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Xuan
Le massacre de la place Tian’anmen – Faits, fiction et propagande par Chris Kanthan (2)

DANIELLE BLEITRACH 3 MARS 2021TEXTES FONDAMENTAUX

https://histoireetsociete.com/2021/03/03/le-massacre-de-la-place-tiananmen-faits-fiction-et-propagande-par-chris-kanthan-2/

Dans le cadre de notre réflexion sur les événements du Tian’anmen (1) pour avoir l’autorisation de traduire et publier ce texte, il a fallu de subtiles négociations de Catherine Winch (qui l’a traduit) avec Chris Kanthan, son auteur. Il a fini par accepter après avoir inspecté notre site et s’être rendu compte qu’il n’était pas “complotiste”, rouge-brun et autre “anti-impérialisme” suspect, mais entre temps il avait fermé son site et nous n’avons pas pu récupérer photos et vidéos. Le texte avait été utilisé par un site tel que les détestait Chris Kanthan et effectivement la traduction n’était pas toujours fidèle, il n’y avait pas toutes les vidéos et photos annoncées. Fidèles au contrat avec l’auteur nous publions donc ce texte important au plus près de ce que disait son auteur et qui est effectivement un travail sur l’événement historique qui mérite une lecture attentive. Demain, nous publions le troisième texte sur le sujet qui est ce qui s’est réellement passé au Tiananmen et le contexte. (note de danielle Bleitrach, traduction de Catherine Winch)
Chris Kanthan

mardi 04 juin 2019 17:20 UTC

https://worldaffairs.blog/2019/06/02/tiananmen-square-massacre-facts-fiction-and-propaganda/

“Pour autant que les preuves disponibles permettent de l’affirmer, PERSONNE n’est mort cette nuit-là sur la place Tienanmen.”

Quoi ? ! Qui se permet une affirmation propagandiste aussi flagrante ? Le parti communiste chinois ? Non. C’était Jay Mathews, qui était le chef du bureau de Pékin du Washington Post en 1989. Il a écrit cet article sur le sujet de la Juin 4th 1989 Tiananmen protestations place pour Columbia Journalism Review.

Voici quelques autres exemples de ce que des journalistes occidentaux ont dit sur ce qui s’est passé sur la place Tiananmen en juin 1989 :

BBC NEWS : “J’étais l’un des journalistes étrangers témoins des événements de cette nuit-là. Il n’y a pas eu de massacre sur la place Tiananmen” – écrit le journaliste de la BBC, James Miles, en 2009.

NY TIMES : Le 13 juin 1989, le reporter du NY Times Nicholas Kristof – qui était à Pékin à cette époque – écrit : “La télévision d’État a même montré des images d’étudiants défilant pacifiquement de la place [Tiananmen] peu après l’aube comme preuve qu’ils [les manifestants] n’ont pas été massacrés” . Dans cet article, il a également démystifié un manifestant étudiant non identifié qui avait affirmé dans un article sensationnel que des soldats chinois armés de mitrailleuses avaient simplement fauché des manifestants pacifiques sur la place Tienanmen.

REUTERS : Graham Earnshaw était sur la place Tiananmen dans la nuit du 3 juin. Il n’a pas quitté la place avant le matin du 4 juin. Il a écrit dans ses mémoires que les militaires sont venus, ont négocié avec les étudiants et ont fait partir tout le monde (y compris lui-même) pacifiquement ; et que personne n’est mort sur la place.

WIKILEAKS : Un câble de Wikileaks de l’ambassade américaine à Pékin (envoyé en juillet 1989) révèle également les récits de témoins oculaires d’un diplomate latino-américain et de son épouse : “Ils ont pu entrer et sortir de la place [Tiananmen] à plusieurs reprises et n’ont pas été harcelés par les troupes. Ils sont restés avec les étudiants … jusqu’au retrait définitif, le diplomate a déclaré qu’il n’y avait pas eu de fusillades de masse sur la place ou sur le monument” .

Mais est-ce que des gens sont morts en Chine ? Oui, environ 200 à 300 personnes sont mortes mortes lors d’affrontements dans différentes parties de Pékin, aux alentours du 4 juin, et environ la moitié de ceux qui sont morts étaient des soldats et des policiers.

Mais qu’en est-il de l’emblématique “homme au char” ? Eh bien, si vous regardez toute la vidéo, vous pouvez voir que les chars se sont arrêtés et ont même laissé l’homme sauter sur le char. Il est finalement reparti indemne. En fait, il n’y a presque pas de photos ou de vidéos de soldats tirant sur des gens ou les tuant (cela ne veut pas dire que ce n’est pas arrivé, mais c’est un point à garder à l’esprit).

La propagande comporte non seulement des exagérations, mais aussi des omissions. Les médias occidentaux montrent rarement des images de chars et de véhicules militaires incendiés, car cela montrerait à quel point l’armée a fait preuve de retenue. Voici un diaporama de bus, camions, véhicules blindés et chars militaires brûlés par les manifestants “pacifiques”

Parfois on a laissé les soldats prendre la fuite, et parfois ils ont été brutalement tués par les manifestants. De nombreux manifestants étaient armés de cocktails Molotov et même de fusils.

Dans un article du 5 juin 1989, le Wall Street Journal a décrit certaines de ces violences : “Des dizaines de soldats ont été sortis des camions, sévèrement battus et laissés pour morts. À une intersection à l’ouest de la place, le corps d’un jeune soldat, qui avait été battu à mort, a été déshabillé et pendu sur le côté d’un bus” .



Attendez, comment les manifestants ont-ils pu tuer autant de soldats ? Parce que, jusqu’à la fin, les soldats chinois n’étaient pas armés. Pendant la plupart du temps, ils n’avaient même pas de casques ou de bâtons.

Voici une autre photo de policiers et de militaires chinois non armés côtoyant le public. Comparez ces images à ce qui se passe aux États-Unis pendant les manifestations de Black Lives Matters.

Et voici une vidéo de l’armée chinoise et des manifestants qui font des concerts de chants dans un duel amical. Ce fut le climat pendant de nombreuses semaines. Le gouvernement chinois et la plupart des manifestants ne s’attendaient pas à ce que la situation dégénère.


Qu’est-ce qui s’ est passé exactement en 1989 ?

Quelle est l’histoire complète ? Pour comprendre le chaos, commençons par les deux personnes les plus importantes de cette histoire: Hu Yaobang et James Lilley.

Hu Yaobang était président et secrétaire général du PCC. Il était un “réformateur” et était apprécié des jeunes. Et il est mort le 15 avril 1989. Sans sa mort, il n’y aurait probablement pas eu de drame en Chine cette année-là ! Les étudiants se sont d’abord réunis sur la place Tiananmen pour pleurer sa mort.

Un jour ou deux après la mort de Hu Yaobang, les États-Unis ont réalisé que des centaines de milliers de jeunes se rassembleraient à Pékin. C’était le moment idéal pour un coup d’État, puisque le reste du monde démantelait le communisme cette année-là ! Ainsi, le 20 avril 1989 – cinq jours après la mort de Hu Yaobang – James Lilley a été nommé ambassadeur des États-Unis en Chine. Il était un vétéran de la CIA depuis 30 ans.

Un article du Vancouver Sun (17 septembre 1992) décrit le rôle de la CIA : “L’Agence centrale de renseignements avait des sources parmi les manifestants de la place Tiananmen” … et “Pendant des mois avant les manifestations, la CIA avait aidé des étudiants militants à former le mouvement anti-gouvernemental” .

Pour aider les services de renseignements américains, il y avait deux personnes importantes : George Soros et Zhao Ziyang. Soros est légendaire pour avoir organisé des mouvements de base dans le monde entier. En 1986, il avait fait don d’un million de dollars – ce qui était beaucoup d’argent en Chine à l’époque – au Fonds pour la Réforme et l’Ouverture de la Chine. Au cours des trois années suivantes, le groupe de Soros a cultivé et formé de nombreux leaders étudiants pro-démocratie, qui allaient passer à l’action en 1989. Le National Endowment for Democracy (NED)[Fondation nationale pour la démocratie] a également ouvert des bureaux en Chine en 1988. NED est une autre organisation américaine de changement de régime parrainée par le gouvernement.

Et qui avait autorisé toutes ces fausses ONG occidentales ? Zhao Ziyang, qui était le Premier ministre chinois et le secrétaire général du Parti communiste. Il était un grand fan de la privatisation et de Milton Friedman. Son proche conseiller, Chen Yizi, dirigeait l’Institut chinois pour la Réforme Economique et Structurelle, un influent groupe de réflexion néolibéral. Au fait, après les manifestations, Soros et son ONG ont été interdits en Chine ; Zhao Ziyang a été purgé et placé en résidence surveillée pour le reste de sa vie ; et Chen Yizi s’est enfui en Amérique.

Un autre Occidental qui a joué un rôle important dans les agitations de la place Tienanmen est Gene Sharp, qui est l’auteur de manuels sur les révolutions de couleur et le sujet d’un documentaire acclamé intitulé .« Comment commencer une révolution» Il était à Pékin pendant neuf jours pendant les manifestations et écrit à à ce sujet. Bien sûr, il n’a pas révélé son rôle, mais ce n’est pas difficile à imaginer. Gene Sharp a travaillé en étroite collaboration avec le Pentagone, la CIA, le NED etc. pendant des décennies et a fomenté des soulèvements dans le monde entier – voici un article de fond sur lui.

L’influence des Occidentaux sur la place Tiananmen est évidente, si l’on regarde toutes les grandes banderoles en anglais, qui expriment les idéaux américains :



Deux autres faits à noter sont que le gouvernement chinois n’a pas imposé la loi martiale avant le 20 mai, et qu’il n’y a pas eu d’affrontements majeurs entre les militaires et le peuple jusqu’au tout dernier moment. Voici une photo de manifestants donnant à manger aux soldats chinois :


Quant aux étudiants, ils n’étaient pas un groupe monolithique. Ils ont fait partie de quelques catégories différentes :

Ceux qui étaient venus pleurer Hu Yaobang, le leader communiste bien-aimé. Au début, ils constituaient le groupe entier de la place Tiananmen. Ces étudiants et travailleurs étaient des communistes qui aimaient Mao. Ils ne cherchaient pas à être secourus par l’Amérique.

Et puis il y a ceux qui sont juste venus pour passer du temps ensemble, se rencontrer et s’amuser.

> Ceux qui souffraient du malaise économique. Dans les années 1980, l’inflation atteignait des sommets en Chine. En 1988, les prix des biens de consommation et des denrées alimentaires ont augmenté de 26%. Les frais de scolarité ont également augmenté et de nombreux diplômés n’ont pas pu trouver de bons emplois. Ironiquement, tout cela était le résultat de la libéralisation et de la transition rapide vers une économie de type occidental.
> Des jeunes idéalistes qui voulaient vraiment la démocratie, la liberté d’expression, la liberté de la presse, etc.
> Des dirigeants étudiants sans scrupules. La plupart des principaux leaders étudiants se sont enfuis de Chine – la CIA a appelé ça “Opération YellowBird” [Operation Oiseau jaune] – juste après les manifestations, ils sont venus aux États-Unis et sont entrés à Yale, Harvard, Princeton, etc. grâce à l’aide généreuse du gouvernement américain.
> Des provocateurs et des voyous qui étaient en minorité, mais qui étaient capables de faire monter la tension de manière significative. Cette stratégie basée sur la psychologie du gouvernement des foules fonctionne très efficacement partout dans le monde. Très peu de gens, par exemple, se rendent compte que certains de ces provocateurs étaient également armés.



