent pas embarquer car il serait encerclé par les soldats de Kadhafi selon le site Mathaba.

Ce site indique que les rebelles y seraient également retranchés.



NB : la photo de l'hôtel Corinthia sur Google Maps (Corinthia Hotels International Tripoli)

Xuan
   Posté le 27-08-2011 à 00:00:56   

Sur Le Petit Blanquiste

LIBYE : LA « REVOLUTION » AEROPORTEE



En 1815, lors de la restauration monarchique en France, les républicains ne manquaient pas de railler les nobles revenus au pouvoir dans « les fourgons de l’étranger », ceux de la coalition des monarchies européennes.
Aujourd’hui, les progrès technologiques aidant, ce sont les avions, les porte-avions et les missiles qui intronisent les dirigeants que l’impérialisme a choisi d’imposer aux pays dont ils guignent les ressources naturelles ou la position géostratégique.
Ainsi, en Libye, en février dernier, les dirigeants occidentaux, avides - depuis longtemps sans doute - de prendre le contrôle d’un pays riche en pétrole, ont décidé de faire la promotion des manifestations contestataires intervenues dans l’Est du pays, à Benghazi et sa région.

Presse, radios et télévisions ont joué leur rôle habituel en pareilles circonstances : préparer psychologiquement les populations des pays agresseurs à une intervention militaire.

Rien n’a manqué que nous n'ayons déjà subi pour l'Irak ou pour la Serbie : images repoussantes de Mohammad Kadhafi, chiffres (incontrôlables) de victimes imputables au même, prestations de journalistes présents sur le terrain pour confirmer la ligne éditoriale décidée à Paris, « experts » sur les plateaux TV expliquant doctement la même chose mais avec des cartes, etc.

L’ONU, qui, en 2003, avait retiré son personnel de Bagdad pour ne pas gêner l’invasion anglo-américaine de l’Irak, pouvait reprendre du service et voter une résolution ouvrant la voie aux bombardements.
On avait annoncé un soulèvement populaire contre un dictateur reclus dans son bunker. Nul doute que l’affaire se serait soldée en peu de temps... si cela n’avait été du « bourrage de crânes ».

UN DELUGE DE FEU

Il aura fallu six mois de combats, 19.751 sorties et 7.459 frappes des avions de l’OTAN pour que les « rebelles » parviennent finalement dans Tripoli.
« Sous ce déluge de feu précis et dévastateur, les unités de Kadhafi n’ont pu que peu à peu céder, se repliant dans les villes où elles tentaient de s’enterrer jusqu’à ce qu’une offensive plus ou moins coordonnée des rebelles les en déloge » , écrit Slate Afrique.
Parler du rôle ambigu de l’OTAN est un « euphémisme » , poursuit Slate. Il y a cinq mois, les « rebelles » qui ne disposaient d’aucun moyen aérien se sont retrouvés, avec l’intervention de l’OTAN, épaulés par une force ultramoderne.
« Dotés de capacités de destruction bien supérieures à celles des rares appareils de Kadhafi qui pouvaient encore prendre l’air, les avions français, britanniques, américains et autres se sont rapidement assuré la maîtrise du ciel libyen. Dès lors, le lent grignotage des forces terrestres et navales du colonel a débuté » .


Un « rebelle » affiche la couleur au bout de son AK-47


DES FORCES SPECIALES AU SOL

La résolution de l'Onu empêchait toute intervention au sol mais la France et la Grande-Bretagne sont passées outre en envoyant des « conseillers militaires » .
Les insurgés « bénéficient de l’entraînement et d’une assistance considérable de contractants occidentaux [...] qui planifient et accompagnent désormais leurs missions » , révèle le quotidien londonien The Independant .

Depuis plusieurs semaines, des agents français et britanniques se trouvaient aux côtés des insurgés. Ils opèraient en civil et étaient installés dans l'enceinte d’une raffinerie qui servait de PC aux « rebelles » ; ils disposaient de moyens de communication, de cartes d'état-major et de photos satellites. (AFP, 25 août)
Pour Sarah Diffalah, du Nouvel Observateur , c'est la présence de forces spéciales occidentales sur le sol libyen qui « ont permis l'avancée spectaculaire des rebelles » .

Quant à l’émissaire de la Fédération de Russie auprès de l’OTAN, il assure que l’opération sur Tripoli « a été encadrée par des instructeurs militaires et de prétendus mercenaires, d’anciens soldats de l’OTAN travaillant pour des sociétés spécialisées dans la sécurité » .
Une partie des insurgés assiégeant Tripoli sont d'ailleurs arrivés par la mer, ce qui a impliqué des moyens dont seul l’OTAN pouvait se charger : affrètement des navires, encadrement, embarquement et escorte.
Enfin, le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, a confirmé à une chaîne de télévision que l'OTAN contribue à la traque de Mouammar Kadhafi en fournissant « des renseignements et des équipements de reconnaissance » .

Le sale boulot terminé, les langues vont se délier.

On apprendra comment ce qui n'était au départ qu'une contestation populaire, circonscrite principalement à une région et à une partie seulement des Libyens, a pu être instrumentalisée et servir de couverture à une intervention militaire caractérisée de l’Occident contre un gouvernement pas moins légitime que beaucoup d’autres dans le monde.

Pour notre honte, la France a joué un rôle moteur dans cette macabre mystification.

Plus grave, aucune force politique de notre pays n’a jugé bon d'appeler à protester contre pareille ignominie.

Marx écrivait pourtant qu'il était du devoir des travailleurs « de s'initier aux mystères de la politique internationale, de surveiller les actes diplomatiques de leurs gouvernements respectifs, de les contrecarrer au besoin par tous les moyens en leur pouvoir » .

JPD


Edité le 12-09-2011 à 23:21:39 par Xuan


Xuan
   Posté le 31-08-2011 à 00:01:19   

Selon Mathaba, la Chine refuse le dégel des avoirs libyens.
zorba
   Posté le 31-08-2011 à 04:47:35   

Ce qui signifie qu'après avoir laissé faire l'OTAN, la Chine va mettre des bâtons dans les roues du CNT. La Lybie va devenir un troisième front, après la Palestine et l'Irak.
Pauvres lybiens.
Xuan
   Posté le 31-08-2011 à 21:57:57   

Ça veut dire que pour la Chine, le seul gouvernement officiel est encore celui de Khadafi. De là à faire la guerre il y a loin.
Xuan
   Posté le 31-08-2011 à 23:34:26   

Le Zimbabwe expulse l'ambassadeur libyen



Le gouvernement zimbabwéen a expulsé mardi l'ambassadeur libyen à HarareTaher Elmagrahi après sa récente défection pour rejoindre le Conseil national de Transition (CNT), organse politique de la rébellion libyenne, lui demandant de quitter le pays dans 72 heures.

Le gouvernement zimbabwéen a en même temps rappelé son personnel diplomatique en Libye déchiré par la guerre, a annoncé le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères Simbarashe Mumbengegwi lors d'une conférence de presse tenue à Harare.

Il a indiqué que M. Elmagrahi avait perdu son statut diplomatiques lorsqu'il avait changé de camp en se ralliant au CNT mercredi dernier.

"Son statut diplomatique a expiré au moment où il avait dénoncé l'autorité qui lui eut donné les lettres de créances" , a noté M. Mumbengegwi.

M. Mumbengegwi a fait remarquer que le Zimbabwe était parmi les 40 pays africains qui n'avaient pas encore reconnu le CNT qui avait pris le contrôle de la majorité du territoire de la Libye grâce à l'aide fournie par les forces de l'OTAN.

Il a ajouté que les actions de l'ambassadeur libyen avaient violé le droit international sur les relations diplomatiques et que son séjour continu au Zimbabwe est devenu ainsi illégal.

Source: xinhua 31.08.2011
zorba
   Posté le 01-09-2011 à 04:47:53   

On pourrait attendre une réaction similaire des dirigeants chinois ou russes que rien n'oblige à reconnaitre le CNT BHLisé et sarkozien.
Heureusement que certains pays ont encore des dirigeants lucides.
Druze
   Posté le 01-09-2011 à 13:09:05   

Libye : le jackpot pour la France ?

Le CNT aurait attribué 35% du pétrole libyen à Paris, selon Libération. Le Quai d’Orsay élude.

La France pourrait bien être la grande bénéficiaire de la chute de Mouammar Kadhafi. Selon Libération de jeudi, Paris, en pointe dans l'intervention militaire , aurait en effet aurait conclu un accord avec le Conseil national de transition (CNT) dès le début du conflit libyen, lui attribuant pas moins de 35% du pétrole du pays.

"Assez logique et assez juste"
Le quotidien cite une lettre datée du 3 avril, soit 17 jours après la résolution de l’ONU autorisant le recours à la force pour renverser le régime de Mouammar Kadhafi. La missive est adressée à l’émir du Qatar, intermédiaire entre la France et le CNT. "S’agissant de l’accord sur le pétrole passé avec la France en échange de la reconnaissance de notre Conseil, lors du sommet de Londres, comme représentant légitime de la Libye, nous avons délégué le frère Mahmoud (Shammam, ministre en charge des médias au CNT, ndlr) pour signer cet accord attribuant 35% du total du pétrole brut aux Français en échange du soutien total et permanent à notre Conseil", peut-on lire sur le document.

Interrogé sur le sujet, Alain Juppé a juré "ne pas avoir connaissance d’une telle lettre", mais n’a pas semblé heurté par ce favoritisme. "Ce que je sais, c'est que le Conseil de transition a dit très officiellement que, dans la reconstruction de la Libye, il s'adresserait de manière préférentielle à ceux qui l'ont soutenu. Ça me paraît assez logique et assez juste", a déclaré le ministre des Affaires étrangères sur RTL. "Nous ne sommes pas les seuls. Les Italiens, les Américains sont là", a-t-il aussi fait remarquer. "On nous a dit que cette opération en Libye coûte cher, mais c'est aussi un investissement pour l'avenir. Une Libye démocratique est un pays qui va se développer, ça sera un facteur de stabilité, de sécurité et de développement dans la région", a-t-il jugé.

Il faudra patienter
Un investissement potentiellement lucratif, puisque la Libye possède, avec 44 milliards de barils, la plus grande réserve de pétrole de l’Afrique. Jusqu'au début de cette année, la Libye produisait environ 1,6 million de barils de pétrole par jour, ce qui la classait au 17e rang mondial. Mais ses pompages ont fortement diminué ces derniers mois. Actuellement, sont présentes sur place l'Italienne Eni, la Française Total et les géantes anglo-saxonnes BP, Shell et ExxonMobil.

Pour toucher un éventuel pactole, la France devra de toute façon patienter jusqu’à une normalisation de la situation sur place, qui passera sans doute par la capture de Mouammar Kadhafi. En attendant, on ne change rien. "Tant qu'il gouvernera de manière temporaire, le CNT va continuer à honorer tous les contrats financiers et pétroliers conclus sous le régime Kadhafi", avait indiqué le CNT dans un communiqué au début du mois d’août.

source: europe1.fr


Sans commentaire.
Xuan
   Posté le 01-09-2011 à 13:31:28   

C'est du cynisme à l'état pur, le masque de l'intervention "humanitaire" est tombé et il ne reste plus que le visage hideux du colonialisme.

Les impérialistes imaginent déjà s'en prendre à l'Algérie ou à la Syrie, BHL l'a même déclaré ouvertement en Israël.

Mais il est certain que cette guerre a dessillé les peuples d'Afrique sur les intentions de l'Occident et réveillé l'esprit anti impérialiste.
Solidarité internationale PCF (oppositionnels du parti révisionniste) publie ici :
" Les communistes algériens (PADS) appellent à la constitution d'un front populaire antiimpérialiste face aux conséquences dangereuses de la victoire militaire des puissances impérialistes en Libye "

L'Afrique ne peut émerger que dans la lutte commune contre l'impérialisme occidental. Soyons sûrs que les peuples d'Afrique sauront balayer les visées coloniales.
zorba
   Posté le 01-09-2011 à 14:45:34   

Les propos du ministre algérien des Affaires étrangères tenus ce matin sur des ondes Lagardère ont de quoi inquiéter. Il déclarait que l'Algérie soutenait toutes les décisions de la communauté internationale et qu'elle reconnaitra le CNT. Entre les discours d'un ministre et la position des peuples, il peut y avoir un fossé assez large.
BHL et Sarkozy ont remporté une bataille, comme les allemands en 1940, les batailles suivantes risquent d'être plus rudes. Les adversaires vont se réorganiser et ces triomphes appelleront une inévitable défaite.
La résistance des peuples opprimés et pillés peut vaincre les armées de mercenaires des impérialismes occidentaux, seraient-elles animées des meilleurs discours sur les droits de l'homme. Comme ce fut le cas au Vietnam.
Xuan
   Posté le 01-09-2011 à 22:57:05   

SELON LE GÉNÉRAL WESLEY CLARK L’ATTAQUE DE LA LIBYE ÉTAIT PROGAMMÉE DEPUIS DIX ANS


Les Etats Unis avaient programmé d’intervenir en Irak, Syrie, Libye, Somalie, Soudan, Iran, dès septembre 2001
Le général Wesley Clark affirme, dans un enregistrement daté de 2007, que le Pentagone avait programmé d’intervenir militairement en Irak et en Libye, -ainsi qu’au Liban, en Syrie, en Somalie, au Soudan, en Iran- dix jours après les attentats du 11 septembre 2001.


Vidéo ici

Source Silvia Cattori
Xuan
   Posté le 01-09-2011 à 23:41:50   

Sarkozy demande la poursuite des bombardements ...
lors de la Conférence des amis de la Libye

On se demande de quels bombardements il peut bien être question puisque le régime de Khadafi est abattu .
A moins que la situation ne soit pas aussi claire qu'on veut bien nous le dire.
Il semblerait que plusieurs hélicoptères envoyés bombarder Syrte-sur-Glane se soient retrouvés très abattus également.


Edité le 01-09-2011 à 23:42:32 par Xuan


Xuan
   Posté le 02-09-2011 à 13:14:46   

La Chine formule une position en quatre points sur la transition politique et la reconstruction économique en Libye


2011-09-02 13:06:59 cri

La conférence internationale de soutien à la Libye nouvelle a eu lieu le 1er septembre à Paris. Présent à la conférence, Zhai Jun, représentant du gouvernement chinois à la conférence et ministre adjoint chinois des Affaires étrangères, a déclaré que la réalisation de la paix en Libye n'est pas facile et que la reconstruction après guerre sera une mission lourde. Zhai Jun a annoncé les quatre points proposés par la Chine en la matière .

Il a précisé que le rétablissement de la paix le plus tôt possible en Libye correspond aux intérêts fondamentaux du peuple libyen et de la communauté internationale.
La situation politique de la Libye dans le futur doit tenir compte des différentes demandes des diverses parties et tribus en vue de maintenir l'unité nationale et de réunifier de la patrie.
La communauté internationale doit respecter la souveraineté, l'indépendance, l'unification et l'intégrité territoriale de la Libye
et laisser le peuple libyen décider du destin de son pays
.
La partie chinoise soutient que, sous la direction de l'ONU, il faut renforcer la coordination et la coopération avec l'Union africaine, la Ligue arabe et l'Organisation de la Conférence islamique pour aider la Libye à se restaurer, se stabiliser et se reconstruire.

Zhai Jun a souligné que la Chine s'en tient toujours à l'objectif et aux principes de la Charte des Nations unies pour résoudre la crise par la voie du dialogue et de la négociation afin d'éviter davantage de catastrophes humaines en Libye.



Edité le 02-09-2011 à 13:18:44 par Xuan


zorba
   Posté le 03-09-2011 à 04:21:57   

Ce discours n'engage pas beaucoup la Chine, et annonce plus le laisser faire accordé à l'OTAN que le soutien aux forces démocratiques, seules représentantes d'un avenir pour le peuple lybien.
Ce ne sont pas les voyous copains du sioniste BHL ou du représentant patronal Sarkozy qui peuvent installer un régime démocratique et social en Lybie, débarrassé de l'oppression religieuse, ils installeront une nouvelle exploitation des ressources (main d'oeuvre et pétrole + gaz) au profit des impérialismes occidentaux, d'ENI à Total en passant par le tueur Dassault qui va pouvoir vendre quelques avions pour arrondir ses fins de mois.
L'avenir du peuple lybien sera dans la résistance, armée s'il le faut, à ce nouveau régime installé par les armes que de nouvelles armes délogeront immanquablement.
Xuan
   Posté le 03-09-2011 à 13:48:32   

En clair ça signifie :

* arrêt des bombardements
* négociation avec Khadafi
* pas d’ingérence

La Chine a essayé de soutenir tout ce qui permettait d’empêcher le conflit et le bain de sang auquel on assiste.
Pour l’instant elle ne reconnaît pas le CNT, avec l’Union africaine et plusieurs pays d'Afrique et d'Amérique du Sud.
Après quoi la Chine ne peut pas faire grand-chose à part intervenir sur place, mais ce serait en contradiction avec le principe de non ingérence.

Pour s'informer sur l’actualité et pour des infos alternatives :
http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/
http://michelcollon.info/
http://www.silviacattori.net
http://allainjules.com/2011/09/03/libye-peur-sur-tripoli-ou-se-terre-le-cnt/
http://www.voltairenet.org/fr

Sur le site cubain granma :

Kadhafi appelle les Libyens à combattre le colonialisme


TRIPOLI.— 1er septembre.- Le leader Libyen Mouammar Kadhafi a exhorté son peuple à poursuivre la lutte et la résistance « même si vous n’entendez pas ma voix » , à travers un nouveau communiqué, a rapporté la chaîne TeleSur.
« Tripoli doit poursuivre la résistance, en finir avec le colonialisme et avec tous ceux qui sont derrière tout cela. Je lance un appel aux tribus pour qu’elles luttent, ce sont des millions de personnes, pour qu’elles luttent. Elles sont dans de meilleures conditions pour le faire » , a signalé Kadhafi selon Al-Arabyia basée en Arabie Saoudite.

