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Xuan
Staline représente tout ce que les anti-communistes n’arrivent pas à accepter


DANIELLE BLEITRACH 23 DÉCEMBRE 2021
https://histoireetsociete.com/2021/12/23/staline-represente-tout-ce-que-les-anti-communistes-narrivent-pas-a-accepter/

Voici encore un article de fond, un interview par Andrei Doultsev paru dans la Pravda du philosophe et éditeur Aymeric Monville et je vous propose que ce soit l’avant- dernier durant la période de Noël et que nous nous contentions de reprendre les analyses et de les discuter.
Notre blog a en effet publié un certain nombre d’articles fondamentaux qui méritent approfondissement autour du socialisme et il est peu vraisemblable que nous ayons eu la disponibilité pour les avoir tous lus et étudiés.
Donc donnons-nous ce temps de réflexion autour de cette série importante, j’en rappelle quelques auteurs Franck Marsal, Jean-Claude Delaunay, Novikov, quelques éclairages sur Cuba et le socialisme.
Il y aussi quelques textes que j’ai écrits sur le sujet et que l’on trouve dans ce blog sur la relation individu société, sur l’anthropologie et l’interview à la Pravda.
Il nous reste à publier un texte de Samir Amin qui date de 2010 mais qui est susceptible en ces temps d’inflation d’éclairer “la guerre des devises” et qui témoigne de ce que l’ébranlement, l’impossibilité pour le socialisme chinois de suivre un “modèle” datait bien de la crise financière de 2008.
Tout cela renvoie me semble-t-il à ce que met en évidence Aymeric dans cet interview, l’impossibilité pour la pensée marquée par le capitalisme de mesurer ce qu’est la rupture socialiste, une interprétation toujours à partir de finalités qui ne sont pas les siennes.
Durant la trêve des confiseurs nous ne publierons que les commentaires et quelques textes fruits de lectures, de cinéma ou constats sur l’actualité.
Nous rappelons la philosophie de notre blog : aucun texte n’est une parole “officielle” mais tous méritent débats et réflexions par rapport au socialisme et au rôle des partis communistes. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)


No.140 (31200) 21-22 décembre 2021

1ère page

Auteur : Aymeric MONVILLE

https://gazeta-pravda.ru/issue/140-31200-2122-dekabrya-2021-goda/stalin-obraz-togo-s-chem-antikommunisty-ne-mogut-smiritsya/

Aymeric MONVILLE, philosophe, directeur de la maison d’édition “Delga”, s’entretient avec Andreï DOULTSEV, correspondant de la “Pravda” dans les pays d’Europe occidentale, sur les problèmes de perception de l’héritage historique et théorique de Staline dans l’historiographie d’Europe occidentale.

– Vous venez de publier un livre sur Staline, Et pour quelques bobards de plus. Quel est, selon vous, le problème de la perception de Staline en Occident aujourd’hui ?

– En Occident, l’analyse historique, si l’on peut l’appeler ainsi, est basée sur des comparaisons entre Hitler et Staline, ce qui est nécessaire avant tout pour justifier la “démocratie occidentale”. La vision de la Seconde Guerre mondiale repose sur la relégation au second plan de la collusion objective entre le capitalisme occidental et le nazisme, qui sont en fait les deux faces d’une même formation économique à des stades différents de la situation politique, et sur l’utilisation du terme “totalitarisme”, qui n’a aucun fondement dans les faits, comme outil de propagande et d’idéologie pour montrer que l’Allemagne nazie et le “stalinisme” sont les principales menaces pour la société des “valeurs occidentales”.

Avec mon livre, je veux ramener la vision marxiste des choses dans l’espace public. C’est-à-dire sur la collusion entre les démocraties occidentales et le nazisme, une notion qui a souffert en Occident sous l’influence de l’anticommunisme violent de l’après-guerre, qui s’est imposé aussi en France, pays qui est le maillon faible de la construction politique de l’Occident. En effet, la France est le pays de la Commune, le pays d’un mouvement ouvrier très fort, un pays qui (avec l’Italie) avait le parti communiste le plus fort de l’autre côté du monde socialiste. Il est donc intéressant d’analyser ici l’évolution de la vision de l’URSS et de l’ère stalinienne.

