Forum Marxiste-Léniniste
Forum Marxiste-Léniniste
 
Retour au forum
 

Ajouter une réponse

Pseudo :    S'inscrire ?
Mot de passe :    Mot de passe perdu ?
Icône :
                                
                                
Message :
 
 
 
Smilies personnalisés
 
Options :
Notification par email en cas de réponse
Désactiver les smilies
Activer votre signature
 
 
Dernières réponses
Finimore
Ce débat est tout à fait intéressant (comme d’autres aussi), mais en plus il touche des points essentiels d’une séquence et d’une période historique, qui doit être connue, comprise et analysée.

En effet, Xuan a tout à fait raison de rappeler l’ouvrage publié en 2016 (aux EP) Editions Prolétariennes Deuxième gauche, réformisme et Lutte des classes pour les années 68 et suivantes.

j’ai un petit problème avec ce que tu écris pzorba75, car il me semble que tu n’analyses pas correctement l’ensemble de cette période (en gros des années 60 à 2000, au contraire de l’ouvrage « Deuxième gauche : réformisme et lutte de classe ».
L’anticommunisme a pu se développer (n’oublions pas non plus le rôle de la CIA) grâce et avec l’aide de la direction révisionniste du PCF.
Le PCF est passé par plusieurs phases (processus) qui l’ont fait dégénérer progressivement vers un parti qui n’avait plus que des références formelles avec le communisme.
Quand mai 68 arrive les dés sont jetés le PCF ne veut pas et ne peut pas faire une analyse posant la question d’un processus révolutionnaire. Déjà à la libération, les forces opportunistes au sein du PCF empêchent que celui-ci s’assume comme parti révolutionnaire.
La scission du MCI en 1963 (rupture et éclatement) –départ de la Chine et de l’Albanie-, montre déjà la domination du révisionnisme au sein du parti (n’oublions pas non plus l’interview de Thorez justifiant le passage pacifique au socialisme en 1946 au Times).

Alors évidemment, il y a aussi l’amalgame gauchistes-maoistes-prochinois, qui est bien pratique pour éviter de parler du fond.
Ceci dit « Deuxième gauche : réformisme et lutte de classe » revient sur le sujet de Soljénitsyne, sur l’Afghanistan et la Pologne, et montre que même au sein des organisations marxistes-léninistes de l’époque (et même au sein des organisations trotskistes) il y avait débats et divergences (sur la nature anticommuniste et antisoviétique des campagnes médiatiques de soutien aux intégristes afghans ou à Solidarnosc payé par la CIA et l’église).
pzorba75
L'influence des "cathos dits de gauche" JOC, CFTC et CFDT dans l'agitation universitaire de mai 1968 est aussi très importante et mérite une étude approfondie. S'appuyant sur les premières fractures des pays de l'est,Tchécoslovaquie et Pologne, les cathos de gauche ont envahi le parti socialiste SFIO à l'époque, le PSU étant déjà une officine des religions du livre pour mener un assaut tout à fait cordonné avec les trotskistes et prochinois contre les militants de l'UEC et du PCF qui n'ont pas réagi et ont perdu leur influence dans le milieu de la jeunesse, comptant probablement s'en sortir en dégainant leurs vieilles gloires de la Résistance, genre Duclos en 1969. Le meilleur résultat fut en 1978, 10 ans ce n'est pas bien long, l'élection du pape polonais, le triomphe des cathos réactionnaires armés pour en découdre avec le monde soviétique et le faire tomber deux ou trois plus tard.
Xuan
L'anticommunisme a toujours combattu le communisme par la gauche ou par la droite . Est-ce que la droite ou l'extrême droite, ou les socialos n'ont jamais combattu le communisme ?

Les dirigeants du PCF ont combattu eux-même le communisme par la droite, en dénonçant Staline ce dont la bourgeoisie s'est toujours félicitée, en donnant les clés à la social-démocratie, en la soutenant au point d'abandonner le combat révolutionnaire.
En 68 la grande masse de la jeunesse n'était ni gauchiste ni anti communiste mais elle aspirait sincèrement à renverser le pouvoir gaulliste et à transformer la société y compris par le socialisme.

Pourquoi les idéologues trotskistes, libéraux et anar ont-ils pu les entraîner de cette façon ?

