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SMT
En passant rapidement....

Xuan a écrit : "SMT, ton histoire du PCF et du révisionnisme est intéressante, mais tu as complètement gommé la lutte anti révisionniste dans et hors du P"C"F parallèlement aux prises de position des communistes chinois et albanais.
La création du MCFml et du PCMLF font partie intégrante de l'histoire du communisme en France."

Oui d'accord partie intégrante : voir par exemple mes messages (y compris ceux du début) du topic sur URCF créé par Finimore dans Idéologie.

Attention ce texte n'est pas de moi ce sont des extraits des "200 Thèses de l'URCF" d'octobre 2003 (création de l'urcf).
Finimore
Je rappel que ce topic est consacré au PCMLF principalement ! Pour discuter du détail de tel ou tel position du PCF et du P"C"F il doit y avoir un topic.
Jameul
autant pour moi SMT...


mais y aurait également bcp à dire sur le "front populaire"...
Xuan
SMT, ton histoire du PCF et du révisionnisme est intéressante, mais tu as complètement gommé la lutte anti révisionniste dans et hors du P"C"F parallèlement aux prises de position des communistes chinois et albanais.
La création du MCFml et du PCMLF font partie intégrante de l'histoire du communisme en France.
SMT
Jameul dit :"il y a une citation qui résume bien cela " le PCF est l'organisation qui a libéré la France pourtant notre progression du nombre de membres est inférieure à celle du PCI pourquoi ? nos structures sont trop rigides nous devons ouvrir le parti à tous les travailleurs francais et non pas nous limité aux éléments les plus conscients de la calsse ouvrière""

Jameul, tu mélanges les dates : la bolchévisation c'est 1925 et elle n'est pas menée jusqu'au bout à cause de la tactique du front populaire (1934) qui a réactivé (en absolutisant cette tactique) les tendances social-démocrate et opportuniste du pcf.
Après ces dates (1925-1934) il n'est plus question de l'action de Thorez pour la bolchévisation du parti.
Toi tu parles du Thorez des années 40-50 et tu le cites après la guerre. Pas grand chose à voir. Si si il a bolchévisé le parti mais avec de telles citations après.
sti
Jameul tu ne dois jamais oublié que contrairement à ce que veut faire croire la bourgeoisie, Staline n'était pas omnipotent. Molotov le dit trés bien, Staline ne pouvait, même en supposant qu'il voulait, s'occuper personnellement de toutes les affaires d'un état comme l' URSS, ca parait évident.
D'autres lignes se démarquaient et marquaient des points, justement dans la politique extérieur et sur le plan intérieur avec une nette tendance à l'économisme, cette croyance ridicule dans l'aboutissement effectif à cette époque du socialisme voir du communisme.
Si Staline avaient autant de pouvoir que l'on dit, il n'auarit pas pris la peine d'écrire à ce sujet pour tenter d'éclairer le parti.
Il est le premier à avoir dit que le socialisme était loin d'être abouti en URSS, que de nombreuses forces réactionnaires et y compris dans le parti jouaient un rôle important voir décisif dans certain domaine de l'économie voir dans la gestion de l'état.

Molotov raconte comment Staline pesa de tout son poid pour annuler un mandat de directeur d'usine qui jouait au petit patron après que les ouvriers aient écrit à Staline collectivement pour expliquer la situation ... un miracle qu'une telle requête soit parvenu jusqu'à son bureau ...
Et le probléme a soulever est pourquoi des ouvriers qui doivent nécessairement avoir le pouvoir de direction dans l'usine en arrive à une situation pareil ?
Comment un mec comme Kroutchef arrive au plus haut dans la hierarchie du parti ?
...

Sinon sur la question de Thorez je suis bien d'accord avec toi !
Jameul
dire que Thorez a bolchevisé le parti ça me fait bien rire....

dans un livre sur le PCF et le PCI d'après guerre que j'ai commencé à lire y a un petit moment il y a des citations des deux dirigeants (thorez et Togliatti)

alors c'est vraiment pas triste...

Thorez cherchait à augmenter le nombre de membre du parti, il a notamment annulé l'obligation de se faire introduire par qqn qui était déjà membre (parrainage)....

il y a une citation qui résume bien cela " le PCF est l'organisation qui a libéré la France pourtant notre progression du nombre de membres est inférieure à celle du PCI pourquoi ? nos structures sont trop rigides nous devons ouvrir le parti à tous les travailleurs francais et non pas nous limité aux éléments les plus conscients de la calsse ouvrière"

j'aimerais bien savoir où y a ne serait-ce qu'une once de bolchévisme là dedans...


PS : ça a rien à voire mais ce livre mets également bien en lumière le double jeu de Moscou à ce sujet (je sais que ça va pas faire plaisir ce que je dis mais si Staline avait voulu empecher une Revolution en Europe il aurait probablement pas fait autrement)
gorki


_______________________________________________________


sti a écrit :

[citation=Finimore] Les expériences de certains d'entres nous que ce soit sur le forum lutter, le FUC, ou celui du P"C"F ou des trotskistes, montrent que la réécriture de l'histoire du MCI et du mouvement ML -notamment du PCMLF- est un point commun de tous les révisionnistes et autres trotskistes.
Voilà pourquoi, il faut étudier l'histoire du PCMLF.
Le PCMLF est intrèquement lié à l'histoire du MCI en général et du ML en particulier.
Beaucoup de questions politiques actuelles, liées à la construction, l'édification d'un Parti communiste ML -théorie et pratique- ont été abordées par le PCMLF.
La période que couvre les débuts du PCMLF (son origine AAFC, FCML, MCF (ml) )jusqu'à sa fondation et sa disparition (plus de 20 ans) et une période très riche et complexe sur le plan national comme international.
Oui le PCMLF a commis des erreurs (certains diront qu'il a dégénéré). Ses erreurs sont surtout liées à sa jeunesse et au contexte -interdiction par la bourgeoisie, cible des révisionnistes-, mais celles-ci ne doivent pas occulter que sa création en 1967 était politiquement juste, courageuse et nécessaire. Nous avons effectivement beaucoup à apprendre de son histoire, de ses luttes de lignes, de sa pratique, de sa présence dans les usines, dans les luttes (luttes en milieu ouvrier, syndicales, jeunes, paysans, immigrés, femmes, nucléaire etc...)


Je saisi cette occasion pour dire que je suis entiérement d'accord avec cela. En France, tout ceux qui se réclament du ML diront ce qu'ils veulent mais notre histoire de réapropriation de la voie communiste authentique a démaré par le PCMLf et Avant Garde ne dit pas autre chose même si partant de là et pour ne pas s'enfermer dans la nostalie paralysante, nous tentons une explication de la "faillite" par le manque de démocratie ouvrière et l'essouflement des ouvriers qui quittérent peu à peu le parti et qui aujourd'hui sont démobilisés au quatre coin du pays, et ne semblent pas être attiré par les sirénes des orgas ML les plus connues aujourd'hui. (Idem pour les jeunes ouvriers/ouvriéres communistes).

