Finimore |
![]() vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ovmEalbym8A ![]() |
Xuan |
![]() Il t'a mal semblé à propos de la crise grecque. Mais il faut dire que la presse bourgeoise française s'est longuement appesantie sur la "bonne volonté" de Hollande et la "fermeté" de Merkel, en passant sous silence les véritables enjeux politiques et économiques. Je rappelle un peu la chronologie : 27 juin 2015 - l'Eurogroup exclut la Grèce de ses débats 28 juin - la BCE gèle les liquidités d'urgence au moment où le parlement grec approuve le référendum de Tsipras : les banques grecques sont fermées et les rues sont couvertes de longues files d'attente devant les distributeurs. 30 juin - la Grèce ne paie pas le FMI A ce moment l'Allemagne s'oppose au maintien de la Grèce dans la zone euro . En particulier le ministre de l'Economie allemand Sigmar Gabriel considère que le Premier ministre grec a "coupé les derniers ponts entre son pays et l'Union européenne" . Hans Michelbach (CSU proche de Merkel) veut sortir la Grèce de l'euro "Dans cette situation, la Grèce ne peut plus recevoir d'argent de la BCE. Ce serait une infraction au règlement de la BCE. Dimanche, la majorité des Grecs ont fait leurs adieux aux valeurs communes de l'union monétaire" . Alexander Graf Lambsdorff, député centriste allemand et membre au Parlement européen de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'UE a tout simplement demandé à Angela Merkel de mener l'organisation du Grexit. Le Monde écrit : Dans Le Monde daté du 2 juillet, [Sarkozy] défendait une ligne très dure, en décrétant de manière prématurée que le gouvernement grec avait « suspendu de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro » . Appelant à « ne pas céder » face au premier ministre grec, Alexis Tsipras, « qui refuse toute attitude raisonnable » , M. Sarkozy semblait se résoudre à un « Grexit » . Pour lui, la poursuite des négociations n’était pas une priorité : « Aujourd’hui, la question est davantage de savoir comment protéger la zone euro du désastre grec que de simplement protéger la Grèce. » Le 4 juillet le Monde publie l'article de Delors appelant à "poursuivre l’odyssée avec Athènes" . Dans cet article Jacques Delors, Pascal Lamy et Antonio Vitorino rappellent que : "Il ne s’agit donc pas de s’en tenir à mesurer les conséquences économiques et financières plus ou moins limitées d’une sortie d’Athènes de l’union monétaire : il s’agit d’appréhender l’évolution de la Grèce dans une perspective géopolitique, comme un problème européen, et qui le demeurera. Ce n’est pas seulement avec des microscopes du Fonds monétaire international (FMI) qu’il faut regarder la Grèce, mais avec des jumelles onusiennes, c’est-à-dire comme un Etat appartenant à des Balkans dont l’instabilité n’a guère besoin d’être encouragée, en ces temps de guerre en Ukraine et en Syrie et de défi terroriste – sans oublier la crise migratoire". Delors parle de l'ONU en réalité il pense clairement à la géopolitique de l'OTAN. Et très rapidement la crise se dénoue , au diable l'avarice : l'Europe fera encore crédit à la Grèce pour la garder dans la main de l'OTAN, quitte à attendre un peu pour continuer à l'essorer. Bien que le référendum contre les sanctions européennes l'emporte majoritairement, Varoufakis démissionne le 6 juillet. Le revirement de Sarkozy est spectaculaire. Dans l'article du monde du 9 juillet cité plus haut "Le revirement de Nicolas Sarkozy sur la Grèce" : Une semaine plus tard, le ton a totalement changé : M. Sarkozy se rallie à la position française, consistant à tout faire pour éviter un « Grexit », et va jusqu’à accorder un bon point à l’exécutif qu’il accablait hier. « Tout doit être fait pour trouver un compromis, je partage ce point de vue exprimé par Monsieur Hollande et par Monsieur Valls » , a déclaré M. Sarkozy sur TF1, après que la Grèce a promis de présenter jeudi au plus tard des propositions de réformes de son économie pour obtenir une nouvelle aide de ses créanciers. La majorité n’a pas manqué de railler le revirement de M. Sarkozy. « Sur le fond et le ton, il a changé de position à 180 degrés, entre ce qu’il a dit il y a une semaine avec force d’intention dans des discours dont il a l’habitude et hier soir [lors de son intervention au journal de 20 heures de TF1] et ce qu’il a dit il y a une semaine » , a moqué Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, jeudi 9 juillet, sur RTL. Ce proche de François Hollande en a conclu : « Nicolas Sarkozy avait un plan, c’était la sortie de la Grèce. Je m’aperçois que, hier soir, il a changé d’avis. » Syriza capitule le 10 juillet. 13 juillet - le diktat européen est imposé à la Grèce . La presse bourgeoise social-démocrate parle du "compromis voulu par Hollande entre Merkel et Tsipras" . Tu parles d'un compromis ! 