« Ils ont coupé les communications parce qu’ils savent que c’est dangereux, car ils peuvent entendre ma voix et celle du peuple libyen » , a déclaré Kadhafi.
« Dans cette lutte, la victoire appartient aux Libyens. C’était leur plan : s’emparer de la Libye et de son honneur avec leurs armes. Ils veulent voler notre pétrole et l’emmener en France, mais nous ne nous rendrons pas aux traîtres » , a-t-il dit.
[...]
plusieurs organisations humanitaires ont accusé les rebelles de se livrer à un nettoyage ethnique et de s’être lancés dans une chasse aux sorcières contre les personnes d’origine subsaharienne.
Plusieurs familles des émigrants détenus ont annoncé que ces personnes avaient été arrachées de chez elles et qu’on ignore tout de leur sort, a révélé l’agence espagnole EFE.



Edité le 03-09-2011 à 13:53:10 par Xuan


zorba
   Posté le 03-09-2011 à 15:54:19   

La manifestation parisienne de cet après-midi a donné l'occasion de développer une autre version de la situation en Lybie. Sarkozy peut jouer les gros bras et relever le menton autour des 60 dirigeants des pays complices de ce crime de guerre, le peuple lybien va résister et finira par renverser les mercenaires alliés des colonialistes occidentaux. De nombreuses tribus sont encore fidèles au régime deKadhafi et ce n'est que le début d'une guerre promise à la défaite des Sarkozy BHL Bouygues et Dassault réunis.
Les dirigeants russes et chinois devraient avoir honte d'être venus pavaner à l'Elysée au milieu des gouvernements impérialistes.
Xuan
   Posté le 03-09-2011 à 19:58:42   

On trouve aussi des infos sur le site libanais Al Manar
Xuan
   Posté le 11-09-2011 à 23:21:37   

selon le blog Leonor en Libia , l'OTAN utiliserait du gaz moutarde contre la population de BIn Walid : http://leonorenlibia.blogspot.com/
Xuan
   Posté le 12-09-2011 à 20:54:22   

Interview de Michel Collon par Chérif Abdedaïm, pour La Nouvelle République
(site algérien) :



«L’Occident soutient, arme et excuse des gens qui sont des terroristes et des racistes»

MICHEL COLLON EST JOURNALISTE INDÉPENDANT, ÉCRIVAIN ET HISTORIEN BELGE. IL A DÉBUTÉ SA CARRIÈRE À L'HEBDOMADAIRE BELGE SOLIDAIRE. AUTEUR DE PLUSIEURS LIVRES SUR LA POLITIQUE INTERNATIONALE, IL EST ÉGALEMENT CO-AUTEUR DU FILM DOCUMENTAIRE « LES DAMNÉS DU KOSOVO » SUR LA GUERRE MENÉE PAR L’OTAN EN YOUGOSLAVIE. IL A PRODUIT LE DOCUMENTAIRE DE VANESSA STOJILKOVIC, BRUXELLES – « CARACAS SUR L’EXPÉRIENCE DU VENEZUELA ». IL EST MEMBRE DU CONSEIL CONSULTATIF DE LA TÉLÉVISION LATINO-AMÉRICAINE TELESUR. IL A ÉGALEMENT ORGANISÉ DES DÉPLOIEMENTS D'OBSERVATEURS CIVILS EN YOUGOSLAVIE ET EN IRAK.

Récemment, il a effectué un séjour en Libye d’où il nous rapporté des faits et témoignages dans un livre qui sortira la semaine prochaine sous le titre : « Libye, Otan et médiamensonges » . La Nouvelle République s’est rapprochée de lui pour en savoir plus sur cette lancinante question. LNR : Dans votre livre sur la Libye, vous parlez de médiamensonges, ce qui veut dire que la réalité est tout autre que celle présentée par l’OTAN. Pouvez-vous nous éclairer là-dessus ?

Michel Collon : Toute la campagne de l’OTAN repose sur une campagne de désinformation de l’opinion publique.
Celle-ci a été manipulée pour lui faire approuver cette guerre et cela confirme ce que nous disions lors des guerres précédentes. Chaque guerre commence par un médiamensonge et le but est de tromper et d’endormir l’opinion publique. Ici, on a commencé par nous dire : Kadhafi bombarde son peuple. Dans ce cas-là, évidemment, il faut faire quelque chose.
Mais c’étaient des informations entièrement fabriquées par Al Jazeera d’abord, Al Arabia, ensuite.
Il faut quand même remarquer qu’Al Jazeera, c’est la télé du Qatar et que l’émir du Qatar est partie prenante dans la guerre. Il est dans l’alliance de l’OTAN. Le Qatar avait investi en Libye mais il n’était pas très satisfait. Il voulait, en fait, faire main basse sur le gaz de la Libye. Le Qatar a comme ambition de devenir un géant mondial du gaz, de tenir tête à la Russie et, évidemment, sur ce point, il est soutenu par les Etats-Unis et la France.

En plus, la Libye de Kadhafi avait le projet de créer un grand pôle industriel et financier au Proche-Orient, le Qatar a le même projet, donc, en rivalité. Le Qatar veut absolument être la grande puissance arabe sur le plan économique et financier. Ce qui nous fait dire que c’est une guerre économique dans son chef. Alors, comme Al Jazeera est la propriété de l’émir du Qatar, il est clair que ce dernier l’a mise au pas. Al Jazeera qui avait joué un rôle très noble et très courageux sur la Palestine ou l’Irak, est devenue une télé-soldat et une télé de l’OTAN.

LNR : Plusieurs sources ont avancé que certaines images diffusées par Al Jazeera étaient tournées dans un décor fabriqué au Qatar représentant la place verte, Al Azizia, etc. Avez-vous des informations à ce sujet ?

Michel Collon : Oui, j’ai entendu ça, je n’ai pas pu vérifier. Mais, apparemment, d’après les premiers indices, il y aurait même une confirmation du chef du CNT comme quoi effectivement on aurait mis en scène de fausses images de libération pour démoraliser les troupes, et cela va dans le même sens.
On n’a pas arrêté d’annoncer que Kadhafi était mort ou son fils, ou qu’il était en fuite.
Le ministre britannique des Affaires étrangères avait dit qu’il était venu au Vénézuela.
Ce genre d’info, c’est classique dans toutes les guerres. Ce sont des infos absolument fausses visant à démoraliser l’adversaire et à tromper l’opinion internationale. Faire croire que tout est fini. Il faut donc vérifier à propos de ces images. On va le faire avec notre équipe.
Mais aussi, chaque guerre apporte son lot de nouveautés dans la désinformation. Et la nouveauté, c’est qu’effectivement on met carrément des images en scène en studio.

Je voudrais juste compléter ce que je disais au début, la campagne de l’OTAN repose sur l’idée :
-que Kadhafi a bombardé son peuple. Les satellites russes ont montré que rien ne s’est produit de ce genre. Tous les témoins ont dit que c’était faux ; -on a dit que Kadhafi employait des mercenaires. On dit aussi que Kadhafi avait ordonné à ses soldats de violer en masse et qu’il leur avait fourni des containers de viagra pour ça. C’est aussi un classique de la désinformation dans toutes les guerres : diaboliser l’armée qui vous résiste, la couvrir de calomnies sur des crimes sexuels.

Cela avait servi en Bosnie aussi. En fait, il faut dire que toute la campagne de l’OTAN a consisté à tromper l’opinion publique pour avoir un prétexte pour bombarder, parce qu’en fait, on ne voulait pas protéger les civils, on voulait abattre le gouvernement libyen, voler le pétrole, voler les ressources financières. La plupart des médias « officiels » prétendent que ce sont les insurgés qui ont renversé Kadhafi alors que l’OTAN n’assurait qu’une couverture aérienne.

LNR : D’autres sources, par contre, avancent que des forces spéciales, françaises et britanniques, ont débarqué à Tripoli. Quelle version des faits pouvez-vous nous confirmer, vous qui avez déjà été sur le terrain ?

Michel Collon : En fait les insurgés ou les rebelles, ne représentent pas une force populaire significative, qui aurait permis de renverser le gouvernement libyen. C’est toute la différence avec les révoltes tunisienne et égyptienne où le peuple était unanime pour se débarrasser de tyrans détestés, et ici, il y a une insurrection très minoritaire qui, si elle n’avait pas été mise en place, armée et soutenue par les bombardements de l’OTAN, n’aurait jamais pu s’emparer du pouvoir et, en fait, aurait déjà été éliminée par les forces libyennes depuis longtemps.
Je parle sur le plan militaire. Ce sont effectivement les bombardements de l’OTAN qui ont fait la décision, et les forces spéciales françaises, britanniques et d’autres qui encadraient les troupes, les dirigeaient, leur fournissaient les renseignements et, selon des témoignages, faisaient partie du sale travail d’élimination de résistants et de personnalités.

LNR : Donc, apparemment, les forces françaises et britanniques étaient présentes au sol ?

Michel Collon : C’est ce que j’ai écrit dans mon texte « Comprendre la guerre d’avril ». Les services secrets italiens, étant donné que l’Italie est dans une grande rivalité commerciale en Libye avec la France et qu’ils étaient furieux de l’intervention de Sarkozy, n’ont pas hésité à balancer le fait que les services secrets français étaient actifs sur le terrain avant la résolution de l’ONU et qu’ils ont continué en violation de la résolution 1973.

LNR : Certains avancent que ces « rebelles» étaient pour la plupart des mercenaires saoudiens, qataris et même des narcotrafiquants colombiens. Qu’en est-il réellement ?

Michel Collon : Effectivement, on a beaucoup d’indications qu’il ya une privatisation de la guerre par les Etats-Unis. Obama et notamment son entourage, Brezinski et les stratèges de ce genre, ont tiré les leçons de la période Bush.
Les Etats-Unis ne sont plus capables, ils n’ont jamais gagné une guerre - à part celle contre la minuscule île de Grenade -, donc ils n’ont jamais gagné une guerre sur le terrain.
Alors, la méthode Obama a consisté à sous-traiter la guerre. Il y a une sorte de privatisation. On envoie des brigades qataries, on confie aux Emirats Arabes Unis le soin de mettre sur pied une armée privée, des mercenaires, en fait, qui ont été sur le terrain en Libye et qui ont été formés par des instructeurs des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux. C’est cette privatisation de la guerre qui permet à Obama de dire que l’armée des Etats-Unis se retire d’Iraq mais en fait, on fait de la sous-traitance.
Concernant les narcotrafiquants, oui, j’ai eu aussi des informations, mais je n’ai pas été le témoin direct, que des cadres et des mercenaires colombiens étaient d’une part dans la formation de l’armée des Emirats dont je viens de parler et aussi sur le terrain.
Il faut savoir en fait qu’il y a une collaboration très étroite entre les forces israéliennes, les forces colombiennes en Colombie et dans d’autres pays. Donc, on retrouve là une sorte d’internationale de mercenaires et de sous-traitance de la guerre.

LNR : Vous avez rencontré des personnes qu’on présentait comme des mercenaires, c’est d’ailleurs ce que vous racontez dans votre prochain livre. Qui sont-elles en réalité ?

Michel Collon : Il s’agit de l’un des pires médiamensonges des médias occidentaux pour justifier cette guerre.
On nous a dit depuis le début que Kadhafi était tellement isolé qu’en fait il n’avait que des mercenaires pour le soutenir.
Et puis, on nous a présenté des Noirs qui étaient tués dans l’est de la Libye dans un premier temps et on nous a dit que la population était en colère contre ces mercenaires et ils avaient été tués comme ça.
En réalité, il est connu de tous les connaisseurs de la Libye que dans la région de Benghazi, il existe depuis longtemps un racisme anti-noir et aussi un racisme contre les Libyens à la peau plus foncée, c’est-à-dire les Libyens du Sud. Et ce racisme s’est donc tourné, d’une part, contre les Libyens à la peau noire et, d’autre part, contre des Africains qui vivaient en Libye depuis longtemps et qui avaient soit la nationalité libyenne, soit des papiers, une maison, etc.
Telle est la structure de l’économie libyenne. Il y a énormément d’immigrés dans les hôtels, les restaurants, les services de nettoyage et d’entretien. Une très grande partie du travail manuel est effectuée par des gens d’Afrique noire qui étaient d’ailleurs très contents parce qu’en Libye, ils avaient une bonne situation et qu’ils obtenaient facilement des papiers, une maison, une voiture, un bon salaire, ce qui est en contraste total avec la situation dans leur pays d’origine où ils souffrent de la misère et des persécutions très souvent, et la situation en Europe où on les pourchasse ou on les enferme dans des sortes de prisons pour immigrés. Ils étaient très reconnaissants à Kadhafi parce que justement il a toujours lutté contre le racisme anti-noir.
Ce qui est scandaleux de la part des médias occidentaux, c’est qu’on a donné une confirmation de cette théorie, de ces rebelles racistes, comme quoi ces Africains étaient des mercenaires, il faut qu’on les tue. Et en réalité, de cette façon-là, on a soutenu des gens qui pratiquent le nettoyage ethnique.
L’ironie du sort, c’est que c’est le premier président noir des Etats-Unis qui a soutenu les mouvements qui pratiquent le nettoyage ethnique contre les Noirs.
Personnellement j’ai rencontré des Africains qui étaient venus à Bab El Azizia, le palais présidentiel.
Et ils étaient venus spontanément former une sorte de bouclier humain. Ils aimaient Kadhafi, ils étaient contents de ce qu’il avait fait pour eux. Et ils sont venus quand l’OTAN a commencé à bombarder son palais.
Moi, j’ai discuté avec ces gens, c’étaient des hommes de tous âges, des enfants, des femmes.
Je m’excuse, quand on est des mercenaires on ne met pas ces femmes et ces enfants face aux bombardements et à ces opérations de guerre, donc, c’est ridicule.
J’ai été extrêmement choqué de voir des gens avec qui j’avais parlé et qui étaient vraiment très chaleureux, très motivés, les mains liées dans le dos et qui ont été torturés et massacrés comme des animaux et laissés là, sur le sol.
Il faut le dire, l’Occident soutient, arme et excuse des gens qui sont des terroristes et des racistes, cela doit être dit.

LNR : Lors du siège de Tripoli, le journaliste Thierry Meyssan avance un chiffre de 1 300 morts et 5 000 blessés, tous des civils. Avez-vous des informations précises à ce propos ?

Michel Collon : Là, je n’ai rien de plus à vous dire sur les chiffres. Comme vous le savez, les chiffres, c’est toujours quelque chose de très difficile à estimer et je n’ai pas de compétence pour donner un chiffre. Il y a une étude qui a été faite récemment et qui avance que l’OTAN aurait largué 30.000 bombes. Si on fait une estimation pas très élevée, qui est de deux morts par bombe, on arrive à un chiffre de 60.000 morts.

LNR : Cette désinformation a-t-elle eu un impact en Europe ou, au contraire, l’opinion est-elle assez informée sur la réalité des événements, notamment par le biais des médias alternatifs ?

Michel Collon : Malheureusement, oui. La désinformation a eu un impact absolument catastrophique sur l’opinion publique européenne. Il n’y a eu pratiquement aucune manifestation, sauf très petites. Malheureusement, même le mouvement antiguerre, les progressistes en Europe pensent que, cette fois-ci, Obama et Sarkozy ont mené une bonne guerre.
Et j’ajouterai que, malheureusement, une très grande partie des personnes d’origines arabe et musulmane qui vivent en Europe pensent la même chose à cause du rôle d’Al Jazeera comme je viens de le dire.
Donc, effectivement, sur le plan de la bataille de l’information, actuellement la situation est assez catastrophique, le mensonge l’a emporté largement. En Irak, la guerre a été déclenchée pour des motifs fallacieux (armes de destruction massive, relation Saddam -Al Qaïda...).
Plus tard, la vérité est apparue au grand jour et l’opinion s’est aperçue qu’elle avait été trompée.

LNR : A propos de la Libye, comment l’OTAN va-t-elle gérer la situation médiatique de l’après-Kadhafi ?

Michel Collon : Effectivement, on a une répétition des médiamensonges sur l’Iraq et, comme je viens de le dire, c’est que l’opinion européenne avait été, en tout cas après un certain temps, très sceptique et même très avertie sur le médiamensonge sur les armes de destruction massive et, ici, il faut bien le dire que ça a marché.
Si vous allez dans la rue et que vous demandez à n’importe qui, vous aurez neuf personnes sur dix qui vont vous dire : oui, il a bombardé sa population.

Maintenant, comment l’OTAN va-t-elle gérer la situation médiatique de l’après-Kadhafi ?

Le problème c’est qu’il faut d’abord qu’on impose un débat où le public a le droit de savoir, de vérifier la qualité des informations qui lui ont été données. Et là, la tâche de groupe comme investigation qui anime notre site. On a diffusé beaucoup d’articles et on va continuer. On vient de sortir le petit livre dont je vous parlais «Libye, OTAN et médiamensonges» et qui paraîtra dans une semaine.
Il est très important que l’opinion se rende compte qu’elle a été manipulée et qu’à cause de cela, il y a des dizaines de milliers de Libyens qui sont morts et que le pays va connaître le même enfer que l’Iraq.
Donc, c’est la première bataille à mener. J’espère qu’une partie des journalistes honnêtes des grands médias vont se rendre compte, quand même, qu’à chaque guerre, on les piège et qu’il y a un devoir de dire au public : oui, on a été manipulés.
C’est un devoir, parce que l’OTAN annonce clairement qu’ils vont s’en prendre à la Syrie, à l’Iran, au Venezuela, je pense aussi que l’Algérie est aussi dans le collimateur.
Donc, les médiamensonges, ça a des conséquences terribles et c’est notre devoir d’imposer un débat sur cela.
Evidemment, l’OTAN a intérêt à ce qu’il n’y ait pas un débat et à ce qu’on passe aux affaires suivantes, et c’est toute la question.

