Sujet :

nouvelle crise financière mondiale

Xuan
   Posté le 11-08-2007 à 20:56:11   

La presse économique bourgeoise manifeste une inquiétude grandissante face à la crise financière due à la spéculation éhontée sur l'argent des pauvres.


"Les marchés d'actions européens sont toujours dans la tourmente. Après avoir brutalement fait marche arrière jeudi, ils ont poursuivi leur dégringolade vendredi. La crise du crédit hypothécaire à risque aux Etats-Unis (subprime) s'étend inexorablement, du marché crédit à celui du pétrole et même au marché interbancaire, car les banques hésitent à se prêter mutuellement de l'argent. Les firmes de capital-investissement qui avaient conclu d'énormes opérations de rachat financées par la dette pourraient chercher à renégocier les contrats devant la difficulté actuelle à réunir les sommes nécessaires.
L'une des principales craintes désormais, c'est que les ménages américains dont la consommation était dopée par la possibilité de puiser des liquidités dans leur crédit immobilier en vue d'acheter des biens et des services cessent de soutenir l'économie. Les propos rassurants du patron de la Fed Ben Bernanke, du secrétaire d'Etat au Trésor Henry Paulson ou du PDG de Merrill Lynch Stanley O'Neal n'ont pas pu empêcher la contagion : jusqu'à quel point la crise peut-elle encore s'aggraver ?


Les inquiétudes qui avaient commencé à percer dès le printemps, faisant éternuer les marchés, ont refait surface cet été et pris une nouvelle ampleur jeudi. La première banque française, BNP Paribas, a en effet créé la stupéfaction et jeté la suspicion en fermant temporairement trois de ses fonds. Du coup les investisseurs s'interrogent sur la réalité des éventuelles pertes des établissements bancaires européens. Ils craignent, via un assèchement du crédit et une pénurie de liquidités, une extension de la crise aux institutions financières qui fragiliserait à terme la croissance économique américaine et européenne.
Et les interventions répétées des banques centrales pour faire face à une pénurie de liquidités, loin de calmer le jeu, alimentent la nervosité.
Les professionnels de marché craignent désormais une crise de confiance qui entraînerait des corrections en cascade. Dans ce contexte, les investisseurs recherchent des placements moins risqués que les actions et poursuivent leurs dégagements massifs.
Nouvelles craintes d'extension de la crise du "subprime"
Alors que la Fed avait réussi à rassurer mardi soir, estimant que la crise du "subprime" ne devrait pas pénaliser la croissance "modérée" de l'économie américaine, les investisseurs ont été pris de court jeudi par l'annonce de BNP Paribas. La première banque française a suspendu temporairement le calcul de la valeur liquidative de 3 fonds du fait de la crise du marché hypothécaire américain. Les marchés ont d'autant plus mal réagi que le directeur général de la banque, Baudouin Prot, avait affirmé lors de la présentation des résultats trimestriels de la banque, le 1er août, que la liquidité de ces trois fonds était "totalement assurée".
Le 2 août, la banque privée française Oddo avait la première pris la décision exceptionnelle de fermer trois fonds de placement en évoquant le risque que les clients ne demandent à récupérer leur argent sur le champ, ce qui obligerait les fonds concernés à vendre trop vite leurs titres, à prix bradés. Et plusieurs banques allemandes, avec notamment les difficultés retentissantes d'IKB, en déjà fait les frais de la crise.
Du coup, les investisseurs se montrent très prudents vis-à-vis des mises au point faites récemment par les autres banques et s'inquiètent de la réalité des éventuelles pertes. Les investisseurs craignent de nouveau une éventuelle propagation de la crise du "subprime" aux banques et institutions financières européennes, avec le risque d'un assèchement des liquidités sur les marchés financiers et ses conséquences sur l'ensemble de l'économie.
Repères techniques sur la crise du "subprime"
Aux Etats-Unis, les déclarations se multiplient également. Alors que les investisseurs s'inquiétaient déjà jeudi des difficultés de deux hedge funds de Goldmans Sachs, la plus grande banque d'investissement américaine, Countrywide Financial, le premier organisme financier américain sur le marché hypothécaire américain, a indiqué que la crise actuelle pourrait avoir un impact négatif sur ses résultats financiers et sa santé financière, surtout à court terme. Et selon le Wall Street Journal, la SEC, le gendarme de la Bourse américaine, a décidé d'ouvrir une enquête sur les cinq plus grandes banques américaines afin d'évaluer leurs pertes potentielles liées à la récente crise des subprimes.
Dans ce contexte l'intervention d'urgence des banques centrales, notamment de la BCE, pour remédier à la pénurie de liquidités sur le marché monétaire liée à la crise du crédit à risques, a cristallisé les inquiétudes. La BCE vient d'injecter à nouveau des liquidités, 61milliards d'euros, pour corriger les déséquilibres dans le circuit monétaire de la zone euro après son intervention record de la veille (près de 95 milliards d'euros). La Fed a également poursuivi ses interventions, à 38 milliards de dollars après 24 milliards. Au total, les banques centrales ont lâché plus de 300 milliards de dollars.
Dans ce contexte, les investisseurs espèrent des politiques monétaires plus accommodantes. La BCE pourrait, selon eux, décider de ne pas procéder à une nouvelle hausse des taux à l'automne, contrairement aux récentes anticipations. Ils parient également sur une baisse des taux de la part de la Fed le 18 septembre afin d'alléger le coût du crédit et d'empêcher un effritement de la croissance. Et ce même si la Réserve Fédérale a réaffirmé mardi soir sa prudence face aux risques inflationnistes persistants, à l'issue de son comité de politique monétaire. D'ailleurs, l'indice des prix aux importations, publié à 14h30, est ressorti supérieur aux attentes pour le mois de juillet, en hausse de 1,5% sur un an, contre +1% attendu."


Quelques termes techniques :

Crédits immobiliers "subprime" : Le terme désigne des prêts immobiliers dits "à risque" parce que consentis à des ménages pauvres et à des taux d'intérêt très élevés.
Depuis plusieurs mois, les taux d'emprunt ont augmenté et cela s'est accompagné d'un baisse des prix de l'immobilier, notamment en raison d'une contraction de la demande. Les ménages endettés ne peuvent même plus hypothéquer leur maison.
Cette opération juteuse multipliée par un grand nombre de victimes se retourne à présent contre les organismes de crédit, dont les clients sont désormais insolvables.

Crédits immobiliers hypothécaires, dits "mortgage"
C'est le type de crédit immobilier utilisé dans les pays anglo-saxons. Il se distingue de l'emprunt tel qu'on le pratique en France car il suppose que le bien acheté à crédit est hypothéqué.
Propriété du créancier, il constitue alors une garantie qui permet au ménage de souscrire d'autres crédits, à la consommation généralement, ce qui permet de stimuler l'économie.
En France, un système de prêt hypothécaire, dit "hypothèque rechargeable", a été introduit cette année mais de façon discrète.
Avec le système du "mortgage", le pouvoir d'achat des ménages est très largement dépendant de la valeur de leur bien immobilier. En cas de ralentissement et plus encore de retournement du secteur, comme c'est le cas aux Etats-Unis depuis plusieurs mois, leur « patrimoine » se contracte et cela peut se propager au reste de l'économie via un ralentissement de la consommation.

Fonds d'investissement
Ces sociétés ont pour objet d'investir sur différents marchés, avec divers degrés de risques financiers. Parmi eux, les "hedge funds" (fonds spéculatifs) sont spécialisés dans les investissements risqués, et certains ont choisi d'investir dans le juteux marché des "subprime".
Les établissements qui ont consenti des prêts "subprimes" ont en effet transformé les crédits en "titres financiers" (titrisation), de façon à pouvoir les vendre sur les marchés.
En raison du retournement du marché immobilier américain, les titres dérivés des subprimes ne trouvent plus preneurs. Ceux qui ont acheté ces titres, les "hedge funds" notamment, font donc aussi les frais de la crise. La faillite ou le gel de plusieurs d'entre eux a affolé les marchés.

Liquidité
C'est le concept central de la finance. La liquidité d'un actif mesure son caractère aisément négociable, à l'achat ou à la vente, sans frais trop importants et en toutes circonstances. Ainsi les actions refilées à dose homéopathiques aux salariés par certaines entreprises ne peuvent être négociées par eux qu’après un délai de plusieurs années ou dans des circonstances exceptionnelles. Il s’agit en fait, sous couvert de « participation » de financer les opérations boursières avec une partie des salaires.

Valeur liquidative
C'est l'estimation de la valeur d'un fonds, obtenu en divisant son actif net par le nombre de part qui le compose. Cette valeur est établie quotidiennement, voire dans certains cas sur base hebdomadaire. Jeudi, BNP Paribas a annoncé la suspension du calcul de la valeur liquidative de trois de ces fonds en raison de la crise du subprime.

Crise de liquidité
Une crise de liquidité survient si des agents économiques, ayant besoin de ressources liquides, doivent vendre prématurément des actifs peu liquides dont le prix chute alors. On peut envisager :
- des ménages ayant un excès d'endettement ou des banques ayant saisi des garanties hypothécaires devant vendre des actifs immobiliers ;
- des fonds d'investissement, des investisseurs institutionnels, faisant face à des retraits des épargnants parce que leurs performances sont très mauvaises ;
- des entreprises surendettées, devant vendre des actifs, des participations.
Les actifs sont soit structurellement illiquides (immobilier, CLOs, fonds de hedge funds, CDOs, private equity, grosses participations dans des entreprises), soit peuvent le devenir en cas de crise s'il n'y a plus de vendeurs.
C’est à cause de cette crise des liquidités que la la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed) ont injecté respectivement 153 milliards d’euros et 43 milliards de dollars sur les marchés, soit l’équivalent du PNB de l’Afrique du sud en 2005.


Edité le 11-08-2007 à 20:56:02 par Xuan


Xuan
   Posté le 11-08-2007 à 21:14:37   

extrait de l'Expansion.com :

" American Home Mortgage ferme ses portes

En dépit des propos rassurants du Trésor américain sur la crise du « subprime », AHM, un organisme dédié au crédit immobilier à risques, est contraint de cesser toute activité vendredi. American Home Mortgage, le n°10 du secteur aux Etats-Unis, licenciera donc 7000 personnes avec effet immédiat. Pourtant la firme prêtait surtout à des ménages dont le risque de paiement était plutôt faible. Un de ses concurrents, Accredited Home Lenders, pourrait connaître le même sort. Son titre s'est effondré de 35% jeudi à la clôture."
KGB Shpion
   Posté le 11-08-2007 à 22:32:47   

Bientôt la IIIème Guerre Mondiale ?
Jameul
   Posté le 12-08-2007 à 13:35:53   

oh non !

la Banque Européenne a injectée 98 miliards d'euros dans les marchés pour stabiliser la situation

elle démontre une fois de plus à quel point elle a rien d'indépendante. Indépendante vis à vis des chefs d'Etat peut etre mais pas face au marché !
Xuan
   Posté le 16-08-2007 à 22:23:20   

Malgré l’injection poursuivie depuis une semaine de trois cents milliards de dollards par les banques centrales américaine, européenne et japonaise, et malgré les propos rassurants en direction des petits porteurs, la crise se poursuit avec un risque d’inflation à la clé (due à une importante création de masse monétaire sans équivalent en valeur-travail puisque les banques centrales font tourner la planche à billets).
Par ailleurs, les banques échaudées envisagent de réviser à la hausse les prêts à faible taux.
Reste à savoir qui pourrait s’endetter dans ces conditions…


Extraits de la presse économique du 16 août :
Countrywide, le plus gros prêteur immobilier américain, a jeté un froid en annonçant qu'il devait utiliser intégralement une ligne de crédit de 11,5 milliards de dollars pour renflouer sa trésorerie.
Mercredi, KKR Financial a plongé de 31% en Bourse à New York, après que l'établissement financier a fait savoir qu'il inscrirait une charge de 40 millions de dollars de pertes nettes à la suite de la cession de prêts hypothécaires résidentiels pour 5,1 milliards de dollars. Il a également indiqué qu'il pourrait être contraint d'inscrire une charge de 200 millions de dollars compte tenu de ses investissements restants dans des titres adossés à des prêts immobiliers. Mardi, les résultats décevants de Wal-Mart et Home Depot ont mis le feu aux poudres, en accréditant l'idée que la crise s'étendait au reste de l'économie et touchait notamment la consommation.
Lundi, Goldman Sachs a injecté 2 milliards de dollars dans l'un de ses "hedge funds", tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'un "sauvetage".
Auparavant, BNP Paribas a annoncé une exposition de 30 millions d'euros dans Homebanc, qui a fait faillite vendredi. La banque française a par ailleurs indiqué qu'elle espérait rouvrir "avant la fin du mois d'août" les trois fonds gelés la semaine passée (Parvest Dynamic ABS, BNP Paribas ABS Euribor et BNP Paribas ABS Eonia).
UBS a pour sa part annoncé anticiper un recul de son bénéfice au deuxième semestre, si la crise du crédit et des marchés se poursuivait au troisième trimestre. Les doutes sur les intentions du fonds américain Sentinel, qui chercherait à suspendre les sorties de capitaux de ses clients, ont fait frémir le marché mardi.
Toutes les valeurs du CAC 40 ont terminé dans le rouge


L'ensemble des places boursières européennes ont subi d'importantes pertes lors de la séance de jeudi.
La Bourse de Londres a fermé en très forte baisse
L'indice Dax à Francfort a fini en baisse.
La Bourse suisse a atteint son plus bas niveau de l'année.

A Wall Street, le Dow Jones a ouvert en baisse, jeudi, avant de dégringoler sous les 12 600 points à la mi-séance, marquant officiellement une baisse de 10 % par rapport à son sommet atteint le 17 juillet. Plus tôt dans la journée, la Fed est intervenue une nouvelle fois, injectant 17 milliards de dollars supplémentaires dans le circuit monétaire.
A Tokyo, où la Banque du Japon a également injecté 400 milliards de yens (2,5 milliards d'euros), l'indice Nikkei a terminé en forte baisse, atteignant son plus bas niveau depuis la fin du mois de novembre.
La vague de pessimisme a atteint la Bourse de Shanghaï (-2,14 %), qui était restée jusque là insensible à la crise.
Hongkong est passé sous la barre des 21 000 points (-3,3 %) et Séoul a dégringolé de 6,93 %, le recul le plus important de son histoire.
Jameul
   Posté le 19-08-2007 à 13:52:46   

deux éléments m'interpellent :
- la différence énorme entre les marchés "réelles" et les marchés "financiers"
- les Banques Centrales

le capitalisme se mue à une rapidité impressionnante
Xuan
   Posté le 19-08-2007 à 15:03:33   

Il n’y a pas de différence de nature entre le « marché réel » et le « marché financier ».
Quant à la mutation , elle date vraisemblablement de quelques années, si l'on s'en tient à cet extrait de "l'impérialisme stade suprême du capitalisme" :


“ Même dans l'activité purement économique, écrit Kestner, un certain
déplacement se produit de l'activité commerciale, au sens ancien du mot, vers la spéculation organisée. Le plus grand succès ne va pas au négociant que son expérience technique et commerciale met à même d'apprécier au mieux les besoins des clients et, pour ainsi dire, de “ découvrir ” la demande latente, mais au génie (?!) de la spéculation, qui sait calculer à l'avance ou du moins pressentir le développement organique et les possibilités de certaines liaisons entre les différentes entreprises et les banques ”...
Traduit en clair, cela veut dire que le développement du capitalisme en est arrivé à un point où la production marchande, bien que continuant de “ régner ” et d'être considérée comme la base de toute l'économie, se trouve en fait ébranlée, et où le gros des bénéfices va aux “ génies ” des machinations financières. À la base de ces machinations et de ces tripotages, il y a la socialisation de la production ; mais l'immense progrès de l'humanité, qui s'est haussée jusqu'à cette socialisation, profite... aux spéculateurs. Nous verrons plus loin comment, “ sur cette base ”, la critique petite-bourgeoise réactionnaire de l'impérialisme capitaliste rêve d'un retour en arrière, vers la concurrence “ libre ”, “ pacifique ”, “ honnête ”.



[...]



"On entend assez souvent les milieux industriels et commerciaux se plaindre du “ terrorisme ” des banques..."


[...]



"À quelle époque au juste s'impose définitivement la “ nouvelle activité ” des grandes banques ? Cette importante question trouve une réponse assez précise chez Jeidels.
“ Les relations des entreprises industrielles avec leur nouvel objet, leurs
nouvelles formes, leurs nouveaux organismes, c'est-à-dire avec les grandes banques présentant une organisation à la fois centralisée et décentralisée, ne sont guère antérieures, en tant que phénomène caractéristique de l'économie nationale, aux années 1890 ; on peut même, en un sens, faire remonter ce point de départ à l'année 1897, avec ses grandes “ fusions” d'entreprises qui introduisent pour la première fois la nouvelle forme d'organisation décentralisée, pour des raisons de politique industrielle des banques. Et l'on peut même le faire remonter à une date encore plus récente, car c'est seulement la crise de 1900 qui a énormément accéléré le processus de concentration tant dans l'industrie que dans la banque et en a assuré le triomphe
définitif, qui a fait pour la première fois de cette liaison avec l'industrie le véritable monopole des grosses banques, qui a rendu ces rapports notablement plus étroits et plus intensifs.”
Ainsi, le XXe siècle marque le tournant où l'ancien capitalisme fait place au nouveau, où la domination du capital financier se substitue à la domination du capital en général ".




[...]



“ D'autres banques suivront la même voie ”, écrivait la revue allemande Die Bank à propos de l'élévation du capital de la “ Disconto-Gesellschaft ” à 300 millions, “ et les 300 personnes qui, aujourd’hui, gouvernent économiquement l'Allemagne, se réduiront avec le temps à 50, 25 ou à moins encore. Il n'y a pas lieu d'attendre que le mouvement de concentration moderne se circonscrive aux banques.
Les relations étroites entre les banques conduisent naturellement à un rapprochement des consortiums industriels qu'elles patronnent... Un beau matin, en nous réveillant, nous serons tout étonnés de ne plus voir que des trusts ; nous serons placés devant la nécessité de substituer aux monopoles privés des monopoles d’État . Et cependant, quant au fond, nous n’aurons rien à nous reprocher, si ce n'est d'avoir laissé au développement des choses un libre cours, quelque peu accéléré par l’action. ”


Etonnant non ?


Edité le 19-08-2007 à 15:04:13 par Xuan


Xuan
   Posté le 20-08-2007 à 21:48:50   

fermetures et licenciements à la clé :

"Challenges.fr | 20.08.2007 | 16:53 |
Selon une information du Wall Street Journal, le leader américain des prêts hypothécaires Countrywide Financial a commencé à licencier les salariés qui ont été à l'origine de l'octroi de crédits à risque.
Citant un e-mail interne du groupe, le journal explique que ces licenciements ont eu lieu dans la division Full Spectrum Lending, celle qui gère de nombreux prêts hypothécaires à risque ("subprimes"), accordés à des personnes qui n'ont pas fourni tous les documents nécessaires pour des prêts classiques.
Countrywide emploie 61.000 personnes dont 6.800 commerciaux dans la division Full Spectrum.
[…]les crédits adossés sur le prix des logements sont laminés par la chute des prix immobiliers: une vente aux enchères de maisons dans la région de San Diego samedi a montré que les meilleures offres étaient inférieures de 67% à leur prix de vente original, remarque le WSJ.
Enfin, le site internet spécialisé mortgagedaly.com, affirme que 84 sociétés de crédits hypothécaires ont fait faillite ou fermé depuis le début de l'année, avec licenciements à la clé, contre seulement 17 sur toute l'année 2006. "
Xuan
   Posté le 20-08-2007 à 22:09:05   

Confédération européenne des syndicats : la critique à fleuret moucheté

Challenges.fr | 20.08.2007 | 18:03 | […]La Confédération européenne des syndicats (CES) a appelé de son côté la Commission européenne à agir concrètement pour mettre fin à la crise financière, en se penchant en particulier sur le manque de transparence des marchés et des fonds spéculatifs.
"L'Europe et le monde se sont laissés surprendre par les spéculateurs. Nous leur avons permis d'avoir une influence énorme sur l'économie mondiale", regrette John Monks, le secrétaire général du CES.
"Les marchés financiers ont aujourd'hui un rôle crucial dans l'économie réelle, car ils sont responsables de prêts, de retraites et de crédits d'investissement à l'innovation, à la recherche et développement et à l'équipement. Mais ils sont désormais plus intéressés à prendre des risques sur des transactions incertaines", pointe le responsable syndical.


La CES parle le même langage que Sarkozy et Merkel semble-t-il. Là encore on nous sert la rengaine du capitalisme opaque , de l’économie réelle et des profits excessifs des marchés financiers.
Comme le rappelait Staline, le capital monopoliste a pour caractéristique de ne pas rechercher simplement le profit, mais le taux de profit maximum .
Les prises de risques financiers ne sont pas des dérives du capitalisme, imputables à l’appétit insatiable de quelques spéculateurs ; c’est une conséquence inéluctable de la recherche du profit maximum et de la baisse tendancielle du taux de profit.


