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Finimore
Voilà, j'ai fait un petit sujet sur Staline vu par M6 sur le forum de l'émission ASI -Arrêt sur images- Si des camarades sont intéressés pour intervenir...

http://forums.france5.fr/arretsurimages/Presidentielle-des-questions-qui-fachent/staline-m6-sujet_35_1.htm
Finimore
Les films anticommunistes d'Arte visiblement touchaient un public relativement restreint... alors que "le tyran rouge" a eu un audience de 3 millions de personnes. Le public de M6 est plus jeune est généralement très peu politisé.

Sur http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=44721 un texte intéressant d'Annie Lacroix-Ritz démontant le film de M6 sur Staline. Nous apprenons également que l'APHG, cautionne cette dégueulasserie de film et en recommande la diffusion dans les écoles.

vendredi 16 mars 2007 (17h45) :
Staline le tyran rouge

À l'attention de M. Hubert Tison, directeur de la rédaction et rédacteur en chef de la revue Historiens et Géographes et de M. Robert Marconis, président de l'Association des professeurs d'histoire et de géographie de l'enseignement public (APHG)

Chers collègues,

Je suis informée aujourd'hui par un collègue de l'enseignement secondaire, agrégé d'histoire, M. Weiser (que je remercie vivement de son initiative), du soutien apporté ès qualités par l'APHG (Association des professeurs d'histoire et de géographie de l'enseignement public), et, selon sa section d'Aix-Marseille, par "la rédaction d'Historiens et Géographes", à une production télévisée non encore diffusée.

Après lecture de la pièce concernée, la diffusion par www.aphgAixMarseille.com d'une publicité intitulée "Documentaire pédagogique de M6 à destination des collégiens et des lycéens" (que vous trouverez reproduite ci-dessous), je constate avec stupeur que :

1° l'APHG a été dotée du privilège de visionner, avant la masse des spectateurs français, un " documentaire " de M6 intitulé " Staline, le tyran rouge ", titre accrocheur qui semble augurer du même sérieux qu'une production antérieure, " Hitler, la folie d'un homme ", dont l'intitulé constitue à soi seul un aveu de manque de sérieux scientifique. Je remercie l'association de faire savoir aux professeurs d'histoire et de géographie de l'enseignement public à quel titre elle a reçu ledit privilège de cette chaîne de télévision privée.

2° l'APHG accepte que son label et sa réputation auprès des collègues servent de relais publicitaire à une chaîne de télévision qui n'a pas habitué les élèves et étudiants des membres de l'association à des spectacles de nature à informer et éduquer la population française, qu'il s'agisse d'histoire ou de " télé-réalité " information et éducation qui constituent, au moins en partie, la mission de notre profession.

3° l'APHG donne sa caution, quasi complète, à cette émission, en dépit de la légère réserve finale destinée à sauver son honorabilité : " Bien sûr les réalisateurs ont fait des choix. Le documentaire ne dit pas tout. Le professeur doit remettre en perspective et compléter, expliquer, et initier les élèves à la critique de l'image ". C'est bien le moins que l'APHG reconnaisse au professeur d'histoire " de l'enseignement public " le droit ou le devoir de compléter l'enseignement de base dispensé par une chaîne privée de télévision. Concernant les bases " scientifiques " sur lesquelles le malheureux " professeur " pourra se livrer à cet examen " critique " a posteriori, vous lirez au point suivant mes remarques sur les références bibliographiques que vous fournissez aux collègues, pour la tâche à eux assignée après diffusion du " documentaire " colorisé.

