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Finimore
Un article de J-F V dont le sujet est « Lutte entre les deux voies dans le Parti ? » et publié dans le n°58 –du 4 au 17 février 1982- de Pour Le Socialisme dans le cadre de la « Tribune de discussion du 4e congrès du PCR » -pages 6-7-. J-F V y fait des remarques tout à fait intéressantes et nous éclaire sur le contenu des débats au sein du PCR dans cette période. Il y écrit notamment au détour de son analyse : que « Au plan politique, la fascination exercée dans le Parti, parfois, par le PS, a bien reculé depuis septembre. Là n’est pas en réalité le principal sujet d’inquiétude. Le principal danger de désagrégation est constitué par deux types de réflexes qui d'ailleurs traversent le courant marxiste français chaque fois qu'un tournant est à prendre :
— La première catégorie est basiste, ouvriériste, conservatrice et sectaire. Etrangère aux modifications de la situation politique et au bouleversement du champ idéologique, elle s'accroche à une démarcation avec le réformisme qui n'est plus opératoire compte tenu de ces changements. Les notions de culture, d'hégémonie, d'inhibition, d'Etat socialiste de droit, lui sont suspectes.
— La seconde est éclectique et libérale : les déterminations de classe ne l'intéressent plus, la classe ouvrière n'occupe pas de place déterminante, le choix réformes/rupture est secondaire, et on peut dire n'importe quoi sur le fonctionnement d'une organisation, indépendamment de ce qu'elle vise, de ses orientations, de son histoire.
On pourrait facilement, à partir de l'observation de ce qu'ont en commun ces deux catégories de points de vue (apolitisme, nullité du sens critique effectif) et à partir du fait qu'ils nous détournent des tâches révolutionnaires effectives, dire qu'ils décrivent une seule et même voie. Mais si l'on appelle lutte entre les deux voies lutte contre ce qui nous détourne de ces tâches, la notion n'a plus aucun intérêt et pour le coup n'a plus rien à voir avec le sens initial.
Surtout, elle présenterait le grave désavantage de ne rien dire du pourquoi de ces idées, points de vue et réflexes et de leurs origines qui sont diverses.
Les premiers trouvent leur inspiration dans des formes de raisonnement primaires où l'on retrouve à la fois les traits de l'extrême-gauche en France, et aussi les aspects négatifs de notre propre tradition ou passé.
Les secondes dans un curieux mélange où se brassent les ambiguïtés de la CDFT, la critique de l'URSS par ses dissidents, Solidarité, les effets des tours de passe-passe de la social-démocratie française, l'activité des oppositionnels du PCF, etc. (pour ne pas parler des nouveaux mouvements), et qui décrit si bien le paradoxe du courant progressiste dont nous avons parlé à l'automne.
Bref, on retrouve dans le Parti un type de positions inhibées (par exemple la hantise de l'organisation) qui traversent largement le mouvement populaire et sa composante la plus avancée. Cas inhibitions ne procèdent pas seulement de la guerre idéologique menée par l'adversaire, mais proviennent aussi d'un ensemble de défaites subies et de limites rencontrées par le mouvement lui-même.
On objectera qu'une idée fausse est une idée fausse, que l'anti-totalitarisme est plutôt, au départ, une idée de droite et de guerre froide, et qu'il ne faut pas diluer le fond du débat derrière la prise en compte de ses formes.
J'en conviens facilement; il y a une nette différence entre communisme et progressisme.
Mais il y a aussi une nette différence entre ce qui est régressif chez les progressistes et ce qui est réactionnaire dans bourgeoisie et le révisionnisme.
Il serait donc paradoxal de conduire au nom de la lutte entre deux voies, c’est-à-dire au nom d’un antagonisme de classe, dans nos propres rangs, une bataille d’idées qui doit être ferme, mais que nous envisageons plus pacifiquement à l’extérieur.
En fonction des quelques éléments que je viens de dire, et pour parvenir à une résolution plus tranquille et plus efficaces des contradictions d’idées dans le Parti, je propose que dans la phase actuelle, nous ne fassions plus référence à la lutte entre les deux voies dans le Parti, mais plus simplement à la « lutte idéologique et politique ».
Qu’il me soit permis d’indiquer en conclusion qu’on ne pourra pas régler ce problème en effet en juxtaposant comme le fait l’article 10, débat d’idées qui serait porteur d’innocentes controverses, et lutte entre les deux voies. La lutte entre vrai et faux, entre ancien et nouveau, comporte aussi, de toute évidence, dans certains cas, une dimension idéologique et politique.
J.F V. Paris 19e ». Dans ce long extrait, nous avons bien les contradictions, liées à l’évolution des analyses et de la pratique du PCRml devenu PCR, et qui entraînera sa disparition.
Finimore
La sainte alliance

Si j’ai insisté sur la fin des principaux partis ML en France dans les années 80 (ne pas oublier non-plus la disparition de l’UCFML en 1984), ce n’est pas anecdotique. J’ai donné des éléments précis et datés, et montré le rôle déterminant du PS (et des composantes comme la « deuxième gauche » ) dans la destruction de ces partis ML. Si les moyens utilisés sont en partie connus, il n’en reste pas moins d’en comprendre les raisons.
Dès le début des années 60, les cercles ML, la fédération, le mouvement puis le PCMLF ont été la cible du pouvoir Gaulliste, du patronat, du PCF et de la direction de la CGT. En 1968, le PCMLF est interdit, mais il continue d’exister clandestinement en tant que Parti. Le journal l’Humanité Rouge sera en fait la vitrine légale du PCMLF. La répression du pouvoir (Pompidou puis Giscard) touchera les militants du PCMLF.
Les difficultés, l'éclatement, les divisions du PCMLF sont aussi les conséquences de son interdiction. Plusieurs de ses militants ont été victimes de la répression de la bourgeoisie (arrestations, prison), ce fut par exemples:
--le cas de Bernard Rey militant marxiste-léniniste qui a été condamné après une inculpation de reconstitution du PCMLF en 1970.
--le cas d'une dizaine de militant en 1971 qui ont été inculpés de reconstitution du PCMLF, certains mêmes deux ans après n'avaient toujours pas été jugés.
--le cas de cinq militants de Lorient dont notamment Romain Le Gal en 1976 qui fit plusieurs mois de prison. Le n°163 de l'HN de juin 1976 titre "TOUS UNIS CONTRE LA REPRESSION ! IL FAUT LIBERER ROMAIN LE GAL ! A BAS L'INTERDICTION DU PCMLF ! ".
Pendant une dizaine d’années le PCMLF et le PCRml ont fait face à une « sainte alliance » : UDR-RPR, PCF, PS, directions CGT-CFDT, patronat, trotskistes, anarchistes, PSU…. sans oublier évidemment les divers groupes fascistes (Occident, Ordre Nouveau, PFN et FN).

