Forum Marxiste-Léniniste
Forum Marxiste-Léniniste
 
Retour au forum
 

Ajouter une réponse

Pseudo :    S'inscrire ?
Mot de passe :    Mot de passe perdu ?
Icône :
                                
                                
Message :
 
 
 
Smilies personnalisés
 
Options :
Notification par email en cas de réponse
Désactiver les smilies
Activer votre signature
 
 
Dernières réponses
Finimore
Jameul a écrit :

t'aurais des éléments sur cette analys que j'puissse me faire une idée (celle des trotsky parceque celle des ML(M) je la connais déjà de l'ancien forum

(merci pour la réponse)


Tu vas sur n'importe quel site trotskiste ou forum trotsk et tu leur demande. Je pense qu'il sont certainement mieux placé pour te répondre.

Finimore
Jameul
t'aurais des éléments sur cette analys que j'puissse me faire une idée (celle des trotsky parceque celle des ML(M) je la connais déjà de l'ancien forum

(merci pour la réponse)
Finimore
Jameul a écrit :

position vraiment bizarre des trotskystes...

je ne comprends pas pourquoi ils en ont pas profités pour se distancer du PCF ???


Tout simplement parcequ'il ont été très souvent une béquille du révisionnisme et que les trotsks n'analyse pas l'urss (et son évolution révisionniste) comme les ML.
Sur le plan international, les trotsks défendaient une analyse de l'urrs basée sur "l'Etat ouvrier dégénéré" et non pas celle des ML, basée sur l'URSS social-impérialiste (après la dégénérescence révisionniste).

Finimore
Jameul
position vraiment bizarre des trotskystes...

je ne comprends pas pourquoi ils en ont pas profités pour se distancer du PCF ???
Finimore
Une "vague progressiste" pendant la période "prosoviétique" me parait très exagérée, de plus pendant cette période des communistes ML et maoïstes furent tués.

Mai si tu as un peu de temps lis quand même l'ensemble du débat...

Finimore
PcMaN
Merci pour ces éclaircisemments. Mais y-a-t-il eut une vague progressiste à cette époque en Afghanistan ?
Je cherche ton avis, je me sens pas la force de reparcourrir les 5 pages de débat sur le FUC.

Message édité le 01-07-2006 à 13:04:39 par PcMaN
Finimore
Le MARXISTE-LENINISTE n°39 -février mars 1980- Journal Maoïste de l'UCFML -Groupe pour la fondation de l'Union des Communistes de France Marxistes-Léninistes-

L'INTERNATIONALISME PROLETARIEN
AFGHANISTAN: Lutte anti-impérialiste dans une néo-colonie soviétique.

L'HISTOIRE DE LA CONSTITUTION DE L'AFGHANISTAN.

L'Afghanistan est un vaste pays ( un peu plus étendu que la France), peuplé d'environ 16 millions d'habitants. Il y a près de 2 millions de nomades, 2 millions d'Afghans vivent à l'étranger (en Iran, au Pakistan et dans des pays arabes où ils sont très pauvres et maltraités). C'est un pays très pauvre (pratiquement celui au monde où le revenu par habitants est le plus bas). 90 % de la population vit à la campagne.
Sa situation géographique le met au centre de conflits géopolitiques. Déjà au XIX ème siècle, il était l'enjeu de la rivalité des 2 puissances dominantes dans la région: l'impérialisme britannique et la Russie tsariste. Les britanniques avaient comme politique générale de contrôler systématiquement et en profondeur toutes les côtes qu'ils pouvaient. Ainsi ils ont occupé rapidement (à partir de l'Inde, leur principale colonie) le pays des Afghans (qui s'étendait alors au delà des frontières actuelles au Nord en U.R.S.S., à l'Ouest un peu en Iran et au Sud largement à l'intérieur du Pakistan actuel -séparé de l'Inde au moment de l'indépendance des colonies britanniques de la région). Mais, malgré leur acharnement, les colonisateurs n'ont pas réussi à tenir le pays: ainsi l'une des plus grande batailles anti-impérialiste du XIX ème siècle eut lieu en Afghanistan en 1839 et vit la défaite totale et l'anéantissement d'une colonne de 20 000 britanniques. Jusqu'en 1921, où l'indépendance fut reconnue, les colonialistes ne purent jamais réellement exploiter le pays en rébellion permanente. En fait, en jonglant avec les féodaux, ils réussirent surtout à neutraliser les russes et les empêcher de menacer leurs colonies du sous continent Asiatique.
L'histoire de l' Afghanistan indépendant commence par le règne d'un roi réformateur, sorte d'Atatürk d'Afghanistan, Amanoullah. Mais l'opposition des féodaux et des religieux, avec la complicité des britanniques empêcherons son règne de durer. Viennent après les règnes de plusieurs souverains qui pratiquerons une politique de statu-quo avec domination britannique jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale.
Il faut ré-insister sur la question nationale Afghane, car elle n'est pas jouée. En effet, dans leur volonté hégémonique, les impérialismes britanniques et tsaristes ont découpé à vif les frontières, comme dans bien des cas.
Les deux populations dominantes, en nombre, en Afghanistan ont été séparées en deux parties par la frontière Sud, actuellement frontière Pakistano-Afghane. Les Pachtounes d'Afghanistan (environ 50 % de la population totale) ont près de 8 millions de compatriotes au Pakistan, où ils vivent dans des territoires relativement autonomes. Même cas pour les Baloutches.
L'Afghanistan est donc un pays enclavé entre des voisins souvent puissants et agressifs, et constitué par des entités nationales peu homogènes. Les tribus, organisations sociales complètes, ont un rapport avec l'appareil d'État central, souvent émanation de l'une d'entre elles (les Pachtounes presque toujours), rapport plus ou moins bon et jamais solidifié et centralisé réellement.

