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Finimore
Voici deux articles concernant Brejnev. L'un est extrait d'un livre de Ludo Martens et l'autre d'une brochure de LM édité par le PTB.

Bref passage sur un long hiver
Puis, vint le long hiver sous Brejnev.
Arrogance dominatrice en politique extérieure.
Avec des moyens économiques beaucoup plus faibles que les Etats-Unis, l'Union soviétique atteindra la parité militaire avec la superpuissance américaine. Et la production d'articles de consommation s'enlisera dans la médiocrité.
La Tchécoslovaquie agressée et occupée sous le drapeau de la "souveraineté limitée". La Chine, traitée de tous les noms, doit faire face, en 1969, à une menace militaire, conventionnelle et nucléaire. Aventurisme dans le tiers monde. Brejnev soutient le "socialisme" de Siad Barre en Somalie, puis change de camp et embrasse les putschistes qui viennent de réussir un coup d'Etat en Ethiopie. Mengistu fabriquera désormais "du socialisme" et Brejnev lui procurera les armes nécessaires pour d'interminables guerres internes. Encouragé et poussé par l'Union soviétique, le Viêt-nam enverra deux cent mille de ses soldats, régler les affaires intérieures du Kampuchéa: il y laissera son prestige, son crédit politique, sa crédibilité et ses ressources, tellement nécessaires pour le redressement économique. Puis, vint l'expédition en Afghanistan. Des centaines de milliers de morts lors des pacifications.
Parasitisme et sclérose en politique intérieure. Hôpitaux psychiatriques pour les contestataires. Militarisation de la jeunesse. Un marxisme rituel qui secrète l'ennui.

Ludo Martens L'URSS et la contre-révolution de velours -EPO 1991- page 26-27

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Brejnev: la dégénérescence s'accélère