Le slogan de l’UEC « paix au Vietnam » était clairement démobilisateur et rejeté par les militants de l’UEC eux-mêmes mais la direction révisionniste ne voulait pas en démordre pour elle « FNL vaincra ! » était un slogan « gauchiste ». Les faits ont démontré qu'il n'en était rien, contrairement aux "prédictions" de Marcuse, l'impérialisme US a bien été vaincu.

Lorsque les marxistes-léninistes disaient « Marx Engels, Lénine, Staline, Mao » les jeunes du PCF répondaient « Pif, Tifou, Tata, Hercule !» . Etaient-ils conscients de l'image enfantine et anti-communiste qu'ils renvoyaient d'eux-mêmes en comparant les plus grands dirigeants et théoriciens du mouvement communiste à des personnages de bande dessinée ?

La jeunesse étudiante rêvait d’un monde nouveau et le slogan révisionniste répondait « nous voulons des gommes et des crayons ! » .

La revendication du salaire à 1000F était tout-à-fait légitime, mais les aspirations populaires allaient bien au-delà et les dirigeants du PCF n’ont absolument pas tenu une position d’avant-garde. Ils ont refusé de lier les revendications économiques à une grève politique de masse et à une insurrection comme l’avait préconisé Thorez. Alors que l’immense majorité des étudiants et lycéens voulait soutenir les piquets de grève ils ont tout fait pour séparer les ouvriers des étudiants et des paysans, au prétexte de la présence de « gauchistes ».
Ainsi ils se sont eux-mêmes discrédité dans cette jeunesse.

Partout dans Paris des inconnus se parlaient, quelle société pour remplacer le capitalisme ? Et la direction du PCF échafaudait une martingale électorale avec les vieux briscards socialos.
Les trotskistes disaient « une seule solution la révolution ! » Evidemment c’était un mot d’ordre populaire. Le PCF répondait « une seule solution le programme commun ! »
Bilan : les trotskistes sont ce qu’ils ont mais l’expérience a montré que le programme commun a entraîné le PCF dans la fosse des Mariannes et qu’il n’y a pas d’autre solution qu’une révolution prolétarienne, même si les trotskistes ne la dirigeront jamais.


Edité le 20-03-2018 à 21:02:17 par Xuan


pzorba75
"Leur ligne révisionniste est la principale responsable du gauchisme et de la vague anticommuniste"
Je trouve cette affirmation sans preuve tout à fait contestable. L'anticommunisme a toujours cherché à attaquer les militants communistes sur leur "gauche" et a soutenu tous les mouvements ultra minoritaires d'extrême gauche et particulièrement les trotskistes, toujours recyclés après leurs luttes au sein du parti socialiste, voire dans la haute administration (Education nationale en particulier au rôle si important avec les programmes d'histoire et les échanges d'étudiants, pro UE, pro USA et pro Allemagne) sans oublier dans les groupes de médias (S. July et Cohn Bendit à Europe1 - Lagardère Matra).
À postériori, l'extrême gauche est plus une division de la droite faisant deux fronts contre un parti communiste dont les moyens de lutte ont été affaiblis ses choix de l'union de la gauche, celle de ses ennemis de toujours.
Xuan
Personne n'avait "préparé" mai 68. Ce fut un affrontement entre des étudiants anti-impérialistes et Occident qui déclencha l'occupation de la Sorbonne par les flics et l'arrestation des premiers.

Le courant catho de gauche et nouvelle gauche était effectivement ancien, probablement accentué lors de la guerre d'Algérie, où il s'opposa au colonialisme français, c'est un fait, mais déjà anti communiste. Voir l'étude sur le site des Editions Prolétariennes Deuxième gauche, réformisme et Lutte des classes pour les années 68 et suivantes.

Je me souviens de l'activité du "Comité Vietnam de Base" qui diffusait le Courrier du Vietnam dans mon Lycée. Il était animé par l'UJCML et soutenait le slogan "FNL vaincra!". Après mai 68 ses militants rejoignirent le PCMLF



C'est le PCF qui défendait le mot d'ordre pacifiste "paix au Vietnam", au point que son SO avait agressé un meeting organisé par les communistes marxistes-léninistes. Notre camarade André Druesne y reçut un coup de couteau au visage, tandis que le portrait d'Ho CHi Mnh était lacéré.