Mais quelle aventure ! ...
... et que de souvenirs d'enfant pendant les réunions des camarades à la maison, moi qui regarde la ronéo qui tourne pendant la nuit avec ces métallos fatigués mais de bonne humeur, toujours.
Les reunions AFC avec des délégations chinoises, l'espoir des hommes de la famille, ouvriers, de contruire leur instrument de lutte politique.
Et puis lié à la pratique politique, les piqués de gréves multiples où les militants PCMLf sont à l'avant garde ; les flics retenus dehors de la ville de l'usine ou siége en mairie préfecture et communistes, comme terre neutre entre bourgeoisie et prolétariat ...[/citation]

Et un jeune garçon sur les épaules de son pére au piquet de gréve qui donne sa premiere interview à la radio locale CGT

Message édité le 04-11-2006 à 23:06:23 par gorki
SMT
Désolé pour « confondation » mais heureusement qui n’a pas froissée.

Ossip dit "Là aussi je trouve ça un peu fort. Je veux bien aller chercher dans mes numéros d'IC/URCF mais je me rappelle de référence clair à une nostalgie du Parti de Thorez et Duclos..."

Alors d’abord sur ta source l’IC 39 que tu cites, il s’agit du journal de la coordination communiste qui ne deviendra l’URCF que plus de trois ans plus tard ! (pour l’histoire de cette transformation et des scissions (5 ou 6), la critique de l’époque de la CC, voir topic sur urcf créé par Finimore (j’ai l’impression de me répéter))

Quant au pcf des années 30 à 50, il est faux de parler de nostalgie pour l’urcf (la nostalgie n’est pas une position matérialiste d’ailleurs). L’urcf étudie les mérites et les erreurs de ce parti. Un des mérites a été d’être un parti communiste de masse en effet (« de masse pour les ML veut dire « capable de mobiliser les masses grâce aux liens avec elles » et ne signifie pas « parti qui regroupe la masse »…nuance utile !). Un des mérites de Thorez a été en effet d’y contribuer par la bolchévisation (sur impulsion de l’Internationale communiste). Duclos ayant eu lui des mérites dans le travail illégal du parti.
Pour ta citation (voir au début de ce mess) vraiment pas en rapport avec ce que tu annonçais, je peux te faire quasiment une citation par IC des numéros 50 à aujourd’hui qui critique avec lucidité les erreurs du pcf de ces années là. (désolé j’ai pas d’IC aussi vieux que les tient ).
Et j’en rajoute une couche avec les 200 thèses de l’urcf
avec des extrait des pages du chapitre « Les voies théoriques et politiques de la reconstruction du Parti : 2°) comprendre l’histoire du PCF pour construire le Parti révolutionnaire communiste » ; (on pourrait aussi citer des dizaines de pages du document Tactique et Stratégie de septembre 2005 sur la critique du pcf années 30-50); Attention les thèses ont été complétées, dévelopées depuis par l'urcf et vont encore l'être :

"131 - La France est le pays classique de la lutte de classes (Marx-Engels). Tant dans la Révolution démocratique bourgeoise (1793) que lors des diverses révolutions populaires (1830-1848), lors des grèves et surtout lors de la Commune de Paris (1871), la classe ouvrière montra à de nombreuses reprises ses grandes capacités de combat.

La France est l’un des pays où les luttes spontanées atteignent un caractère radical.


132/ - Dans le même temps, les marxistes-léninistes ne peuvent ignorer certaines lacunes et limites propres au mouvement ouvrier de France. Longtemps, malgré ses qualités combatives, en raison de sa faiblesse numérique, de ses illusions démocratiques, le prolétariat fut subordonné à la bourgeoisie républicaine (19ème siècle).
L’existence d’influences petites-bourgeoises en raison du poids de l’artisanat, sous deux formes : mentalité de petit propriétaire et impatience gauchiste qui traversent toute l’histoire du prolétariat français.


Le socialisme français, une des trois parties constitutives du marxisme (avec l’économie politique anglaise et la philosophie allemande) a revêtu un caractère utopique fondé sur la conception idéaliste du « modèle » de société à proposer plus que sur l’engagement dans les luttes de classe.
Le plus grand révolutionnaire et communiste utopique fut Gracchus Babeuf. Ses théories étaient l’expression des positions radicales du prolétariat naissant, des petites couches urbaines populaires. Toutefois, sa théorie et sa pratique étaient plus qu’en avance sur leur temps, les conditions objectives n’existaient pas pour une victoire du prolétariat, lors de la révolution démocratique bourgeoise de 1789/93. Au 19ème siècle, le marxisme rencontra des difficultés à s’implanter, concurrencé par d’autres théories sociales.

Proudhon avec sa théorie des coopératives de production (petite propriété marchande), le révolutionnaire Blanqui avec sa conception des « minorités agissantes », du « grand soir » étaient la marque de positions opposées à celles de Marx et Engels, positions qui influeront sous des formes à peine modifiées le mouvement ouvrier, syndical, socialiste et même communiste.

133/ - La Commune de Paris reste la page la plus marquante du mouvement révolutionnaire en France. Malheureusement les dirigeants ouvriers français l’ont peu étudiée et se sont plus attardés sur le martyre que sur le contenu de classe de cette première expérience de dictature du prolétariat. Expérience qui rompait avec les lacunes précitées et les intégrait parallèlement, rupture par la démocratie directe avec la délégation de pouvoir mais dépendance quant à l’horizon stratégique avec les républicains petits-bourgeois, absence d’analyse de classe de l’Etat bourgeois, de la dualité de pouvoir qui s’exerçait : Versailles contre Commune d’où des appels idéalistes à la bourgeoisie faisant référence à sa raison et à l’amour du pays.
La Commune notre plus précieux legs doit être étudiée à fond.

134/ - Le marxisme peu présent dans les instances communardes, sera introduit relativement tardivement en France par de grands militants comme Paul Laffargue et Jules Guesde.
Dans le mouvement socialiste se réclamant du marxisme, deux courants vont émerger au début du XXème siècle :
1°/ - Le guesdisme : est le courant le plus à gauche, plus fidèle à la lettre du marxisme qu’à son esprit d’où un certain déterminisme économique ; le prolétariat prendra le pouvoir quand les forces productives seront plus développées avec un prolétariat majoritaire.
Ce courant ne dépasse pas un aspect négatif de la Commune, la sous-estimation notoire de l’alliance avec la petite paysannerie, même étroitesse supplémentaire avec les revendications démocratiques. Une certaine propension à l’électoralisme n’est pas absente (voir la révision du Programme du Parti ouvrier rédigé par Marx). Guesde insista pour que figure la phrase suivante : « Le suffrage universel peut être transformé d’instrument de duperie qu’il a été jusqu’ici en instrument d’émancipation ».
Guesde fut incontestablement partisan de la Révolution, et en tant que tel eut de grands mérites, mais prisonnier de conceptions dogmatiques et mécanistes, il ne fut pas en capacité avec ses camarades de tracer les perspectives stratégiques de la Révolution socialiste en France. D’où une propension au fatalisme : la Révolution viendra le moment venu. Cette idée a existé dans le PCF quand le Parti avança des tâches avant tout démocratiques sans lien autre que formel avec le but final. Son ralliement à l’union sacrée en 1914 découle de cette impuissance et des penchants nationalistes existants dans le mouvement ouvrier, grâce au prestige de Guesde, le capital put intégrer à sa politique l’aile gauche du Parti socialiste.
Le guesdisme est la forme prise par le centrisme en France à cette époque : phrases de gauche et attachement au marxisme révolutionnaire vont de pair avec l’opportunisme dans la pratique, dénonciation de l’aile droite mais refus de rompre avec ces mêmes droitiers.