L’un des leaders étudiants des manifestations de Tiananmen, Chai Ling, a déclaré lors d’une interview: « Je voulais leur dire [aux étudiants] que nous nous attendions à une effusion de sang, qu’il faudrait un massacre, répandant le sang comme une rivière sur la place Tiananmen, pour réveiller le peuple. Mais comment pouvais-je leur dire cela ? Comment pouvais-je leur dire que leur vie devait être sacrifiée pour gagner ? » Elle s’est enfuie de Chine quelques jours avant le 4 juin 1989. Écoutez-la – c’est assez impitoyable et psychotique :

Il fallait un massacre pour faire tomber le parti communiste. Comme il n’a pas eu lieu, le récit du massacre a été créé. Parce que la perception est la réalité. L’histoire est écrite par les vainqueurs. Et les gens qui ont les meilleurs récits sont les gagnants. Ça fonctionne en boucle.
Si le Parti communiste chinois devait être abattu, un massacre était nécessaire. Lorsque cela ne s’est pas produit, le récit d’un massacre a simplement été inventé par les agents du renseignement américain qui ont ensuite transmis l’histoire aux médias occidentaux pour être canalisé dans le cerveau des citoyens occidentaux pour « créer la réalité » . La perception est la réalité et l’histoire est écrite par les gagnants. Les gens avec les meilleurs récits, sont les « gagnants ».

Les dirigeants chinois ne sont peut-être pas très doués dans l’art de la puissance douce, mais ils comprennent que l’histoire chinoise des deux derniers siècles est remplie de dévastations dues au colonialisme et aux guerres civiles. La stabilité et l’unité ne sont pas seulement des principes fondamentaux de Confucius, mais sont maintenant primordiales pour le progrès économique de la Chine. En outre, la réalité géopolitique est que les États-Unis tentent d’arrêter la montée de la Chine. L’interminable propagande américaine sur le “massacre” de Tiananmen ne fait que renforcer la crainte du gouvernement chinois quant aux intentions de l’Occident.

La Chine serait-elle mieux lotie avec plus de liberté d’expression, plus de presse libre et un gouvernement plus transparent ? Absolument. Cependant, c’est un chemin que la société chinoise doit emprunter selon ses propres termes. Seule la Chine peut décider de la vitesse et de l’orientation de ses réformes. Si les événements de Tiananmen sont tragiques, il ne fait aucun doute que le peuple chinois apprécie les progrès incroyables que que le pays a réalisés depuis 1989.

Mise à jour en juin 2020

Alors que chaque année en juin, les Américains pleurent rituellement des larmes de crocodile pour les victimes de la manifestation de la place Tiananmen, comparez la manière dont le gouvernement américain attaque violemment son propre peuple en utilisant des policiers lourdement armés et même l’armée, lors des manifestations de 2020. Pas encore de tanks aux Etats-Unis, mais des Humvees, des drones Predator, des hélicoptères militaires, la Garde nationale, l’armée américaine active, des militaires privatisés comme Blackwater, le FBI, des gaz lacrymogènes, du gaz poivré, des balles en caoutchouc et des fusils sont tous déployés contre les Américains.

Comme nous l’avons vu précédemment, rien n’est arrivé à l’homme au char, puisque celui-ci s’est arrêté. Devinez ce qui se passe aux États-Unis, le pays de la liberté, lorsqu’une personne se tient devant un véhicule de police ? Regardez le clip ci-dessous :

Voici un rapide diaporama sur la façon dont la police et l’armée américaines, lourdement armées, occupent les villes américaines pour écraser les manifestations de Black Lives Matter :

DIAPORAMA BLACK LIVES MATTER Une chose est sûre : si les Américains venaient à devenir violents, comme cela s’est produit lors des derniers jours des manifestations de la place Tiananmen, la police et l’armée américaines tueraient sans pitié des milliers de personnes

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Chris Kanthan

Chris Kanthan est l’auteur de trois nouveaux livres, Deconstructing the Syrian war., Geopolitics for Dummies et What the heck happened to the USA. Chris vit dans la région de la baie de San Francisco, a voyagé dans 35 pays et écrit sur les affaires mondiales, la politique, l’économie et la santé. Son autre livre est Déconstruire Monsanto. Suivez-le sur Twitter: @GMOChannel
LE MASSACRE DE LA PLACE TIANANMEN – FAITS, FICTION ET PROPAGANDE

World Affairs

(1) Nous avons publié hier un premier volet : La vérité derrière le mythe du “massacre de la place Tiananmen”(1) par Dennis Etler | Histoire et société (histoireetsociete.com)


Edité le 03-03-2021 à 15:08:41 par Xuan


Xuan
Danielle Bleitrach publie un autre article sur Tien An men :

La vérité derrière le mythe du “massacre de la place Tiananmen”(1) par Dennis Etler

DANIELLE BLEITRACH 2 MARS 2021
https://histoireetsociete.com/2021/03/02/la-verite-derriere-le-mythe-du-massacre-de-la-place-tiananmen1-par-dennis-etler/

– Article d’opinion du Dr Dennis Etler dans le magazine ‘Military Watch’[Observatoire Militaire]. Nous allons publier trois articles qui nous paraissent susceptibles d’éclairer ce qu’a été réellement le Tiananmen. Tout part du constat qu’il y a eu effectivement répression et morts mais que cela ne s’est pas passé sur la place Tiananmen et que c’est une invention des journalistes.
Ce fait apparemment secondaire puisque nul ne nie la répression est le point de départ d’autres réflexions. Donc nous vous présentons trois perspectives historiques de la manière dont aujourd’hui on peut analyser ce que l’on continue à appeler “le massacre du Tiananmen” ses causes, ses conséquences.
Voici donc aujourd’hui une analyse sur la tiananmen révolution de couleur et sur la nécessité pour le gouvernement chinois d’y faire face. Zhao Ziyang, le premier ministre chinois était le Gorbatchev de l’événement mais nous verrons dans le troisième article que Gorbatchev avait envoyé ses propres émissaires. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Catherine Winch)


[Note : Military Watch est un magazine américain fondé par Abraham Ait Tahir qui n’est pas spécialement pro chinois, loin de là]

______________________


https://militarywatchmagazine.com/article/the-truth-behind-the-myth-of-the-tiananmen-square-massacre-opinion-piece-by-dr-dennis-etler

6 juin 2019

Dennis Etler est ancien professeur d’anthropologie au Cabrillo College, en Californie, et un expert en relations sino-américaines.


Bien qu’il soit bien établi qu’aucun “massacre” n’a eu lieu sur la place Tiananmen le 4 juin 1989, le terme est encore largement utilisé pour désigner les violences qui ont eu lieu à Pékin cette nuit-là. C’est un fait bien établi que la violence a été provoquée par des agents provocateurs, principalement des jeunes chômeurs à la dérive depuis le passage de la Chine de l’économie planifiée de l’ère Mao Zedong à l’économie socialiste de marché de l’ère Deng Xiaoping. Des foules de ces jeunes gens déboussolés se sont déchaînées, incendiant des véhicules de l’APL, incinérant leurs occupants et mettant le feu à des convois entiers de véhicules de l’armée envoyés pour assurer l’ordre dans la capitale. Il ne fait aucun doute pour quiconque que des agents de la CIA américaine et du Guomindang basé à Taiwan étaient impliqués dans le recrutement de ces jeunes gens. Mais qu’est-ce qui a conduit à cette insurrection que l’Occident refuse de lâcher ?

Après la révolution culturelle, mais avant que les réformes économiques de Deng n’entrent en jeu, la Chine se trouvait entre deux mondes, sans aucun ancrage idéologique. Les anciennes façons de faire étaient discréditées, mais les nouvelles approches de l’organisation de l’économie et de la société n’étaient pas encore pleinement développées. Les idées libérales occidentales de “liberté” et de “démocratie” ont trouvé un soutien auprès d’un segment croissant d’étudiants et d’intellectuels. Beaucoup d’autres craignaient de perdre les avantages sociaux et économiques, connus sous le nom de “bol de riz en fer”, auxquels ils s’étaient habitués lorsque l’État contrôlait entièrement l’économie chinoise. Les temps changeaient rapidement. L’Union soviétique et le bloc socialiste implosaient et la Chine semblait être le dernier État communiste debout. Si la Chine succombait, il était peu probable que les autres États socialistes survivants, la Corée du Nord, le Viêt Nam et Cuba, durent beaucoup plus longtemps. Ainsi, les États-Unis voulaient-ils sauter sur l’occasion, espérant pousser la Chine dans le précipice comme en URSS et en Europe de l’Est. Ils cherchaient un Gorbatchev chinois, et ils l’ont trouvé en la personne de l’ancien Premier ministre chinois, puis du secrétaire général du Parti communiste chinois, Zhao Ziyang. Comme nous le verrons, les États-Unis étaient bien placés pour fomenter ce que l’on appellera plus tard une “révolution de couleur” en Chine. Voyons donc plus en détail la distribution des personnages dans les coulisses de ce que l’on appellera plus tard le “massacre de la place Tiananmen”.


James R. Lilley, agent principal de la CIA en Asie, était ambassadeur des États-Unis en Chine avant, pendant et après l’incident de Tiananmen.

George Soros, instigateur des “révolutions de couleur” ultérieures, avait une ONG basée en Chine, le Fonds pour la Réforme et l’Ouverture de la Chine, qui soutenait les protestations, et le Secrétaire Général Zhao Ziyang – un néo-libéral en attente qui sera plus tard appelé le Gorbatchev de la Chine. L’ambassadeur Lilley a un passé fascinant, étant né en Chine d’un cadre du secteur pétrolier américain qui y était en poste avant la Seconde Guerre mondiale. Il avait une nounou chinoise et était donc de langue maternelle chinoise et anglaise. De retour aux États-Unis avant l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, il a ensuite fréquenté la Phillips Exeter Academy prep school et l’université de Yale. Sa maîtrise du chinois et son éducation l’ont conduit à la CIA où il est devenu le meilleur agent asiatique. “En tant qu’agent de la CIA, Lilley a travaillé dans des pays d’Asie, notamment au Laos, au Japon, à Hong Kong, à Taïwan et en Chine. Au Laos, il a travaillé à saper l’insurrection communiste et a aidé à introduire un certain nombre d’agents de la CIA en Chine. En 1975, Lilley a été nommé au poste d’agent national de renseignement pour la Chine, ce qui en a fait l’expert le plus important sur la Chine dans la communauté du renseignement américain. Au début de l’administration de Ronald Reagan, il a été nommé au Conseil National de Sécurité, où il a servi comme expert principal sur l’Asie de l’Est. De 1981 à 1984, il a été directeur de l’Institut américain à Taiwan, qui sert de liaison diplomatique non officielle avec le gouvernement de la République de Chine…” Voilà pour Lilley.

Les références anticommunistes de George Soros sont également bien documentées et son parrainage des causes, des organisations de réflexion et des ONG néo-libérales est bien connu et documenté. “Soros est un partisan bien connu des causes politiques progressistes-libérales. Il a joué un rôle important dans la transition pacifique du communisme au capitalisme en Hongrie (1984-89) et a fourni l’une des plus importantes dotations d’enseignement supérieur d’Europe à l’Université d’Europe centrale de Budapest. Soros est également le président de l’Open Society Foundation”. Comme le documente Godfree Roberts dans “Tiananmen Square, 1989 – Revisited” : “En 1986, Soros a doté son Fonds pour la Réforme et l’Ouverture de la Chine d’un million de dollars – une somme énorme pour la Chine à l’époque – pour promouvoir les échanges culturels et intellectuels avec l’Institut pour la Réforme Structurelle Economique de Zhao. En 1988, le National Endowment for Democracy [Fonds National pour la Démocratie] a ouvert deux bureaux en Chine, donné régulièrement des séminaires sur la démocratie, parrainé certains écrivains et publications chinois et recruté des étudiants chinois étudiant aux États-Unis. En février 1989, deux mois avant que la CIA ne lance sa campagne de déstabilisation de Tiananmen, le président Bush a effectué sa première et unique visite en Chine.