Edité le 20-08-2007 à 22:08:29 par Xuan


Xuan
   Posté le 20-08-2007 à 22:38:35   

Illustration dans la presse financière :

[extrait de FranceBourse.com du 20/08/07
« L’inquiétude grandit en Allemagne sur la solidité financière des banques après l’annonce d’un spectaculaire plan de sauvetage pour l’institut public SachsenLB, victime d’investissements sur le marché en crise du crédit hypothécaire aux Etats-Unis.
Il y a quelques jours encore, la banque régionale basée à Leipzig (Est) avait pourtant assuré ne pas être particulièrement exposée sur le segment des prêts immobiliers à risque américains, les « subprime ».
La suite a prouvé le contraire. Ce week-end, les caisses d’épargne allemandes et d'autres banques publiques ont dû voler à son secours, en accordant une ligne de crédit de 17,3 milliards d’euros pour lui éviter la faillite.
C’est la deuxième fois en quelques semaines que ce scénario se répète en Allemagne. Fin juillet, c’était la Deutsche Industriebank (IKB), jusqu’ici sans histoires, qui avait frôlé la faillite. Cette spécialiste du financement des petites et moyennes entreprises n’avait dû son salut qu’à une intervention éclair du gouvernement.
Berlin, via son bras financier, la banque publique KfW, lui avait accordé une ligne de crédit de 8,1 milliards d’euros et l’ensemble du secteur bancaire allemand s’était mobilisé pour lui fournir 3,5 milliards supplémentaires en cas de besoin.
A présent, les regards se tournent vers d’autres banques qui se sont lancées ces dernières années sur le marché des « subprime », alléchées par les perspectives de gains importants, sans qu’on connaisse l’importance exacte de ces engagements.
Deutsche Bank, Commerzbank, Postban k: les principaux établissements privés en font partie. Mais leur exposition serait minime, font-ils valoir.
Même les caisses d’épargne ne sont pas épargnées : la deuxième du pays, celle de Cologne-Bonn, a avoué ce week-end avoir dû passer une charge exceptionnelle sur ses comptes pour ses engagements aux Etats-Unis.
Mais ce sont surtout les banques publiques qui retiennent l’attention. WestLB, LBBW, BayernLB ou encore HSH Nordbank : tous les grands noms sont présents sur le secteur des « subprime ». Certains feraient même l’objet d'une enquête du gendarme de la Bourse, le Bafin, qui suit de près cette affaire.
Les Landesbanken, au nombre de 11 actuellement, payent le prix aujourd’hui d’engagements hasardeux faits ces dernières années à l’étranger, destinés à compenser la perte de rentabilité de leurs activités traditionnelles - services à la clientèle privée et aux petites entreprises - sur leur marché national. »
Jameul
   Posté le 21-08-2007 à 20:13:27   

j pense contrairement à toi que il y a des changements dans le capitalisme actuel ne serait-ce la part plus importante que prend la spéculation sur les crédits, les hedge fund, les fonds d'investissements et aussi la place des Banques Centrales...

avant l UE et sa Banque Centrale ça se serait probablement passé comme ça
Xuan
   Posté le 21-08-2007 à 23:27:12   

Jameul a écrit :

j pense contrairement à toi que il y a des changements dans le capitalisme actuel

Explique-nous ce que ces changements apportent de nouveau et de fondamentalement différent dans le capitalisme monopoliste.

Jameul a écrit :

avant l UE et sa Banque Centrale ça se serait probablement passé comme ça

Ca se serait passé comment à ton avis ?...

Pour l'instant on observe que de nombreuses banques avaient misé sur les prêts à risque et ne s'en sont pas vantées, c'est ce qui a déchaîné le branle bas de combat et l'intervention des banques centrales.
100 milliards de dollards depuis le 6 août pour la fed et 200 milliards d'euros pour la BCE.

Certaines officines y laissent des plumes [Capital One, l'un des grosses sociétés américaines de prêts hypothécaires, a décidé de fermer l'une de ses divisions, ce qui entraînera la suppression de 1.900 postes et lui coûtera 860 millions de dollars en 2007] et les autres font le gros dos en attendant la fin de l'orage, afin de recommencer de plus belle à la première occasion.

Jusqu'ici, à part les produits financiers et leur montage à la Dubout, pas grand-chose n'a changé.
La crise financière accompagne et amplifie une crise de surproduction dans le bâtiment, puisqu'en définitive les acquéreurs ne peuvent plus acheter des logements devenus trop chers.
Ce qui est nouveau c'est que la spéculation financière ou la recherche de surprofits financiers a précipité la crise de surproduction.

Jusqu'ici en Europe, la BCE a surtout cherché à anticiper les conséquences et la propagation de la crise financière.
Mais si les produits financiers à risque y sont moins répandus, la spéculation sur le logement a filé bon train depuis 1990.
De sorte qu'un jeune ménage doit s'endetter sur plusieurs dizaines d'années à présent.
Sur Grenoble un studio se loue plus de 400 €. Les conséquences sont désastreuses pour les familles modestes qui souhaitent faire poursuivre des études à leurs enfants.
Les conditions d'une crise économique dans l'immobilier et la construction existent bien ici aussi.


Edité le 21-08-2007 à 23:58:51 par Xuan


Jameul
   Posté le 22-08-2007 à 15:05:29   

Tu rappelais très justement que le capitalisme cherche le plus haut taux de profit. Mais aujourd'hui la gestion des risques est devenu un outil important du capitalistes financiers (bien plus que dans le cadre d'un capitalisme entrepreunerial). Qu'est-ce que cette crise veut dire ? Je sais pas. Mais il est évident que faut pas se laisser "illusioner" par certaines manoeuvres. Au niveau des fonds de placements ont parles d'un total de 2500 miliards de $ "perdus" ce qui représentent 20% du total investit dans le secteur des subprime immobilier.

Lenin disait la même chose effectivement seulement le capitalisme financier dont ils parlent n'est pas exactement le même qu'aujourd'hui. C'est l'analyse du capitalisme actuel qui nous est essentiel. Le capitalisme financier est autrement plus important par sa part qu'auparavant et le problème c'est que les moyens de lutte ne sont pas les mêmes.
Comment lutter contre les paradis fiscaux, les hedges funds, les fonds d'investissements spéculatifs ?

Les fonds d'investissement spéculatifs ont toujours existé seulement aujourd'hui ils ont un pouvoir bien supérieur sur les entreprises.

Je vais pas dire que c'était mieux à l'époque où le patron décidait tout seul mais disons qu'il a des attentes à plus long terme que les investisseurs actuels.


edit : à Genève pour 360E t'as une chambre et pour quelques euros de plus t'as également un lit. Je peux pas me permettre de comparaisons avec Grenoble je connais rien au système français. A Genève les projets de constructions ne sont pas bloqués par le marché (c'est très rentable de construire) mais par la volonté politique des communes aux alentours. Alors si t'analyse ça d'un peu plus prêt tu vois que c'est majoritairement des banquiers et des rentiers qui vivent là-bas et qui veulent probablement voire les prix de l'immobilier baissé, en plus des autres habitants qui veulent pas qu'on construisent des immeubles vers chez eux...


Edité le 22-08-2007 à 15:07:50 par Jameul


Xuan
   Posté le 23-08-2007 à 10:39:59   

Jameul a écrit :

Comment lutter contre les paradis fiscaux, les hedges funds, les fonds d'investissements spéculatifs ?

L'origine des profits (et y compris des surprofits spéculatifs), c'est toujours l'extraction de la plus-value et l'exploitation de la classe ouvrière.
What else ?
gorki
   Posté le 23-08-2007 à 11:55:28   

Xuan a écrit :

L'origine des profits (et y compris des surprofits spéculatifs), c'est toujours l'extraction de la plus-value et l'exploitation de la classe ouvrière.What else ?


Parfaitement exacte, il n’y a pas de luttes possible contre la spéculation qui demeure un des poumon du système capitalisme « prés monopoliste ou monopoliste d’état » les interventions des banques centrales, dites de régulation des marchés, (ce que les réformistes, et les révisionnistes appelaient par le passé, dilapidation de la « fortune public.*» ne servent qu’a réoxygéner la machine. Il en va de même des propositions réformistes qui ne sont que formules de replâtrage d’un édifice qui se lézarde (relance de la croissance etc.)
Les crises des systèmes boursiers, sont que des indicateurs qui démontrent la raréfaction et la putréfaction des marchés, leurs rapprochements, ne sont que les signes précurseurs d’une crise beaucoup plus généralisé, augurant d’affrontement inter impérialiste plus sévères (conflits armés) la visite sarkosy chez Bush, la visite du french doctor à Bagdad et un indicateur des mouvements qui s’opèrent dans ce sens, car se qui accompagne toujours les crises financières internationales, c'est la reprise inévitable des ballets diplomatiques (visites surprises etc.)

* Formule pourrie par excellence, dont le dessein est de laisser croire qu’en système capitaliste, le trésor public (c’est-à-dire les coffres de l’état) demeure la propriété national d’un peuple prétendu souverain.


Edité le 23-08-2007 à 11:53:51 par gorki


Xuan
   Posté le 23-08-2007 à 14:42:19   

Jameul a écrit :


Je vais pas dire que c'était mieux à l'époque où le patron décidait tout seul mais disons qu'il a des attentes à plus long terme que les investisseurs actuels.

Les patrons anciens ou modernes attendent avant tout le retour sur investissement . C'est d'ailleurs ce besoin effréné d'argent frais qui a conduit au développement du capital commercial et du capital industriel.
Marx l'a très bien expliqué dans le cycle du capital.

Jameul a écrit :

edit : à Genève pour 360E t'as une chambre et pour quelques euros de plus t'as également un lit. Je peux pas me permettre de comparaisons avec Grenoble je connais rien au système français. A Genève les projets de constructions ne sont pas bloqués par le marché (c'est très rentable de construire) mais par la volonté politique des communes aux alentours. Alors si t'analyse ça d'un peu plus prêt tu vois que c'est majoritairement des banquiers et des rentiers qui vivent là-bas et qui veulent probablement voire les prix de l'immobilier baissé, en plus des autres habitants qui veulent pas qu'on construisent des immeubles vers chez eux...

S'ils faisaient moins leur beurre sur le dos de leurs locataires, l'immobilier attirerait moins les capitaux et ne flamberait pas ainsi.
Mais c'est une loi inéluctable du capitalisme à laquelle ils n'échappent pas non plus...et leurs jérémiades nous vont droit au coeur
Jameul
   Posté le 24-08-2007 à 18:06:46   

gorki a écrit :


Les crises des systèmes boursiers, sont que des indicateurs qui démontrent la raréfaction et la putréfaction des marchés, leurs rapprochements, ne sont que les signes précurseurs d’une crise beaucoup plus généralisé, augurant d’affrontement inter impérialiste plus sévères (conflits armés)



t'entends quoi par raréfaction des marchés et putréfaction ?


j'ai plutôt l'impression (pour suivre l'exemple de l'immobilier) qu'on assiste à la création de marchés de pénuries, (plus de demande que d'offre), marchés super lucratif pour les vendeurs...
Jameul
   Posté le 24-08-2007 à 18:08:57   

Xuan a écrit :

[citation=Jameul]Comment lutter contre les paradis fiscaux, les hedges funds, les fonds d'investissements spéculatifs ?

L'origine des profits (et y compris des surprofits spéculatifs), c'est toujours l'extraction de la plus-value et l'exploitation de la classe ouvrière.
What else ?[/citation]


contre "l'ancien patron"(pour reprendre le terme utilisé avant.... je ne sais pas comment mieux me faire comprendre), la grève était le moyen de lutte prévilégié. Contre les hedge funds une grève n'a aucun effet... c'est à celà que je voulais faire allusion.
Xuan
   Posté le 24-08-2007 à 22:16:45   

Jameul a écrit :


j'ai plutôt l'impression (pour suivre l'exemple de l'immobilier) qu'on assiste à la création de marchés de pénuries, (plus de demande que d'offre), marchés super lucratif pour les vendeurs...


Ce n’est pas moi qui le dis mais Erik Izraelewicz, distingué scribouillard dans les Echos
« Là-bas, les prix s’effondrent, les ventes de logements neufs et les mises en chantiers aussi, les stock de maisons invendues se gonflent, des sociétés de crédit immobilier sont en faillite... Bref, le krach de l’immobilier, annoncé depuis belle lurette, il est bien là. »
En clair, ça s'appelle une crise de surproduction.

Jameul a écrit :

contre "l'ancien patron"(pour reprendre le terme utilisé avant.... je ne sais pas comment mieux me faire comprendre), la grève était le moyen de lutte prévilégié. Contre les hedge funds une grève n'a aucun effet... c'est à celà que je voulais faire allusion.


Les hedge funs sont ici des fonds spéculatifs adossés aux prêts hypothécaires « à risque ».
C’est un édifice extrêmement fragile qui repose sur l’extorsion de taux usuraires aux pauvres de la société américaine. Comment imaginer que le sommet du château de cartes resterait debout après une grève d’ampleur nationale ou un moratoire sur les loyers.


Edité le 24-08-2007 à 22:13:50 par Xuan


Jameul
   Posté le 25-08-2007 à 01:02:33   

la crise de surproduction set inhérante au système capitaliste.... seulement pour créer des marchés de pénuries faut l'état....


je remets pas en cause la bonne foi de Erik Izraelewicz mais si les prix montent à Grenoble et à Genève il est pas loin d'avoir tort....


sinon j parlais des hedge fund en général et pas forcément sur cette crise en particulier, qui comme tu le soulignes particulièrement dégueulasse puisqu'elle "repose sur l'extorsion de taux usuraires aux pauvres".

l'effet d'une grève générale d'ampleur nationale toucherait TOUTE l'économie et les hedge funds après (au travers du fait de toucher toute l'économie)...




j'dis pas que y a rien à faire ou que tout à changer... je pense peut etre à tort qu'une telle crise est le symptome de changements de forme du capitalisme avec comme je le disais avant des proportions d'argent virtuel jamais atteint.
Xuan
   Posté le 25-08-2007 à 10:26:14   

Jameul a écrit :

je remets pas en cause la bonne foi de Erik Izraelewicz mais si les prix montent à Grenoble et à Genève il est pas loin d'avoir tort....

Nous avons vraisemblablement quelques mois de retard... ;).
En juillet les prix augmentaient encore aux USA.
Jameul
   Posté le 26-08-2007 à 18:29:28   

Xuan a écrit :

[citation=Jameul]je remets pas en cause la bonne foi de Erik Izraelewicz mais si les prix montent à Grenoble et à Genève il est pas loin d'avoir tort....

Nous avons vraisemblablement quelques mois de retard... ;).
En juillet les prix augmentaient encore aux USA.[/citation]


génial j'vais pouvoir enfin me trouver un appart
Xuan
   Posté le 10-09-2007 à 23:07:45   

Selon les Echos, suite à la crise financière, le solde des créations/suppressions d’emplois devient négatif aux Etats-Unis (-4% en août). C’est une tendance de fond qui se confirme sur les trois derniers mois.
« L'industrie manufacturière continue de détruire des emplois (- 46.000 en août, soit la plus forte baisse depuis juillet 2003) et la construction, qui avait jusque-là bien résisté en dépit de la crise immobilière, est à son tour touchée par les destructions d'emplois (- 22.000, contre - 14.000 le mois précédent). L'essoufflement sur le front des métiers de services (seulement + 60.000 emplois, contre + 78.000 le mois précédent) et la poursuite des réductions d'effectifs dans les emplois gouvernementaux (- 28.000) pèsent aussi sur le marché du travail. »
Xuan
   Posté le 03-10-2007 à 00:26:11   

La crise financière gagne l’Europe.

Tandis que la crise de l’immobilier se poursuit aux USA où les logements ne trouvent pas d’acquéreur, son écho commence à résonner en Europe : la hausse vertigineuse des prix de l’immobilier commence à s’infléchir.
Encore un peu de patience Jameul ...
En Espagne où la construction représente 11 % du produit intérieur brut et 18 % si l'on y ajoute les travaux publics, le nombre de logements construits sera en baisse d'environ 20% sur un an.

Dans le même temps, plusieurs banques européennes avouent leurs mauvais résultats, et par là leur participation aux opérations à risque destinées à générer des superprofits.
Désormais les uns et les autres se regardent en chien de faïence, certains que leurs concurrents ou alliés ont eux-aussi un cadavre dans le placard.

Cette semaine, le coup de grâce est venu des Etats-Unis avec Citigroup , première banque américaine par la capitalisation, qui reconnaît devoir constituer des provisions pour 1,4 milliard de dollars (1,6 milliard de francs) sur ses engagements dans des opérations à levier élevé qui atteignent 57 milliards de dollars à la fin du troisième trimestre. A cela s'ajoutent des pertes totalisant 1,9 milliard de dollars (2,1 milliards de francs) dans le domaine de la banque d'affaires.
Elle ajoute que le ralentissement des activités de crédit hypothécaire entraînera un accroissement des coûts de 2,6 milliards de dollars (3 milliards de francs), du fait principalement de l'élévation des provisions pour risques de débiteurs insolvables. En tout, la banque devrait voir son bénéfice baisser de 60% sur un an.

En Suisse UBS , numéro un mondial de la gestion de fortune, a averti les marchés que son troisième trimestre accuserait une perte avant impôts entre 600 et 800 millions de francs suisses (361 à 481 millions d'euros). Elle prévoit pour l'ensemble de l'année un bénéfice inférieur à celui de 2006. La banque a dévoilé la suppression de 1.500 postes – 7 % de ses effectifs - dans sa banque d'investissement.
Credit Suisse , en passe de subir une perte de 500 à 600 millions de francs pour laquelle il devra constituer une provision d'égale importance, abaisse ses prévisions bénéficiaires de 33%.
Quinze jours plus tôt, l'anglaise Northern Rock avait provoqué un « bank run », cette ruée aux guichets de clients affolés voulant retirer leur argent avant que les caisses soient vides, typique des années 1930. En août, l'américain Countrywide a dû tirer sur une ligne de crédit de plus de 10 milliards de dollars. En juillet, deux banques allemandes, IKB et SachsenLB , n'ont pu faire face à leurs engagements.
Morgan Stanley avait déjà annoncé un chute de son bénéfice tandis que Lehman Brothers a dû inscrire des provisions pour dépréciation pour près de 700 millions de dollars.
Deux autres grandes banques allemandes, Deutsche Bank et Commerzbank , sont sous la pression de leurs pairs, qui les soupçonnent de cacher l'étendue réelle des dégâts.
Le résultat de la Deutsche Bank pourrait être réduit de 1,7 milliard d'euros en raison de la chute de la valeur de prêts qu'elle a accordés, résultat de la crise.
Les grandes banques allemandes sont donc dans le viseur, de même que la française Société Générale ou la britannique Barclays .


Edité le 03-10-2007 à 00:34:44 par Xuan


Xuan
   Posté le 29-12-2007 à 20:44:44   

Poursuite de la crise aux USA : les ventes de logements neufs au plus bas depuis douze ans.
[extrait des Echos ]
Quelque 647.000 logements neufs ont été vendus sur une base annualisée en novembre, ce qui correspond à une baisse de 9% sur le mois précédent. Jamais depuis avril 1995, un tel niveau n'avait été observé. Les économistes ont été sérieusement déçus puisqu'ils espéraient en moyenne 717.000 unités vendues. Leur déception a été d'autant plus grande que le chiffre d'octobre a été révisé à la baisse. Annoncées à 728.000, les ventes de logements neufs ont finalement atteint 717.000 unités.
Du fait du durcissement des conditions d'attribution de prêts, de nombreux acquéreurs potentiels ne peuvent plus prétendre à devenir propriétaires et certains doivent renoncer au logement pour lequel ils avaient pourtant signé une promesse d'achat. Et les emprunteurs présentant le bon profil, ont aussi toutes les raisons d'attendre, dans l'espoir que l'offre augmente ou que les prix baissent.
Le risque est que la crise de l'immobilier, en faisant baisser la richesse des ménages - voire en les privant de leur logement - ne finisse par affecter la consommation. Or la consommation est le principal moteur de la croissance américaine.
La Réserve fédérale avait annoncé le 11 décembre dernier une nouvelle baisse de son taux directeur d'un quart de point, à 4,25 %.
Xuan
   Posté le 04-04-2008 à 13:34:58   

La fed éponge les dettes



"Une récession est possible" aux Etats-Unis mais il est trop tôt pour dire si l'économie américaine en subira une, a estimé, mercredi 2 avril, le président de la Fed, Ben Bernanke, lors d'une séance de questions-réponses à l'issue d'un discours au Congrès. "Le produit intérieur brut ne va pas croître beaucoup, si tant est qu'il croisse, au cours du premier semestre de 2008, et il pourrait même se contracter légèrement" , a-t-il dit devant le Congrès. Bernanke a souligné que les prévisions à court terme s'étaient affaiblies par rapport à ce qu'elles étaient encore fin janvier. La banque centrale américaine tablait alors sur une croissance de 1,3 % à 2 % cette année.
Bernanke s’est également justifié de l’intervention de la Fed en faveur de la banque Bear Stearns, qu'elle a sauvée de la banqueroute en organisant son rachat par sa consœur JP Morgan à la mi-mars . "Normalement, le marché décide quelles entreprises survivent et quelles autres échouent" , mais "les problèmes posés dans ce cas allaient bien au-delà du sort d'une entreprise" , a-t-il affirmé, ajoutant qu’une faillite de Bear Stearns n'aurait pas pesé seulement sur le système financier "mais aurait été ressentie largement dans l'économie" , avec des conséquences "imprévisibles mais sans doute sévères" pour le fonctionnement des marchés et l'ensemble de l'économie.
La Banque centrale américaine a notamment accepté de financer l'opération en fournissant 30 milliards de dollars (19,3 milliards d'euros) de liquidités à JP Morgan, en échange de titres fournis Bear Stearns. Les pertes qui pourraient être générées par ces titres seront assumées jusqu'au premier milliard par JP Morgan, la Fed acceptant l'intégralité du risque au-delà. A l'inverse, elle empochera également d'éventuels bénéfices. La Fed n'a pas non plus tiqué devant une modalité des plus originales de ce sauvetage : l'opération s'effectuera par la vente d'une bloc d'actions donnant droit à 39,5 % du capital, sans que les actionnaires n'aient été consultés.
Bref, la Fed efface l’ardoise de Bear Stearns. En d’autres termes le libéralisme voire l’ ultra libéralisme n’ont pas cours aux USA. C’est une illustration exacte du capitalisme monopoliste d’Etat, où l'Etat capitaliste est entièrement au service des grands monopoles et du capital financier.
Xuan
   Posté le 22-04-2008 à 18:42:01   

la banque d'Angleterre blanchit 63 milliards


Plusieurs Banques centrales occidentales ont injecté de nouvelles liquidités pour "détendre le marché du crédit", en clair, blanchir l'argent des crédits de surexploitation ou "crédits à risques".