Est-ce qu’on va arriver à imposer un débat et que l’opinion publique sache qu’elle a été trompée?
En mars 2007, le général américain Wesley Clark avait déclaré dans une interview qu’un mémo, qui lui avait été montré au Pentagone en 2001, expliquait comment l’administration américaine envisageait de prendre le contrôle de sept pays en cinq ans : l’Irak, la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et l’Iran.

Quels seraient les enjeux et les objectifs d’une telle campagne ?
Le général Wesley Clark, il faut le rappeler, ce n’est pas n’importe qui. C’est l’homme qui a bombardé, très sauvagement d’ailleurs, la Yougoslavie en 1999. Donc ce n’est pas un gauchiste ou un théoricien du complot.
C’est un homme de l’appareil qui sait de quoi il parle. Et donc, quand il dit que sept pays en plus de l’Afghanistan allaient être envahis ou contrôlés par les Etats-Unis, cela confirme l’analyse que nous faisions en 2000-2001 de la politique des Etats-Unis et des gens autour de Bush, le fameux Project for the New American Century qui, effectivement, était une politique de contrôle total du Moyen-Orient et du monde musulman ; comme nous l’expliquons d’ailleurs dans le livre que nous allons publié dans un mois et qui s’intitule «Comprendre le monde musulman» avec des entretien avec Mohamed Hassan qui analyse les rapports stratégiques entre les Etats-Unis, l’Europe et le monde arabe et musulman, le Moyen-Orient, l’Afrique et aussi l’Asie.
En fait, cette prise de contrôle de ces pays, ça fait partie d’une campagne de recolonisation du monde.
Les Etats-Unis, étant une économie en crise, le système capitaliste international est en crise de façon générale avec une baisse du taux de profits, avec, pour les Etats-Unis, la délocalisation de leurs usines, de leur industrie et le fait qu’il y a de moins en moins de valeur qui est créée aux Etats-Unis mêmes ; c’est donc une économie parasite qui vit sur le dos des pays du Sud.
Les Etats-Unis ont un grand problème : leur pouvoir économique est en baisse constante, leur économie en crise, leur Etat en faillite, leur dollar ne vaut plus rien, et la seule façon d’enrayer ce déclin et de rester le numéro un, c’est l’atout militaire, c’est de prendre le contrôle de pays tout simplement pour les coloniser comme on faisait dans le temps pour piller leur richesses. C’est ce qui va arriver avec la Libye, pour le pétrole, l’eau, les réserves financières très importantes et, en plus, là, on a détruit le plus possible pour pouvoir reconstruire le plus possible ; comme vous voyez déjà maintenant toutes ces entreprises du bâtiment et autres qui se précipitent comme des vautours pour tirer de plus gros profits de tout ce qu’ils ont détruit.
Donc, je pense que cette campagne de contrôle de tous ces pays, qui ne va pas s’arrêter après la Libye, et il faut y insister, c’est une campagne de recolonisation du monde. L'intervention de la France en Libye est un «investissement sur l'avenir», a déclaré récemment le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé dans un entretien au quotidien Le Parisien.

Cela suppose qu’après la chute de Kadhafi, beaucoup de prétendants seront en course pour accaparer les richesses libyennes.

LNR : Qui dirigera d’après vous ce nouveau concert, les Européens ou les Américains ?

Michel Collon : Quand je parlais de bataille entre vautours, c’est effectivement une bataille économique pour les contrats et, à peine Tripoli a-t-elle été envahie, que déjà dans la presse française, italienne et autres, on trouvait des informations sur le fait qu’ils se battaient comme des chiffonniers pour savoir qui allait prendre la plus grosse part du butin. Alors, on se partage la Libye comme les puissances coloniales se partageaient l’Afrique à la Conférence de Berlin en 1884-1885. C’est-à-dire que les plus forts prennent les gros morceaux, les moins forts les petits morceaux et ceux qui ont choisi le mauvais cheval ou sont arrivés trop tard ne reçoivent rien.
La France dit : nous on a été en pointe, on prend 35 %.
Elle confirme par là que c’était bien une guerre économique, une guerre pour le fric.

LNR : L’attaque de la Libye comporte plusieurs enjeux (politiques, économiques, stratégiques), cela ne constitue-t-il pas une première étape pour un contrôle de l’Afrique vu que le premier souci américain est d’abord d’installer cette fameuse Africom ?

Michel Collon : Comme je l’ai indiqué dans le texte «Comprendre la guerre en Libye», au début du livre dont j’ai parlé plus haut. La guerre contre la Libye a effectivement plusieurs enjeux, à l’instar de toutes les guerres menées par les Etats-Unis, parce qu’une guerre c’est un gros investissement, un risque, et l’on ne mène pas une guerre de cette envergure pour un seul petit objectif.
Les objectifs de la guerre contre la Libye sont le pétrole, ses réserves financières très importantes et, justement, il s’agit de casser le rôle de la Libye comme financier alternatif de l’Afrique.
La Libye, comme l’Algérie d’ailleurs, d’après ce qu’on m’a expliqué, joue un rôle de financier alternatif pour une série de pays africains qui sont soumis à des chantages de la part des multinationales de l’Europe et des Etats-Unis qui prennent les matières premières au prix le plus bas, qui refusent d’investir pour qu’une vraie économie de transformation et de service se développe en Afrique, et, en fait, le financement alternatif aidait l’Afrique à reconquérir son indépendance, à voler de ses propres ailes.

C’est clair que c’est une guerre contre l’Afrique et, justement depuis que la bataille économique pour les ressources mondiales fait rage, les Etats-Unis s’intéressent au contrôle militaire.
Considérant que tout leur appartient, les Etats-Unis divisent la planète en séries de zones, ils organisent leurs armées et leurs opérations sur toutes ces zones. Il n’ y avait pas de base pour l’Afrique, car elle était jugée moins intéressante que d’autres, mais, depuis quelques années, les Etats-Unis savent qu’on est en train de trouver de plus en plus de pétrole en Afrique, qu’on est en train de se battre pour les matières premières et les minerais et autres de l’Afrique, qu’il s’agit d’empêcher la Chine d’avoir des relations économiques normales avec les pays africains, se fournir en matière première et en énergie, alors, ils ont décidé de militariser le problème et d’installer une force militaire pour empêcher ces pays d’avoir un développement autonome et empêcher la Chine d’avoir des relations commerciales avec les pays africains.
Africom, c’est donc le grand projet, et ce qu’il faut remarquer, c’est que cinq pays en Afrique ont, à ma connaissance, refusé de s’intégrer dans l’OTAN ou de collaborer avec elle, et ils sont tous attaqués déjà ou sont menacés par les Etats-Unis.
Il s’agit de la Libye, du Soudan, du Zimbabwe, de l’Erythrée et de la Côte d’Ivoire. Tous sous sanction, agressés ou bientôt agressés.

LNR : La France a pris l’initiative de détourner la résolution 1973 de son but initial. Comment expliquez-vous ce mutisme de l’ONU par rapport à cette agression caractérisée ?

Michel Collon : La France a effectivement détourné la résolution 1973 de son texte et cette résolution a été en quelque sorte extorquée à l’ONU par des manœuvres et des mensonges et, ensuite, elle n’a absolument pas été respectée de sorte que cette guerre ne respecte pas le droit.
Cette résolution imposait
- un cessez-le feu, or l’OTAN a attaqué pendant six mois
- un embargo sur les armes : l’OTAN a livré les armes à un camp
- une zone d’exclusion aérienne : l’OTAN a utilisé l’espace aérien pour ce camp
- une interdiction d’intervenir au sol : les puissances de l’OTAN ont même déployé des agents, des soldats et des services de renseignement au sol. C’est une guerre qui est illégale par rapport à la charte de l’ONU et qui, en plus, ne respecte même pas la résolution qui avait été arrachée.

L’explication de cela, c’est que l’ONU ne représente rien pour le moment, elle n’est pas une organisation démocratique, elle est aux mains des Etats-Unis et contrôlée par les Etats-Unis. D’ailleurs, il suffit de voir que lorsque le monde vote contre un crime d’Israël, les Etats-Unis imposent leur veto et c’est terminé, il n’y a pas de résolution.
Il est clair que les peuples ont besoin d’autre chose que l’ONU.

LNR : Comment voyez-vous l’après-Kadhafi ? N e va-t-on pas assister à un nouvel Irak avec, notamment, une division du pays et une guerre fratricide entre différentes tribus ?

Michel Collon : Ecoutez, vous parlez de l’après-Kadhafi, et je serai très prudent. Sur place, j’ai constaté que Kadhafi avait beaucoup de partisans, il y avait des gens qui ne l’aimaient pas aussi. Même ces gens qui ne l’aimaient pas sur le plan de la question démocratique ou de la corruption..., ils n’étaient pas pour autant pour une invasion de l’OTAN.
Il va se passer en Libye ce qui s’est passé en Irak :
-les marionnettes de l’OTAN vont s’entredéchirer pour s’assurer le pouvoir et le fric, on a déjà vu le numéro 1 du CNT faire assassiner le numéro 2, donc ça promet
- Il y a un tel gâteau avec le pétrole et les réserves financières. Evidemment, toutes les tribus que Kadhafi a réussi à unifier et à pacifier vont de nouveau s’affronter.
D’autant plus que c’est une politique classique des grandes puissances coloniales de «diviser pour régner», qu’on utilise comme clients certaines tribus contre d’autres.
Les Etats-Unis, les Français, les Italiens et autres vont avoir chacun leurs pions, leurs tribus, et tous ceux-là vont s’entredéchirer. Je ne serais pas étonné qu’effectivement il y ait des formes de guerre civile qui se déclenchent entre les «démocrates libérateurs» et je ne serais pas surpris non plus qu’on assiste à des attentats.
Au fond, les Etats-Unis et la France ont besoin d’un bon prétexte pour maintenir des troupes au sol.
Comme en Iraq, on sait que, derrière les attentats, il y a souvent les services secrets des Etats-Unis.

Je pense que la gauche européenne, arabe et internationale doit absolument prendre conscience que son silence et sa complicité vont plonger les Libyens en enfer. Ce n’est pas la question de culpabiliser les gens, mais de prendre ses responsabilités et de se dire qu’il est temps de ne pas se faire manipuler.
Il est temps qu’on mette en place des instruments de contrôle de l’information dès le début.
Les médiamensonges tuent et nous avons tous, où que nous soyons, une responsabilité de démasquer ces médiamensonges.

Je veux dire, si vous voyez Al Jazeera ou la CNN ou TF1, qui est en train de répéter que tel chef d’Etat commettait l’atrocité et qu’il faut intervenir, vous savez que cela veut dire qu’on va bombarder, qu’on va voler les richesses et, donc, vous avez un devoir moral de vous battre contre le mensonge dès la première seconde où il sort. Cela est absolument fondamental et tout le monde doit prendre ses responsabilités.
L’OTAN a déjà annoncé qu’ils étaient très contents de ce qu’ils avaient réussi. Obama, ses conseillers, Sarkozy, qui parade comme un coq..., tout le monde est en train de nous dire qu’on va recommencer et qu’on va trouver la bonne recette et que ça marchera mieux qu’en Iraq et qu’on va faire le coup de la Libye ailleurs.

Il est temps pour les progressistes et tous ceux qui veulent absolument défendre la paix et le droit des peuples à décider eux-mêmes de leur sort de mener la bataille de l’information et, dès qu’un médiamensonge sort, il faut se dire : c’est ma responsabilité de le dénoncer à la minute même où il sort.
Et là, je ne pense pas uniquement aux journalistes honnêtes. Pour la plupart, le système des médias ne leur donne pas assez de liberté, mais je pense également à M. tout le monde notamment ; avec internet, on a la possibilité et le devoir de combattre les médiamensonges, c’est très important.


ENTRETIEN RÉALISÉ PAR CHÉRIF ABDEDAÏM
Xuan
   Posté le 12-09-2011 à 22:17:56   

L’utilisation de gaz moutarde ainsi que de bombes assourdissantes est signalé sur plusieurs sites ou blogs.
Ici La Voix de la Libye.
Les BRICS seraient violemment intervenus à ce sujet auprès de Ban Ki Moon.
L’Allemagne et l’Italie s’y seraient opposées et l’Allemagne, où l’implication de plus de cent soldats allemands crée la polémique, pourrait retirer son système de détection AWAKS.

Sur le terrain les combats continuent et sont violents.
Selon le site de Allain Jules, des soldats de l’OTAN en auraient fait les frais.
Radio Chine Internationale confirme l’attaque de l’aéroport de Tripoli :
http://french.cri.cn/621/2011/09/12/441s253877.htm
Reuter confirme l’échec de l’offensive du CNT sur Beni Walid :
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE78B0EB20110912
La raffinerie de Ras Lanouf a été également attaquée par l’armée libyenne.


Edité le 12-09-2011 à 23:22:40 par Xuan


Xuan
   Posté le 12-09-2011 à 23:53:57   

4 septembre 2011
Cuba rejette le CNT de Libye et rappelle ses diplomates à Tripoli



Le gouvernement cubain refuse de reconnaître le Conseil national de transition (CNT) de Libye, et a rappelé ses diplomates à Tripoli, a indiqué samedi le ministère cubain des Affaires étrangères.

"Cuba ne reconnaît pas le CNT ni aucune autre autorité provisoire, et ne devra reconnaître qu’un gouvernement sans ingérence étrangère qui respecte la volonté libre, souveraine et unique du peuple frère libyen", a déclaré le ministère dans un communiqué.

Le communiqué indique que Cuba avait rappelé son ambassadeur et ses premiers secrétaires présents à Tripoli, qui "ont pris des risques en étant présent aux côtés du peuple libyen dans cette situation tragique", ajoutant que les diplomates cubains "ont été témoins des bombardements de l’OTAN contre les civils et l’assassinat de civils innocents".

Depuis février, la Libye a souffert d’une guerre civile sanglante entre d’un côté les rebelles demandant le départ du dirigeant Khadafi et d’un autre côté les troupes loyales à Kadhafi.

Cuba a déclaré que l’intervention dirigée par l’OTAN en Libye n’a fait que raviver le conflit et "a empêché le peuple libyen de se diriger vers une solution pacifique".

Cuba a aussi accusé l’OTAN "d’avoir tué des milliers de personnes en utilisant "une excuse vulgaire" de la protection des civils, et "d’avoir ignoré les initiatives constructives de l’Union africaine et d’autres pays".

http://french.cri.cn/781/2011/09/04/1s252933.htm
Xuan
   Posté le 13-09-2011 à 11:20:51   

Selon l’agence Reuters citée par le site 20’ , Abdeljalil a affirmé que la loi islamique de la charia constituera la principale source d'inspiration du nouveau droit libyen .
«Nous devons instaurer un Etat de droit et de prospérité dans lequel la charia est la principale source réglementaire, ce qui exige de nombreuses conditions» .


D’autre part le CNT a établi un calendrier prévoyant la rédaction d'une nouvelle Constitution et la tenue d'élections dans un delai de 20 mois à partir du moment où la Libye sera déclarée «libérée» .
Pour l'instant, cette notion de «libération» n'a pas été établie alors que plusieurs régions dans le sud du pays ainsi que trois villes importantes, Bani Walid, Syrte et Sabha, se trouvent toujours sous le contrôle des forces loyales à Kadhafi.


Selon Algeria ISP, Moustapha Abdeljalil serait sous protection française à bord du navire militaire LE MISTRAL.


Edité le 13-09-2011 à 11:28:35 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-09-2011 à 13:52:04   

Trois raisons pour tuer Kadhafi


Quelques détails sur une question clé de la guerre en Libye : empêcher à tout prix l’unité et l’émergence de l’Afrique.

Sur cette vidéo :
Les 3 raisons de tuer Kadhafi.
Xuan
   Posté le 13-09-2011 à 17:32:47   

Pour Chavez, ils ont déjà essayé évidemment.

AlterInfo publie des photos de la manifestation parisienne contre les bombardements en Libye. Peu de monde malheureusement, mais il faut rendre hommage à ceux qui ont eu l’honneur d’y participer :




Des extraits du premier discours public du président du CNT Abdeljalil « à Tripoli » sur cette vidéo. Malheureusement... on ne le voit pas simultanément avec la foule ???

Pour faire bonne mesure les grandes lignes du discours de Kadhafi le 8 septembre sur InfoAbidjan ou bien entier et en anglais sur Mathaba
Dans un courrier adressé le 12 au peuple libyen sur la chaîne syrienne Al-Rai, il déclare notamment :
"Nous assistons à une révolte contre Al-Fateh et le pouvoir des comités du peuple. Ceci est une nouvelle tentative de retour en Libye, à la période de Al-Fateh, des sociétés occidentales colonisant le peuple libyen.
Il s’agit d’une tentative de remettre en esclavage, le peuple libyen. Le forcer à revenir à la période coloniale, après sa libération par notre héros Al-Fateh."

source.

Quelques infos en provenance de l'armée libyenne sur la guerre coloniale en Libye :
Le Temps d’Algérie.
et Mathaba
On y apprend notamment que des soldats algériens épauleraient l’armée libyenne. Des volontaires militaires nigériens seraient également en route pour la Libye.