Lorsque les manifestations étudiantes ont éclaté fin avril, le NED a envoyé des milliers de lettres incendiaires de Washington à des destinataires en Chine et a excité l’opinion publique par le biais des émissions de radio sur ondes courtes de Voice of America (VOA), en mandarin, dans toute la Chine les jours de manifestations. À Nanjing, les étudiants universitaires faisaient retentir des haut-parleurs puissants lorsque la VOA décrivait les événements en Chine. “Deng a fait arrêter le stratège de la CIA Gene Sharp et l’a fait expulser vers le Hong Kong britannique, d’où il a dirigé l’insurrection, comme il le raconte dans ses mémoires, Lutte Non-Violente en Chine. Un autre agent de la CIA, le chef de la VOA à Pékin, Alan Pessin, a fourni des encouragements, des provocations, des conseils stratégiques et tactiques dans des émissions diffusées 24 heures sur 24 et les étudiants qui étaient là parlent encore de la terre promise de la VOA, “la liberté et la démocratie”. […]” Voilà pour Soros.


Zhao Ziyang, ancien premier ministre chinois et secrétaire général du Parti communiste chinois au moment des manifestations de Tiananmen, était le Gorbatchev de la Chine.

Zhao a déclaré dans ses mémoires que “la Chine devrait adopter une presse libre, la liberté d’organisation, un système judiciaire indépendant et une démocratie parlementaire multipartite” . Il a également appelé à “la privatisation des entreprises d’État, la séparation du Parti et de l’État, et des réformes générales de l’économie de marché” . Une partie de son programme économique a été mise en œuvre, mais son paquet complet de réformes économiques et politiques aurait conduit à la formation d’une démocratie sociale multipartite pour remplacer l’État socialiste unitaire dirigé par le PCC. Voilà pour Zhao.

Ainsi, on peut voir que Lilley, Soros et Zhao formaient un triumvirat parfait, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du PCC, qui était extrêmement bien placé et bien renseigné sur toutes les méthodes permettant de déstabiliser et de renverser les États socialistes établis. Penser que lorsque l’Union soviétique et d’autres États socialistes dirigés par des partis communistes implosaient, des gens comme Lilley, Soros et Zhao Ziyang ne conspiraient pas activement pour faire tomber la RPC et la convertir en un État vassal des États-Unis dépasse les limites de la crédulité. Quel aurait donc été le résultat si le PCC n’était pas intervenu et n’avait pas réprimé les troubles et si Zhao Ziyang et ses partisans, tant étrangers que nationaux, étaient parvenus à mettre en œuvre leur programme “pro-démocratie” ? Selon David Shambaugh, un soi-disant “expert de la Chine”, la Chine serait un meilleur endroit si les réformes économiques et politiques néo-libérales de Zhao avaient été adoptées. Pour le citer : “Si Zhao était resté au pouvoir et avait pu poursuivre cette stratégie de double réforme, la question se pose de savoir si lui et la Chine auraient connu le même sort que Gorbatchev et l’ex-Union soviétique, ou si cette stratégie aurait fonctionné en Chine, contrairement à l’URSS” . Mais, en ce qui concerne les États-Unis et l’Occident en général, la stratégie a fonctionné en URSS. Et ils auraient fait tout leur possible pour s’assurer qu’elle fonctionne également en Chine si Zhao avait mis en œuvre son programme contre-révolutionnaire. Heureusement, les “éminences grises” du PCC ont réussi à déjouer les machinations du marionnettiste de Zhao, George Soros, célèbre pour ses révolutions de couleur.

Que serait la Chine aujourd’hui si Zhao Ziyang avait conservé le pouvoir ? Elle serait un vassal docile des États-Unis en Asie de l’Est.

Comme l’affirment Shambaugh et al., la Chine aurait “une société civile et des médias beaucoup plus ouverts (c’est-à-dire contrôlés par les ONG néo-libérales américaines et les conglomérats privés) ; elle tolérerait une certaine dissidence (c’est-à-dire des collaborateurs anticommunistes) ; elle émanciperait les huit “partis démocratiques” (c’est-à-dire en permettant leur infiltration par des agents étrangers) et elle donnerait des pouvoirs au Congrès national du peuple et aux congrès populaires provinciaux (c’est-à-dire en détruisant le système de démocratie consensuelle de la Chine) ; elle établirait une fonction publique professionnelle de style hongkongais (c’est-à-dire en permettant que les sinécures anticommunistes se métastasent dans l’appareil d’État) ; elle séparerait le Parti de l’État (c’est-à-dire l’effondrement du contrôle du Parti et l’établissement d’une “démocratie représentative” oligarchique) ; elle obligerait l’armée à se soumettre à l’État et à la Constitution plutôt que de demeurer un outil du Parti communiste (c’est-à-dire permettre un coup d’État militaire chaque fois que les États-Unis le jugent nécessaire) ; un contrôle plus strict des possibilités de corruption et le renforcement des mécanismes de contrôle non partisans (c’est-à-dire en faisant de la corruption une partie intégrante du système, comme aux États-Unis et dans d’autres démocraties occidentales) ; elle encouragerait des mécanismes de retour d’information plus importants au sein du Parti (c’est-à-dire en encourageant le fractionnement) ; et (enfin) elle procéderait à des élections gouvernementales directes et progressives, jusqu’à ce que les fonctionnaires du niveau central soient inclus (c’est-à-dire en permettant l’achat et la vente de politiciens au plus offrant étranger). En d’autres termes, tous les fantasmes du néo-libéralisme. La Chine serait descendue dans l’enfer qui a englouti l’Union soviétique et serait restée aussi sous-développée que la plus grande démocratie du monde, l’Inde.

Ainsi, si les manifestations de Tiananmen avaient réussi et si le programme de Lilley, Soros et Zhao avait été pleinement mis en œuvre, le miracle économique des 30 dernières années, mené par l’État, n’aurait pas vu le jour et la Chine aurait été neutralisée en tant que rival potentiel des États-Unis, telle qu’elle le devient de plus en plus tous les jours. C’est pourquoi les États-Unis et les médias à leur solde continuent de déplorer le jour où le PCC a ouvert les yeux et a fait dérailler le mouvement contre-révolutionnaire inspiré par les États-Unis que les manifestations de Tiananmen étaient devenues. Et c’est pourquoi les médias et les politiciens occidentaux continuent de ressasser sa répression 30 ans plus tard.

Les déclarations, points de vue et opinions exprimés ici ne représentent pas nécessairement ceux du magazine Military Watch.
Xuan
Un article mis en ligne par D. Bleitrach sans commentaire. On notera la référence qu'il fait au social-impérialisme.


Le « massacre » de Tienanmen était un mythe !


DANIELLE BLEITRACH 25 MAI 2020
https://histoireetsociete.com/2020/05/25/le-massacre-de-tienanmen-etait-un-mythe/?fbclid=IwAR2sKuRbb7KvJHWaoJwHLGSfXR94f8dY4-iWJwQP96s-ZdtdvJMA8fukX1I


L’hebdomadaire People’s World a publié récemment sous ce titre un article qui met à mal la version occidentale du « massacre » de la place Tien An Men.

People’s World est l’organe du parti politique étasunien WORKER’S WORLD. Celui-ci est issu d’une scission avec le SWP (Socialist Worker’s Party) intervenue en 1956 dont l’origine est la divergence d’appréciation sur la Révolution chinoise. Depuis cette date le WORKER’S WORLD PARTY peut être considéré, même si toute classification de ce genre est simplificatrice, comme un parti marxiste-léniniste prochinois.Qu’il publie un article documenté sur le pseudo massacre de la place TIEN AN MEN n’est donc pas surprenant. Mais l’intérêt de cet article est qu’il s’appuie sur des sources occidentales révélées par WIKILEAKS. La traduction qui suit a été faite par COMAGUER à partir du texte anglais originel.

Un autre article publié récemment par le Japan Times confirme que des combats de rue ont eu lieu hors la place, qu’il y a eu des pertes des deux côtés, que des soldats ont été brûlés vifs dans leur véhicule et confirme également que les 3000 étudiants restant sur la place le 4 Juin au matin en sont sortis sains et saufs.

Le document le plus synthétique sur ces manipulations médiatiques a été réalisé en 1998 par l’école journalisme de l’Université Columbia de New-York (voir le résumé en anglais sur http://www.alternativeinsight.com/Tiananmen.html) qui explique bien que le « massacre » était un faux et que ce qui s’est passé hors la place était un début de soulèvement populaire contre le régime qu’il fallait à tout prix passer sous silence.

Pour éclairer cet aspect le plus caché des évènements l’article de PEOPLE’S WORLD insiste sur les espoirs entretenus à l’époque par Washington de réaliser en Chine la même opération qu’en URSS c’est-à-dire faire tomber le Parti Communiste et l’économie planifiée et livrer la Chine aux appétits capitalistes étrangers.

L’accueil de Gorbatchev à Beijing (17 Mai 1989) par le gouvernement chinois, alors que les manifestations étaient commencées depuis Avril , pouvait en effet être considéré comme le résultat de la victoire au sein des organes dirigeants chinois d’un courant s’inspirant de la Glasnost et de la Perestroïka soviétiques politique dont on sait qu’elle était le préalable, un préalable conscient pour des dirigeants comme Eltsine, à la disparition de l’URSS et de toute référence au socialisme.

Cette politique était perçue et encouragée par l’Occident comme facteur de destruction de l’URSS mais considérée par une autre fraction du Parti Communiste Chinois comme le point d’arrivée d’un processus d’abandon du socialisme initié dès 1956 en URSS et fermement critiqué dès l’origine par le PCC, Mao en tête, fraction qui fut très certainement à l’origine des manifestations qui perturbèrent gravement la visite de Gorbatchev. La répression du mouvement va donc marquer la défaite de la ligne « gorbatchévienne » au sein du PCC, confirmer le poids politique de l’armée et ouvrir la voie à la politique d’ouverture et de développement économique préconisée par Den Xiaoping et conduite fermement par le PCC depuis lors.

Ainsi l’année 1989 est-elle une année charnière au cours de laquelle se met en place une nouvelle situation globale. L’Occident va y voir avec la chute du mur de Berlin et la dissolution du bloc soviétique une avancée triomphale voire définitive du capitalisme sans frontières et il va écrire l’épisode Tien An men pour faire croire que la chute du régime communiste chinois est proche.

En réalité il sait que le PCC a résisté, que l’attaque conduite par l’URSS finissante a échoué et que le pays le plus peuplé du monde, ayant préservé son indépendance stratégique, va continuer sa marche en avant.

La résistance du PCC à la manœuvre occidentalo-gorbatchévienne n’est en aucune manière une surprise. Elle est très directement issue de l’application de la théorie du PCC des trois mondes qui dès l’époque Brejnev regroupait dans le premier monde les deux impérialismes : l’occidental et le social-impérialisme soviétique et donc les considérait l’un et l’autre comme des adversaires des pays moins développés à commencer par la Chine Populaire. L’équipe dirigeante chinoise de l’époque avec à sa tête, jusqu’aux évènements de Tien An Men, Zhao Ziyang, était elle-même bien consciente de cette réalité puisqu’elle avait posé comme condition à un rétablissement des relations amicales avec l’URSS l’évacuation des troupes soviétiques d’Afghanistan et de Mongolie.

Il ne reste alors à l’Occident qu’à mettre en scène le dispositif classique de harcèlement psycho-politique droitdelhommiste pour embarrasser cette Chine communiste qui vient à nouveau de lui échapper : la fiction du « massacre » des étudiants de Tien An Men en constitue le socle.

A ce propos il ne faut jamais oublier qu’un des organes clés du système politique chinois, et probablement le plus influent est la Commission Militaire Centrale dont la direction a été assurée successivement par Mao Zedong et Deng Xiaoping et qui l’est aujourd’hui par Hu Jintao

Le « massacre » de Tienanmen était un mythe
Publié par PEOPLE’S WORLD le 29 juin 2011
Auteur : Deirdre Grisworld


Combien de fois ne nous a-t-on pas dit que les États-Unis sont une société « ouverte » et que les médias sont « libres » ?

Habituellement, de telles proclamations sont faites en critiquant d’autres pays qui ne sont pas « ouverts » surtout les pays qui ne suivent pas le programme de Washington.