2°/ - Le jauressisme : du nom de son illustre fondateur mort en martyr sous les balles de la réaction. Ce courant reste encore très influent dans le mouvement ouvrier et populaire, avec sa théorisation que la classe ouvrière se fond dans un idéal plus grand : les valeurs universelles de la Démocratie, de la République, attestant de la subordination du prolétariat à la petite bourgeoisie et aux couches moyennes puisque la démocratie est envisagée sans contenu de classe.
Jaurès et ses partisans étaient des tenants du réformisme et de l’évolutionnisme par accumulation de réformes. Selon Jaurès, le suffrage universel, le parlementarisme attestent de la prédominance de l’Idée sur la violence. Le socialisme est pensé comme le résultat de la « démocratie continue », les luttes de classe sont subordonnées aux consultations électorales.
Développant une conception acritique de la Révolution bourgeoise de 1789, Jaurès développa le concept d’une « mission historique de la France », en somme un national-républicanisme qui a imprégné fortement le mouvement ouvrier français.
Le jauressisme constitue la déviation de droite dans le mouvement ouvrier français, les racines idéologiques du révisionnisme en France. Gorbatchev s’emparera de certaines idées de Jaurès notamment celles sur la primauté des valeurs universelles.

135/ - Longtemps, les praticiens ouvriers restèrent à la fois sympathisants et méfiants à l’égard de ces « schémas d’intellectuels », ce qui propagea l’incontestable mépris de la théorie, des français, souvent critiqué par Marx et surtout Lénine.
Dans le mouvement syndical, la réponse fausse au réformisme, au parlementarisme fut l’anarcho-syndicalisme avec sa méfiance de la politique et des partis (même ouvriers) niant donc la nécessité d’un Parti d’avant-garde, prônant le mythe de la neutralité syndicale tout en déclamant sur l’action directe et la grève générale.
C’était oublier que le syndicat, organisation large de la classe ouvrière et non d’avant-garde révolutionnaire, dont l’objectif est de vendre la force de travail à un meilleur prix (c’est très important), ne peut être l’instrument principal de l’émancipation révolutionnaire, puisque l’anarcho-syndicalisme élude la question centrale de toute révolution : la prise du pouvoir d’Etat.

136/ - Notre héritage est aussi celui là : forte combativité de classe couplée avec toutes sortes de conceptions opportunistes. La France de plus étant une grande puissance coloniale et impérialiste, l’œuvre de corruption des couches supérieures de la classe ouvrière en a été facilitée, ces couches supérieures étant représentées par les parlementaires, les journalistes, les permanents du Parti socialiste, les bureaucrates syndicaux pas tous d’ailleurs d’origine ouvrière mais parlant en son nom.

137/ - Dans ces conditions, la trahison du Parti socialiste, y compris de Jules Guesde, le ralliement à « l’union sacrée » avec la bourgeoisie et à la « défense de la patrie » impérialiste était plus ou moins inéluctable et ne pouvait que susciter une opposition révolutionnaire très faible quantitativement et qualitativement, ces mêmes causes engendrent la faiblesse numérique des militants communistes oeuvrant à la reconstruction, après la trahison du PCF.

138/ - Compte tenu de ces difficultés, à la fin de la première guerre mondiale, il n’y eut ni crise ni assaut révolutionnaire. La naissance d’un véritable Parti communiste a été particulièrement difficile, ambiguë.
On ne peut exclure l’hypothèse que sans l’aide, l’appui, les conseils de l’Internationale communiste, le Parti communiste n’aurait sans doute pas vu le jour. A notre avis, serait apparue une formation peu démarquée de la social-démocratie, de type centriste.

139/ - Le Congrès de Tours (décembre 1920), s’il constitue l’acte fondateur, fit émerger une formation en réalité socialiste de gauche (mixte de pacifistes, de socialistes dans les faits et de communistes).
Le PCF est né à la fois du combat contre la guerre impérialiste, des communistes à Moscou membres du PC(b)US, des mutins de la mer Noire qui refusèrent de tirer sur l’Armée Rouge mais aussi de nombre de socialistes voyant là le moyen de prolonger l’héritage de Guesde, voire de Jaurès.

140/ - Les premières années du PCF furent celles de la transition d’une formation de type social-démocrate à une formation véritablement communiste. Les survivances social-démocrates touchaient : le parlementarisme vu comme principale forme de lutte, la paysannerie vue comme un tout homogène, la question coloniale avec l’idée que le mouvement de libération n’étant pas purement « prolétarien », il ne saurait être soutenu.

141/ - L’intervention de Lénine et de l’Internationale communiste qui déploraient le retard mis à construire un authentique PC, aida le jeune PCF à fixer correctement sa tactique et sa stratégie pour sa rupture effective avec la social-démocratie.
Lénine exigea que le PCF accueille en son sein les dirigeants syndicalistes de la CGTU (Frachon, Monmousseau, Sémard) certes encore marqués par l’anarcho-syndicalisme car ils avaient l’étoffe de combattants révolutionnaires à condition que leur éducation bolchévique soit réalisée.

142/ - A partir de 1925, en prenant appui sur les cadres ouvriers et syndicaux, l’Internationale promulgua la Bolchévisation, voie pour édifier un Parti marxiste-léniniste.
Les acquis de ce processus de rupture avec la social-démocratisme sont immenses et permirent qu’existe en France, un véritable Parti communiste.

a/ - grâce à la mise en place des cellules d’usine ou d’entreprise comme pivot organisationnel (chaque entreprise doit être une forteresse pour les Bolchéviks – Lénine). Jusqu’ici, le PCF comme la social-démocratie était vertébré autour de sections de quartier, conçues pour la lutte électorale, les cellules d’usine mirent fin à l’hégémonie des parlementaires ou des journalistes sur le Parti.
b/ - travail idéologique de critique marxiste du passé du mouvement ouvrier français. A cette époque, s’ouvrit l’analyse théorique de l’héritage réformiste de Jaurès, de la vision idéaliste et acritique de la Révolution bourgeoise de 1789.
c/ - la bolchévisation permit de cerner les racines politiques de l’opportunisme en France grâce à la tactique classe contre classe. Cette tactique appliquée dans sa dimension électorale rompait avec le désistement systématique au second tour des élections pour la gauche contre la droite ou comme on disait les « rouges contre les blancs ». En effet, les Partis socialistes et radicaux étaient présentés en pratique comme un moindre mal, pas comme des Partis défendant l’impérialisme français. C’était là l’héritage politique du 19ème siècle quand le prolétariat se subordonnait à la démocratie petite-bourgeoise et bourgeoise. Cette tactique suscita incompréhension et opposition dans les rangs des dirigeants du PCF : Sémard, Doriot, Cachin. Thorez fut le plus ferme pour son application.
d/ - la formation d’un groupe dirigeant s’étant formé dans les luttes de classe (contre l’intervention armée française dans la Ruhr, contre la guerre coloniale du Rif), groupe qui dirigea le Parti durant près de 30 ans : Maurice Thorez, Jacques Duclos, Benoît Frachon, François Billoux. Le centralisme démocratique devint la règle. Ce groupe dirigeant dut s’affirmer contre des tendances liquidatrices et nationalistes ; Jacques Doriot opposant à la bolchévisation, organisa une fraction prônant l’unité d’action au sommet avec la social-démocratie puis, refusant de se soumettre, se rapprocha des trotskistes puis, en 1936, créa un parti à caractère fasciste : le Parti populaire français. Sa dégénérescence le conduisit dans la Ligue française contre le bolchevisme sur le front de l’est. Il mourut en portant l’uniforme nazi.
Le secrétaire à l’organisation, M. Gitton, travaillait pour la police. Les règles strictes du travail légal/illégal évitèrent des coupes sombres dans l’appareil lors du passage à la clandestinité (1939).