1953-1963. DAOUD : L'ENTREE EN SCENE DE L'U.R.S.S.
En 1953, l'Afghanistan commence à sortir de son isolement, à cause de l'effondrement de l'impérialisme britannique et grâce au début des luttes sociales et politiques dans les villes. Le roi nomme un parent, le général-prince Daoud, comme premier ministre.
Celui-ci fait figure de moderniste. Son travail consistera à ouvrir l'Afghanistan à l'extérieur, c'est-à-dire à "partager le gâteau" entre les impérialismes sortis dominants de la seconde guerre mondiale.
Mais, en 1956, au plus fort de la guerre froide, les U.S.A. mettent comme condition à leurs investissements en Afghanistan l'entrée de celui-ci dans une alliance militaire locale contre l'U.R.S.S. contenant une clause d'accord avec ses voisins du Sud.
La question Patchoune étant l'une des bases de l'unité Afghane (dont le régime réclamait toujours le retour des provinces Pachtounes perdues), Daoud refusa et se tourna vers l'U.R.S.S.
C'est alors que l'U.R.S.S. devint le principal client et bailleur de fonds de l' Afghanistan (60% du volume des échanges, 38% aux U.S.A., le reste à la R.F.A. surtout).
Dans les années qui suivirent et jusqu'à aujourd'hui, les soviétiques entreprirent la néo-colonisation, à leur manière, de l'Afghanistan. Ainsi la totalité du gaz naturel est pillée à grande vitesse, et revendue 3 à 4 fois plus cher à la R.D.A. et à d'autres pays, les 3/4 du coton sont achetés à des prix dérisoires par rapport au prix mondial (car le seul débouché est alors l'U.R.S.S., la tension sur les frontières Sud rendant le commerce impossible), cette culture ayant été introduite par les russes en Afghanistan au détriment des cultures maraîchères.
Le parallèle avec -par exemple -l'impérialisme français en Afrique est saisissant, surtout que, par ailleurs, l'U.R.S.S. a dès lors des centaines de conseillers dans le pays qui encadrent les services civils et aussi l'armée dont les officiers sont souvent formés dans des académies militaires soviétiques, des techniciens civils (agronomes) étant également souvent issus d'écoles de Russie.

1963-1973: EQUILIBRAGE AVEC LES IMPERIALISMES OCCIDENTAUX.
En 1963, Daoud est contraint de quitter le pouvoir par son oncle le roi. Les réformes timides de Daoud ont liguées contre lui les aristocrates et les religieux conservateurs. De plus, son despotisme ne lui assurait aucune base de masse populaire. Les gouvernements qui suivent (ils seront nombreux et peu stables) rééquilibrent avec les impérialismes occidentaux. Mais ceux-ci ne sont que peu motivés par ce pays lointain, à l'histoire politique cahotique et de surcroît pauvre en choses à piller (les russes tenant l'essentiel).
De plus, les mouvements de masses se multiplient en ville. A la campagne, la tension sur les terres et l'eau devient assez forte. En 1972, 100 000 paysans mourront de faim à la suite d'une sécheresse (l'eau, avec la terre, est l'objet des pressions des féodaux -qui vendent l'irrigation aux paysans, d'autant plus cher qu'il y en a très peu).
En 1965, une manifestation d'étudiants, d'écoliers et d'autres éléments populaires de Kaboul s'oppose au "parlement"-bidon d'élites féodales mis en place par un des gouvernements pour calmer les révoltes. Une répression épouvantable suit qui précipitera l'organisation des masses dans les villes (la capitale Kaboul surtout) sous la forme de comités et organisations de masse diverses.
C'est à cette époque que le parti Khalq (du peuple) pro-soviétique naît et s'infiltre dans ces mouvements. En 73, on dit qu'il avait 3500 membres (tandis qu'il existait un groupe maoïste de 1000 personnes).

1973 : COUP D'ETAT MILITAIRE. DAOUD SORT SON EPINGLE DU JEU.
Le coup d'État militaire du 17 Juillet 1973 est un modèle du genre favorisé par le social-impérialisme dans les pays du Tiers-monde. C'est la coalition de:
-certaines parties de l'armée (surtout des officiers subalternes et des sous-officiers) mécontente de son sort avec un parti révisionniste pro-russe.
-contre l'État-major de l'armée et le gouvernement plutôt favorable aux impérialismes occidentaux.
On le voit, il s'agit d'un coup d'État sans prolongement réel dans le mouvement populaire. Tout cela se passe à Kaboul, la capitale, sans aucune mobilisation populaire, manifestations, guerres prolongées ou autre processus. C'est une rivalité A L'INTÉRIEUR de l'appareil d'État entre deux cliques.
Mais ce genre d'affaire est peu durable en tant que telle. Il faut trouver un nouvel équilibre dans l'appareil d'État et un semblant de soutien populaire.
Au cours de ce coup, c'est le prince-général Daoud qui y parviendra. Il sera à la fois celui qui incarnera le coup d'État républicain et celui qui sera une continuité acceptable pour les tenants de l'ancien régime.
Cependant, anti-communiste militant, il se méfie des révisionnistes, tout en s'appuyant plutôt sur les russes sur le plan international (à cause de la question Afghano-Pakistanaise -le Pakistan étant l'un des points d'appui américain dans la région) mais sans s'aligner complètement.
Le clan des pro-soviétiques -militaires arrivistes et révisionnistes carriéristes (la plupart des membres du Khalq sont des ingénieurs agronomes et des cadres formés à Moscou et impatients d'avoir des places dans l'appareil d'État pour opprimer -à leur façon de nouveaux bourgeois -la masse paysanne) est frustré de sa victoire. Pendant 5 ans, il fomentera des coups, des complots pour prendre le pouvoir. Le parti Khalq se sépare en deux (l'autre aile s'appelle le Parcham -"le drapeau").

