En souvenir de ce putain d’escabeau en bois de quatorze marches que je me suis coltiné pendant deux ans.
En souvenir du chaudronnier Mauger, ex acrobate plus léger que sa masse, et mort avant la retraite.
En souvenir de l’ingé de sécurité qui refusait de délivrer le tryptique à Boubou.
En souvenir de la même qui avait balancé à la poubelle la cafetière d’El Handali et qui rasait les murs à cause des débrayages qui ont suivi.
En souvenir du vieux qui étamait les méplats de cuivre dans un réduit grand comme un placard à balais.
En souvenir du pont roulant qui s’est finalement arrêté à trois pas de l’échelle de dix mètres où j’étais juché.
En souvenir du mécano posté vaincu par le sommeil le nez dans son Babybel.
En souvenir de Kader qui baignait dans son raisiné à côté du chariot électrique derrière la chaudronnerie.
En souvenir de neuneuil l’infirmière qui continuait à raconter sa vie au téléphone pendant que je tournais comme un lion en cage avec mon doigt qui pissait le sang.
En souvenir du plâtrier intérimaire qui tirait des câbles électriques et se rattrapa aux poutrelles du faux plafond.
En souvenir du vieux soudeur qui pleurait en me rapportant les mots du chef de service « vous êtes au bout du rouleau ».
En souvenir de Soukouna qui dégraissait les pièces dans la cuve à trichlore et qui clignait tout le temps des yeux.
En souvenir du mandarin qui a défait le pansement « voyez-vous c’est un tendon coupé » puis a tourné les talons avec sa ribambelle d’étudiants sans m’avoir dit un mot.
En souvenir de Garabedian qui ponce l’intérieur du finisseur en été, sous la source au cobalt 60, sans dosimètre et sans ventilation.
En souvenir de Bouaffar qui a laissé son doigt dans un palan avant de partir à la retraite.
En souvenir de tous ceux qui ont bouffé de l’amiante comme mon oncle.
En souvenir des petits morceaux d\'os du front de Poitou collés sur le chanfrein de la tôle qu’il s’apprêtait à souder.
En souvenir de Boussier blanc comme un linge bafouillant « on est tous responsables ».
Et pour tous les autres…');"> En souvenir de
En souvenir de ce putain d’escabeau en bois de quatorze marches que je me suis coltiné pendant deux ans.
En souvenir du chaudronnier Mauger, ex acrobate plus léger que sa masse, et mort avant la retraite.
En souvenir de l’ingé de sécurité qui refusait de délivrer le tryptique à Boubou.
En souvenir de la même qui avait balancé à la poubelle la cafetière d’El Handali et qui rasait les murs à cause des débrayages qui ont suivi.
En souvenir du vieux qui étamait les méplats de cuivre dans un réduit grand comme un placard à balais.
En souvenir du pont roulant qui s’est finalement arrêté à trois pas de l’échelle de dix mètres où j’étais juché.
En souvenir du mécano posté vaincu par le sommeil le nez dans son Babybel.
En souvenir de Kader qui baignait dans son raisiné à côté du chariot électrique derrière la chaudronnerie.
En souvenir de neuneuil l’infirmière qui continuait à raconter sa vie au téléphone pendant que je tournais comme un lion en cage avec mon doigt qui pissait le sang.
En souvenir du plâtrier intérimaire qui tirait des câbles électriques et se rattrapa aux poutrelles du faux plafond.
En souvenir du vieux soudeur qui pleurait en me rapportant les mots du chef de service « vous êtes au bout du rouleau ».
En souvenir de Soukouna qui dégraissait les pièces dans la cuve à trichlore et qui clignait tout le temps des yeux.
En souvenir du mandarin qui a défait le pansement « voyez-vous c’est un tendon coupé » puis a tourné les talons avec sa ribambelle d’étudiants sans m’avoir dit un mot.
En souvenir de Garabedian qui ponce l’intérieur du finisseur en été, sous la source au cobalt 60, sans dosimètre et sans ventilation.
En souvenir de Bouaffar qui a laissé son doigt dans un palan avant de partir à la retraite.
En souvenir de tous ceux qui ont bouffé de l’amiante comme mon oncle.
En souvenir des petits morceaux d'os du front de Poitou collés sur le chanfrein de la tôle qu’il s’apprêtait à souder.
En souvenir de Boussier blanc comme un linge bafouillant « on est tous responsables ».
Et pour tous les autres…
Edité le 25-04-2011 à 23:26:30 par Xuan
Xuan
ça dépote Cuervo
CUERVO
SUR LES EMEUTES DE NOVEMBRE 2005
Assis-toi bien devant ton écran Ce soir je vais te raconter une histoire, Qui s'est passée en France, y'a à peine un an Dans ces cités dortoirs, provisoires, mouroir ; Dans ces ghetto ou se mêlent dégoût, chômage Désillusions, et ou on a la rage, quelque soit l'âge…
Commençons par le début ça se passe là à Clichy sous bois 27 octobre 2005, des gamins poursuivi par la Bac Muttin Altun , Bouna Traoré et Zyed Benna Des minots innocents, des potes beurs, turcs et black. Deux resteront sur le carreau, électrocutés C'est le début de la colère, pour les cités….
Les banlieues s'embrassent de Clichy à Montfermeil Puis en Novembre c'est le pays entier qui flambe Le pays qui s'éveil quand il a pu trouver le sommeil Face à des gens que les médias appellent des bandes Mais qui n'expriment que leur ras-le-bol Et qui ne voyaient dans le feu qu'un porte-parole.