Le gouvernement égyptien ferme la chaîne de tv Al Jazeera .
Les liens USA-Al Jazeera sont connus, un exemple cité par wikileaks révèle un cas d'autocensure pratiquée déjà en 2005 par cette chaîne basée à Doha au Qatar.

[Liens publiés sur le blog d'Allain Jules]


Edité le 13-09-2011 à 17:39:33 par Xuan


Xuan
   Posté le 16-09-2011 à 23:49:09   

Actualité en Libye :

Le porte-parole de Mouammar Kadhafi, Ibrahim Moussa, a déclaré que les villes libyennes de Beni Walid, Syrte et Sabha sont privées de fournitures médicales pour les blessés.
La vie quotidienne dans ces provinces est "très difficile" dit-il, "En violation de toutes les normes internationales, les rebelles nous coupent l'eau et l'électricité" .
Un journaliste d'Associated Press aurait signalé l'utilisation de phosphore blanc à Beni Walid.

L'annonce officielle du début de la colonisation

Dans Le Temps d’Algérie, on peut lire le commentaire d'Ibrahim Moussa sur
la visite éclair jeudi de Nicolas Sarkozy et David Cameron en Libye, les accusant de vouloir «transformer la Libye en fief de l'Occident». «La France tente de renforcer ses agents (en Libye) et la Grande-Bretagne à favoriser des figures politiques qui lui sont alliées, face à ceux qui tournent autour des Etats-Unis et du Qatar» , afin de «transformer la Libye en fief pour l'Occident».
« La visite inaugure un projet de colonisation en Libye et constitue l'annonce officielle du début de son application »
, a-t-il poursuivi dans la nuit de jeudi à vendredi, lors d'une intervention par téléphone sur la chaîne Arraï basée en Syrie et qui diffuse également régulièrement des messages du dirigeant déchu. Moussa Ibrahim a en outre accusé le président français et le Premier ministre britannique de «se dépêcher de récolter les fruits de la chute de Tripoli (...) car ils craignent évidemment l'arrivée de l'Amérique et d'autres Etats pour prendre leur part du gâteau».
«Ils parlent à présent de la reconstruction de la Libye pour des centaines de milliards de dollars (...) ils la détruisent et la reconstruisent avec l'argent des Libyens»
, a-t-il dénoncé. «Ils se sont dépêchés de venir à Tripoli pour conclure des accords secrets avec les collaborateurs et les traîtres et mettre la main sur le pétrole et les investissements sous prétexte de la reconstruction»
.

Effectivement Sarkozy a nié très lourdement dans son discours "à Tripoli" que le partage du gâteau ait été au menu. On observe dans la vidéo qu'il n'a pas honte de rappeler les appétits des monopoles français ni de réclamer des "appels d'offre" pour faire les choses comme on le fait dans tous les états de droit ...
On le voit aussi exiger la tête de Kadhafi « il ne peut pas y avoir de pardon s’il y a le sentiment de l’impunité » comme s'il occupait déjà le siège du procureur.

Après ce magistral numéro de faux cul, la prise de Syrte annoncée comme la cerise sur le gâteau s’est soldée par de lourdes pertes selon Le Parisien et les rebelles ont dû battre en retraite.
Quelques détails sur ce blog russe (à traduire avec Google).


Edité le 17-09-2011 à 00:17:33 par Xuan


Xuan
   Posté le 17-09-2011 à 23:24:48   

A lire :

Sous le titre « Libye : un avenir incertain
Compte-rendu de missions d’évaluation auprès des belligérants libyens »
,

Le CIRET-AVT Centre de Recherches et d’Etudes sur le Terrorisme et d’Aide aux Victimes a publié en mai 2011 le résultat d’une enquête réalisée en avril sur le sol libyen, conjointement avec le Centre Français de Recherche sur le Renseignement.

Les conclusions sont extrêmement instructives, font un sévère ménage dans la propagande des médias occidentaux et relèvent des mensonges patents du CNT.
Elles redressent nombre de contre-vérités sur la société Libyenne de Kadhafi.
L’intervention de l’Otan est signalée dès le siège de Benghazi.
Le document s’étend aussi sur la présence de terroristes islamiques dans le CNT :

http://fr.calameo.com/read/00000977924fa42ccfb6e
Xuan
   Posté le 20-09-2011 à 23:41:06   

Résumé du dernier discours de Kadhafi sur Arrai Tv, face à la présentatrice Mishaan al Jabouri :

1- Ce qui se passe en Libye est une farce lorsque l’OTAN parle de nouveau gouvernement. Seuls les bombardements de l’OTAN donne une légitimité à ce qu’ils appellent nouveau gouvernement.
2- Il est très difficile de faire tomber le régime libyen parce qu’il représentent des millions de Libyens.
3- depuis 1975 je ne représente plus le pouvoir. Ce sont les Comités populaires qui ont le pouvoir. 2000 tribus se sont réunis à Tripoli pour l’affirmer.
4- Seul le pouvoir des Comités populaires est légitime en Libye. Toute autre initiative est une falsification et est considérée comme nulle et sans effet.


La bande-son


Edité le 20-09-2011 à 23:55:08 par Xuan


Xuan
   Posté le 24-09-2011 à 20:08:02   

Un article intéressant du Petit Blanquiste :


La "méthode libyenne"



Dans une interview au magazine Foreign Affairs [1], Ben Rhodes, vice-chef du Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis [2], a déclaré que la « méthode » utilisée par l’administration d’Obama en Libye est « plus efficace » que le grand déploiement de troupes appliqué par Bush en Irak et en Afghanistan.

Pour lui, la forme d’intervention de l’OTAN en Libye - avec quelques variantes - pourrait constituer un nouveau modèle applicable à d’autres pays. On se trouve donc en présence d'une menace de répétition du même type d'intervention contre d’autres pays . Que ceux-ci représentent, par leurs ressources, un intérêt stratégique pour Washington et ses alliés ou qu'ils revendiquent une autonomie politique inacceptable - comme certains pays d’Amérique latine et des Caraïbes.

Selon Rhodes, dès le début de l’intervention, Obama a mis l’accent sur le fait qu’il était beaucoup « plus légitime et efficace » pour le « changement de régime » que celui-ci soit recherché par un mouvement « autochtone » - et non par les États-Unis. Rhodes avoue ainsi que la zone d’exclusion aérienne pour « protéger la population » - réclamée avec par Obama, Sarkozy et Cameron afin d’obtenir l’approbation de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU – n’était qu’un grossier mensonge et que leur véritable objectif était le changement de régime .

Une fois la résolution arrachée, l’OTAN a pu mettre en œuvre des bombardements non autorisés et détruire une grande partie des infrastructures de la Libye massacrant au passage de nombreux civils . Il s'agissait de raser les lieux par lesquels devaient passer les « rebelles » de Benghazi.

Parallèlement, l’OTAN est passé outre une interdiction expresse de la résolution, en entraînant et armant les « rebelles » et en entrant en guerre avec des moyens militaires terrestres des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, des monarchies jordaniennes et du Conseil de coopération du Golfe. [3]

En résumé, la prétendue intention de protéger la population libyenne s’est convertie en une intervention militaire étrangère d’une ampleur considérable contre cette même population .

Barack Obama a, lui-même, exprimé tout le bien qu’il pensait de la « méthode libyenne » décrite par Ben Rhodes – à savoir le scénario d’une « rébellion réprimée par un dictateur » suivie d’une intervention militaire occidentale destinée à « protéger la population ». En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, il a déclaré contre toute évidence : « Ce sont les Libyens qui ont libéré la Libye » et ajouté : « En même temps, la Libye représente une leçon sur ce que la communauté internationale peut réussir lorsque nous sommes solidaires ».

Ces propos doivent alerter tous ceux qui refusent que les Etats-Unis et leurs alliés - dont la France - poursuivent et amplifient leurs guerres prédatrices .

JPD

Source : cubadebate

[1] Foreign Affairs est un bimestriel publié à New York depuis 1922 et diffusé à environ 100 000 exemplaires en 2004. (Wikipedia)

[2] Le Conseil de sécurité nationale (National Security Council ou NSC) est une organisation administrative dépendant directement du président des États-Unis.

[3] Le Conseil de coopération des États arabes du Golfe ou Conseil de coopération du Golfe (CCG) est une organisation régionale regroupant six pétromonarchies du golfe Persique : Arabie saoudite, Oman, Koweït, Bahreïn, Émirats arabes unis et Qatar. Les royaumes du Maroc et de Jordanie sont en cours d’adhésion. (Wikipedia)
Xuan
   Posté le 25-09-2011 à 23:11:36   

A lire : interview d'Allain Jules à la Nouvelle République

«En Libye, il ne s’agit plus d’une révolution, mais d’un coup d’Etat»

Egalement sur le site de Nouvelle République
[NB : Nouvelle République est un quotidien algérien]
Xuan
   Posté le 28-09-2011 à 14:37:14   

Sur les raisons de la guerre, un article publié par Info Palestine



La Grande-Bretagne et la France mènent la charge coloniale en Libye


lundi 26 septembre 2011
Peter Symonds

________________________________________

La visite du premier ministre britannique David Cameron et du président français Nicolas Sarkozy en Libye jeudi dernier rappelle toutes les traditions sordides et sanguinaires de l’impérialisme : l’hypocrisie patente, le pillage économique et le recours impitoyable à la force pour arriver à ses fins.


Bombardements "démocratiques" de l’OTAN sur la Libye... - Photo : fr.altermedia.info

Cameron et Sarkozy ont été fêtés par les dirigeants du client local de l’OTAN - le Conseil national de Transition (CNT) - à Tripoli d’abord à grand renfort de mesures de sécurité puis ils ont été rapidement transportés au bastion du CNT à Benghazi. Sous les vivats de la foule rassemblée, Cameron a salué « la Libye libre ». « La France, la Grande-Bretagne, l’Europe seront toujours aux côtés du peuple libyen, » a déclaré Sarkozy.

Le faux prétexte de l’aventure néocoloniale de l’OTAN - soi-disant pour protéger des vies libyennes contre le régime de Mouammar Kadhafi - a pratiquement été abandonné. Les avions de combat de l’OTAN continuent de bombarder des cibles autour des villes pro-Kadhafi restantes de Syrte et de Bani Walid au mépris de la vie des civils alors que le CNT et les partisans de l’OTAN essaient de contrôler le pays entier. Les médias occidentaux qui avaient promu l’intervention impérialiste en lançant des avertissements soi-disant de massacres imminents de la part du régime Kadhafi, gardent un silence réservé sur les centaines, si non les milliers de civils qui ont été tués lors des bombardements de l’OTAN.

Cameron a déclaré que Benghazi « a été une inspiration pour le monde entier, et vous avez renversé un dictateur et vous avez choisi la liberté. »
Sur la tribune se trouvaient à côté de lui le président du CNT, Moustapha Jalil, ancien ministre de la Justice de Kadhafi, et le « premier ministre » du CNT, Mahmoud Jibril qui avait présidé le conseil national pour le développement économique. Les deux hommes portent la responsabilité des crimes du régime Kadhafi et ne seront pas moins impitoyables dans leur traitement de l’opposition politique contre le nouvel ordre de l’OTAN nouvellement créé.

Cameron et Sarkozy, ont bien sûr rejeté toute suggestion que leur visite en Libye était liée à des intérêts mercenaires. Aucune promesse n’a été faite ou recherchée a dit le président français aux reporters en ajoutant : « Ce que nous avons fait, nous l’avons fait pour des raisons humanitaires. Il n’y avait pas d’agenda caché. »
Jalil s’est empressé d’affirmer que la France et la Grande-Bretagne « auront une influence future » . Il a poursuivi en disant : « Nous allons honorer les anciens contrats, et nos amis auront un rôle initiateur conformément à leurs efforts dans le soutien de la Libye. »

En d’autres termes, le butin du pétrole appartient aux vainqueurs.
La ruée néocoloniale sur la Libye est tellement évidente qu’elle est ouvertement reconnue par la presse de l’establishment. En commentant ceci cette semaine, Simon Tisdall du Guardian a remarqué : « En vérité, à la manière des héros conquérants de l’histoire, les dirigeants britanniques et français sont arrivés, à la recherche des lauriers de la victoire qui produiront peut-être avec le temps un rendement financier appréciable. Il s’agit, d’abord et avant tout, du butin de guerre de Dave et de Sarko. »

La visite de Cameron et de Sarkozy marque le début d’une compétition féroce pour l’influence politique, la position stratégique et les profits en Libye. Hier, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, est arrivé à Tripoli pour déclarer que « l’ère des régimes oppresseurs est révolue. »
Avant le déclenchement de la guerre civile en février, les avoirs de la Turquie en Libye s’élevaient à quelque 15 milliards de dollars en Libye, et qu’Erdogan était soucieux de sécuriser.

En début de semaine, le PDG du géant énergétique italien ENI, Paolo Scaroni était à Tripoli pour discuter la reprise des exportations de gaz de la Libye. ENI était le plus important producteur d’énergie de la Libye avant la guerre et est évidemment très soucieux de défendre sa position dominante. La Libye dispose des plus importantes réserves d’énergie connues en Afrique - 46,4 milliards de barils de pétrole et 55 pieds cubes de gaz naturel. Les responsables libyens ont rapporté aux « Amis de la Libye » qui s’étaient réunis à Paris le 2 septembre que cinq grandes entreprises étrangères d’énergie étaient revenues dans le pays.

Malgré toutes les affirmations hypocrites que la guerre pour un « changement de régime » concernait uniquement la protection de vies humaines, les objectifs de l’impérialisme britannique et français en Libye, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ne sont pas plus humanitaires aujourd’hui qu’elles ne l’étaient ces 200 dernières années.
Il suffit d’examiner brièvement l’histoire de la Libye et de ses voisins directs. Soixante-dix ans de domination coloniale britannique en Egypte ont débuté en 1882 avec un bombardement maritime d’Alexandrie et une force expéditionnaire pour réprimer brutalement une opposition nationaliste. La Grande-Bretagne a envahi le Soudan voisin sous la bannière humanitaire de répression de la traite des esclaves partout dans le pays.
La France a un long passé de domination coloniale en Algérie, au Tchad, au Niger et en Tunisie. Dans les années 1940 et 1950, pour conserver le contrôle de l’Algérie elle avait mené une longue guerre sanglante durant laquelle les forces françaises devinrent tristement célèbres pour l’usage de la torture, de représailles et de massacres de masse. Le gouvernement post-colonial avait estimé que jusqu’à 1,5 million d’Algériens avaient été tué durant la lutte contre la domination française.
La Libye elle-même était sous le joug de l’Italie qui avait justifié son invasion comme étant une mission « civilisatrice. » De l’avènement de la domination italienne jusqu’à la déroute de l’armée italienne durant la Deuxième Guerre mondiale, la moitié de la population libyenne a été assassinée, affamée ou poussée à l’exil. La résistance à la domination italienne a été réprimée par des bombardements aériens systématiques et, dans les années 1930, par la rafle de 100.000 personnes, dont la plupart des nomades, et leur déportation dans des camps de concentration où au moins la moitié d’entre elles sont mortes.
Alors que tous ces pays étaient devenus officiellement indépendants après la Deuxième Guerre mondiale, les anciennes puissances coloniales ont maintenu indirectement leurs intérêts économiques et stratégiques par le biais des divers régimes nationalistes qui avaient émergé. C’est précisément cet échec abject du nationalisme bourgeois de mettre fin à la domination impérialiste ou de satisfaire les besoins sociaux pressants et les aspirations démocratiques des masses qui a ouvert la voie aux nouvelles interventions coloniales. Confrontées à la pire crise économique depuis les années 1930, les puissances américaines, européennes et les puissances émergentes comme la Chine et la Russie sont toutes engagées dans une course effrénée contre leurs adversaires pour la domination de l’Afrique, du Moyen-Orient et internationalement.
Durant son voyage en Libye, Sarkozy a même indiqué la prochaine « mission humanitaire » de la France, en déclarant qu’il dédiait sa visite « à tous ceux qui espèrent que la Syrie soit un jour un pays libre. » Le contrôle de la Syrie et du Liban avait été alloué à la France après la Première Guerre mondiale dans le cadre des accords Sykes-Picot signés avec la Grande-Bretagne et qui partageaient l’ancien empire ottoman entre les deux puissances impérialistes. Ne voulant pas être en reste, le premier ministre turc Erdogan, a réclamé pour sa part le lendemain que « ceux qui oppriment le peuple de Syrie » devraient être conscients que « leur temps était écoulé. »

Source : info-palestine.net


Edité le 28-09-2011 à 15:06:13 par Xuan


Xuan
   Posté le 28-09-2011 à 15:05:37   

et un autre publié par mondialisation.com

La guerre de l’OTAN contre la Libye est dirigée contre la Chine


AFRICOM et la menace sur la sécurité énergétique nationale de la Chine


par F. William Engdahl



La décision prise de Washington pour l’OTAN de bombarder la Libye de Kadhafi et de la soumettre à ses diktats ces derniers mois, ceci à un coût estimé d’au moins un milliard de dollars qui seront épongés par le contribuable américain, n’a pas grand chose à voir avec ce que le gouvernement d’Obama proclame être une “mission de protection de civils innocents”. En réalité, ceci fait partie d’un plus vaste plan stratégique de l’OTAN et du Pentagone en particulier de contrôler le talon d’Achille de la Chine, à savoir sa dépendance stratégique en de grands volumes d’importation de pétrole brut et de gaz. Aujourd’hui, la Chine est le second importateur de pétrole au monde derrière les Etats-Unis et le fossé se comble rapidement.