Les ML contre les fascistes…
Jacques Jurquet dans « A contre courant » sorti en 2001, écrit que L’Humanité Rouge « le 27 janvier 1973, sous la signature de Larverne, pseudonyme d'Aimé Delrue » (…) « publia un article sur un fasciste dont nous ne supposions pas alors qu'il allait occuper une place inquiétante au cours des années ultérieures. Le titre de ce papier était « Qui est Le Pen ? ». Son contenu est d'actualité au moment où j'écris ces lignes, en mars 1998. ». –chapitre 28 page 156-
La conséquence de la publication d’un article en page 3 de l'édition du jeudi 14 octobre 1976 : " Le Pen héritier - 3 milliards pour les nostalgiques des chemises brunes " c'est que l’HR fut mise en procès par Le pen. La bataille qui se déroula est décrite au chapitre 38 –pages 265 à 267.
Jacques Jurquet, fait le constat suivant : « Avec le recul de l'Histoire et l'actualité de fin du siècle, je constate que nous avions cent mille fois raison de dénoncer l'idéologie de ce politicien entouré de fascistes et collaborateurs pétainistes notoires, et diffuseur de disques de chants nazis. (…) En tout cas je remarque que les marxistes-léninistes avaient vingt ans d'avance sur tous les honnêtes antifascistes qui combattent aujourd'hui à juste titre Le Pen, Mégret et les autres chefs du Front prétendu national. Beaucoup d'entre eux nous opposaient à l'époque que nous allions contribuer à populariser le courant fasciste et qu'il était donc préférable de faire le silence à son sujet. J'accepte bien volontiers de considérer qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire, mais je pense que Le Pen et ses acolytes auraient connu de bien plus grandes difficultés si le danger qu'ils représentent avait été combattu comme nous le voulions déjà voilà maintenant près de vingt cinq ans. Il fallait écraser le venin du racisme dans l'œuf. Il ne fallait pas laisser la bête immonde ressortir de sa tanière. » chapitre 38 –page 267.

… et la campagne raciste et chauvine du PCF
En février 1979, le Quotidien du Peuple (PCRml) sous la plume de François Nolet, publie dans son n°850 -vendredi 9 février 1979- un article intitulé : « Le PCF et « l'Europe allemande » : comme en 14.... ». La logique de défense de l’impérialisme français y est très clairement montrée.
http://www.editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/articles/quotidiendupeuple/dates/1979/fevrier/qdp850/qdp850pcf.htm

En mai 1979, le PCF poursuit sa campagne ultra-chauvine sur la base de la « défense de la sidérurgie française » -voir l’article « Le PCF et l’Europe » publié dans Front Rouge n°6 (mai 1979)-.
En fait le PCF continue de se positionner comme un défenseur de l’impérialisme français.
En 1980, c’est le mot d’ordre « produire français » qui est mis en avant par le PCF et Marchais. Dans « L’espoir au présent » publié aux Editions Sociales en 1980, Georges Marchais revendique le « produire français » pages 151-152-153- .
Début 1981, le PCF engage une campagne sur le thème « les immigrés coûtent cher aux municipalités », puis envoi un bulldozer pour casser un foyer d’immigrés à Vitry et organiser (avec Robert Hue) une campagne de délation à Montigny contre une famille d’immigrée. Le PCRml, le PCML, l’UCFML, l’Ocml-VP dénonce clairement ces campagnes et le caractère raciste de celles-ci.
Georges Marchais écrit en 1981, après que le maire PC de Vitry-sur-Seine, Paul Mercieca, eut fait raser au bulldozer un foyer de travailleurs africains : « Oui, la vérité des faits me conduit à approuver, sans réserve, la riposte de mon ami Paul Mercieca. Plus généralement, j’approuve son refus de laisser s’accroitre dans sa commune le nombre, déjà élevé, de travailleurs immigrés. En raison de la présence en France de 4 millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. (…) La cote d’alerte est atteinte. (…) C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage. Je précise bien : il faut stopper l’immigration officielle et clandestine. »
Paul Mercieca : « Nous, contrairement aux partis de Droite et aux socialistes, nous n’avons pas mauvaise conscience et demandons l’arrêt de la concentration des immigrés dans les cités ouvrières ».
Dans l’Humanité du 6 janvier 81, Georges Marchais écrit au recteur de la Mosquée de Paris. La lettre provoque un choc : « En raison de la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut stopper l’immigration officielle et clandestine ».

Critiquer le PCF, oui ! Mais sur une base de classe !
Il ne s’agit pas pour moi de mettre sur le même plan le PCF et le FN dans l’affaire de Vitry. Mais force est de constater que le PCF dans cette période à dangereusement diffusé des positions qui sur la base du chauvinisme dans le cadre de la crise et la défense de l’impérialisme français ont renforcés et légitimés des idées et des comportements racistes. En refusant de se battre sur la base de la reconnaissance d’un prolétariat ayant une composante immigrée, c’est à dire que les immigrés font partie de la classe ouvrière de France et qu’il faut se battre pour l’égalité des droits français-immigrés, le PCF à contribué à désarmé les travailleurs face au venin du racisme. Dans le volume 2 de « LA REVOLUTION NATIONALE ALGERIENNE ET LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS » publié aux Editions du Centenaire en 1973, Jacques Jurquet faisait déjà la « Critique des théories para-colonialistes de Thorez sur l'Algérie » -pages 359 à 398-.

La sainte alliance contre les ML, ses conséquences et la nécessité d’un parti ML aujourd’hui
Il y avait bien de fait, une « sainte alliance » contre les communistes ML dans les années 60 et 70. Il n’est pas étonnant que les pressions politiques, syndicales, financières, idéologiques de toutes sortes contre ces petits partis aient pu progressivement permettre la pénétration des thèses de la « deuxième gauche ».
L’arrivée de la gauche au pouvoir (voir le livre de Pierre Turpin « Les révolutionnaires dans la France social-démocrate 1981-1995 - l’harmattan 1997 ) va parachever ce qui était déjà bien engager en 1980, c’est-à-dire le processus qui mènera à la destruction de ces Partis.
Il ne s’agit pas pour moi de d’écrire ici que ces partis n’ont jamais commis d’erreurs, loin de là ! Mais de montrer que 30 ans après leurs disparitions (destruction volontaire par la social-démocratie et la deuxième gauche), l’offensive « néo-libérale », la montée en puissance du FN, les confusions idéologiques, les reculs sur le plan des acquis sociaux, la crise, le chômage, la précarité, le développement du racisme, les risques de guerres, l’hégémonie des USA, l’agressivité de l’impérialisme français… pourrait être combattu beaucoup plus efficacement. La question aujourd’hui de l’absence d’un véritable Parti communiste révolutionnaire s’appuyant sur les acquis du marxisme-léninisme est à l’ordre du jour et devient de plus en plus urgent.