AVRIL 1978 : COUP D'ETAT MILITARO-SOCIAL-FASCISTE.
Ce clan prend le pouvoir en Avril 1978 au cours d'un coup militaire sanglant (des milliers de morts et d'exécutions sommaires). C'est d'abord les militaires qui se chargent de déblayer le terrain. Ce qui reste de la famille royale (le roi est en exil en Italie) -assez repliée sur elle-même depuis 73- est liquidée physiquement ainsi que Daoud et son entourage.( Au cours de ce bain de sang, à titre d'exemple, toute la garde personnelles de Daoud - près de 2000 hommes -est anéantie, etc...). Puis ce sont les civils qui prennent le devant de la scène.
C'est le parti Khalq qui devient dominant, les militaires étant écartés ainsi que les membres de l'ex-Parcham (formellement, le parti Khalq est réunifié depuis 77 sous le nom de Parti Démocratique Populaire d'Afghanistan).
Le dirigeant du pays, M. Taraki, reçoit le soutien de l'U.R.S.S. et des pays satellites de l'Est, très rapidement.
Taraki proclame que, pour la 1ère fois en Afghanistan, les classes féodales sont éliminées réellement et entreprend d'assoire l'autorité de l'État. Les russes deviennent de plus en plus visibles à tous les niveaux. Mais Taraki demeure prudent en paroles sur la nature de son alliance avec l'U.R.S.S.

TARAKI : 17 MOIS DU 1er REGIME FANTOCHE DE L'U.R.S.S.. BILAN: ENCORE PLUS DE RUSSES OU L'ECROULEMENT.
Face aux premiers troubles en province, l'armée répond avec une brutalité féroce mais inefficace. Des agents de l'État et des conseillers russes sont attaqués et tués, la réforme agraire annoncée par Daoud depuis 1975 ne se met pas vraiment en branle n'ayant que très peu de partisans même parmi ceux qui pourraient en bénéficier, tant était important le manque de confiance dans le gouvernement et la haine des russes.
Il semble que les propriétés aristocratiques -qui étaient peu nombreuses en tant que telles et liées aux familles aristocratiques les plus proches du pouvoir royal - aient disparues. Par ailleurs, il existe des rapports féodaux entre les paysans fermiers ou ouvriers agricoles et des propriétaires paysans riches ou des autorités tribales locales (à l'échelle de ce pays où la paire de boeufs signale le "gros" ainsi qu'avec le clergé sunnite musulman. Environ 80% des paysans sont des paysans sans terres.
C'est à cette époque que les russes commencent à envoyer des équipements (avions, hélicoptères porteurs de troupes...) servis par des officiers et soldats russes pour essayer de s'opposer efficacement aux rebellions.
En février 1978 l'ambassadeur des U.S.A., enlevé par un commando de religieux extrémistes à Kaboul est massacré, ainsi que ses ravisseurs, par la police Afghane encadrée, voire directement constituée pour l'occasion par des soviétiques.
En fait, le régime ne peut appliquer ces réformes à la campagne. L'hostilité est générale et aucune force ne vient consolider l'assise populaire du parti Khalq. Ses membres, la plupart du temps des jeunes cadres des villes éduqués à Moscou, se perdent dans leurs postes à la campagne dans l'inextricable réseau des sociétés traditionnelles. Ils sont en but à l'hostilité, voire la violence des masses, et doivent de plus supporter les luttes de cliques féroces au sein de l'appareil d'État: tentatives de coups, assassinats et magouilles de toutes sortes.
Leur "marxisme" n'est que de la pacotille de vocabulaire, leur "révolution" n'a pas de base populaire. Ils apparaissent malgré toutes leurs précautions comme des gens voulant bouleverser de l'extérieur un ordre social cohérent, sans proposer de moyens internes de le remplacer efficacement. De plus, ils sont considérés à juste titre comme des otages des soviétiques, des russes. A chaque niveau de l'administration, tous les hauts fonctionnaires
et officiers ont leur "doublure" russe. Les industriels occidentaux en affaire en Afghanistan notaient qu'il était plus rapide de s'adresser à la doublure qui était plus au courant. Voilà un nouveau parallèle avec les français ministres de l'intérieur au Sénégal, les Cubains généraux en Ethiopie, les Vietnamiens complètement sur le devant de la scène au Kampuchéa.
La méfiance du peuple Afghan vis-à-vis des impérialismes a une longue histoire, et sa résistance armée acharnée et efficace marque l'identité de ce peuple.
La situation empire dans les derniers mois de Taraki. Après 2 cas en province, la garnison de Kaboul se révolte. Elle n'est maîtrisée que par un massacre massif, mené en particulier par des avions pilotés par des russes.

SEPTEMBRE 1979 : "REVOLUTION DE PALAIS" .
Amin prend le pouvoir. C'est l'ancien bras droit de Taraki. Plus brutal encore que lui (il était chargé de la police) il commence ses 3 mois et demi de pouvoir en massacrant Taraki et les membres de sa famille et de son entourage.
Apparemment, ce coup fut plutôt une affaire de rivalité personnelle qu'une manoeuvre plus vaste impliquant des changements et des interventions extérieures.
Les russes ne semblaient pas apprécier ce personnage sans scrupule, susceptible de leur échapper .
La rébellion prend une dimension nationale. Les observateurs étrangers estimaient que le 1/4 du pays était sous contrôle des rebelles musulmans et que la moitié du territoire en plus était zone de combat. L'armée Afghane partait en décomposition. Les désertions et les ralliements à la rébellion se faisaient par unités entières. Un exemple: 2500 hommes se rallient en province après avoir tués 25 officiers.
Le pays est en passe de tomber aux mains des insurgés. Les combats atteignent les environs de Kaboul.

FIN DECEMBRE 1979: L'INTERVENTION MASSIVE SOVIETIQUE ET KARMAL, LE
"NOUVEAU DACKO".
En quelques jours, par pont aérien et pénétration de colonnes blindées, 80 000 hommes ( à la mi-Janvier) arrivent en Afghanistan de l'U.R.S.S.
Les troupes soviétiques contrôlent d'abord Kaboul, neutralisent les partisans d'Amin qui se battent avec acharnement, Amin lui-même est exécuté avec ses proches. Puis dans les premiers jours de Janvier, les troupes se déploient aux alentours de la capitale pour la protéger
B. Karmal est porté au pouvoir à la "manière Dacko": il parle d'abord à la radio, de la ville soviétique de Tachkent, puis quelques jours après, est amené en avion quand la situation est dans les mains des troupes russes.
Karmal est le fondateur du parti Parcham, plus pro-soviétique encore que le Khalq. Il écarte, et sans doute fait exécuter ou emprisonner, les anciens fonctionnaires pour mettre ses partisans à leur place.