Si nous regardons attentivement une carte de l’Afrique et si nous observons l’organisation africaine du nouveau commandement africain du Pentagone AFRICOM, il émerge que le stratégie est de contrôler une des ressources stratégiques les plus importantes de la Chine en ce qui concerne le pétrole et les matières premières.

La campagne de Libye de l’OTAN est au sujet du pétrole et rien que du pétrole; mais pas à propos de contrôler le brut de haute qualité libyen (demandant peu de rafinage), parce que les Etats-Unis sont nerveux à propos de sources d’approvisionnement étrangères. C’est plutôt au sujet du contrôle de l’accès de la Chine à des importations de brut de longue durée depuis l’Afrique et le Moyen-Orient. En d’autres termes, tout ceci est au sujet de contrôler la Chine elle-même.

La Libye est bordée au nord par la Mer Méditérannée, directement de l’autre côté de l’Italie, dont la compagnie pétrolière ENI a été le contracteur étranger le plus important en Libye pendant des années. A l’Ouest, la Libye est bordée par la Tunisie et l’Algérie; au sud par le Tchad, à l’Est, elle est bordée par à la fois l’Egypte et le Soudan (aujourd’hui le Soudan et le Soudan du sud). Ceci devrait en dire long sur l’importance stratégique à long terme de la Libye pour l’AFRICOM et le Pentagone quant à leur possibilité de contrôle de l’Afrique et de ses ressources et quel pays est capable d’obtenir ces ressources.

La Libye de Kadhafi a maintenu un contrôle étatique strict sur ses réserves très importantes de pétrole brut de haute qualité. D’après des données d’étude datant de 2006, la Libye possède les plus grosses réserves pétrolières du continent africain, environ 35% de plus que celles estimées du Nigéria. Les concessions d’exploitation de ce pétrole ont été étendues aux compagnies pétrolières d’état chinoise et russe ainsi qu’à d’autres ces dernières années.

De manière attendue, un porte-parole de la soi-disante opposition qui clâme victoire sur Kadhafi, Abdel Jalil Mayouf, le représentant en Relation Publique de la firme pétrolièee libyenne AGOCO, a dit à l’agence Reuters: “Nous n’avons aucun problème avec les pays entreprises occidentales comme celles de l’Italie, la France ou du Royaume-Uni; mais nous pourrions avoir quelques problèmes politiques avec celles venant de Russie, de Chine et du Brésil.” La Chine, la Russie et le Brésil se sont soit opposés aux sanctions de l’ONU sur la Libye ou on fait pression pour la résolution du conflit en interne et un arrêt des bombardements de l’OTAN.

Comme je l’ai déjà détaillé auparavant,1. Kadhafi, ancien adhérent du socialisme pan-arabe dans la ligne de l’Egyptien Gamal Nasser, a utilisé les revenus du pétrole pour améliorer de beaucoup les conditions de vie de ses compatriotes. Les soins médicaux étaient gratuits tout comme l’était l’éducation. Chaque famille libyenne recevait une bourse d’état de 50 000 US$ afin d’acheter une nouvelle maison et tous les prêts bancaires étaient en accord avec les lois anti-usurières de l’islam, et donc sans taux d’intérêt. L’état n’était pas non plus endetté. Ce n’est seulement qu’au prix d’une corruption forcenée et d’une infiltration massive dans l’Est du pays, que la CIA, le MI6 et les autres agences de renseignement de l’OTAN ont pu, au coût de plus d’un milliard de dollars et de bombardements massifs des populations civiles par les forces de l’OTAN, déstabiliser les liens entre Kadhafi et son peuple.

Pourquoi donc l’OTAN et le pentagone ont-ils mené une campagne si meurtrière sur un pays souverain ? Une évidence est que cela servait à encercler les ressources énergétiques et de matières premières de la Chine sur le continent en en Afrique du nord.

L’alerte du Pentagone à propos de la Chine

Pas à pas depuis ces dernières années, Washington a commencé à créer la perception que la Chine, qui était “le très cher ami et allié de l’Amérique” il y a encore moins de dix ans, était en train de devenir la plus grande menace pour la paix mondiale le tout à cause de son énorme expansion économique. Dépeindre la Chine comme le “nouvel ennemi” a été compliqué car Washington est dépendant de la Chine pour qu’elle achète la part du lion de sa dette gouvernementale sous forme d’obligations et bons du trésor.

En Août, le pentagone a publié pour le congrès son rapport annuel sur le statut militaire de la Chine.2 Cette année, ce rapport a déclenché des sonnettes d’alarme stridentes à travers la Chine. Le rapport stipule entr’autres choses, que “depuis la dernière décennie, l’armée chinoise a bénéficié d’investissements robustes en terme de matériel moderne et de technologie. Bon nombre de systèmes modernes ont atteint un bon niveau de maturité et d’autres seront opérationnels dans quelques années”, a dit le pentagone dans ce rapport. Il a aussi ajouté qu’ “il y a une certaine incertitude sur le comment la Chine va utiliser ses capacités croissantes… La Chine comme majeur acteur international peut très bien se dresser comme une caractéristique stratégique de ce début de XXI ème siècle.”3

Dans un intervalle de peut-être deux à cinq ans, selon comment le reste du monde réagit et joue ses cartes, la République Populaire de Chine émergera dans les médias européens sous contrôle comme étant la nouvelle “Allemagne hitlérienne”. Si cela est peut-être difficile à croire aujourd’hui, réfléchissez un peu comment cela a été fait avec l’ancien allié et ami de Washington Hosni Moubarak et même auparavant avec Saddam Hussein. En Juin de cette année, l’ancien secrétaire d’état à la marine et maintenant Sénateur américain pour la Virginie, James Webb, a surpris beaucoup de monde à Pékin quand il déclara à la presse que la Chine était en train d’approcher ce qu’il appelait “un moment de Munich”, quand Washington devra décider de garder un équilibre stratégique, ce en référence à la crise de 1938 sur la Tchécoslovaquie, quand Chamberlain opta pour l’apaisement avec Hitler sur la question des Sudètes. Webb ajouta: “Si vous regardez les dix dernières années, le vainqueur stratégique a été la Chine”.4

Le même rouleau compresseur propagandiste du pentagone, emmené par CNN, BBC, le New York Times et le Guardian de Londres, va obtenir les ficelles subtiles de la part de Washington pour “peindre la Chine et ses leaders en noir”. La Chine devient bien trop puissante et bien trop indépendante pour beaucoup à Washington et à Wall Street. Pour contrôler cela et par dessus tout la dépendance énergétique de la Chine, ses imports de pétrole ont été identifiés comme étant son talon d’achille. L’affaire libyenne est un coup monté directement pour frapper ce talon d’Achille.

L’introduction de la Chine en Afrique

L’implication des compagnies énergétiques et d’imports de matières premières chinoises à travers le continent africain est devenue une cause majeure de souci pour Washington où une attitude de négligence maligne a dominé la politique africaine depuis l’ère de la guerre froide. Comme ses besoins énergétiques futurs étaient devenus évidents depuis plusieurs années, la Chine a commencé une véritable et dominante diplomatie économique en Afrique, qui s’est vraiment développée depuis 2006 lorsque Pékin a littéralement déroulé le tapis rouge pour les chefs d’état de plus de quarante pays africains et discuté de très larges sections de relations commerciales avec ces pays. Rien n’était plus important pour Pékin que de sécuriser de futures ressources pétrolières pour la forte industrialisation de la Chine dans son ensemble. La Chine fit donc mouvement vers des pays abandonnés par leurs anciennes puissances coloniales européennes comme la France, le Royaume-Uni ou le Portugal.

Le Tchad par exemple est un cas d’école. Un des pays les plus pauvres et les plus isolés d’Afrique; le Tchad fut courtisé par Pékin qui rétablit les relations diplomatiques avec ce pays en 2006.



En Octobre 2007, le géant du pétrole d’état chinois CNPC signa un contrat pour construire une rafinerie de pétrole en conjonction avec le gouvernement tchadien. Deux ans plus tard, ils commencèrent la construction d’un pipeline pour amener le pétrole d’un nouveau champs d’exploitation chinois dans le sud à quelques 300 km de la rafinerie. Les ONG supportées par les gouvernements occidentaux commencèrent à crier au loup concernant l’impact écologique de pipeline chinois. Ces mêmes ONG étaient curieusement silencieuses lorsque Chevron découvrit du pétrole au Tchad en 2003.

En Juillet 2011, les deux pays, le Tchad et la Chine célébraient l’ouverture de la rafinerie commune sino-tchadienne juste à côté de la capitale N’djamena.5

Les activités pétrolières tchadiennes chinoises sont également très proches d’un autre projet pétrolier majeur chinois, celui de la région du Darfour au Soudan, limitrophe au Tchad.

Le Soudan a été une source très importante et grandissante de pétrole pour la Chine depuis le début d’une coopération entre les deux pays au début des années 1990, après que Chevron eut abandonné ses options là-bas. Dès 1998, CNPC construisait un pipeline pétrolier de 1500 km depuis les champs d’exploitation du sud-Soudan jusqu’à Port Soudan sur les rives de la Mer Rouge ainsi qu’une rafinerie près de Khartoum. Le Soudan fut la première grande opération pétrolière gérée à l’étranger par la Chine. Au début 2011, le pétrole soudanais, en provenance de la zone de conflit du sud, couvrait environ 10% des imports pétroliers de la Chine en prenant plus de 60% de la production quotidienne du Soudan de 490 000 barils / jour. Le Soudan est devenu un point vital de la sécurité énergétique nationale chinoise.

D’après des estimations géologiques, le sous-sol qui va du Darfour, dans ce qui était le sud du Soudan, jusqu’au Cameroun en passant par le Tchad est un immense champ pétrolier d’une ampleur telle que cela pourrait bien être une nouvelle Arabie Saoudite.

Contrôler le sud-Soudan, ainsi que le Tchad et le Cameroun est vital pour la stratégie du pentagone de “refus stratégique” à la Chine de futurs approvisionnements en pétrole. Aussi loin qu’un régime fort et robuste de Kadhafi demeurait en place à Tripoli, le contrôle de cette région demeurait un problème majeur. La séparation quasi-simultanée du sud-Soudan d’avec le Soudan et le renversement de Kadhafi en faveur de rebelles faibles et dépendants du support du pentagone était une priorité stratégique de première importance pour le plan de domination totale du pentagone.



L’AFRICOM répond

La force principale derrière la récente vague d’attaques contre la Libye ou les changements de régimes plus discrets en Tunisie, en Egypte et le fameux referendum sur le Soudan du sud qui a maintenant fait de cette région pétrolière, une région “indépendante”, a été l’AFRICOM, le commandement spécial de l’armée américaine établi par le gouvernement Bush en 2008 explicitement pour contrer spécifiquement l’influence chinoise sur les réserves de pétrole et de matières premières en Afrique.

Fin 2007, Le Dr. Peter Pham, un initié de Washington qui conseille les départements d’état et de la défense américains, explique de manière ouverte que “parmi les buts ultimes de l’AFRICOM , était le but de protéger les accès en hydrocarbures et autres ressources stratégiques dont l’Afrique est riche, une tâche qui incluait de s’assurer contre la vulnérabilité de ces richesses naturelles et de s’assurer qu’aucunes tierces parties comme la Chine, L’inde, le Japon ou la Russie, ne puissent obtenir un monopole ou des traitements de faveur.”6

Témoignant devant le congrès américain pour soutenir le projet de création de l’AFRICOM, Pham, qui est associé avec la fondation néo-conservatrice pour la défense des démocraties a déclaré:

“Ces ressources et richesses naturelles font de l’Afrique une cible facile pour les attentions de la République Populaire de Chine, dont la dynamique économique… a une soif quasi insatiable de pétrole et de besoins pour d’autres ressources naturelles. La Chine importe à l’heure actuelle aproximativement 2,6 millions de barils de pétrole brut par jour, environ la moitié de cette consommation, de l’ordre de 765 000 barils par jour, environ un tiers de ses importations, proviennent de ses sources africaines, spécialement du Soudan, de l’Angola et du Congo (Brazzaville). Est-ce étonnant donc par conséquent qu’aucune région du monde autre que l’Afrique ne rivalise avec l’intérêt stratégique de la Chine ces dernières années… De manière intentionnelle ou non, beaucoup d’analystes attendent que l’Afrique, spécifiquement les états du long de sa très riche côte occidentale, va devenir le théâtre d’une concurrence stratégique entre les Etats-Unis et sa seule réelle concurrence à l’échelle globale, la Chine, alors que les deux pays cherchent à étendre leur influence et sécuriser l’accès aux ressources.”7

Il est très opportun ici de se rappeler la séquence des révolutions “Twitter” téléguidées depuis Washington dans le mouvement toujours actif de ce que l’on a appelé le printemps arabe. D’abord la Tunisie, un bout de terrain en apparence insiginifiant d’Afrique du Nord sur les bords de la Méditérannée. Quoi qu’il en soit, la Tunisie se situe sur la frontière Ouest de la Libye. Le second domino qui tomba fut l’Egypte de Moubarak. Ceci créa une instabilité majeure au Moyen-Orient et en Afrique du Nord car Moubarak, malgré ses grands défauts, avait résisté à la politique moyen-orientale de Washington; Israël perdît aussi un précieux allié lorsque Moubarak tomba.

Puis en Juillet 2011, le sud-Soudan se déclare lui-même la République indépendante du Sud-Soudan, se séparant du Soudan après des années d’insurrection soutenues par les Etats-Unis contre le régime de Khartoum. La nouvelle république prend avec elle la grande majorité des ressources pétrolières, ce qui ne réjouit pas Pékin bien évidemment. L’ambassadrice états-unienne à l’ONU Susan Rice, mena la délégation américaine pour la célébration de l’indépendance. L’appelant un “testament pour le peuple du sud-Soudan”. Elle ajouta, afin d’entériner le processus de sécession que “les Etats-Unis ont été aussi actifs que tout le monde”. Le président Obama ouvertement supporta la sécession du sud. Celle-ci était un projet guidé et financé depuis Washington depuis que le gouvernement Bush eut décidé d’en faire une priotité en 2004.8

Maintenant, le Soudan a perdu d’un seul coup ses revenus du pétrole. La sécession du sud où les trois-quarts des 490 000 barils / jour sont produits, a aggravé les problèmes économiques de Khartoum en coupant d’un coup environ 37% des revenus nationaux. Les rafineries du Soudan et la seule route d’exportation va des champs d’exploitation du sud vers Port Soudan sur la Mer Rouge au Nord du Soudan.
Le sud-Soudan est maintenant encouragé par Washington de bâtir un nouveau pipeline d’exportation indépendant de celui de Khartoum en passant par le Kenya. Le Kenya est une des zones d’influence américaines très forte en Afrique.9

Le but du changement de régime en Libye, supporté par les Etats-Unis, ainsi que de tout le projet pour le Moyen-Orient qui repose derrière le printemps arabe, est de pouvoir contrôler à termes les champs pétroliers les plus importants connus à ce jour et ainsi de contrôler la politique future, surtout dans des pays comme la Chine. Comme le secrétaire d’état des années 1970 Henri Kissinger a déclaré, quand il était à l’époque plus puissant que le président des Etats-Unis lui-même: “Si vous contrôlez le pétrole, vous contrôlez les nations ou des groupes de nations”.

Pour le futur du plan de sécurité national énergétique de la Chine, la réponse ultime est de trouver des réserves énergétiques en Chine. Fort heureusement, il existe de nouvelles méthodes révolutionnaires pour détecter et évaluer quantitativement la présence de pétrole et de gaz, là où la géologie actuelle dit qu’il n’est pas possible de trouver du pétrole à ces endroits. Là est peut-être la sortie logique du piège pétrolier qui a été placé pour la Chine, Dans mon nouveau livre “Les guerres pour l’énergie”, je détaille ces méthodes pour ceux qui sont intéressés.

Article original en anglais : NATO's War on Libya is Directed against China: AFRICOM and the Threat to China's National Energy Security, publié le 25 septembre 2011.

Traduction par Résistance 71.


F. William Engdahl est l’auteur de Full Spectrum Dominance: Totalitarian Democracy in the New World Order

Notes

1 F. William Engdahl, Creative Destruction: Libya in Washington’s Greater Middle East Project–Part II, March 26, 2011, accessed in http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=23961
2 Office of the Secretary of Defense, ANNUAL REPORT TO CONGRESS: Military and Security Developments Involving the People’s Republic of China 2011, August 25, 2011, accessed in [url]www.defense.gov/pubs/pdfs/2011_cmpr_final.pdf[/url].
3 Ibid.
4 Charles Hoskinson, DOD report outlines China concerns, August 25, 2011, accessed in http://www.politico.com/news/stories/0811/62027.htmlhttp://www.politico.com/news/stories/0811/62027.html
5 Xinhua, China-Chad joint oil refinery starts operating, July 1, 2011, acessed in http://english.peopledaily.com.cn/90001/90776/90883/7426213.html. BBC News, Chad pipeline threatens villages, 9 October 2009, accessed in
[url] http://news.bbc.co.uk/2/hi/8298525.stm[/url].
6 F. William Engdahl, China and the Congo Wars: AFRICOM. America’s New Military Command, November 26, 2008, accessed in http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=11173
7 Ibid.
8 Rebecca Hamilton, US Played Key Role in Southern Sudan’s Long Journey to Independence, July 9, 2011, accessed in
http://pulitzercenter.org/articles/south-sudan-independence-khartoum-southern-kordofan-us-administration-role
9 Maram Mazen, South Sudan studies new export routes to bypass the north, March 12, 2011, accessed in http://www.gasandoil.com/news/2011/03/south-sudan-studies-routes-other-than-north-for-oil-exports


F. William Engdahl est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.
Articles de F. William Engdahl publiés par Mondialisation.ca
Xuan
   Posté le 29-09-2011 à 13:32:25   

L'OTAN bombarde un site classé par l'UNESCO :

source

Leptis Magna en Libye - Les avions de l’OTAN ont bombardé mercredi la ville antique de Leptis Magna (ouest de Tripoli), placée sous la protection de l'UNESCO.
Xuan
   Posté le 30-09-2011 à 18:23:44   

Actu.trambwe publie une interview sur les règlements de compte dans le camp CNT / OTAN.

