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Xuan
Un article intéressant sur le rapport entre laïcité, mercantilisme et religion en Chine :

Des «influenceurs bouddhistes» critiqués pour avoir entaché des sites religieux

Par Global Times
Publié: 23 sept. 2021 23:53
https://www.globaltimes.cn/page/202109/1234997.shtml

Les temples sont généralement une source de tranquillité et d'introspection. Mais dans une tendance récente, les femmes vêtues de manière flashy qui ont été surnommées « Foyuan » par les internautes chinois ont utilisé les temples comme un moyen d'accroître leur renommée et de gagner de l'argent.

Douyin, la version chinoise de Tiktok, a sanctionné jeudi 48 comptes Foyuan et en a banni sept définitivement. De même, Xiaohongshu, une plateforme de style de vie, a supprimé 70 articles liés à Foyuan et suspendu trois comptes.
Ces mesures sont intervenues après que le Quotidien des travailleurs, un journal affilié à la Fédération nationale des syndicats de Chine, ait publié mardi un article intitulé « La queue d'un renard ne peut pas être cachée en portant des Kasaya (les robes traditionnelles portées par les moines bouddhistes). » CCTV.com a également publié un article jeudi, affirmant que ces femmes ont « une avarice illimitée ».
L'article du Quotidien des Travailleurs a utilisé un ton dur pour critiquer Foyuan, disant qu'ils se tiennent apparemment à l'écart du monde, mais qu'ils sont en réalité pleins de désirs. Il a également déclaré qu'il était «péché» pour eux d'utiliser les temples de cette manière.

Alors qu'est-ce que Foyuan a fait pour mériter une telle critique ?

Foyuan signifie « une dame qui rend hommage à Bouddha ». Pourtant, le mot est utilisé par les internautes chinois pour généraliser un groupe de jeunes femmes vêtues de flashy qui ont des sacs de luxe comme Louis Vuitton et portent des tenues révélatrices, et qui se rendent dans les temples pour pratiquer la calligraphie et présenter la culture du cœur comme un mode de vie quotidien.
Plus important encore, ils publient leurs photos en ligne pour s'assurer que tout le monde sache qu'ils sont jeunes, beaux, riches et dévoués à Bouddha.
Certains utilisent même de l'acide hyaluronique sur leurs lobes d'oreilles pour rendre leurs oreilles charnues et plus comme des images de Bouddha.
De manière routinière, après avoir recueilli suffisamment de clics, de likes et de followers sur les plateformes sociales, ils commencent à vendre des choses. Comme le dit l'article du Quotidien des Travailleurs, le Foyuan publie toutes sortes de liens commerciaux, vendant des cosmétiques, des vêtements et d'autres articles.
L'un des Foyuan, sous le nom de « yubuxiangguai », a été trouvé en train de vendre un bracelet à cadenas pour plus de 100 yuans (15,7 $), qui ne coûte que 20 yuans sur Taobao, la plus grande plateforme d'achat en ligne de Chine.

Comme certains internautes l'ont souligné, n'importe qui peut choisir de montrer son style de vie, mais les Foyuan ont entaché la solennité des lieux de culte et ont également enfreint la loi.
« Il ne s'agit pas seulement d'attirer les regards. C'est une question de valeurs et de foi. Vous pouvez choisir de ne croire à aucune religion. Mais il faut avoir un respect fondamental pour la religion et ne pas l'insulter » , a déclaré un utilisateur de Sina Weibo.
La réglementation chinoise sur les affaires religieuses interdit à quiconque de faire de la promotion commerciale sous le nom de religion.
Récemment, la Chine a lancé une campagne pour « nettoyer » Internet, notamment en réprimant les crimes et en rectifiant le « comportement non civilisé » de certains comptes avec un grand nombre d'adeptes.
Maintenant, lors de la recherche de « Foyuan » sur Douyin, la plupart des vidéos ont disparu.
Plaristes
Pourquoi Staline a réhabilité l'église orthodoxe.


Mes théorie sur Staline se confirme.

Après l'article dit plein de truques dégueulasses dégoulinant d'anti-communisme.

https://humaniterouge.alloforum.com/petit-ivant-terrible-oklm-t7470-1.html


Edité le 03-06-2020 à 03:59:45 par Plaristes


Finimore
Voici quelques éléments intéressants au sujet du pape François.

Il s'agit de la sortie du livre "La face cachée du Pape François" -par Paul Ariés-

Entretien (avril 2016) avec Paul Ariès à l’occasion de la publication de son livre « La face cachée du pape François » (Editions Max Milo)

http://atheisme.free.fr/Contributions/Face_cachee_pape.htm

https://legrandsoir.info/la-face-cachee-du-pape-francois.html

http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/la-face-cachee-du-pape-francois-par-paul-aries/7399504

http://lesdessousdupape.canalblog.com/


https://lafacecacheedupapefrancois.wordpress.com/
DUROC
Tu devrais t'inscrire pour être dans les premiers pour savoir...
marquetalia
Et les colonies humaines qui iront bientôt s établir sur Mars,renonceront elles a ce satané opium des peuples?
Xuan
Les français majoritairement athées : le fait irreligieux au coeur de l’évolution sociale ?
par Floreal


jeudi 6 octobre 2016

A propos d'une enquête établissant l'athéisme majoritaire des Français

« -Sganarelle : Vous ne croyez donc ni Dieu, ni diable, ni loup-garou ? – Dom Juan : je crois que deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit. – Sganarelle : Votre religion est donc l’arithmétique ? »