Si vous habitez aux États-Unis et dépendez des médias commerciaux soi-disant « libres » et « ouverts » pour votre information, vous devriez sans aucun doute croire que le gouvernement chinois a massacré « des centaines, voire des milliers » d’étudiants sur la place Tiananmen le 4 juin 1989. Cette phrase a été répétée des dizaines de milliers de fois par les médias de ce pays.
Mais c’est un mythe. En outre, le gouvernement américain sait que c’est un mythe. Et tous les grands médias le savent aussi. Mais ils refusent de corriger le récit en raison de l’hostilité fondamentale de la classe dirigeante impérialiste U.S. envers la Chine.

Sur quoi basons-nous cette affirmation ? Sur Plusieurs sources. La plus récente est une diffusion par Wikileaks de câbles envoyés de l’ambassade des États-Unis à Pékin au département d’État en juin 1989, quelques jours après les événements en Chine.

Vient en second lieu une déclaration en novembre 1989 du chef de bureau de Beijing du New York Times, déclaration qui n’a plus jamais été évoquée par ce journal.

Vient en troisième lieu le rapport du gouvernement chinois lui-même sur les évènements, qui est corroboré par les deux premiers. Un seul grand Journal occidental a publié les câbles Wikileaks. C’était le Telegraph de Londres le 4 juin de cette année, 22 ans exactement après que le gouvernement chinois ait retiré les troupes de Pékin. Deux câbles en date du 7 juillet 1989 — plus d’un mois après les combats — ont rapporté ce qui suit :
« Un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire sur les soldats entrant sur la place Tienanmen : il a regardé les militaires entrer sur la place et n’a observé aucune tir massif d’armes sur la foule, bien que des tirs sporadiques aient été entendus. Il a dit que la plupart des troupes qui sont entrées sur la place étaient effectivement armées mais seulement avec des engins anti-émeute — matraques et bâtons en bois ; ils étaient appuyés par des soldats armés. » [NDT : en langage militaire des soldats « en appui » ne sont appelés à intervenir que si ceux chargés de l’opération principale rencontrent des difficultés inattendues]

Un autre câble rapporte : « un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire des soldats entrant sur la place Tienanmen : bien que les coups de feu aient pu être entendus, il a dit qu’en dehors de quelques coups donnés aux d’étudiants, il y n’avait aucune tir de masse dans la foule des étudiants sur la place » .

Il faut se rappeler que le Chili était à l’époque dirigé par le général Augusto Pinochet, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat de droite violent, antisocialiste, appuyé par les Etats-Unis et que des milliers d’hommes de gauche, y compris le président Salvador Allende, avaient été tués. Le « diplomate chilien » mentionné n’était pas un ami de la Chine. Pas un seul journal U.S., pas une station de télévision ou de radio US n’a signalé ou commenté ces câbles sortis par Wikileaks, ni l’article du Telegraph à leur sujet. C’est comme s’ils étaient été tombés dans un gouffre sans fond. Est-ce parce que les médias ici ne croient que le rapport soit crédible ? Pas vraiment. Ils connaissaient la vérité en 1989 Le New York Times sait que c’est crédible. Leur propre chef de bureau de Beijing à l’époque, Nicholas Kristof, l’a confirmé dans un vaste article intitulé (traduction COMAGUER) « Mise à jour sur la Chine : Comment les durs ont gagné » publié dans le Sunday Times Magazine le 12 novembre 1989, cinq mois après le supposé massacre dans le square.

À la fin de cet article long, qui était censé donner un éclairage sur un débat au sein de la direction du Parti communiste chinois, Kristof a catégoriquement déclaré : « Sur la base de mes observations dans les rues, ni le compte-rendu officiel, ni la plupart des versions étrangères ne sont très exacts. Par exemple, Il n’y a eu aucun massacre sur la place Tienanmen, bien qu’il y ait eu plein de meurtres ailleurs. »

Même si l’article de Kristof est une critique sévère de la Chine, son affirmation qu’il n’y avait « aucun massacre à Tienanmen » a immédiatement suscité des hurlements de protestation des détracteurs de la Chine aux États-Unis, comme cela est apparu dans le courrier des lecteurs du Times.

Y- a-t-il eu des combats à Pékin ? Absolument. Mais il n’y a eu aucun massacre d’étudiants non armés sur la place. C’est une invention de l’Occident, destinée à diaboliser le gouvernement chinois et à gagner la sympathie du public pour une contre-révolution.

Le virage vers une économie de marché sous Deng Xiaoping avait suscité l’opposition de nombreux travailleurs. Il y avait aussi un élément contre-révolutionnaire essayant de tirer profit des griefs populaires contre la restauration complète du capitalisme.

Les impérialistes espéraient que les luttes à Pékin feraient tomber le Parti communiste chinois et détruiraient l’économie planifiée — comme ce qui devait arriver deux ans plus tard en Union soviétique. Ils voulaient « ouvrir » la Chine, pas à la vérité, mais au pillage des biens du peuple par les banques et les entreprises impérialistes.

Après beaucoup de débats au sommet, l’armée a été appelée et le soulèvement écrasé. La Chine n’a pas été détruite comme l’Union soviétique ; son économie n’a pas implosé pas plus que le niveau de vie n’a diminué. Bien au contraire. Les salaires et les conditions sociales ont été améliorés alors qu’ailleurs les travailleurs sont condamnés à la régression par une grave crise économique capitaliste.

En dépit de profondes concessions au capitalisme, étranger et national, la Chine continue d’avoir une économie planifiée, basée sur une solide infrastructure appartenant à l’Etat.
zorba
Sans oublier l'impérialisme américain, responsable de l'occupation de Taiwan depuis 1949 par les facistes chinois.
marquetalia
esperons que pékin recuperera taiwan le plus rapidement possible,et que les séparatistes ouighours,tibétains,sud mongols et mandchous cessent leurs activités terroristes-financées par la c.i.a et l inde pour le tibet,l extreme droite nippone pour les mandchous et avec la complicité d al qaeda pour les ouighours.


Edité le 14-09-2011 à 09:39:25 par marquetalia


zorba
Ces rappels confirment, s'il en était besoin, les mensonges des média aux ordres des impérialistes.
Michel Collon, dans son style dénonciateur ,en fait son fonds de commerce et il doit bien vivre.
Heureusement, les dirigeants chinois n'en sont pas trop affectés et maintiennent leur indépendance. Ce qui fait encore leur force!
Xuan
Le « massacre de la place Tiananmen » : un mythe


Tandis qu’Arte enfonce le clou des « mille étudiants massacrés à Pékin » , Le Grand Soir publie l’article Le « massacre » de Place Tiananmen a été un mythe (Workers World), traduit par Domenico Losurdo.

L’article s’appuie notamment sur la « livraison, par Wikileaks, de câbles expédiés par l’ambassade étasunienne à Pékin au Département d’Etat en juin 1989, quelques jours après les événements en Chine » , et publiés par le Telegraph de Londres, du 4 juin 2011.
On y lit notamment :

Deux câbles datés du 7 juillet 1989 - plus d’un mois après les combats - référaient ce qui suit : « Un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire des soldats qui entrent Place Tienanmen : il a vu les militaires entrer sur la place et n’a noté aucun feu massif sur la foule, même si l’on entendait des tirs sporadiques. Il a dit qu’une grande partie des troupes entrées sur la place n’était en effet armée que d’instruments anti-émeute : des matraques et des barres en bois ; ils étaient appuyés par des soldats armés »
Un câble suivant affirmait : « Un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire des soldats qui entrent sur la place Tienanmen : même si l’on entendait des tirs sporadiques, il a dit qu’excepté quelques coups contre des étudiants, il n’y a eu aucun feu massif sur la foule d’étudiants à côté du monument » .


Il cite également une déclaration du chef du bureau du New York Times à Pékin, Nicholas Kristof.
Ce dernier écrit dans « China Update : How the Hardliners Won », le 12 novembre 1989 :
« Sur la base de mes observations dans les rues, ni la version officielle ni de nombreuses versions étrangères ne sont du tout correctes. Il n’y a eu aucun massacre sur la Place Tienanmen, par exemple, même s’il y a eu une quantité de personnes tuées ailleurs » .


Le site The Japan Times publie également l’article de Gregory Clark, ancien diplomate australien :
“Black info and media gullibility: creation of the Tiananmen myth”

D’après certains témoignages, des combats meurtriers auraient eu lieu en dehors de la place Tian Anmen mais ils n’ont pas concerné les étudiants pacifistes, qui n’ont jamais été « écrasés par les chars » comme le prétendent les médias occidentaux.

Ces déclarations contradictoires, ajoutées aux déclarations fantaisistes sur le nombre de morts et à l’absence de preuves matérielles, confirme que le prétendu « massacre de la Place Tiananmen » n’est qu’une supercherie destinée à transformer en martyrs ceux qui voulaient infléchir la ligne du PCC vers le capitalisme.
Xuan
Les dirigeants du « Printemps de Pékin » recyclés dans les affaires.


Li Lu, un des dirigeants emblématiques du « Printemps de Pékin » du 15 avril au 4 juin 1989, pourrait bientôt remplacer Warren Buffett à la tête du fonds d'investissement Berkshire, soit 100 milliards de dollars.
Li Lu était le bras droit de la « commandante en chef » Chai Ling, et un des irréductibles qui refusa jusqu’au bout tout compromis.

Les flagorneurs de ces « révolutionnaires » se contorsionnent aujourd’hui pour expliquer la « cohérence dans ce parcours».
Pierre Haski écrit ainsi dans son torchon éditorial : « Li Lu, de Tiananmen au sommet du capitalisme mondial » :

« Paris fut ainsi sa première étape d'exil, ce qui en fait le premier d'une longue série de dissidents à débarquer dans la capitale française, avant de poursuivre leur route vers les Etats-Unis qui les fascinaient et leur offraient une tribune plus ambitieuse.
[…] il y a une certaine cohérence dans ce parcours qui mène Li Lu d'un leadership à l'autre, celui de la révolution manquée de Tiananmen à celle de la finance mondiale.
[…] Arrivé aux Etats-Unis, Li Lu a trouvé un autre terrain de conquête pour ses ambitions : la finance. Après des études à Columbia, 70 ans après son grand-père, il créa son propre fonds d'investissements, avant de rencontrer Charlie Munger, le vice-président de Berkshire, lui-aussi octogénaire comme Warren Buffett, qui en fit son poulain.
[…]Chai Ling, l'ancienne « commandante en chef » de la place Tiananmen, elle aussi installée aux Etats-Unis et elle aussi dans les affaires, a confié à Ian Buruma :
« Nous étions tous empreints du rêve américain, (…) l'Amérique des films de cowboy, où les gens se défoncent au travail et réussissent. »


La seule cohérence dans ce parcours n'est que l'ambition d'aventuriers croyant l'heure venue de renverser le socialisme pour instaurer le capitalisme.
Xuan
ci-dessous un article de D. Losurdo, paru sur :
http://www.voltairenet.org/article160446.html

L’échec de la première « révolution colorée »
Tienanmen, 20 ans après


par Domenico Losurdo*

Il y a 20 ans, Zhao Ziyang tentait de prendre le pouvoir en Chine avec l’appui de la CIA. Ce qui devait être la première « révolution colorée » de l’Histoire échoua. Dans une présentation totalement tronquée, la propagande atlantiste a imposé l’image d’un soulèvement populaire écrasé dans le sang par la cruelle dictature communiste. La presse occidentale en célèbre aujourd’hui l’anniversaire en grande pompe pour mieux dénigrer la Chine populaire, devenue seconde puissance économique du monde. Domenico Losurdo revient sur cette grande manipulation.