Gilles Munier à El Khabar

Abdeljalil serait peut être la prochaine victime après Younes


Gilles Munier, journaliste indépendant et écrivain, a vécu une grande partie de sa jeunesse en Algérie et au Maroc, où sa famille soutenait le FLN. Il s’est engagé dans la vie militante à Alger, de 1962 et 1970, en soutenant la lutte du peuple palestinien, et a approfondi sa perception de l’islam grâce à Malek Bennabi. Il est l’auteur du Guide de l’Irak (Jean Picollec Ed. 2000), des Espions de l’or noir (Alphée-Koutoubia, 2009) et a coordonnée la traduction en français de Zabiba et le roi (Ed. du Rocher, 2003), roman écrit par Saddam Hussein qu’il a rencontré à cinq reprises. Il collabore aujourd’hui au mensuel Afrique Asie et rédige le blog France-Irak Actualité.

par Ramdane Belamri
El Khabar : Où va la Libye ? A votre avis, vers un avenir de paix comme le proclame Nicolas Sarkozy, ou vers des luttes de clans entre membres du CNT, et entre le CNT et l’AQMI ?

Gilles Munier : Malheureusement, l’avenir de la Libye est sombre et incertain. La guerre entre clans du CNT, entre le CNT et le Groupe islamique de combat, derrière lequel se profile l’AQMI, a commencé avec l’intervention de l’OTAN. Ces luttes se sont manifestées lors de l’assassinat du général Younès. Qui sera la prochaine victime :
Mustapha Abdeljalil, président du CNT ? Mahmoud Djibril, son n°2 ? Ali al-Issaoui, chargé des Affaires étrangères ? Des personnalités comme Abdel Hafiz Ghoga, avocat militant des droits de l’homme, ou le cheikh salafite Ali Salabi qui font aussi partie du CNT ont évidemment plus de légitimité que les agents occidentaux.
Dernièrement, tandis que le CNT annonçait la constitution prochaine d’un gouvernement « de crise », les chefs des combattants de terrain créaient à Misrata une Union des Bataillons Révolutionnaires. Aujourd’hui, les commandants des conseils militaires de Tripoli et de Benghazi – membres du Groupe islamique de combat libyen (GICL) - estiment ne pas avoir de comptes à rendre au ministre de la défense du CNT, désigné parmi les membres de la tribu du général Younès pour calmer son désir de vengeance.
On a tort de mettre le GICL et l’AQMI dans le même sac. La première n’est pas inféodée à l’autre, mais il existe des passerelles entre les deux organisations qui se sont trouvées, comme l’a dit Abdelkrim Belhadj, commandant militaire de Tripoli, « au même endroit, au même moment ».
Ce qui est certain, c’est que les services occidentaux ont profité de la guerre de Libye pour nouer des contacts avec les organisations islamiques, dresser des listes de leurs membres, dans la perspective de les utiliser ou de les éliminer.
Les militants du GICL savent par expérience qu’ils n’ont aucune illusion à se faire sur les arrière-pensées occidentales. Leur sort dépendra du timing des prochains pays à déstabiliser. Après la Libye et la Syrie, qui ? L’Algérie peut-être.
La récente déclaration attribuée à Sarkozy – « dans un an l’Algérie, dans trois l’Iran » - et les propos « off » tenus par ambassadeurs français sur l’état de l’Algérie – « pays pathétique », « bloc monolithique »…etc… -, obligeamment diffusés par le magazine pro-israélien Valeurs Actuelles, le laissent penser.
La livraison d’armes aux rebelles berbéristes du djebel Nefoussa en Libye, n’était certainement pas innocente.

El Khabar : Sur le plan sécuritaire, pensez-vous que Kadhafi puisse résister longtemps ?

Gilles Munier : Khadafi n’a pas les moyens de résister longtemps frontalement. Le rapport de force est trop inégal.
Mais, quelle que soit la suite des événements, le combat des Libyens hostiles à l’occupation de leur pays par l’OTAN se poursuivra. Si les Occidentaux parviennent à arrêter ou à tuer Kadhafi, d’autres leaders prendront sa suite.
A Tripoli, la résistance s’organise, les pro-CNT rasent les murs. Le « cirque Sarkozy », avec ses 160 CRS en civil, n’a planté sa tente que quelques heures en Libye pour des raisons de sécurité. Pas très glorieux pour un « vainqueur » ! Cela rappelle George W. Bush sur son porte-avion, déclarant qu’il a gagné la guerre d’Irak… On connaît la suite.

El Khabar : Justement, selon vous qui suivez depuis des années l’évolution de la situation en Irak, peut-on comparer les guerres du Golfe et celle de Libye ?

Gilles Munier : Oui et non. En Irak, l’intervention militaire occidentale terrestre et aérienne était massive. Le pays, sous embargo depuis 13 ans, était sur les genoux. Bagdad est tombé après l’utilisation par les Américains d’une arme nouvelle – probablement à neutrons – dans la bataille de l’aéroport.
L’opposition financée par la CIA est arrivée dans les fourgons de l’armée d’occupation.
Saddam Hussein a été arrêté et exécuté, mais la résistance n’a pas cessé. Les victimes civiles se comptent par centaines de milliers.
Selon des statistiques officielles américaines et irakiennes, plus de 2.600 civils, policiers et militaires irakiens, ainsi que 35 soldats américains, ont été tués en Irak depuis un an.
Ce qui n’empêche pas le Premier ministre Nouri al-Maliki de déclarer que l’Irak « est la région la plus sûre du monde arabe » ! En fait, le pétrole coule à flot. Ses revenus font de l’Irak un des quatre pays les plus corrompus du monde.
Les Irakiens manifestent tous les vendredis pour réclamer de meilleures conditions de vie et des élections réellement démocratiques, dans l’indifférence des médias occidentaux. Le label médiatique « révolution arabe » n’est alloué qu’en fonction des intérêts occidentaux. En Libye, ce sont les bombardements de l’OTAN, les livraisons d’armes, les valises d’euros et l’intervention au sol des forces spéciales françaises et britanniques, et des sociétés militaires privées, qui ont permis aux opposants de progresser et de prendre Tripoli.
Le CNT tiendra-t-il la promesse d’allouer 35% du pétrole libyen à la France ? J’en doute. Achètera-t-il les avions Rafales et la centrale nucléaire refusés par Kadhafi ?
En Irak, les copains de Bush s’en sont mis plein les poches ; en Libye ceux de Sarkozy attendent qu’on leur renvoie l’ascenseur. Quant au coût de l’opération pour les Français, Alain Juppé s’en moque, « c’est un investissement sur l’avenir », dit-il. A voir…

Interview de Gilles Munier par Ramdane Belamri
Source : El Khabar on line


Edité le 30-09-2011 à 18:24:34 par Xuan


Xuan
   Posté le 01-10-2011 à 13:50:03   

La Ligue des Droits de l'Homme finit par s'inquiéter des sévices pratiqués par les harkis de l'OTAN :





"Libye: Cessez les arrestations arbitraires et les mauvais traitements des détenus"


" [...]Un autre libyens peau foncée, Juma, a montré à Human Rights Watch ses blessures et a parlé de son interrogatoire à une grande prison de Tripoli:

Ils ont utilisé des câbles et courroies du moteur [pour me battre] .... Ils m'ont frappé tous les jours. Les premiers jours, ils m'ont battu pendant six à sept heures. Je me suis évanoui. Ils m'ont battu jusqu'à ce que je perde conscience. Ils étaient encore à me battre, mais je ne pouvais pas le sentir. Ils ont versé un seau d'eau sur ma tête deux fois, alors je me suis réveillé. Lorsque je me suis réveillée, ils me laisser tranquille, mais ensuite ils ont commencé à me battre à nouveau. ... Ils ont mis le bâton électrique sur mes côtés, mes cuisses, mon épaule, mon dos. Si vous tombez, ils l'ont mis sur votre corps, n'importe où. Ils l'utilisent tout de suite quand vous tombez. Je ne peux pas vous dire combien de fois ils ont fait cela. [...]"
Xuan
   Posté le 06-10-2011 à 09:56:14   

Le blog Solidarité Internationale PCF publie un article du Morning Star :

Une ONG américaine épingle les pseudo-démocrates du CNT Libyen, soutenus par l'OTAN, pour usage répété de la torture et de l'esclavage sur ses détenus



Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Un organisme américain de protection des droits de l'Homme a appelé le nouveau régime Libyen à mettre fin aux rafles orchestrées par ses partisans envers les forces d'opposition, exposées à la pratique de la torture et de l'esclavage.

Human Rights Watch(HRW) a annoncé vendredi dernier que des miliciens fidèles au Conseil national de transition, soutenu par l'OTAN, ont enfermé des milliers de personnes soupçonnées de soutenir l'ancien leader Muhammar Kaddafi, y compris des femmes et des enfants – et aucun n'a été traduit devant un juge.

L'organisme a déclaré que certains détenus avaient fait état de bastonnades et de chocs électriques qu'ils pouvaient prouver par les cicatrices dont leur corps est couvert.

Les activistes d'HRW ont visité 20 camps de détention à Tripoli et interrogé 53 prisonniers, dont 37 citoyens Libyens et 16 Africains sub-sahariens.

Les enquêteurs ont découvert que les hommes armés, rangés du côté du CNT, ont forcé certains Libyens et immigrés de couleur à réaliser du travail manuel, y compris à porter du matériel lourd, à nettoyer et à rénover des bâtiments autour de Tripoli ou au sein des bases militaires.

Les détenus qui ont dénoncé ces mauvais traitements ont affirmé que les gardes les battaient, parfois quotidiennement.

Le HRW n'a pas communiqué le nom des détenus et des installations en question par peur des représailles contre les détenus interrogés.
Un homme d'Afrique sub-saharienne, identifié seulement sous le nom de Mohammed, a fondu en larmes lorsqu'il a montré aux enquêteurs de HRW les marques sur ses bras et son cou des coups infligés par les gardes d'un petit camp de détention.

Et sept prisonniers dans deux camps, y compris des femmes, ont déclaré que des gardes les ont soumis à des chocs électriques.

Le directeur régional d'HRW, Joe Stork, a déclaré : « Après tout, les Libyens ont souffert dans les prisons de Muhammar Kaddafi, il est triste de voir que les nouvelles autorités soumettent désormais les détenus à des arrestations arbitraires et aux bastonnades ».

Le CNT a du mal à former un nouveau gouvernement au milieu des querelles autour des postes gouvernementaux et de la résistance acharnée à sa domination dans plusieurs villes.


[Article publié initialement par le Morning Star, quotidien du Parti communiste de Grande-Bretagne]
Morgan
   Posté le 07-10-2011 à 20:40:11   

A quel stade de l’horreur les Libyens vont-ils comprendre :
- Que leur pays est victime d’un complot international préparé par la France
- Que Pour les occidentaux un libyen ne vaut pas plus qu’un autre libyen, seul leurs intérêts compte.
- Que dans cette zizanie qu’on leur à imposé il n y aura pas de vainqueur, il n’y aura qu’un grand perdant le peuple Libyen.
- Que les étrangers armés impliqués dans le conflit ne servent que les intérêts de leur pays.
- Que le but de l’OTAN n’est pas de protéger des populations mais de créer le chaos dans le pays afin de bien mieux profiter de ses richesses.
- Que leur ennemi commun ce sont les néocolonisateurs (USA – France – GB…)

En conclusion Les criminels de l’OTAN ont atteint un de leurs objectifs majeurs la déstabilisation du pays qui ne se remettra de cette tragédie qu’après plusieurs décennies.
Xuan
   Posté le 09-10-2011 à 14:25:39   

Le site géostratégie publie une intéressante interview de Jacques Borde.

[NB : Jacques Borde est un historien et journaliste conservateur nationaliste issu du « gaullisme de gauche »]


Libye – Bienvenue dans la « Somalie de la Sarkozie » !


Verbatim Lundi, 3 octobre 2011 Jacques Borde

Q – L’Otan et ses alliés n’ont-ils pas crié victoire trop tôt après la chute de Tripoli ?

Jacques Borde – Assurément. C’est une évidence ! Ce d’autant que si Tripoli a été prise, et si l’essentiel des villes du pays sont bien en train de passer dans le camp des insurgés pro-occidentaux, cette mainmise n’est, encore aujourd’hui, que partielle. Rien ne nous dit, d’ailleurs, qu’elle puisse être, à court et moyen terme, autre chose ! Certains sites et repassant même pour un temps sous le contrôle de la Résistance kadhafiste. Comme cela a été le cas pour pour Ras-Lanouf et Bréga. Or, évidemment, ça n’est pas comme ça qu’on se remplit le mieux les poches ! Du coup, du côté des dépeceurs (occidentaux) de la Libye, et en dépit des apparences, le moral n’est pas au beau fixe. Loin de là. Mais, ça n’est pas moi qui en parle le mieux, mais l’un des plus forcenés interventionnistes sur ce dossier. J’ai nommé le controversé – et assez peu à sa place – ministre français de la Défense, Gérard Longuet.

Q – Par « assez peu à sa place », vous voulez dire peu compétent ?

Jacques Borde – Oui. Pour ne pas dire complètement dépassé. L’ancien d’Occident 1, ressorti du placard par Nicolas Sarkozy, a – par ses propos de plus en plus creux, son manque de vision à long terme, sa piètre connaissance des choses militaires – démontré qu’il n’avait rien à faire à la tête d’un ministère de force, comme disaient les Soviétiques, aussi important que celui de la Défense.

Q – Militairement parlant, la situation n’est pas stabilisée ?

Jacques Borde – Tout dépend de ce que vous entendez par stabilisation. Bien sûr, si – comme à Kaboul – contrôler une partie du pays suffit à vos ambitions, oui ! Évidemment, si vous entendez remettre en route l’économie libyenne, pour vous en mettre plein les poches, là, non !

Q – Pourquoi cela ?


Jacques Borde – Parce que, territorialement parlant, le nouveau pouvoir ne contrôle pas grand-chose. Et fort mal, en plus. Au point – c’est Allain Jules qui s’en fait l’écho sur lavoixdelalibye.co – qu’un chef d’État, partie au conflit aurait dit aux insurgés occidentaux : « Si on tue tous les Libyens, vous pensez gouverner des arbres (…) ? L’heure pour la paix a sonné et vous avez la responsabilité de pacifier votre pays au lieu de compter sur les armes » .
Contrairement aux allégations du CNT, Khamis Kadhafi, est, bel et bien, vivant. Il a même donné au CNT, à côté de ses entretiens réguliers à des media arabes, un ultimatum pour quitter… Tripoli ! Évidemment, c’est, avant tout, de la guerre psychologique. Mais, imaginez l’effet, sur une population à qui on ne cesse d’annoncer sa mort tous les deux ou trois jours !

Q – Quid des engagements sur le terrain ?

Jacques Borde – Dans la capitale, il y a eu des attaques visant les bureaux, officieux, de l’Otan et de la CIA, et du CNT. Tout cela ne fait pas très sérieux de la part d’autorités qui demandent qu’on leur confie les milliards confisqués à la Libye.
Pire, Misrata, si affrontements il y a, ceux-ci se déroulent entre fractions rebelles. Sans parler d’action de la, désormais, Résistance loyaliste.
À Benghazi, il n’est même pas certain que Moustapha Abdeljalil soit, de manière permanente, là où il affirme être. On le comprend : une fatwa contre sa personne a été émise. Il va, à terme, sans doute, faire comme Karzaï à Kaboul : s’offrir – si l’Occident, bien sûr, lui en donne les moyens – une garde prétorienne. Des Contractors qu’il lui faudra, probablement, payer rubis sur l’ongle. La privatisation de la guerre reste, avant tout, un business !

Q – Mais Benghazi est sous contrôle du CNT, non ?

Jacques Borde – Pour partie, seulement. Les plus pessimistes – mais ce sont les plus pessimistes, évidemment – affirment que 50% des quartiers de la vile échappent aux insurgés pro-occidentaux. Qui, de toute manière, ne s’entendent pas entre eux. Là, c’est Beyrouth, années 70-80 ! Dans certains quartiers, le drapeau vert est, à nouveau, hissé. Sans; bien sûr, qu’on sache qu’il s’agit de véritables ralliements ou de simples provocations. Beyrouth, je vous dis !
À Zawiya, le dépôt d’armes et de munitions installé par l’Otan, fort mal gardé par les insurgés pro-occidentaux, a été « visité » (sic), par les loyalistes qui ont récupéré nombre d’armes.
En fait, dans la région, la seule véritable zone réellement sous contrôle insurgé est l’Aéroport de Tripoli. Quelque part, tout cela rappelle confusément le Liban (des années 80) où les différents camps se servaient allègrement dans les stocks mis à disposition de l’Armée libanaise par les États-Unis. Mais, aussi, Bagdad, où, longtemps, les seules zones véritablement sous contrôle des l’occupant, étaient l’aéroport et la Zone verte. Point barre !

Q – Pour vous, quel est le plus gros problèmes du nouveau pouvoir ?