A la demande du gouvernement britannique, la Bank of England a lancé aujourd'hui un plan de sauvetage historique de 63 milliards d'euros , tandis que la Nothern Rock deuxième banque britannique (sauvée in-extrémis par une nationalisation) se trouve en quasi faillite, et que la Banque of Scotland, également en difficulté, s'apprête à lancer une augmentation de capital record de 12 à 15 milliards d'euros.

Sur le continent, la Banque centrale européene a lancé un nouvel appel d'offres de 9,5 milliards d'euros. La BCE avait déjà mis, le 8 avril, 15 milliards de liquidités à la disposition des établissements de crédit.

La Banque nationale suisse, quant à elle, a procédé aussi à une nouvelle injection de liquidités dans le système bancaire pour un montant de 3,8 milliards d'euros.

La crise financière s'étend donc à l'Europe, comme on pouvait s'en douter. Dans le même temps la crise économique se confirme aux USA.

Les experts financiers ne tiennent pas à annoncer cette crise afin d'éviter une panique en Bourse.
Cependant, malgré les acclamations qui accompagnent chaque mesure de sauvetage des banques, la situation des masses continue de se dégrader dans les pays riches et la consommatio diminue.

Des groupes industriels ont intégré dans le calcul des profits le remboursement des dettes au titre de l'investissement. cela conduit naturellement à diminuer l'investissement.

Dans les pays pauvres, la crise économique mondiale s'accompagne d'une hausse très importante du prix des produits de première nécessité, due à une mauvaise conjoncture agricole, ajoutée à l'utilisation des bio carburants et pire encore à la spéculation sur les produits alimentaires !

La crise financière et économique mondiale est un élément essentiel pour expliquer l'attitude de la bourgeoisie et des différents impérialismes, en particulier leur attitude envers le Tiers Monde et les pays émergents.
Les contradictions entre les pays impérialistes et le Tiers Monde s'accentuent.
Les émeutes fomentées par le Dalaï Lama au Tibet en sont un exemple.
Les contradictions entre les pays impérialistes ne manqueront pas de s'aiguiser également.
Il est important d'examiner les alliances qui vont se nouer, les antagonismes qui vont se creuser et les conflits qui en naîtront.
Xuan
   Posté le 25-06-2008 à 22:15:03   

le ministre algérien a mis en cause la crise des subprimes dans la hausse des cours du pétrole :


OPEP : la crise des subprimes, une des causes de la cherté du pétrole


ALGER, 24 juin (Xinhua) -- Le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui assure la présidence de l'OPEP, a indiqué mardi à Bruxelles que la crise des subprimes était l'une des causes essentielles entraînant la flambée des cours du pétrole, a rapporté l'Agence de presse algérienne APS.
Selon M. Khelil, qui est à Bruxelles pour participer à la réunion annuelle OPEP-UE, la disponibilité en 2008 du pétrole brut sur le marché international est meilleure qu'en 2007, mais on a connu un retournement de conjoncture à partir du second semestre, suite à l'apparition des effets néfastes de la crise des " subprimes" aux Etats-Unis, et consécutivement, à la baisse de la valeur du dollar.
Pendant les sept premiers mois de 2007, les prix étaient relativement stables et à partir de septembre, avec l'apparition des effets de la crise des subprimes, le cycle volatil des hausses des prix du brut s'est enclenché, a fait remarquer M. Khelil à l'APS.
Cette crise financière aux Etats-Unis a non seulement provoqué la chute du dollar, mais aussi incité les fonds d'investissements et autres spéculateurs à rechercher des placements plus rentables à court et long termes comme celui des hydrocarbures, a-t-il estimé.
Selon M. Khelil, les facteurs qui ont poussé les prix du pétrole à la hausse comprennent aussi les tensions géopolitiques, notamment les menaces d'intervention militaire contre l'Iran, grand producteur de pétrole, la baisse de la production des pays hors-OPEP, les crises dans différentes régions sensibles du monde, et les goulots d'étranglement du secteur du raffinage.
L'absence de baisse des cours mondiaux suite à l'accroissement de la production de l'Arabie Saoudite, et l'annonce par ce pays de sa disponibilité à fournir une offre supplémentaire pour répondre à toute demande qui s'exprimerait, est une illustration "par le négatif" que le niveau élevé et la volatilité des cours du brut ne sont pas le fait de l'OPEP, ni du niveau de l'offre qui est plus que suffisant, a souligné M. Khelil.
M. Khelil estime que les prix du pétrole "ne vont pas baisser" et l'OPEP "a déjà fait ce qu'elle peut faire" pour assurer l'approvisionnement.
Lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion OPEP-UE, il a déclaré que les prix du pétrole dépendrait également de l'évolution du dollar dans les prochains mois.
De son côte, le commissaire européen à l'énergie, Andris Piebalgs, a toutefois soutenu que le principal problème résidait dans l'insuffisance de l'offre, non pas dans la spéculation sur les marchés.
"Il n'y a pas de raison de conserver des plafonds de production ", a-t-il estimé.
Xuan
   Posté le 12-07-2008 à 18:46:08   

Fannie Mae et Freddic Mac mis sous tutelle ?

[11 juillet 2008 - 06h53 - Agence France-Presse]

L'administration Bush envisage de placer sous tutelle les deux géants américains du refinancement hypothécaire Fannie Mae (FNA) et Freddie Mac (FRE), très affaiblis par la crise des hypothèques risquées.
C'est ce que rapporte vendredi le New York Times, citant des sources proches du dossier.
Selon le schéma envisagé par le gouvernement, l'une de ces sociétés ou les deux pourraient être placées sous la tutelle de l'État américain, qui assumerait alors toutes les pertes enregistrées par Fannie Mae et Freddie Mac à compter de la prise de contrôle.
L'administration étudierait également le vote d'une loi exprimant de manière explicite la garantie de l'État aux deux établissements. Cette solution n'aurait néanmoins pas la faveur du gouvernement, car elle équivaudrait à doubler la taille de la dette publique des États-Unis, selon le quotidien.
Les mêmes sources ont indiqué au New York Times qu'aucune décision n'était imminente et ont affirmé que les deux établissements n'étaient pas en situation de crise.
Les deux sociétés sont des «GSE», (Government Sponsored Enterprises) qui ne sont pas liées formellement au gouvernement mais disposent d'une ligne de crédit garantie par ce dernier, qui les autorise à emprunter de l'argent sur le marché à des taux bien plus faibles qu'une banque ou d'autres organismes de crédit immobilier.

Fannie Mae et Freddie Mac ont pour mission de racheter aux banques leurs créances hypothécaires. Les banques dégagent ainsi des fonds propres qui leur permettent d'accorder de nouveaux prêts, contribuant à soutenir le marché immobilier dont une stabilisation est vitale pour relancer l'économie.
À fin de mai, leurs portefeuilles de prêts atteignaient au total 5200 G$, soit un tiers de la capitalisation de la Bourse de New York et plus d'un tiers du Produit intérieur brut américain.
Malgré le statut particulier des deux sociétés, qui les protège théoriquement de la faillite, les investisseurs s'en sont massivement détournés ces dernières semaines.
Le titre de Freddie Mac a encore perdu 22% à la clôture de la séance de jeudi, pour tomber à 8 $ US. Son recul atteint 40% sur la semaine et 75% sur l'année. Fannie Mae a pour sa part concédé 12,6%, à 13,20 $ US.
Xuan
   Posté le 09-09-2008 à 13:33:58   

« Les Bourses mondiales soulagées par le sauvetage de Fannie et Freddie »

titre la dépêche de l’AFP du 08/09
Sauvetage, ou plutôt nationalisation de fait des deux géants américains du refinancement de crédits immobiliers.
Les petits porteurs sont les premiers à voir leurs économies fondre comme la neige, les actions étant tombées de 80 à 85%. Washington a en effet annoncé pouvoir investir jusqu'à 100 milliards de dollars dans l'achat d'actions des deux groupes, ce qui se traduirait par une très forte dilution des porteurs d'actions actuels. Par contre les détenteurs d'obligations émises par les deux groupes bénéficieront désormais de la garantie de l'Etat fédéral.

D’autre part le peuple américain sera la principale victime de cette mise sous tutelle. Fannie Mae et Freddie Mac, qui garantissent environ la moitié des 12.000 milliards de dollars de crédits immobiliers contractés aux États-Unis, ont perdu en tout 14 milliards de dollars sur les quatre derniers trimestres et sont endettés à hauteur de 1.600 milliards.
Le directeur de l'autorité qui les supervise, la Federal Housing Finance Agency, James Lockhart, et le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, n’osent même pas imaginer le montant de la facture et avouent qu’ils ne peuvent toujours pas l’estimer.

Voilà qui éclaire la nature réelle d’une nationalisation capitaliste, au cœur du « temple du néolibéralisme ».
Xuan
   Posté le 16-09-2008 à 00:47:35   

Sur le radeau de la crise : les cannibales


Après la dégringolade de Merryl Lynch rachetée par Bank of America et la déconfiture de Lehman Brothers, c’est AIG qui est clouée au pilori.

Les économistes bourgeois ont des sueurs froides, non seulement pour leurs dividendes mais pour le modèle économique et idéologique qu’ils ont cru définitivement triomphant après la chute de l’URSS révisionniste.

A son échelle, Bernard Tapie s’insurge que son nom soit devenu synonyme d’escroc, après avoir été adulé et présenté comme le modèle du gagnant durant le gouvernement « de gauche ».

A présent, la FED invite les survivants cannibaliser les plus faibles.
"On est revenu au capitalisme le plus pur: la survie des plus forts." , explique Justin Urquhart Stewart, directeur de l'investissement de 7 Investment Management à Londres.
Greenspan a laissé entendre qu'il y aurait d'autres vénérables institutions financières transformées en casse-croûte : étant donné "le degré jamais connu d'interconnexion à l'échelle internationale" , la stabilisation des marchés exigera de passer par "une série d'événements dans le monde entier" .

Bref, la concentration inégalée du capitalisme financier à l’échelle mondiale.
Xuan
   Posté le 17-09-2008 à 00:31:29   

Le taux de profit maximum


Jamais, dans l'histoire financière, deux institutions majeures n'ont disparu simultanément six mois après une troisième.
En juillet 1931, la Danat Bank (Darmstädter und Nationalbank) et la Dresdner Bank, se déclarent en faillite. L'Etat allemand prend le contrôle du secteur bancaire : à la fin de la crise il détient 91% de la Dresdner Bank (résultat de la fusion avec la Danat Bank) 50% de Commerzbank et 35% de Deutsche Bank.
Suite à cette crise les Etats-Unis avaient protégé les activités des banques d'affaires avec le Glass-Steagall Act de 1933. Assouplies à la fin des années 70, ces règles avaient été abolies en 1999.

Le 11 juillet Indymac, l'un des plus gros prêteurs hypothécaires américains, passait sous la tutelle de la fed. En un an son action était tombée de 28 dollars à 28 cents.
Puis la fed nationalise les deux piliers du refinancement Fannie Mae et Freddie Mac. Elles garantissaient 5.200 milliards de dollars de prêts immobiliers, soit environ 40 % de l'encours de crédit hypothécaire des Etats-Unis.
Preuve est faite que M. Paulson ne laissera pas couler le système financier et maîtrise la situation…aux frais du peuple américain et pour la bagatelle d’une dizaine de milliards de dollars.

La bourse remonte ! Tous les canards boiteux de la finance rêvent de se refaire en enfilant les haillons du poulbot par-dessus leur costume trois-pièces.
Devant cette cour des miracles, la fed se ressaisit et jure ses grands dieux qu’on ne l’y reprendra plus et que ceux qui ont fauté doivent être punis selon la loi intangible du marché.
Dans la foulée Paulson encourage la vampirisation de Merryll Lynch, première maison de courtage du monde, par la Bank of America, pour 50 millions de dollars.
Fin pitoyable de la vénérable Lehman Brothers.

Bravo ! Les docteurs en économie applaudissent le retour salutaire à la morale économique. Les bourses plongent derechef.
Tout ce beau monde lorgne désormais le prochain sur la liste, l’assureur AIG.
La fed envoie pour la nième fois une rallonge aux financiers : 50 milliards de dollars pour calmer les esprits…C’est bien, sage décision selon les experts économistes bourgeois.

Chacun aura compris qu’il n’y a pas plus de morale que de beurre en branche, et que les décisions désordonnées et contradictoires de l’administration américaine relèvent davantage de la noyade que du 100 mètres papillon.

Mais en Europe, La ministre Lagarde jure ses grands dieux que les effets de la crise seront minimes... pour se contredire quelques heures plus tard :

La première banque française BNP Paribas a déjà fait ouvertement son deuil de 70 millions d’euros de crédits non garantis à Lehman Brothers. On se souvient que BNP avait déclenché le feu d’artifice en 2007, en retirant quelques billes plombées du marché boursier…

Dexia annonce environ 500 millions d’euros d’obligations à long terme non garanties chez Lehman Brothers, avec des dégâts collatéraux probables de 1,5 milliards d’euros sous forme de conventions de cession rétrocession (échanges, pour une durée déterminée, de liquidités
contre des titres financiers) et un petit trou de 282 millions d’euros en transaction de prêt de bilan (« negative trade basis » notée AAA. Ahhh, sale temps pour Dexia.

Au Crédit Agricole comme à la Société Générale, tout va bien car les chiffres ne sont pas annoncés.
Un distingué analyste financier expliquait à propos de la Société Générale que « Sur certains marchés réglementés, comme les marchés de dérivés, les chambres de compensation procèdent régulièrement à des appels de marge en demandant aux intervenants de couvrir leurs pertes potentielles. Jusqu’à vendredi dernier, Lehman couvrait ses appels de marge, mais il va falloir suivre désormais l’évolution de ses positions et celle des dépôts de garantie qui y sont liées. » On suivra donc avec attention cette évolution en forme de chute libre sans parachute…au cas où les règles de la pesanteur et les lois de la faillite seraient contrariées.

Enfin Natixis a rassuré tout le monde en précisant mardi matin ne pas avoir d'exposition sous forme de dépôts ou de prêts interbancaires, sauf un risque net sur la signature Lehman de 21 millions d'euros, une exposition en "mark to market" de 34 millions d'euros et des opérations de prêts-emprunts de titres pour un montant nominal de 267 millions d'euros. Tout va bien pour Natixis.

Comme « les animaux malades de la peste », chacun vient confesser ses écarts de conduite, mais de fait aucun n’a échappé au SIDA des crédits à risque. C’est un secret de Polichinelle qui conduit tous les organismes de crédit à se regarder en chiens de faïence, sachant pertinemment que chacun d’entre eux a son cadavre dans le placard.

La simple raison en est simple : en se tenant à l’écart de ces surbénéfices ils se seraient mis inévitablement hors jeu, puisque la loi fondamentale du capitalisme monopoliste est la recherche du taux de profit maximum.
Xuan
   Posté le 20-09-2008 à 00:44:39   

Bilan provisoire :

AIG est nationalisée, les banques centrales occidentales ont promis de se "cotiser" pour calmer le jeu, et les pertes estimées jusqu'à 1000 milliards de dollars par le sénateur républicain Richard Shelby pour l'ensemble des titres invendables seront épongée par le peuple américain.

L'administration américaine envisagerait de rééditer ce qui avait été fait dans les années 80, après l'effondrement de centaines de caisses d'épargne. Une structure, baptisée Resolution Trust Corporation, avait alors été mise en place pour reprendre les actifs des banques faillies.
Cependant, le déficit budgétaire n'a cessé de se creuser depuis huit ans, jusqu'à un trou de 407 milliards de dollars attendu pour 2008 par le Bureau budgétaire du Congrès.


La presse titre :
"Wall Street finit en fanfare une semaine pleine de rebondissements"
"Les Bourses applaudissent Washington"

Mais si quelque chose est susceptible de changer dans les mois à venir, c'est la situation hégémonique de la finance américaine.
A présent qu’il s’agit de payer les pots cassés, évidemment aucun pays ne veut renflouer les affairistes américains.
Le secrétaire au Trésor Henry Paulson a décidé de demander à ses « collègues à travers le monde de concevoir des programmes similaires pour leurs banques et leurs institutions quand c’est opportun ».
Mais quelques failles apparaissent entre les pays impérialistes. Samedi 20 septembre, Angela Merkel a accusé les Etats-Unis et la Grande-Bretagne d'avoir entravé les efforts de son pays les six premiers mois de 2007 pour apporter plus de transparence au marché financier.


Certains économistes bourgeois annoncent la fin du néo libéralisme. En fait « libéralisme » et « dirigisme » sont deux faces du système capitaliste, où les liens du capital et de l’administration d’Etat sont quasi familiaux.
De fait, l’administration Bush ne s’embarrasse pas de principes « libéraux » : quand il s’agit de récupérer les fruits pourris de la spéculation, elle nationalise d’un côté et jette aux chiens les restes les plus avariés.

Les nationalisations effectuées dans le cadre du capitalisme servent essentiellement à faire éponger les dettes des affairistes par le peuple. La crise de 1929 en est un exemple mais il y en a eu de nombreux autres depuis.
La nationalisation des banques sous Mitterrand a permis de concentrer davantage les monopoles financiers sans rien changer à la nature de l’Etat.
Les nationalisations réalisées par l’administration Bush s’accompagnent d’une concentration inégalée des monopoles financiers, en particulier dans les mains de la Bank of America, de Freddy Mac et Fanny Mae et de l’assureur AIG.

Face à la débandade retentissante de l’escroquerie du siècle, le parti révisionniste oppose le capitalisme industriel au capitalisme financier et propose de : « réduire la place de la finance » et « limiter les mouvements de capitaux » !
L’Humanité se fait même l’écho d’une pétition en faveur de ce cet objectif.
On reste pantois devant un programme aussi ridiculement pusillanime et naïvement enfantin, cosigné par d’éminents économistes. La solution aux crises économiques et à l’appropriation des richesses par les golden boys serait donc de revenir au capitalisme primitif.
En réalité l’absurdité d’un tel programme masque difficilement la démagogie qui le sous tend.

Lénine expliquait déjà – en 1920 ! – dans « l’impérialisme stade suprême du capitalisme », que la domination du capital financier sur le capital commercial et industriel n’est pas une préférence ou un choix délibéré des capitalistes et de leurs politiciens, mais l’aboutissement logique et inévitable du système capitaliste.
De même il observait la transformation progressive des pays colonisateurs en états rentiers vivant des dividendes du labeur d’autres nations.
Il s’opposait ainsi à ceux qui prétendaient pouvoir réformer le capitalisme ou rêvaient d’une forme adoucie de ce système.
S’agissant d’un parti autrefois communiste, la reprise des thèses de Kautsky et consorts n’a absolument rien d’innocent.


Edité le 21-09-2008 à 20:51:03 par Xuan


Xuan
   Posté le 14-10-2008 à 00:00:49   

Plus fort que Paulson


Avec Londres 380 milliards, Berlin 480 milliards, Paris 360 milliards, La Haye 200 milliards, Madrid et Vienne 100 milliards chacun, Lisbonne 20 milliards et Rome "autant que nécessaire" : l’Europe injecte un sédatif de 1 700 milliards d’euros pour calmer la « folie » des marchés...qui vont nettement mieux ce matin.
Comme un seul homme, tous les pays européens ont donc choisi la même solution : rembourser les escrocs.
Même Paulson en reste béat d’admiration, lui qui a eu tant de difficultés à faire avaler sa couleuvre de 700 milliards de dollars.
Pas de quoi s’affoler donc, ni de s’inquiéter désormais, on sait où trouver l’argent.

En France, Monsieur Luc Chatel nous en donne un petit aperçu en remettant le couvert sur le travail dominical.
Le même jour le JDD nous apprend – mais c’est pure coïncidence – que 67% des français aimeraient bien travailler le dimanche.
Voilà une première mesure pour gratter les 360 milliards de Sarkozy : exploiter jusqu’au trognon les employés de la grande distribution et vider le fonds des poches des salariés en les envoyant en villégiature dans les grandes surfaces.
Etonnamment la Bourse a fait un bond de 11 % à Paris, les affaires reprennent !

Il ne reste plus qu’à régler un détail : les mauvaises affaires des banques ont pour cause l’endettement des masses. Autrement dit le tonneau est toujours troué.
Jusqu’ici la crise s’est soldée par une concentration inégalée des banques et des entreprises.
Un grand nombre d’entre elles mettent leurs salariés en chômage technique jusqu’à début janvier…pour voir, et ont déjà calculé de tourner à mi-régime en 2009 avec les réductions d’effectifs à la clé. D’autres ferment leurs portes, se restructurent et ferment des sites. D’autres encore fusionnent.
Bien évidemment les rodomontades de Sarkozy envers les financiers n’ont qu’un but : faire oublier que l’économie « réelle » s’apprête à écraser la classe ouvrière dans un gant de fer.
Les « chevaliers d’industrie » eux aussi doivent rembourser les banques, et payer leurs propres actionnaires par-dessus le marché.
Bien avant la crise, les bénéfices escomptés devaient déjà intégrer le remboursement des investissements auprès des banques.
Tout cela se solde par l’augmentation de la productivité, c’est-à-dire une exploitation sans cesse accrue de la classe ouvrière et de l’ensemble des salariés, et un appauvrissement des masses au regard des richesses produites.
La quasi nationalisation de RBS, HBOS et Lloyds TSB en Grande Bretagne, les concentrations déjà en œuvre et celles à venir n’apportent aucune solution à cette contradiction.