15 juillet - le parlement français vote "l'accord sur la Grèce" 16 juillet - Tsipras fait voter pour 17 juillet - Bruxelles débloque 7 milliards pour le Grèce _______________________ Il est parfaitement clair que c'est le point de vue de la bourgeoisie française qui l'a emporté en faisant valoir la nécessité de préserver l'OTAN en Europe. Naturellement les intérêts financiers français et allemands n'en ont nullement souffert. Hollande s'est fait passer pour un bienfaiteur et un homme de compromis mais le cadeau - bien empoisonné - ne coûtait pas si cher : La BNP, le Crédit Agricole et la Société Générale *, avec 1,6 milliard de dollars d’exposition, ne sont alors qu’au cinquième rang des banques étrangères détentrices de titres grecs. Elles sont loin derrière les allemandes (13,3 milliards), les américaines (12,7 milliards) et les britanniques (12,2 milliards). Quant à l'Allemagne elle détenait à ce moment 27 % de la dette. [cf exposition des banques françaises] C'est pourquoi le maintien de la Grèce s'est assorti de conditions draconiennes qui ont conduit maintes fois le peuple grec dans la rue depuis. * classement des banques européennes fin 2015 : Deux banques françaises sur le podium européen. Edité le 21-04-2018 à 00:14:11 par Xuan |
pzorba75 |
Xuan |
![]() La France, l'Allemagne, la GB, le Japon sont des puissances de second ordre que Mao appelait le "second monde". La puissance impérialiste dominante ce sont les USA sans aucun conteste. Par contre en Europe j'ai déjà indiqué que la France est la première puissance sur le plan financier. Et c'est d'autant plus vrai depuis le Brexit. Par conséquent on ne peut pas dire que l'Allemagne est leader, même si son industrie est plus puissante, parce que le capital financier domine le capital industriel dans tout système capitaliste. Géographiquement l'Allemagne domine l'Europe centrale et la France l'Europe du sud et quelques confettis en Afrique. Il existe donc un équilibre instable dans lequel chaque pays vise le leadership. Si l'Allemagne lorgne vers la Russie et la France vers les USA il pourrait se produire que l'Europe finisse par exploser et que l'impérialisme français s'effondre pour de bon. Dans tous les cas la querelle monopoliste franco-allemande ne nous concerne pas, notre objectif est la révolution prolétarienne dans notre pays et l'internationalisme prolétarien avec les autres peuples européens en priorité. |
pzorba75 |
![]() La France de 1939 était un quasi partenaire du Reich, même si le mot n'était pas d'usage à cette époque, puis un collaborateur du Reich au sens moderne et classique du terme. |
Xuan |
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pzorba75 |
![]() Aujourd'hui, c'est un serviteur payé par Lagardère, tout à fait ce qui convient pour bombarder au nom des droits de l'homme avec des missiles "high-tech" les populations et les armées des pays qui résistent à l'impérialisme germano américain. Le "big business" de la guerre a autant besoin de Cohn-Bendit que des ingénieurs de l'armement pour maintenir de bons profits aux propriétaires du complexe militaro industriel occidental. Propriétaires souvent reconnaissants d'ailleurs. |
Finimore |
![]() Cohn-Bendit avait déjà clairement annoncé son anticommunisme dans un livre qu'il avait publié au seuil le 4e trimestre 1968 sous le titre "Le gauchisme remède à la maladie sénile du communisme". En février 2010 Paul Ariès et Florence Leray (n'étant pas des communistes) ont quand même publié aux éditions Max Milo un livre intitulé "Cohn-Bendit, l'imposture". Beaucoup d'aspects de son évolution (qui était déjà contenus dès le début dans ses positions politiques) sont bien répertoriés. |
pzorba75 |
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C'est ton opinion et je ne la partage pas du tout. La majorité du peuple américain, souvent blanche et d'origine européenne, exploitée 24H/24 et 7J/7 par ses classes dirigeantes, est soumise et servile, les mouvements de protestation (le terme américain pour les manifestations) sont faibles, très minoritaires, puissamment encadrés par les églises protestantes et catholiques et s'effacent très rapidement derrière le drapeau américain lors des interventions des armées américaines dans des pays étrangers. Elle fait bloc, certes avec un ventre mou chez les nombreux obèses du pays, mais n'a jamais ébranlé les tenants du pouvoir dirigeant du pays. La division du peuple américain viendra plus probablement des populations hispano-américaines dont la démographie bousculera l'ordre impérialiste en place dans cette union militarisée que sont les Etats Unis. Il reste quand même à être patient vu la faiblesse des organisations des mouvements politiques résistant au système dirigeant. "In god we trust" reste le trait dominant de la soumission. "Others pay cash" ajoutent les plus lucides, trop peu nombreux à ce jour. |