Jacques Borde – Au plan militaire, vous voulez dire ? Le problème des effectifs. Les insurgés n’ont jamais eu vraiment de forces régulières.
Si vous voulez, cela rappelle – toutes proportions gardées, bien sûr – la Vendée militaire, où des irréguliers, certes motivés, prenaient les armes mais repartaient chez eux, quand bon leur semblait. Il y a bien des combattants. Mais pas d’unités régulières et enrégimentées. Ou beaucoup trop peu. Quant à l’expérience !… Et puis, contrairement aux Vendéens, il n’y a guère de chefs militaires dignes de ce nom.

Un exemple significatif vous permettra de mieux comprendre. Quelque 1.000 combattants du CNT sont toujours introuvables depuis les revers enregistrés à Syrte et Bani Walid. Ce ne sont pas des tués ou des blessés, dans leur majorité. Ni même des déserteurs, au sens de troupiers régnicoles délaissant les rangs d’unités militaires traditionnelles aux effectifs et missions clairement définis. Mais des gens qui ont dû, tout simplement, rentrer chez eux ! Normal, après HUIT mois de conflit (mars, avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre).
Conscient de la chose, le CNT voudrait bien recruter des….mercenaires. Mais, là, chasse gardée ! C’est Washington qui décide de l’implication des Sociétés militaires privées (SMP) !

Q – Et Syrte ?

Jacques Borde – L’intéressant, à Syrte, est que les Otaniens y commettent strictement les exactions qu’ils prétendaient – je parle, là, des raisons officiellement avancées à la via vactis sur la Libye, bien sûr – empêcher à Benghazi. À savoir l’épuration politico-ethnique de la ville.
Même l’hôpital de la ville aurait vu son alimentation en eau coupée suite aux Guernica des armées de l’air occidentales.

Q – Et Kadhafi ?

Jacques Borde – Après avoir affirmé que Kadhafi se trouvait, sans autre précisions, à Gadhamès, retranché dans la mosquée de la ville, le CNT a demandé à l’Otan de bombarder le site !
Les Otaniens ont, bien évidemment, refusé ! Craignant, surtout, que les loyalistes ne choisissent, alors, de passer en Tunisie et/ou en Algérie, toutes proches…

Q – Sinon, qu’a donc dit Longuet sur la Libye ?

Jacques Borde – Peu de choses sensées en vérité. Mais, avec une naïveté désarmante, il nous a, malgré lui, fourni un compte-rendu, des plus révélateurs, de la récente réunion des ministres de la Défense de l’Union européenne à Wroclaw (Pologne), où, selon lui, l’ambiance était « un peu pesante »2.
En fait, au sortir du dîner, Gérard Longuet, s’est confié à quelques journalistes, dont Bruxelles2.eu.
À l’entendre, la réunion avait un côté assez surréaliste. « On avait l’impression, à entendre l’ordre du jour, qu’il ne s’était rien passé » 3.

Q – Diable, rien passé en Libye ! Le constat est amer ?

Jacques Borde – Amer, mais pas aussi faux qu’il pourrait paraître. En effet, que nous dit encore le Longuet-à-la-triste figure ? Que « La plupart des pays n’ont pas joué de rôle dans la Libye. Et chacun regardait un peu ses chaussures – sauf la France, les Britanniques, la Belgique… les Pays-Bas – en se disant qu’ils étaient passés, à un moment, à côté de l’histoire, se demandant comment ils pourraient faire maintenant, sans vraiment savoir comment faire » 4.
Passons sur le couplet de « passés (…) à côté de l’Histoire », qui n’est jamais qu’une forme d’onanisme géopolitique aggravé, dont nous laissons l’entière responsabilité à ceux qui s’y prêtent.
Quelques-uns ont, à l’évidence, revisité la via factis otanienne sur la Libye, comme un occasion de revivre, à revers, leurs fantasmes les plus rances de l’aventure algérienne.
Hélas, que leur dire ? Sinon que la Libye de 2011 n’a que peu de rapport avec que que fut la Guerre (dite) d’Algérie.

Mais que nous rappellent les propos de Longuet ? Qu’à l’évidence :

1.Du point de vue de ceux qui se sont jetés, un peu vite, sur la proie libyenne, il ne s’est, effectivement, « rien passé » ! Ou, pour le moins RIEN passé comme prévu. Dans la mesure où RIEN n’est réglé en Libye. Au point que l’Otan a dû prolonger ses opérations d’un trimestre supplémentaire. Cela sans jamais dire que ce trimestre permettrait de clore le dossier libyen aux mieux des ses dépeceurs. Oui. De ce point de vue-là, il ne s’est « rien passé » en Libye…

2.Du côté, des convives aux agapes de Wroclaw, l’ambiance avait, effectivement, de quoi être « pesante » ; privés qu’ils étaient, à l a fois, de leur plat de résistance et de leur dessert : le pétrole, le gaz et l’eau libyens. Et, pour ceux, s’étant joints (un peu vite) à la curée, la perspective de continuer des opérations militaires assez douteuses, à l’éclairage d’insurgés pro-occidentaux, rentrant chez eux – qui à Benghazi, qui à Misrata – au motif que les loyalistes leur tendent de coûteuses embuscades. Évidemment, lorsque les mots-clés revenant sur le tapis, sont « enlisement », « bourbier », le convive a moins l’esprit à la fête…

3. « La plupart des pays n’ont pas joué de rôle dans la Libye » . L’avantage des incapables est qu’il sont, souvent, aussi des candides.

Et, là, tirons notre chapeau à Gérard Longuet ! Eh, oui ! Merci de nous rappeler que la Guerre Libye n’est pas celle de l’Europe dans son entier, mais seulement celle d’une poignée d’État (moins de CINQ sur VINGT-SEPT), auxquels il convient d’ajouter les deux monarchies – comprendre tout sauf des démocraties – qatarie et émiratie (ou émirienne). Et le Canada5 qui n’est pas une puissance européenne, sauf mouvement tectonique de grande ampleur. Mais, là, on en aurait entendu parler !

4. Et Longuet, histoire de ne pas en rater une d’ajouter qu’il faut être conscient que « la Politique européenne de sécurité et de défense n’est pas sortie par le haut de cette épreuve » .
Merci, M. le ministre de m’ôter, ainsi, les mots de la bouche : « On ne peut dire qu’une initiative bilatérale, pour appliquer la résolution des Nations-unies, soit vraiment la consécration de la politique de défense européenne » . Qu’ajouter de plus, en effet ?

Q – Doit-on ramener le sommet dînatoire de Wroclaw à ces seuls aspects ?

Jacques Borde – Oui et non, j’en ai peur. Car, pour l’avenir, la montagne eurolandienne a accouché d’une souris, maigrelette qui plus est ! Ceci dit, écouter Longuet n’est pas sans intérêt, loin s’en faut. En effet, que nous a encore dit le ministre français de la Défense, à propos de la Libye ? Que « Pour faire émerger un État de droit complet, durable c’est autre chose. Et ce n’est pas le rôle de l’Otan » .
J’aimerai que l’on s’arrête sur cette phrase qui est, certainement, l’une des plus importantes jamais prononcées à propos de la via factis occidentale sur la Libye, depuis le début des opérations ! Car, si ça n’est pas le rôle de l’Otan que de « faire émerger un État de droit complet, durable – et, encore une fois, ça n’est pas moins qui le dit mais Candide Longuet, affligeant de franchise – :

1.Que fiche donc l’Alliance atlantique en Libye, puisqu’à l’évidence LA protection des populations civiles de villes comme Benghazi, Misrata, etc (raison même de son engagement en Libye, rappelons-le) n’est plus d’actualité, ayant laissé place, depuis plusieurs semaines déjà, à des frappes massives et indiscriminées sur des populations que rien de menaçait, puis que majoritairement acquises au régime et n’ayant pas pris les armes (contre qui que ce soit, d’ailleurs) ?

2.Plus important encore, que cherche-t-elle à y « faire émerger », si ça n’est pas un « État de droit complet, durable » ? Une monarchie ? Un Émirat islamique ? Une clérouquie à la solde de la thalassocratie états-unienne ? Un État de non droit, alors ? Calqué sur ces banlieues françaises où les forces de l’ordre n’osent plus pénétrer, sauf à mobiliser des centaines d’hommes ? Les citoyens des puissances engagées dans la via factis contre la Libye ont, tout de même, le droit de savoir que que nous faisons là-bas, si ça n’est même pas pour y jeter les bases d’un « État de droit ». Non ?

Autre chose à noter : les agapes indigestes de Wroclaw, auraient eu raison de la nouvelle mission européenne en Libye, imaginée par certains. Apparemment, le sujet ne serai plus de la brulante actualité dont nous parlaient certains.
Or si pour Longuet, « Il faut accompagner la Libye, dans la mesure où elle le demande, dans le respect de la pleine responsabilité du CNT à qui il appartient ses objectifs » , le ministre n’a « pas ressenti le besoin du CNT de voir quiconque se mêler des moyens d’autorité. Il ne veut même pas de forces de police » . Résultat, « On en reste aux vœux pieux » , car, dixit Longuet, « l’UE n’est pas un acteur de complicité immédiate du nouveau pouvoir » . C’est, curieux, c’est pourtant l’impression que cela donne à beaucoup de gens !

Q – Mais, au fond, sur le dossier libyen, tout le monde semble tirer la couverture à lui ?

Jacques Borde – C’est tout à fait exact. Et, là, pas de quartier, il s’agit, d’abord, de penser à soi. Et seulement à soi.
Ainsi, le Globe & Mail n’a pas manqué de noter que le président américain, Barack H. Obama, évoquant à l’Onu la Guerre de Libye, s’il n’a pas manqué de de féliciter ses alliés au sein de l’Otan et « plus particulièrement la Grande Bretagne, la France, le Danemark et la Norvège » 6, a omis – tout comme le leader du CNT libyen – de mentionner le rôle du Canada.
Ce alors que l’intervention de l’Otan a bien été placé sous la direction d’un officier supérieur canadien, le lieutenant-général Charles Bouchard, et que les CF-18 frappés de la feuille d’érable ont bien été responsables de 8% des missions d’attaque.
Ficelle un peu grosse, direz-vous ! Certes. À cela près qu’elle offre le mérite de limiter le rôle des Nord-Américains à cette guerre aux seuls États-Unis. Toujours ça de pris !

Q – Pourquoi, ce comportement ?

Jacques Borde – Mais tout simplement parce que les places seront chères, dans la nouvelle Libye, quel que puisse être son visage !
Gardez à l’esprit que cette guerre n’a pas été faite pour les Libyens, leur bien -être, leurs aspirations. Mais pour leurs richesses ! Plus précisément, celles de son sous-sol.
C’est bien pour ça, que Barack H. Obama, s’empresse de faire oublier le rôle des Canadiens. Inutile de faire quoi que ce soit pour les Libyens aient les yeux fixés sur le pays au monde – qui, avec la France – dispose de la meilleure expertise en matière de gestion des ressources en eau, la troisième des richesses libyennes, ne l’oublions pas.
Or, nous savons, d’ores et déjà, que les rebelles – visiblement plus « cigales » que « fourmis » – ont passablement endommagé les structures de la Grande rivière, projet kadhafiste par excellence !
Mais, après tout, ceux-ci n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes. Rien n’obligeait vraiment les Canadiens à ce rôle de harkis de l’hegemon états-unien…

Q – Quant aux appétits US, puisque nous y sommes, y-a-t-il une différence entre Démocrates et Républicains ?

Jacques Borde – L’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette. Et encore ! Contrairement aux idées (fausses) que nourrit le boboland germanopratin à l’endroit de l’actuel président américain, Barack H. Obama – relativement à son prédécesseur, George W. Bush, je veux dire – l’approche géopolitique de n’importe quel locataire de la Maison-Blanche sera toujours la défense la plus acharnée des intérêts US, tels que définis sur les rives du Potomac. Et pas ailleurs, contrairement à ce que croient quelques conspirationnistes.
De plus, les États-Unis n’ont pas habitude faire marche-arrière.
La progression hégémonique est constante : Reagan était plus dur que Carter ; William J. Clinton plus tenace que Bush Sr. ; George W. Bush plus menteur que Clinton et Obama se montrera plus intraitable que ses prédécesseurs auraient pu l’être sur la question de la Libye. C’est la marche (toujours) en avant de l’hegemon.

Q – Quel rôle rôle joue Hillary Clinton ?

Jacques Borde – Celui qui lui a été dévolu dans le partage des tâches avec Barack H. Obama. Pas vraiment le rôle d’un Bisounours.
En fait, davantage celui d’un pitbull femelle.
Je sais, des analystes mal-informés nuanceraient probablement le portrait du US Secretary of State (chef de la diplomatie), la Sénatrice Hillary D. Rodham Clinton. Mais ne nous leurrons pas. Dès qu’il s’agira de préserver les acquis US en Libye – qui, contrairement à ce que croient beaucoup, ne datent pas d’hier – Dame Hillary ne lâchera rien. Ses admirateurs devraient méditer les propos de l’ancien vice-président US, Richard Dick Cheney, qui s’exprimant au micro de Fox News Sunday 7, déplorait qu’Hillary Clinton ne soit pas présidente des États-Unis en lieu et place de Barack Obama !

Qui plus est, ne nous trompons pas sur le personnage. Elle a les dents aussi longues que les néo-cons, dont elle partage une partie non négligeable des convictions.
Un petit exemple, si vous le voulez bien, qui vous éclairera sur le personnage : qui Erik Prince, le patron de Blackwater (Xe, désormais) – passant devant le House Oversight & Government Reform Committee présidé par Henry Arnold Waxman, en 2007 – prendra-t-il pour l’assister ? BKSH, la société de conseil politique dirigée par Mark Penn ? Ce nom ne vous dit rien ? Dommage ! Mark Penn avait été le stratège en chef de Hillary Clinton. Certains spécialistes le surnommant le « Rove de Hillary »8.
Penn, pourtant clintonien pur jus, défendant Blackwater, la plus grosse Société militaire privée (SMP) US du moment, dans une sordide affaire de massacres de civils irakiens (l’Affaire de la Place Nissour). Gageons que lorsqu’il s’agira de lâcher plus encore les chiens de guerre des SMP US sur la Libye, pour s’y réserver l’essentiel des richesses, le US Secretary of State Hillary D. Rodham Clinton n’aura pas beaucoup d’états d’âme. Ni à trop farfouiller dans son carnet d’adresses !…

Q – Quid de la reconstruction de la Libye, alors ?

Jacques Borde – Parmi les mauvaises fées à se pencher sur la Libye, tout le monde a fait mine d’oublier un acteur-clé : le FMI. Certes, l’attention a été, pour partie, détournées, par les foucades sexuelles (et printanières) de son ex-directeur-général, Dominique Strauss-Khan, mais tout de même. Or, guère de doutes à avoir : le FMI, fera tout pour que la Libye, franchisse les étapes nécessaires à son asservissement, c’est-à-dire :

1.Ouvre grandes ses portes aux multinationales, US de préférence ;

2.Privatise les entreprises publiques les plus rentables ;

3.Endette un pays qui ne l’avait plus été depuis la (vraie) révolution des Officiers libre et l’arrivée au pouvoir du plus emblématique d’entre eux, Mouammar Kadhafi ;

4.Mette à bas l’État providence qui assurait éducation, santé et emploi aux Libyen lambda.

Q – Vous ne noircissez pas le tableau ?

Jacques Borde – Non. Pas le moins du monde. Prenez le Nigeria. Une éponge à pétrole. Mais, aussi, l’un des pays les plus pauvres au monde. Ce qui attend les Libyens est, je le crains du même tonneau. Un pillage systématique, des plans structuraux imposés par le FMI. Et soupe à la grimace – voire : pas de soupe du tout – pour la population.

Q – Vous avez, brièvement, évoqué la question de l’eau..

Jacques Borde – Tout à fait. Mais permettez-moi de vous citer ce qu’en dit, Manlio Dinucci, « En plus de l’or noir, les multinationales européennes et étasuniennes visent l’or blanc libyen : l’immense réserve d’eau fossile de la nappe nubienne (estimée à 150.000 km3), qui s’étend sous la Libye, l’Égypte, le Soudan et le Tchad. Les possibilités de développement qu’elle offre ont été démontrées par la Libye, qui a construit un réseau d’aqueducs de 4.000 km de long (qui a coûté 25 Md$US) pour transporter l’eau, extraite en profondeur par 1.300 puits dans le désert, jusqu’aux villes côtières (Benghazi ayant été une des premières servies) et à l’oasis de Koufra, en fertilisant les terres désertiques. Ce n’est pas un hasard si, en juillet, l’Otan a bombardé l’aqueduc et détruit la fabrique, près de Bréga, qui produisait les conduites nécessaires aux réparations » 9.

Q – Mais pourquoi les détruire ?

Jacques Borde – Mais, comme en Irak, pour mieux reconstruire (en se faisant payer fort cher) ce qui a été détruit ! Et, « C’est sur ces réserves hydriques, en perspective plus précieuses encore que les pétrolifères, que veulent mettre la main -à travers les privatisations promues par le FMI – les multinationales de l’eau, surtout françaises (Suez, Veolia et autres) qui contrôlent presque la moitié du marché mondial de l’eau privatisée. Et pour réparer l’aqueduc et les infrastructures, les multinationales étasuniennes comme Kellogg Brown & Root, spécialisées dans la reconstruction de ce que les bombes USA/Otan détruisent, sont prêtes à s’en occuper : en Irak et Afghanistan elles ont reçu en deux années des contrats d’un montant d’environ 10 milliards de dollars » 10.

Q – Mais qui va payer ?