Dom Juan, MOLIERE



Les médias nous bassinent avec le « retour du religieux », avec la « fin de la lutte des classes » que remplacerait le « choc des civilisations » (euphémisme pour désigner les croisades et autre djihad sous l’apparence desquelles se mènent aujourd’hui les guerres impérialistes), avec l’ « urgente nécessité pour la cohésion sociale » de valoriser le « fait religieux » à l’école… Toutes les cinq minutes, nos gouvernants de droite et de « gôôche » s’affichent à côté du Pape, du Dalaï-Lama, au repas du CRIF, et Valls rivalise avec Sarkozy dans son entêtement anticonstitutionnel à « organiser l’Islam de France » en violation grossière de la loi séparant l’Etat de toutes les églises. Quant à nos grands intellectuels « postmodernes », ils croient original de ressasser la phrase attribuée à Malraux : « le 21ème siècle sera religieux ou ne sera pas »…

Certes, dans une période contre-révolutionnaire comme celle qui a suivi la disparition de l’URSS et l’affaiblissement concomitant du Mouvement communiste mondial, les Lumières, et plus généralement, les idéaux progressistes, ne sont pas à la fête. Alors que le capitalisme en crise étale son nihilisme et son incurable vide spirituel, les classes dominantes investissent d’énormes moyens pour tenir en main intellectuellement les milliards d’exploités et d’exclus que le système capitaliste prive de toute perspective d’épanouissement. On peut même dire que toute une part de l’idéologie dominante cultive le « néo-magisme » avec une tendresse toute particulière pour les mages, sorciers, parapsychologues, astrologues et enchanteurs de toutes sortes… Bref, le moderne opium du peuple fait dans le bas de gamme, même si la seule religion qui triomphe mondialement est celle de l’Argent-Dieu et qu’à ce titre, le déclin continu de nombre de cultes traditionnels (porteurs de spiritualité et d’idéaux, sinon d’une rationalité conséquente) n’est pas unilatéralement positif : nous communistes, sommes mille fois plus proches d’un prêtre-ouvrier militant à la CGT que d’un « trader » athée dont le seul « idéal » est de s’en mettre plein les fouilles !

Mais surtout, ce « grand retour du religieux » doit être fortement relativisé : d’une part le capital n’a pas partie gagnée et refouler à jamais le combat anticapitaliste et les luttes de libération nationale est hors de portée de la classe capitaliste.
Par ailleurs, celle-ci ne peut pas totalement se passer de l’impétueux développement des sciences dont les capitalistes ont besoin pour mener leur course au profit, même si l’oligarchie fait tout pour dévoyer le savoir à son seul avantage et pour en occulter la portée matérialiste et dialectique.
D’ailleurs comment croire sérieusement à notre époque que l’univers a été créé à partir du néant (le « Vide quantique », c’est tout autre chose !), donc magiquement, que notre pensée (pardon, notre « âme » survivra à notre cerveau une fois qu’il a été détruit par la mort (c’est un peu comme si l’on croyait que notre souffle demeurera quand nous n’aurons plus de poumons), que l’évolution est une forgerie de Darwin, que le cours de l’histoire est dicté par la Providence, etc.

Même si certains éléments de l’enquête reproduite ci-dessous sont inquiétants politiquement (nombre de Français, athées compris, suivent la réaction qui amalgame laïcité et stigmatisation des « musulmans », alors que la loi de 1905 sépare l’Etat de toutes les églises pour mieux permettre la liberté de conscience), on voit que notre pays continue de se séculariser massivement, que l’athéisme et l’agnosticisme y sont de plus en plus majoritaires, qu’à cet égard la « fille aînée de l’Eglise » célébrée par Sarkozy est à l’avant-garde d’un mouvement mondial de sécularisation, et qu’il faut donc pour le moins contester la place énorme, archi-majoritaire, que les médias accordent aux dirigeants religieux alors que les mobilisations ouvrières de masse sont toujours dites « en demi-teinte »…

Et si nous exigions que l’Education nationale et les médias traitent désormais à sa juste place, qui est objectivement majoritaire, le matérialisme scientifique et le FAIT IRRELIGIEUX ?

Floreal pour www.initiative-communiste.fr, site web du PRCF

____________________



Plus de la moitié des Français ne se réclament d’aucune religion


Le Monde.fr - 07.05.2015 à 19h04 - Par Leila Marchand

Les passages en rouge de cet article sont soulignés par Floréal.

Les attentats de janvier ont ravivé la question de la place du religieux en France. Comment fairecohabiter différentes croyances ? Comment vivre sa religion dans un pays laïque ? L’importance que prend ce débat est d’autant plus paradoxale que la majorité des Français se sentent aujourd’hui loin de toute appartenance religieuse.

Les statistiques ethniques ou sur l’appartenance religieuse étant très encadrées en France, le nombre exact de personnes sans religion est inconnu. Mais plusieurs sondages effectués au niveau mondial et européen en donnent une bonne estimation.

Un tiers des Français « non religieux »

En 2012, l’association de sondages WIN/Gallup International, spécialiste de la question, a demandé à plus de 50 000 personnes dans 57 pays si elles se considéraient « religieuses », « non religieuses » ou « athées convaincues ». A cette question, environ un tiers des Français répondent être« non religieux » et presque un autre tiers « athées ». On obtient donc 63 % de Français qui ne s’identifient à aucune religion contre seulement 37 % de Français religieux .

La France compte une majorité d’athées et de personnes « sans religion ».

Ces résultats ont été obtenus à partir d’une enquête publiée en 2012 à partir des réponses de 1671 personnes ; 37 %34 %29 %1 % Se déclarant religieux Se déclarant non religieuxAthée convaincu Ne sait pas / pas de réponse Source : WIN-Gallup International

40 % des Français se considèrent comme athées

En 2010, un autre sondage a permis de dresser un portrait religieux de la France : l’Eurobaromètre commandé par la commission européenne. Les réponses sont assez proches de celle du premier sondage : 40 % des Français se déclarent athées et environ un tiers « croient en un esprit ou une force supérieure ». Un avis plus nuancé mais qui les place tout de même dans les personnes « sans religion ». Près de 70 % des Français sondés ne se réclament donc d’aucune religion précise, même si un tiers d’entre eux croit en une forme de divinité.