4° l'APHG, au rebours de toutes les traditions de l'université relatives à la " disputatio " ou au débat scientifique, accentue encore cet appui par la référence à deux des travaux de M. Nicolas Werth, qui a déjà dispensé ses " conseils historiques " au " documentaire " réalisé par Mathieu Schwartz et Serge de Sampigny, et monté par Yves Deleumandre. Je rappelle que Nicolas Werth, Directeur de Recherches au CNRS, a vu sa notoriété portée aux cimes par sa large participation à un ouvrage qui, sur le plan scientifique, a confirmé la " soviétologie " française en lanterne rouge de l'historiographie internationale : du Livre noir du communisme (Paris, Robert Laffont, 1997) réalisé sous l'égide de Stéphane Courtois, M. Werth a en effet fourni la partie présumée scientifique. Il s'est agi en réalité d'une opération politique et idéologique de grande envergure, à l'échelle tant de la France que de l'Europe unifiée. Cette opération éditoriale a donné l'élan décisif à l'assimilation entre nazisme et communisme qui peuple aujourd'hui les manuels scolaires (est-ce avec la caution scientifique de l'APHG?).

Dans l'Europe unifiée comptant désormais nombre de pays d'Europe orientale supposés avoir acquis la liberté grâce à l'effondrement de l'abominable Union Soviétique, l'opération a abouti à ce que, malgré l'identité proclamée entre nazisme et communisme, les groupements communistes sont aujourd'hui pourchassés et interdits, tandis que les héritiers des bourreaux nazis et des collaborationnistes de la période 1939-1945 sont dotés de statues, places, etc., et érigés en héros de manuels scolaires ayant servi la liberté des peuples contre la barbarie soviétique. Un des derniers hauts faits de ces hérauts de la liberté s'est déroulé en Roumanie " démocratique ", avec la récente réhabilitation " partielle ", par la " cour d'appel de Bucarest ", du dictateur nazi Ion Antonescu, chef des Gardes de fer, boucher hitlérien, tortionnaire et massacreur de juifs passé par les armes le 1er juin 1946 sur décision de la justice de son pays, événement rapporté par un historien américain, Radu Ioanid, dans le Monde du 2 mars 2007. Je signale en outre que M. Courtois, le maître d'œuvre du Livre noir du communisme, se fait aujourd'hui, entre autres tâches médiatiques, une spécialité de diffuser en tous lieux la bonne parole des organisations " ukrainiennes " : lesquelles se sont illustrées le 25 mai 2006 en rendant un hommage solennel sous l'Arc de Triomphe au pogromiste ukrainien Petlioura, outrage qui a valu auxdites organisations l'ire de la LICRA, organisation juive née de la défense de Samuel Schwarzbard, jeune juif ukrainien émigré à Paris qui y avait tué Petlioura en 1926.

L'APHG peut-elle expliquer pourquoi son soutien enthousiaste au documentaire réalisé sur les " conseils historiques " de M. Werth est doublé d'une publicité exclusive en faveur du même chercheur ? On imagine dès lors comment le professeur, convaincu des mérites de M. Werth à la fois par M6 et par l'APHG, pourra " remettre en perspective et compléter, expliquer, et initier les élèves à la critique de l'image " mise en forme sur les " conseils " de M. Werth.

Les collègues ignoreront donc que les travaux de M. Werth, devenu l'idole des manuels scolaires et universitaires, entrent en contradiction absolue avec nombre de ceux qui, dans le monde, font autorité. J'en citerai peu. L'un a été rédigé par son père, le remarquable journaliste anglais Alexander Werth, qui a passé en URSS les années de guerre d'extermination allemande contre ce pays, et en a tiré le gros ouvrage La Russie en guerre, Paris, Stock, 1964, 2 vol. Cette étude de journaliste demeure une des meilleures observations de la guerre en URSS et du soutien massif qu'a recueilli de sa population le " tyran rouge " dont Nicolas Werth décrit en tous lieux " la guerre contre son peuple ". Un des derniers livres universitaires en date, paru en octobre 2006 (donc, qui ne figure pas encore dans l'ensemble es bibliographies) confirme le sérieux du témoignage de 1964 : il a été rédigé par un des plus importants spécialistes internationaux de la politique extérieure soviétique des années trente à 1953, Geoffrey Roberts, Stalin's Wars : From World War to Cold War, 1939-1953. New Haven & London : Yale University Press, 2006.