LA REBELLION NATIONALE SE CONSTITUE CONTRE L'AGRESSION RUSSE.
Depuis 1978, la résistance n'a fait que se renforcer.
Malgré sa variété et sa division politique, ethnique et religieuse (des extrémistes intégristes d'extrême-droite aux maoïstes en passant par les groupes tribaux opposés aux exactions du régime et des russes), elle a remporté des succès face à ces régimes ultra-fantoches, pratiquant avec une brutalité cynique le massacre de leur peuple avec une armée étrangère: villages bombardés à ras, mosquées, considérées comme des nids à rebelles, détruites, populations et bétail napalmés...
L'armée Afghane est presqu'inexistante en tant que telle, tant les désertions se sont multipliées, encore plus depuis l'intervention massive des russes.
Dans cette circonstance, la tâche centrale du moment apparaît au peuple Afghan être celle de chasser les sociaux-impérialistes russes et leurs complices fantoches.

LES REACTIONS DES FORCES POLITIQUES EN FRANCE. NOS TACHES.
Cette nouvelle expansion du social-impérialisme développe encore la montée des risques de guerre. Toutes les forces populaires qui s'opposent à cette politique d'agression et de destruction des peuples doivent être soutenues vigoureusement quelles que soient leurs caractéristiques internes.
En France, bien des forces politiques (des trotskystes à certains journalistes de "Libération" et du "Monde" réduisent cette affaire à l'affrontement entre les révisionnistes Afghans, tenants d'une "révolution" et les féodaux conservateurs, l'intervention russe jusqu'à ces derniers jours étant minimisée (depuis qu'elle est devenue massive, c'est dans leurs rangs que se trouvent les positions "munichoises" de repli face aux coups de force, de refus de voir la réalité). Les uns sont en fait alignés sur les fantoches et les agresseurs en niant les phénomènes nationaux de résistance à l'envahisseur et de lutte pour l'indépendance, les autres célébrant avec un faste renouvelé le Xième enterrement du marxisme retrouvant parfois avec les religieux intégristes le parfum spiritualiste qui manque à leur identité d'intellectuel petit-bourgeois en société impérialiste.
Les sociaux-fascistes Afghans ne sont nullement les tenants d'une "révolution". Ils l'empêchent même totalement depuis 1965, en s'opposant aux révolutionnaires et aux patriotes (qui ont été massacrés et pourchassés -ceci étant l'une des constantes des exigences du social-impérialisme russe vis-à-vis des régimes qu'il soutient -voir Éthiopie, Angola, Yémen du Sud...).
Leurs mesures bureaucratiques sont anti-populaires et ne sont que le prolongement de l'agression de leurs maîtres russes.
Sur le plan international, il est tout aussi faux de nier le caractère nouveau de cette intervention et de prétendre, par exemple, que le seul aspect de l'alarmisme de Giscard lors de son discours de nouvel an était de chercher l'"union nationale" en France.
Un bon sens minimum permet de se rendre compte que le social-impérialisme soviétique devient de plus en plus agressif et cynique en menant ce type d'opération directement -sans Cubains ou Vietnamiens interposés - hors des pays du Pacte de Varsovie. Il s'agit à l'évidence d'une remise en cause massive de l'ordre international inter-impérialiste issu de la 2ème guerre mondiale.
Ces années 78-79 ont vu un nombre très important d'agressions étrangères (Vietnam au Cambodge, Tanzanie en Ouganda. France en Centrafrique et au Zaïre, en Mauritanie..., U.R.S.S. en Afghanistan, incursions Rhodésiennes et Africaine du Sud en Zambie et Mozambique...) qui révèlent l'instabilité internationale et l'initiative de la superpuissance soviétique par rapport au recul américain et occidental -cependant sujet à des contre-attaques pour le moment limitées mais porteuses de possibilité agressives inquiétantes.
La résistance Afghane est une force populaire en lutte contre une agression de la superpuissance soviétique.

Nous devons faire confiance au peuple Afghan pour progresser dans le sens de sa constitution au cours de la lutte contre les envahisseurs en force indépendante par rapport aux impérialismes, le fait que les mouvements de résistance reçoivent des aides diverses ne faisant qu'entrer dans le cadre des alliances nécessaires au combat.
Nous sommes à l'écoute des forces qui, au sein de la résistance pourraient s'organiser dans ce sens.
Nous devons aussi nous opposer avec force, parallèlement au travail sur le Cambodge, au P.C.F. qui pratique de plus en plus comme seule politique l'alignement inconditionnel sur le social-impérialisme russe. Dans ses articles, 1'"Humanité" cite avantageusement les ministres Afghans dont cette perle: "L'Afghanistan se félicite de l'aide apportée par l'U.R.S.S. En la demandant, il n'a fait qu'exercer son droit à la légitime défense reconnue par la pratique (sic) et les lois internationales". A cotés de ces articles sur le coup d'Afghanistan (aux titres du genre "Afghanistan: Carter joue avec la détente" (!), on trouve dans le numéro du 5/1/80, avec une photo de l'accolade Marchais-Castro une déclaration du P.C.F. sur la nécessité de l'entrée de Cuba au Conseil de sécurité de l'ONU (qui se trouve pour le moment privé de ce nouvel agresseur): "Chacun sait le rôle international que joue Cuba... - en effet !
Euromissiles, Cambodge, Afghanistan... Nous devons faire campagne contre les nouveaux pétainistes que sont, sur le plan international les sociaux-fascistes du P.C.F.
C'est dans cette lutte qu'avancera le point de vue politique populaire en France sur la guerre et la révolution.