4,5 % de Français catholiques vont encore à la messe

La question de la religiosité d’un pays est sensible à aborder et potentiellement source d’erreur car les notions de religion, de foi et de spiritualité peuvent avoir des résonances différentes selon les personnes interrogées. Comme le précise l’étude de Gallup en annexe, une part importante de sondés appartenant à une religion déclarent avoir la foi mais ne pas se vivre comme une « personne religieuse ». De même, les personnes se déclarant athées ne font parfois pas la différence avec l’agnosticisme (personne déclarant ne pas pouvoir trancher sur l’existence d’un dieu) ou le déisme (croyance en un dieu sans se réclamer d’une religion).

Certains chiffres sont en revanche catégoriques, comme ceux concernant le catholicisme collectés par l’IFOP : la part de Français pratiquants est en grande diminution . Seule une petite minorité, 4,5 %, assiste à la messe chaque semaine. Et, même si aujourd’hui encore près de 70 % de la population française est baptisée, l es nouvelles générations renoncent pour la plupart à baptiser leurs enfants : on comptait 472 000 baptêmes en 1990, on n’en dénombre plus que 303 000 en 2010 (pour 800 000 naissances) .

Concernant l’islam, la pratique religieuse est plus régulière. Selon une enquête IFOP pour La Croix, 41 % des personnes « d’origine musulmane » se disaient « croyantes et pratiquantes » (contre 16 % chez les catholiques), et 34 % « croyantes mais non pratiquantes » (57 % des catholiques), 25 % se disant « sans religion ou seulement d’origine musulmane » (27 % des catholiques). Seuls 25 % des interrogés disaient aller« généralement à la mosquée le vendredi ».

La France, un des pays les plus athées au monde

La tendance à l’athéisme est mondiale d’après les critères établis par l’étude Gallup. Depuis 2005, date de leur précédent sondage, la part de personnes « religieuses » a baissé de 9 % et la part de personnes athées a augmenté de 3 %. Mais la situation française reste une exception dans un monde où la religion garde encore une place de premier plan : plus de la moitié (59 %) de la population mondiale se sent toujours « religieuse » et 13 % seulement se déclarent athée.

Dans le top 5 des pays athées (parmi la cinquantaine de pays interrogés), la France tient la 4e place, derrière la Chine, le Japon et la République tchèque. L’étude met en corrélation ces résultats avec la richesse du pays concerné. Une grande partie des pays les plus religieux comptent également le plus petit revenu national brut : Ghana, Nigeria, Roumanie, Kenya, Afghanistan… A l’inverse, les moins religieux sont souvent les plus aisés, comme la France, le Japon, la Suède, Hongkong, l’Australie, l’Allemagne ou les Pays-Bas.

Leila Marchand

http://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/francais-majoritairement-athes-irreligieux-coeur-de-levolution-sociale-floreal/
Xuan
A propos de Shlomo Sand : "Quand je lis Finkielkraut ou Zemmour, leur lecture de l’Histoire, je suis effrayé" paru dans l'Humanité, un article de Danielle Bleitrach dans Histoire et Société


Rappels élementaires sur la relation entre révolution et religion dans la théorie et pratique marxiste


23
JAN
L’esprit de contradiction… ou la négation de la négation?

Tout part sans doute de mon esprit de contradiction, par exemple quand je lis Shlomo Sand dans l’Humanité appelé à la rescousse, faute de mieux contre Finkielkraut et Zemmour, je me demande en quoi il est compétent sur le sujet, en dehors du fait qu’ils sont juifs tous les trois et probablement opposés sur la question israélienne? Encore qu’avec Zemmour ce ne soit pas assuré.
Il est anti-arabe à la manière de certains pieds-noirs, l’Algérie suffit inutile d’aller se perdre au Moyen Orient. Quant à Finkielkraut sur le sujet israélien c’est plutôt un libéral pour la reconnaissance d’un Etat palestinien, mais il a une vision élitiste et réactionnaires de l’identité française qui se double d’une tendance masochiste à se sentir persécuté hors de propos. Non! Zemmour et Finkielkraut sont réactionnaires dans leur conception de l’identité française et ses racine élitistes et ses racines chrétiennes.
Par ailleurs, il font partie de cette masse d’intellectuels ralliés de fait au capitalisme, mais qui récupèrent néanmoins à leur manière certaines luttes des communistes pour mieux les dévoyer.
Faire appel à Shlomo Sand dans ces domaines qu’Est-ce que cela signifie en clair? Vu que leur seul point de convergence est d’être juif, sur quoi porte réellement leur débat? Un peu comme quand une émission de télé prétend opposer Finkielkraut à Cohn Bendit.

Ce sont les mêmes sur le fond, avec des visions de surface antagonistes entre permissivité et réaction dans les mœurs. Que l’Humanité nous balance cet « historien » idéologue anarchisant et social démocrate, qui a pillé le grand Maxime Rodinson, prouve à quel point les communistes ont abandonné leur base idéologique. N’est-on pas à la recherche du « bon « juif à opposer aux mauvais juifs, le bon juif irait se définissant non par ses prises de position par rapport à la lutte des classes en France, mais par sa position à l’égard d’Israël,ce qui est une conception digne du CRIF. En ce qui concerne les errances réactionnaires sur l’identité française de FinKielkraut et Zemmour, il vaudrait mieux leur opposer un marxiste au moins de la part de l’Humanité, sans s’encombrer de leur appartenance religieuse. Mais trop difficile quand on devient soi-même des sociaux démocrates avec une clientèle ethnicisée, et quand on a l’esprit embrumé par une certaine conception de la religion entre laïcards et appui à tous les fondamentalismes. Il me paraît donc utile de rappeler que c’est une mauvaise méthode que de partir de l’appartenance religieuse.