Jacques Borde – Les Libyens, pardi ! Avec les fonds souverains libyens, d’abord. Manlio Dinucci les estime à, « environ, 70 milliards de dollars plus d’autres investissements extérieurs pour un total de 150 Md$US »11. Une fois « décongelés », et avec les nouveaux revenus de l’exportation pétrolière (environ 30 Md$US annuels avant la guerre), « Ils seront gérés par la nouvelle Central Bank of Libya , qui avec l’aide du FMI sera transformée en une filiale de HSBC (Londres), de Goldman Sachs (New York) et d’autres banques multinationales d’investissement. Elles pourront de cette façon pénétrer encore plus en Afrique, où ces fonds sont investis dans plus de 25 pays, et miner les organismes financiers indépendants de l’Union africaine – la Banque centrale, la Banque d’investissement et le Fonds monétaire – nés surtout grâce aux investissements libyens.

Q – Mais les Libyens ne seront, sans doute, pas d’accord ?

Jacques Borde – Mais, d’où sortez-vous que quelqu’un leur demandera leur avis ! Primo, les fonds souverains libyens sont déjà sous tutelle occidentale. Ils ne seront donc, réellement, restitués qu’au coup à coup et en fonction des contrats signés. Un scenario type : Xe (la SMP de Prince, défendue par un ancien proche d’Hillary D. Rodham Clinton, je vous le rappelle) « obtient » (sic) la sécurité de la présidence libyenne. Un fromage, disons de 250 M$US ! Miracle ! Le pseudo État libyen verra aussitôt une somme, peu ou prou équivalente, revenir dans son escarcelle…

Secundo, à qui croyez-vous que sera confié l’économie libyenne, si ce n’est à des obligés de Washington ? Que nous encore rappelé Manlio Dinucci ? Que « La « saine gestion financière publique », que le FMI s’engage à réaliser, sera garantie par le nouveau ministre des finances et du pétrole Ali Tarhouni, ancien enseignant de la Business School de l’Université de Washington, autrement dit nommé par la Maison-Blanche » 12.
Le reste, croyez-moi, c’est l’écume des jours. Et rien, d’autre…

Q – Et le terrorisme, vous n’en parlez plus ?

Jacques Borde – Pour l’instant, non. Remarquez, cependant, que, selon des estimations de la communauté du Renseignements, une bonne dizaine de millier de missiles sol/air – de type Sol/air à très courte portée (Satcp) – auraient disparu des dépôts de l’armée libyenne ! Mais, il me semble que je vous en avais déjà parlé.
Je me souviens qu’en son temps, un diplomate US blanchi sous le harnais, avait tenu, en substance, ces propos : « Vous avez aimé Beyrouth ? Vous aimerez Bagdad » ! Si vous le voulez bien, plagions-le, pour conclure : « Vous avez aimé l’Afghanistan ? Vous aimerez la Somalie de la Sarkozie » ! La Libye, je veux dire…

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Notes

[1] Groupuscule d’extrême-droite, nés des décombres de l’OAS, farouchement anticommuniste et hostile à l’indépendance de l’Algérie.
[2] Bruxelles2.eu.
[3] Bruxelles2.eu.
[4] Bruxelles2.eu.
[5] Et dont les forces armées restent, statutairement en raison des liens toujours existant avec Sa Très Gracieuse Majesté britannique, « royales ».Cela vous semblera plus évident lorsque je vous citerai de cette autre spécificité canadienne : la RCMP. Autrement dit la Royal Canadian Mounted Police, dont la terminologie, en français, est Gendarmerie Royale Canadienne (GRC).
[6] Globe & Mail (21 septembre 2011).
[7] Fox News Sunday (4 septembre 2011).
[8] Karl Rove est l’ancien conseiller en chef de George W. Bush. Il dût rendre son tablier lors de l’Affaire Plame. Encore appelée Affaire Plame-Wilson. Karl Rove aurait dévoilé l’identité d’un agent de la CIA, Valerie Plame, épouse, par ailleurs, d’un ambassadeur américain, Joseph Wilson, qui avait démenti la vente d’uranium par le Niger à l’Irak, ce qui mettait en difficulté George W. Bush.
[9] Il Manifesto (13 septembre 2011).
[10] Il Manifesto (13 septembre 2011).
[11] Il Manifesto (13 septembre 2011).
[12] Il Manifesto (13 septembre 2011).
Morgan
   Posté le 09-10-2011 à 15:42:03   

http://www.dailymotion.com/video/xlk3ma_manifestation-samedi-a-zawya-pour-le-retour-de-kadhafi-et-contre-l-agression-de-l-otan-et-ses-rebell_news

Manifestation samedi à Zawiyah contre l’OTAN en Libye.
Xuan
   Posté le 10-10-2011 à 14:53:40   

Encore un repli stratégique : l'aéroport de Bani Walid :

« Nous avons perdu 17 combattants lors de violents combats dimanche » , a déclaré Salem Gheith, chef de la chambre des opérations du CNT à Tripoli.
Nos forces se sont retirées tard dimanche soir de l’aéroport (qu’elles avaient pris quelques heures plus tôt) et de positions avancées conquises dans la ville, mais il s’agit d’un repli tactique , a dit ce responsable, sans autre précision.
Nous avons reçu des renforts de Tripoli et de djebel Nefoussa (ouest) et allons reprendre l’offensive , at-il ajouté.
Le commandant Moussa Younès, chef des forces du CNT à Bani Walid, avait affirmé dimanche que ses forces s’étaient emparées de l’aéroport situé dans le sud-ouest de la ville.
Xuan
   Posté le 31-10-2011 à 23:55:22   

Les avions s'en vont les piétons arrivent


Selon certaines sources, 4000à 4500 militaires français, US, allemands et anglais seraient à pied d'oeuvre à Tripoli.
Xuan
   Posté le 31-10-2011 à 23:58:33   

Libye/CPI: Seif al-Islam dément les informations sur sa reddition


MOSCOU, 31 octobre – RIA Novosti
Seif al-Islam, un fils du feu leader libyen déchu Mouammar Kadhafi, a démenti lundi les informations sur son intention de se rendre à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, a annoncé le portail Al-Bawaba se référant à un message diffusé en ligne par Seif al-Islam.
Selon le site, Seif al-Islam a appelé ses partisans à ne pas croire les informations selon lesquelles l’ex-chef du renseignement libyen Abdallah al-Senoussi et lui-même étaient en train de négocier leur reddition à la Cour pénale internationale.
Seif al-Islam Kadhafi a confirmé qu’il ne trahirait jamais son père et a appelé les Libyens « fidèles à Kadhafi » à continuer la lutte. « Nous ne nous rendrons jamais. Nous gagnerons ou mourrons », a déclaré le fils de Kadhafi cité par Al-Bawaba.
Le 27 juin, la Chambre préliminaire de la CPI a émis des mandats d’arrêt contre Mouammar Kadhafi, son fils Seif al-Islam ainsi qu’Abdallah al-Senoussi, soupçonnés d’avoir commis une série de crimes, notamment de crimes contre l’humanité. Mouammar Kadhafi a trouvé la mort le 20 octobre des suites de ses blessures, après avoir été capturé par des combattants du nouveau gouvernement libyen alors qu’il tentait de fuir sa ville natale de Syrte.
Les médias internationaux ont récemment rapporté que le procureur général de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, affirmait avoir été « en contact avec Seif al-Islam via des intermédiaires ». Selon l’agence Reuters, M.Moreno-Ocampo ne savait pas où se trouve actuellement Seif al-Islam. D’après différentes sources, le fils du colonel Kadhafi se trouverait au Niger ou au Mali.
Source :
http://fr.rian.ru/world/20111031/191758001.html
Xuan
   Posté le 03-11-2011 à 00:20:51   

Un nouveau premier ministre plus présentable :


Mustafa Abdul-Jalil, descend les marches, Abdurrahim el-Keib prend sa place.
International (LVO) : Associated Press a récemment rapporté que les rebelles de l’OTAN ont nommé un nouveau « premier ministre » cette semaine.
Il s’agirait d’un « universitaire progressiste » qui a passé plusieurs décennies à enseigner à l’université d’Alabama. Un "islamiste libéral".
AP Mentionne brièvement que son ancien employeur est la Petroleum Institute, basé à Abu Dhabi, à Dubaï et parrainé par la British Petroleum (BP), Shell, Total France, la Société japonaise de développement du pétrole, et Abu Dhabi National Oil Company.
zorba
   Posté le 03-11-2011 à 04:28:36   

Normal, quand le sioniste BHL et ses copains défendent les droits de l'homme, les multinationales américaines sont derrière la porte.
Pour piller les richesses naturelles, pour piller les élites formées dans les écoles des pays libérés des influences socialisantes où l'école, l'université et la santé étaient bien entendu imposées. Pas naturelles comme chez les juifs et les blancs impérialistes qui eux ne se dopent pas et sont élus à vie pour dominer et écraser les opposants.
Xuan
   Posté le 24-01-2012 à 20:16:06   

Libye: des pro-Kadhafi prennent le contrôle de Bani Walid


Source :MOSCOU, 23 janvier - RIA Novosti

"Des forces fidèles à l'ancien leader libyen Mouammar Kadhafi ont pris le contrôle de la ville de Bani Walid (ouest), rapportent les médias occidentaux citant les autorités locales.

Des affrontements avaient éclaté lundi entre des partisans du régime déchu et des anciens rebelles libyens à Bani Walid, bastion de Mouammar Kadhafi. Quatre personnes ont été tuées et vingt autres blessées.

Les pro-Kadhafi ont ensuite pris le contrôle de plusieurs quartiers importants de la ville et ont même hissé un drapeau vert.
"[...]


Un article d'Allain Jules sur le même sujet :

Moustafa Abdel Jalil menacé par ses propres renégats


“Kadhafi c’est fini !”
C’est le cri de ralliement depuis des lustres des ennemis de la Libye et de l’Afrique, comme si la mort de Mouammar Kadhafi pouvait changer, à terme, la vraie aspiration des Libyens, la donne sociétale de la Jamahiriya. Avec une facilité déconcertante, certains nigauds, puisqu’ils ne suivent que les médias “mainstream” n’ont pas hésité à dire de nous que nous étions des mythomanes quand nous disions que tout allait mal, puisque “leurs” médias n’en parlaient pas.

Avec la bénédiction des soi disant grandes démocraties, la Libye s’enfonce. Alors que le projet de loi électorale scélérate indique que, “quiconque ayant des liens avec Mouammar Kadhafi ou le précédent gouvernement souverain libyen sera interdit de se présenter aux élections” , une démocratie d’exclusion comme nous l’avons toujours dit, tout va mal. Hier c’était à Benghazi, où les renégats se faisaient face, on a appris que ce matin que la résistance avait causé le chaos au sein des félons du CNT, traîtres à leur propre pays, à Bani Walid.

Selon les informations que nous venons de recueillir et contrairement aux affirmations de l’AFP, ce sont plutôt 11 renégats qui sont tombés ce matin et non 4, après une attaque fulgurante de l’armée de libération de la Jamahiriya. La base des renégats est encerclée et, le bilan des combats devrait apporter ce soir des informations catastrophiques pour le CNT. Avec plus de 30 blessés graves, et ceux qui priaient les pro-Kadhafi de leur laisser la vie sauve en échange de les rallier contre le CNT, nul ne sait où va la Libye.


http://allainjules.com/2012/01/23/libye-le-retour-petaradant-de-la-resistance-verte-a-bani-walid/
Xuan
   Posté le 26-01-2012 à 16:58:53   

pratique «généralisée» de la torture en Libye


Plusieurs partisans ou combattants de l'ancien régime ont été torturés à mort sur leur lieu de détention, selon l'ONG.

Plusieurs combattants ou partisans présumés de l'ancien régime libyen ont été torturés à mort dans leur lieu de détention, a déploré jeudi Amnesty international, faisant état d'une pratique «généralisée» de la torture.
«Plusieurs détenus sont morts sous la garde de milices armées dans et autour de Tripoli et Misrata dans des circonstances qui suggèrent la torture» , a indiqué l'organisation des droits de l'Homme dans un communiqué.

L'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a annoncé de son côté jeudi la suspension de ses activités dans les centres de détention à Misrata, à 215 km à l'est de Tripoli, en raison de «la torture sur les détenus et l'impossibilité de leur fournir des soins médicaux d'urgence» .

Amnesty International affirme avoir rencontré des détenus à Tripoli, Misrata et Gharyan, «qui présentaient des marques visibles de tortures infligées au cours de ces derniers jours et semaines» .
«Ils avaient notamment des plaies à la tête, aux membres, au dos et sur d'autres parties du corps.»
Selon Amnesty, «la torture est menée par des militaires reconnus officiellement et des organismes de sécurité ainsi que par plusieurs milices armées opérant en dehors de tout cadre légal» .

Les autorités avaient promis de mettre les centres de détention sous leur contrôle. «Mais il est horrifiant de constater qu'il n'y a eu aucun progrès pour arrêter le recours à la torture» , a regretté Amnesty.

(AFP)
Xuan
   Posté le 04-02-2012 à 23:02:43   

Le 26 janvier 2012 à Benghazi , manifestation khadafiste.
Xuan
   Posté le 11-02-2012 à 14:37:09   

Source : solidarite internationale-pcf

Dans la Libye d'après Kaddafi l'usage de la torture est devenue une pratique banale, dénoncent plusieurs ONG occidentales



Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

La torture et l'assassinat de prisonniers est une pratique banale dans la Libye d'après Kaddafi et les nouvelles autorités ont ignoré toutes les condamnations exprimées durant ces derniers mois, ont révélé Amnesty International et l'organisation Médecin sans frontières (MSF).

Selon ce que dénonce Amnesty dans son communiqué, publié la semaine dernière, la torture et l'assassinat de prisonniers libyens et émigrés originaires d'Afrique subsaharienne – suspectés d'être des partisans de l'ancien régime – est une chose habituelle dans les centres de détention dont s'occupent les milices, en particulier ceux situés dans la capitale, Tripoli, et à Misrata. La barbarie est tolérée par les responsables du Conseil national de Transition (CNT).

« Plusieurs personnes suspectés d'être partisanes de Kaddafi furent torturées jusqu'à la mort » , mais, en dépit de cela « nous n'avons aucun cas où tant les proches des familles que les survivants ont eu accès à la justice ou à une quelconque réparation » , a déclaré Amnesty.

L'organisation appuie sa conclusion sur des enquêtes et des témoignages recueillis auprès des proches des victimes et de prisonniers, certains d'entre eux ayant été torturés quelques jours auparavant, dénonce-t-elle.

La « statue » et d'autres types de positions douloureuses, des coups portés avec des objets contondants ou des décharges électriques sont quelques-unes des tortures qu'Amnesty a confirmé comme des pratiques communes.

Les blessures observées sur les cadavres et sur les prisonniers auscultés en sont la preuve, soutient Amnesty. « Nombre parmi ceux dont nous parlons ont admis avoir avoué des crimes qu'ils n'ont pas commis pour échapper aux mauvais traitements, et ont confirmé ne jamais avoir parlé à aucun avocat. »

Amnesty a également déclaré qu'à Misrata, on pratique la torture au QG des milices et que cela fut corroboré par les miliciens eux-mêmes le 23 janvier dernier.

S'ajoutent à cela les témoignages des proches. Amnesty donne l'exemple d'un ancien policier transporté dans un lieu inconnu pendant trois semaines. Passée cette période, il lui fut permis de parler avec son épouse au téléphone, mais quelques jours après la conversation, son cadavre fut livré à l'Hôpital de Tripoli, présentant diverses contusions et des plaies ouvertes sur la plante des pieds, causées par des coups répétés.

A ce cas précis, Amnesty ajoute celui d'un ancien colonel de l'armée, Ezzeddine al Ghool, dont le cadavre fut rendu à la famille dans des conditions similaires.

Cela fait depuis mai 2011 qu'Amnesty dénonce les cas d'abus et de tortures des autorités centrales et locales, mais, jusqu'à présent, « ceux qui détiennent le pouvoir n'ont rien fait pour mettre fin à cette situation et punir les responsables. Les dites commissions judiciaires continuent de réaliser des interrogatoires en toute impunité. »

Une situation inacceptable

Dans la même idée, l'organisation Médecins sans frontières (MSF) a accusé les autorités miliciennes de Misrata d'abuser de ses services ou, dans d'autres cas, de priver certains détenus du traitement médical nécessaire.

« Ils nous emmenaient des patients au milieu des interrogatoires. Après avoir récupéré, ils nous les reprenaient puis continuaient les tortures » , a révélé MSF, qui affirme également avoir entamé plusieurs démarches pour dénoncer les faits.

« C'était inacceptable. Notre mission était d'aider les blessés de guerre et les personnes souffrantes, non de traiter des détenus entre deux sessions de torture » , a conclu cette structure, qui a suspendu ses activités à Misrata, où, depuis Août, « la torture s'est peu à peu généralisée » .

MSF révèle avoir traité un total de 115 personnes dont les blessures avaient été provoquées par les tortures infligées par les miliciens. Certains des détenus en sont même morts. Les autorités en ont été informées, mais elles ont toujours ignoré les rapports allant dans ce sens.

Plusieurs prisonniers qui avaient déjà été secourus par MSF sont revenus avec de nouvelles blessures causées par la torture, a également déclaré l'organisation. La goutte d'eau aura été le 3 janvier dernier, lorsque neuf patients, sur un total de 14 personnes transportés par les autorités présentaient des traces incontestables de torture. Un seul d'entre eux a pu être transféré dans un hôpial afin de recevoir le traitement adéquat.

Le 9 janvier, MSF déclare s'être adressé au Conseil militaire, au Comité de Sécurité, au Conseil civil de Misrata et au Service de sécurité de l'Armée nationale exigeant la fin de ces pratiques, mais, comme seule réponse, ils n'ont reçu qu'un nouveau groupe de quatre prisonniers qui avaient été torturés.

Source : Avante, quotidien du PC Portugais