AFGHANISTAN: LA C.G.T. BAT MARCHAIS DANS LA MAUVAISE FOI.
Après avoir connu des difficultés d'unification interne sur l'intervention soviétique, la C.G.T. a gagné du temps en envoyant une délégation "enquêter" à Kaboul. A son retour, la C.G.T. révèle:
-"nous n'avons ressenti aucune animosité, mais beaucoup d'hospitalité et de gentillesse de la part des gens qui nous prenaient pour des soviétiques (alors que tous les journalistes ou étrangers présents à Kaboul témoignent journellement de prise de position ouvertes contre les
russes de simples passants et que, sur le plan des faits, plusieurs attentats ont été commis contre des soldats russes et qu'une émeute s'est déroulée, des heures durant et devant les cameras de télévision du monde entier, autour d'une prison où des parents et relations essayaient de libérer des prisonniers aux cris de "A bas les russes"). -"l'armée soviétique n'a pas pris part aux combats du 27 Décembre (le coup d'Etat) " (alors que Karmal - dont d'ailleurs la carrière de fantoche semble menacée, bien triste sinécure après Taraki et Amin tués avec toute leur famille -a été amené de Tchécoslovaquie en Afghanistan via la Russie par avion militaire ( à la Dacko) après que les troupes soviétiques aient en main toute la capitale et commençaient à se déployer dans les provinces. Il est significatif que ce soit presque au même moment où la CGT faisait ces "révélations" que un massacre digne de My Lai et Oradour sur Glane (en plus sanglant d'ailleurs puisque plus de 1000 hommes ont été massacrés à la mitraillette et enfouis au bulldozer alors que certains n'étaient pas encore morts) ait été révélé. Cet épisode, qui s'est fait en présence et sur ordres d'officiers Russes, a eut lieu sous la période Taraki, dont la CGT fait le portrait comme d'un valeureux patriote renversé par le vilain Amin...
Pour Marchais et le P.C.F., les 100 000 russes sont là pour le " socialisme". Pour la C.G.T., ils ne sont pas là du tout. 2 attitudes pour justifier l'invasion soviétique, piétiner l'indépendance nationale et essayer de "faire passer" l'alignement pétainiste sur l'hégémonisme soviétique dans ces temps de risques de guerre fomentée par la rivalité des 2 superpuissances. 2 positions à contrer pour faire avancer la question de la prise de conscience et de l'organisation des masses populaires sur la situation internationale.
Finimore
PcMaN a écrit :

N'y-a-t-il pas eu un progrès social lorsque l'URSS était en Afghanistan ?


Nous avions largement débattu en son temps sur le FUC de ce sujet, et sur la justification frauduleuse mise en avant par le social-impérialisme au sujet de son intervention soi-disante faites au nom du progressisme et des femmes. Les éléments du débat son sur
http://marxisme.alloforum.com/sujet-3911-0-83090-0-0-6-392403-1.html

Il est aussi significatif que sur ce sujet, Connolly défendait bec et ongles l'intervention (invasion-occupation) de l'Afghanistan au nom du soutien à un "gouvernenent révolutionnaire".
Dans ce sujet je me suis aussi opposé (ainsi que le camarade Ossip) aux propos de 1917 qui cautionnait largement les analyses révisionnistes de Connolly.

Il disait :
1917 a écrit :

Si tu t'en tiens aux "récits"de la propagande bourgoise évidemment il s'agissait d'une invasion....et non d'un soutien militaire à un gouvernement progressiste voire révolutionnaire pour le pays qui voulait délivrer les femmes de leur joug séculaire, qui voulait alphabétiser tout le pays, réduire les inégalités sociales voire les abolir. etc etc.

Ingérance oui.


finimore a écrit :

Je ne m'en tiens pas aux "récits"de la propagande bourgoise, et je trouve même un peu cavalier que tu utilises ce genre de pirouette pour évacuer la question.
" soutien militaire à un gouvernement progressiste voire révolutionnaire pour le pays qui voulait délivrer les femmes de leur joug séculaire, qui voulait alphabétiser tout le pays, réduire les inégalités sociales voire les abolir. etc etc. " âneries grotesques et absurdes ! Il est quand même assez lamentable qu'aujourd'hui quelqu'un qui se prétend ML puisse reprendre les fables et les mensonges des sociaux-impérialistes de Brejnev et nous les ressortir comme des vérités !

Finimore


finimore a écrit :

Je reviens sur l'attitude des diverses organisations trotskistes sur l'intervention -invasion- de l'Afghanistan.

-Le SU -Secrétariat Unifié- condamne l'intervention en Afghanistan... et l'approuve ! A la fin 1979, les troupes de Brejnev pénétrent en Afghanistan et d'emblée les dirigeants et les orgas du SU se partagent en deux camps opposés. D'un côté, ceux qui sous couvert de "la défense des acsquis d'octobre 17", soutiennent l'intervention en tête de ceux-là, le SWP des USA, la LCR espagnole. Face à cette position la majorité de la direction du SU et la direction de la LCR -française- énonce une condamnation embarrassée et hésitante de l'intervention soviétique. Un an plus tard les points de vue se rapprochent -signalons par ailleurs que les dirigeants du PC Cubain auront pris leurs distances à l'égard de l'intervention en Afghanistan- et par exemple le SWP qui avait condamné l'intervention déclare dans son journal The Militant -18 janvier 1981- " Face à la disposition puissante de forces internationales contre la révolution, le gouvernement afghan s'est tourné vers l'Union soviétique pour l'aider. Quant il apparut que les forces soutenues par l'impérialisme risquaient de réussir une contre-révolution sanglante à la chilienne sur sa frontière sud, les troupes soviétiques sont intervenues. Ainsi, ce n'est pas l'intervention soviétique qui est en cause, mais une intervention US grandissante visant à détruire les acquis des masses afghanes. C'est cela qui a finalement forcé le gouvernement soviétique à riposter. ".
Nous avons dans cet article toute la logique trotskiste, mais aussi révisionniste P"C"F et Brejnévienne ( ce n'est pas une invasion, c'est pour défendre la révolution, les masses, les femmes, l'Urss n'a fait que répondre aux agressions de l'impérialisme US etc...).