143/ - Malheureusement, les conditions internationales et nationales firent que le processus de bolchévisation fut de trop courte durée, ce qui pesa tout au long de l’histoire. En effet, le danger fasciste exigeait une nouvelle tactique : le Front populaire anti-fasciste.

144/ - Dans les années 20 et 30, de manière certes contradictoire, se développa un véritable PCF. Certains des tenants actuels de la création d’un nouveau PC développent une attitude nihiliste vis à vis du PCF niant qu’il y eut un tel Parti en France.
Le jeune PCF eut d’immenses mérites. Dans la question coloniale, il y eut début de rupture avec les pratiques social-chauvines, début d’un travail révolutionnaire avec les autochtones, formation de cadres marxistes-léninistes dans les pays coloniaux (cf. l’immense travail de J. Suret-Canale en Afrique noire).
Le PCF sut déployer l’internationalisme prolétarien en actes, la solidarité avec l’URSS, le combat contre la guerre alors que la France (fin années 20, début années 30) était aux avants-postes de la croisade anti-soviétique. Sur la question allemande, le PCF sut rompre avec le chauvinisme belliciste dominant. Dans les luttes sociales, dans les grèves, les communistes luttaient à l’avant-garde.
Le PCF était un Parti révolutionnaire prolétarien quant à sa composition sociale, à son mode d’organisation. Reste qu’il n’y eut aucune situation révolutionnaire dans ces années là que des erreurs théoriques et politiques furent commises, faute de bolchévisation poussée jusqu’au bout. Le PCF rompit également avec le légalisme social-démocrate : actions anti-militaristes, travail révolutionnaire dans l’armée et la police, présentation aux élections de candidats non éligibles tels les immigrés pour souligner en actes la duperie de la démocratie bourgeoise. L’appareil répressif de l’Etat bourgeois ne se trompait pas sur la qualité du travail du PCF puisque des milliers d’années de prison frappèrent le Comité Central et les militants !

145/ - Dans la lutte contre le fascisme, la contradiction principale opposait le fascisme à la démocratie bourgeoise (Cf. Rapport Dimitrov VIIème Congrès Internationale), ce qui constituait un détour des tâches stratégiques finales, imposé par les circonstances des années 30.
Le PCF dans la mise en œuvre de cette tactique de Front populaire eut de grands mérites et joua un rôle pionnier à l’échelle internationale.
Son principal mérite est d’avoir empêché en 1936 la victoire du fascisme, d’avoir contribué dans les luttes de classes à gagner d’importantes conquêtes sociales : congés payés, semaine de travail de 40 heures, hausse des salaires.

146/ - Toutefois, dans l’application de la tactique du Front Populaire, certaines déviations anciennes du mouvement ouvrier français furent réactivées :

- le PCF eut la tendance de plus en plus forte à se présenter comme continuateur de la « grande Révolution française » de 1789. Cette dernière, exemple classique des révolutions démocratiques bourgeoises, si elle vit l’activité révolutionnaire populaire, s’effectua sous la direction de la bourgeoisie, classe alors révolutionnaire contre l’aristocratie et le féodalisme.
- se présenter comme continuateur d’une révolution bourgeoise même radicale, n’aide pas à la prise de conscience que le Prolétariat doit œuvrer à sa révolution contre la bourgeoisie. D’autant que dans la lutte contre le fascisme, certains secteurs petits et moyens bourgeois étaient alliés au Front populaire de manière évidemment ponctuelle ; ce qui pouvait accréditer chez certains membres PCF des tendances à envisager le socialisme comme continuation du capitalisme par simple évolution. Les thèses des liquidateurs Hue-Buffet sur le « dépassement du capitalisme » par accumulation de réformes constituent l’exacerbation de cette déviation.

- penchants au « nationalisme républicain » avec la résurgence de la conception jauressienne sur « la mission historique et universelle de la France » alors que l’avant-garde du mouvement démocratique et révolutionnaire se trouvait en URSS. Ces erreurs réactivèrent le légalisme et l’électoralisme conçus comme voie première de travail politique et un chauvinisme jamais éteint en raison du caractère colonialiste de la France.

- ainsi apparurent des thèses erronées vis à vis du mouvement de libération nationale algérien limitant son indépendance politique sous la crainte de voir l’Algérie nouvelle tomber dans les mains des fascismes italien et allemand ; ce qui signifiait implicitement que l’impérialisme français et sa domination était un moindre mal ! Ce pessimisme, quant aux capacités émancipatrices du peuple algérien découlait de la résurgence de la conception social-chauvine que la métropole libère les colonies, que la lutte de classe en France détermine la lutte dans les colonies. Le PCF n’avait pas complètement acquis la théorie léniniste d’une alliance de classe, du prolétariat de la métropole avec les peuples opprimés, l’adversaire étant le même : l’impérialisme français.

Le PCF tomba parfois aussi en France dans « l’union pour l’union », le Front Populaire était édifié surtout en haut par l’entente au sommet. Les Comités de base élus pourtant décisifs furent peu actifs. Là, la faute en incombe moins au PCF qui fit des efforts pour les rendre agissants, qu’à la tradition issue de 1789 de la délégation de pouvoir.
Enfin, le PCF sut s’opposer aux gesticulations gauchistes et trotskystes présentant les grèves de 1936 comme le « début de la Révolution prolétarienne » alors qu’il fallait au préalable éradiquer le danger fasciste, épurer l’appareil d’Etat des factieux, que les revendications ouvrières restaient essentiellement économiques. Toutefois, le PCF éprouva de sérieuses difficultés à lier tâches antifascistes du moment et perspectives révolutionnaires socialistes.

147/ - Dès son interdiction et durant la guerre contre le fascisme hitlérien (le PCF fut interdit en 1939 par le décret du socialiste Sérol suite au pacte germano-soviétique), le PCF sut forger un solide parti clandestin, fut le premier à déclencher (1940) la lutte armée contre l’occupant nazi et ses complices vichystes. J. Duclos, B. Frachon dirigèrent le Parti clandestin en France.
La formation d’unités de Partisans (FTP) joua le rôle interne premier dans la libération de la France. La tactique du PCF, de Front national de tous les patriotes était juste et prônait le rassemblement de la classe ouvrière, de la paysannerie travailleuse, des intellectuels, des couches moyennes et même de certains secteurs bourgeois (De Gaulle) opposés au fascisme allemand certes inconséquemment.
L’action héroïque du PCF et des FTP lui valut le surnom glorieux de Parti des 70 000 fusillés : J.P. Timbaud, G. Péri, G. Politzer, G. Moquet, Manouchian, J. Decour, D. Casanova, L. Sampaix, P. Sémard symbolisent le combat armé et le martyre des 70 000 communistes qui manquèrent tant aux combats d’après guerre.
Sur le plan politique, en 1941/42, l’action du Parti communiste français dans une situation inédite, mouvante et complexe fut juste quant à la réalisation du but immédiat, intermédiaire : chasser le fascisme hitlérien, libérer le pays, par l’établissement d’un front national uni. Par contre, rien n’indique qu’il y ait eu réflexion théorique dans la direction pour que la lutte de libération nationale débouche sur une révolution démocratique antifasciste, première étape vers la Révolution socialiste – dans les conditions des années 40.[ g]Encore une fois sévissait la tendance du mouvement ouvrier révolutionnaire français à absolutiser les tâches intermédiaires sans les lier aux tâches stratégiques révolutionnaires. Tout faire pour la réalisation de la tâche prioritaire mondiale du moment : écraser le fascisme ne signifiait pas qu’à travers la réalisation de cet objectif ne pouvaient se poser les bases d’une politique visant à assurer l’hégémonie du prolétariat en France dans le front national uni dans un contexte très difficile.[/g] Tracer les perspectives théoriques ne signifie pas automatiquement les réaliser.
La bourgeoisie avait de solides positions grâce à De Gaulle, rendant les conditions objectives difficiles puisque la résistance des réfugiés de Londres bénéficiait du soutien des impérialismes anglais et nord-américain.
Plusieurs centres de la Résistance agissaient et coexistaient (Londres, Alger, sol français), on assistait à un équilibre instable des forces, aucune classe ne pouvait totalement dominer à la Libération.