On nous a imposé le Livre noir du communisme, qui, en raison de sa faiblesse intellectuelle, a fait l’objet de critiques internationales extrêmement négatives de la part de la communauté académique. Mais ce livre a été écrit précisément en France pour commencer à changer la façon dont les choses sont perçues dans la communauté scientifique. Si en Amérique latine, on laisse traditionnellement les marxistes cantonnés à l’université quitte à les faire encercler par les chars en cas de besoin, en France les marxistes-léninistes n’y sont traditionnellement même pas tolérés. Il existe ici une autre tradition révolutionnaire, qui a été confirmée il y a quelque temps par l’exemple du mouvement des “gilets jaunes”. C’est pourquoi les intellectuels se battent avec acharnement et tentent de changer les esprits avec des “méthodes douces” de l’intérieur.

Et cette bataille intellectuelle pour les esprits est menée par une méthode infantile consistant à diaboliser un phénomène aussi banal que le “culte de la personnalité”. Néanmoins à en juger par le résultat, cette méthode a jusqu’à présent été efficace pour déformer la conscience. La diabolisation fait partie de la construction d’une image d’apocalypse, de Staline comme “tyran rouge”, le “bourreau de Katyn”. En fait, tout cela sert la propagande antisoviétique, dénigrant l’URSS et aggravant la russophobie. C’est là que l’attitude amicale et la gratitude des Français envers le peuple soviétique sont une épine dans le pied des anticommunistes de tous bords, car Maurice Thorez a dit un jour : “Jamais le peuple français ne fera la guerre à l’Union soviétique”. Cette déclaration de Thorez est associée principalement aux sacrifices consentis par le peuple soviétique sur l’autel de la Victoire dans la lutte pour la libération de l’Europe du fascisme.

Lorsque l’année dernière, aucun représentant de la Fédération de Russie n’a été invité aux célébrations du 8 mai en France, c’est avant tout un affront à la mémoire de l’exploit soviétique, la mémoire des 27 millions de victimes du peuple soviétique dans le massacre déclenché par l’Allemagne hitlérienne. La diabolisation de Staline contribue certainement à cette hystérie. Cela se reflète dans les sondages : alors qu’à la fin de la guerre, la plupart des Français étaient convaincus que c’était l’Union soviétique qui avait joué le rôle décisif dans la défaite du nazisme, la situation est aujourd’hui inversée : la plupart des gens pensent que ce sont les États-Unis qui ont gagné la guerre.

C’est principalement une conséquence de l’influence d’Hollywood. Les films américains ont fait croire que ce sont les Etats-Unis qui sont venus libérer la France, alors qu’ils sont venus imposer l’opération Overlord (nom qui signifie “suzeraineté”), qui visait à vassaliser la France dans l’intérêt des Etats-Unis. Mais nous devons notre indépendance relative à un parti communiste fort qui a participé activement à la lutte contre l’occupation nazie.

Il convient également de noter que c’est le général de Gaulle (un fait que peu de gens mentionnent, car ils n’écrivent généralement que sur ses mérites) qui a permis la rénovation des murs de la chapelle du Mont-Valérien, près de Paris, où de nombreux résistants ont été fusillés. Car les murs étaient remplis de “Vive Staline !”, tracés par les résistants avant d’être fusillés. Pour le général de Gaulle, c’était gênant car il est clair que le rôle des communistes dans la Résistance est écrasant et qu’il fallait en quelque sorte effacer les traces de cette mémoire.

– Bien que dans les municipalités où les communistes sont restés au pouvoir dans les années d’après-guerre, des places et des boulevards portant le nom de “Stalingrad” ont été préservés…

– Il ne fait aucun doute que le rapport de Khrouchtchev au XXe Congrès du PCUS a influencé le Parti communiste français. Néanmoins, le PCF est resté un parti qui n’a pas immédiatement accepté les parties du rapport qui semblaient tout simplement insensées (par exemple, que l’URSS n’était prétendument pas prête pour la guerre). Les communistes français ont spontanément refusé de répudier Staline. Mais à la fin, le révisionnisme a quand même gagné, et aujourd’hui il est très fort. Pour les vrais communistes, cependant, la question n’est toujours pas résolue.

– En tant que membre du Comité Honecker pour les prisonniers politiques – dirigeants de l’ex-RDA persécutés en RFA après la chute du Mur, pensez-vous que cette bataille contre Staline par la pseudo-gauche européenne (Verts, sociaux-démocrates, chaîne ARTE) est une extension du révisionnisme historique visant à réviser les résultats de la Seconde Guerre mondiale, initié par des historiens et des politiciens de la RFA ?