Je sais bien que certains finissent par estimer que tous les juifs français sont « sionistes » -comme d’autres estiment que tous les arabes ou musulmans sont des adeptes de daech-, et que l’on doit tous les traiter suivant leur position vraie ou supposée à l’égard d’Israël, jusqu’à ce que, comme dans toute guerre de fait à une religion, on les fasse tomber là où on les pousse. Comme Zemmour frappe de suspicion tous les musulmans, en multipliant probablement les radicalisations des esprits faibles, humiliés d’un tel traitement. Cela est parfaitement contraire à ce que j’ai appris toute ma vie en tant que militante communiste. Honnêtement je préférais les anciens principes. Combattez ce qui doit être combattu et ne mélangez pas les genre SVP pour chercher encore et toujours à alimenter des guerres de religion désormais vidées de leur contenu spirituel.

Donc je propose de rappeler quelques principes de base sur les communistes et les religions.

Voici donc quelques réflexions que j’ai illustré par des citations empruntées à un texte intitulé « les révolutionnaires et la religion ». Dans les temps actuels, ces quelques rappels quasi scolaires des positions des théoriciens de marxisme, surtout dans la mesure où ils ont eu aussi une pratique révolutionnaire, me paraissent importants à rappeler, sans pour autant à en faire des textes d’un quelconque livre sacré et en travaillant d’une manière dialectique sur leur rapport aux réalités d’aujourd’hui où effectivement le fait religieux ou plutôt identitaire paraît donner lieu à toutes les mystifications. Je rappelle pour mémoire seulement ce que ma génération connaissait mais dont j’ai l’impression que les bases les plus élémentaires sont aujourd’hui oubliées.

« La base philosophique du marxisme, ainsi que l’ont maintes fois proclamé Marx et Engels, est le matérialisme dialectique…, matéria­lisme incontestablement athée, résolument hostile à toute religion… « La religion est l’opium du peuple » (Karl Marx, Contribu­tion à la critique de la philosophie du droit de Hegel. Introduction). Cette sentence de Marx constitue la pierre angulaire de toute la conception marxiste en matière de reli­gion mais il faut voir que le marxisme a des sources qui permettent de donner toute sa richesse au matérialisme qui n’a rien de vulgaire, proche de celui de certains courants français. Et surtout parce que la lutte des classes est au centre du mouvement de l’histoire, le marxisme considère toujours les religions et les églises, les organisations religieuses de toute sorte existant actuelle­ment, comme des organes de la réaction bourgeoise servant à défendre l’exploita­tion et à intoxiquer la classe ouvrière.

Pourtant les choses ne sont pas aussi simples. Quand on cite Marx et l’opium du peuple, on oublie l’ensemble du propos, le fait que la religion est à la fois une dangereuse mystification permettant de fuir la réalité de la conscience de l’exploitation et comme « le soupir de la créature opprimée » ; c’est-à-dire un cri étouffé contre l’oppression. Lénine était encore plus prudent en matière de répression religieuse.

Engels ne manqua pas de condamner les tentatives de ceux qui, désireux de se montrer « plus à gauche » ou « plus révolutionnaires » que la social-démocratie, voulaient introduire dans le programme du parti ouvrier une proclamation explicite d’athéisme, ce qui signifiait une déclaration de guerre à la religion. Lénine s’appuie sur Engels qui condamna la guerre à la religion menée par les blanquistes comme étant « le meilleur moyen de raviver l’intérêt pour la religion et de rendre plus difficile son dépé­rissement effectif : « Engels impute aux blanquistes de ne pas comprendre que seule la lutte de classe des masses ouvrières, amenant les plus larges couches du prolé­tariat à pratiquer à , fond l’action sociale, consciente et révolutionnaire, peut libérer en fait les masses opprimées du joug de la religion, et que proclamer la guerre à la religion comme tâche politique du parti ouvrier, n’est que de la phraséologie anar­chisante » (id.).

Le même avertissement a été lancé par Engels dans l’anti-Dühring, en relation avec la guerre que Bismarck faisait à la religion : « Par cette lutte, Bismarck n’a fait que raffermir le cléricalisme militant des catholiques ; il n’a fait que nuire à la cause de la véritable culture, en mettant au premier plan les divisions religieuses, au lieu des divisions politiques, il a fait dévier l’attention de certaines couches de la classe ouvrière et de la démocratie, des tâches essentielles que comporte la lutte de classe révolutionnaire, vers l’anti-cléricalisme le plus superficiel et le plus bourgeoisement mensonger. En accusant Dühring, qui vou­lait se montrer ultra-révolutionnaire, de vouloir reprendre sous une autre forme cette même bêtise de Bismarck, Engels exigeait que le parti ouvrier travaillât patiemment à l’oeuvre d’organisation et d’éducation du prolétariat, qui aboutit au dépérissement de la religion, au lieu de se jeter dans les aventures d’une guerre politique contre la religion (..) Engels (..) a souligné à dessein (..) que la social-démocratie considère la religion comme une affaire privée en face de l’Etat, mais non envers elle­ même, non envers le marxisme, non envers le parti ouvrier. » (id.)

Cette distinction entre le refus de la guerre à la religion au niveau de la nation et de l’Etat, mais au travail d’éducation à une vision scientifique dans le parti est une des bases communes à la plupart des théoriciens marxistes, mais elle va être confrontée donc à toutes les difficultés que le socialisme réel aura avec la relation parti, masse, appareil d’Etat. Il y a là-dessus aussi beaucoup de réflexions à connaitre et à poursuivre.

On le voit, l’attitude des théoriciens du marxisme à l’égard de la religion fut complexe et colla aux contradictions réelles de leur lutte pour rassembler les masses dans la prise du pouvoir autant que dans le rassemblement de la classe ouvrière, et y compris ultérieurement les exploités du tiers monde (Fidel Castro) et ne pas se perdre dans des antagonismes stériles. Ce sont donc des positions qui demeurent de principe mais il y a en germe effectivement des questions qui relèvent de la manière dont se confondent Etat et Parti ou encore du rôle de l’avant garde communiste et des masses d’une nation.