Finimore

PcMaN
N'y-a-t-il pas eu un progrès social lorsque l'URSS était en Afghanistan ?
Finimore
Voici quelques points de repère historiques et chronologique sur l'Afghanistan

17 juillet 1973 : Mohamed Daoud Khan (ancien premier ministre) renverse la dynastie de Mohamed Zaï.
27 Avril 1978 : coup d'Etat pro-soviétique de Taraki
Septembre 1979 : Amin ancien premier ministre de Taraki renverse celui-ci
24 décembre 1979 : arrivée massive des premières troupes soviétiques à Kaboul
28 Décembre 1979 : Babrak Karmal est installé au pouvoir par Brejnev. C'est le début de l'agression militaire et de l'occupation de l'Afghanistan par le social-impérialisme.
L'intervention militaire est "justifiée" par Brejnev, par un soit-disant « appel au secours du gouvernement Afghan » au nom d'un traité d'amitié...
11 Janvier 1980 : le P"C"F apporte son soutien à cette agression et tente de justifier celle-ci.

Il est important de revenir sur plusieurs points:
1-Le coup d'Etat de Taraki et la période de dictature sanglante de celui-ci
2-L'installation de Babrak Karmal par les soviétiques
3-L'agression social-impérialiste et la logique de l'hégémonisme

et sur certains arguments du P"C"F, de l'URSS justifiant l'intervention:
4-le gouvernement afghan a appelé à l'aide l'URSS avec laquelle il avait un traité d'assistance
5-c'est une lutte contre les féodaux, contre le droit de cuissage...

1-Le coup d'Etat de Taraki
Avril 1978, un coup d'Etat, pas une révolution :
A partir de 1973, 500 militaires afghans se rendront chaque années en URSS pour y suivre des stages au cours desquelles ils auront une préparation politique intense. C'est principalement dans leurs rangs et dans celui de la petite-bourgeoisie intellectuelle, que le parti révisionniste Khalq recrutera ses partisans. Bien qu'entretenant d'excellents rapports avec l'URSS, la politique extérieure du prince Daoud, axée sur le non-alignement, est jugée trop indépendante de Moscou. Sur le plan intérieur, après avoir été soutenu par une des deux tendances du Parti Populaire Démocratique: le Parcham, Daoud s'apprête à la réprimer en même temps que l'autre tendance, le Khalq. L'URSS poussera alors le Khalq à prendre le pouvoir en s'appuyant sur une fraction de l'armée formée à l'école de Moscou. Le coup d'Etat d'avril 1978 réussira sans qu'une véritable résistance s'y oppose, les masses n'étant pas mobilisées. Les rares combats qui se sont déroulés, ont eu lieu entre la garde personnelle de Daoud et les unités de l'armée favorables au coup d'Etat de Taraki. Le Khalq, en choisissant la voie du putchisme s'est substitué aux masses en les cantonnant dans un rôle de spectateur, on est loin d'une révolution !
Un régime fantoche, dictatoriale et anti-populaire voilà comment caractériser le régime de Taraki.
Pendant des années les maitres du Kremlin n'ont cesser de fournir des armes au régime de Taraki. Près de 3500, puis 5000 "conseillers" russes ont tenu le régime fantoche à bout de bras. Ils ont recouru à une répression sanglante pour tenter d'écraser la résistance afghane: bombardements au napalm des villages "rebelles", villages rasés par les chars, exécutions sommaires de patriotes afghans....
La lutte du peuple afghan n'a pas cesser de se développer. A la veille de l'intervention du social-impérialisme, l'armée afghane était en pleine décomposition : désertion en masse de soldats, mutineries de régiments entiers rejoignant avec leurs armes la Résistance...
Le caractère sanglant de ce régime est aussi confirmé par le reportage du quotidien marxiste-léniniste turc "Aydinlik" à Kaboul et dans les zones libérées. Ce reportage sera aussi publié en France par le Quotidien du Peuple (nouvelle série) -édité en commun par le PCML et le PCRml- dans les n°8 - 9 et 11 du 15 - 16 et 18 janvier 1979.
En septembre 1979, le discrédit de Taraki permettait a son premier ministre Amin, de s'emparer du pouvoir, pour y continuer la même politique.

2-L'installation de Babrak Karmal par les soviétiques
Incapable de faire face au mécontentement populaire, Amin ne « fait plus l'affaire » aux yeux des Soviétiques. Le 24 décembre 1979 ce sont 25000 soldats et troupes aéroportées qui débarquent a Kaboul, un véritable corps expéditionnaire ! Leur mission est double: renverser l'actuel président Amin en le remplaçant par un instrument plus docile à la politique Soviétique : Babrak Karmal d'une part, et tenter de venir à bout de la résistance en utilisant des moyens militaires gigantesques, d'autre part. Pour la première fois depuis 1968(invasion de la Tchécoslovaquie), l'URSS envahit militairement un pays. L'URSS a su tirer profit des reculs successifs de l'impérialisme américain choisissant le moment opportun où celui-ci se trouvait en difficulté avec la crise iranienne pour lancer son offensive. Pour la première fois, le social- impérialisme faisant usage de sa puissance militaire a montré qu'il était capable d'intervenir au-delà de sa "sphère d'influence" habituelle. Risque calculé, l'invasion de l'Afghanistan, marque un pas qualitatif dans la politique hégémoniste de l'URSS.
Le 28 décembre 1979 les soviétiques installent à Kaboul Babrak Karmal. Cet hommes ils ont été le chercher à Prague, ils l'ont débarqué à Kaboul en même temps que leurs blindés !