– Le meilleur exemple en est le documentaire d’ARTE sur Katyn, dans lequel des “historiens européens faisant autorité” font sérieusement référence à des documents remis à la Pologne par Eltsine, dans lesquels on pouvait lire “KPSS” (PCUS) au lieu de “VKP(b)” en 1940, preuve d’une falsification historique grossière. Il en va de même pour le complexe commémoratif de Mednoe, où plusieurs Polonais effectivement exécutés (personne ne le nie) auraient été, selon la version officielle de Gorbatchev et Elstine, enterrés et dont les corps n’ont jamais été retrouvés. Malheureusement, seuls les passionnés d’histoire sont conscients de ces divergences.

Mais ce qui est bien plus effrayant que cette controverse historique, c’est le fait que le film ne reconnaît pas les véritables frontières de la Pologne moderne. Dire que Staline a “envahi” la Pologne après le pacte germano-soviétique est incorrect. Ce sont les terres biélorusses et ukrainiennes qui ont été saisies par les Polonais après la guerre civile russe. La question des frontières de la Pologne est importante pour les Allemands. Cela signifie que pour les revanchistes allemands, la Pologne doit être repoussée vers l’est. L’Allemagne pourrait alors revendiquer les territoires de l’actuelle Pologne occidentale, ce qui ouvrirait la porte à un nouveau “Drang nach Osten”.

On peut bien sûr arguer que les hommes politiques d’aujourd’hui ne connaissent pas l’histoire et ne s’y intéressent pas, mais je pense que c’est parfois une ruse, car parmi eux, il y en a qui la connaissent très bien. Car lorsque l’Europe annonce des sanctions contre le Belarus le 22 juin, je pense que les responsables politiques savent ce qu’ils font. En parlant du financement éhonté des mouvements nazis en Ukraine, nous pouvons sans risque parler d’un nouveau “Quatrième Reich”, c’est pourquoi la solidarité avec les communistes allemands est essentielle. Nous pouvons voir à quel point le Parti communiste allemand (DKP) est persécuté, il en va de même pour “Junge Welt”, qui pour moi, comme la Pravda, est la référence de la pensée marxiste aujourd’hui. Mais Junge Welt en RFA est en fait en danger d’extinction.

L’année dernière, même l’Association des victimes du régime nazi (VVN) a été attaquée en Allemagne sous prétexte d'”extrémisme”. La création du comité Honecker en France était certainement symbolique, car c’est ce communiste qui a été emprisonné par les autorités ouest-allemandes au début des années 1990 dans la même prison de Moabit où les nazis l’avaient jeté dans les années 30. La justice ouest-allemande savait exactement ce qu’elle faisait. Nous devons défendre les communistes partout, dans le monde entier, face à la répression anticommuniste.

– Êtes-vous d’accord pour dire que derrière l’attaque contre Staline se cache une attaque contre l’antifascisme et les idées du socialisme en général ?

– Pour vous donner un exemple, j’ai eu une collaboration très importante avec l’immense écrivain Domenico Losurdo. J’ai traduit son œuvre de l’italien au français et facilité la traduction de ses livres dans d’autres langues européennes et c’est là que j’ai rencontré la censure. Alors que Losurdo critiquait le libéralisme, il était publié par des éditeurs anglais, entre autres. La critique du libéralisme est parfaitement autorisée.

Mais dès que Losurdo a pris la défense du socialisme réel, et même de la Chine, les Anglais ont cessé de le publier. C’est de la censure. Il ne s’agit même pas de la personnalité de l’auteur, mais du rejet de certains thèmes – la pensée léniniste et une orientation claire vers le socialisme comme modèle social. Les gauchistes se réfèrent à toutes sortes de stéréotypes trotskystes – “bureaucratie du parti”, etc. – pour éviter de parler de la construction du socialisme réel.

– L’un des livres récemment publiés par votre maison d’édition est un ouvrage des historiens italiens Daniele Burgio, Massimo Leoni et Roberto Sidoli sur la collusion de Trotsky avec les nazis, sur des documents jusqu’alors inconnus du deuxième “procès de Moscou” (contre Piatakov et Radek).

– Ce livre me semble absolument nécessaire car il parle du deuxième “procès de Moscou” en janvier 1937 et fournit des preuves irréfutables de la coopération de Trotsky et du centre trotskyste en URSS avec les nazis. J’insiste sur le mot “irréfutable”, étant donné que le rapport Khrouchtchev a remis en question toute cette période.