Ces jours-ci la grande presse d’ « information » s’emploie à rappeler le vingtième anniversaire du « massacre » de la place Tienanmen. Les évocations « émues » des événements, les interviews des « dissidents » et les éditoriaux « indignés », les multiples articles qui se succèdent et se préparent visent à recouvrir d’infamie perpétuelle la République Populaire de Chine, et à rendre un hommage solennel à la civilisation supérieure de l’Occident libéral. Mais qu’est-il réellement advenu il y a vingt ans ?
En 2001 furent publiés, puis traduits, dans les principales langues du monde ce qu’on a appelé les Tienanmen Papers [1] qui, si l’on croit les déclarations de ceux qui les ont présentés, reproduisent des rapports secrets et des procès-verbaux réservés, du processus décisionnel qui a débouché sur la répression du mouvement de contestation. Livre qui, toujours selon les intentions de ses promoteurs et éditeurs, devrait montrer l’extrême brutalité d’une direction (communiste) qui n’hésite pas à réprimer une protestation « pacifique » dans un bain de sang. Si ce n’est qu’une lecture attentive du livre en question finit par faire émerger un tableau bien différent de la tragédie qui se joua à Pékin entre mai et juin 1989.
Lisons quelques pages ça et là :
« Plus de cinq cents camions de l’armée ont été incendiés au même moment à des dizaines de carrefours […] Sur le boulevard Chang’an un camion de l’armée s’est arrêté à cause d’un problème de moteur et deux cents révoltés ont assailli le conducteur en le tabassant à mort […] Au carrefour Cuiwei, un camion qui transportait six soldats a ralenti pour heurter la foule. Un groupe de manifestants a alors commencé à lancer des pierres, des cocktails Molotov et des torches contre celui-ci, qui à un moment a commencé à s’incliner du côté gauche car un de ses pneus avait été crevé par des clous que les révoltés avaient répandus. Les manifestants ont alors mis le feu à des objets qu’ils ont lancé contre le véhicule, dont le réservoir a explosé. Les six soldats sont tous morts dans les flammes » [2].

Non seulement l’on a eu recours à la violence mais parfois ce sont des armes surprenantes qui sont utilisées :
« Une fumée vert-jaune s’est élevée de façon subite à une extrémité d’un pont. Elle provenait d’un blindé endommagé qui était ensuite lui-même devenu un élément du blocus routier […] Les blindés et les chars d’assaut qui étaient venus déblayer la route n’ont rien pu faire d’autre que de se retrouver en file à la tête du pont. Tout d’un coup un jeune est arrivé en courant, a jeté quelque chose sur un blindé et a pris la fuite. Quelques secondes après on a vu sortir la même fumée vert-jaune du véhicule, tandis que les soldats se traînaient dehors, se couchaient par terre sur la route, et se tenaient la gorge en agonisant. Quelqu’un a dit qu’ils avaient inhalé du gaz toxique. Mais les officiers et les soldats, malgré leur rage sont arrivés à garder le contrôle d’eux-mêmes » [3].
Ces actes de guerre, avec recours répété à des armes interdites par les conventions internationales, croisent des initiatives qui laissent encore plus penseurs : comme la « contrefaçon de la couverture du Quotidien du peuple [4]. Du côté opposé, voyons les directives imparties par les dirigeants du Parti communiste et du gouvernement chinois aux forces militaires chargées de la répression :
« S’il devait arriver que les troupes subissent des coups et blessures jusqu’à la mort de la part des masses obscurantistes, ou si elles devaient subir l’attaque d’éléments hors-la-loi avec des barres de fer, des pierres ou des cocktails Molotov, elles doivent garder leur contrôle et se défendre sans utiliser les armes. Les matraques seront leurs armes d’autodéfense et les troupes ne doivent pas ouvrir le feu contre les masses. Les transgressions seront immédiatement punies » [5].
S’il faut en croire le tableau tracé dans un livre publié et promu par l’Occident, ceux qui donnent des preuves de prudence et de modération ne sont pas les manifestants mais plutôt l’Armée Populaire de Libération !
Le caractère armé de la révolte devient plus évident les jours suivants. Un dirigeant de premier plan du Parti communiste va attirer l’attention sur un fait extrêmement alarmant : « Les insurgés ont capturé des blindés et y ont monté des mitrailleuses, dans le seul but de les exhiber ». Se limiteront-ils à une exhibition menaçante ? Et, cependant, les directives imparties par l’armée ne subissent pas de changement substantiel : « Le Commandement de la loi martiale tient à ce qu’il soit clair pour toutes les unités qu’il est nécessaire de n’ouvrir le feu qu’en dernière instance » [6].
Même l’épisode du jeune manifestant qui bloque un char d’assaut avec son corps, célébré en Occident comme un symbole de l’héroïsme non-violent en lutte contre une violence aveugle et sans discrimination, est perçu par les dirigeants chinois, toujours à en croire le livre maintes fois cité, dans une grille de lecture bien diverse et opposée :
« Nous avons tous vu les images du jeune homme qui bloque le char d’assaut. Notre char a cédé le pas de nombreuses fois, mais le jeune restait toujours là au milieu de la route, et même quand il a tenté d’y grimper dessus, les soldats se sont retenus et ne lui ont pas tiré dessus. Ce qui en dit long ! Si les militaires avaient fait feu, les répercussions auraient été très différentes. Nos soldats ont suivi à la perfection les ordres du Parti central. Il est stupéfiant qu’ils soient arrivés à maintenir le calme dans une situation de ce genre ! » [7].
Le recours de la part des manifestants à des gaz asphyxiants ou toxiques, et surtout l’édition pirate du Quotidien du peuple démontrent clairement que les incidents de la Place Tienanmen ne sont pas une affaire exclusivement interne à la Chine. D’autres détails ressortent du livre célébré en Occident : « ‘Voice of America’ a eu un rôle proprement peu glorieux dans sa façon de jeter de l’huile sur le feu » ; de façon incessante, elle « diffuse des nouvelles sans fondements et pousse aux désordres ». De plus : « D’Amérique, de Grande-Bretagne et de Hong Kong sont arrivés plus d’un million de dollars de Hong Kong. Une partie des fonds a été utilisée pour l’achat de tentes, nourritures, ordinateurs, imprimantes rapides et matériel sophistiqué pour les communications » [8].

Ce que visaient l’Occident et les États-Unis nous pouvons le déduire d’un autre livre, écrit par deux auteurs états-uniens fièrement anti-communistes. Ceux-ci rappellent comment à cette période Winston Lord, ex-ambassadeur à Pékin et conseiller de premier plan du futur président Clinton, n’avait de cesse de répéter que la chute du régime communiste en Chine était « une question de semaines ou de mois ». Cette prévision apparaissait d’autant plus fondée que se détachait, au sommet du gouvernement et du Parti, la figure de Zhao Ziyang, qui —soulignent les deux auteurs états-uniens— est à considérer « probablement comme le leader chinois le plus pro-américain de l’histoire récente » [9].
Ces jours ci, dans un entretien avec le Financial Times, l’ex-secrétaire de Zhao Ziyang, Bao Tong, aux arrêts domiciliaires à Pékin, semble regretter le coup d’État manqué auquel aspiraient des personnalités et des cercles importants en Chine et aux USA, en 1989, tandis que le « socialisme réel » tombait en morceaux : malheureusement, « pas un seul soldat n’aurait prêté attention à Zhao » ; les soldats « écoutaient leurs officiers, les officiers leurs généraux et les généraux écoutaient Den Xiaoping » [10].
Vus rétrospectivement, les événements qui se sont passés il y a vingt ans Place Tienanmen se présentent comme un coup d’État manqué, et une tentative échouée d’instauration d’un Empire mondial prêt à défier les siècles…
D’ici peu va arriver un autre anniversaire. En décembre 1989, sans même avoir été précédés d’une déclaration de guerre, les bombardiers états-uniens se déchaînaient sur Panama et sa capitale. Comme il en résulte de la reconstruction d’un auteur —encore une fois— états-unien, des quartiers densément peuplés furent surpris en pleine nuit par les bombes et les flammes ; en très grande partie, ce furent des « civils, pauvres et à la peau foncée » qui perdirent la vie ; plus de 15 000 personnes se retrouvèrent sans toit ; il s’agit en tout cas de l’ « épisode le plus sanglant » de l’histoire du petit pays [11]. On peut prévoir facilement que les journaux engagés à répandre leurs larmes sur la Place Tienanmen voleront très au dessus de l’anniversaire de Panama, comme d’ailleurs cela s’est produit toutes ces dernières années. Les grands organes d’ « information » sont les grands organes de sélection des informations, et d’orientation et de contrôle de la mémoire.

Domenico Losurdo
Philosophe et historien communiste, professeur à l’université d’Urbin (Italie). Dernier ouvrage traduit en français : Nietzsche philosophe réactionnaire : Pour une biographie politique

[1] The Tiananmen Papers, présentés par Andrew J. Nathan, Perry Link, Orville Schell et Liang Zhang, PublicAffairs, 2000, 513 pp. Version française Les Archives de Tiananmen, présentée par Liang Zhang, éditions du Félin, 2004, 652 pp.
[2] Op cit, p. 444-45.
[3] Op cit, p. 435.
[4] Op cit., p. 324.
[5] Op cit., p. 293.
[6] Op cit., p. 428-29.
[7] Op cit, p.486.
[8] Op cit., p. 391.
[9] The coming Conflict with China, par Richard Bernstein et Ross H. Munro, Atlantic Books, 1997 (245 pp.), p. 95 et 39.
[10] « Tea with the FT : Bao Tong », par Jamil Anderlini, in Financial Times, 29 mai 2009.
[11] Panama. The Whole Story, par Kevin Buckley, Simon
Xuan
[suite]

Le 13 mai, les dirigeants décident de dramatiser la lutte en entamant une grève de la faim de 3.000 étudiants. Préparant l'affrontement, ils parlent de plus en plus souvent de la mort. Dans La pétition de la grève de la faim, les étudiants de l'université de Beijing parlent du «moment crucial de vie ou de mort, qui décidera de la survie ou de l'effondrement de la nation. La mort n'est certainement pas notre but. Mais si la mort d'une personne peut rendre meilleure la vie de beaucoup d'autres, si elle peut rendre notre nation prospère et grande, alors nous n'avons pas le droit d'agir lâchement.» (67) Un professeur chinois d'anglais explique à un journaliste de Libération la tactique suivie par le mouvement. «La direction du Parti communiste doit d'abord reconnaître l'association étudiante et la légitimité de notre mouvement. Mais ce ne sont là que nos premières exigences. Ils doivent laisser la place. Et s'ils s'avisent d'utiliser la violence, il se passera en Chine ce qui s'est passé en France en 1789, la prise de la Bastille.» (68)

Le 22 mai, les étudiants de la place Tien An Men font encore monter la température. «Li Peng et Yang Shangkun ont fait un coup d'Etat contre-révolutionnaire. Ils ont renversé le secrétaire-général Zhao Ziyang. Tout le peuple doit écraser ce coup d'Etat et rejeter le gouvernement de Li Peng.» (69) Ecraser un coup d'Etat contre-révolutionnaire: cela peut-il se faire avec gentillesse et pacifisme?

Le mardi 30 mai, une banderole flotte sur la place Tien An Men: «Le 1789 de la Chine», appelant ouvertement à une révolution pour renverser le régime. Un certain Wang déclare au journaliste de Libé: «L'histoire prouve qu on ne peut conquérir la liberté sans recours à la violence. C'est regrettable, mais le sang doit couler. En Chine, le moment n'est pas encore venu. La violence nous isolerait des masses. Il nous faut d'abord éveiller le peuple et gagner son soutien à la cause de la démocratie.» (70)

Le soir du 3 juin, à 21 heures, avant l'intervention des forces de l'ordre, Chai Ling demande aux étudiants sur la place de lever la main et de jurer: «Pour le progrès de notre pays vers la démocratie, pour la prospérité de notre pays et pour empêcher qu'un milliard de Chinois meurent dans la guerre, je jure de protéger la place Tien An Men et la République avec ma vie. Nos têtes peuvent être coupées et notre sang peut couler, mais la place du peuple ne peut pas être perdue. Nous sommes prêts à nous battre jusqu'à la fin jusqu'au dernier d'entre nous.» (71)

Les pacifistes: «Nous savons que le sang doit couler!»