Edité le 01-03-2015 à 08:13:14 par Finimore


Finimore
Jacques Jurquet dans son livre : " A contre-courant : 1963-1986 " édité aux Temps des Cerises en 2001 Chapitres 43-44-45 –pages 344 à 365- : donne de précieux éléments concernant le rôle du PS dans la transformation du PCML en PAC.
Il y montre très clairement que dès 1981 les AAFC furent contrôlées : " Finalement, avec la complaisance, sinon avec la complicité de plusieurs de mes propres camarades, le courant anticommuniste et antichinois réussit à s'emparer de la direction de cette association. " -page 345-

" Le 3 octobre 1981, j'appris de mes homologues du secrétariat du PCML que nous étions invités à envoyer une délégation assister au Congrès du Parti socialiste, convoqué à Valence, dans la Drôme à partir du 23 octobre suivant.
Ici je tiens à faire une mise au point. Je n'étais pas du tout d'accord pour répondre favorablement à la proposition intéressée du Parti au pouvoir. Mais je me résolus finalement à m'y rendre pour mieux voir, écouter et comprendre la magouille politicienne qui se développait en vue de faire disparaître le PCML. Les découvertes que je fis en effet me confirmèrent que j'avais bien fait d'agir ainsi. " -page 346-

" Ce Congrès du Parti socialiste ne fut en définitive qu'une grande messe célébrant la victoire électorale de François Mitterrand à la Présidence de la République. " (…)
" Un mois plus tard, je décidai encore de répondre favorablement à une demande des trois autres secrétaires, B., G. et D. pour les accompagner au siège du Comité directeur du Parti socialiste. Je désirais savoir à quelle sauce nous allions être dévorés. Je fus bien inspiré, car je fis à cette occasion une découverte sans aucune ambiguïté en écoutant les propos de nos interlocuteurs. Les dirigeants du PS qui nous reçurent étaient Pierre Brana, Marcel Debarge, et Thierry Geoffroy. Le second nommé, secrétaire national du Parti socialiste, nous expliqua que, comme nous, il aspirait à voir diminuer l'influence du Parti communiste français, et, dans ce but, il nous proposait d'auto dissoudre notre PCML et d'entrer en masse dans les rangs du Parti socialiste. Il précisa qu'il y avait à l'époque, je crois trois ou quatre tendances à l'intérieur de sa formation, et que nous pourrions facilement constituer une tendance de plus, la tendance prochinoise du PS ! Je ne pus me retenir de lui rétorquer que ses propositions ne sauraient en aucune façon être acceptées ni par nous ni par nos adhérents. Mais mes trois accompagnateurs ne soufflaient mot, sauf peut être Camille Granot qui s'efforçait de conserver à la rencontre un caractère amical. A la sortie du siège national du PS, nous prîmes un café au coin du boulevard Saint-Germain et je réaffirmai calmement mais fermement que je n'avais rien à faire avec ces politiciens social-démocrates. Mes camarades m'écoutèrent et éludèrent toute discussion, sans doute pour ne pas provoquer de ma part une colère qu'ils sentaient bien monter. Au demeurant, le matin de ce même jour, nous avions déjà échangé des propos extrêmement contradictoires sur l'orientation qu'ils donnaient à notre parti. " -pages 347-348-

" À la suite de la 9 e session du comité central le 28 avril 1982, la coupe de ses désaccords étant cette fois-ci plus que pleine, Jean-Luc donna sa démission du Parti lui-même. Il exposa ses raisons accusant les trois autres secrétaires de prendre des positions unilatérales de manière antidémocratique. " (…)
" Une nouvelle rencontre fut organisée entre dirigeants du PCML et du Parti socialiste. Je refusai catégoriquement d'y participer, mais mes homologues retrouvèrent, le 10 novembre 1982, je suppose au siège du Comité directeur du Parti gouvernemental, les secrétaires Huntzinger et Pierre Brana. On m'a assuré depuis lors qu'ils étaient allés aussi à l'Elysée où ils avaient été reçus par j'ignore quelle personnalité du cabinet du Président de la République, mais je n'en ai pas eu personnellement la preuve formelle. En tout cas, si c'est là une réalité, elle me fut dissimulée. " -page 349-

" Désormais le PCML courait à sa disparition. Les crises successives de toutes sortes qui l'avaient envahi avaient écartés un grand nombre de ses adhérents. Je considérais que d'un point de vue tactique il importait que je parvienne à le préserver à Marseille dans la mesure où il était né dans cette ville et y avait compté un nombre appréciable de militants. " -page 350-

" Lorsque je participai à une session du Bureau politique ou du comité central, mes contradictions avec les trois secrétaires parisiens éclataient immédiatement. Elles ne se manifestaient pas de manière antagonique, mais se révélaient irrémédiables. Nous n'avions plus du tout les mêmes valeurs. " (…) " Ainsi le 3 septembre 1983, une discussion insoluble se poursuivit longuement autour de la façon d'analyser la politique suivie par le Parti socialiste qui détenait la présidence du gouvernement et par le Parti communiste français qui avait accepté de fournir quatre Ministres à ce gouvernement dirigé par le vieux cheval de retour Pierre Mauroy. J'estimais que dans l'organisme dirigeant du PCML coexistaient trois tendances, une droite majoritaire, un centre (Marseille et quelques autres) et une gauche, limitée à Robert K.et moi-même, appuyée dans certains cas par Grégoire et, plus rarement, par quelques autres comme Dastar. J'essayai de rallier le centre pour combattre la droite, mais la confusion dominait tellement les esprits que cette tactique n'était pas souvent efficace. " -page 351-

" Je n'étais pas tenu au courant de la poursuite des contacts de mes camarades du secrétariat résidant à Paris avec les représentants du Parti socialiste, mais je supposais évidemment que des tractations plus ou moins avouables étaient en cours. L'organe du groupuscule fasciste du Parti des Forces nouvelles, futur constituant du Front national de Le Pen, consacra une page entière dans son édition du 1er au 15 octobre 1983 à un article ayant pour titre " Les Maos chez Jospin ". Ce fut seulement ainsi que j'appris, avec force détails, vrais ou mensongers, que Pierre B. avait conduit une délégation au siège du PS le mercredi 13 juillet précédent. Aucun des trois dirigeants concernés ne démentit cette information présentée de manière évidemment plus que tendancieuse.
Après l'été, le Ve Congrès du PCML se réunit, en présence d'environ 75 à 80 délégués, du 29 octobre au 1er novembre 1983 à Saint Germain au Mont d'Or dans la banlieue lyonnaise. Le rapport d'orientation fut présenté par B. Je soutins une lutte idéologique active et parvins non sans difficulté à faire réintégrer l'énoncé de l'objectif stratégique de" dictature du prolétariat " dans la Résolution finale. Mais B. et ses amis infléchirent sensiblement le contenu de cette dernière de façon à ne pas apparaître comme trop hostiles à l'expérience Mitterrand. Je dus mener une lutte point par point, phrase par phrase, quelquefois mot par mot. Finalement je réussis à contenir mieux que je ne l'espérais la dérive sociale-démocrate du PCML et considérai qu'il me fallait encore y rester afin de poursuivre jusqu'à la plus extrême limite le combat pour lequel j'avais engagé toutes mes forces depuis mon exclusion du PCF en 1964. Mais maintenant l'adversaire n'était plus le Parti auquel j'avais adhéré pendant la Résistance, mais le Parti socialiste que mon père avait quitté en 1940 après l'effondrement de la France quand le secrétaire général Paul Faure et d'autres dirigeants tournaient leurs vestes pour soutenir le maréchal félon Pétain et son régime de collaboration avec les Nazis. Peu après, B. organisa une conférence de presse à laquelle je me forçai d'assister. Il présenta à sa manière les résultats du Congrès, mais fut cependant contraint de ne pas aller trop loin du fait de ma présence. À cette occasion je m'entretins un assez long moment avec plusieurs invités, comme l'Ambassadeur d'Irak et différentes personnalités et journalistes de Belgique, des Pays-Bas, des Comores, de Chine et d'Algérie. Le bulletin quotidien de l'Agence Chine nouvelle annonça la tenue de notre Congrès. Les quotidiens Libération et Le Monde publièrent des articles concernant ce Congrès, tendancieux pour le premier signé Eric Dupin, sérieux pour le second signé de simples initiales P.J. A noter que l'organe de Serge July présenta sur deux colonnes une photographie de bonne facture de Pierre B. en la gratifiant du titre de " principal dirigeant du PCML". Ce journal indiquait que ce dernier s'était opposé au stalinisme que j'avais défendu. La réalité était beaucoup plus nuancée, mais de la sorte cet article permettait de mettre mes positions en opposition avec "l'ouverture" de B. et de me présenter comme un vieux dogmatique irrécupérable. " -pages 351-352-353-

Comment suis-je resté encore plus de deux ans dans ce groupuscule dont les effectifs se réduisaient comme une peau de chagrin ? D'autant que le départ de Jean-Luc Einaudi, bientôt suivi de la démission de Robert K. et de la retraite délibérée de plusieurs autres militants, les meilleurs bien entendu, me laissaient seul en face d'une camarilla dont les éléments n'avaient plus rien à voir avec le marxisme-léninisme ? Que l'on me comprenne bien, je n'adresse ici aucun reproche à ces deux camarades qui agirent en leurs pures consciences. Je compris très bien leurs réactions et fis tout pour ne pas me couper d'eux.

