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Xuan
Nous fêterons bientôt le centenaire de « L’Etat et la révolution » un des textes fondamentaux de Lénine. Le déroulement du conflit contre la loi travail nous démontre que ce texte n’a pas pris une ride.
Depuis le début du mouvement contre la loi travail, M. Valls nous donne des cours accélérés sur la nature de l’Etat et sur la révolution. Il voudrait réhabiliter le léninisme qu’il ne s’y prendrait pas autrement.


« L’Etat est un organisme de domination de classe »

En affichant son identité de vues avec le représentant des monopoles capitalistes Gattaz et avec le représentant du syndicalisme jaune Berger, M. Valls nous démontre qu’il ne faut nourrir aucune illusion réformiste sur la nature de l’Etat, et sur un possible rôle conciliateur de celui-ci.
L’Etat est visiblement au service de la classe dominante et visiblement opposé à la classe ouvrière et à l’ensemble des salariés. C’est le « produit de contradictions de classes inconciliables » .
Ici l’Etat impose à l’immense majorité de la population une loi qui se place sous l’autorité du propriétaire des moyens de production et se confond avec le règlement intérieur, qu’il définit de façon discrétionnaire. Le code du travail est décrété par le patronat et lui seul. Il ne s’agit pas d’un abandon par l’Etat de la possibilité de légiférer entre « partenaires sociaux », mais d’un pouvoir délégué par lui à la classe qu’il représente, et un droit retiré par lui à la classe dominée. L’Etat est « un instrument pour l’exploitation de la classe opprimée » .

Quelle est la classe révolutionnaire jusqu’au bout ?

En désignant systématiquement la CGT et non FO ou d’autres syndicats, Valls nous signifie que la classe ouvrière est le principal ennemi des capitalistes. Depuis Mitterrand voilà quelque chose de nouveau dans la Reichspropagandaleitun de l’Etat.
On nous avait seriné que la classe ouvrière était ringarde, peuplée de loosers et de Deschiens bons pour les cages des zoos, dépassés par de nouvelles classes révolutionnaires et de nouvelles technologies. Voilà des décennies de bourrage de crâne réduites à néant en quelques semaines. Il s’avère que la classe ouvrière peut générer la richesse ou la misère de toutes les autres classes sociales.
Nous sommes donc avertis qu’elle constitue la classe révolutionnaire qui peut renverser le capitalisme et instaurer le socialisme.
« Les travailleurs n'ont besoin de l'Etat que pour réprimer la résistance des exploiteurs : or, diriger cette répression, la réaliser pratiquement, il n'y a que le prolétariat qui puisse le faire, en tant que seule classe révolutionnaire jusqu'au bout, seule classe capable d'unir tous les travailleurs et tous les exploités dans la lutte contre la bourgeoisie, en vue de la chasser totalement du pouvoir. »

Le « suffrage universel », « instrument de domination de la bourgeoisie ».

M. Valls ruine en même temps des décennies d’efforts pour réhabiliter le parti socialiste. Après 68 ce parti réduit à quelques pourcentages dut son salut à la nouvelle gauche et à l’électoralisme du PCF.
Aujourd’hui tout ce travail est ruiné. Que reste-t-il ? Chacun sait que les prochaines élections présidentielles n’offriront aucune possibilité de changement et que cette voie est murée.
Le PS ôte donc toute crédibilité à la voie réformiste et à l’électoralisme.
Le « suffrage universel » est un « instrument de domination de la bourgeoisie » .

L’Etat et la violence de classe

Pour finir, une petite vaccination sur les détachements spéciaux d'hommes armés, prisons, etc.
Nous voyons maintenant que la police bombarde des manifestants et les cars, les tabasse et laisse des casseurs briser des vitrines. La définition du rôle de la police se dessine précisément autour de la protection des intérêts capitalistes et non d’une république abstraite au dessus des classes. Dans le même mouvement où la concertation est évacuée des rapports sociaux, où la démocratie parlementaire devient vide de sens et de représentation populaire, où les élections ne présentent aucune porte de sortie, l’Etat renforce la violence répressive sans autre justification que le bourrage de crâne médiatique. Dans ce processus de fascisation, le FN n’est pas indispensable et joue uniquement un rôle de repoussoir.
« Mais si le prolétariat a besoin de l'Etat en tant qu'organisation spéciale de la violence contre la bourgeoisie, une question s'impose : une telle organisation est-elle concevable sans que soit au préalable détruite, démolie, la machine d'Etat que la bourgeoisie a créée pour elle-même ?
Il est clair que les corps répressifs de la bourgeoisie ont pour fonction prioritaire de la protéger, et que les masses populaires ne pourront jamais s’émanciper sans les réduire à l’impuissance, dissoudre leur organisation et leur hiérarchie, et les placer sous l’autorité d’une démocratie populaire.
Il va sans dire que le traitement de l’information par les médias devra suivre le même processus adapté aux spécificités de la profession.


Pour des milices populaires et ouvrières

A présent M. Valls veut aller plus loin en laissant à la CGT la responsabilité de l’ordre et de la sécurité.
Voilà une idée de génie, il est nécessaire de protéger les manifestants contre les exactions de la police. Mais ceci induirait tout naturellement la CGT et les manifestants à constituer des milices populaires et ouvrières afin de protéger les personnes et les biens, dès lors que la police est déchargée de cette tâche. Ce serait un premier pas vers notre émancipation.

M. Valls nous donne-là de précieuses indications sur le meilleur moyen de dégager sa clique. Merci M. Valls !
 
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