Sur l'histoire intérieure de l'URSS, " la famine en Ukraine " pour ne citer que cet aspect sur lequel M6 va nous faire frémir, l'APHG nous l'annonce est traitée par nombre de spécialistes mondiaux dans des termes absolument antagoniques avec les méthodes et les conclusions de M. Werth. On citera notamment les travaux de Douglas Tottle, Fraud, Famine and Fascism. The Ukrainian Genocide Myth from Hitler to Harvard, Toronto, Progress Book,1987 (photographe de formation qui a démontré, entre autres, que la campagne de presse germanique des années trente sur " la famine en Ukraine " a été alimentée par les photographies de celle de 1921-1922), et, plus récemment, ceux de spécialistes d'histoire sociale : Mark B. Tauger dont la plupart des articles et ouvrages sont téléchargeables (http://www.as.wvu.edu/history/Faculty/Tauger/soviet.htm) et R.W. Davies and S.G. Wheatcroft, The Years of Hunger : Soviet Agriculture, 1931-1933, New York, Palgrave Macmillan, 2004 (travaux catégoriques sur le caractère non volontaire et non génocidaire de la famine ou grave disette, non limitée à l'Ukraine, qu'a connue une partie de l'Union Soviétique en 1932-1933).

Le fait qu'il n'existe que peu de travaux en français illustre l'état pitoyable auquel est réduit la " soviétologie " française : un historien français se met en péril s'il ne partage pas les vues de M.M. Nicolas Werth et Stéphane Courtois, comme je l'ai fait observer L'histoire contemporaine sous influence, Pantin, Le Temps des cerises, 2004. Il existe cependant un ouvrage traduit en français qui eût pu équilibrer la thèse du " tyran rouge " et qui porte en partie, malgré son titre, sur la période stalinienne, celui d'Arno Mayer, Les Furies, terreur, vengeance et violence, 1789, 1917, Fayard, Paris, 2002. L'APHG n'a cependant pas cru bon non plus de mentionner ce travail comparatif éclairant du grand historien américain, pourfendeur de la " soviétologie " de l'ancienne gauche radicale française qui a acquis " droit de cité dans les salons des VIe et VIIe arrondissements " en abjurant tapageusement le péché original de son appui à la révolution bolchevique (et à l'extrême gauche ici même) et en pratiquant " l'analogie entre Robespierre, Rousseau et la Grande Terreur d'une part, et Lénine/Staline, Marx et le goulag de l'autre " (op. cit., p. 10-11).

5° l'APHG donne dans la surenchère antisoviétique et antistalinienne même par rapport à l'hebdomadaire culturel et de télévision Télérama. Ce magazine critique systématiquement les régimes qui ont aboli ou menacent d'abolir la propriété des grands moyens de production et d'échange (URSS, Chine, Cuba, Vietnam, Corée du Nord, etc., et désormais Venezuela du " tyran " Chavez). Le journaliste rendant compte du documentaire qui a émerveillé l'association considère cependant que " "Staline pour les nuls" pourrait être le sous-titre de cette biographie du "petit père des peuples", nouvelle incursion de M6 dans le champ du documentaire historique ". Vous trouverez ci-après le commentaire intégral de François Ekchajzer de Télérama dans son n° 2982 du 7 mars 2007, p. 110 (transcription fournie par M. Weiser) : " Staline, le tyran rouge

Documentaire de Mathieu Schwartz, Serge de Sampigny et Yvan Demeulandre (France, 2007). 100 mn. Inédit.