Une étincelle peut mettre le feu à toute la prairie Disait un chinois du nom de Mao Des jeunes, des moins jeunes, des assujettis au Rmi Des chômeurs, des précaires, la France des marginaux Marginalisés par le pouvoir qui les as exclus de la fête, Ces gens ont fais la leur, chaotique et pas discrète…
On ne va pas faire le bilan de trois semaines De désordre, d'émeutes, de troubles, de chahut, Ca servirait à quoi ? Mais de façon certaine Ca n'a pas changé grand-chose dans les ZUP, ZUS Alors ressortons les zippo, mais faut traverser le périf Et choisir le coeur de l'exploitation comme objectif.
CUERVO
HOMMAGE AUX BLACK PANTHERS
Tard le soir, Dans le ghetto On peut y voir, Comme à Sacramento, Les formes des leaders Des Black Panthers.
Bobby Seale, HP Newton : Votre combat fut difficile Il y eu des morts, Comme Bobby Hutton Mais votre lutte vit encore..
Après la mort de Malcom X Vous avez repris le flambeau Et créé en 1966 Un parti pour vos idéaux Pour vos sœurs et frères De misère.
De noirs vêtus, Vous alliez patrouiller, La nuit venue, Pour faire face au policiers Qui harcelaient, brutalisaient sans ménagement Tout ce qui n’était pas blanc.
Dans les métropoles, Vous distribuiez Dans les écoles De quoi manger. Vous avez apporté des soins Aux pauvres, aux crèves la faim…
Le FBI à vos trousses Cherchant par tous les moyens A détruire cette secousse Qui fit trembler ce pays puritain Ce pays du Ku Klux Klan Ce pays qui a fait couler tant de sang…
Certains d’entre vous étaient communistes, D’autres justes afro américains, D’autres anarchistes. Mais de vos mains Vous avez redonné aux vôtres : honneur et courage Et je voulais vous rendre ce petit hommage...
CUERVO
SDF
Saloperie de France, Tu laisses les tiens dans l’indigence Ces Sans-abri, Comme on dit.
Dans cette société de fric Y’a un schéma classique Plus de boulot, plus de toit Ca peut arriver à toi, comme à moi…
Du lundi au dimanche Y’en a qui font la manche Pour une clope, un euro Ici ou dans le métro…
Pendant que d'autres sont au Champ' Y'en a qui campent Prés du périf, Prés de l’A86.
Merci à L'Abbé Pierre De s'occuper de cette misère. Merci au Resto du Coeur De réchauffer leur douleurs..
En attendant d'autres Hivers 54, Y'en a qui squattent A Dijon Comme à Vierzon.
Alors il faut une bataille Pour que tout le monde ai un bail Droit au Logement Tout de suite et maintenant....
Jameul
armenak a écrit :
Nazim introduit par Montesquieu? Tu délires mon camarade Jameul! Armenak
ca serait complètement impossible historiquement en effet...
je voulais parlé de Sacco et venzetti et j'ai oulbié la point d'interrogation (je me rends compte que c'etait pas du tout du tout clair )
et en plus il s'agit d'une erreur de ma part j'avais entendu ma prof de francais (oulà je viens de me rendre compte que ca remonte dejà à 4 ans) me dire que Montesquieu avait introduit en France un poète italien que les communistes aimaient bien...
après un petite recherche internet je me suis rendu compte que ca aussi c'était impossible historiquement
donc je me suis complètement gouré
armenak
un conseil de lecture: Pourquoi Benerdji s'est-il suicidé de Nazim Hikmet a été réédité par les éditions Aden en poche, c'est un livre essentiel accessible à tous les budgets. Armenak
armenak
Jameul a écrit :
il a été introduit notamment par Montesquieu en Europe mais pas seulement
Nazim introduit par Montesquieu? Tu délires mon camarade Jameul! Armenak
Ulas
Un poème que j'ai écrit...
Du Cap à Assam se fige l'éfigie d'Oncle Sam Ses militaires et blindés sèment la terreur en somme On s'arme pour faire face à ces normes En d'autres termes Ses intentions provoquent sang et larmes La résistance germe De Bagdad à La Paz se forment femmes et hommes Aux ambitions fermes Le Proche Orient sera un cimetière pour les gringos en herbe Et ces alliés sionistes extrémistes ou sobres Sors ton sabre ou tes munitions Afin que ton chemin rejoigne celui d'Octobre Leur massacre nous laisse de marbre L'echec de l'Amérique est une fin dont les moyens Se justifient pour être libre
CUERVO
MA FRANCE - Jean Ferrat
De plaines en forêts de vallons en collines Du printemps qui va naître à tes mortes saisons De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson Ma France
Au grand soleil d'été qui courbe la Provence Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche Quelque chose dans l'air a cette transparence Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche Ma France
Cet air de liberté au-delà des frontières Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige Elle répond toujours du nom de Robespierre Ma France
Celle du vieil Hugo tonnant de son exil Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines Celle qui construisit de ses mains vos usines Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille Ma France
Picasso tient le monde au bout de sa palette Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes De dire qu'il est temps que le malheur succombe Ma France
Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs En remplissant l'histoire et ses fosses communes Que je chante à jamais celle des travailleurs Ma France
Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain Ma France
Qu'elle monte des mines descende des collines Celle qui chante en moi la belle la rebelle Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines Celle de trente-six à soixante-huit chandelles Ma France