" Avant le Vème Congrès, B. et ses comparses prônaient une ligne opportuniste vis-à-vis du PCF, certainement parce que le Parti communiste chinois avait rétabli ses relations avec le Parti français. Mais à la suite de ce dernier Congrès, ces curieux dirigeants changèrent leur fusil d'épaule et se mirent plus ouvertement que jamais à soutenir une ligne de rapprochement avec le Parti socialiste. De ce fait, à part une poignée de militants et militantes, notamment parmi les journalistes qui avaient tenu le coup jusqu'au passage de l'Humanité-rouge au périodique hebdomadaire Travailleurs, et poursuivaient avec courage leurs activités rédactionnelles, les membres de la direction du PCML s'abandonnaient à toutes sortes de tendances "nouvelles " qui tournaient le dos au marxisme-léninisme. Il m'était évident que leurs rapports avec le Comité directeur du Parti socialiste n'étaient pas pour rien dans leurs tergiversations.
Indigné par différents procédés du secrétariat parisien, Alain Castan, à son retour d'une session du Bureau politique, le 15 avril 1984, m'avait déclaré textuellement qu'il fallait " donner un coup de pied dans cette fourmilière ". Il considérait que " le PCML n'existait plus en tant que parti ". Bien entendu, il avait raison et je ne pensais pas différemment, mais je poursuivais l'intention de dénoncer en temps le plus opportun possible et avec le maximum d'effet l'opération sociale-démocrate qui avait abouti à ce résultat. " -pages 354-355-