" Staline pour les nuls " pourrait être le sous-titre de cette biographie du " petit père des peuples ", nouvelle incursion de M6 dans le champ du documentaire historique. Réalisé à base d'archives en couleurs ou colorisées (première partie de soirée oblige), ce programme destiné à un large public pousse l'exigence de simplicité jusqu'à réduire l'histoire du stalinisme à la folie d'un homme, négligeant le contexte dans lequel son régime s'instaura, comme les circonstances de l'exercice de son pouvoir. Soucieux de nous convaincre de la barbarie du stalinisme, les auteurs usent de procédés pour le moins accrocheurs. C'est le cas dès le prégénérique, qui confronte une image de Maurice Thorez exprimant son " amour ardent " pour Staline à la réalité chiffrée des méfaits du tyran : 1 million d'exécutions, 18 millions de prisonniers… Des chiffres qui s'inscrivent à l'écran pour marquer nos esprits, comme se gravent dans nos oreilles quelques formules assassines du " petit père des peuples ". Le reste est à l'avenant. Bruitage à tout-va des archives, musique omniprésente et commentaire emphatique, concourent à l'hyperdramatisation de ce documentaire, dont la vertu essentielle est de parler d'histoire sur une chaîne et à un horaire habituellement dédiés au divertissement. François Ekchajzer ".

Pouvez-vous expliquer, chers collègues, aux " professeurs d'histoire et de géographie de l'enseignement public " pourquoi vous engagez la revue Historiens et Géographes et l'association en leur nom dans la promotion militante d'une production que même Télérama qualifie de " Staline pour les nuls ". Je me permets d'espérer que mes collègues membres de votre association solliciteront de votre revue et de l'association qui les représente un comportement plus conforme à la déontologie universitaire.

Bien cordialement,
Annie Lacroix-Riz

Ci-dessous panégyrique de l'APHG (WWW.aphgAixMarseille), envoyé à M. Weiser et communiqué par ce dernier : Staline , le tyran rouge un documentaire de la chaine M6 Documentaire pédagogique de M6 à destination des collégiens et des lycéens

Nous attirons l'attention des adhérents de l'APHG, des lecteurs de la revue Historiens et Géographes sur la projection d'un nouveau documentaire en couleurs qui va sortir le mardi 13 mars à 20h50 sur M6 Après les documentaires sur Hitler, la folie d'un homme et Quand l'Algérie était française , M6 sort ce nouveau documentaire sur Staline , le tyran rouge . Réalisé par Mathieu Schwartz et Serge de Sampigny et Yves Deleumandre pour le montage, il a bénéficié desconseils historiques de Nicolas Werth, Directeur de Recherches au CNRS

Comment Staline a t-il conquis le pouvoir, comment est-il devenu un dictateur impitoyable comment a t'il dirigé d'une main de fer son pays (planification , collectivisation des terres , industrialisation à outrance) ? Pourquoi a-t-il éliminé ses amis comme ses opposants ? Le documentaire essaie de répondre à ces questions et de cerner la personnalité d'un tyran qui a causé en 30 ans la mort de millions de personnes. La famine d'Ukraine en est un exemple tragique.

Pour contourner la difficulté des films de la propagande stalinienne, les réalisateurs ont consulté plusieurs centaines de sujets d'archives émanant de 15 sources différentes, notamment à Moscou. Ils ont pu photographier quelques documents terribles auprès d'associations pour la mémoire des victimes du stalinisme. Beaucoup de ces images sont inédites.

Le documentaire est un récit historique réalisé à partir d'archives (Les deux tiers des images ont été colorisées pour rendre selon les réalisateurs le sujet plus accessible et plus réaliste). Aucune interview n'a été réalisée pour privilégier les documents d'époque : cahiers intimes photos, lettres. Les citations des protagonistes sont lues par des comédiens qui ont été colorisées pour les rendre plus accessibles à un grand public. Ajoutons que des cartes permettent de mesurer les évolutions territoriales de l'URSS, de situer par exemple les camps d'emprisonnement.