148/ - Le débarquement allié principalement américain en France modifiait le rapport de forces dans un sens défavorable pour la libération sociale. L’objectif des anglo-américains était aussi d’empêcher une libération de la France par l’armée rouge et ainsi qu’émerge à la libération une situation révolutionnaire. L’armée impérialiste américaine jouait le rôle d’allié de classe de la bourgeoisie monopoliste.
Une insurrection révolutionnaire aurait donc entraîné une guerre civile en France doublée d’un conflit avec les Etats-Unis, alors que la guerre n’était pas achevée avec le fascisme hitlérien, dès lors la voie révolutionnaire était fermée provisoirement pour ne pas mettre en péril l’URSS. Des généraux US comme Patton proposaient un « retournement d’alliances » et une guerre germano-américaine contre l’URSS.

149/ - Dès lors, les éléments de double pouvoir (FTP, milices patriotiques etc …) ne pouvaient être maintenus sans risque pour l’issue dans la guerre mondiale contre le fascisme qui aurait alors suscité de plus grands sacrifices encore pour le peuple soviétique !
L’historiographe trotskiste et maoïste prétend le contraire et évoque la « trahison » du PCF, c’est ignorer la thèse de Marx et Lénine sur la subordination des intérêts particuliers d’un prolétariat aux intérêts généraux et internationaux du mouvement communiste et démocratique. La récente ouverture des archives soviétiques notamment des conversations Staline/Thorez en 1944, modifient les connaissances historiques, infirment les accusations de « trahison », Staline conseilla au PCF de s’intégrer officiellement dans l’armée et la police nationales tout en gardant l’essentiel des armes conquises par la Résistance. Continuer à maintenir officiellement les éléments de double pouvoir aurait pu servir de prétextes aux impérialistes américains pour changer les alliances antifascistes et composer avec l’impérialisme allemand.
Staline prévoyait que les armes pourraient servir dans une période pas très éloignée où le prolétariat et ses alliés pourraient passer à la contre-offensive contre les forces de la réaction. Rappelons cet enseignement de Lénine, la politique d’un parti révolutionnaire ne se lit pas seulement dans ses déclarations officielles, tout ne peut être dévoilé pour ne pas donner de « munitions » à l’ennemi.

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Les faits attestent que les monopoles sabotaient la production pour aggraver les conditions de ravitaillement et de vie, pour chasser le PCF du gouvernement.
L’action des ministres communistes (M.Thorez, A. Croizat, M. Paul etc.) fut positive et permit de grands acquis sociaux : sécurité sociale, statut des fonctionnaires et des mineurs, nationalisations. Le PCF avec près de 29 % était le premier Parti de France. M.Thorez et J. Duclos, tous les militants avaient bâti un grand Parti communiste de masse.

151/ - A côté des mérites de l’action du PCF, plusieurs erreurs opportunistes furent commises.
La racine théorique de ces erreurs repose sur la non assimilation de la théorie marxiste-léniniste de l’Etat par la Direction du Parti. Ainsi, à plusieurs reprises, le PCF théorisa comme si la situation était identique à celle des démocraties populaires de l’est européen.
Dans la forme, les Partis communistes siégeaient au gouvernement mais le contenu de classe de l’Etat n’était pas le même. En France, Italie, la bourgeoisie monopoliste exerçait sa dictature de classe, à l’est on avait les embryons de la dictature du prolétariat (1945-47), l’armée, la police avaient été démocratisées ; l’Armée Rouge soviétique jouait un rôle important de force alliée de classe. En France, au contraire, l’armée US exerçait sa tâche de force alliée de la bourgeoisie monopoliste française, sortie affaiblie politiquement de la guerre en raison de sa « kollaboration ».
De même, le PCF s’engagea avec retard dans l’analyse des objectifs poursuivis par l’impérialisme américain.
L’alliance des trois grandes puissances : Etats-Unis, Grande-Bretagne, URSS fondée sur la lutte contre le fascisme hitlérien et japonais (URSS), sur l’élimination d’un concurrent à la prétention mondiale (USA, Grande-Bretagne) ne fut pas suffisamment vue comme conjoncturelle et provisoire.
En 1947, le PCF sous-estima la volonté de l’impérialisme nord-américain de chasser en Europe occidentale, les communistes du gouvernement voyant dans un premier temps leur éviction du gouvernement comme une manœuvre de la SFIO et du MRP.
Le fait est que dans les autres pays : Italie, Belgique les Partis communistes ont connu le même sort que le PCF, attestait des ingérences US et de la subordination des Etats bourgeois d’Europe à Washington.
A nouveau l’électoralisme, le parlementarisme, des penchants au nationalisme (« L’Union française » avec les peuples coloniaux) (*), devinrent de fortes déviations au sommet du Parti. Les comités de base de la Libération (essentiels pour Staline qui conseille à Thorez de les transformer en large bloc des forces progressistes), furent peu actifs au détriment de l’union au sommet avec la SFIO.
Des tendances droitières apparurent visant à faire du PCF le parti du peuple plus qu’une avant-garde prolétarienne, le projet de fusion avec la SFIO fut posé de manière mécanique et électorale (« Le Parti ouvrier français »). Dans l’est européen, les PC organisèrent la scission de la social-démocratie, afin de gagner son aile gauche au communisme. En France, la social-démocratie appuyait fermement l’impérialisme nord-américain, les conditions étaient tout autres.
Le Kominform en 1947 critiqua l’opportunisme des PC français et italiens. M.Thorez fit l’autocritique des fautes commises à côté des mérites indéniables du PCF.

(*) Alors que les algériens étaient sauvagement réprimés par le pouvoir gaulliste et que les indochinois luttaient pour leur libération nationale.