Fin 1985, les dirigeants du " PAC " convoquèrent un Congrès. Je ne m'y rendis que pour les combattre et leur assurer que je ne me sentais en rien adhérent de leur nouvelle fantaisie associative.
Mais, pour en finir sans doute avec la gêne que j'opposais, encore appuyé par quelques camarades, à leurs manœuvres de nature sociale-démocrate, ils convoquèrent enfin le sixième Congrès du Parti communiste marxiste-léniniste. Celui-ci se réunit les 20, 21 et 22 juin 1986 au centre de loisirs de la Snecma à Dammarie-les-Lys, près de Melun, en - Seine-et-Marne. Une région et une ville que je connaissais fort bien puisque j'y avais habité, travaillé et milité pendant sept années consécutives. Pour tous ces gens, ce Congrès avait pour but essentiel de confirmer les décisions prises lors du fameux Congrès spécial de 1985 que je tenais pour un faux Congrès. Je m'étais opposé à ses décisions en récusant la légitimité statutaire des assises concernées. Il était donc nécessaire pour B., D. et C. de donner une apparence de régularité à leur orientation. D'où ce Congrès de Dammarie-les-lys. Leur rapport d'ouverture donna le ton en répétant toutes leurs positions que je considérais comme extravagantes.
En définitive, ils cherchaient à détruire complètement le mouvement politique que nous avions créé vingt ans plus tôt. Ils voulaient que son titre soit définitivement remplacé par celui de " Parti pour une Alternative communiste " (PAC), ils entendaient confirmer le bien fondé de leurs pratiques antérieures consistant à supprimer notre périodique central tout en effaçant le sigle des cinq têtes de " Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao ", ils reniaient la formule significative de "marxisme-léninisme ".
Etaient présents 38 délégués, venus de différentes régions, mais surtout de Paris. Dans cette ville en effet, B. avait réussi à faire éliminer de la délégation les militants qui s'opposaient à lui, et seuls ceux qui allaient apporter leur soutien à sa " ligne " avaient reçu un mandat. En fait, apparaissaient dans ce Congrès trois courants : celui des dirigeants parisiens, soutenus par une partie des délégués de province, qui voulaient aboutir à la création officielle du PAC, celui des marseillais qui restaient inquiets devant le développement en cours et se seraient volontiers transformés en conciliateurs, enfin le courant
fidèle aux principes du marxisme-léninisme et de la pensée-maozedong que je représentais, soutenus par les délégués de Grenoble, ses partisans de province, minoritaires, n'ayant pas été délégués.
Dans le cadre de la discussion faisant suite à l'intervention d'ouverture, je fis une première déclaration, dont voici l'essentiel, en substance seulement parce que je ne retrouve pas dans mes archives les notes qui la sous-tendaient : " J'écoute vos interventions et suis en complet désaccord avec l'orientation et l'ordre du jour de ce Congrès. Membre du Secrétariat politique collectif issu des précédents Congrès, je suis dans l'obligation de vous informer que depuis un certain temps mes positions ne sont même plus écoutées, sinon avec la condescendance de ceux et celles qui sont assurés d'avoir raison et de bénéficier de soutiens incontournables. En vérité, en tant que militant communiste, je ne me sens rien de commun avec un grand nombre d'entre vous. En ce qui me concerne, je n'ai jamais cotisé ni adhéré à ce PAC dont certains d'entre vous se réclament aujourd'hui. Je ne suis ici qu'en tant que membre du Parti communiste marxiste-léniniste.
Je vais écouter jusqu'au bout vos interventions et ce ne sera qu'à la fin de ce Congrès que je vous ferai part de la décision définitive que je prendrai par rapport à la ligne qui en sortira..."
En effet le dernier jour, peu avant les votes pour élire un nouveau " comité central ", je pris de nouveau la parole et déclarai ce qui suit, dont le texte se trouve dans mes archives : "Le Parti communiste marxiste-léniniste de France est né des contradictions internes au sein du PCF sur deux points : la ligne concernant les luttes anticolonialistes, essentiellement celle mise en œuvre pendant la guerre d'Algérie, d'une part, la pratique d'une unité sans principe avec le Parti socialiste d'autre part. Sa naissance, préparée pendant près de quatre années, fait partie des phénomènes correspondant aux contradictions intervenues au niveau international entre le Parti communiste d'Union soviétique suivi par le Parti communiste français et d'autres Partis communistes comme le Parti communiste chinois et le Parti du Travail d'Albanie.
Depuis maintenant des années, ces contradictions n'ont plus le caractère principal qu'elles avaient à cette époque et ce ne sont plus cent militants communistes issus du Parti communiste français qui constituent la direction et la base activiste et idéologiques du Parti communiste marxiste-léniniste. Ce Parti s'est transformé dans son contenu global comme dans son recrutement. Ses références idéologiques et politiques se sont modifiées au fil des années. Vous, la majorité des délégués à ce Congrès, récusez son histoire et taisez ce qui fit sa raison d'être et les justes prises de position historique dont il eut le mérite. Vous ne rappelez que ses erreurs. Il est donc normal, que, privé de ses raisons d'origine, vous ayez normalisé des mutations en abandonnant dans son sigle la référence au marxisme-léninisme pour lui donner un sigle dont la référence, à la mode actuelle, porte sur une alternative à laquelle vous n'avez fourni jusqu'ici aucun élément composant sérieux et fondamental.
À mon avis, ce n'est pas une injure, mais un constat, la tendance majoritaire qui ressort de ce Congrès comme des derniers qui l'ont précédé est une tendance sociale-démocrate de gauche. Le " PAC " ne m'a servi et ne me sert en rien à l'occasion des très importantes activités politiques de masse auxquelles je participe.
Si j'ai pu faire un bout de chemin avec vous, et si, à l'avenir, je me retrouverai dans des actions en commun avec certains d'entre vous, notamment avec mes camarades de Marseille à l'occasion d'actions ponctuelles, mes convictions communistes ne me permettent nullement, tant sur le plan idéologique que politique et organisationnel, d'être membre d'une formation comme la vôtre.
Je garde amitié et sympathie pour la majorité d'entre vous et pour ceux que je critique le plus vivement, je m'abstiens de toute position de caractère antagonique et outrancier.
D'ailleurs, vous le savez, je n'ai ni participé à l'institution du PAC, ni adhéré à cette formation. Je poursuis le combat de classe dans lequel je me suis engagé depuis 43 ans, à l'époque de la Résistance armée à l'occupant nazi, combat combien varié, difficile parfois, et qui intégra cette région de Melun et Dammarie-les-Lys où je connus la prison en 1949 et dans les rues de laquelle mourut entre mes bras en 1952 le camarade communiste Alfred Gadois, écrasé au cours d'une manifestation par un camion de l'armée impérialiste américaine alors stationnée à Fontainebleau.
Je vais poursuivre dans d'autres structures où je suis déjà engagé, essentiellement dans des structures antiracistes et antifascistes. Je contribuerai par ailleurs, dans la mesure de mes modestes moyens, à ce qu'existé et agisse en France un Parti communiste français fondant sa théorie et son action sur les principes du marxisme et du léninisme actualisés, appliqués aux conditions spécifiques de la France et du monde actuel, et sachant pratiquer l'autocritique tout en se liant profondément à la classe ouvrière et aux masses populaires.
Vive le marxisme-léninisme et la pensée-maozedong ! "
Puis je me levai pour quitter ce Congrès, accompagné par les délégués de Grenoble. Je vis alors que mon camarade Alain Castan pleurait et remarquai des visages aussi bouleversés que le sien chez quelques autres militants comme Yves V, Gilbert R. ou Mireille C. et d'autres encore dont j'oublie les noms, par donnez-moi, mais à l'âge que j'ai maintenant on oublie assez souvent les patronymes.
En gare de Melun, nous prîmes le premier train venu en direction de Paris.
J'étais assez perturbé. Je voyais cette gare, cette place sur laquelle elle s'ouvre et quantité de souvenirs se précipitaient dans ma pensée. J'imaginais que mon camarade Maurice Houy, secrétaire fédéral politique avec qui j'avais milité tous les jours pendant sept années, de 1947 à 1954, devait se trouver physiquement pas trop loin de là. À quelques centaines de mètres à vol d'oiseau. Quel jugement pouvait porter sur moi ce camarade qui, avec Laurent Casanova, avait assumé ma formation politique ? Quelles étaient les positions politiques qu'il défendait maintenant ? Je considérais qu'il ne pouvait pas être un " révisionniste ", mais que peut-être " l'esprit de discipline du Parti " que j'avais moi-même si souvent invoqué conditionnait ses opinions proclamées ou ses silences. Je lui conservais des sentiments fraternels sincères et profonds.
Mais il importait que nous rendions public rapidement un communiqué de presse avant que B. et ses comparses ne produisent le leur. Serge Casey et moi même le rédigeâmes ensemble. Le voici tel qu'il fut présenté par Le Monde : " À l'issue du Congrès de l'organisation ayant pour sigle P.A.C. (Parti pour une alternative communiste), M. Jacques Jurquet, secrétaire politique sortant, mais également ancien secrétaire général et fondateur en 1967 du Parti communiste marxiste-léniniste de France (maoïste - sic dixit le quotidien du soir) et M. Serge Casey, membre du Comité central sortant, font connaître qu'ils se sont retirés des rangs de cette organisation en raison de désaccords fondamentaux avec les décisions adoptées à la majorité relative de 70% des 38 délégués présents représentant un peu plus de 200 adhérents. La section de Grenoble, la cellule de Martigues (Bouches-du-Rhône) et des militants de base dans plusieurs villes dont Paris (ou le PAC ne conserve plus qu'une dizaine d'adhérents) ont également quitté ce groupement, qualifié par M. Jurquet d'organisation " sociale-démocrate de gauche ", par conséquent non-communiste. Cette scission n'a pas revêtu un caractère de rupture gravement antagoniste, mais elle met fin à une lutte de lignes qui durait depuis plusieurs années. "
Paris, 22 Juin 1986 - Communiqué transmis à l'Agence France-Presse (AFP) et aux journaux Libération, Le Monde et l'Humanité.

Ces quotidiens évoquèrent l'information, sauf peut être
l'Humanité.
Le Monde " du 26 juin 1986 titra : " Le père du maoïsme français désavoue ses héritiers. "

Le PAC ne dura pas plus de six mois. »
Finimore
Questions syndicales et presse du PCRml à partir de 1980.

-Le Bulletin intérieur du PCRml : « La vie du Parti » n°42 –janvier 1980- publie pages 10 à 16 une « Contribution au débat sur les rapports parti-syndicat aujourd’hui (et nos références marxistes-léninistes) » signé de Stéphane – Groupe de travail syndical
http://www.editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/articles/lavieduparti/lvdp42/parti-syndicat.htm
Cette contribution sera également publiée dans le n°8 de Front Rouge (nouvelle série) –1er trimestre 1980- aux pages 67 à 73 et signée de Stéphane Raynal.
La vie du Parti va également publier d’autres articles sur le sujet du travail syndical :
Le n°45 –mai 1980- consacré au « Rapport de la Conférence Nationale convoquée sur la base de l’Appel n°7 » publie en pages 11-12-13- le « Rapport de la commission syndical ». Le n°46 de septembre 1980 revient sur le « Rapport de Conférence de travail sur les syndicats » qui a eu lieu en juin 1980.