La revue Historiens et Géographes qui a vu le documentaire, le recommande, c'est un excellent support aux cours sur l'histoire de l'URSS en 3 ème, en 1ère et en Terminale. Il est libre de droits et peut donc être enregistré le jour de sa programmation le mardi 13 mars. et utilisé par la suite en classe sans aucun problème .Il dure plus d'une heure, mais il peut être présenté en totalité ou surtout en partie, en séquences par exemple pour analyser la période des procès, l'art de la propagande, la famine d'Ukraine, le travail forcé des opposants ou l'enterrement de Lénine ou Staline pendant la Seconde Guerre. Bien sûr les réalisateurs ont fait des choix Le documentaire ne dit pas tout. Le professeur doit remettre en perspective et compléter, expliquer, et initier les élèves à la critique de l'image.

A lire Nicolas Werth La terreur et le désarroi Staline et son système, Perrin, collection Tempus , 2007, une réflexion neuve sur le stalinisme

La rédaction d'Historiens et Géographes

De : APHG
vendredi 16 mars 2007
Finimore
l'Humanité a écrit :

Serge Wolikow, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bourgogne


Je me souviens qu'il y a 2 ou 3 ans, j'avais été voir une conférence ou Serge Wolikow intervenait et lors de la pause j'ai distribué un tract de présentation des EP... et Serge Wolikow à qui j'ai remis 'malicieusement' le tract, était visiblement très irrité.
Membre désinscrit
De mieux en mieux, une "tribune libre" consacrée au bouquin de... Nicolas Werth! Décidément, l'Huma...ni...té ......... désolé, j'ai pas pu me retenir, bref je disais que l'Humanité est ajd le journal à la pointe de l'anti-communisme.


Stalinisme, violence d’État et résistance sociale

Nicolas Werth montre comment le système politique et idéologique stalinien s’entretient d’une difficulté permanente à contrôler le corps social.

La terreur et le désarroi : Staline et son système,
par Nicolas Werth. Éditions Perrin, coll. Tempus, 2007, 630 pages, 10 euros.

Nicolas Werth (*), un des historiens de l’URSS les plus connus, a rassemblé dans ce recueil dix-neuf de ses articles récents, écrits (à l’exception d’un seul) depuis la fin des années 1990.

Le résultat est impressionnant de cohérence. Ce recueil doit son unité à son thème, le stalinisme, caractérisé par une « brutalisation inouïe des rapports politiques et sociaux », et à une thèse forte sur les origines de la violence d’État, qui sous-tend l’ensemble. Cette violence, selon l’historien, n’était pas alimentée uniquement par l’idéologie, mais aussi par la conscience qu’avaient les dirigeants de la fragilité du régime face à une « société de sables mouvants » et à un encadrement peu fiable. Tout au long de la période stalinienne ont régné de très fortes tensions entre un pouvoir qui s’efforçait d’étendre son contrôle et une société « qui opposait une gamme infinie de résistances, le plus souvent passives, expérimentait diverses stratégies de contournement, d’évitement ou de survie ». Les campagnes répressives successives étaient l’unique réponse des dirigeants aux difficultés rencontrées.

La violence extrême du stalinisme résultait d’un enchaînement : résistance de la société, répression, réaction de résistance sociétale, nouveau cycle de répression. Cinq moments clés ont été privilégiés dans ce livre : les années 1914-1921, véritable « matrice » du stalinisme; la période 1930-1933, marquée par la guerre et la terrible famine de 1932-1933; la « Grande Terreur » de 1937-1938; la « sortie » de la Seconde Guerre mondiale, qui vit Staline s’engager dans une reprise en main de la société après le paradoxal relâchement de la Grande Guerre patriotique; enfin, les années 1953-1956, où les camps du Goulag fondent des deux tiers.

Ce livre est écrit dans une langue claire, sans jargon ni technicité inutile ; il est accessible au grand public, tout en reflétant le dernier état de la recherche. Le lecteur trouvera ici des mises au point probes et dépourvues de pathos. Le récit minutieux de la famine ukrainienne de 1932-1933, archives à l’appui, montre l’écrasante responsabilité de Staline et de son entourage dans cette tragédie. Cette famine doit-elle être qualifiée de génocide ? À titre personnel l’auteur répond positivement, tout en soulignant les différences avec la Shoah.