Bien sûr, la période des purges du Parti avait ses points sombres, mais il est nécessaire de faire la distinction entre les activités du commissaire Yejov et la “Yejovshchina” et les “procès de Moscou”. Le problème est que la “Yejovshchina” et ensuite le rapport de Khrouchtchev au 20e Congrès ont défiguré les “procès de Moscou” : le terme est devenu en Europe un synonyme de procès truqué.

Par cette publication, je veux démontrer que les seconds “procès de Moscou” en particulier étaient justifiés. Ceci est confirmé par l’état des sources de l’affaire, que l’on ne peut nier ; c’est aussi un problème avec les archives de Trotsky, et le caractère contradictoire de ses textes de l’époque, de ses déclarations devant la Commission Dewey. Le livre rassemble soigneusement les bourdes de Trotsky, ses lettres jusqu’alors inconnues, qui ont été retrouvées dans les archives et qui prouvent, par exemple, qu’il était en contact avec Radek, bien que tous deux l’aient nié.

Le sujet principal de l’enquête des historiens était un vol secret de Youri Piatakov rendant visite àTrotsky à Oslo le 10 décembre 1935. Nous avons toutes les preuves que les autorités norvégiennes ont menti en le niant. Piatakov profite d’une mission officielle pour rencontrer Trotsky : en décembre 1935, il s’envole pour Berlin sur les instructions du parti afin de trouver des fournisseurs de biens industriels (après l’arrivée au pouvoir des nazis, les relations économiques entre l’URSS et l’Allemagne, qui étaient plus qu’intenses à la fin des années 1920, sont encore maintenues pendant un certain temps). Ainsi, de Berlin, Piatakov s’est rendu chez Trotsky à Oslo pour une rencontre d’une journée, qui n’aurait pu se faire sans la complicité des autorités allemandes, qui lui ont accordé un visa.

La question est plutôt de savoir pourquoi Piatakov a accepté une telle action, sachant qu’il était sous la surveillance de l’ambassade soviétique. Parce que Trotsky l’a mis devant le fait accompli d’une alliance avec les nazis. Et parce que Piatakov a décidé de rencontrer Trotsky à tout prix et à un tel risque, parce que de leur point de vue il y avait une possibilité de coup d’Etat en URSS.

Autre exemple : en 1939, Trotsky prend position en faveur de l’indépendance de l’Ukraine, publie quatre articles où il se passionne soudainement pour le sujet, soutenant les nationalistes et sachant pertinemment que l’Ukraine est la clé permettant aux Allemands de s’emparer du Caucase et des plateformes pétrolières de Bakou. Ces faits doivent être mis en contraste avec les trotskystes actuels et les gauchistes occidentaux. Anti-staliniens, suivant la ligne de Trotsky, ils défendent aujourd’hui l’Union européenne avec les sociaux-démocrates.

– Dans votre livre Et pour quelques bobards de plus,vous revenez également sur le chiffre réel des répressions en URSS, rejetant les absurdités sur les “centaines de millions d’exterminés”… Dans quelle mesure votre livre peut-il faire une percée pour changer l’équilibre des forces dans la bataille pour la vérité historique ?

– J’aime participer à des débats, en profitant de la moindre occasion et de la moindre plateforme. Mais étant donné la stratégie de l’Occident contre l’URSS et Staline, j’ai peu d’espoir. Dans le cas de notre nouveau livre, Le vol de Piatakov, nous prouvons à nos adversaires la justesse historique des “procès de Moscou”. De plus, si vous lisez les documents de ces procès, vous verrez qu’il est impossible d’inventer autant de preuves.

Mais, en fait, qu’y a-t-il à prouver ? Si, en décembre 1935, Trotsky s’est vanté que Piatakov était venu lui rendre visite en Norvège, Trotsky a ensuite fait un faux témoignage à la Commission Dewey en disant que, pendant son séjour en Norvège, il était tombé à skis et n’avait pu rencontrer personne. Oui, il y a eu une chute, mais elle s’est produite dix jours plus tard, après la visite de Piatakov. Nous avons également prouvé l’invalidité des rapports de l’aéroport d’Oslo, où l’on jouait sur les mots “aucun avion étranger n’est arrivé”. Mais Piatakov est arrivé de Berlin dans un avion norvégien.