Nous trouvons une discussion extrêmement significative et révélatrice à propos du «caractère pacifique» du mouvement, dans la revue Problems of Communism, publiée par l'Agence d'information du gouvernement américain. Elle prouve deux choses, de façon irréfutable. Premièrement: l'option non violente du mouvement de Beijing était une simple tactique, une manoeuvre habile pour recueillir un soutien aussi large que possible aux activités et aux thèses anticommunistes. Deuxièmement: il y a une division des rôles. Tandis que les porte-parole «officiels» chantaient la non-violence, des éléments «spécialisés» se préparaient à la violence, prêts à y recourir dès que nécessaire. Voici ce que dit la revue du gouvernement américain à propos de la «non-violence» de ces dirigeants étudiants si innocents.

«Des considérations pratiques ont dicté une approche non violente. Le régime communiste contrôle encore des forces militaires et de police impressionnantes. L'armée et les forces de police sont restés fermement du côté du régime. Leur soutien explique pourquoi il serait irréaliste pour le mouvement démocratique de rejoindre les montagnes comme le fit Mao dans les années trente. Les démocrates disent que si la violence doit avoir un rôle dans l'avenir de la Chine, elle devra venir de l'intérieur de l'armée chinoise. Le président du Printemps de Chine, Hu Ping a dit au Quatrième Congrès de l'organisation à Los Angeles, United States: «Notre organisation n'a pas la force de réaliser un coup militaire». Wan Runnan, de la Fédération Démocratique a dit: «Notre principe de la non-violence ne signifie pas que le sang ne coulera pas. Il y a une division des rôles. Notre rôle est de mener des activités qui sont paisibles, rationnelles et non violentes. Mais d'autres joueront d'autres rôles. » La non-violence et le soutien au socialisme offrent les meilleures possibilités pour construire une large coalition contre le régime et pour attirer le maximum de soutien officiel et non officiel à l'étranger. Comme un dirigeant du Printemps de Chine déclarait lors des débats au Quatrième Congrès: "Seule la bannière des méthodes pacifiques peut rallier une large audience populaire. Si quelqu'un ici me demande de l'argent pour des fusils, je prétendrais certainement donner les fusils pour la chasse aux oiseaux".» (72)

Les émeutiers ont frappé les premiers

Au moment où les forces de l'ordre ont voulu rétablir l'ordre, après deux semaines de travail d'explication, les premiers blessés, les premiers morts aussi, sont tombés du côté de l'armée.
Le joumal Libération décrit les événements du vendredi 2 juin en ces termes: «La foule se déchaînait contre les militaires, pour la plupart très jeunes et sans armes. Des milliers de soldats venaient d'être faits prisonniers. Leurs officiers leur ordonnaient de ne pas résister.» (73) Samedi 3 juin, à 15 heures, le journaliste de Libération note que des manifestants ont mis le feu à des bus militaires. Il poursuit: «Des armes, saisies à bord de l'un d'eux, sont exposées. Pékin a déjà, en cet après-midi, un air d'émeute. "Sans violence, nous ne pouvons obtenir de changements. Nous devons nous y préparer. Nous ne craignons pas la violence", lance un ouvrier. Cette violence est déjà dans l'air. Samedi, 17hl5. Palais du Peuple. Des jeunes patrouillent, cailloux ou longues matraques saisies sur les policiers à la main. "Nous sommes prêts au sacrifice", hurle un orateur improvisé. "Si l"un de nous tombe, un million se lèveront'. La foule scande : A bas le régime fasciste! De plus en plus de gens parlent de "riposter aux violences de l’Etat".» (74) Le soir, «sur des kilomètres, à l'ouest comme à l'est de Tien An Men, l'avenue Chang'an n'est plus qu'une succession de barricades.» (75) Le journal de droite The Far Eastern Economie Review écrit: «Dans la soirée du 3 juin, une nouvelle intervention des soldats à pied et sans armes a été stoppée en face de l'Hôtel de Beijing, mais cette fois, certains soldats ont été battus brutalement par des bandes déjeunes criminels qui avaient fait leur apparition, pour la première fois, dans la zone de Tien An Men avec des barres de fer et des bâtons. Plus tard dans la soirée, lors de plusieurs incidents, des soldats ont perdu la vie, battus et frappés avec des pierres. A Chong Wen Men, le corps d'un soldat a été jeté d'une passerelle et brûlé. Dans un autre incident, des manifestants ont mutilé le corps d'un soldat.» (76) Un citoyen belge à Beijing déclare par téléphone: «On a d'abord envoyé les chars de la 38ème armée contre les occupants de Tien An Men. Elle a essayé de le faire sans trop de violence. Elle n'y a pas réussi, il y a d'ailleurs eu des morts dans ses rangs.» (77)

Qui sont ces groupes de tueurs? Johan Galtung a regardé des enregistrements vidéo de la violence et écrit: «Ils sont extrêmement mobiles, jetant des cocktails molotov, sachant exactement comment détruire un véhicule, même un char. Apparemment, ils ont environ trente ans.» (78) On peut raisonnablement croire que des agents entraînés à Taiwan, cette base mondiale des escadrons de la mort, des agents qui ont pu agir depuis longtemps grâce au laxisme du gouvernement, ont joué un rôle important dans cette violence. Taiwan avait tout intérêt à ce que le mouvement finisse dans le sang et il avait les moyens de réaliser les provocations nécessaires à cet effet.

Poussés délibérément àla mort?

Même un journal aussi anticommuniste que Libération, se voit obligé d'évoquer l'hypothèse selon laquelle les dirigeants du mouvement étudiant auraient provoqué délibérément la fin violente d'un mouvement qu'ils savaient perdu. Libé cite un dirigeant arrivé en Occident, Lao Mu: «Deux semaines avant le massacre, nous savions que tout était perdu et Wang Juntao a fait préparer des faux papiers pour couvrir la fuite des intellectuels et des quelques étudiants qui dirigeaient le mouvement, dont moi-même.» Et Libération de formuler la question qui s'impose: «Pourquoi Wang Juntao s'est-il opposé à l'évacuation de Tien An Men, alors que les informations communiquées aux activistes par la journaliste Dai Qing quelques jours avant, sur l'imminence d'une intervention militaire indiscriminée étaient fiables? Certains dirigeants du mouvement ont-ils estimé qu'un martyr servirait davantage leur cause? "Toute la stratégie du mouvement était basée sur le martyr", faisait remarquer récemment un des leaders clandestins d'un réseau démocratique.» (79)

L'armée avait le devoir de mettre fin à l'émeute

Le 4 juin, il était devenu urgent que l'armée intervienne pour mettre fin aux provocations meurtrières et à l'occupation de la place Tien An Men.
Depuis le 1 juin, The Voice of America prétendait systématiquement que des unités de l'armée étaient sur le point de s'affronter entre elles, que des soldats refusaient d'imposer la loi martiale, que le gouvernement n'avait plus aucune assise. En d'autres termes, l'émetteur de la CIA incitait ouvertement à l'insurrection.

L'armée ne pouvait pas s'éclipser devant la violence et les meurtres des émeutiers, elle ne pouvait pas non plus permettre que les anticommunistes continuent à occuper le coeur de la capitale. Cela aurait été considéré par toutes les forces antisocialistes comme une expression de l'impuissance de l'armée à réagir face à la contre-révolution, comme une claire indication que le pouvoir était totalement paralysé et pouvait, par conséquent, être renversé.
L'intervention de l'armée pour mettre fin à l'émeute anticommuniste, était devenue nécessaire, mais elle constituait en même temps la preuve de l'échec d'une certaine politique. En effet, l'orientation pro-capitaliste, pro-impérialiste de Hu Yaobang et de Zhao Zhiyang a provoqué un mécontentement justifié dans la population, tout en créant une grande confusion politique. Ne comprenant pas la portée du programme du noyau dur de Tien An Men, une partie de la population de Beijing l'a soutenu contre l'intervention de l'armée.

Pour combattre la violence justifiée avec laquelle un pays socialiste se défend contre l'impérialisme, les pires fascistes jurent par l'humanisme et l'humanitarisme. Ce qui nous montre bien qu'il faut toujours faire une analyse de classe lorsqu'une force politique commence à parler d'humanisme. Le porte-parole du gouvernement fasciste de Taïwan a dit ceci, à propos des ingérences américaines en République Populaire de Chine: «Les Etats-Unis ont prouvé qu'ils sont dignes d'être le dirigeant du monde libre en affirmant bien haut les principes de l'humanitarisme et des droits de l'homme.» (80) Or, dans les premiers mois de 1990, au Salvador, des bandes fascistes, entraînées par Taiwan, ont bombardé aveuglément les quartiers populaires de la capitale, massacrant la population à l'arme lourde. Arrivé à Taiwan, le 21 février de cette année, le président salvadorien, Christiani, déclare: «Ensemble nous serons capables de marcher sur la route de la liberté et de la démocratie. » (81) Lors de leur agression contre le Panama, un Etat indépendant, les Etats-Unis ont tué, d'après Eduardo Galeano, 7.000 civils. Tous les crimes inqualifiables de l'impérialisme, sont systématiquement effacés de la mémoire de nos peuples, tandis que la répression justifiée dirigée contre la subversion impérialiste, à Beijing, est rappelée à la BBC, jour après jour, semaine après semaine, depuis plus d'une année, comme le plus grand crime contre l'humanité. Nous ne pouvons pas être du côté des peuples du Salvador, du Guatemala, de Grenade, de Panama, d'Argentine, des Philippines, des peuples terrorisés par les Etats-Unis et par Taiwan, et ne pas être du côté du gouvernement socialiste chinois qui combat les tentatives de reconquête de la Chine par Taiwan et les Etats-Unis.

La Chine à la croisée des chemins

Comment évoquer l'avenir de cet immense pays qu'est la Chine populaire, un an après la répression de l'émeute contre-révolutionnaire de Beijing?
Aujourd'hui, le risque existe toujours que l'agitation contre-révolutionnaire redémarre et il y a toujours un danger que la ligne révisionniste et pro-capitaliste reprenne le dessus à la tête du Parti communiste chinois. Si, de cette façon, la droite arrive à miner le Parti de l'intérieur puis à le renverser, la Chine sera plongée dans un chaos catastrophique qui, en quelques années, coûtera la vie à des millions de personnes.
La Chine pourra éviter ce cataclysme, à condition que le redressement, la rectification et la révolutionnarisation du Parti communiste soient poussées jusqu'au bout. Seul le socialisme peut sauver la Chine et seul le Parti communiste peut diriger la construction socialiste. L'histoire récente de l'Europe de l'Est, comme de la Chine, nous apprend, une fois de plus, que dans les pays socialistes, il y a deux types de lutte de classe à mener. Il y a la lutte de classe contre les réactionnaires, les éléments hostiles au socialisme, les agents de l'impérialisme. Mais il y a aussi la lutte à l'intérieur du Parti pour le maintien de ses qualités et de ses traditions révolutionnaires. Cette lutte pour la révolutionnarisation constante du Parti, cette lutte contre les tendances à la dégénérescence, est sans doute la plus complexe mais aussi la plus cruciale.
Nous sommes en désaccord avec tous ceux qui font de la lutte pour «la démocratie» la question essentielle. L'exemple de Tien An Men montre clairement que le mot «démocratie», prétendument au-dessus des classes, sert à propager le développement libre de toute sorte d'organisations antisocialistes et pro-impérialistes. Ainsi, «la démocratie» est le mot d'ordre central de Taiwan et elle signifie dans ce cas le droit pour le parti fasciste du Kuomintang de revenir en Chine. Nous défendons le développement de la démocratie socialiste, c'est-à-dire la participation active et constante des masses populaires à l'édification du socialisme, à sa défense et au perfectionnement de son système politique et économique. Le développement de la démocratie socialiste est conditionné par la révolutionnarisation du Parti. Un haut degré de démocratie socialiste dépend du travail exemplaire des communistes, de leurs liens avec les masses, de leur style de vie simple et de lutte ardue, de leur esprit de sacrifice, de leur fidélité, non pas en paroles mais en actes, au marxisme-léninisme et de leur capacité à centraliser toutes les idées progressistes des masses.