-Vendredi 4 janvier 1980, sort le n°1 –nouvelle série- du quotidien marxiste-léniniste « Le Quotidien du Peuple » édité en commun avec le PCRml et le PCML. Le dernier n° (le 69) paraîtra le jeudi 10 avril 1980.
-Janvier 1980 : sortie du n°1 de « Que faire aujourd’hui ? ». Il s’agit d’un quinzomadaire publié par le PCRml. Le n°18 date de février 1982. Un n°19 sur la CGT était en préparation, est-il paru ?
-Avril : Sortie des n°5 et 6 de la revue « Que faire aujourd’hui ? » consacrée à « Qu’est-ce que la CFDT ?» http://www.editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/articles/quefaire/qfa5/qfa5p19.htm
-Le n°1 de l’hebdomadaire « Pour le socialisme » -organe central du PCRml- du 30 avril au 6 mai 1980- indique dans son éditorial en page 1 que « de nombreux sidérurgiste de Longwy désapprouvent la position de la Fédération Générale de la Métallurgie CFDT en faveur de la restructuration de la sidérurgie » :
http://www.editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/articles/pourlesocialisme/pls1/pls1p2.htm#editopls1
Dans ce n°1, Gérard Privat signe un article en page 2, intitulé : « Pour la reparution du Quotidien en septembre »
http://www.editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/articles/pourlesocialisme/pls1/pls1p2.htm
Le n°61 de « Pour Le Socialisme » en date d’avril 1982, semble être le dernier numéro paru.
-Dans le n°45 de « La vie du Parti » (mai 1980) : Bulletin intérieur du PCRml, un article pages 4-5-6-7- intitulé : « Le système de presse du parti », donne des éléments sur la situation et l’évolution des publications du PCRml :
http://www.editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/articles/lavieduparti/lvdp45/lvdp45presse.htm Le sujet du maintient, du financement et de la reparution du Quotidien du Peuple est largement abordée dans ce n°45 de La vie du parti : « la reparution du quotidien le 15 septembre » annonce le PCRml en mai 1980.
Dans le n°10 de Pour le Socialisme, une rubrique intitulée « le PCRml communique » -page 9- publie deux communiqués l’un pour la « Libération de Colette Meynard ! » et l’autre sur « Le Quotidien du Peuple » voici ce qu’il y est écrit : « Contraint, du fait des conditions financières imposées par le pouvoir à la presse, de suspendre sa parution le 10 avril 1980, le Quotidien du Peuple ne reparaîtra pas le 15 septembre, comme il avait été initialement prévu.
Le PCR ml tient à déclarer que cette non-parution ne saurait signifier son renoncement à l'existence d'une presse communiste quotidienne. Bien au contraire, le PCR ml entend oeuvrer dès maintenant à ce que soient réunies les conditions aujourd'hui nécessaires à la reparution d'un tel quotidien :
— par une large réflexion sur le journal quotidien dont ont besoin les forces anticapitalistes qui ne se reconnaissent pas dans les directions des grands partis.
— par une recherche des moyens indispensables.
Le PCR ml publie l'hebdomadaire : Pour le Socialisme dont le numéro de rentrée paraîtra le 10 septembre.

Fait à Paris le 8 septembre 1980 ».
Finimore
Voici quelques éléments supplémentaires et quelques modifications du texte d'origine :

La fin du PCRml (1983) et du PCML (1985)…
Le PSU, la CFDT furent des propagandistes notoires de l’autogestion. Il est significatif que le PCRml comme le PCML doivent leurs disparitions en partie à l’influence du courant provenant du PSU…
Le PCRml en 1981 soutient la candidature d’Huguette Bouchardeau (PSU) aux présidentielles, tandis que le PCML tente une candidature « marxiste-léniniste » en soutenant Pierre Bauby (qui vient d’une fraction ML du…PSU).
Paradoxalement, la fin du PCR comme celle du PCML résulte bien de la montée en puissance de la « deuxième gauche » et de sa victoire dans une grande partie de « l’extrême-gauche », de la gauche gouvernementale et de la CFDT.

-Quelques dates : Période 1967-1988 de la FCML au PAC

1964 : Fédération des Cercles Marxistes-Léninistes de France (FCMLF)
1966 : Mouvement Communiste de France - Marxiste-Léniniste (MCF-ML)
1967 : Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France (PCMLF)
1978 : Parti Communiste Marxiste-Léniniste (PCML)
1986 : Parti pour une Alternative Communiste (PAC)

Du PCML au PAC,

La revue du PCML « Travailleurs » du n°1 en septembre 1982 au n°27 de juillet 1985 devient le mensuel du PAC (Parti pour une Alternative Communiste) à partir du n°28 jusqu’à l’année 1987. L’évolution du contenu de cette revue est très intéressante elle est le résultat de la mutation social-démocrate du PCML en PAC sous l’influence d’idéologies réformistes fortement influencées notamment par Bauby. Cette idéologie réformiste (« deuxième gauche » s’était donné depuis 1968 et surtout 1974 (avec les Assises pour le socialisme) une image « gauchiste », « révolutionnaire » face à une gauche classique.
Cette « deuxième gauche » (CFDT, PSU…), « autogestionnaire » a finalement réussie à faire passer sa camelote réformiste après la victoire de Mitterrand en 1981… avec Jean Auroux, Jacques Delors, Bérégovoy, Delors notamment.

de l’HR à Travailleurs,
Le n°1292 (n°5 de la nouvelle série) de l’Humanité Rouge du 3 juin au 23 juin 1982, annonce par un article signé Camille Granot : "Le parti transforme son système de presse - S'exprimer autrement" page 3.
Le n°1293 (daté du 10 juin au 23 juin 1982) annonce par un article signé Camille Granot : " << PCML-flash>> et << Travailleurs >> remplacent << L'HUMANITÉ ROUGE >> page 3.
Le n°1294 -mensuel- (n°6 de la nouvelle série) juillet 1982- constitue le dernier n° de l'HR, le titre sera remplacer par PCML FLASH (feuille d'intervention politique) et TRAVAILLEURS (mensuel).

PCML FLASH n°1 -18 août 1982- porte en sous-titre la mention « Parti Communiste Marxiste-Léniniste » jusqu’au n°122 du 30 mai 1985.
Il devient FLASH ALTERNATIVE le 6 juin 1985 au n°123 jusqu’au n°230 du 19/02/90. La mention et sous-titre « Parti Communiste Marxiste-Léniniste » apparaît du n°123 (6 juin 1985) au n°127 (5 septembre 1985) puis du n°128 -14 septembre 1985- au n°172 -29 Janvier 1987- il porte la référence « Parti pour une Alternative Communiste ».

A partir du n°173 « Flash Alternative » (05/02/1987) et jusqu'au n° 206 (5/5/1988) la mention "Flash Alternative est réalisé par le PAC -Parti Pour une Alternative Communiste" n'apparaît que dans un petit encadré au recto de la feuille. La seule mention "Flash Alternative est réalisé par le PAC" apparaît au n°207 (26/05/1988). Au n° 210 (28/9/1988) il n'est plus du tout fait mention du PAC.
En décembre 1988 le PAC s'éteint et s’auto dissous.
FLASH ALTERNATIVE sans sous-titres du n° 173 (05/02/1987) au n°230 (19/02/1990). A partir du n°231 –16 mars 1990- il devient « Flash Alternative internationale ». Il cesse d’être hebdo au n°251 du 2/07/1992.
Devient mensuel à partir du n°252 –octobre 1992- jusqu’au n°282 de décembre 1996. Les n°279 et 280 (août et novembre 1996) porte le titre « Flash Alternative » et le sous-titre « Passerelles du Mouvement Social ». Le n°282, qui semble être le dernier, reprend le titre « Flash Alternative internationale ».