Sur le même site on lit :
"De 1964 à 1967, dans l'arène internationale, l'agression américaine au Vietnam devient le fait dominant. En février 1965, les yankees ont commencé à débarquer leurs troupes à Da-Nang; en décembre 1966, ils bombardent Hanoï odieusement et poursuivent l'escalade face à un peuple toujours plus uni du sud au nord, toujours plus déterminé à vaincre. La guerre du peuple fait merveille au Vietnam et tient en échec la première armée de ce temps; les patriotes élargissent les zones libérées au Sud et libèrent Da-Nang, super-base US, en juillet 67; le Nord tient bon sous l'acier, les bombes à billes et le napalm et soutient vigoureusement le Sud.

Jusqu'en 1964-1965, les révisionnistes soviétiques font la sourde oreille et n'envoient aucune arme au Vietnam. Mais la pression internationale est trop forte, il leur faut bien changer d'attitude sous peine d'être démasqués. Restent leurs calomnies sur le blocage des armes en Chine populaire, régulièrement démenties par les combattants vietnamiens. En France, même attitude des dirigeants du PCF. N'ont-ils pas appelé les travailleurs à respecter une minute de silence pour l'impérialiste Kennedy en novembre 1963 ?
L'indignation est grande dans notre peuple; en décembre 1966, comme en 1967, des dizaines de milliers de manifestants descendent dans la rue pour soutenir le Vietnam. Et, tandis que les révisionnistes font crier le mot d'ordre de démission "Paix au Vietnam", éclate de plus en plus fort et de plus en plus souvent : "FNL vaincra !", sous l'impulsion des marxistes-léninistes. Le 5 mai 1967, le Comité central du PCF envoie son service d'ordre attaquer militairement un meeting de solidarité au peuple vietnamien organisé par le MCF ; de nombreux camarades, dont André Druesne, ouvrier métallurgiste parisien, y sont blessés. Le portrait de Ho Chi Minh est mis en pièces par les révisionnistes."


Le PCMLF n'était ni antistalinien ni anti communiste. A l'inverse c'était le seul parti à défendre l'héritage de Staline et afficher son portrait dans sa presse, ses banderoles et ses affiches, aux côtés de Marx, Engels, Lénine et Mao Tsé toung.
En ce qui concerne les "maos" et "prochinois" divers et variés, il ne sont apparus qu'après mai 68.
C'était une tentative anarchisante et mâtinée socialo de récupérer la sympathie pour la révolution culturelle et détourner les jeunes et les ouvriers du PCMLF, lequel avait été interdit par le régime gaulliste juste après mai 68.

Naturellement les "maos" n'avaient rien de commun avec le marxisme-léninisme.
Pour cette raison ils avaient interprété la révolution culturelle comme un mouvement essentiellement libertaire anti-parti. Cette tendance avait existé en Chine mais Mao, Chou En lai et le PCC y mirent fin.
Lorsque la révolution culturelle fut critiquée par le PCC, ces "maos" reprirent pour la plupart leur fond de commerce anticommuniste et décrièrent la Chine encore plus fort que la droite. Ils entraînèrent ceux qui les suivaient dans le sillage de la social-démocratie, de concert avec les dirigeants révisos pour élite le cagoulard Mitterrand.

Il ne faut pas dédouaner les dirigeants du PCF. Ils avaient renié Staline et renoncé à la révolution prolétarienne pour lui substituer une Démocratie avancée . Leur ligne révisionniste est la principale responsable du gauchisme et de la vague anticommuniste, pour finalement s'aplatir complètement devant elle et ne même plus oser parler de socialisme.


Edité le 19-03-2018 à 09:57:06 par Xuan


pzorba75
Mai 68 avait été longuement préparé par les mouvements dits progressistes, genre cathos de gauche ex CFTC devenue CFDT et autres pacifistes (Paix au Vietnam, pour un compromis honorable avec les américains contre les forces communistes), le tout renouvelé par le soutien aux groupes dits "gauchistes", trotskistes, maoistes ou pro-chinois inclus sous le couvercle du caractère totalitaire et stalinien de l'URSS, des pays de l'Est de l'Europe et des militants communistes français qui étaient clairement les ennemis à abattre.
La direction du PCF, déjà dépassée par l'alliance avec les socialistes, a bien senti le risque mais n'était plus en mesure de réagir politiquement, les attaques des pro-chinois à la JP. Sartre (très grand bourgeois du 6eme) aux pro-USA hippies et libertaires à la Cohn-Bendit avaient fait mouche, les militants trotskistes (tous recyclés ensuite au Parti dit socialiste) pouvaient alors, tels les vautours picorer, sur le cadavre du PCF.
Xuan
C'était la première expérience de dictature du prolétariat, donc qualitativement différente.