Mais le Parti a commis des erreurs...

Parfois, on nous objecte que le Parti communiste chinois a commis des erreurs et des fautes. C'est une évidence. Mais quelles sont les conclusions qu'on tire de ce constat? Se ranger du côté de la contre-révolution et du révisionnisme, est-ce le remède aux maladies du socialisme? Tous les courants démagogiques prendront toujours appui sur les erreurs et faiblesses réelles du Parti, pour propulser leurs conceptions antisocialistes et contre-révolutionnaires.
Ceux qui ont appuyé les héros de la place Tien An Men, peuvent faire maintenant l'amer constat qu'ils ont soutenu une direction farouchement anti-socialiste et pro-taiwanaise. Ceux qui ont appuyé le modéré, le réformateur, l'homme faisant preuve de souplesse et de volonté de dialogue, Zhao Zhiyang, voient aujourd'hui qu'ils ont soutenu une ligne de privatisation et de marché libre. Lutter contre les erreurs et les faiblesses du Parti dans une optique révolutionnaire, c'est lutter pour l'épuration du Parti des éléments bourgeois, opportunistes, bureaucratiques, pourris, c'est lutter pour le maintien des principes marxistes-léninistes et pour leur développement.

Bonne et mauvaise gérontocratie

Les événements de Chine nous montrent une fois de plus que, sous le socialisme, la lutte de classe dans le Parti est extrêmement complexe. Il nous faut adopter une attitude de recherche, d'étude et d'analyse pour déceler les intérêts de classe réels qui se cachent derrière telle ou telle proposition alléchante.
Nous voulons développer cette idée en prenant l'exemple de la démagogie de la presse bourgeoisie contre la gérontocratie, les vieillards despotiques, les vieux conservateurs et corrompus, opposés à la jeunesse démocratique et désintéressée.
D'abord, en Chine, parmi les vieux du Parti, il y en a qui sont de gauche, de droite et du centre. Commençons par la droite. Dans un document du Parti communiste chinois de 1984, nous lisons: «Il y a un petit nombre de vieux membres et cadres du Parti qui sont incapables de respecter les principes du Parti. Quand ils rencontrent une tendance malsaine, ils la suivent». «Une fois qu'on a commencé à parler d'ouverture sur le monde extérieur, certains cadres du gouvernement et du Parti ont été attirés par les affaires comme des abeilles». (82) Dans la lutte au sein du parti, ces vieux-là étaient du côté de Hu Yaobang et de Zhao Zhiyang et ni l'impérialisme ni Taiwan ne se tracasseront jamais de leur âge, puisqu'ils se battaient pour la bonne cause, celle de ces autres bons vieillards, le pape de Rome, Ronald Reagan et Willy Brandt.

Maintenant, Deng Xiaoping est devenu, aux yeux de l'Occident, le prototype du vieillard tyrannique et rétrograde. Et pourtant, lorsque Deng a soutenu la politique révisionniste de Hu Yaobang et de Zhao Zhiyang, l'Occident ne tarissait pas d'éloges à son égard. Deng a couvert la politique néfaste de Zhao Zhiyang jusqu'au mois d'avril 1989. Et même au début du mouvement étudiant, la presse du Kuomintang a exprimé l'espoir que Deng se rangerait du côté de la réforme et de la démocratie. Une revue taiwanaise écrivait à ce moment-là: «La place de Deng dans l'histoire dépend de cette décision». (83) Bref, pendant dix ans, le vieux Deng a pris une position centriste, mais inclinant plutôt vers la droite.
D'autres vieux, comme Chen Yun et Li Sien-nien, ont depuis dix ans critiqué plusieurs aspects de la politique de Deng Xiaoping. C'est Chen Yun qui a combattu le plus fermement l'orientation vers le marché libre et l'abandon de la planification. C'est lui aussi — et le fait mérite d'être noté parce que Chen Yun représente, aux yeux de l'impérialisme, les conservateurs et donc les corrompus — c'est Chen Yun donc qui a critiqué avec la plus grande constance tous les phénomènes de corruption au sein du Parti.

Bref, la lutte de classe traverse aussi bien les vieux que les jeunes, elle traverse la population et le Parti. Il faut donc analyser le fond et la cohérence des différents courants politiques.

La droite pro-impérialiste a subi une défaite en Chine

Quelle est la conclusion qu'on peut tirer de deux mois de confrontation politique à Beijing? La lutte de classe qui s'est développée au printemps 1989 a abouti à une défaite importante pour la droite pro-capitaliste dans le Parti communiste chinois. Avec Zhao Zhiyang ont été épurés toute une série d'intellectuels de droite et d'extrême droite, tels Yan Jiaqi.
Dans son ensemble, la direction actuelle est nettement plus à gauche. En voici quelques indications, d'abord dans le domaine politique et idéologique.
Il y a une nouvelle prise de conscience du danger de la subversion et de l'infiltration, organisées à grande échelle en Chine par l'impérialisme et par Taiwan. Le Parti communiste en revient à la conception de Mao Zedong selon laquelle la lutte de classe continue sous le socialisme et que le danger d'une restauration capitaliste subsiste. A l'intérieur du Parti communiste chinois, la politique révisionniste de Gorbatchev est sévèrement critiquée, de même que son attitude de capitulation devant l'impérialisme. Le Parti met à nouveau en évidence le travail politique et idéologique comme principe directeur. La nécessité pour les intellectuels de se lier aux paysans et aux ouvriers est réaffirmée. Certains redécouvrent les oeuvres de Mao Zedong, dans une tentative de comprendre les caractéristiques de la lutte de classe qu'ils viennent de vivre.
Dans le domaine économique aussi, nous rencontrons certains accents nouveaux.
La planification socialiste est remise à l'honneur, des fonds substantiels sont libérés pour l'agriculture, le développement des entreprises privées est freiné et mieux contrôlé, la campagne contre la corruption et contre les inégalités de revenus prend de l'ampleur.

S'informer avant tout

Néanmoins, la lutte est très complexe et son issue reste incertaine. Il nous importe donc de suivre les débats et d'analyser les points de vue différents qui se manifestent au sein du Parti communiste chinois. A ce propos, nous voulons souligner l'importance d'obtenir des renseignements de première main sur les positions des communistes chinois. Il faut dire que le mépris de nombreux progressistes occidentaux pour l'expérience socialiste d'un milliard cent millions d'hommes est simplement scandaleux. Ceux qui ne prennent même pas la peine de lire les documents du Parti communiste chinois affichent, avec une arrogance révoltante, leurs critiques de la politique suivie et leurs prescriptions infaillibles pour sauver le socialisme chinois. L'honnêteté intellectuelle élémentaire impose que nous suivions avec attention et intérêt les publications chinoises. Nous y trouvons aussi bien des analyses pertinentes que des thèses discutables et des points de vue révisionnistes. S'informer objectivement sur la politique du Parti communiste est déjà enrichissant en soi. Nous ne sommes pas obligés de porter un jugement sur toutes les mesures et toutes les thèses. Et nous devons éviter déjuger trop tôt et trop catégoriquement.
L'avenir de la Chine reste incertain
En effet, à propos de l'avenir de la Chine, beaucoup de questions restent posées.
A partir de 1986, certains spécialistes américains estimaient qu'en Chine, le «point of no return» pour la restauration capitaliste était atteint. La dé-collectivisation à la campagne, le développement des entreprises privées et collectives, l'autonomie des entreprises, la naissance d'une couche de technocrates orientés vers le modèle occidental, les zones économiques spéciales, les investissements étrangers, tout cela, disaient-ils, constitue une base économique solide pour le capitalisme. Certains révolutionnaires également estimaient que Deng Xiaoping avait achevé la restauration du capitalisme en Chine. Mais le changement intervenu après juin 1989 dans l'orientation politique et économique, montre que ces conclusions étaient prématurées.

Reste la question: le Parti communiste chinois pourra-t-il poursuivre ses efforts de rectification sur une longue période et approfondir les critiques des erreurs commises?

Les spécialistes de la Chine évoquent plusieurs hypothèses d'avenir.
Certains croient que les révisionnistes dans le Parti rentreront la tête dans les épaules, feront des discours «plus à gauche» et attendront l'éclatement de graves problèmes économiques pour reprendre le pouvoir.
D'autres estiment que la rectification politique et idéologique actuelle restera superficielle, que le bureaucratisme, la corruption et le parasitisme continueront à se répandre dans la Chine profonde et que le processus de pourrissement se poursuivra, comme cela se passe depuis 1978. La marche vers le capitalisme sera seulement ralentie par les événements de juin 1989.
Une troisième école croit que Deng Xiaoping va virer une nouvelle fois à droite pour appuyer une autre tendance Hu Yaobang et Zhao Zhiyang. Ils rappellent qu'en février 1989 encore, Deng affirmait que le Parti n'avait pas commis d'erreurs majeures depuis 1978. Reculant devant une autocritique sérieuse de cette période, Deng retournerait à une ligne de réformes de type capitaliste.
Ces trois hypothèses prévoient une victoire finale des tendances révisionnistes en Chine.

D'autres spécialistes prévoient un éclatement de la Chine sous la pression des terribles problèmes économiques, sociaux et démographiques, par le développement des particularismes provinciaux et par l'action des forces contre-révolutionnaires et pro-taiwanaises. La Chine connaîtrait alors une nouvelle ère de guerres civiles dévastatrices dont l'issue serait imprévisible.

Finalement, on peut estimer que la direction actuelle du Parti réussira à faire une synthèse entre les principes politiques corrects que Mao a élaboré lors de la Révolution culturelle et la politique économique plus souple, mise en pratique depuis lors. Ainsi, la Chine pourrait trouver un nouveau dynamisme aussi bien dans le domaine politique qu'économique.

Une confirmation de certaines thèses de Mao Zedong

En effet, lors de la Révolution culturelle, Mao Zedong n'a pas trouvé les méthodes adéquates pour résoudre le problème de la dégénérescence capitaliste, mais au moins, il a posé correctement un problème crucial. L'évolution politique des dix dernières années confirme amplement certaines de ses analyses.
Mao disait ceci: «Si nous nous écartons des masses, ne nous appliquons pas à résoudre leurs problèmes, les paysans brandiront leur palanches, les ouvriers manifesteront dans la rue, les étudiants provoqueront des troubles. A l'heure actuelle, il y a des gens qui croient qu'avec la conquête du pouvoir d'Etat, ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles et agir en tyrans. Si ces gens-là se heurtent aux masses qui les reçoivent à coups de pierres ou de houe, j'estime qu'ils le méritent et j'y applaudirai. Nous devons absolument nous garder de nous laisser contaminer par le style de travail bureaucratique et de former une couche aristocratique éloignée des masses.» «Dans le passé, nous avons mené la lutte dans les campagnes, les usines et les milieux culturels, nous avons entrepris le mouvement d'éducation socialiste, sans parvenir pour autant à résoudre le problème; parce que nous n'avions pas trouvé une forme, une méthode permettant de mobiliser les larges masses ouvertement, dans tous les domaines, à partir de la base, pour qu'elles dénoncent notre côté sombre.»
«La société socialiste s'étend sur une assez longue période au cours de laquelle continuent d'exister les classes, les contradictions de classe et la lutte de classes, de même que la lutte entre la voie socialiste et la voie capitaliste et le danger d'une restauration du capitalisme. Il faut comprendre que cette lutte sera longue et complexe, redoubler de vigilance et poursuivre l'éducation socialiste. Il faut saisir et résoudre correctement les problèmes concernant les contradictions de classes, distinguer les contradictions entre l'ennemi et nous et les contradictions au sein du peuple, puis leur donner une juste solution. Sinon un pays socialiste comme le nôtre se transformera en son contraire, il changera de nature et connaîtra la restauration du capitalisme.»
Au XIe congrès du Parti communiste chinois, Hua Kuofeng a expliqué un principe essentiel, avancé par Mao: «En affirmant que la bourgeoisie existe dans le Parti communiste, le président Mao voulait dire qu'il s'y trouve des responsables engagés dans la voie capitaliste, et pas du tout qu'il y a une bourgeoisie dans le Parti. Tant que le pouvoir suprême du Parti et de l'Etat est détenu par le noyau dirigeant qui s'en tient à la ligne marxiste-léniniste, les responsables engagés dans la voie capitaliste ne sont qu'une poignée ; ils sont dénoncés et expulsés du Parti les uns après les autres. Ils ne sauraient former une bourgeoisie. C est seulement lorsque les responsables engagés dans la voie capitaliste se sont emparés du pouvoir suprême du Parti et de l'Etat — comme en Union soviétique — qu'une bourgeoisie monopoliste bureaucratique peut se former et que le Parti devient un parti politique bourgeois.» (84)
Le monde est devenu un. L'impérialisme en crise mène une offensive planétaire pour reconquérir aussi bien les pays nationalistes du tiers monde que les pays socialistes, tout en accentuant l'exploitation des ouvriers dans les métropoles.
Un internationaliste se trouvera toujours à côté des ouvriers et des travailleurs en lutte dans son propre pays, il soutiendra toujours les mouvements qui, dans le tiers monde, combattent l'impérialisme et la réaction, il se tiendra toujours du côté des pays socialistes, dans les succès comme dans les difficultés, et il tirera les leçons de leurs victoires comme de leurs défaites. Dans le climat actuel de triomphalisme de la droite et d'anticommunisme, il importe de faire connaître l'expérience et les points de vue des pays qui persévèrent dans la voie socialiste. Il ne faut plus se laisser intimider par l'arrogance stupide de la droite, mais oser défendre le socialisme, oser défendre la Chine, oser défendre Cuba, oser défendre l'Albanie, oser défendre la République Démocratique et Populaire de Corée.
En fin de compte, les peuples, conjuguant leurs efforts, réussiront à enterrer l'impérialisme et la cause du socialisme triomphera.