Les conditions d’une grave crise économique sont donc créées.
Xuan
   Posté le 29-03-2009 à 00:01:07   

Dans le cadre de la préparation du G20, la Chine insiste pour la création d'une nouvelle monnaie internationale, où le dollar ne serait plus la seule monnaie internationale.
Le Brésil et la Russie ont soutenu cette initiative.


La Chine appelle à la restructuration complète du système financier

Le ministre chinois des Finances Xie Xuren a souligné mercredi l'importance de la réforme générale du système financier mondial pour diversifier les devises internationales, améliorer la réglementation et permettre aux pays en développement d'avoir une plus grande participation dans les décisions économiques.

La crise financière mondiale a révélé certains écueils du système financier actuel et a souligné l'urgence d'une action de révision efficace et à grande échelle, a affirmé Xie dans une déclaration sur le site web du ministère des finances mercredi soir.

Ses commentaires surviennent avant l'ouverture du sommet du groupe des 20 (G 20) qui doit se tenir à Londres la semaine prochaine. Lors de cette réunion, les dirigeants des 19 pays développés, avec notamment ceux de l'UE, et des pays en développement discuteront des solutions pour remédier à la crise.

Les mesures devraient être prises pour diversifier le système monétaire international et coordonner les politiques monétaires des différents pays pour maintenir la stabilité des taux de change des principales monnaies, a dit Xie.

Ses remarques surviennent après la proposition du gouverneur de la Banque centrale Zhou Xiaochuan concernant la création d'une monnaie de réserve internationale.

Lorsque la monnaie d'un pays est utilisée comme monnaie de réserve mondiale, il y a souvent des contradictions entre les objectifs de la politique monétaire de ce pays et les besoins des autres pays, a mentionné Zhou dans un article publié sur le site web de la Banque populaire de Chine.

Xie a dit que la réforme devrait en particulier renforcer la surveillance des politiques économiques et des marchés financiers des pays dont les devises sont les principales monnaies de réserve.

Il a également appelé à un meilleur suivi des flux mondiaux de capitaux et du règlement des institutions financières et les intermédiaires.

Par ailleurs, Xie a insisté que le calendrier des projets dans ce sens doit être mis en place dès que possible pour réformer le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ainsi, les pays en développement auront une plus large participation dans ces institutions.

La Chine soutient les efforts du FMI et d'autres institutions financières internationales pour mobiliser des fonds plus importants, mais l'augmentation de la masse de financement doit trouver un bon équilibre entre les droits et les obligations, et être utilisée plus efficacement pour aider les pays en développement à faire face à la crise, a-t-il noté.

La gestion des institutions financières internationales devrait inclure une plus grande proportion de fonctionnaires des pays en développement, a dit Xie.

Il a appelé à avoir plus d'aide financière et technologique de la part des pays développés pour les régions frappées par la pauvreté afin d'atténuer l'impact qu'a eu la crise financière sur elles.

"La crise financière mondiale n'a pas encore atteint le point le plus bas... Elle a freiné l'économie mondiale et a fait plonger certains pays dans la récession, en lançant un grand défi à leur développement", a-t-il dit. "Les pays de la communauté internationale doivent se donner la main et augmenter leur confiance mutuelle pour faire face aux difficultés."


Source: le Quotidien du Peuple en ligne - Mise à jour 28.03.2009 13h02


Edité le 29-03-2009 à 23:27:44 par Xuan


Xuan
   Posté le 29-03-2009 à 23:26:59   

Pour une monnaie internationale de réserve


Le Quotidien du Peuple a publié récemment - et en rapport avec la réunion du G20 - un article sur la proposition chinoise d'utiliser les Droits de Tirage Spéciaux comme monnaie internationale à la place du dollar :


Les Etats-Unis doivent résoudre le problème du dollar
Le président des Etats-Unis Barack Obama a rejeté la nécessité de remplacer le billet vert par une monnaie de réserve, mais les économistes ont déclaré le 25 mars qu'il devait adopter plus de mesures pour rétablir la confiance dans le dollar, en particulier à court terme.

Le président Obama a déclaré à une conférence de presse à la Maison Blanche mardi soir [24/03/09] (hier matin, heure de Beijing) que la confiance dans l'économie américaine et dans le dollar était "extrêmement forte", et qu'il ne croit pas en la nécessité d'introduire une monnaie de réserve mondiale.

Le discours d'Obama a été fait après que gouverneur de la Banque centrale chinoise Zhou Xiaochuan a évoqué dans un article la nécessité de créer "une monnaie de réserve supra-souveraine" pour pouvoir restructurer le système monétaire international actuel qui utilise la monnaie d'une nation en tant que la monnaie de réserve mondiale.

Zhou Xiaochuan a suggéré que les droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI), qui représentent un panier de monnaies internationales dont le dollar, l'euro, la livre sterling et le yen, a le potentiel de servir de monnaie supra-souveraine de réserve. Les DTS ont été utilisés comme des unités de compte entre les membres du FMI et d'autres organisations internationales depuis leur introduction en 1969.

Même avant les remarques de M.Zhou, un panel d'experts financiers de l'ONU avait déjà proposé d'abandonner le dollar en faveur d'un panier de devises, a indiqué Reuters. Cette suggestion a été suivie par la proposition de la Russie, affirmant qu'elle se prononcerait pour une nouvelle monnaie de réserve au sommet du G20 qui se tiendra à Londres le 2 avril prochain.

"Malgré tous ces discours sur la "confiance", les investisseurs sont toujours très préoccupés par leurs capitaux en dollars américains et leurs détentions des bons du Trésor des Etats-Unis, et ce, non seulement en Chine, mais aussi dans d'autres pays du monde", a déclaré Erh-Cheng Hwa, économiste en chef de la Banque des Communications qui est aussi un ancien économiste du FMI.

"La proposition de M.Zhou, tout comme celles des représentants des autres pays, mettrait le gouvernement américain sous une pression encore plus importante pour qu'il assume sa responsabilité et répare les dégâts qu'il a causés."

La monnaie américaine et les bons du Trésor des Etats-Unis représentent une grande partie des fonds de réserve des banques centrales du monde entier. Ces détentions sont estimées à 70% pour la Chine avec 1,95 milliards de dollars des réserves en devises américaines, qui sont investis dans des actifs libellés en dollars. C'est pourquoi une dépréciation du billet vert devrait influencer le bilant de la banque centrale.

Les Etats-Unis ont accumulé un important déficit budgétaire et un déficit extérieur pendant des années en stimulant la folie de la consommation grâce au statut du dollar qui était celui de la monnaie de réserve. Mais cela a aussi affaibli la monnaie américaine au cours de cette période.

Certains analystes estiment que le plan de renflouement massif de l'administration d'Obama avec un déficit budgétaire plus élevé est susceptible d'affaiblir davantage le dollar, et de générer l'inflation mondiale.

M.Hwa a déclaré que les propositions évoquées par Zhou Xiaochuan et d'autres spécialistes financiers pourraient contribuer à la tempête qui remodèlerait le système monétaire international à long terme. Mais cela pourrait prendre des années pour convaincre les entreprises privées d'utiliser les DTS pour le commerce international et l'attribution des prix. Par ailleurs, l'opposition de la part des Etats-Unis est un obstacle majeur.

"L'actuel système monétaire international est dépassé", a déclaré Wang Jianye, économiste en chef de la Banque chinoise des importations et des exportations, qui est aussi un ancien économiste du FMI. "Il ne reflète plus les changements profonds subis par le monde économique et par conséquent, il n'est plus viable."

M.Wang a dit que la problématique de l'article de Zhou était de "trouver des mécanismes appropriés" pour faire en sorte que les Etats-Unis prennent en compte l'effet global de leur politique monétaire à court terme et puissent contribuer au déplacement vers un nouveau système monétaire mondial qui conduirait à une croissance durable à long terme.

[Source: le Quotidien du Peuple en ligne]

NB : Le DTS est un instrument de réserve international créé par le FMI en 1969 pour compléter les réserves officielles existantes des pays membres. Les DTS sont alloués aux pays membres proportionnellement à leur quote-part au FMI. Le DTS sert aussi d'unité de compte au FMI et à certains autres organismes internationaux. Sa valeur est déterminée à partir d'un panier de monnaies.

On trouvera les détails techniques concernant le DTS sur le site du FMI :

http://www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/sdrf.htm
Xuan
   Posté le 10-04-2009 à 23:47:05   

en marge du G20 :

La Chine en faveur d'une monnaie mondiale unique
PUBLIÉ LE 01/04/2009 À 16:01 | © 2009 XINHUA / CHINE INFORMATIONS

Au cours de la semaine écoulée, le vice-Premier ministre Wang Qishang, le gouverneur de la banque centrale Zhou Xiaochuan et le ministre des Finances Xie Xuren se sont prononcés pour une réforme du système financier international.

Pour Zhang Xiaoji, un chercheur du Centre de Recherche et de Développement auprès du Conseil des Affaires d'Etat (le gouvernement), les débats qu'induisent les déclarations des dirigeants chinois prouvent qu'à l'approche du sommet, les prises de position de la Chine ont un effet sensible.

Le vice-Premier ministre Wang Qishan s'est clairement prononcé pour que les pays en voie de développement soient mieux entendus quand il s'agira de savoir de quelle manière le système financier international doit être régi.

Sur le site de la banque centrale, Zhou Xiaochuan a publié trois commentaires en faveur de la création d'une monnaie mondiale, pour expliquer le haut taux d'épargne en Chine, et les raisons cachées de la crise financière.

Dans une interview accordée la semaine dernière à l'agence Xinhua, Le ministre des Finances Xie Xuren a réclamé une réforme de fond en comble du système financier mondial et une diversification des monnaies de réserve.

Pour Zhang Xiaoji, à constater les réactions qu'elles ont engendrées, toutes ces propositions se sont avérées "réussies et efficaces".

Le directeur général du Fonds Monétaire international, Dominique Strauss-Kahn a déclaré que la proposition chinoise de créer une nouvelle monnaie de réserve pour remplacer le dollar était "raisonnable".

Le président américain, Barack Obama, le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner et le président de la réserve fédérale Ben Bernanke ont rapidement réagi aux articles du gouverneur de la banque centrale chinoise et fait savoir qu'il n'y avait pas besoin d'une nouvelle monnaie de réserve pour remplacer le dollar.

Selon les analystes, les commentaires chinois ont eu au moins le mérite de mettre le problème de la monnaie de réserve au premier plan.

"La proposition de la Chine de créer une super-monnaie de réserve peut ne pas être approuvée par l'ensemble des participants au sommet, mais il ne sera pas mauvais d'entendre l'idée discutée lors de cette réunion et cela peut servir de base aux réformes à venir" a déclaré à l'Agence Xinhua, Tao Wenzhao, un chercheur spécialiste des Etats-Unis à l'Académie chinoise des sciences sociales.

Le président chinois, Hu Jintao, a quitté Beijing mercredi pour Londres où il participera au sommet.

Avant de partir, il a appelé tous les pays à coordonner leurs actions pour stabiliser le marché financier international "le plus tôt possible", à varier leurs plans de relance économique et à lutter contre le protectionnisme commercial et financier. Il a aussi insisté pour l'adoption de ce qu'il a appelé " les réformes nécessaires" du système financier international.
Xuan
   Posté le 24-04-2009 à 20:51:02   

La Chine alerte sur les répercussions de la crise dans le Tiers Monde :

La crise financière se transforme en une crise humaine et du développement (BM, FMI)

2009-04-24 22:30:15 cri

La crise financière mondiale, la plus grave depuis la Grande dépression des années 1930, se transforme rapidement en une crise humaine et du développement, a mis en garde un rapport du FMI et de la Banque mondiale publié vendredi.

La crise tire son origine dans le monde développé, mais s'est rapidement et inexorablement propagée au monde en voie de développement, n'épargnant aucun pays, a indiqué le Rapport 2009 de surveillance mondiale : une urgence pour le développement.

La crise met en péril la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et crée une urgence pour le développement car les pays pauvres sont spécialement vulnérables et ils "manquent de ressources à répondre avec des actions améliorées".

Il est peu probable que les OMD soient atteints d'ici 2015, y compris ceux liés à la famine, la mortalité infantile et maternelle, l'éducation et les progrès dans la lutte contre le VIH/ Sida, le paludisme et les autres majeures maladies, a mis en garde le rapport.

Il est également indiqué que, bien que le premier objectif de réduire de moitié la pauvreté d'ici 2015 par rapport à son niveau de 1990 soit toujours possible selon les projections actuelles, les risques abondent.

Les nouvelles estimations montrent que plus de la moitié de tous les pays en voie de développement pourrait enregistrer une augmentation du nombre de personnes très pauvres en 2009.

Cette proportion pourrait être encore plus élevée parmi les pays à bas-revenu et les pays d'Afrique sub-saharienne, soit deux tiers et trois quarts respectivement.
Xuan
   Posté le 24-05-2009 à 20:24:38   

article paru sur voltairenet.org
http://www.voltairenet.org/article160222.html



La Chine commence à s’écarter du dollar




L’accord monétaire tacite entre Washington et Pékin est désormais rompu. Au cours des dernières années, la banque Goldman Sachs avait joué les bons offices pour convaincre le gouvernement US d’accepter la sous-évaluation du yuan, et pour convaincre en échange le gouvernement chinois d’investir en bons du Trésor US. Dés le début de la crise économique aux États-Unis, le directeur de Goldman Sachs, Henry Paulson, avait été nommé par le président Bush secrétaire au Trésor avec toute latitude pour maintenir cet accord. Plus récemment, le président Obama a nommé le lobbyiste pro-Chinois Gary Locke secrétaire au Commerce afin de poursuivre coûte que coûte cette coopération. Pourtant :

- en janvier la Chine a interrompu ses achats de bons du Trésor US, puis les a finalement repris mais en bien plus petite quantité, fin mars, en échange du renoncement de Washington à porter la question de la sous-évaluation du yuan dans les instances internationales.

- en mars, le Premier ministre et le gouverneur de la Banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, plaident publiquement pour que le dollar ne soit plus la monnaie de réserve et que ce rôle échoit à une monnaie non-nationale émise par une institution internationale.

- le 2 avril, lors du G20, les États-Unis et la Chine mettent en place un mécanisme de concertation en matière d’économie et de politique étrangère. Loin de relancer l’accord tacite entre les deux capitale, cette initiative a plutôt donné l’impression de la recherche d’une séparation à l’amiable.

- en avril, les autorités chinoises annoncent que, du fait de la crise aux États-Unis, les échanges sino-américains ont baissé de 6,8 % en un an, tandis que les investissements US en Chine ont chuté de 19,4 %.

- le 24 avril, la Banque centrale chinoise indique avoir quasi-doublé ses réserves en or. Elle détient 1 054 tonnes du précieux métal, ce qui la place au 5e rang mondial en la matière, tandis que ses réserves en devises s’élèvent à 1 946 milliards de dollars, ce qui la place au 1er rang mondial. Sur ces liquidités, —dont la part exacte en dollar n’est pas connue —elle transforme 95 milliards de dollars en monnaies diverses lors d’échanges avec des partenaires variés (Belarus, Malaisie, Argentine…).

- le 26 avril, la délégation chinoise à la conférence annuelle du FMI et de la Banque mondiale intervient avec insistance pour accélérer le processus de réforme de ces institutions et limiter le droit de vote des USA au profit des pays émergents.

- le 13 mai, des parlementaires US, soutenus par des syndicats, accusent la Chine de manipuler ses taux de change. Ils déposent une proposition de loi visant à modifier d’autorité le taux de change du dollar avec le yuan. Bien que le secrétaire au Trésor ait désapprouvé leur démarche, leur initiative apparaît comme une menace de l’administration Obama à l’égard de Pékin.

- le 18 mai, la Chine et le Brésil déclarent renoncer au dollar pour leurs échanges bilatéraux. Pékin est devenu le premier partenaire commercial de Brasilia, avant Washington.

Les autorités chinoises se sont dotées d’une stratégie à long terme visant à développer le système bancaire national, à accroître le marché obligataire intérieur et, en définitive, à libéraliser les échanges monétaires. Elles espèrent faire de Shanghai l’une des plus importantes places boursières mondiales à l’horizon 2020 et estiment qu’en 2030 l’économie chinoise aura dépassé celle des États-Unis.
Xuan
   Posté le 30-05-2009 à 00:13:25   

Le Quotidien du Peuple publie le 29 mai cet article émanant de deux chercheurs de Singapour sur les risques de dépréciation du dollar et ses conséquences.

La Chine peut-elle réduire les risques liés à ses réserves de change?



La Réserve fédérale américaine a annoncé en mars l'achat de 300 milliards de dollars d'obligations à long terme et de 850 milliards de dollars d'obligations institutionnelles dans les six mois qui suivent. La nouvelle a rapidement suscité des inquiétudes concernant les risques d'inflation à moyen et à long terme et des spéculations sur la dépréciation du dollar américain dans le monde entier, en particulier en Chine, qui possède 2 milliards de dollars de réserves de change.

Le gouvernement américain pourrait très probablement transmettre ses lourdes dettes à tous les pays détenant les réserves en dollars américains par le biais de la dépréciation de la monnaie grâce au rôle central dont jouit le dollar dans le système monétaire mondial. Certains responsables américains et les économistes soutiennent la position que la Chine et certains autres pays devraient être responsables de la crise financière desEtats-Unis en raison de leurs réserves excessives.

Mais la Chine et d'autres pays ne pensent pas de cette façon. Actuellement, ces réserves en devises étrangères représentent près de 5 trillions de dollars, avec la plupart de fonds concentrés en Asie orientale. Les pays de l'Asie orientale augmentaient leurs réserves de change depuis 1990, notamment après la crise financière asiatique de 1997 pour parer des attaques spéculatives sur les monnaies souveraines. Cette accumulation de réserves en devises étrangères est également une conséquence de la carence actuelle du système monétaire international où lesEtats-Unis ne rencontrent pas de pression de la balance commerciale en raison du statut particulier du dollar américain et des tendances à la consommation excessive à la fois du gouvernement et des particuliers.

Dans le cas où le dollar sera dévalué considérablement, ce qui est va à son tour conduire à la dépréciation de l'euro, de la livre sterling, du yen et du dollar, que devraient faire les détenteurs de grandes réserves de change pour que leurs réserves soient sauvegardées?

Zhou Xiaochuan, gouverneur de la Banque populaire de Chine, propose d'établir une monnaie de réserve supra-souveraine sur la base des droits de tirage spéciaux (DTS) dans son article "Réflexions sur la réforme du système monétaire international», qui a été publié une semaine avant le sommet du G20 à Londres. Sa proposition de remplacer le dollar américain avec les DTS a obtenu le soutien de pays de la BRIC, comme le Brésil et la Russie. Toutefois, l'idée a été immédiatement rejetée par le président américain Barack Obama. Par ailleurs, le secrétaire au Trésor desEtats-Unis Tim Geithner et le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke ont affirmé que le dollar américain restera solide et ont rejeté la proposition de créer une "monnaie de réserve supra-souveraine". La position desEtats-Unis a été soutenue par l'Union européenne et d'autres pays développés.

Pour qu'il y ait un consensus sur la mise en place d'une monnaie de réserve supra-souveraine entre les grandes puissances mondiales il faut fournir beaucoup d'efforts, et l'histoire montre qu'il est extrêmement difficile de réaliser toute action collective dans ce domaine. Les DTS actuels sont évalués selon quatre types de monnaies. Toute adjonction à cette liste nécessite un respect strict des critères de sélection.Etant donné que le yuan chinois n'a pas été pleinement convertible jusqu'à présent, quelles seraient les innovations institutionnelles nécessaires pour que le yuan chinois soit accepté par les autres pays? Comment la Chine doit négocier avec le FMI? Ou, comme l'a suggéré Joseph Stigliz, un lauréat du prix Nobel, la nouvelle organisation, devrait-elle être mise en place pour la supervision de la monnaie internationale?

La Chine et d'autres pays avec d'énormes réserves de change sont plus soucieux de trouver des moyens de réduire les risques de dévalorisation de leurs réserves plutôt que de remplacer le dollar américain par une monnaie de réserve supra-souveraine, ce qui est beaucoup plus complexe.

Il y a d'autres options plus pratiques pour réduire les risques de dévalorisation des réserves de change. Tout d'abord, le G2, le mécanisme de dialogue sino-américain, qui peut être utilisé pour atteindre cet objectif. En fait le G2, ou une organisation similaire a été initialement proposé par les groupes de réflexion démocratiques américains avant l'investiture du président Obama, et la première visite de la secrétaire d'État Hillary Clinton en Asie était considérée comme la première étape vers le G2. Néanmoins, le rôle de la Chine dans le G2, dans le contexte mentionné plus haut ne se réfère pas à un statut d'une puissance comparable à celle desEtats-Unis. Il est celui d'un pays avec 2 milliards de dollars de réserves de change, soit 40 % du total mondial des réserves de change. Dans un article intitulé «Le piège du dollar chinois», publié dans le New York Times, Paul Krugman, un lauréat du prix Nobel, a souligné que la proposition de la monnaie supra-souveraine faite par Zhou Xiaochun « était un « aveu de faiblesse» de la part de la Chine, car « La Chine s'est retrouvée elle-même dans le piège du dollar ", mais" elle ne peut ni en sortir toute seule, ni modifier son cours économique qui l'a amené dans ce piège ". De la même manière, les Etats-Unis, eux aussi, sont tombés dans ce piège. La dépréciation du dollar et la transmission de la dette aux autres pays nuira non seulement à la Chine, mais aussi à d'autres pays d'Asie orientale, les nouveaux marchés émergents, les pays exportateurs de pétrole ainsi que certains pays développés, et, éventuellement, lesEtats-Unis eux-mêmes.