152/ - Plusieurs thèses avancées par M. Thorez doivent être critiquées pour reconstruire un PC :
-1/ - celle de « la voie française au socialisme différente de celle des communistes russes ». (interview au « Times » 1946). Ce n’est pas en soi, la formulation qui pose problème, à condition de rappeler les lois universelles d’octobre 17, en effet des conditions autres engendreront des rythmes, des axes de luttes, des mots d’ordre différents, mais c’est l’idée : le PCF siégeant à un large gouvernement de coalition inédit (bourgeois/couches populaires), que la voie parlementaire pacifique puisse conduire au socialisme alors que les troupes US occupaient la France, que l’appareil d’Etat était aux mains du capital monopoliste.
Il y a donc glissement vers des thèses révisionnistes qui seront généralisées après le 20ème Congrès du PCUS.
- 2/ - le concept thorézien de « démocratie continue et progressive » emprunté à Jaurès signifiait que le socialisme naît, non pas d’une rupture révolutionnaire, mais de l’évolution sur la base des transformations progressives accumulées dans le cadre du capitalisme. Il y a révision de la théorie léniniste de l’Etat, pour le moins sous-estimation du caractère de classe de la démocratie bourgeoise identifiée de plus en plus à la « démocratie ».
Ces thèses seront critiquées par le Kominform, l’interview au Times suscitant même des réserves dans le Parti et seront abandonnées jusqu’au XXème Congrès du PCUS.
M. Thorez eut aussi des mérites : il s’opposa à Khrouchtchev et soutint Molotov en montrant que l’arme atomique si dangereuse fut-elle ne devait pas conduire à baisser les exigences de la lutte contre l’impérialisme (1955). La même année, face à la montée de la « nouvelle gauche » anti-marxiste (Mendès-France, « l’Express »), M. Thorez prit la défense du marxisme et confirma, chiffres à l’appui, la loi de paupérisation relative et absolue du prolétariat sous le capitalisme et donc la vacuité des aménageurs sociaux de ce système.

153/ - Malgré ces déviations de droite, le PCF restait encore un grand Parti communiste : critique de Browder et des tendances liquidatrices dans le MCI par J. Duclos, du titisme, du rôle du trotskysme, de FO comme agence de la CIA. Après la critique du Kominform, le PCF opéra un redressement révolutionnaire.
Les luttes étaient radicales : grève des mineurs (47/48) avec soulèvements, brisée par l’armée sous les ordres du socialiste Moch, soutien exemplaire à la lutte du peuple vietnamien pour son indépendance : grèves, casse de matériel militaire, action d’Henri Martin.
Le PCF dirigeait activement le vaste mouvement de la Paix, développait une politique internationaliste et solidaire à l’égard de l’URSS « Non, le peuple de France ne fera jamais la guerre à l’Union Soviétique ». (M. Thorez). La journée du 28 mai 1952 contre la guerre de Corée qui vit les communistes s’affronter à la police restera dans les mémoires comme marque de la combativité du prolétariat.
La répression s’abattit, B. Frachon secrétaire général de la CGT fut clandestin durant presque 18 mois, J. Duclos fut jeté en prison.

154/ - La victoire du courant révisionniste en URSS et dans le MCI allait submerger aussi le PCF qui entame à partir de la fin des années 50, un long processus de dégénérescence vers le réformisme.
Le PCF fut un ardent défenseur de la « voie parlementaire au socialisme ». Les causes doivent être recherchées et approfondies. Disons que cela correspondait à la fois à la difficulté à tracer les perspectives politiques de combat pour la révolution socialiste, à la difficulté à sortir de l’horizon quotidien, à gérer au jour le jour dans le cadre du système (électoralisme). Le syndrome du SPD (1900-1914) avec des succès électoraux croissants frappa les grands partis communistes occidentaux (PCI, PCF) qui dès lors, subordonnèrent les tâches révolutionnaires aux tâches démocratiques en tendant de plus en plus à absolutiser ces dernières.
La stratégie du PCF s’orienta à la fin des années 50 à l’élaboration d’un programme commun avec la SFIO.
Ainsi avec des engagements pris devant le peuple, le PCF pensa limiter les tendances pro-capitalistes de la social-démocratie. On perdait de vue la nature de classe de la social-démocratie, agence bourgeoise au sein du monde du travail.
Dès lors pour aboutir, des concessions tactiques importantes furent initiées, ainsi le vote des « pouvoirs spéciaux » à Guy Mollet (SFIO) élu pour faire la paix en Algérie … qui prit appui sur ces pouvoirs d’exception pour engager le contingent dans la guerre impérialiste contre le peuple algérien (1956).
Concernant la question coloniale, la situation était difficile et complexe. Un fort chauvinisme teinté de racisme sévissait dans la population française et une partie de la classe ouvrière. La présence d’appelés dont la vie était en danger, créa un sentiment dans beaucoup de familles de solidarité avec l’armée et l’Etat français. Le PCF lutta contre les tendances chauvines, de nombreux militants de base étaient actifs pour déployer la solidarité avec le peuple algérien. La direction du Parti exprima des désaccords avec certaines formes prises par la lutte armée des patriotes algériens.
Sur la question algérienne, l’erreur la plus grave fut le vote des pouvoirs spéciaux qui donnait les pleins pouvoirs à des socialistes aux tendances pro impérialistes et colonialistes très affirmées. Le PCF était donc isolé et manoeuvrait à la défensive.
D’autant que la situation était aggravée par l’intervention soviétique armée (1956) en Hongrie qui brisa la contre-révolution, un climat exacerbé d’anti-communisme se manifesta. Certaines voix influentes réclamaient l’interdiction du PCF comme « parti anti-français ». Dans cette situation précaire, le PCF mit plus l’accent sur la « paix » en Algérie que sur une stratégie fondée sur une alliance de classe avec les patriotes algériens pour s’attaquer au même ennemi : l’impérialisme français.
Les conditions objectives étant complexes et difficiles avec la montée du danger fasciste, le PCF ne pouvait sans doute conduire une autre politique sauf à entrer dans l’illégalité et ses contraintes. Les thèses de M. Thorez sur « la nation algérienne en formation » où les colons ou métropolitains étaient présentés comme pouvant s’intégrer à la future Algérie, en décalage avec les réalités, n’aidèrent pas à saisir qu’à partir de 1954, le peuple algérien luttait pour son indépendance.
D’autre part, la théorie de Lénine-Staline sur l’alliance de classe entre le prolétariat de la métropole et le peuple colonisé contre l’ennemi commun impérialiste fut certes mise en pratique lors de la guerre du Rif dans les années 20 et lors de la guerre d’Indochine (1945-54) où la classe ouvrière alla jusqu’à saboter, jeter à la mer l’armement prévu pour la guerre. Lors de la guerre d’Algérie, en raison des positions nationalistes du FLN, de l’anticommunisme de certains de ses cadres et du révisionnisme qui commençait à agir dans le PCF, cela poussa le Parti à des positions hésitantes, moins à contre-courant, subordonnées à des choix électoraux métropolitains (recherche de l’alliance avec la SFIO).
Dans le même temps, le PCF (avec l’accord de la direction) aida les patriotes algériens matériellement, politiquement, solidarité internationaliste avec les communistes algériens. (H. Alleg, F. Yvetot etc.) victimes de la soldatesque française. Le PCF eut ses martyrs dans les manifestations anti-guerre comme au métro Charonne.

155/ - Au début des années 60, Thorez réticent au départ à la campagne antistalinienne s’était globalement rallié à Khrouchtchev. Dans les dures années de réaction gaulliste, le Parti oeuvra par ses militants à l’action syndicale dans la puissante CGT (1967 : luttes contres les Ordonnances).