Certaines avancées de la recherche vont contre les idées reçues. Dans les camps du Goulag, la majorité des détenus n’étaient pas des « politiques », condamnés pour « activité contre-révolutionnaire » (art. 58), mais des citoyens ordinaires victimes de la pénalisation d’un nombre croissant de comportements sociaux : à la mort de Staline, sur 2 500 000 prisonniers, 1 200 000 étaient détenus en vertu d’une législation draconienne sur le vol (1947), d’une dureté sans précédent en Europe depuis le début du XIXe siècle. De même, Nicolas Weth corrige-t-il la vision traditionnelle de la Grande Terreur (1937-1938) qui n’était pas principalement une purge dirigée contre les élites, mais le point d’aboutissement de toute une gestion policière du social : le plus gros contingent de victimes a été celui visé par « l’opération koulak », dirigée contre les « éléments socialement nuisibles ».

Au total, le livre rendra des services aussi bien au chercheur qu’à l’enseignant de lycée, à l’étudiant ou au simple curieux. C’est une lecture qui s’impose à qui veut comprendre le XXe siècle.

(*) Nicolas Werth est le conseiller historique du documentaire réalisé par Mathieu Schwartz, Serge de Sampigny et Yves Demeulandre et diffusé aujourd’hui 13 mars à 20 h 50 sur M6 (lire aussi l’entretien avec Serge Wolikow, page 21).

Jean-Paul Depretto, historien
gorki
http://deljehier.free.fr/telechargements/chant_des_partisans_russes.mp3


Version en français

http://deljehier.free.fr/telechargements/les_partisans_russes.mp3


A tous

Message édité le 15-03-2007 à 13:12:14 par gorki
Vassine
A Gnève, le docu était bien mis en avance sur pas mal de guides télés. Comme quoi c'était une révolution dans le domaine du documentaire (images en couleurs, voix off très sensible..., etc). Perso, j'ai pas "osé" regarder
armenak
ben moi même les fayots et les anti-communistes primaires n'ont pas osé en toucher un mot avec moi
Armenak
Finimore
A l'usine hier matin, la réaction d'un gars particulièrement fayot et bête, était "Staline à fait beaucoup plus de mal qu'Hitler et à tuer beaucoup plus de monde" conclusion....
Inutile de dire que le "débat" était très tendu.

Ma mère qui n'est pas "stalinienne" (mais ancienne P"C"F -elle à connu A. Marty-) était outrée par cette émission qu'elle a trouvé mensongère et excessive.
KGB Shpion
Ouais,y avait pas de quoi s'émerveiller.
A partir de quand le thème du pacte est abordé, ça devient de l'anti-communisme primaire (pacte, imposition du communisme à l'Est, terreur et tous les trucs qu'on connaît)...
Le début vaut le coup, cependant.
KGB Shpion
Comme reportage, j'ai commencé à voir "la foi du siècle" (on le trouve sur dailymotion séparé en 12 parties).
C'est très très soft pour l'instant (j'ai vu le 1/3), mis à part que depuis le début ils présentent le communisme comme une sorte de nouvelle religion avec ses dogmes et ses cultes...
Bien sûr des abérrations sont dites (comme le fait que l'URSS ait inventé les camps de concentration), mais comparé aux autres reportages-torchons celui-ci cite les points positifs de l'URSS :
- rapide industrialisation sous Staline (la plus rapide au monde)
- lutte contre le fascisme AVANT la guerre
- lutte contre l'alcoolisme
- beaucoup de lois sociales
- ça parle de la vague révolutionnaire des années 20
- ça n'oublie pas que des nations étrangères sont intervenues au pays des Soviets dès sa naissance
- la famine des années 20 est justifiée par la guerre civile
- aide militaire de l'URSS à l'Espagne républicaine

Je trouve presque ce reportage pro-communiste en comparaison avec ce que j'ai déjà eu l'occasion de voir.
Et ya beaucoup d'images qui valent la peine également (Ho Chi Minh imberbe )
 
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