Pour éviter ces conséquences, lesEtats-Unis doivent persuader la Chine de continuer à utiliser le dollar comme monnaie de réserve internationale, en attendant que le yuan chinois puisse devenir librement convertible et l'économie chinoise continue à sa développer davantage. D'autres pays d'Asie orientale et les nouveaux marchés émergents sont susceptibles de se tourner vers la Chine en lui suggérant de prendre la place du leader avant de continuer avec l'accumulation de leurs actifs libellés en dollars. Au moment où le yuan chinois sera librement convertible, un nouveau système monétaire international pourra émerger naturellement.

Le respect par la Chine des conditions posées par les Etats-Unis ne sera pas sans conditions. LesEtats-Unis devraient accepter de ne pas adopter des mesures politiques qui conduiraient à l'éventuelle dépréciation du dollar. LesEtats-Unis ne doivent pas s'attendre au fait que la Chine puisse continuer à acheter les bons du Trésor américain si le risque lié à la dévaluation du dollar n'est pas abaissé. Et plus précisément, lesEtats-Unis pourront-ils vendre les obligations libellés en yuans à la Chine et de se faire rembourser en yuans à la date d'échéance? Ou alors, lesEtats-Unis peuvent-ils lier les taux d'intérêt obligataires à leur taux d'inflation ou autoriser la Chine à acheter des obligations convertibles en actions donnant droit aux propriétaires d'obligations à convertir ces obligations en parts des sociétés américaines et / ou des actions bancaires?

Pour éviter l'instabilité provoquée par les fluctuations du dollar américain, la Chine avait récemment fait des échanges de devises avec les principaux pays exportateurs de matières premières et des partenaires commerciaux, comme la Corée du Sud, la Russie, la Malaisie, l'Indonésie et l'Argentine. Le montant qui a déjà été échangé a dépassé les 650 milliards de yuans (soit l'équivalent de 93 milliards de dollars). En même temps, la Chine s'efforce de promouvoir le commerce transfrontalier en yuans, et faire de Hong Kong le premier centre offshore pour les transactions en yuans chinois.

Les efforts ne s'arrêtent pas là. La Chine devrait adopter d'autres mesures à l'avenir. Par exemple, elle pourrait tirer pleinement avantage de son rôle de la plus grande base de fabrication et du pays importateur des matières premières pour que l'essentiel des transactions concernant les matières premières soit effectué en yuans chinois.

En comparaison avec lesEtats-Unis, qui se sont retrouvés dans le piège du dollar, la Chine a plus d'options dans l'adoption des mesures économiques et plus d'espace de manœuvre. Pour réduire les risques liés à ses réserves, la Chine doit non seulement adopter une stratégie internationale à long terme, mais également faire preuve du courage et montrer les compétences nécessaires pour tirer pleinement parti de la plate-forme de discussion que représente le G2.


Les auteurs de cet article sont Yang Mu & Chen Shaofeng, chercheurs de l'Institut de l'Asie orientale, Université nationale de Singapour.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne
Xuan
   Posté le 18-07-2009 à 22:27:25   

Chine: retour à une croissance à deux chiffres pour la production industrielle en juin avec 10,7%



Publié le 17/07/2009 dans Pékin Information

La production industrielle a progressé de 10,7% en Chine en juin par rapport à la même période de 2008. Cette hausse est plus forte que les 8,9% enregistrés en mai, a annoncé jeudi le Bureau national des Statistiques (BNS).

Il s'agit de la première croissance à deux chiffres enregistrée depuis septembre dernier, après l'adoption par le pays d'un plan de relance de 4 000 milliards de yuans (588,24 milliards de dollars) et de mesures facilitant l'accès au crédit bancaire afin de stimuler l'économie.

Li Xiaochao, porte-parole du BNS, a indiqué lors d'une conférence de presse que la production industrielle s'était accélérée et que la chute des bénéfices avait ralenti.

Au total, la production industrielle a augmenté de 7% durant le premier semestre de l'année, soit une chute du taux de croissance de 9,3 points de pourcentage par rapport à la même période de 2008. La production industrielle avait augmenté de 5,1% au premier trimestre et de 9,1% au deuxième.

Selon Li, les grandes entreprises industrielles (aux revenus annuels supérieurs à 5 millions de yuans) ont engrangé un bénéfice total de 850,2 milliards de yuans pendant la période de janvier à mai, soit un déclin de 22,9% par rapport à la même période de 2008.


Source: Xinhua
Xuan
   Posté le 27-07-2009 à 22:56:35   

L'économie chinoise est la première à remonter la pente.
Tous les économistes s'accordent à le dire. La presse chinoise reste prudente, en tenant compte des contradictions non encore résolues.

Accélération de la croissance de l'économie chinoise au deuxième trimestre




publié dans Beijing Information le 24/07/2009

par Wu Yanfei



Dans ce contexte de crise financière internationale, la Chine a mis fin, avec succès, à la chute de son taux de croissance économique, enregistrée durant sept trimestres consécutifs. Une augmentation de 7,9 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de l'année dernière (+1,8 % par rapport au premier trimestre) a dessiné une jolie courbe économique en forme de V, ce qui témoigne du redressement de l'économie chinoise.

« Sous l'impulsion d'une politique monétaire active et souple, l'augmentation rapide des crédits et le soutien financier ont fortement contribué à la croissance de l'économie chinoise », a déclaré l'économiste chinois Lian Ping. De surcroît, la construction des infrastructures et l'équilibrage du niveau de développement économique entre les régions de l'Est et de l'Ouest fournissent un vaste espace pour la relance de l'économie nationale. Selon M. Lian, le taux de croissance annuel de l'économie devrait atteindre 8 % si le gouvernement déploie tout son potentiel.

Le maintien d'une croissance à 8 % constitue l'un des principaux objectifs du gouvernement chinois. En fait, le lancement de cet objectif a pris en compte la demande de l'ensemble de la société. Dans un grand pays en développement qui compte une population de 1,3 milliard d'habitants, il est important de maintenir une croissance rapide afin de garantir l'emploi et de maintenir la stabilité sociale. Hu Xingdou, professeur à l'Université des Sciences et des Techniques de Beijing, a précisé que l'état global de l'économie chinoise était bon et que le maintien d'une croissance à 8 % était possible. Néanmoins dans certains secteurs, les tendances économiques sont défavorables. En ce qui concerne l'optimalisation industrielle, la Chine a rencontré certaines difficultés. Les gigantesques investissements ont principalement été dirigés dans le secteur à forte consommation d'énergie. La Chine n'est pas parvenue à profiter efficacement de ce contexte de crise économique pour résoudre le problème de la surproduction. En même temps, la plupart des investissements ont été versés dans les entreprises étatiques qui s'emparent ainsi d'une part importante des ressources publiques tandis que les sociétés privées ne bénéficient que de petites aides.

Selon les médias, les bénéfices des entreprises privées chinoises ont connu une chute consécutive de 5 % à 1 %. Plus de 40 % des moyennes et petites entreprises privées ont du mal à survivre dans ce contexte de crise financière internationale. Cependant, sans la participation des investissements civils, la régulation et l'optimisation industrielle de la Chine sont impossibles à réaliser. Lorsque de plus en plus d'entreprises étatiques se classent parmi les 500 plus grandes entreprises du monde, l'espace des sociétés privées ne cesse de diminuer.

Malgré ces insuffisances en matière de croissance économique, l'opinion étrangère dans son ensemble demeure confiante vis-à-vis de l'économie chinoise. Des fonds flottants internationaux ont été introduits sur le marché chinois sous forme d'investissements dans le secteur de l'immobilier et le marché boursier. Le prix des logements dans les villes de premier et de deuxième rang a de nouveau créé un accord après une courte chute en début d'année.

Le rebond incompréhensible du marché de l'immobilier a suscité l'inquiétude de la population qui redoute un phénomène d'inflation. Selon le professeur Hu, une inflation douce contribue à la croissance de l'économie, à la garantie de l'emploi et à la diminution de l'écart entre les riches et les pauvres. Cependant, si l'indice des prix à la consommation est consécutivement supérieur à 5 %, il faut faire attention à ce qu'un phénomène d'inflation négative ne se produise pas. Actuellement, le crédit de l'industrie bancaire de la Chine a dépassé les 7 000 milliards de yuans et la réserve des devises étrangères les 2 000 milliards de dollars. Toutefois, la vitesse de débloquement des fonds est nettement supérieure à la croissance du PIB. Dans l'optique de maintenir un environnement économique stable, la vitesse de débloquement des fonds et la croissance de l'économie doivent rester à un rythme égal.

Lors d'une conférence de presse qui a eu lieu le 16 juillet, le porte-parole du Bureau national des Statistiques Li Xiaochao a déclaré que la base de la relance de l'économie chinoise n'était pas encore solide dans la mesure où persistaient des facteurs incertains. Dans ce contexte de crise financière, la croissance de l'économie chinoise se poursuivra-t-elle ? La réponse de Hu Xingdou est assez prudente. Selon lui, la récente amélioration des indicateurs économiques est principalement due aux importants investissements gouvernementaux. Malgré la mise en application de politiques préférentielles destinées à stimuler la consommation de la population, les faibles revenus et l'assurance sociale incomplète ont restreint le pouvoir d'achat des Chinois. Si l'on prend en compte le problème de la surproduction et de la chute des bénéfices des entreprises, le redressement de l'économie chinoise demeure assez fragile.
Xuan
   Posté le 28-08-2009 à 00:14:53   

L'économie automobile US toujours dans le rouge : la prime à la casse n'a pas relancé la consommation :


Trois grands constructeurs automobiles américains voient leurs parts de marché s'effondrer sur la fin du programme « cash for clunkers »


CHICAGO, 26 août (Xinhua) – Trois grands constructeurs automobiles américains ont vu leur part de marché dans les ventes liées au programme « cash for clunkers » s'effondrer au cours des dernières semaines de ce programme de prime à la casse.

Selon le Detroit News, les compagnies General Motors Co., Ford Motor Co. et Chrysler Group LLC ont représenté une part de 38, 6 pourcent seulement des ventes soutenues par ce programme, soit bien moins qu'en juillet où elles représentaient 45,1 pourcent des ventes automobiles. Chrysler a terminé sur une part de 6,6 pourcent des ventes seulement, derrière Nissan Motor Co. et Hyundai Motor, avec 8,7 % et 7,2 % respectivement.

GM a réalisé une part de 17,6 pourcent des ventes liées à ce programme, derrière Toyota Motor Co. qui en a réalisé 19,4 pourcent. Enfin, Ford Motor Co. représentait 14,4 pourcent du total des ventes sur cette dernière longueur, devançant Honda Motor Co. avec une part de 13 pourcent.

Au total, 690 114 demandes de bons d'achat pour un montant total de 2 878 milliards de dollars ont été déposés avant la date limite, fixée à aujourd'hui 20h. Les demandes d'échange de véhicule portaient sur des camionnettes dans 84 pourcent des cas, tandis que les voitures représentaient 59 % des achats de nouveaux véhicules.

Avec la fin des transactions liées à ce programme, le département américain des Transports a renforcé son équipe de plus de 2 000 employés gouvernementaux et sous-traitants chargés du traitement des demandes de remises renvoyées par les concessionnaires.
Xuan
   Posté le 22-10-2009 à 00:01:00   

Malgré la baisse conséquente de la demande dans les pays occidentaux la Chine est le premier pays à être sorti de la crise.
Le gouvernement chinois reste prudent mais confirme cette tendance.

Selon le gouvernement chinois, la tendance à la reprise est "consolidée"

[2009-10-21 18:50:25 cri]

Le développement économique et social de la Chine est meilleur que prévu, avec une reprise de la croissance "consolidée", a indiqué mercredi le gouvernement chinois.

La Chine a renversé la tendance à la baisse de sa croissance économique, grâce à la mise en application opportune du plan de relance du gouvernement dans tous les domaines, et d'autres politiques pour faire face à la crise financière internationale, indique un communiqué publié mercredi à l'issue d'une réunion du Conseil des affaires d'Etat (gouvernement central), présidée par le Premier ministre Wen Jiabao.

La croissance économique trimestrielle s'est accélérée durant les trois premiers trimestres 2009, et la contribution de la demande intérieure à la croissance économique a été renforcée, ajoute le communiqué.

L'économie chinoise a cru de 6,1% au premier trimestre et de 7,9% au deuxième trimestre. Les statistiques pour le troisième trimestre seront publiées jeudi.

Le pays a pris des mesures actives pour promouvoir la restructuration industrielle tout en économisant l'énergie et en réduisant les émissions. Des progrès ont été obtenus dans l'optimisation de la structure de la demande, dans l'amélioration des conditions de vie des habitants et dans le renforcement de l'emploi dans les zones urbaines, indique le communiqué.

Un point clé dans la régulation macro-économique de la Chine pour les prochains mois à venir sera d'équilibrer les tâches pour assurer une croissance économique à la fois stable et relativement rapide, réajuster la structure économique et régulariser les perspectives d'inflation, affirme le communiqué.

Le pays poursuivra une politique fiscale proactive et une politique monétaire modérée tout en maintenant la continuité et la stabilité de sa politique macro-économique.

Selon le communiqué, le développement économique et social de la Chine se trouve dans une période critique. Le gouvernement doit se rendre compte de toutes les difficultés et se préparer à tout défi, souligne le communiqué.
Xuan
   Posté le 08-01-2010 à 18:10:02   

Tandis que le taux officiel du chômage atteint 10% en Europe, le Point, les Echos et plusieurs sites économiques annoncent des suppressions d'emploi "imprévues" aux USA.
Certains sites signalent que la crise immobilière risque de rebondir aux USA à cause d'autres montages financiers, les "Pay Option ARM"
Enfin, l'endettement des états a atteint des sommets tandis que la masse monétaire mise en circulation ne correspond pas à la production mondiale.


Année noire pour l'emploi aux États-Unis


AFP

Les États-Unis ont conclu sur une note morose une année 2009 terrible pour l'emploi, décembre ayant été marqué de nouveau par de forts licenciements nets après un retour fugace à la création d'emplois le mois précédent.

La première économie mondiale a détruit 85.000 emplois en décembre (en données corrigées des variations saisonnières), après avoir été créatrice nette de postes (4.000) en novembre pour la première fois en près de deux ans, indique le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail américain publié vendredi. La dégradation de décembre est bien pire que ne l'attendaient les analystes, qui tablaient, selon leur consensus médian, sur une destruction d'emplois nette de zéro. Les chiffres du ministère révèlent par ailleurs que l'emploi a baissé de 3,0 % aux États-Unis en 2009, du jamais vu depuis 1949. En valeur absolue, le nombre des emplois détruits pendant l'année (4,6 millions) est le plus élevé dans les annales du département du Travail, qui remontent à 1939.

Malgré la hausse des destructions d'emplois, le taux de chômage américain est resté stable à 10,0 % en décembre, du fait d'une baisse de la population active liée notamment à l'exclusion de nombreux chômeurs dits "découragés".

Ce taux de chômage officiel ne donne qu'une idée partielle du fléau : si l'on tient compte de la population active véritable et des personnes que la conjoncture contraint de travailler à temps partiel, le taux de chômage réel atteint 17,3 %, ce que donne une idée de l'ampleur des difficultés éprouvées par de nombreux Américains. Une enquête publiée cette semaine par le cercle de réflexion Brookings a montré une hausse préoccupante du nombre d'enfants vivant dans la pauvreté : ils étaient 3,4 millions en août à dépendre des bons alimentaires publics pour se nourrir soit 24 % de plus qu'un an plus tôt.

Les services résistent mieux que l'industrie

La quasi-totalité des destructions d'emplois nettes de décembre ont eu lieu dans l'industrie, en déclin depuis plusieurs années. Les services, qui représentent environ 80 % du PIB américain ont détruit 4.000 emplois après être parvenu à créer 62.000 postes en novembre.

Comme le mois précédent, les services aux entreprises, l'éducation et la santé ont créé plus d'emplois qu'ils n'en ont détruit. Ils ont été rejoints par la finance (+4.000) : à l'origine de la crise, ce secteur est l'un des premiers à en sortir. Les créations d'emplois temporaires (première étape avant la création d'emplois définitifs) ont encore augmenté en décembre, mais moins que le mois précédent. En revanche, la hausse tant attendue des heures travaillées n'a pas eu lieu.

Cela va dans le sens du pronostic publié vendredi par la banque centrale américaine (Fed). Notant une "faiblesse aggravée du marché du travail", celle-ci s'est inquiétée du fait que "le ralentissement de la baisse de l'emploi" observé depuis le printemps reflète "surtout un ralentissement du rythme des licenciements" : peu d'entreprises embauchent. Christina Romer, conseillère économique du président américain Barack Obama a reconnu sur la télévision CNBC que les chiffres de décembre étaient un "revers", mais a rappelé qu'au début de l'année, les Etats-Unis perdaient plus de 650.000 emplois par mois.

Les États-Unis sont sortis en août de la récession dans laquelle ils étaient entrés en décembre 2007. La Fed prévoit que la reprise sera très longue, entravée notamment par la persistance d'un chômage qui devrait augmenter encore au cours des mois à venir. Pour tenter de gagner la bataille de l'emploi, le gouvernement Obama veut réorienter une partie de l'aide prévue initialement pour les banques au profit des petites entreprises, qui sont le moteur de la création de postes.
Xuan
   Posté le 23-01-2010 à 01:31:58   

Un commentaire du Quotidien du Peuple le 22/01/10 :

Il est possible que l'économie mondiale retombe dans le marasme



La Banque mondiale vient de publier le 20 janvier un rapport intitulé « L'économie mondiale 2010 en perspective », dans lequel il est donné l'avertissement suivant : la période la plus mauvaise de la crise financière est peut-être dépassée, mais le relèvement de l'économie mondiale semble toujours assez faible, c'est pourquoi il est important pour tous les pays du monde de redoubler de vigilance pour éviter que leur économie retombe dans le marasme et que la bulle spéculative des capitaux réapparaisse. Le rapport prévoit que les impacts dus à la présente crise financière changeront dans les dix années à venir les perspectives d'avenir des finances et de la croissance économique.

Il est fort probable que l'économie chinoise puisse maintenir sa croissance rapide.


Le rapport indique que suite à l'application d'une série de mesures visant à stimuler l'économie, « la période la plus dure et la plus difficile de la crise financière est déjà dépassée et l'économie mondiale est en voie de relèvement » et que la situation désespérante, caractérisée par le gel du marché des crédits et l'inverse complète de la circulation des capitaux, a complètement disparu.

Il y est dit que de mars 2009 jusqu'à maintenant, les marchés boursiers de tous les pays ont presque récupérer la moitié du terrain perdu et que le redressement économique est apparu en premier chez les entités économiques émergentes et qu'à l'heure actuelle il s'est étendu vers presque toutes les entités économiques développées.

D'après ce dernier rapport de la Banque mondiale, le PIB (Produit intérieur brut) mondial a baissé de 2,2% en 2009 alors que selon les prévisions, il doit connaître une croissance de 2,7% cette année et une croissance de 3,2% l'année prochaine. Toujours d'après les prévisions, les pays en voie de développement connaîtront un relèvement plus vigoureux pour réaliser une croissance de 5,2% cette année et de 5,8% l'année prochaine, ce qui est également plus élevé par rapport à 2009 (1,2%.

Parmi tout cela, l'économie chinoise s'est accrue de 8,4% en 2009 et il est prévu que d'ici deux ans, elle maintiendra une croissance rapide à la hauteur de 9%. Cet exploit est unique dans le monde et plus élevée que celle de l'Inde qui est de 7,5% cette année et sera de 8,0% l'année prochaine.

Quant aux pays développés, leur PIB a diminué de 3,3% en 2009, tandis que leur avance vers le redressement est relativement plus lente. Il est prévu que leur croissance atteindra respectivement 1,8% en 2010 et 2,3% en 2011. Pour l'économie américaine, elle a baissé de 2,5% en 2009 et il est prévu qu'elle augmentera respectivement de 2,5% cette année et de 2,7% l'année prochaine. Quant au Japon, son économie a connu une baisse de 5,4% cette année et il est prévu qu'elle pourra augmenter de 1,3% cette année et de 1,8% l'année prochaine.

Selon la Banque mondiale, le volume commercial mondial a baissé dans de fortes proportions en 2009 (14,4%), mais son état sera meilleur cette année et l'année prochaine au cours desquelles il pourra s'accroître respectivement de 4,3% et de 6,2%. Vu du prix du pétrole, il sera maintenu cette année à 76 dollars US par baril et les prix des autres produits en grande quantité ne pourront croître dans de fortes proportions d'ici l'année prochaine et il est prévu que la hausse sera de 3% environ.

Une reprise du déclin n'est pas exclue.

La Banque mondiale indique que les prévisions ci-dessus sont tout à fait sûres, mais qu'en même temps le redressement de économie mondiale est toujours relativement faible et fléchissant et que l'avenir de celle-ci est toujours confronté à plusieurs facteurs indéterminés.