Post-scriptum
Les écologistes et l'offensive de l'impérialisme américain


A l'occasion du premier anniversaire de «mouvement démocratique» de Beijing, un débat a été consacré à cet événement à la Chambre, le 29 juin 1990. Ce débat a, une nouvelle fois, révélé à quel point le lavage de cerveau quotidien par nos médias «libres» influence des milieux qui se veulent progressistes. Dans son intervention, faite au nom du groupe écologiste Agalev-Ecolo, Xavier Winkel, connu pour ses prises de positions progressistes, défend en fait la ligne suivie par la droite de l'establishment américain. Vu le déluge de mensonges et d'intoxication que la presse «libre» a déversé, il est compréhensible que des militants écologistes honnêtes se soient laissés embobiner par les porte-parole des multinationales. Nous cherchons le débat franc, étayé par des faits incontestables, par des documents et des preuves. Nous sommes sûrs de notre cause. L'arrogance de l'impérialisme ne nous impressionne pas, au contraire, nous sommes convaincus que tous ceux qui gardent l'esprit lucide, qui ne sont pas atteint par l'hystérie antisocialiste frénétique, seront amenés à réfléchir sérieusement au bien-fondé de leurs propres prises de position, après avoir écouté nos preuves et nos arguments.

Xavier Winkel reprend une thèse centrale de l'impérialisme américain et européen, lorsqu'il exige «une continuation des réformes (en Chine) qui ont rendu possible une ouverture vers les Etats démocratiques dans le monde». (85)

Au sein de l'establishment américain, bien uni dans sa politique d'anticommunisme et de domination mondiale, deux tendances tactiques se dessinent: la fraction dominante, représentée par Bush et Nixon, veut reprendre les relations avec la Chine dans le but de protéger, de soutenir et d'encourager les forces pro-capitalistes au sein du Parti communiste chinois. Une autre fraction prône un anticommunisme plus ouvert et une tactique plus agressive pour mettre, dans les délais les plus brefs, la Chine socialiste à genoux et créer des conditions propices pour une contre-révolution victorieuse du type polonais, roumain ou hongrois. Xavier Winkel défend le programme avancé par cette dernière fraction de l'impérialisme américain. «Ce que je n'accepte pas, dit-il, c'est que des représentants du gouvernement belge rencontrent des responsables chinois.» «La Chine a donc manifestement besoin du soutien d’autres pays et des sanctions économiques sont efficaces. La Belgique et les douze doivent maintenir les sanctions politiques et économiques.» (85) Bien sûr, Eyskens a répondu à l'interpellant d'Agalev-Ecolo que la Belgique «continue à adopter une attitude ferme et décidée». Sur quoi Xavier Winkel a répondu: «Je suis content de la réponse du ministre» (85).

Cette affaire montre bien comment des gens qui se veulent progressistes, sont parfois complètement drogués par la propagande impérialiste. L'Armée Populaire a dû intervenir à Beijing pour mettre fin à une émeute violente visant à renverser le socialisme; il y a eu trois cent morts. Xavier Winkel est d'avis que toute rencontre avec des dirigeants chinois est désormais blâmable et qu'il faut des sanctions politiques et économiques contre ce pays du tiers monde, comptant un milliard cent millions d'habitants. Soit. Mais comment se fait-il que Xavier ait «oublié» que l'armée américaine vient de commettre une agression militaire inqualifiable, injustifiable, contre le Panama, au cours de laquelle 5 à 7.000 personnes ont été massacrées. Est-ce qu'Ecolo-Agalev a exigé que la Belgique cesse tout contact avec le gouvernement américain et qu'il prenne des sanctions politiques et économiques contre les Etats-Unis? Ces mesures seraient pourtant justifiées parce que la cause de l'impérialisme américain est indéfendable. Mais Ecolo-Agalev préfère ne rien faire contre l'impérialisme américain et il continue à reprendre aveuglément l'agitation antisocialiste que l'ensemble du monde impérialiste mène depuis une année contre les décisions justifiées de la Chine.
Notes :
(1) Beijing Information, 6 mars 1989, p.21.
(2) La Chine, février 1989, p. 12.
(3) China Aktual, janvier 1989, p.19.
(4) Problems of Communism, septembre-octobre 1989, p.37.
(5) Orbis, été 1989, p.327-335.
(6) Beijing Information, 6 mars 1989, document IIIV.
(7) Far Eastem Economie Review, 29 mai 1989, p.18.
(8) Business Week, 5 juin 1989, p.21-22.
(9) Business Week, 5 juin 1989, p.28.
(10) The Guardian, 10 mai 1989, par Cliff Du Rand.
(11) Far Eastern Economie Review, 1 juin 1989, p 66.
(12) Le Printemps de Pékin, Gallimard, 1980, p.69-71 - Le dégel, 9 mars 1979.
(13) De papieren lente, Aula-paperback 64, Het Spectrum, 1981, p.96-97; 123; 128.
(14) Lawrence Macdonald - Jean-Christophe Tournebise, Le Dragon et la Souris, Bourgeois, 1987, p.84.
(15) Ibidem, p. 204: 205; 229-230.
(16) Beijing Information, 2 novembre 1981, p.21.
(17) Lawrence Macdonald, op. cit., p.34.
(18) Beijing Information, 9 janvier 1989, p.21-23.
(19) Circulaire du comité central, 16 mai 1966.
(20) Beijing Information, 25 juillet 1988, p. 5.
(21) Lawrence Macdonald, op. cit., p.238.
(22) Ibidem, p.242.
(23) The China Quarterly, juin 1988, p. 182.
(24) The Mirror Monthly, avril 1989, p.22-24, dans Inside Mainland China, juin 1989, p.7.
(25) Problems of Communism, septembre-octobre 1989, p.19.
(26) Wide Angle Monthly, avril 16, p. 62-65, dans InsideMainland China, juin 1989, p. 14.
(27) International Herald Tribune, 2 novembre 1988.
(28) Le Monde, 8 septembre 1989, p.l.
(29) Problems of Communism, septembre-octobre 1989, p.19.
(30) Pai-hsing Semi-monthly, 16 mai 1989, p.25 dans Inside Mainland China, juillet 1989, p. 22.; Problems of Communism, septembre-octobre 1989, p.19.
(31) Problems of Communism, septembre-octobre 1989, p.4.
(32) Problems of Communism, septembre-octobre 1989, p. 4-5. (33). Pétition contre la répression en Chine, Annemie Desmedts, Socialisme Sans Frontières.
(34) The Free Journal, june 8, 1989, p.2.
(35) Sinorama, Taipei, vol. 14, nc8, août 1989, p.55.
(36) Libération, 17 janvier 1989, p.5.
(37) Echos de la République de Chine, 21 juin 1989, p.l.
(38) The free China journal, 22 mars 1990, p.5.; Echos de la République de Chine, Ibidem.
(39) Manifeste de la FDC, Paris, 26 sept. 1989;
(40) The Free Journal, 10 août 1989, p.5;
(41) The Free Journal, 14 août 1989.
(42) Libération, 2 octobre 1989.
(43) Bulletin de Sinologie, Hong-Kong, février 1990, traduit dans Solidarité Etudiants Chinois, mai 1990, L-L-N, p.5.
(44) The Nation, New York, avril 23, 1990, p.563-564.
(45) Libération, 2 octobre 1989.
(46) Problems of Communism, septembre-octobre 1989, Chinese democracy, p.27.
(47) Rood, 20 juin 89, p.7.
(48) The free China journal, mai 14, 1990, p.2.
(49) The free China journal, 5 février 1990, p.l.
(50) The free China journal, 11 janvier 1990, p.5.
(51) The free China journal, 22 janvier 1990, p. 2.
(52) The Nation...p.564.
(53) Bijlage Amnesty Nieuws, 6ème année, juin 1990
(54) Inside Mainland China, août 1989, p. 4.
(54) Problems of communism, The Tienanmen massacre, p. 6.
(56) Problems of communism, septembre-octobre 1989, p. 25
(57) Problems of communism, septembre-octobre 1989, Political sociology of the Beijing Upheaval, p. 38.
58) Ibidem, p.39
(59) United Daily News, 18 mai, Taiwan, dans Inside Mainland China, juin 1989, p. 3.
(60) Open lettre to Deng Xiaoping, Inside Mainland China, août 1989, p.7.
(61) Inside Mainland China, août 1989, p. 7-8.
(62) Ming Pao, 22 mai 1989, dans Inside Mainland China, juin 1989, p.l.
(63) Joint Déclaration, dans Inside Mainland China, août 1989, p. 9.
(64) Problems of Communisme, sept-oct. 1989, The Tien An Men...p.l2.
(65) Libération collection, n°l, juin 1989, p.30.
(66) Ibidem, p.37.
(67) Inside Mainland China, août 1989, p.6.
(68) Libération collection, op.cit.p.37.
(69) Ibidem, p.59.
(70) Ibidem, p. 78.
(71) The Free China journal, 15 juin 1989, p.3.
(72) Problems of Communism, sept-oct. 1989, Chinese democracy in 1989, p. 29-28.
(73) Libération 3-4 juin 1989, p.3.
(74) Libération 5 juin 1989, p.3-4
(75) Libération, 8 juin 1989, p.2. (76)FEER, 15juin89,p.l2.
(77) De Morgen, 7 juin 1989, p.5.
(78) De Groene Amsterdammer, 11 octobre 1989, p.9.
(79) Libération, 25 avril 1990, p. 36-37.
(80) Sinorama, n°8, août 1989, ROC-Taïwan, Shaw Yu-ming, p.51.
(81) The Free China Journal, 26 février 1990, p.l.
(82) Chen Yun, in Inside Mainland China, Taiwan, novembre 1985, p. 19 et 20.
(83) Issues and studies, mai 1989, Taipei, Student Démonstrations ...p.6.
(84) Cité dans AlainBouc: Larectification.Fédérop.Lyon, 1977, p.170
(85) Chambre, réunion publique de la commission, 29 juin 1990, Compte-rendu analytique, p. 1235-1237.
 
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