Pourtant par expérience je sais à quel point avoir été imprégnée de ces positions théoriques et de leur mise en pratique dans les luttes du parti communiste français m’a aidée et m’aide encore aujourd’hui à percevoir différemment tous les problèmes que l’on tente d’ériger entre les travailleurs en utilisant des identités comme la religion mais aussi la nation elle-même, dont je suis pourtant convaincue qu’elle constitue un point d’appui important des luttes des travailleurs contre l’impérialisme et leur propre exploiteurs. Le plus difficile est de partir dans cette dialectique de la réalité des conditions actuelles de la lutte des classes et pas de l’idéologie. Je suis assez d’accords avec l’idée que l’on ne sort pas de l’idéologie par l’idéologie, même si celle-ci joue un rôle important dans la représentation que les êtres humains, individus ou groupes se font des dites conditions historiques.

Il faut encore voir que le premier commentaire de Lénine sur la religion qui ait été traduit, est une défense passionnée de la liberté religieuse. Il s’agit d’un texte écrit en 1903, adressé aux paysans pauvres de Russie, qui déclare que les marxistes « exigent que chacun ait le plein droit de professer la religion qu’il souhaite ». Lénine dénonçait comme particulièrement « honteuses » les lois en vigueur en Russie et dans l’Empire ottoman (« les scandaleuses persécutions policières contre la religion » ) ainsi que les discriminations en faveur de certaines reli­gions (respectivement l’Eglise orthodoxe et l’Islam). Pour lui toutes ces lois sont aussi injustes, arbitraires et scandaleuses que possible, chacun devant être parfaitement libre, pas seulement de professer la religion qu’il souhaite, mais aussi de la propager ou d’en changer.

Les idées de Lénine sur de nombreux aspects de la politique révolutionnaire évoluèrent avec le temps et les tâches concrètes, mais pas en ce qui concerne cette question. Il y a d’ailleurs peut-être dans cette non évolution un problème. C’est ce dont témoigne sa première déclaration importante « Socialisme et religion » – un texte de 1905 – qui reste très proche, dans le fond, de ses derniers écrits sur ce sujet.

« Socialisme et religion » définit le cadre indispensable de la démarche des bolcheviks envers la religion. Cet article résume, dans un style accessible, les conclusions déjà atteintes par Marx et Engels sur le sujet : la religion, dit Lénine, est « une sorte d’alcool spirituel qui encourage les ouvriers à subir leur exploitation dans l’espoir d’être récompensés dans la vie éternelle. Mais à ceux qui vivent du travail des autres, la religion apprend à pratiquer ici-bas la charité, ce qui permet de justifier à bon compte toute leur existence en tant qu’ex­ploiteurs et de leur vendre un billet à tarif réduit pour la béatitude dans l’au-delà. » Quand on en est comme aujourd’hui à un stade ou l’impérialisme sous ses formes néo-coloniales mais aussi consuméristes et avec cette forme idéologique nouvelle que peut représenter internet, on s’aperçoit que l’illusion de la récompense de la vie éternelle peut à ce point s’assortir de nihilisme voir de fascisation, il est évident qu’il faut enrichir l’analyse même et surtout si les principes demeurent plus que jamais valables.

Pour Lénine, dans le cadre de la dictature du prolétariat, la religion était une affaire privée. Il affirmait que les communistes vou­laient un Etat absolument indépendant de toute affiliation religieuse et ne contribuant par aucune aide matérielle aux dépenses des organisations religieuses. En même temps, toute discrimination envers les religions devait être bannie, et tout citoyen devait « être libre de professer n’importe quelle religion » ou d’ailleurs, « aucune religion du tout ».

En revanche, concernant le parti marxiste, la religion ne fut jamais considérée comme une affaire privée : « Notre parti est une association d’éléments animés d’une conscience de classe, à l’avant-garde du combat pour l’émancipation du prolétariat. Une telle association ne peut et ne doit être indifférente à ce que les croyances religieuses signifient comme ignorance, obscurantisme et perte de conscience de classe. Nous exigeons la complète séparation de l’Eglise et de l’Etat, pour être capables de combattre le brouillard religieux par des armes purement et simplement idéologiques, au moyen de notre presse et de nos interventions. Mais pour nous, le combat idéologique n’est pas une affaire privée, c’est l’affaire de tout le parti, l’affaire de tout le prolétariat.

Chacun conviendra que par rapport à l’état des partis communistes en particulier en France, la distinction paraît ne plus fonctionner et les communistes sont entraînés dans tous les opportunismes autant QUE LES SECTARISMES ». Tout cela se fait aux dépends de l’oubli de l’essentiel, à savoir l’unité du prolétariat contre les exploiteurs.

Lénine ajoutait qu’on ne pourrait pas venir à bout de la religion uniquement par une propagande creuse et abstraite : « Il faudrait être un bourgeois à l’esprit étroit pour oublier que le joug de la religion … n’est que le produit et le reflet du joug économi­que qui pèse sur la société. Toutes les bro­chures et tous les discours ne pourront éclairer le prolétariat s’il n’est pas éclairé par son propre combat contre les forces obscures du capitalisme. L’unité dans ce combat réellement révolutionnaire de la classe opprimée pour la création d’un paradis sur terre, est plus importante pour nous que l’unité de l’opinion des prolétai­res sur un paradis dans les cieux. »

Les communistes, écrivait Lénine, sont opposés de façon intransigeante à toute tentative d’attiser « les différences secondai­res » sur les questions religieuses, ce qui pourrait être utilisé par les réactionnaires pour diviser le prolétariat. Après tout, la source véritable du « charlatanisme reli­gieux » est l’esclavage économique. :

Au titre des questions de notre temps, il faut incontestablement repenser le rôle de l’impérialisme et des luttes des peuples pour la défense de leur souveraineté dans le fait colonial, puis néo-colonial aujourd’hui. Là encore il y a des positions de principe et la lutte anti-coloniale en est un incontournable, mais il y a aussi la tentation de remettre au centre du combat non pas l’impérialisme mais des luttes raciales et des stéréotypes historiques qu’il faut à chaque instant démonter. Nous avons besoin d’un véritable travail théorique et politique avec des priorités de lutte sur lesquelles nous rassembler en évitant les leurres.