TRAVAILLEURS n°1 paraît mensuellement à parti de septembre 1982 avec la référence « Parti Communiste Marxiste-Léniniste » jusqu’au n°27 –juillet 1985- ce n° spécial congrès, annonce que le PCML le 22 et 23 juin s’est transformé en PAC -Parti Pour une Alternative Communiste". Le n°28 de Travailleurs –octobre 1985- porte la référence « Parti Pour une Alternative Communiste . PAC » en sous-titre jusqu’au n°37-38 de décembre 1986 – janvier 1987. Dans ce n°37-38 dont le sujet est « Décentralisation, communes, vie locale » -Journées d’études de l’AERIP –Association d’études des réalités institutionnelles et politiques-, une intervention de Roger Wintheralter (Maire de Lutterbach (Haut-Rhin), président de la fédération des élus autogestionnaires) est reproduite page 23, sous le titre « Maire et autogestionnaire ? ».

La fiche Wikipédia donne les infos suivantes : « Le Parti pour une alternative communiste (PAC) est le nouveau nom donné en 1985 au Parti Communiste Marxiste-Léniniste (PCML) afin d'officialiser sa rupture avec le maoïsme. Ses effectifs sont alors évalués à 300 militants[réf. nécessaire]. Le PAC édite une lettre d'informations, Flash Alternatives. Il est dirigé par un secrétariat collectif composé d'Alain Doronte, Monique Dagron, Pierre Bauby et Jacques Jurquet.
La nouvelle ligne politique est dénoncée par le dirigeant historique du parti, Jacques Jurquet, qui est mis en minorité et décide en 1986 de quitter l'organisation avec plusieurs autres militants dont Jean-Luc Einaudi.
En 1988, les militants du PAC ne sont plus qu'une quarantaine, dirigés par Pierre Bauby, Alain Doronte et Monique Dagron qui signe sous le nom de Camille Granot. Se rapprochant de la Ligue communiste révolutionnaire, le PAC participe à la création du journal Politis et à la coordination Arc-en-Ciel qui soutient la candidature de Pierre Juquin à l'élection présidentielle, dissident communiste également soutenu par le PSU.
Le PAC décide de s'auto dissoudre au mois de décembre.
»
Voir aussi http://www.france-politique.fr/wiki/Parti_pour_une_Alternative_Communiste_(PAC)

Du PCRml au PCR… de la fusion avec l’OCT au ralliement à la FGA
Le PCRml, n’a pas fait mieux que le PCML (il a même disparu avant) après s’être transformé de PCRml en PCR et avoir fusionné avec… l’OCT (organisation regroupant des trotskistes et des courants ML venant du…PSU). « En 1985, un réseau se constitue autour de la revue « A faire », d’abord « bulletin multiassociatif » puis revue du « réseau de l’économie alternative et solidaire» (REAS), animé par Jacques et Aline Archimbaud, anciens leaders maoïstes du parti communiste révolutionnaire marxiste-léniniste (PCR ml). Ce parti avait fini par soutenir Huguette Bourchardeau, candidate du PSU à la présidentielle de 1981 contre François Mitterrand. Huguette Bourchardeau deviendra en juillet 1984, ministre de l'Environnement dans le gouvernement de Laurent Fabius. En 1984, le PCR ml se « suspendra » et rejoindra la fédération de la gauche alternative (ancêtre avec le PSU des actuels « Alternatifs » qui servira de sas de décompression pour Jacques et Aline Archimbaud pour rejoindre « les Vert » avec Alain Liepietz qui avait d’ailleurs fait un tandem en Seine Saint-Denis avec Jean-Luc Benhamias lors des élections législatives et régionales en 1986… » : sources : http://www.autogestion.asso.fr/wp-content/uploads/2012/09/de-l-ES-%C3%A0-l-ESS-1.pdf
« Son évolution politique aboutit à l'abandon de la référence « marxiste-léniniste » en 1981. Le PCR-ML prend alors le nom de « Parti communiste révolutionnaire » (PCR). Le PCR s'oriente à partir de cette date vers une ligne autogestionnaire. Dans cette optique, il participe aux côtés de militants trotskistes, issus de la LCR, à la Fédération pour la gauche alternative, et soutient la candidate du PSU, Huguette Bouchardeau, à l'élection présidentielle.
Après le départ de la plupart des militants en 1982, René Rodriguez devient secrétaire général du PCR. Il décide de prononcer la dissolution du parti en 1983.
» (sources) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_communiste_r%C3%A9volutionnaire_(marxiste-l%C3%A9niniste

Sommaire du n°1 de Pour Le socialisme 30 avril et 6 mai 1980 :
http://editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/articles/pourlesocialisme/pls.htm

Un article et l'édito du n°1 : http://editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/articles/pourlesocialisme/pls1/pls1p2.htm

Articles de LA VIE DU PARTI l n°41 -octobre-novembre 1979- : Une arme nouvelle pour le Parti : le quinzomadaire l n°45 -mai 1980- :
Rapport sur le système de presse

La Vie du Parti n°41
http://editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/articles/lavieduparti/lvdp41/quinzolvdp41.htm

La Vie du Parti n°45
http://editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/articles/lavieduparti/lvdp45/lvdp45presse.htm

Quelques liens au sujet de la " deuxième gauche " et de l’autogestion :

La deuxième gauche des années 70 était antitotalitaire, décentralisatrice, régionaliste et autogestionnaire.

Deuxième gauche -fiche Wikipédia-
http://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxi%C3%A8me_gauche

La "deuxième gauche" à l'origine de la dilution de toute la gauche : Texte du M'PEP
http://www.m-pep.org/spip.php?article615

Deuxième gauche, laïcité politique et sève chrétienne
Un entretien avec Patrick Viveret et Hervé Hamon
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/chris_0753-2776_1984_num_2_1_931

De Rocard à Julliard, vie et mort de la deuxième gauche
Michaël FOESSEL Philosophe, conseiller de la direction de la revue Esprit 25 janvier 2011
http://www.liberation.fr/politiques/2011/01/25/de-rocard-a-julliard-vie-et-mort-de-la-deuxieme-gauche_709637

Ce qui reste de la "deuxième gauche"
15/05/2014
Pierre-Yves Cossé, ancien commissaire au Plan
http://www.latribune.fr/blogs/generation-deuxieme-gauche/20140515trib000830166/ce-qui-reste-de-la-deuxieme-gauche.html

Le PSU et la Deuxième gauche
(1958-1974)
http://pluriel.free.fr/psu.html

Quel apport de la « deuxième gauche » ?
http://www.afsp.info/congres2011/sectionsthematiques/st32/st32tracol.pdf

XIe Rencontres de la démocratie locale
http://11erencontres.wordpress.com/2009/01/10/compte-rendu-atelier-39-evolution-historique-des-idees-dautogestion-et-de-participation/

Une série de 6 vidéos extraites d'un colloque consacré à l'héritage et au bilan de la Deuxième gauche, organisé avec la section PS de l'ENS les 14 et 15 février 2014.
La Deuxième gauche : histoire, influences, héritages
http://www.jean-jaures.org/Evenements/Les-colloques/La-Deuxieme-gauche-histoire-influences-heritages