Plus loin : le journal de Trotsky a été publié jusqu’en 1935, mais ses notes des dernières années n’ont jamais été publiées… Nous révélons tous ces faits, ce qui nous fait grand plaisir. Notre tâche principale est de rétablir la justice historique avec une approche qui est ouverte même aux non-marxistes. Je pense qu’à long terme, nous prendrons le dessus.

– Cette année, une édition de Mein Kampf d’Hitler, commentée par des historiens, a été publiée en France à 55 000 exemplaires, ce qui constitue un record à ce jour. Dans le même temps, personne ne publie les œuvres de Staline, et il est extrêmement rare de trouver Lénine et Marx sur les étagères…

– Cela dit, les textes de Staline sont extrêmement importants et contemporains – ses écrits sur la linguistique, sur la question nationale et sur les problèmes du socialisme en URSS devraient être étudiés. Il est nécessaire d’étudier Staline en tant que théoricien. J’ai lu avec grand intérêt le livre de Viktor Trouchkov intitulé Staline comme théoricien et j’ai beaucoup de respect pour l’énorme travail qu’il a accompli.

En France, nous en sommes loin, il faut d’abord étudier le rôle historique de Staline, comprendre l’organisation du Pays des Soviets, l’architecture de la percée économique des cinq premiers plans quinquennaux, le rôle des mécanismes de marché dans le passage du capitalisme au socialisme. Tout cela fait partie de l’analyse dont nous avons besoin en France.

Nous ne publions pas les œuvres des classiques du marxisme-léninisme chez Delga, ce n’est pas notre format, mais nous allons publier, par exemple, les transcriptions des “procès de Moscou” afin de dénoncer les mensonges de l’Occident selon lesquels ils auraient été truqués. Beaucoup ici ont la fausse idée qu’après le meurtre de Kirov, Staline, tel un tyran fou, a appuyé sur tous les boutons à tous les étages. C’est absurde.

Prenez par exemple le procès Dimitrov dans l’Allemagne nazie : face à l’anarchie absolue et au régime terroriste nazi, Dimitrov s’est défendu courageusement et aucun Göring n’a pu lui prouver quoi que ce soit. Alors pourquoi Piatakov et Radek, qui disposaient de tous les moyens de défense, n’ont-ils rien fait face à la justice démocratique socialiste ?

Sans aucun doute, la période stalinienne est contradictoire, mais en la considérant, il faut comprendre que Staline était un homme doté de la plus grande responsabilité politique pour le destin du monde au XXe siècle. Oui, Staline était un homme de contrastes, qui a parfois dû faire des choix politiques difficiles. Mais le fait que les livres de ce “merveilleux Géorgien”, comme l’appelait Lénine, ne soient pas publiés en Europe aujourd’hui est problématique.

– Pourquoi Staline reste-t-il la première cible des anticommunistes de tous bords ?

– Jean Paul Sartre a dit un jour qu’après les événements hongrois de 1956, la bourgeoisie a poussé un soupir de soulagement : elle a trouvé quelque chose à critiquer “derrière le rideau de fer”. Avant 1956, la bourgeoisie était constamment attaquée unilatéralement en raison de l’injustice de la société capitaliste, de son désordre interne, mais en 1956, ils ont vu qu’il y avait un conflit au sein du bloc socialiste – et ils ont joué cette carte. C’est toute la tragédie du vingtième congrès.

Pour la bourgeoisie, Staline est devenu après la guerre une sorte de monolithe qu’il fallait détruire à tout prix. Ils ont financé les récits des “horreurs du Goulag” pour justifier leurs propres crimes. Alors que le système pénitentiaire soviétique, basé sur la rééducation, dans lequel il y avait des bibliothèques, des activités culturelles et des soins (Soljenitsyne lui-même y a été guéri d’un cancer), n’est pas comparable aux camps de la mort nazis, qui sont à proprement parler des camps d’extermination.

De même, il est faux d’appeler Staline le “tsar rouge” – il ne l’a jamais été, il est resté un bolchevik, un léniniste jusqu’à la fin de ses jours. Staline est l’image collective de ce que les anti-communistes ne peuvent accepter. L’expérience soviétique, Staline, dans une certaine mesure le succès de la Chine d’aujourd’hui, est un casse-tête pour les capitalistes. Pour eux, c’est une matrice incompréhensible. Ils sont incapables de comprendre les raisons du miracle économique et militaire de l’URSS de Staline. La haine de Staline nous donne, à nous marxistes-léninistes, la clé pour comprendre la haine des impérialistes envers toute forme d’organisation de la société plus moderne que le capitalisme.
 
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