Mai 68 n'a pas été dirigé par le prolétariat, fermement tenu à l'écart des "gauchistes" et cantonné aux "mille francs" par la direction révisionniste.
Ce mouvement révolutionnaire des masses, issu de grèves dures et de la lutte anti-impérialiste, ne visait pas la dictature du prolétariat mais d'abord le renversement de De Gaulle, avec l'espoir d'une société socialiste aux contours assez flous.

Ce mouvement était aussi traversé par de nombreux courants contre-révolutionnaires, dont la direction du parti révisionniste, mais aussi des courants gauchistes, anarchistes, et par la nouvelle gauche. Ce dernier courant s'est drapé de rouge pour entraîner la petite bourgeoisie, puis la classe ouvrière avec l'appui du PCF, dans le soutien à la social-démocratie.

Et la finalité a été exactement ce que tu dis. J'y ajouterai l'anticommunisme et la destruction du PCF.
pzorba75
La Commune de 1871 a quand même eu un autre impact sur le monde et la société française que les agitations de mai 1968, préliminaires de la réaction européiste et libérale.
Xuan


Tout ça n'empêche pas Nicolas qu'la Commune n'est pas morte !

C'est la canaille eh bien j'en suis !

Quelle est la meilleure façon de célébrer la Commune de Paris, sinon de rappeler les enseignements de Lénine dans l 'Etat et la Révolution :

Kautsky en sera réduit à réaliser l'"unité" qu'il chérit avec les Scheidemann, les Plékhanov, les Vandervelde, tous unanimes à lutter pour un gouvernement "allant au-devant des besoins du prolétariat" .

Quant à nous, nous romprons avec ces renégats du socialisme et lutterons pour la destruction de toute la vieille machine d'Etat, afin que le prolétariat armé devienne lui-même le gouvernement. Ce sont "deux grandes différences" .

Kautsky restera dans l'agréable compagnie des Legien et des David, des Plékhanov, des Potressov, des Tsérétéli et des Tchernov, qui ne demandent pas mieux que de lutter pour un "déplacement du rapport de forces à l'intérieur du pouvoir d'Etat" , pour "l'acquisition de la majorité au Parlement et la transformation de ce dernier en maître du gouvernement" , but des plus nobles où tout peut être accepté par les opportunistes, où rien ne sort du cadre de la république bourgeoise parlementaire.

Quant à nous, nous romprons avec les opportunistes; et le prolétariat conscient sera tout entier avec nous dans la lutte, non pour un "déplacement du rapport de forces" , mais pour le renversement de la bourgeoisie, pour la destruction du parlementarisme bourgeois, pour une république démocratique du type de la Commune ou une République des Soviets des députés ouvriers et soldats, pour la dictature révolutionnaire du prolétariat .


______________________


"Nous avons déjà vu plus haut que la première étape dans la révolution ouvrière est la constitution" (littéralement : l'élévation) "du prolétariat en classe dominante, la conquête de la démocratie."
"Le prolétariat se servira de sa suprématie politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l'Etat, c'est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour augmenter au plus vite la quantité des forces productives" (Le Manifeste - pp. 31, 37 de la 7e édition allemande de 1906).

L'on trouve formulée ici l'une des idées les plus remarquables et les plus importantes du marxisme au sujet de l'Etat, celle de la "dictature du prolétariat" (comme devaient s'exprimer Marx et Engels après la Commune de Paris); nous y trouvons ensuite une définition de l'Etat, intéressante au plus haut point, et qui est également au nombre des "paroles oubliées" du marxisme : "L'Etat, c'est-à-dire le prolétariat organisé en classe dominante."

Cette définition de l'Etat n'a jamais été commentée dans la littérature de propagande et d'agitation qui prédomine dans les partis social-démocrates officiels. Bien plus : elle a été très précisément oubliée parce qu'elle est absolument inconciliable avec le réformisme; elle heurte de front les préjugés opportunistes habituels et les illusions petites-bourgeoises quant à l' "évolution pacifique de la démocratie" .
Xuan
INSTRUCTION GRATUITE




LES REPRESENTANTS DU PEUPLE

 
Retour au forum
 
créer forum