REPONSES DU PCF AU PS SUR LE PROGRAMME COMMUN ET A LA CFDT SUR L'AUTOGESTION -Tribune libre du 10 novembre 1977. Avec René Piquet et Marcel Trillat.
http://www.cinearchives.org/Films-447-806-0-0.html
« Cette émission fait suite à la rupture du programme Commun entre PCF, PS et MRG en septembre 1977. C'est l'occasion pour le PCF de s'en expliquer publiquement à la télévision. Interrogé par le journaliste Marcel Trillat, René Piquet, membre du bureau politique, conteste la version selon laquelle le PCF serait responsable de cette rupture. Le contraste est saisissant entre les questions sans détour de Marcel Trillat et les réponses du dirigeant.
A la différence des autres formats télévisés dédiés à l'expression publique des partis politiques sur les chaînes de la télévision publique, l'émission Tribune libre avait étendu cette case de programmation aux différentes " familles de pensées " représentées en France.
Chaque parti ou famille de pensée disposait de moyens et d'un budget attribués par l'État pour la préparation de l'émission dont la réalisation lui appartenait en propre. Elle durait en moyenne un quart d'heure et était diffusée à une heure de grande écoute.
»

LE PCF FUT-IL POUR L'AUTOGESTION
Par Michel Peyret -12 mai 2011-
http://www.legrandsoir.info/

Lorsque le PCF flirtait avec l'autogestion
Mis en ligne par Jordane Legleye / La Péniche - 28/03/2006
http://www.autogestion.coop/spip.php?article40

1976-1979, l’autogestion autour des 22ème et 23ème congrès du PCF
Par Robi Morder, publié le 14 septembre 2012
http://www.autogestion.asso.fr/?p=1904

Juin 1975 : le Parti socialiste et l’autogestion
http://www.jean-jaures.org/Publications/Dossiers/Juin-1975-le-Parti-socialiste-et-l-autogestion

Néolibéralisme et autogestion | Maxime Quijoux
Chapitre II. Le retour de l’autogestion dans le débat français
p. 49-62
http://books.openedition.org/iheal/1629?lang=fr


Edité le 13-02-2015 à 17:18:05 par Finimore


Xuan
Finimore a écrit :

...Que cette victoire de Mitterrand débouchera sur des grandes mobilisations capables de déborder le PS pour arriver à une situation révolutionnaire. Sur le fond cette conception du débordement est totalement trostskiste, et finalement complètement fausse.


Cette théorie avait été défendue quasiment mot à mot et avec une grande énergie par la LCR de Krivine, après la signature du programme commun. Ils prétendaient qu'ils soutenaient Mitterrand comme la corde soutient le pendu , en reprenant une citation de Lénine complètement étrangère à leurs forces réelles et à leur influence dans les masses.

Le PCMLF la combattait avec acharnement en effet, mais il a fini par rentrer dans le rang à son tour.

En 1977 la campagne commune de l'UOPDP pour les législatives avait rencontré un soutien jamais atteint dans les masses, mais l'abstention au second tour n'avait pas été comprise. Combien de questions ai-je entendues entre les deux tours.
En fait notre soutien électoral ne reposait pas sur des bases très claires parce que notre campagne elle-même ne l'était pas.
Nous étions très isolés : pour le peuple le soutien à Mitterrand contre Giscard ne souffrait aucune discussion.


Edité le 19-01-2015 à 23:01:23 par Xuan


Finimore
En fait l’analyse et la tactique du PCRML c’est de soutenir la construction d’une structure « à gauche » électoralement la candidature de Mitterrand pour le 2e tour des présidentielles. Ce soutien (qui se veut aussi critique) s’appui sur des analyses et des tactiques vis-à-vis de ce qui s’appelle nouvelle gauche ou de certains courants critiques au sein du PCF. L’idée principale c’est que le rejet de Giscard, rejet justifié de sa politique répressive contre les travailleurs, politique d’intervention de l’impérialisme français en Afrique, politique pronucléaire etc… provoquera une défaite électorale en se reportant sur Mitterrand.
Que cette victoire de Mitterrand débouchera sur des grandes mobilisations capables de déborder le PS pour arriver à une situation révolutionnaire. Sur le fond cette conception du débordement est totalement trostskiste, et finalement complètement fausse. C’est à peu près le même genre de raisonnement que tiendra le Front de gauche en 2012 pour mettre le PS et Hollande au pouvoir contre l’UMP de Sarkozy.
Finimore
Quelques éléments sur la tentative de fusion du Quotidien du Peuple et de l'Humanité Rouge.

Sur le site des EP l'histoire du processus d'unification de deux partis ml en 1979-80 est détaillée
http://www.editions-proletariennes.fr/Dochml/presse/qdp/protocole/protocole.htm

Je reviens sur un des aspects concernant l'échec du Quotidien lancé en commun par le PCML et le PCRml en 1980.

Le 10 avril sort le dernier n° (69) du Quotidien du Peuple publié en commun par le PCML et le PCRml depuis début janvier 1980.
Pierre Turpin dans son très intéressant livre « Les révolutionnaires dans la France social-démocrate 1981-1995 publié chez l’harmattan en 1997, écrit dans sa chronologie page 429 que le Quotidien du Peuple « cesse sa parution pour des raisons financières ». « La vie du parti » bulletin intérieur du PCRml dans ses numéros 44 et 45 (avril et mai 1980) précise le détail des difficultés du QdP et l’espoir de le voir reparaitre. Certes le QdP à de gros problèmes financiers, mais comme le fait remarquer « la vie du parti » n°45 « le Qdp a dû suspendre sa parution pour des raisons principalement financières, et cela sur la demande de nos partenaires. Ceux-ci ont par ailleurs indiqué qu’ils étaient prêts à reprendre la publication du QDP avec nous dès qu’il jugeraient leurs difficultés financières assainies. ».
En fait derrière les raisons « principalement financières » de la suspension du QdP, il y a bien des divergences politiques, tactiques et stratégiques de fond entre les deux partis.
Le PCRml s’engage :
*** en avril 1980 dans un travail en direction des militants du PCF « appel au parti n°7 »
*** en mai dans de « nouvelles orientations »
La publication hebdomadaire du PCRml « Pour le socialisme » n°1 (avril-mai 1980) au n°48 (juillet 1981) puis quinzomadaire jusqu’au n°55 (décembre 1981) devient organe du PCR (du 56 –janvier 1982 au 61 –avril 1982).
« Pour le socialisme » illustre bien dans son contenu, l’évolution et les choix politiques du PCRml puis du PCR. Cette évolution privilégie :
* les militants du PCF,
* le soutien à l’Appel de l’Union dans les luttes,
* la constitution et la participation aux CUB –Comités d’Union à la Base-,
* les « assemblées de gauche et d’extrême-gauche »,
* Electoralement « Tout faire pour battre Giscard ! »,
* Faire la promotion de « l’émergence d’une gauche nouvelle » et la fusion avec l’OCT.
Cette évolution à renforçer les pires illusions sur le PS et la social-démocratie. Elle va déboucher sur la fin du PCR en 1984 et l’entrée d’une partie de ses militants dans la FGA.
Le PCML quant à lui n’a pas suivi la même voie que le PCRml. Il a continuer de publier l’Humanité Rouge , engager des combats sur la ligne « classe contre classe » mais finalement est arrivé sous l’influence d’un courant social-démocrate (notamment représenté par Bauby) aux mêmes résultats.
Le processus d’unification du PCRml et du PCML et la fusion des deux quotidiens étaient justes politiquement, nécessaire. Seulement cette unification est arrivé bien trop tardivement. De plus la victoire de la gauche en 1981, n'a pas été un tremplin pour les luttes. Pires, les illusions électorales conjuguées aux reniements des engagements de la gauche ont largement contribués au développement d'un reflux politique de la classe ouvrière dans les années du Mitterrandisme.


Edité le 13-02-2015 à 17:19:00 par Finimore


 
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