156/ - Le Parti perdit 1 million d’électeurs acquis aux gaullistes qu’il ne retrouva plus (fin années 50). L’avènement par un coup d’Etat de la Vème République fut le triomphe de la réaction sur toute la ligne (1958). Le PCF fut au premier rang pour défendre les libertés démocratiques, dénonça De Gaulle comme fasciste et empêcha la victoire de ce courant avec la mobilisation des forces démocratiques. De Gaulle ne put instaurer une forme française de fascisme mais le régime s’avéra autoritaire et anti-social, bonapartiste.
Le régime gaulliste correspondait au besoin des monopoles de combler les retards de l’appareil productif, de renforcer les pôles industriels « modernes » (nucléaire, aéronautique, automobile etc.), de réformer l’appareil d’Etat pour accélérer le processus de fusion des dirigeants des monopoles et de l’Etat.
Fut mis en place une intervention économique massive de l’Etat où le service public et ses ressources étaient mis au service de l’ensemble de la classe bourgeoise. Cette politique est celle analysée par Lénine comme celle de capitalisme monopoliste d’Etat (CME). Les mutations économiques en cours exigeaient un exécutif de plus en plus resserré : le « pouvoir personnel », non responsable devant le Parlement, étroitement lié aux monopoles.
C’est la forme spécifique prise dans notre pays « pour subordonner l’Etat aux monopoles ».
La politique gaulliste s’est traduite par la contestation de l’hégémonie US en Europe, le retrait de l’OTAN, l’inscription dans le Marché Commun (dominé alors par la France), la relance de l’impérialisme français (néo-colonialisme en Afrique).
Certains communistes n’analysèrent pas le gaullisme à partir des positions de classe. Cette déviation à l’intérieur du PCF existait depuis la guerre, marqué par des penchants nationalistes, qui au début des années 60 formèrent une fraction prônant le soutien critique au gaullisme en politique extérieure, forme en dernière instance « d’union sacrée ».
De plus, ses dirigeants : L. Casanova, M. Servin, Kriegel-Valrimont, J. Kanapa bénéficiaient de l’appui de Khrouchtchev pour évincer M. Thorez et la vieille garde.
M. Thorez mena un dernier combat contre ce courant nationaliste et purgea les rédacteurs de la revue « Economie et politique », support de la ligne nationaliste-bourgeoise (1961).
En 1968, se déclencha la plus grande grève générale de l’histoire : 6 semaines avec près de 10 millions de grévistes, en réaction contre la politique sociale de De Gaulle (en 1967, les ordonnances s’attaquèrent aux aspects les plus progressistes du régime de sécurité sociale).
Cette grève générale traduisait l’usure du pouvoir gaulliste, l’aspiration au changement. Ce fut le premier grand affrontement avec le capital monopoliste. Ce mouvement était-il révolutionnaire ? La question est posée, nous devons rompre avec les grilles de lecture du PCF en 1968. Ceux du haut durant 6 semaines ne pouvaient plus diriger, ceux du bas ne voulaient plus être dirigés, indice de crise révolutionnaire.
Cependant, faute d’éducation anticapitaliste menée avec persévérance depuis longtemps, beaucoup de grévistes voulaient simplement vivre mieux, se débarrasser de De Gaulle mais n’allaient pas jusqu’à la perception de la nécessité du socialisme.
L’URCF a tiré les leçons de cette période avec la campagne « Accusons le capitalisme », nous visons à relier toute lutte, toute injustice à la dénonciation globale du système d’exploitation, y compris dans les périodes de réaction où le prolétariat est conduit à la défensive. Socialement, les gains de la grève générale furent importants : hausse des salaires de 17 à 30 %, nouveaux droits syndicaux avec la création des sections syndicales d’entreprise.
1968 traduisait l’émergence dans les luttes de couches sociales petites-bourgeoises lésées par les monopoles, enclines à l’oscillation entre radicalité et conciliation avec le capital. Ces couches constituaient l’arrière plan social du courant gauchiste qui émergea.

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Ses militants (pcf) étaient inscrits dans le mouvement mais la direction n’eut d’autre perspective que la pression sur la SFIO pour la signature d’un programme commun de gouvernement. La force du mouvement en 1968 était donc subordonnée aux échéances électorales. La bourgeoisie sut capter le désarroi politique à son profit électoral.
Sans jouer le tout ou rien, le PCF n’aurait-il pu lancer le mot d’ordre de gouvernement d’union ouvrière et démocratique avec toutes les forces en lutte pour l’abrogation de la Vème République et les revendications sociales et démocratiques ? la question mérite d’être posée.
En été 68, le PCF condamna l’intervention des troupes du Pacte de Varsovie, pourtant nécessaire et juste pour empêcher la victoire de la contre-révolution en Tchécoslovaquie.

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157/ - Là encore, la démarche du PCF ne fut pas unilatérale. Le Comité central sous l’impulsion de W. Rochet adopta le « Manifeste de Champigny » en 1969.
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A côté d’analyses justes, était théorisée la « voie parlementaire », pacifique au socialisme, la violence révolutionnaire n’était envisagée que sous l’angle de la riposte à la réaction, était sous-estimée l’ampleur prévisible des menées contre-révolutionnaires. La social-démocratie fut présentée comme un allié (certes instable) pour la marche au socialisme (ce qui est démenti par l’histoire). Les divergences entre réformistes et révolutionnaires dans le « Manifeste de Champigny » ne reposaient pas sur le but final mais sur le rythme des transformations sociales. C’était là semer des illusions sur la nature et les objectifs de la social-démocratie : agent du capitalisme. La « démocratie avancée » était présentée comme un stade intermédiaire quasi obligatoire pour « ouvrir la voie au socialisme », le révisionnisme faisait son nid.
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Jusqu’à la fin des années 60, le PCF garde ses principes idéologiques globalement mais est dominé par l’opportunisme dans la pratique.

158/ - Pour reconstruire un PC révolutionnaire, nous devons appréhender les sources matérielles et politiques qui ont permis la victoire du révisionnisme dans le PCF.

a/ - sources matérielles :

Dans les années 50 et surtout 60, la mise en place par les monopoles d’une politique de CME a engendré des conséquences contradictoires. Dans ces années d’expansion mais aussi de luttes sociales, la tactique de la bourgeoisie capitaliste visait à intégrer la classe ouvrière à ses objectifs de classe, sous couvert d’aménagement social, voire de contestation autolimitée ; PCF et CGT furent clairement visés.
La mise en place du néo-colonialisme en Afrique permit des gains substantiels favorisant le maintien d’une aristocratie ouvrière. Dès lors que le PCF et la CGT perdaient de vue le but stratégique révolutionnaire, que les formes de lutte tournaient autour du parlementarisme, que stoppa la répression contre les Directions, certaines tâches de permanents autrefois périlleuses et précaires se transformèrent en sinécures, en fin en soi, voire en carrière ce qui développa la docilité à l’égard des orientations de plus en plus révisionnistes.
Cette couche de permanents n’est pas un tout homogène, les critères politiques pour la caractériser sont décisifs. En effet, si les journalistes, permanents, parlementaires ont des avantages similaires dans le travail, leur positionnement de classe, leur adhésion ou non au marxisme-léninisme a opéré des démarcations. La très grande majorité des permanents a accompagné la destruction du Parti et du syndicat de lutte de classe.
L’aristocratie ouvrière appartient à la classe ouvrière mais son idéologie, son mode de vie la rapproche de la petite-bourgeoisie, elle est encline à la contestation mais dans le cadre du système pour défendre ses « avantages ». En France, cela prend la forme d’un soutien à la politique de CME, le secteur public étant assimilé à une sorte de « socialisme » voire à l’impérialisme français sous couvert de « coopérations d’égal à égal » impossibles sous l’impérialisme.
Cette couche sociale, véritable bureaucratie ouvrière prit les rênes du Parti et de la CGT dans les années 70 et bénéficia de l’appui tacite du capital pour désagréger le mouvement révolutionnaire.