Ensuite vint Brejnev. Certains communistes estiment qu'il s'est démarqué des erreurs les plus grossières de Khrouchtchev. L'analyse des quatre congrès du Parti auxquels il a présidé, ne permet pas de confirmer cette opinion.
Nikita Khrouchtchev avait lancé trois idées-clés: la fin de la lutte des classes, l'Etat du peuple tout entier, la sollicitude pour la bureaucratie privilégiée.
Brejnev continue sur cette lancée. Il nous présente des images enchanteresses d'une société sans classes, qui servent à masquer une différenciation croissante entre les couches sociales. Il se félicite du " rapprochement de toutes les classes et groupes sociaux ". " Notre intelligentsia soviétique considère que sa vocation est de consacrer son énergie créatrice à l'oeuvre d'édification de la société communiste ". Or, à l'époque, une partie importante de cette intelligentsia est complètement dépolitisée et ensorcelée par l'Occident. Dans les chimères brejnéviennes, s'effacent non seulement les différences entre les classes mais aussi les distinctions entre nationalités ... Brejnev invente la notion du "peuple soviétique" où se dissolvent les classes comme les nationalités. " Dans notre pays, on a vu se former une nouvelle communauté historique: le peuple soviétique. Des rapports harmonieux nouveaux entre les classes et les groupes sociaux, entre les nations et les nationalités, sont nés dans le travail commun. ". Avec Brejnev, le marxisme-léninisme se
métamorphose, de science de la lutte des classes, en idéologie, c'est-à-dire en fausse conscience qui exprime les intérêts d'une couche privilégiée en train de se détacher des travailleurs. Jamais, au cours des quatre congrès, on ne voit Brejnev saisir les réalités vivantes et mouvantes des différentes classes, couches et forces politiques pour en tirer des consignes de lutte et de mobilisation.
Sous Brejnev, l'élite bureaucratique devient presque inamovible. Le brejnévisme, c'est la tranquillité assurée à la couche embourgeoisée. Adepte de Khrouchtchev, Jaurès f Medvedev écrit: " A l'époque de Staline, les dignitaires du Parti se sentirent plus menacés encore par les organes de sécurité que les simples citoyens ". Il poursuit: " Brejnev n'était pas un véritable chef en 1964, mais le représentant de la bureaucratie qui cherchait à vivre tranquillement et plus sûrement, tout en augmentant ses privilèges. Ses électeurs n'étaient autres que l'élite bureaucratique. A cet égard, Brejnev changea aussi le système, car il créa, plus que quiconque, les conditions d'épanouissement d'une véritable élite privilégiée, une réelle nomenklatura ".
La tranquillité et l'inamovibilité étant assurées pour l'élite, ses membres ne se contentaient pas de leurs revenus légaux. " La stabilité de l'élite eut un autre effet négatif. La corruption officielle n'a cessé de se développer à tous les niveaux. La discipline du Parti a baissé, le népotisme est devenu un phénomène normal et le prestige idéologique et administratif du Parti s'est terni ". " La grande corruption des bureaucrates soviétiques haut placés était devenue une forme de 'maladie professionnelle '. La distinction entre propriété publique et propriété privée n'était pas respectée ".
Loin de revenir sur les erreurs de Khrouchtchev, Brejnev a foncé dans la même direction néfaste, aggravant encore le cours révisionniste.
D'abord, Brejnev imprime une orientation militariste à toute la politique soviétique. Il mise presque exclusivement sur l'accroissement des forces militaires soviétiques pour défendre et élargir les positions de l'Union soviétique. " Renforcer l'Etat soviétique, cela veut dire accroître au maximum la capacité de défense de notre patrie. " Et de saluer " l'équilibre militaire et stratégique qui s'est instauré entre l 'URSS et les Etats-Unis ". La voie de la " parité militaire et nucléaire " avec le complexe militaro-industriel occidental est impraticable et destructrice pour un pays socialiste. Ayant relégué au musée de l'histoire la mobilisation des masses, la continuation de la lutte des classes et l'éducation révolutionnaire, Brejnev fait sienne une conception et une doctrine militaire, propre à ses adversaires. Tout ce qui faisait la force d'une défense socialiste au temps de Staline, disparaît. Un effort militaire démesuré mine toute l'économie civile de l'Union soviétique.
Ensuite, par l'effet cumulé du révisionnisme et de l'hégémonisme, Brejnev fait éclater le mouvement communiste international.
En 1966, Brejnev excommunie pour "stalinisme" et "déviationnisme de gauche", la Chine et l' Albanie, qui ont exprimé leur désaccord avec le révisionnisme de Khrouchtchev. Trois années plus tard, Brejnev transforme la confrontation politique avec la Chine en affrontement armé.
Enivrés par les "nouvelles idées" de Khrouchtchev, un grand nombre de partis communistes foncent à toute allure vers la réconciliation avec la bourgeoisie de leur propre pays, ce qui accentue l'effritement du mouvement communiste international
Dans les pays socialistes de l'Est, Dubcek et ses semblables proposent de liquider les derniers vestiges de la dictature du prolétariat et d'introduire un système social-démocrate, bourgeois.
Les partis qui s'opposent au modèle soviétique comme seule référence, aux diktats et aux interventions de l'Union soviétique dans les affaires des autres sont mis à l'écart par Brejnev pour "nationalisme" et "antisoviétisme".
Et finalement, resteront ceux qui font preuve d'une fidélité inconditionnelle envers l'URSS, que Brejnev appellera les "marxistes-léninistes authentiques".
Alors que le révisionnisme ronge les bases du socialisme en l'Europe de l'Est, Brejnev doit recourir au contrôle militaire pour maintenir un semblant d'unité dans son camp. Il proclame: " Les frontières de la communauté socialiste sont inviolables et intangibles ". " L'unité fraternelle des pays socialistes est le meilleur rempart contre les forces qui tentent d'attaquer et d'affaiblir le camp socialiste ". En apparence, l'Union soviétique exprime ainsi sa fidélité à l'internationalisme prolétarien. Mais son ingérence et son contrôle de plus en plus directs, corrodent toujours d'avantage un socialisme rachitique. La théorie du " meilleur rempart: la protection de l'Union soviétique ", est une ineptie. Le meilleur rempart sera toujours la mobilisation des travailleurs, le développement de leur conscience, leur effort indépendant pour défendre leur pouvoir. Sur cette base, un pays socialiste peut faire appel, dans des circonstances exceptionnelles et pour une période limitée, à l'aide des pays amis, comme l'a fait la République démocratique et populaire de Corée, agressée, en 1950, par l'armée américaine.
La "révolution mondiale" de Brejnev est, par essence, l'extension à toute la planète de l'hégémonisme soviétique, suivant le modèle de l'Europe de l'Est. Brejnev nie que le socialisme mondial naîtra de la somme des différentes expériences révolutionnaires nationales. Il méconnaît que les partis révolutionnaires doivent être ancrés dans les réalités spécifiques de leur pays, qu'il leur faut mobiliser les larges masses pour la lutte révolutionnaire en tenant compte de leurs particularités, et qu'ils doivent écraser l'impérialisme et la réaction locale. Brejnev rejette l'idée que les masses populaires en armes constituent le seul rempart contre l'impérialisme et la réaction. Il fait miroiter aux peuples du tiers monde l'intervention de l'armée soviétique, comme garantie de leur liberté. Brejnev: " Le socialisme sert de rempart aux peuples qui luttent pour leur liberté et leur indépendance ". L'Union soviétique de Brejnev soutient des réformistes (Chili), des putschistes et des aventuriers (Ethiopie, Afghanistan), ainsi que des militaristes (Egypte, Syrie) qu'elle présente indistinctement comme des artisans de la révolution socialiste. Comme l'Union soviétique "est à leur côté" et que son armée "constitue le rempart garantissant leur liberté", Brejnev intervient dans plusieurs pays pour maintenir au pouvoir des forces réformistes et des putschistes prosoviétiques. Cette politique aventuriste a atteint son point culminant au moment de l'invasion en Afghanistan, et de l'intervention militaire vietnamienne au Kampuchéa.

Ludo Martens "Bilan de l'effondrement de l'Union soviétique - Les causes d'une trahison et les devoirs des communistes" Brochure du PTB -1993- ---

Ces deux articles sont intéressants à plus d'un titre car ils disent clairement que Brejnev est un révisionniste, que sa politique de rivalité avec les USA l'a amené à une politique militariste agressive et hégémoniste.

Finimore
 
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