Il est prévu dans son rapport que sous les effets de la décision de certains pays de mettre fin graduellement au programme de stimulation économique, la croissance de l'économie mondiale pourrait ralentir une nouvelle fois durant la deuxième moitié de cette année. D'autre part, le marché des emplois est toujours dans une situation stagnante et le taux de chômage continuera à être élevé dans les années à venir. Quant au marché financier, bien qu'il soit stabilisé quelque peu, mais elle est toujours faible. Parallèlement, l'incident de remboursement de dettes de Dubaï et le réajustement à la baisse de l'appréciation fiduciaire souveraine en Grèce et en Mexique rappellent aux gens le risque financier potentiel.

Il est estimé dans le rapport que la durabilité du relèvement ultérieur de l'économie mondiale dépend en grande partie de la demande de la consommation personnelle et privée. Dans le cas où les mesures prises à cet effet sont rationnelles et adéquates, la consommation privée pourrait remplacer efficacement la consommation gouvernementale pour devenir la force motrice de la croissance économique, ce qui permettra à l'économie mondiale de connaître en 2011 une croissance à la hauteur de 3,4%. Sinon, cette croissance sera seulement de 2,5%.

On peut dire que l'économie mondiale se trouve actuellement à la croisée d'un chemin. C'est pourquoi, est-il indiqué dans le rapport, bien que les prévisions indiquent que l'économie mondiale pourrait connaître une croissance respective de 2,7% et de 3,2% en 2010 et en 2011, mais « l'apparition possible de la situation des ‘deux fonds', c'est-à-dire un grand ralentissement de la croissance ou bien un redressement vigoureux en 2011, n'est pas exclue. »

Il faut redoubler de vigilance envers la bulle des biens capitaux.


Le rapport indique que pour les pays en voie de développement, parmi les divers facteurs indéterminés qui subsistent actuellement, le problème clé c'est de savoir le moment propice pour appliquer la « stratégie de retrait ».

C'est un problème extrêmement difficile à saisir et à maîtriser. Il est souligné dans le rapport que si l'on applique trop tôt la « stratégie de retrait », c'est-à-dire que l'on décide et applique le retrait avant que la consommation privée et l'investissement personnel puissent devenir efficacement la force motrice contribuant au relèvement économique, il sera possible que ce dernier se termine prématurément de ce fait. Dans ce cas-là, les pays en voie de développement dans leur ensemble ne pourront connaître en 2010 une croissance économique de 5,1% seulement et de 5,4% l'année prochaine, tandis que pour certains pays, il sera possible qu'ils connaîtront « une croissance négative ultérieure durant un ou plusieurs trimestres ».

Mais si l'on applique trop tard la « stratégie de retrait », il y aura également un risque. La cause profonde de l'éclatement de la présente crise financière internationale c'est le volume excessif et débordé de l'offre de monnaie qui a provoqué la bulle des biens capitaux, alors que l'amorce qui a provoqué la crise c'est le dégonflement de la bulle du marché immobilier américain, lequel a déclenché au début la crise des « sub-primes » aux Etats-Unis qui s'est étendue par la suite à l'ensemble des entités économiques.

Il est souligné dans le rapport qu'en cas où l'on ne peut pas appliquer à temps la « stratégie de retrait », le volume excessif d'offre de monnaie provoquera en temps voulu l'inflation dans l'économie mondiale et en même temps une nouvelle bulle des biens capitaux, ce qui obligera certains pays à adopter la politique de contraction monétaire, ce qui aura pour résultat de ramener le « déclin économique ».

Source: le Quotidien du Peuple en ligne
Xuan
   Posté le 17-02-2010 à 23:19:33   

La Chine cède au Japon le rang de plus important détenteur de titres du Trésor américain


Publié le 2010-02-17 par Xinhua

Les avoirs du Trésor américain détenus par le Japon ont augmenté de 11,5 milliards de dollars en décembre, s'élevant ainsi à 768,8 milliards de dollars tandis que le montant détenu par la Chine totalisait 755,4 milliards de dollars.



WASHINGTON, 16 février (Xinhua) – La Chine a réduit de 34,2 milliards de dollars de la dette fédérale américaine qu'elle détenait en décembre 2009, cédant au Japon le titre de plus important détenteur du Trésor des États-Unis, a rapporté mardi le département américain du Trésor.

Ces chiffres reflètent la demande d'obligations du Trésor américain et d'autres avoirs tels que titres et part de la dette d'agences du gouvernement, un élément clé du financement de l'important déficit de la balance des paiements courants des États- Unis avec le reste du monde.

Les avoirs étrangers de titres du Trésor américain ont reculé de 53 milliards de dollars en décembre, surpassant le précédent record de baisse de 44,5 milliards de dollars en avril 2009, selon le rapport sur la détention internationale du capital du Trésor.

Cette baisse de 53 milliards de dollars est principalement liée à la détention de titres par des gouvernements, qui chutent de 52,3 milliards de dollars. La part de ce capital détenue par des investisseurs privés étrangers marquait pour sa part un repli de 700 millions de dollars au mois de décembre.

Tandis que la Chine a diminué ses avoirs de titres de long- terme américains, le Japon et le Royaume-Uni ont en revanche augmenté les leurs.

Juste derrière vient le Royaume-Uni, qui a augmenté sa part dans ce capital à 302,5 milliards de dollars, contre 277,6 milliards en novembre. Le Brésil suit une tendance similaire puisque ses avoirs passent de 157,1 milliards à 160,6 milliards de dollars en décembre.

Le prochain rapport, qui détaillera les chiffres de décembre 2009, est attendu pour le 15 mars.

Si le recul de ces avoirs se poursuit, le gouvernement américain pourrait se trouver contraint de verser des intérêts plus élevés à un moment où le déficit de son budget fédéral atteint des records.

Sur l'ensemble de 2009, les avoirs du Trésor détenus à l' étranger ont reculé de 500 millions de dollars. En 2008, les investisseurs étrangers avaient accru de 456 milliards de dollars leur participation dans les avoirs du Trésor américain, la dette fédérale des États-Unis étant perçue comme une valeur refuge dans le contexte de la crise financière mondiale.

Le gouvernement américain a publié au 1er février un nouveau plan budgétaire prévoyant un déficit, sur l'exercice courant jusqu' en septembre 2010, d'un montant record de 1 560 milliards de dollars.
Xuan
   Posté le 17-02-2010 à 23:23:37   

les licenciements toujours à l'horizon en France :

Reprise des défaillances d'entreprises en janvier


article des Echos le 17/02/10 - 11H24

Après la baisse constatée au dernier trimestre 2009, les défaillances d'entreprises ont de nouveau progressé en janvier en France, de même que le nombre d'emplois menacés, souligne une étude de l'assureur-crédit Coface publiée mercredi.

Le nombre de faillites a augmenté de 23% à 6.313 en janvier par rapport à décembre, qui était le mois le plus bas de 2009 en nombre de défaillances, indique la Coface. Par rapport à janvier 2009, la hausse est de 6,6%. Le nombre cumulé de faillites sur les douze derniers mois dépasse pour la première fois 67.000. Les régions les plus touchées sont l'Alsace ( 26,6% sur douze mois) et Rhône-Alpes ( 26,4%).

Le coût de ces faillites pour les fournisseurs des entreprises défaillantes a également augmenté en janvier, progressant de 18,5% par rapport à janvier 2009. Les défaillances de janvier représentent 21.298 emplois menacés, soit une hausse de 27,1% par rapport à décembre, mais un chiffre inférieur au pic de juillet (26.301 emplois menacés), note la Coface.

"Cette remontée des défaillances est une alerte sur le radar" , même si elle ne remet pas en cause à elle seule la prévision d'une décrue en 2010, a commenté Jérôme Caze, directeur général de Coface, rappelant que plusieurs indicateurs ont récemment montré "un certain ralentissement de la reprise". "La décrue touche d'abord les entreprises les plus importantes" , a-t-il précisé. "Il faut sans doute se préparer à une hausse des défaillances des très petites entreprises" , plus fragiles, a-t-il ajouté.

En 2009, le succès du nouveau statut de l'auto-entrepreneur a fait exploser le nombre de créations d'entreprises, qui ont atteint un niveau record. Mais les défaillances n'ont parallèlement jamais été aussi nombreuses depuis 1993.

Les Echos (Source AFP)
Xuan
   Posté le 17-02-2010 à 23:47:14   

Un article technique mais intéressant et qui en dit long sur la fragilité de la "reprise" :


Bourses : pourquoi le succès des « dark pools » inquiète


Mathieu Rosemain (journaliste au service marchés des « Echos »).[ 17/02/10 ]


D'étranges créatures servent aujourd'hui de lieux d'échange aux marchés financiers européens. Ces Bourses d'un nouveau genre, purement électroniques, n'ont plus rien à voir avec les parquets et autres corbeilles d'il y a vingt ans. Affublées d'obscurs noms par les professionnels de la finance, elles effraient le non-initié. L'espèce la plus connue, le « dark pool », offre aux investisseurs qui le désirent la part d'ombre dont ils ont besoin pour leurs échanges. Digne représentante du jargon boursier, l'expression anglo-saxonne a rencontré un grand succès dès son apparition : elle évoque l'opacité et, pour certains, une trilogie cinématographique de la fin des années 1970. Plus trivialement, elle désigne des lieux d'échange dématérialisés où les intervenants peuvent vendre ou acheter des blocs de titres à l'abri du regard des autres participants. Leur intérêt : pouvoir céder ou acquérir en peu de temps des paquets d'actions -plusieurs milliers ou centaines de milliers -sans rendre publique sa position sur les marchés réglementés ou prendre le risque de faire brusquement bouger le prix de la valeur visée. Leur origine : une directive européenne de 2007, dite MIF (marchés d'instrument financiers), qui a cassé le monopole des Bourses au nom de la concurrence et autorisé ces nouveaux services boursiers à se défaire de la traditionnelle obligation de transparence avant l'exécution des ordres. Une facilité de plus en plus prisée par les teneurs de marché.

En Europe, les « dark pools » pullulent. Le Vieux Continent en compte pas moins de onze, aux noms tout aussi poétiques que Chi-Delta, SmartPool, Turquoise Mid-Point, Neuro Dark ou encore Xetra Mid-Point. Les régulateurs américains et européens redoutent maintenant que les « dark pools » ne finissent par altérer la fixation des prix des titres à force d'empiéter sur le terrain de jeu des marchés réglementés. Un comble pour les marchés financiers, ces illustres représentants de la concurrence libre et non faussée, où l'offre et la demande se rencontrent en temps réel sur des tissus informatiques de plus en plus denses ! Les bruits courent que les « dark pools » capteraient environ 5 % des volumes d'actions échangées au niveau paneuropéen. Le cabinet de recherches américain Tabb avance 7 % pour les principaux marchés d'Europe. Rien d'inquiétant pour l'heure, mais cette proportion progresse à vive allure. Du coup, les professionnels s'emparent de cette nouvelle niche. « Dans un contexte de fragmentation croissante de la liquidité, la formation des prix se fait de plus en plus sur les marchés alternatifs », estime ainsi CA Cheuvreux dans un communiqué. Le courtier sur actions de Crédit Agricole en fait un argument de vente pour ses solutions algorithmiques, ces subtiles formules informatisées chargées de chercher, de manière systématique, le meilleur ordre dans un paysage boursier éclaté.

Car les « dark pools » ne représentent qu'un élément de cet univers dématérialisé. Certains les considèrent comme un détail, face au développement d'autres formes d'échanges encore plus « dark », à l'instar des « crossing networks ». Ces réseaux d'échange de titres mis en place entre institutions financières ont profité des zones de flou existant dans les textes européens pour s'imposer. Eux aussi grossissent et, à la différence des « dark pools », ils échappent totalement à la supervision des régulateurs. Leurs opérateurs en chef -les banques -dominent aussi souvent le capital des « dark pools », quand ils n'en sont pas propriétaires. Dernière en date : la japonaise Nomura, dont le « dark pool » NX MTF « donne un accès à une liquidité naturelle, qui trouve son origine dans les activités de la division equities [actions, NDLR] » de l'établissement. Cette affirmation peut laisser perplexe. Historiquement, les banques n'ont pas pratiqué ce métier. Et pourtant, « [elles] sont devenues les concurrentes des Bourses », affirmait ainsi le patron du London Stock Exchange (LSE), Xavier Rolet, dans une interview aux « Echos ». Une opinion partagée par un autre dirigeant boursier qui nous a récemment confié que « les banques anglo-saxonnes étaient derrière la MIF ». Partant de ce constat, le directeur exécutif de la Bourse de Londres a décidé d'étroitement associer les grands établissements bancaires de la City à sa future plate-forme opaque.

Ces initiatives laissent entière la question des conflits d'intérêts qui pourraient naître du fait que les plates-formes sont contrôlées et alimentées par les mêmes institutions. C'est un épineux sujet de discussions entre régulateurs, en Europe comme aux Etats-Unis, où les « dark pools » sont plus développés. Entre les systèmes algorithmiques, les « dark pools » et la multiplication des lieux d'exécution d'ordres, les marchés sont aujourd'hui encore plus complexes qu'en 2007. Le Comité européen des régulateurs de Bourse (CESR), qui rassemble les autorités des Vingt-Sept, en a bien conscience. Mais, avant de prendre des initiatives, l'organisation insiste sur la nécessité d'établir des données de marché consolidées, les chiffres évoqués n'étant que des estimations. Manifestement, elle a du mal à le faire, en l'absence d'un registre unique et centralisé de l'ensemble des ordres passés en Europe.
Xuan
   Posté le 11-03-2010 à 23:35:00   

Un nouvel épisode de la guerre des banques, ou comment l'Europe supranationale n'est rien d'autre que l'Europe des impérialistes européens dominants :



BNP Paribas a racheté Fortis « pour rien »

samedi 16 janvier 2010, 11:04


Un rapport de la banque d’affaires américaine Morgan Stanley rédigé en octobre 2008 assure que BNP Paribas était en train d’acheter les activités bancaires de Fortis « pour rien ». Maître Modrikamen estime que ce rapport démontre que les Français ont abusé de la situation et que le gouvernement belge a une part de responsabilités.

Compte tenu d’une surcapitalisation alors estimée à 6,8 milliards causée par le rachat des activités néerlandaises par l’Etat néerlandais et de synergies estimées à 5 ou 6 milliards d’euros, les Français ont fait la bonne affaire en mettant la main sur Fortis, commente L’Echo sur base de ce rapport.

L’avocat Mischaël Modrikamen, qui représente 2.300 actionnaires de Fortis, estime que ce rapport démontre que la banque a été vendue pour rien, ou du moins pour une valeur inférieure à sa valeur réelle, que les Français ont abusé de la situation et que le gouvernement belge a une part de responsabilités.


Par Le Fennec


Edité le 11-03-2010 à 23:35:44 par Xuan


Xuan
   Posté le 09-10-2010 à 00:06:22   

Crise économique : 2e round ?


Les medias nous serinent depuis des mois que la reprise est à l’ordre du jour. Mais si on observe l’activité fébrile des financiers, on peut en douter.
Ce ne serait qu’à moitié étonnant étant donné que les causes de la crise de surproduction n’ont pas été éradiquées. Au contraire les Etats capitalistes ont injecté de l’argent dans les banques et les principales entreprises, et pressuré davantage les masses. Les conditions d’une nouvelle crise se sont donc accentuées.

Ralentissement économique aux USA

Aux USA, la crise immobilière n’est nullement résorbée. Mi-septembre les signes d’un ralentissement économique sont apparus.
L’indice « Empire State » est tombé à 4,14, son plus bas niveau depuis juillet 2009, contre 7,10 en août signalait l’agence Reuters.
La fin du mois a confirmé le ralentissement économique avec une croissance de 1,7 %, insuffisante pour diminuer le taux de chômage.
La demande intérieure a surtout profité aux importations et la balance commerciale a fait perdre 3,50 points de croissance au pays. Les importations américaines ayant connu leur plus grande augmentation depuis 1984, alors que les exportations ralentissaient par rapport au premier trimestre.

Selon le département du Travail – et contrairement aux prévisions –, l’économie a détruit en septembre 95.000 emplois de plus qu’elle n’en créait ce mois-là. Le nombre des emplois perdus a progressé de 67% par rapport à août.
Le secteur public a supprimé 159.000 emplois.
Depuis 17 mois consécutifs le chômage est supérieur ou égal à 9,4% (9,6% fin août), chiffres les plus élevés depuis 1948.

Mais la différence essentielle par rapport à 2008, c’est que la FED aurait bien du mal à rétablir dorénavant une situation que des mesures exceptionnelles n’ont déjà pas pu corriger :
taux d’intérêt à zéro, quantitative easing, soutien massif du marché des prêts immobiliers, soutiens massifs aux banques, etc.
[quantitative easing : la Fed achete des bons du Trésor et autres actifs sûrs afin d’en détourner les banques et les encourager à prêter aux particuliers et aux entreprises ]

Regain de protectionnisme
De surcroît, mais cela n’a rien pour nous surprendre, depuis quelques mois on assiste de la part des puissances impérialistes à des manœuvres protectionnistes, parallèlement à l’émergence du nationalisme et du chauvinisme ordinaire.
Or l’histoire de la crise de 29 enseigne que de telles réactions protectionnistes sont une cause essentielle de sa généralisation et de son approfondissement.
Les économistes capitalistes en sont bien conscients, mais d’un âne on ne fait pas un cheval de course. Lorsque les brigands sont acculés ils n’hésitent pas à s’entre-tuer.

Ci-dessous un compte-rendu de la TV chinoise du 8 octobre sur la rencontre bisannuelle de la Banque Mondiale et du FMI :


Source: CNTV.CN | 10-08-2010 09:19
« Le FMI tente de restaurer l’unité économique internationale

Le taux de change du yuan devrait être largement débattu lors de la rencontre bisannuelle de la Banque mondiale et du FMI ce week-end. La Banque mondiale appelle la communauté internationale à apaiser les tensions sur les taux de change pour éviter de répéter les erreurs commises durant la Grande Dépression.

Le directeur-général du FMI Dominique Strauss-Kahn a déclaré qu'il était regrettable que la crise financière ait déclenché un affaiblissement de l'esprit de coopération internationale. Il a ajouté qu'un ajustement des taux de change devait intervenir pour rééquilibrer l'économie mondiale.
« La reprise économique internationale apparait fragile et le rythme de croissance des économies émergentes n'est pas régulier. Il risque d'y avoir une guerre des devises.
Chacun doit garder à l'esprit le credo suivant: "Il n'y a pas de solution intérieure à une crise internationale". Dans une économie globale, dans un monde globalisé, il n'y a pas de solutions propres. Ce qui a été un succès au plus fort de la crise, à savoir la coordination, le consensus, la volonté de travailler ensemble, tout cela est maintenant menacé. Beaucoup parlent d'une guerre des devises. Pour ma part, j'utilise cette expression qui peut être un peu trop militaire. Il est cependant vrai de dire que beaucoup considèrent leur monnaie comme une arme et c'est certainement pas pour le plus grand bien de l'économie mondiale.
La lente reprise de l'économie a déjà eu des répercussions négatives sur les emplois, touchant des millions de personnes de par le monde. »


Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick a déclaré que la croissance chinoise restait un moteur important de la reprise mondiale.
« En ce qui concerne la crise, l'économie mondiale est sur la voie de la reprise. Mais cette reprise va à un rythme trop lent pour que le chômage baisse de façon importante, notamment dans un certain nombre de pays développés. Là où vous avez un fort taux de chômage, vous avez des risques de tensions. Nous voyons cela dans les débats sur les devises. Les pays en développement prennent des mesures de politique monétaire souples, et certains pays développés la resserrent pour répondre à la croissance. Certains pays avec des excédents interviennent pour abaisser la valeur de leur monnaie pour encourager les exportations. Tout cela entraine des tensions internationales. »

Les pays émergents sont pris entre deux feux. Les investisseurs sont rebutés par les faibles rendements aux Etats-Unis et ailleurs et placent leurs fonds dans les économies à croissance rapide, ce qui conduit à la hausse des prix des actifs et favorise l'inflation.

Fu Yake, CCTV. Rédacteur: Hu Xiaoyan
Xuan
   Posté le 09-10-2010 à 23:47:03   

Guerre des devises


Selon le Financial Times le ministre brésilien des Finances Guido Mantega a lancé la formule d'une "guerre des devises" . L’expression a été reprise par toute la presse économique.

Pour la FED l'inflation permet de réduire le poids de la dette souveraine qui a dépassé les 13 000 milliards de dollars. C'est grâce à une inflation de 13% qu'en 1979 le pays a réussi à éliminer 100 milliards de dollars sur ses 830 milliards de dettes.
Mais « la Fed a beau avoir gonflé son bilan à 2300 milliards de dollars et inonder le marché de liquidités, l'inflation est restée en deçà de son objectif de 2%. La Fed peut injecter autant de liquidités qu'elle veut, tant que l'activité stagne et que le chômage explose, la demande des ménages est trop fragile pour tirer les prix à la hausse. » [l’Expansion 24/09/10].
Dans la foulée, le Congrès a approuvé un projet de loi prévoyant des mesures de rétorsion contre la Chine.
On peut d’ailleurs s’interroger sur le sens véritable de l’attribution du prix Nobel de la Paix à un dissident chinois, en sachant que les Droits de l’Homme sont le cadet des soucis des pays impérialistes.

Le Japon est intervenu directement sur le marché des changes et abaissé ses taux d'intérêt à zéro pour diminuer la valeur du Yen.

Les capitaux migrent vers les pays émergents où le taux de croissance est plus élevé. Cet afflux de capitaux provoque l'inflation.
La Corée du Sud menace de restreindre les transactions à terme. L’Inde et la Thaïlande envisagent ouvertement des mesures anti-spéculatives. Le Brésil a décidé de doubler la taxe sur les achats étrangers d'obligations d'Etat.
Le six octobre à Bruxelles, Wen Jia Bao a de nouveau refusé de surévaluer le yuan, il a aussi dénoncé, comme il le fait régulièrement, les tendances protectionnistes de l'UE, qui multiplie les taxes antidumping visant des produits chinois.