Au sujet de la réforme agraire
Une réforme agraire a été imposé par décret sous Taraki. Ce régime en ignorant volontairement toutes les structures communautaires extrêment complexes de la campagne afghane a voulu appliquer un décret fait par les bureaucrates de Kaboul qui ne correspondait pas à la réalité de la société afghane et ne répondait pas aux aspirations des masses. Ils ont même forcé les paysans d'une région à quitter leur village et aller dans les autres provinces pour occuper la terre qui appartenait aux paysans d'une autre minorité nationale.
Cette réforme agraire, ne pouvait changer les rapports existant entre les propriétaires et les paysans qui, pour la plupart étaient des métayers, car ces derniers resteront toujours dépourvus des semences et des moyens de cultiver leurs terres.
En réalité ce n'était pas un véritable changement de la société féodale que visait le gouvernement Taraki /Amin / Karmal.
Le véritable objectif de la réforme agraire se trouvait ailleurs: l'Afghanistan, outre sa position stratégique pour la politique expansionniste de l'URSS de trouver un débouché sur l'océan indien, est une excellente source d'exploitation des ressources naturelles -exploitation du gaz et des minéraux-, exploitation des ressources agricoles: au nord du pays, les paysans ont été obligé de cultiver du coton pour l'exporter ensuite vers l'URSS, tandis que ces mêmes paysans achetaient leurs vivres sur le marché. Dans l'Est de l'Afghanistan des sommes énormes furent englouties pour le développement de la culture d'agrumes, non pour la population mais pour l'exportation vers l'URSS.

3-L'agression social-impérialiste et la logique de l'hégémonisme
Dès le début janvier 1980, le PCML et le PCRml publie un communiqué commun « Contre l'agression de l'URSS en Afghanistan » ou il est dit notamment « Cette agression s'effectue sous prétexte d'une « agression armée », alors que la seule agression en Afghanistan c'est celle de l'URSS, qui a déjà contraint 300 000 Afghans à quitter leur pays pour échapper aux bombardements. En réalité sous couvert d'un traité « d'amitié », l'URSS est venue au secours d'un régime à sa botte qui était menacé par les mouvements de résistance du peuple afghan.
Cette agression soviétique en Afghanistan survient après l'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968, et après que l'URSS ait généralisé sa politique impérialiste dans le monde. Ces dernières années notamment, elle s'est servie de mercenaires cubains pour se tailler des zones d'influence en Afrique, elle a participé activement à l'agression contre le peuple érythréen et a soutenu puissamment l'invasion vietnamienne au Cambodge.
Voilà qui révèle crûment ce qu'il en est des véritables objectifs de l'URSS qui, discourant sur la détente en se présentant comme une puissance de paix, accumule un formidable potentiel militaire qui menace la paix du monde et multiplie les inférences et agressions.
En rivalité accrue avec l'autre superpuissance, l'impérialisme américain, pour dominer le monde, l'URSS met à profit le déclin relatif de celui-ci pour renforcer son offensive.
Ainsi, en envahissant l'Afghanistan, l'URSS poursuit son expansion en Asie centrale, cherche à s'ouvrir un débouché vers l'Océan Indien, ceci afin, entres autres, de s'assurer le contrôle des voies mondiales d'approvisionnement en pétrole.
" QDP n°6 (nouvelle série) -11 janvier 1980-

sur certains arguments du P"C"F et de l'URSS justifiant l'intervention :

4-le gouvernement afghan a appelé à l'aide l'URSS avec laquelle il avait un traité d'assistance
Marchais revendique cyniquement depuis Moscou son soutien à l'intervention soviétique, provoquant un grand désarroi parmi les militants du P"C"F.
A propos du " traité d'amitié " URSS-Afghanistan que Moscou brandit pour justifier son intervention : " Ce traité de 1978 prévoit qu'à la demande de l'une des deux parties, l'autre peut lui accorder l'aide militaire pour assurer son indépendance, la défense de son territoire " (...) " Dans la toute dernière période, l'intervention militaire extérieure était si forte que si le gouvernement soviétique n'avait pas répondu à la demande qui lui était faite, cela aurait eu comme signification qu'il ne respectait pas le traité qu'avaient conclu entre eux les deux gouvernements " A propos de la question " Qui, en Afghanistan, à fait appel aux soviétiques ? " (...) " Amin lui-même avait demandé au gouvernement soviétique d'intervenir " pourtant le premier acte des troupes soviétiques a été la liquidation d'Amin et son remplacement pas Karmal !!! A la même question, Fiterman répondait sur Antenne 2, que l'URSS était intervenue à la demande des " progressistes insurgés ".
Face au trouble et aux désaccords publics qu'a suscité dans les rangs du P"C"F l'intervention social-impérialiste, la direction va essayer de neutraliser les militants en lançant des explications s'appuyant sur " la pression de l'impérialisme ", " un processus révolutionnaire mis en cause par l'arriération des afghans " des justifications faisant fi de la théorie de la lutte des classes. En effet de tous temps et en tout lieu, ce sont les masses qui font l'histoire et non les minorités " éclairées " ou agissantes. Dans le cas de l'Afghanistan, il est dangereux de croire que les troupes étrangères étaient présentes pour défendre les masses et imposée des réformes progressistes. Cela n'a évidemment rien à voir, comme certains ont tentés de le faire croire, avec la création des brigades internationales en 1936 pour défendre la république espagnole !
C'est une conception politique qui voudrait que le "socialisme", la libération des femmes afghanes, la lutte contre les féodaux soient apportés de l'extérieur du pays par l'intervention étrangère et non par les masses elle-mêmes. C'est toujours cette même logique qui fut utilisée par les vietnamiens pour envahir le Vietnam ou pour l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie.
C'est dans la même logique que l'impérialisme américain est intervenu en 2001 " pour sauver l'Afghanistan des Talibans ", ou en Irak " pour sauver le peuple du dictateur Sadam Hussein ".
Cette théorie et cette logique furent défendu par les trotskistes de la LCR en 1980.