Danielle Bleitrach
Xuan
Ci-après un texte de Lénine en 1909 sur la tactique du parti ouvrier envers la religion. Lénine rappelle la position de principe des communistes (alors les sociaux-démocrates) et l'application de ce principe dans le cadre de la lutte des classes. Naturellement ce texte vaut dans son époque et dans la Russie, mais la méthode léniniste vaut toujours.

Elle consiste à appliquer le matérialisme dialectique, à distinguer contradiction principale et contradiction secondaire, contradiction entre nous et nos ennemis et contradiction au sein du peuple, pour reprendre les formulations de Mao Tsé toung.
Lénine ne verse pas non plus dans le libéralisme ou l'éclectisme, consistant à accepter tous les points de vue et ne jamais corriger les erreurs ni les points de vue erronés.

A la façon de Lénine, nous devons appliquer cette méthode à la situation pratique de notre société, concernant chaque religion, en tenant compte de ses caractéristiques propres, et avant tout de son rôle dans la lutte des classes.


_____________


Lénine

De l’attitude du parti ouvrier à l’égard de la religion


13 Mai 1909

Le discours que le député Sourkov a prononcé à la Douma d’Etat lors de la discussion du budget du synode, et les débats exposés ci-après, qui se sont institués au sein de notre fraction parlementaire autour du projet de ce discours, ont soulevé une question d’une importance extrême et on ne peut plus actuelle. Il est hors de doute que l’intérêt pour tout ce qui touche à la religion s’est, aujourd’hui, emparé de larges sections de la « société » et a pénétré dans les milieux intellectuels proches du mouvement ouvrier, ainsi que dans certains milieux ouvriers. La social-démocratie se doit absolument d’intervenir pour faire connaître son point de vue en matière de religion.

La social démocratie fait reposer toute sa conception sur le socialisme scientifique, c’est à dire sur le marxisme. La base philosophique du marxisme, ainsi que l’ont proclamé maintes fois Marx et Engels, est le matérialisme dialectique qui a pleinement fait siennes les traditions historiques du matérialisme du XVIII° siècle en France et de Feuerbach (première moitié du XIX° siècle) en Allemagne, matérialisme incontestablement athée, résolument hostile à toute religion. Rappelons que tout l’ Anti Dühring d’Engels, dont le manuscrit a été lu par Marx, accuse le matérialiste et athée Dühring de manquer de fermeté idéologique dans son matérialisme, de ménager des biais à la religion et à la philosophie religieuse. Rappelons que dans son ouvrage sur Ludwig Feuerbach, Engels lui reproche d’avoir combattu la religion non pas dans le but de la détruire, mais dans celui de la replâtrer, d’inventer une religion nouvelle, « élevée », etc. « La religion est l’opium du peuple [1]. » Cette sentence de Marx constitue la pierre angulaire de toute la conception marxiste en matière de religion. Le marxisme considère toujours la religion et les églises, les organisations religieuses de toute sorte existant actuellement comme des organes de réaction bourgeoise, servant à défendre l’exploitation et à intoxiquer la classe ouvrière.


Et, cependant, Engels a condamné maintes fois les tentatives de ceux qui, désireux de se montrer « plus à gauche » ou « plus révolutionnaires » que les social démocrates, voulaient introduire dans le programme du parti ouvrier la franche reconnaissance de l’athéisme en lui donnant le sens d’une déclaration de guerre à la religion. En 1874, parlant du fameux manifeste des réfugiés de la Commune, des blanquistes émigrés à Londres, Engels traite de sottise leur tapageuse déclaration de guerre à la religion ; il affirme qu’une telle déclaration de guerre est le meilleur moyen d’aviver l’intérêt pour la religion et de rendre plus difficile son dépérissement effectif. Engels impute aux blanquistes de ne pas comprendre que seule la lutte de classe des masses ouvrières, amenant les plus larges couches du prolétariat à pratiquer à fond l’action sociale, consciente et révolutionnaire, peut libérer en fait les masses opprimées du joug de la religion, et que proclamer la guerre à la religion, tâche politique du parti ouvrier, n’est qu’une phrase anarchique [2] . En 1877, dans l’Anti Dühring, s’attaquant violemment aux moindres concessions de Dühring philosophe à l’idéalisme et à la religion, Engels condamne avec non moins de force l’idée pseudo révolutionnaire de Dühring relative à l’interdiction de la religion dans la société socialiste. Déclarer une telle guerre à la religion, c’est, dit Engels, «être plus Bismarck que Bismarck lui même », c’est à dire reprendre la sottise de la lutte bismarckienne contre les cléricaux (la fameuse « lutte pour la culture », le Kulturkampf, c’est à dire la lutte que Bismarck mena après 1870 contre le Parti catholique allemand du Zentrum, au moyen de persécutions policières dirigées contre le catholicisme). Par cette lutte, Bismarck n’a fait que raffermir le cléricalisme militant des catholiques ; il n’a fait que nuire à la cause de la véritable culture, en mettant au premier plan les divisions religieuses, au lieu des divisions politiques, il a fait dévier l’attention de certaines couches de la classe ouvrière et de la démocratie, des tâches essentielles que comporte la lutte de classes et révolutionnaire, vers l’anticléricalisme le plus superficiel et le plus bourgeoisement mensonger. En accusant Dühring, qui désirait se montrer ultra révolutionnaire, de vouloir reprendre sous une autre forme cette même bêtise de Bismarck, Engels exigeait que le parti ouvrier travaillât patiemment à l’œuvre d’organisation et d’éducation du prolétariat, qui aboutit au dépérissement de la religion, au lieu de se jeter dans les aventures d’une guerre politique contre la religion [3] . Ce point de vue est entré dans la chair et dans le sang de la social démocratie allemande, qui s’est prononcé, par exemple, en faveur de la liberté pour les jésuites, pour leur admission en Allemagne, pour l’abolition de toutes mesures de lutte policière contre telle ou telle religion. « Proclamer la religion une affaire privée. » Ce point célèbre du programme d’Erfurt (1891) a consacré cette tactique politique de la social démocratie.