Or l’Euro est monté au-dessus de 1,39 dollar pour la première fois depuis huit mois, de sorte que c’est l’Europe qui fait les frais de la guerre économique entre les USA et les pays émergents.
Ceci accroit ses contradictions internes entre pays riches et pays pauvres, comme le soutien financier privilégié à l’agriculture française.
Ces contradictions sont accentuées par la faiblesse de la consommation en Allemagne, qui aboutit à ce qu’elle inonde les marchés du continent.

Tous ces faits mis bout à bout rappellent les dévaluations et les batailles douanières des années 30, et le tarif Smoot Hawley imposé par les Etats-Unis : le 17 juin 1930 ils avaient augmenté les droits de douane de plus de 20 000 biens.
De nombreux pays, par mesure de rétorsion, avaient également augmenté leurs taxes à l'importation, et les échanges mondiaux ont fortement diminué.
Le krach de Wall Street s’est alors transformé en Grande Dépression.

Aujourd’hui il paraît difficile de rétablir une situation « saine » : d'après une récente étude de la Banque des règlements internationaux, les sommes échangées chaque jour sur les marchés mondiaux des devises atteignent l'équivalent de 4.000 milliards de dollars. Soit plus que le PIB annuel de l'Allemagne.

Un compromis fragile vient d’être établi au sein du FMI.
Tous les Etats sont convaincus que l’économie mondiale est menacée, mais la nature fondamentale de l’impérialisme c’est la guerre.
Xuan
   Posté le 30-10-2010 à 13:32:55   

La guerre monétaire entre l'impérialisme US et les économies émergentes :


Les Etats-Unis mènent une guerre monétaire


Le pays le plus endetté du monde utilise la domination du Dollar et ses dettes pour aspirer la richesse en provenance des économies émergentes.

Dans une guerre monétaire qu'ils ont déclenché eux-mêmes, et dans laquelle la Chine est considérée comme la cibl principale, les Etats-Unis ont encore une fois démontré leur volonté de redistibuer la richesse mondiale à leur propre avantage.

Une guerre monétaire est par essence une guerre financière, ou encore une guerre pour posséder davantage de richesses, guerre dans laquelle le pays qui peut parler le plus fort au sujet des problèmes monétaires du monde remportera la position la plus avantageuse dans la redistribution des richesses mondiales.

Les Etats-Unis mettent en oeuvre depuis longtemps, et avec dextérité, des politiques financières que l'on peut qualifier d'« égoïsme économique ». La seule superpuissance mondiale dépend des émissions surabondantes de Dollars et de sa dette nationale, qui sont les deux principaux moteurs qui soutiennent sa croissance économique. Avec pour résultat que le « Système de l'Etalon Dollar » a évolué en une sorte de « système étalon de la dette », à l'avantage des Etats-Unis.

Exemple typique, l'attitude de Washington envers sa dette fiscale croissante. Afin d'alléger sa dette gouvernementale financière, qui est astronomique, et qui est passée à 12 000 milliards de Dollars en 2009, soit 82,5% de son PIB la même année, la Réserve Fédérale américaine a adopté une Politique Monétaire d'Aisance Monétaire dans l'espoir d'étendre le bilan des comptes du pays et monétiser ses déficits fiscaux, afin de réduire le coût de la dette. En ce sens, l'inflation ne devrait causer aucun mouvement de panique chez les décideurs politiques américains. Au contraire même, il s'avèrera sans doute que Washington sera le plus grand gagnant de la guerre monétaire qu'elle a déclenchée.

La Chine et d'autres économies émergentes, cependant, seront les victimes de ce « petit jeu » bien mené par les Etats-Unis. En raison de leur reprise économique plus rapide au sein d'un ralentissement économique mondial, les capitaux internationaux disponibles ont envahi les économies émergentes sur une plus grande échelle et à une vitesse plus rapide qu'on ne l'avait connue avant la crise financière mondiale. On estime que, entre avril 2009 et la fin de juin 2010, la quantité de capitaux financiers internationaux qui se sont déversés dans les vingt principales économies émergentes du monde a atteint 575 milliards de Dollars US, et plus de la moitié est allée vers les marchés asiatiques émergents. L'afflux sur une grande échelle de capitaux liquides internationaux a augmenté la pression pour que les destinataires réévaluent leurs monnaies et a semé les graines de l'inflation. Les statistiques indiquent que presque deux-tiers de ces 20 économies émergentes souffrent maintenant d'un taux d'intérêt négatif et sont sous une pression énorme pour relever les prix.

Merrill Lynch, une des principales sociétés de gestion financière et consultants, estime que la Chine aura un taux d'inflation de 3,2% en 2010, l'Inde 7,9%, la Russie 6,1% et le Brésil 5,0%. Dans le même temps, l'afflux de capitaux internationaux a accentué la pression pour une réévaluation monétaire dans ces pays dont l'économie repose sur les exportations ou est dépendante des ressources.

Dans ses récents efforts ininterrompus pour faire monter la pression sur la Chine pour qu'elle réévalue le yuan, Washington espère atteindre plusieurs objectifs. Un yuan plus fort est censé aider à accroitre les exportations américaines, à favoriser une restructuration économique dont elle tant besoin et à aider son économie à récupérer plus rapidement à un moment où la demande intérieure demeure toujours molle. En outre, car la Chine est le plus grand créancier de la dette nationale des Etats-Unis, une réévaluation rapide de la devise chinoise ferait s'évaporer une partie de la dette des Etats-Unis libellée en Dollars et favoriserait la redistribution des richesses entre le créancier et le débiteur.

Au cours du demi-siècle passé, le système fermement établi de l'étalon dollar s'est avéré être un outil efficace qui a aidé les Etats-Unis, favorisant la circulation internationale de son énorme dette. Washington est également parvenu à augmenter sensiblement sa richesse nationale en monétisant sa dette nationale ou en dévaluant le Dollar.

Les statistiques montrent que 48% du commerce international courant et 83,6% des transactions financières internationales ont actuellement leur prix libellé en Dollars. Environ 61,3% des réserves mondiales en devises sont également libellées en Dollars. En tant qu'émetteur de la principale devise du monde, les Etats-Unis peuvent réduire leur dette nationale en augmentant les émissions de Dollar par sa dévaluation. De 2002 à 2006 seulement, une valeur d'environ 3 580 milliards de Dollars de la dettes des Etats-Unis a disparu de cette façon.

La Chine et d'autres créanciers de la dette nationale des Etats-Unis sont maintenant obligés d'entrer dans une guerre financière, car les Etats-Unis sont fortement tentés de déprécier le Dollar. Pour empêcher le Dollar de baisser, ce qui ferait diminuer la valeur de leurs capitaux libellés en Dollars, beaucoup de créanciers des Etats-Unis, particulièrement les économies émergentes, doivent continuer d'acheter du Dollar, mettant de ce fait leurs capitaux en danger d'être davantage dépréciés.

Cependant, fermer les yeux sur le renchérissement de leurs devises face au Dollar ferait également fortement souffrir leurs exportations et attirerait plus d'argent de l'étranger, faisant ainsi augmenter les prix de l'immobilier et alimentant les bulles économiques et l'inflation.

La Chine doit rester particulièrement vigilante face à l'insistance de Washington qui essaye de la forcer à réévaluer le yuan à un moment où le pays fait face déjà à des pressions inflationnistes énormes et quand les prix de l'immobilier ont atteint un niveau dangereux. La Chine devrait retenir l'amère leçon du Japon dans les années 1980, lorsque la réévaluation forcée du Yen dans sa guerre monétaire avec les Etats-Unis avait plongé une économie alors florissante dans une récession de dix ans.

En tant qu'économie émergente à croissance rapide dont la monnaie est sur le chemin de l'internationalisation, la Chine devrait prendre en considération ses intérêts à long terme et à court terme dans n'importe quelle « guerre des taux de change » avec les Etats-Unis et être psychologiquement équilibrée en vue d'une épreuve qui va durer.

L'auteur, Zhang Monan, est chercheur en économie au Centre d'Information de l'Etat.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne 21.10.2010]



Edité le 30-10-2010 à 13:33:25 par Xuan


Xuan
   Posté le 08-11-2010 à 20:54:52   

Un épisode significatif de la guerre des devises



Prétextant de réduire le chômage et de relancer l’économie, Bernanke fait tourner la planche à billets pour remplir les poches des actionnaires.
Baptisée QE2 (Quantitative Easing ou assouplissement quantitatif) l’opération lancée le 3 novembre par la Réserve fédérale américaine (Fed) consiste à injecter 600 milliards de dollars (427 milliards d'euros) dans le système financier.
Les économistes américains s’inquiètent du risque d’inflation, mais les conséquences à l’échelle mondiale sont plus graves car la « guerre des devises » s’en trouve attisée.

Une nouvelle bulle financière


On lira ainsi dans l’édition en ligne du Monde:
« La Fed est notre banque centrale et votre problème » par Pierre-Antoine Delhommais.

«... le fameux "QE2", dont M. Bernanke a annoncé mercredi 3 novembre la mise en œuvre. Un nom de code mystérieux pour désigner le deuxième cycle de "Quantitative Easing", l'assouplissement monétaire quantitatif.
Ce qui n'est pas moins mystérieux. Le "QE", c'est pourtant simple. La Fed va imprimer des centaines de milliards de dollars pour acheter des obligations que le Trésor américain émet pour rembourser ses anciens emprunts.
Cela consiste, pour résumer les choses de façon un peu simplifiée, à faire de la cavalerie en utilisant de la monnaie de singe. Ou si l'on préfère encore, à mettre en place un schéma de Ponzi, comme Bernard Madoff, mais à la puissance 100 000, et en rémunérant de surcroît les clients avec de faux billets. »

« les dollars créés par la Fed ne vont pas rester aux Etats-Unis, mais émigrer vers les pays à forte croissance, où ils sont mieux rémunérés. Déjà, le Brésil, la Thaïlande, la Corée du Sud et l'Indonésie ont annoncé des mesures pour empêcher un afflux trop massif de capitaux chez eux. »


Levée de boucliers des pays émergents


Le Monde édition papier du 8 novembre détaille les réactions dans le monde à propos de l’opération de Bernanke, sous le titre « Vent de fronde contre le « QE2 » de M. Bernanke » .

Les pays émergents aussi sont tombés à bras raccourcis sur les Etats-Unis. Le Brésil, la Corée du Sud et toute l'Asie du Sud-Est s'inquiètent de voir affluer les capitaux à la recherche de rendements plus attirants. Un raz-de-marée qui risque de faire grimper leurs devises et de pénaliser leurs exportations.
« Tout le monde veut que les Etats-Unis se redressent, mais cela ne fait de bien à personne de jeter des dollars par hélicoptère » , a fustigé le ministre des finances brésilien, Guido Mantega, celui-là même qui s'était inquiété d'une «guerre des monnaies » .
Dès lors, les économies émergentes n'hésitent pas à brandir la menace de représailles, entre contrôle de capitaux et intervention sur le marché des changes. Rien de tel en Europe, où la BCE semble même déterminée à poursuivre son cap monétaire, celui d'une normalisation progressive.


L’Europe courbe l’échine


Trichet a simplement commenté : «Je n'ai aucune raison de penser que la Réserve fédérale et le secrétaire au Trésor poursuivent une stratégie du dollar faible. »
Bruno Cavalier chef économiste chez Oddo ne s'est pas privé de l'habiller : «…la vérité, c'est que l'euro monte à cause du dollar et qu'il y a toujours des problèmes dans les pays périphériques de la zone. Et malgré cela, M. Trichet reste aux abonnés absents. »

Les capitalistes européens sont bien victimes de l’opération puisque l’Euro est monté à plus de 1,42 $ jeudi dernier.
Le ministre des finances allemand, Wolf gang Schàuble a déclaré «Je ne crois pas que les Américains vont résoudre leurs problèmes mais qu'ils vont poser des problèmes supplémentaires au monde » . Et Christine Lagarde de son côté : « l'euro porte le poids » de la décision de la Fed.


La Chine a dénoncé cette opération dans le Le Quotidien du Peuple du 6 novembre :

La Chine veut des explications sur la nouvelle politique monétaire américaine


« La politique monétaire d'assouplissement, adoptée par la Réserve fédérale américaine (Fed, NDLR) a suscité l'inquiétude de beaucoup de pays du monde. Les Etats-Unis doivent fournir des explications à ce sujet, pour éviter de porter atteinte à la confiance de la communauté internationale sur la reprise de l'économie mondiale. » C'est ce qu'a déclaré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Cui Tiankai, ce vendredi 5 novembre à Beijing.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mercredi qu'elle achèterait des bons du Trésor pour un montant de 600 milliards de dollars. Une opération ayant pour but de relancer l'économie.

Cui Tiankai a indiqué que les Etats-Unis doivent prendre leurs responsabilités sur ce sujet, en tant que principal émetteur de monnaie de réserve. Selon Cui Tiankai, le ministre des Finances d'un pays aurait indiqué que la distribution abusive de monnaie était synonyme de manipulation déguisée des taux de change. « Toutes les économies émergeantes et les pays en développement, dont la Chine, subissent l'influence des politiques macroéconomiques des principales économies mondiales » , a jugé Cui Tiankai.
« La Fed a le droit de prendre des décisions, a déclaré Cui Tiankai. Cependant, il faut que la Fed prenne en considération les impacts de ses décisions sur le monde, au lieu de penser uniquement à l'économie de son propre pays. »
Source: CRI
Xuan
   Posté le 14-02-2011 à 23:08:02   

La dette US commence à inquiéter les économistes bourgeois.


Obama annonce un allègement du budget US de 1100 milliards de dollars pour 2012.
En janvier le déficit US s’est encore creusé de 49,80 milliards de dollars en janvier et il devrait atteindre 1500 milliards en septembre.
La dette fédérale atteignait 13 000 milliards de dollars au 1er juin 2010, soit environ 88 % du produit intérieur brut (PIB).
Le plafond de la limite légale d’endettement fédéral fixé à 14 290 milliards de dollars en février 2010 devrait être crevé vers mi-avril.

Le plus important détenteur de la dette américaine est le gouvernement fédéral, qui en détenait 37% au 31 décembre 2009.
Soit principalement les fonds de la Social Security et de Medicare.
Les autres niveaux gouvernementaux (états, municipalités, etc.) en possèdent 5,7%.
Les investisseurs américains (individus, sociétés, fonds communs, etc.) 27,7%.
Ce qui signifie que 70% de la dette américaine est détenue par des Américains.
Le reste est détenu par des étrangers : la Chine en tête avec 7,3%, le Japon avec 6,2%, le Royaume-Uni 1,5% etc.
Le rachat de dette US par la FED fin 2010 ne signifie donc rien d’autre que faire circuler les trous financiers d’une poche à l’autre.

Ceci montre au passage que la possibilité de la Chine de ruiner les USA en liquidant ses obligations n’est guère plus élevée que pour le Japon. Ces spéculations sont totalement infondées, même si les médias en font leurs choux gras en étalant uniquement les chiffres des détenteurs étrangers, afin d’agiter le spectre du péril jaune.

Ceci n’a pas empêché Ben Bernanke de s’en prendre à la « sous-évaluation » du yuan et d’ajouter qu’ « il serait dans l'intérêt à la fois des Chinois et du nôtre qu'ils réévaluent leur monnaie » et que « Cela les aiderait à résoudre leur problème d'inflation » .
On sait qu’une bonne partie du déficit US est dû à la délocalisation en Chine et dans les pays à bas coût de fabrication, tandis que les produits manufacturés sont réintroduits aux USA moyennant de substantiels profits.

Les analystes financiers en sont donc à se gratter la tête sur l’avenir économique de la première puissance économique et gendarme impérialiste du monde :
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jN54SSBxfTT6TTK0n5XVCEoFWyGQ?docId=CNG.7f57a551cc4298bab2e18f0541ed20f6.571
Xuan
   Posté le 08-06-2011 à 23:38:11   

Cet article annonce l'imminence d'un rebond de la crise économique aux USA. En effet le redémarrage de l'économie ne s'est pas produit, les salaires n'ont pas augmenté, le chômage ne diminue pas.
Les causes fondamentales de la crise de surproduction capitaliste n'ont pas été résolues.
Par contre la "solidarité" qui s'est manifestée entre les pays capitalistes en 2008 et 2009 risque de laisser la place au protectionnisme, compte tenu des dégâts enregistrés et de l'exacerbation de la concurrence.

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Plus de 14.000 milliards de dollars de dettes : le Trésor US est dans le rouge cramoisi. Mais avec l'importance du dollar, c'est aussi toute la finance mondiale qui retient son souffle.

PAR FRANÇOIS LECLERC & PAUL JORION LE 6 JUIN 2011


N’ayant pu obtenir du Congrès qu’il augmente ce maximum actuellement fixé à 14.294 milliards de dollars, le Trésor US avait auparavant annoncé être en mesure de jouer les prolongations jusqu’au 2 août prochain, dernier délai, en stoppant certaines opérations afin de pouvoir poursuivre ses émissions obligataires sans augmenter le déficit net.
Histoire de permettre aux élus démocrates et républicains, qui s’opposent très durement sur ce sujet, de parvenir à un compromis sur un ensemble de mesures permettant une réduction du déficit. En les adjurant même d’y parvenir, en raison des conséquences incalculables qu’un défaut de l’État fédéral sur sa dette pourrait avoir. à cet effet, une commission « bipartisane » de parlementaires siège sous la présidence de Joe Biden, le vice-président américain. Ce qui était ces dernières années pure routine – une négociation au finish assortie à chaque fois d’un accord de dernière minute – n’est cependant pas garanti d’être renouvelé dans le contexte actuel.

Les républicains à l’offensive
Le décor ne serait en effet pas entièrement planté sans la toile de fond des prochaines élections présidentielles, en novembre 2012 prochain. Suite aux élections de mi-mandat de novembre dernier (les “midterms”), les républicains sont en effet devenus majoritaires à la Chambre des représentants et entendent désormais pousser leur avantage afin d’empêcher à tout prix Barack Obama d’accomplir un second mandat. La bataille politique est féroce, dans le contexte d’une crise sociale rampante. La polarisation est extrême, certaines composantes de l’opposition républicaine s’exprimant avec une rare violence verbale, avec pour celle-ci le handicap de ne pas pouvoir rassembler pour l’instant pour les primaires du parti républicain une liste crédible de candidats potentiels à la présidence.
Réduire le déficit, mais comment dans ce contexte de surenchères républicaines ? Ces derniers n’y vont pas par quatre chemins et, fidèles à leur credo de toujours, réclament que l’État poursuive sa cure d’amaigrissement, en coupant dans le programme Medicare d’assurance-santé des plus âgées et démunis, et en diminuant les impôts. Recette magique garantissant selon eux une amélioration des affaires, et donc de l’emploi. De leur côté, les démocrates n’entendent pas toucher à Medicare et considèrent que couper dans les dépenses ne réglera pas le problème si les recettes fiscales ne sont pas également augmentées. Ils proposent de supprimer les plafonnements d’impôts pour les revenus les plus élevés institués sous l’administration Bush, et revenir sur les avantages fiscaux accordés aux compagnies pétrolières qui croulent sous les bénéfices.

Il s’agit en effet de trouver rien moins que 2.400 milliards de dollars minimum d’économie afin de tenir jusqu’à la fin 2012 si l’on ne veut pas augmenter la dette, le déficit devant atteindre 1.600 milliards de dollars cette année. Les positions en présence sont diamétralement opposées et rendent difficile de prédire une issue à des négociations qui se poursuivent à un rythme très soutenu. Le 1er juin dernier, Barack Obama recevait des dizaines de parlementaires républicains à la Maison-Blanche, dans une mise en scène destinée à montrer sa bonne volonté et son écoute. Il avait auparavant mis en garde, au cas où un accord ne pourrait pas être trouvé :
Nous pourrions subir une récession encore plus grave que celle que nous venons de traverser. Une crise financière mondiale plus grave encore.
Peut-on être certain que cet alarmisme n’était fait que de calcul ?

La fin programmée du rêve américain
L’affrontement politique tient le devant immédiat de la scène. Mais le pire se présente derrière, annonçant pour qui veut l’avouer la fin du « rêve américain », car un ressort et ciment de la société est brisé, quoi qu’il se passe le 2 août prochain. Une machine a été cassée, à la réparation improbable, qui permettait de suppléer par l’endettement la baisse des revenus des classes moyennes afin de préserver leur niveau de vie et mode de consommation. Les innombrables saisies des maisons et la persistance d’un niveau très élevé de chômage illustrent la nouvelle donne.
La longue audition de Robert Reich, ancien secrétaire d’État au Travail sous l’administration Clinton et professeur à l’université de Berkeley, qui eut lieu le 12 mai dernier devant la commission sur la santé, l’éducation et le travail du Sénat est à cet égard très éloquente. Revenant sur l’histoire du pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il a montré comment s’est constitué puis a été ensuite brisé le cercle vertueux qui a durant une longue période assuré une croissance économique reposant sur le plein emploi et la rémunération des ouvriers d’un côté, l’augmentation de la production et de la consommation de l’autre. Le tout contribuant au développement d’une classe moyenne numériquement importante.

Il voit cette ère de grande prospérité prendre fin en 1977, suite à la détérioration progressive de la situation de la classe moyenne américaine. Attribuant celle-ci à la baisse de la rémunération du travail, amenant les femmes à travailler afin d’apporter un second salaire et voyant les horaires de travail augmenter, tandis que les crédits publics affectés à l’éducation, à la santé, à l’aide des chômeurs et à la protection sociale diminuaient, et l’endettement des ménages augmenter afin de maintenir un niveau de vie menacé. On connaît la suite.