La LCR contre le retrait soviétique d'Afghanistan !
On aurait tort de croire que Marchais détient le monopole du soutien à la présence russe en Afghanistan. Voici ce que dit la LCR en février 1980, au sujet de l'intervention : " jamais la bureaucratie du Kremlin ne s'est préocupée de la révolution afghane, son seul mobile c'est la défense de ses frontières ". Entendez qu'il y avait une révolution en cours en Afghanistan soumise à l'intervention contre-révolutionnaire de l'impérialisme. Faute d'avoir soutenu cette révolution, l'URSS, a été contrainte d'envoyer ses chars pour préserver la sécurité à ses frontières. Pour nos trotskistes " l'armée rouge qui n'est plus rouge, possède un double aspect; qu'elle est l'instrument de la bureaucratie et qu'en même temps (dans une certaine mesure et malgré elle), elle défend les conquêtes de la révolution d'octobre ". La LCR ne réclame pas le retrait des troupes soviétiques car " les masses afghanes ne sont pas assez fortes " si les russes s'en vont c'est la contre révolution et l'impérialisme qui vont reprendre pied. Pour nos trotskistes ce mot d'ordre de retrait est donc " aventuriste et irresponsable ", ils en préférent un autre suceptible de satisfaire Brejnev " il faut créer les conditions du retrait ". Comment direz-vous , Eh bien " les travailleurs afghans doivent s'organiser et revendiquer l'armement des masses ", tandis que les soldats des troupes d'occupation, doivent les y aider en devenant les agitateurs propagandistes de la révolution en Afganistan.

La LTF pour la victoire...
La palme revient cependant à une petite organisation trotskiste la LTF qui n'hésitait pas à manifester " pour la victoire de l'armée rouge en Afghanistan ! "

Ce n'est pas de l'impérialisme pour Ponia
Michel Poniatowski ancien ministre de l'intérieur de Giscard se fendera même d'une déclaration instructive à méditer: " ce qui est pris pour l'agressivité et de l'impérialisme n'est... que protection et défense élargie "

Le P"C"F synthétisera en quelques affirmations mensongères les justifications à l'intervention :
-l'URSS est venue soutenir le peuple afghan, a son appel
-Oui, mais Amin était pro-américain
-Mais l'impérialisme US menaçait l'Afghanistan
-L'URSS est intervenu pour défendre un pouvoir démocratique contre des réactionnaires, des obscurantistes des féodaux

5-c'est une lutte contre les féodaux, contre le droit de cuissage...
Sur la base d'éléments véridiques concernant la situation des femmes en Afghanistan (voir le livre " Conditions de femmes en Afghanistan " Simone Bailleau Lajoinie -Editions sociales 1980-) le P"C"F va utiliser cette situation pour justifier les régimes fantoches et l'intervention du social-impérialisme. Il est significatif par exemple que l'URSS qui dans le même temps intervenait en Erythrée développait une conception tout à fait particulière de la lutte contre les féodaux. Le QDP n°7 12-13-14 janvier 1980 aborde le sujet dans un article et pose la question " Qui défend les anciens exploiteurs en Erythrée ? " " Répondant à l"argument" de la Pravda (mars 1978), selon lequel le mouvement de libération érythréen serait une "manoeuvre impérialiste", soutenue, portée à haut de bras par "les féodaux arabes", le "Front Populaire de Libération de l'Erythrée - composante essentielle d'un mouvement qui avait combattu depuis 1961, Haïlé Séllassié et l'impérialisme américain - à déclaré dans son organe officielle, Vanguard (Avant-garde): "L'article de la Pravda et ses conséquences sont clairs. Ce sont des accusations sans fondement, fausses, destinées à masqué les véritables intentions de l'Union Soviétique à sacrifier la libération des peuples, au profit de ses intérêts stratégiques".
Au cours des derniers mois, le FPLE (Cf. son bulletin d'information à destination de l'Europe) a révélé comment Mengistu, avec l'appui militaire de l'URSS, tentait de liquider toute les réformes entreprises en Erythrée par le mouvement de libération. C'est ainsi que depuis novembre 1978, dans sa tentative de reconquête, Mengistu a essayé de dissoudre les coopératives et les assemblées populaires mises en place par le mouvement de libération. Pour cela Mengistu et ses conseillers soviétiques n'ont pas hésité, selon le FPLE, à s'appuyer sur des féodaux collaborateurs notoires du régime déchu d'Haïlé Séllassié, qui se sont vu propulsés chefs de prétendues nouvelles "organisations de masses", les Kébélés.
"

Un argument du P"C"F et du social-impérialisme est de nous faire croire que la lutte de tout un peuple contre l'occupation, ne serait que la lutte d'une poignée de grand féodaux. Cet argument concerne la résistance et plus particulièrement certaines composantes moyenageuses et anticommunistes. Cet aspect nous renvoi aujourd'hui à l'actualité, du fait qu'un Ben laden ait été formé et entraîner par la CIA dans la période de la lutte contre l'occupation soviétique en Afghanistan.
La résistance Afghane est multiforme, diverses. Son but est la libération nationale. Cette résistance comporte des éléments totalement réactionnaires, pro-américains, anticommunistes.... mais aussi des groupes se battant très clairement contre le colonialisme, l'impérialisme, pour la libération nationale sur une base ML.
La difficulté réside dans le fait que l'occupation soviétique a renforcé un rejet du "socialisme" et du "communisme" en Afghanistan car l'intervention du social-impérialisme était faite avec le masque du "socialisme", au nom du "communisme" et du drapeau rouge ! Ce qui a renforcé les courants les plus violemment anti-communistes.
Les communistes ML opposés aux manoeuvres des superpuissances, n'ont pas pu prendre, du fait de leur faiblesse, la direction du mouvement national de libération, et c'est tout naturellement que les islamistes et autres féodaux se sont imposés au sein de cette résistance et de ce mouvement.
Soutenir par principe la résistance du peuple Afghan était donc politiquement juste, même si nous avons en France pu "mêler" indirectement notre voix à des personnes, partis etc... franchement réactionnaires et qui n'étaient pas vraiment pour la justice social ou la libération des peuples.
Il est très intéressant de savoir ce que disent les communistes ML d'Afghanistan sur cette période, ainsi que les analyses des femmes du mouvement RAWA.

Finimore
 
Retour au forum
 
créer forum