b/ - sources idéologiques :

Au-delà du soutien au révisionnisme moderne, le PCF développa certaines thèses qui régnèrent sur la pensée collective avec un quasi monopole. La théorie du CME : autour de l’ouvrage collectif de Boccara et d’Herzog s’appuyait au départ sur le célèbre texte de Lénine : « La catastrophe imminente et les moyens de conjurer la crise » qui analysait la politique de capitalisme d’Etat en 1914/17. Or, dans leur ouvrage, il s’agissait d’utiliser Lénine pour justifier une politique opportuniste.
Au-delà d’analyses descriptives justes du capitalisme en France, plusieurs thèses étaient erronées. Le capitalisme n’était plus vu comme un système mondial, les particularités nationales étaient absolutisées. Le CME devenait une sorte de stade succédant à l’impérialisme.
Le concept léniniste « d’antichambre du socialisme » était détourné pour une orientation gradualiste et réformiste, « le socialisme » découlait de la « nationalisation des secteurs clés de l’économie » sans révolution préalable, sans transformation révolutionnaire brisant l’appareil d’Etat capitaliste. Une conception vulgaire du marxisme se diffusait confondant conquête voire participation gouvernementale avec conquête du pouvoir d’Etat.
Nous trouvons là comme un fil rouge, l’ignorance de la thèse marxiste-léniniste sur l’Etat. Emergeait en raison du fort secteur public (capitalisme d’Etat) la théorie d’une « exceptionnalité française » développée dans les années 80. Cet ouvrage forma des générations de cadres ! La « théorie du CME » fut abandonnée dans les années 80 sans explications. La dégénérescence s’accentua avec « l’intervention dans la gestion » popularisée aussi par la revue « Economie et Politique ». Dès lors, sous la présidence de Mitterrand, la lutte de classes revendicative se voyait substituer les « propositions pour d’autres critères de gestion » aménageant sur le papier (aucune proposition ne fut mise en œuvre) le système d’exploitation. Le PCF et la CGT s’intégraient progressivement au système capitaliste.

c/ - sur le plan politique :

Le Programme commun fondé sur l’alliance au sommet avec le Parti socialiste a joué un rôle particulièrement négatif en social-démocratisant pas à pas le PCF. Les défauts lourds et anciens du mouvement ouvrier ont été portés au pinacle quand ils n’étaient pas justifiés même par la « théorie » : électoralisme (les luttes de classe étaient limitées et subordonnées à leur issue électorale), parlementarisme, opportunisme couplés au sectarisme selon les hauts et les bas de « l’union ».
Le PCF fit concessions sur concession au Parti socialiste : soutien au premier tour des présidentielles à Mitterrand : 1965 – 1974, alors que c’est le PCF qui révéla en 1947 le passé de « kollabo » de Mitterrand !
Forte du Programme commun, la social-démocratie était dotée d’un « programme radical de transformations sociales » et renouait avec une image de « gauche ». Dès lors, Mitterrand se fixa l’objectif de prendre « 3 millions de voix aux communistes ». Ses objectifs furent réalisés lorsque Mitterrand devint président de la République (1981), le PCF eut pour choix d’entrer au gouvernement ; sa participation fut désastreuse par les résultats : les ministres se sont intégrés à l’appareil d’Etat bourgeois, ont géré la crise capitaliste et se sont heurtés aux revendications populaires.
Le révisionnisme depuis des années « éduquait » le prolétariat sur des bases économistes (au sens léniniste), le Programme commun étant une sorte d’apothéose dans ce domaine puisque toutes les grandes revendications étaient présentées comme pouvant être satisfaites dans le cadre du capitalisme !
159/ - Le processus révisionniste a triomphé sans retour par l’abandon bruyant du concept de Dictature du Prolétariat, c’est-à-dire, la liquidation de la théorie marxiste de l’Etat. (1976). Au 23ème Congrès, les statuts évacuèrent la référence au marxisme-léninisme et abandonnèrent le concept de rupture avec le capitalisme, d’alliances léninistes de classe.
Le Parti se rallia à l’autogestion (dans le sillage de la CFDT) à « l’avancée vers le socialisme ». « Chaque lutte construit pas à pas le socialisme », c’est l’abandon de la révolution pour l’évolution graduelle par accumulation de réformes. Au 24ème Congrès, on se livra à l’apologie petite-bourgeoise des acquis du capitalisme et de la petite propriété, on abandonnait le concept de lois générales du socialisme pour n’évoquer que les spécificités des « socialismes ». ..........."
sti
Finimore a écrit :

Les expériences de certains d'entres nous que ce soit sur le forum lutter, le FUC, ou celui du P"C"F ou des trotskistes, montrent que la réécriture de l'histoire du MCI et du mouvement ML -notamment du PCMLF- est un point commun de tous les révisionnistes et autres trotskistes.
Voilà pourquoi, il faut étudier l'histoire du PCMLF.
Le PCMLF est intrèquement lié à l'histoire du MCI en général et du ML en particulier.
Beaucoup de questions politiques actuelles, liées à la construction, l'édification d'un Parti communiste ML -théorie et pratique- ont été abordées par le PCMLF.
La période que couvre les débuts du PCMLF (son origine AAFC, FCML, MCF (ml) )jusqu'à sa fondation et sa disparition (plus de 20 ans) et une période très riche et complexe sur le plan national comme international.
Oui le PCMLF a commis des erreurs (certains diront qu'il a dégénéré). Ses erreurs sont surtout liées à sa jeunesse et au contexte -interdiction par la bourgeoisie, cible des révisionnistes-, mais celles-ci ne doivent pas occulter que sa création en 1967 était politiquement juste, courageuse et nécessaire. Nous avons effectivement beaucoup à apprendre de son histoire, de ses luttes de lignes, de sa pratique, de sa présence dans les usines, dans les luttes (luttes en milieu ouvrier, syndicales, jeunes, paysans, immigrés, femmes, nucléaire etc...)


Je saisi cette occasion pour dire que je suis entiérement d'accord avec cela. En France, tout ceux qui se réclament du ML diront ce qu'ils veulent mais notre histoire de réapropriation de la voie communiste authentique a démaré par le PCMLf et Avant Garde ne dit pas autre chose même si partant de là et pour ne pas s'enfermer dans la nostalie paralysante, nous tentons une explication de la "faillite" par le manque de démocratie ouvrière et l'essouflement des ouvriers qui quittérent peu à peu le parti et qui aujourd'hui sont démobilisés au quatre coin du pays, et ne semblent pas être attiré par les sirénes des orgas ML les plus connues aujourd'hui. (Idem pour les jeunes ouvriers/ouvriéres communistes).

Mais quelle aventure ! ...
... et que de souvenirs d'enfant pendant les réunions des camarades à la maison, moi qui regarde la ronéo qui tourne pendant la nuit avec ces métallos fatigués mais de bonne humeur, toujours.
Les reunions AFC avec des délégations chinoises, l'espoir des hommes de la famille, ouvriers, de contruire leur instrument de lutte politique.
Et puis lié à la pratique politique, les piqués de gréves multiples où les militants PCMLf sont à l'avant garde ; les flics retenus dehors de la ville de l'usine ou siége en mairie préfecture et communistes, comme terre neutre entre bourgeoisie et prolétariat ...
 
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