Cette tactique est devenue désormais routinière ; elle a engendré une nouvelle déformation du marxisme en sens inverse, dans le sens de l’opportunisme. On s’est mis à interpréter les principes du programme d’Erfurt en ce sens que nous, social démocrates, que notre parti considère la religion comme une affaire privée, que pour nous, social-démocrates, pour nous en tant que parti, la religion est une affaire privée. Sans engager une polémique ouverte contre ce point de vue opportuniste, Engels a jugé nécessaire, après 1890, de s’élever résolument contre lui, non sous forme de polémique, mais sous une forme positive. En effet, Engels, l’a fait sous la forme d’une déclaration qu’il a soulignée à dessein, disant que la social démocratie considère la religion comme une affaire privée en face de l’Etat, mais non envers elle même, non envers le marxisme, non envers le parti ouvrier.


Tel est le côté extérieur de l’histoire des déclarations de Marx et d’Engels en matière de religion. Pour ceux qui traitent le marxisme par dessous la jambe, pour ceux qui ne savent ou ne veulent pas réfléchir, cette histoire est un nœud d’absurdes contradictions et d’hésitations du marxis¬me : une sorte de macédoine, si vous voulez savoir, d’athéisme « conséquent » et de « complaisances » pour la religion, une sorte de flottement « sans principes » entre la guerre r r révolutionnaire contre Dieu et le désir peureux de « se mettre à la portée » des ouvriers croyants, la crainte de les heurter, etc. Dans la littérature des phraseurs anar¬chistes, on peut trouver nombre de réquisitoires de ce genre contre le marxisme.


Mais quiconque est un tant soit peu capable d’envisager le marxisme de façon sérieuse, de méditer ses principes philosophiques et l’expérience de la social démocratie internationale, verra aisément que la tactique du marxisme à l’égard de la religion est profondément conséquente et mûrement réfléchie par Marx et Engels ; que ce que les dilettantes ou les ignorants prennent pour des flottements n’est que la résultante directe et inéluctable du matérialisme dialectique. Ce serait une grosse erreur de croire que la « modération » apparente du marxisme à l’égard de la religion s’explique par des considérations dites « tactiques », comme le désir de « ne pas heurter », etc. Au contraire, la ligne politique du marxisme, dans cette question également, est indissolublement liée à ses principes philosophiques.


Le marxisme est un matérialisme. A ce titre il est aussi implacablement hostile à la religion que le matérialisme des encyclopédistes du XVIII° siècle ou le matérialisme de Feuerbach. Voilà qui est indéniable. Mais le matérialisme dialectique de Marx et d’Engels va plus loin que les encyclopédistes et Feuerbach en ce qu’il applique la philosophie matérialiste au domaine de l’histoire, au domaine des sciences sociales.
Nous devons combattre la religion ; c’est l’a b c de tout le matérialisme et, partant, du marxisme. Mais le marxisme n’est pas un matérialisme qui s’en tient à l’a b c. Le marxisme va plus loin. Il dit : il faut savoir lutter contre la religion ; or, pour cela, il faut expliquer d’une façon matérialiste la source de la foi et de la religion des masses.
On ne doit pas confiner la lutte contre la religion dans une prédication idéologique abstraite ; on ne doit pas l’y réduire ; il faut lier cette lutte à la pratique concrète du mouvement de classe visant à faire disparaître les racines sociales de la religion.
Pourquoi la religion se maintient elle dans les couches arriérées du prolétariat des villes, dans les vastes couches du semi-prolétariat, ainsi que dans la masse des paysans ? Par suite de l’ignorance du peuple, répond le progressiste bourgeois, le radical ou le matérialiste bourgeois. Et donc, à bas la religion, vive l’athéisme, la diffusion des idées athées est notre tâche principale.
Les marxistes disent : c’est faux. Ce point de vue traduit l’idée superficielle, étroitement bourgeoise d’une action de la culture par elle-même. Un tel point de vue n’explique pas assez complètement, n’explique pas dans un sens matérialiste, mais dans un sens idéaliste, les racines de la religion. Dans les pays capitalistes actuels, ces racines sont surtout sociales. La situation sociale défavorisée des masses travailleuses, leur apparente impuissance totale devant les forces aveugles du capitalisme, qui causent, chaque jour et à toute heure, mille fois plus de souffrances horribles, de plus sauvages tourments aux humbles travailleurs, que les événements exceptionnels tels que guerres, tremblements de terre, etc., c’est là qu’il faut rechercher aujourd’hui les racines les plus profondes de la religion.
« La peur a créé les dieux. » La peur devant la force aveugle du capital, aveugle parce que ne pouvant être prévue des masses populaires, qui, à chaque instant de la vie du prolétaire et du petit patron, menace de lui apporter et lui apporte la ruine « subite », « inattendue », « accidentelle », qui cause sa perte, qui en fait un mendiant, un déclassé, une prostituée, le réduit à mourir de faim, voilà les racines de la religion moderne que le matérialiste doit avoir en vue, avant tout et par dessus tout, s’il ne veut pas demeurer un matérialiste primaire.
Aucun livre de vulgarisation n’expurgera la religion des masses abruties par le bagne capitaliste, assujetties aux forces destructrices aveugles du capitalisme, aussi longtemps que ces masses n’auront pas appris à lutter de façon cohérente, organisée, systématique et consciente contre ces racines de la religion, contre le règne du capital sous toutes ses formes.