Des précurseurs aux « indignés » européens
Les Américains en font quotidiennement l’expérience, qui constatent désormais que l’Amérique est un pays de pauvres où vit une petite minorité de très riches et une classe moyenne dont les moins favorisés sont en voie de paupérisation. Avant les Portugais, les Espagnols et les Grecs, ils ont eu leurs « indignés ». C’était en mars dernier, à Madison, capitale du Wisconsin. Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé durant des jours et des jours dans les rues, afin de s’opposer à un projet de loi du nouveau gouverneur républicain de l’État, qui voulait limiter les droits des syndicats des fonctionnaires, avec le projet de réduire leurs pensions pour diminuer le déficit de l’État. Car le problème du déficit public se pose aussi au niveau local, et dans certains cas de manière cruciale. Le marché des « munis », les obligations émises pour se financer par les différentes autorités locales américaines, dont les États, est également atteint.
Finalement adoptée le 10 mars dans des conditions rocambolesques par les représentants républicains de l’État barricadés dans le parlement, après que les démocrates eurent quitté l’État pour que le quorum ne soit pas atteint et furent recherchés par la police pour les ramener manu militari, la loi vient d’être annulée par un juge. Mais une démonstration de cette ampleur et avec une telle détermination, c’est du jamais vu dans l’histoire américaine récente ! L’affaire n’est pas finie, non seulement parce que le gouverneur a fait appel de la décision, mais parce que la situation financière des États américains, souvent désastreuse, va inévitablement aboutir à la mise en cause des pensions des employés de l’État, enseignants, personnels de santé, pompiers et policiers, etc.
Moins spectaculaire mais tout aussi parlant, une candidate démocrate vient d’être à sa grande surprise élue à la Chambre des représentants dans une circonscription de l’État de New York habituée à donner ses votes aux républicains. Pour y parvenir, Kathy Hochul a tout simplement fait campagne en faveur du maintien de Medicare et sur la nécessité de maintenir les protections destinées aux personnes âgées.

À nouveau, la stagnation économique menace
Rien dans la conjoncture économique américaine n’est source d’optimisme. Selon le Département du Commerce, la croissance américaine continue de décroître de trimestre en trimestre, passant de 3,1% au dernier trimestre 2010 à 1,8% au premier trimestre 2011. Est particulièrement en cause la baisse de la consommation des ménages, le moteur de la croissance américaine. En tenant compte de l’inflation, elle n’a progressé que de 0,1% en avril dernier, à l’identique de mars.
Plus mal vécu encore à Wall Street, les nouvelles inscriptions au chômage sont reparties à la hausse, selon le Département du Travail. Déjouant les prévisions, les embauches ont considérablement ralenti en mai, et le taux de chômage officiel est remonté de 0,1 point, progressant à 9,1%. Un taux considéré par de nombreux analystes comme très minoré par rapport celui du chômage réel. Avec un taux de croissance de 2,2% sur les quatre derniers trimestres, il ne peut en tout état de cause pas être résorbé.
Enfin, après avoir connu un plateau, le prix de l’immobilier est reparti à la baisse, pour retrouver aujourd’hui son niveau de 2002. Quant au marché immobilier commercial (grandes surfaces commerciales, hôtels, etc.), il rencontre également de grandes difficultés, annoncées pour s’aggraver l’an prochain. Le fonds d’investissement Whitehall, filiale de Goldman Sachs, vient ainsi de restructurer la dette d’un de ses plus gros portefeuilles hôteliers grâce à un apport de l’Abu Dhabi Investment Authority, le fonds souverain de l’Émirat. Ce n’est que le début d’une longue série de refinancements qui s’annonce.
Le spectre d’un « double dip » – une rechute de la croissance qui était repartie – avait été évacué, mais il réapparaît et la bourse en fait à nouveau les frais après avoir connu une embellie du à l’abondance des liquidités distribuées par la Federal Reserve.
Dans sa causerie hebdomadaire du samedi à la radio et à la télévision, Barack Obama a reconnu que l’économie devait affronter « de forts vents contraires » . dont l’origine serait selon lui à trouver dans le prix élevé de l’essence, le séisme au Japon et la situation financière européenne… N’ayant pas de remèdes à proposer pour les contrarier, il a faute de mieux terminé par une péroraison : « Nous sommes un peuple qui n’abandonne pas, nous faisons de grandes choses, nous façonnons nos destinées. Et je suis persuadé que si nous conservons cette état d’esprit, le meilleur est devant nous. »

Le spectre d’une seconde crise
Les milieux financiers américains ont publiquement fait part de leur profonde inquiétude à propos de la perspective d’un défaut sur la dette. Fait sans précédent, le Comité consultatif du Trésor pour les questions d’emprunt (TBAC), qui regroupe les dirigeants des principales mégabanques et fonds d’investissement intervenant sur le marché de la dette, a pris sa plume pour écrire à Tim Geithner, le secrétaire d’État au Trésor. « Les risques qu’un défaut de paiement ferait peser à long terme sont si élevés que tout retard dans le relèvement du plafond de la dette est susceptible d’avoir des conséquences négatives sur les marchés, bien avant que le dit défaut ne se produise réellement. » Précisant en mettant les points sur « i » que cela pourrait déclencher « une autre crise financière catastrophique, après celle de 2007-2009 dont le monde ne s’est pas encore remis. »
Avant même la date butoir redoutée du 2 août prochain, la fin du mois de juin est attendue par les analystes financiers américains. Vient en effet à cette date à échéance le programme de la Federal Reserve d’ « assouplissement quantitatif » , lui ayant permis par le biais d’une création monétaire intense (la planche à billet) d’acheter pour 600 milliards de dollars d’obligations publiques américaines et de maintenir les taux de celles-ci à un faible niveau.

Que va-t-il alors se passer sur le marché obligataire ? À quel taux le Trésor va-t-il placer ensuite ses émissions, leur principal acheteur faisant défaut, s’il ne relance pas un nouveau programme d’achat ? À l’occasion d’une audition devant le Sénat, Tim Geithner a affecté une sérénité toute professionnelle :
Le monde perçoit toujours les États-Unis et le système politique américain comme étant à la hauteur pour faire aboutir des réformes, renforcer l’économie et revenir à une situation budgétaire plus viable. Ajoutant, pour remporter l’adhésion : Si vous regardez le coût auquel nous empruntons aujourd’hui, vous voyez qu’il y a toujours une confiance énorme dans le monde dans la capacité de ce système politique.
Les analystes financiers, tout en reconnaissant l’absence de tension actuelle sur le marché, sont plus perplexes. L’arrêt des achats de la Federal Reserve et de la distribution abondante de liquidités pourrait créer des situations de retournement rapide sur les marchés des actions et des matières premières, et affecter également le crédit. Mais si, de surcroît, les acheteurs américains de la dette se mettaient à la bouder – comme le principal d’entre eux, le fonds d’investissement Pimco, a annoncé le faire – une augmentation des taux obligataires et du coût de la dette deviendrait inévitable. La conjonction d’une telle situation avec un défaut sur cette dernière, au cas où aucun accord ne serait possible au Congrès, pourrait créer un véritable séisme.
Dans l’immédiat, les investisseurs ont réagi différemment, prenant à contre-pied ceux qui ont cru devoir anticiper une hausse des taux obligataires et la baisse correspondante de leur valeur faciale. Réagissant au tir groupé d’exécrables nouvelles économiques qui vient d’intervenir, ils se sont malgré tout réfugiés sur le marché de la dette obligataire, aboutissant à son soutien. Entre deux maux, il faut choisir le moindre.
Les pressions sont fortes sur la Federal Reserve pour que ne soit pas lancé un nouveau programme d’« assouplissement quantitatif » avec pour objet de poursuivre les achats d’obligations du Trésor. La tentation est grande pour ses dirigeants de renvoyer la balle au gouvernement, à la manière de la Banque Centrale Européenne qui multiplie les pressions pour que les gouvernements multiplient les mesures de réduction des déficits publics. Ben Bernanke, son président, paraît même y avoir succombé, au nom de la lutte contre l’inflation qu’une relance de la planche à billet pourrait favoriser et dont les milieux d’affaire ne veulent à aucun prix, car elle éroderait leurs avoirs. Mais ce n’est peut-être que partie remise, si le ralentissement économique se confirme et se poursuit. Plus souterraine, une autre bataille non moins décisive se poursuit parallèlement à celle qui se déroule au Congrès.

Il n’y a plus d’échappatoire
Le relèvement in extremis du plafond de la dette, à la faveur d’un compromis sans lendemain entre les démocrates et les républicains, ainsi que l’attentisme de la Federal Reserve sont l’hypothèse la plus probable, car elle permettait de différer encore des choix douloureux de tous côtés. Pour définir sa ligne de conduite, la Federal Reserve est ballottée entre le risque de l’inflation et celui de la stagnation. Si les deux devaient intervenir simultanément, les États-Unis entreraient en stagflation, suivant en cela les Britanniques qui semblent s’y diriger.
Au-delà de la bataille permanente à propos de la réduction du déficit budgétaire qui va se poursuivre ces prochains mois, l’évolution de la structure de la dette est une donnée alarmante. La maturité moyenne de la dette se raccourcit, rendant celle-ci plus sensible à une augmentation des taux, car devant plus vite être « roulée », c’est-à-dire refinancée par de nouvelles émissions. Une rapide augmentation du service de la dette pourrait en résulter, pesant encore plus sur le budget de l’État alors qu’il faut déjà réduire son déficit.
Depuis le temps qu’il est annoncé que les États-Unis ne pourront pas éternellement accroître leur gigantesque dette publique, l’administration américaine est sans conteste arrivée au moment où elle ne peut plus désormais tergiverser indéfiniment. Ne pas réduire le déficit reviendra à prendre le risque d’accélérer brutalement une chute du dollar qui contribuerait à précipiter une réforme du système monétaire international que les États-Unis veulent repousser au plus tard possible, car elle sanctionnerait la fin du statut privilégié du dollar et la possibilité de financer à bas prix leur déficit. S’y résoudre, malgré la difficulté de l’exercice et le contexte politique qui ne s’y prête guère, ce sera reconnaître sans attendre et sans plus de manières la fin du rêve américain et sanctionner le déclin irréversible de la première puissance mondiale.
Il n’y a plus d’échappatoire. Aucun de ces deux choix possibles n’est exaltant, les deux sont porteurs d’une accentuation de la crise sociale et de la dégringolade des classes moyennes. Seule la Federal Reserve pourrait retarder ce choix en relançant la planche à billet, mais à quel prix ? L’inflation n’est plus une solution acceptable pour un monde financier qui en serait la première victime et en craint les effets, ni pour tous les détenteurs d’avoirs en dollars, car le pouvoir d’achat de ceux-ci seraient rogné.

Public et privé dans le même panier percé
Aux États-Unis comme en Europe, la crise de la dette publique rejoint celle de la dette privée. Les deux s’additionnent et ne font qu’une en raison de leur étroite interconnexion, expression d’un système au bout de son rouleau. L’accroissement brutal de la dette publique ayant comme principale origine les effets de sa crise, débutée en 2007 et dont il ne parvient pas à sortir. L’hypertrophie du système financier le condamne sans rémission, car cette dette gigantesque sur laquelle il est bâti n’est ni remboursable ni extensible à l’envi et crée une grande instabilité structurelle, telle une pyramide reposant sur sa pointe.
La Federal Reserve a acheté 2.000 milliards de dollars de bons du Trésor et d’obligations hypothécaires, sans compter celles dont Fannie Mae et Freddie Mac sont gorgées. Jusqu’où est-il possible de ne pas aller ? L’agence de notation Moody’s vient de frapper deux des trois coups. Dans un premier temps, elle a menacé d’abaisser la note des trois principales banques américaines – Citigroup, Bank of America et Wells Fargo – car elles risquent selon elle de ne plus bénéficier dans l’avenir d’un même soutien du gouvernement. Dans un second, elle a annoncé « placer la dette de l’État fédéral américain sous surveillance, en vue d’un éventuel abaissement en cas d’absence de progrès sur le relèvement du plafond de la dette dans les semaines à venir ». Les banques centrales, heureusement pour elles, ne sont pas soumises à la notation…
Ce qui est en cause aux États-Unis et déborde de ses frontières, c’est l’affaiblissement du dollar et des obligations d’État, car celles-ci sont l’actif refuge par excellence du système financier, le collatéral de dernier ressort. Ne plus pouvoir compter sur celles-ci comme pilier, c’est perdre un point d’appui que rien ne peut remplacer, aboutissant à déséquilibrer encore l’ensemble du système.
La crise de la dette US est américaine par ses causes, mondiale par ses effets.


Edité le 08-06-2011 à 23:38:40 par Xuan


Xuan
   Posté le 30-07-2011 à 21:00:38   

Xinhua publie aujourd'hui un article sur la dette US :

Les Etats-Unis dans l'impasse sur le plafond de la dette sur fond de croissance anémique


WASHINGTON, 30 juillet (Xinhua) -- La Chambre des représentants américaines a adopté un plan sur le plafond de la dette dans un vote vendredi soir, mais le plan a été rapidement rejeté par le Sénat, ce qui a encore amenuisé l'espoir d'aboutir à un accord bipartite avant la date butoir du 2 août.

Le Parti républicain a réussi à envoyer la mesure au Sénat, en dépit de l'avertissement de la Maison Blanche qui avait annoncé qu'elle allait opposer son veto à celle-ci, et de la forte opposition de la chambre haute.

Dans le cadre du nouveau plan en deux étapes présenté par le président républicain de la Chambre John Boehner, le Congrès relèverait immédiatement le plafond de la dette du gouvernement fédéral de 900 milliards de dollars jusqu'au début de l'année prochaine et réduirait les dépenses de 917 milliards sur une décennie.

D'après le plan modifié dans la nuit de jeudi à vendredi, un deuxième relèvement du plafond de la dette l'année prochaine devrait être assujetti à l'approbation par le Congrès d'un amendement constitutionnel au budget équilibré et à son envoi dans les Etats pour ratification.

Le Sénat dominé par les démocrates a rejeté le plan de Boehner deux heures seulement après son adoption par la Chambre basse.
Le plan de la Chambre est "défectueux", a estimé vendredi le président démocrate du Sénat Harry Reid, avant d'ajouter que l'économie américaine ne pourrait pas supporter ce genre d'incertitude plus longtemps.

"La Chambre des représentants continue d'essayer de faire adopter un projet de loi, alors que la majorité des républicains et des démocrates du Sénat ont déjà annoncé qu'ils ne le voteront pas" , a expliqué le président américain Barack Obama quelques heures avant le vote de la chambre basse.

Un plan de compromis sur le plafond de la dette permettant d'éviter un défaut de paiement sans précédent devrait être bipartite pour obtenir l'adhésion des deux partis, a souligné vendredi matin M. Obama lors d'une conférence de presse.

L'impasse pourrait amener les Etats-Unis à voir leur note de dette souveraine de premier ordre dégradée, a mis en garde le président Obama.
Une dégradation de cette note pourrait conduire à une "augmentation des taxes" qui pèsent sur les Américains sous la forme d'une augmentation des intérêts sur leurs prêts hypothécaires, leurs prêts automobiles et leurs cartes de crédit, selon M. Obama.

"Les dirigeants doivent commencer à travailler ensemble immédiatement pour parvenir à un compromis qui évite un défaut de paiement et pose les bases d'une réduction équilibrée du déficit" , a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué après le vote de la chambre basse.
"La proposition du sénateur Reid est une base pour ce compromis. Non seulement elle réalise une plus grande réduction du déficit que le projet de loi adopté par la Chambre des représentants aujourd'hui et met un processus en place pour réaliser encore plus d'économies, mais elle élimine également les incertitudes entourant le risque de défaut de paiement" , note le communiqué.

Le plan de Reid prévoit un prolongement suffisant de la capacité d'emprunt du gouvernement fédéral pour tenir jusqu'à la fin de 2012, quand l'élection présidentielle se terminera, et une réduction de 2 400 milliards de dollars des dépenses du gouvernement sur dix ans.

La dette du gouvernement fédéral américain a atteint à la mi-mai sa limite fixée par la loi de 14 290 milliards de dollars. Le département du Trésor a averti que la nation connaîtrait un défaut de paiement le 2 août sans un accord sur le relèvement du plafond de la dette.

Le temps venant à manquer, les décideurs n'ont pas encore trouvé un moyen de sortir le pays de l'impasse actuelle, en dépit d'une faible croissance économique au premier semestre de l'année.

Le taux de croissance américain a connu un ralentissement pour passer à 1,3% au cours du second trimestre 2011, loin de la prévision des attentes des marchés à hauteur de 1,7%, une nouvelle preuve d'une économie plus faible, a indiqué vendredi le département du Commerce américain.

Le département a également révisé grandement le taux de croissance au premier trimestre passé de 1,9% à seulement 0,4%, le taux le plus bas depuis la fin de la récession il y a deux ans, alors que la consommation basse des ménages et les coupures dans les dépenses du gouvernement fédéral et des gouvernementaux locaux ont fragilisé la reprise économique.

"En ce jour qui nous a rappelé la fragilité de l'économie, c'est un fardeau dont nous pouvons nous débarrasser de nous-mêmes. Nous pouvons y mettre fin avec un simple vote, un vote que les démocrates et républicains effectuent depuis des dizaines d'années, un vote que les dirigeants du Congrès effectuent depuis des dizaines d'années" , a souligné M. Obama lors de la conférence de presse.
Xuan
   Posté le 30-07-2011 à 21:07:49   

L'agence chinoise de notation Dagong dégrade la note des USA et des pays européens :



source

les 3 agences traditionnelles américaines sont : Fitch, Moody’s, Standard & Poor’s

La première observation qui vient à l'esprit est que les pays capitalistes avaient résolu la crise de 2008 en recapitalisant les banques avec l'argent public.
Mais si la crise du capitalisme était apparemment d'origine financière, elle repose en réalité sur l'appauvrissement des peuples, auquel aucun remède n'a été apporté. De sorte que la crise économique de surproduction s'est approfondie.
La différence avec 2008 est que la dette est désormais souveraine et qu'aucun financier ne peut ni ne veut repêcher les Etats endettés.

Cette crise mondiale intervient au moment où la dette contractée par les USA - particulièrement depuis que le dollar a été détaché de la valeur or - ne peut plus être remboursée.

A présent l'Europe et les BRICS n'ont pas d'autre issue que de mettre en place une nouvelle monnaie internationale.
Le dollar qui ne vaut même plus sa valeur en papier est condamné à une dévaluation drastique et à disparaître en tant que monnaie d'échange universelle.


Edité le 30-07-2011 à 22:48:31 par Xuan


Xuan
   Posté le 03-09-2011 à 23:32:44   

L’économie US et européenne de nouveau proches de la récession.


Comme on pouvait s'en douter, aucune des causes de la crise de 2008 n'ayant été résolue, la crise est de nouveau à nos portes mais ce n'est plus un raz-de-marée, c'est un tsunami.

Activité manufacturière en baisse, chômage persistant, marché immobilier toujours en baisse aux USA, menace sur les 550 000 employés de la poste US et les 7 millions d'auxiliaires et sous-traitants à la fin du mois.
Plusieurs banques sont de nouveau sur la sellette :
Bank of America son unité de Merrill Lynch, Barclays Citigroup et Nomura Holdings
Ally Financial (anciennement GMAC), Countrywide Financial , Credit Suisse , Deutsche Bank , First Horizon National ,General Electric , Goldman Sachs , HSBC North America , JPMorgan Chase , Morgan Stanley , The Royal Bank of Scotland Group et la Société Générale.
60 000 licenciements sont prévus dans le secteur bancaire.

Christine Lagarde a appelé les banques à se recapitaliser .
Voir aussi : L'économie mondiale est dans "une nouvelle phase dangereuse" (Lagarde) sur le site du Quotidien du Peuple.

Par ailleurs le marché du crédit se tarit, ce qui augmente les taux et accroît les dettes. Celle de la Grèce atteindrait 1/4 de son PIB.
Le rachat des dettes par la BCE accroît son propre endettement.
L'Europe est conduite inéluctablement vers une plus grande intégration, c'est-à-dire une domination franco-allemande de plus en plus implacable.

Enfin, les pays émergents ont commencé à réorienter leur économie vers la consommation intérieure et réduit leur taux de croissance. Il en résulte que leur rôle de "locomotive" peut en être réduit.

L’atterrissage risque d’être beaucoup plus périlleux qu’en 2008.


Edité le 03-09-2011 à 23:54:31 par Xuan


Xuan
   Posté le 05-01-2012 à 17:09:04   

6 000 milliards d'euros à 0,001 %


L’agence de presse Bloomberg a révélé qu’entre 2007 et 2008 la FED a prêté aux banques 7 770 milliards de dollars à des taux extrêmement avantageux – jusqu’à 0,01% - et dans l’opacité la plus totale .

Cela représente la moitié du PIB US, soit aussi 11 fois plus que le Plan Paulson de 500 milliards d’euros de 2008, qui avait été rendu public.

Apprenant cette nouvelle, le socialiste Rocard n’a pas manqué de sauter sur l’occasion pour dénoncer ce racket historique sur l’argent du peuple américain... ?
absolument pas : pour suggérer que la BCE en fasse autant !
L’Expansion du 4 janvier s’interroge lui-aussi, non pas sur la légitimité de cette escroquerie évidemment, mais sur son efficacité.

Le système impérialiste est parvenu à un tel degré de décomposition que le vol institutionnalisé sur le dos du peuple, appliqué à tout un continent et pour des sommes jamais atteintes dans l’histoire, ne pourrait même plus rassasier les appétits du capital financier.