Est ce à dire que le livre de vulgarisation contre la religion soit nuisible ou inutile ? Non. La conclusion qui s’impose est tout autre. C’est que la propagande athée de la social-démocratie doit être subordonnée à sa tâche fondamentale, à savoir : au développement de la lutte de classe des masses exploitées contre les exploiteurs.


Un homme qui n’a pas médité sur les fondements du matérialisme dialectique, c’est à dire de la philosophie de Marx et d’Engels, peut ne pas comprendre (ou du moins peut ne pas comprendre du premier coup) cette thèse. Comment cela ? Subordonner la propagande idéologique, la diffusion de certaines idées, la lutte contre un ennemi de la culture et du progrès qui sévit depuis des millénaires (à savoir la religion), à la lutte de classe, c’est à dire à la lutte pour des objectifs pratiques déterminés dans le domaine économique et politique ?


Cette objection est du nombre de celles que l’on fait couramment au marxisme ; elles témoignent d’une incompréhension totale de la dialectique marxiste. La contradiction qui trouble ceux qui font ces objections n’est autre que la vivante contradiction de la réalité vivante, c’est à dire une contradiction dialectique non verbale, ni inventée. Séparer par une barrière absolue, infranchissable, la propagande théorique de l’athéisme, c’est à dire la destruction des croyances religieuses chez certaines couches du prolétariat d’avec le succès, la marche, les conditions de la lutte de classe de ces couches, c’est raisonner sur un mode qui n’est pas dialectique ; c’est faire une barrière absolue de ce qui est une barrière mobile, relative, c’est rompre violemment ce qui est indissolublement lié dans la réalité vivante.
Prenons un exemple. Le prolétariat d’une région ou d’une branche d’industrie est formé, disons, d’une couche de social démocrates assez conscients qui sont, bien entendu, athées, et d’ouvriers assez arriérés ayant encore des attaches au sein de la paysannerie, croyant en Dieu, fréquentant l’église ou même soumis à l’influence directe du prêtre de l’endroit qui, admettons, a entrepris de fonder une association ouvrière chrétienne. Supposons encore que la lutte économique dans cette localité ait abouti à la grève. Un marxiste est forcément tenu de placer le succès du mouvement de grève au premier plan, de réagir résolument contre la division des ouvriers, dans cette lutte, entre athées et chrétiens, de combattre résolument cette division.
Dans ces circonstances, la propagande athée peut s’avérer superflue et nuisible, non pas du point de vue banal de la crainte d’effaroucher les couches retardataires, de perdre un mandat aux élections, etc., mais du point de vue du progrès réel de la lutte de classe qui, dans les conditions de la société capitaliste moderne, amènera les ouvriers chrétiens à la social démocratie et à l’athéisme cent fois mieux qu’un sermon athée pur et simple. Dans un tel moment, et dans ces conditions, le prédicateur de l’athéisme ferait le jeu du pope, de tous les popes, qui ne désirent rien autant que remplacer la division des ouvriers en grévistes et non grévistes par la division en croyants et incroyants. L’anarchiste qui prêcherait la guerre contre Dieu à tout prix, aiderait en fait les popes et la bourgeoisie (comme du reste les anarchistes aident toujours, en fait, la bourgeoisie).
Le marxiste doit être un matérialiste, c’est à dire un ennemi de la religion, mais un matérialiste dialectique, c’est à dire envisageant la lutte contre la religion, non pas de façon spéculative, non pas sur le terrain abstrait et purement théorique d’une propagande toujours identique à elle même mais de façon concrète, sur le terrain de la lutte, de classe réellement en cours, qui éduque les masses plus que tout et mieux que tout. Le marxiste doit savoir tenir compte de l’ensemble de la situation concrète ; il doit savoir toujours trouver le point d’équilibre entre l’anarchisme et l’opportunisme (cet équilibre est relatif, souple, variable, mais il existe), ne tomber ni dans le « révolutionnarisme » abstrait, verbal et pratiquement vide de l’anarchiste, ni dans le philistinisme et l’opportunisme du petit bourgeois ou de l’intellectuel libéral, qui redoute la lutte contre la religion, oublie la mission qui lui incombe dans ce domaine, s’accommode de la foi en Dieu, s’inspire non pas des intérêts de la lutte de classe, mais d’un mesquin et misérable petit calcul : ne pas heurter, ne pas repousser, ne pas effaroucher, d’une maxime sage entre toutes : « Vivre et laisser vivre les autres », etc.


C’est de ce point de vue qu’il faut résoudre toutes les questions particulières touchant l’attitude de la social démocratie envers la religion. Par exemple, on pose souvent la question de savoir si un prêtre peut être membre du parti social démocrate. A cette question, on répond d’ordinaire par l’affirmative, sans réserve aucune, en invoquant l’expérience des partis social démocrates européens. Mais cette expérience est née non seulement de l’application du marxisme au mouvement ouvrier, mais aussi des conditions historiques particulières de l’Occident, inexistantes en Russie (nous parlons plus bas de ces conditions), de sorte qu’ici une réponse absolument affirmative est fausse. On ne saurait une fois pour toutes, et quelles que soient les conditions, proclamer que les prêtres ne peuvent être membres du parti social-démocrate, mais on ne saurait davantage une fois pour toutes, faire jouer l’inverse. Si un prêtre vient à nous pour militer à nos côtés et qu’il s’acquitte consciencieusement de sa tâche dans le parti sans s’élever contre le programme du parti, nous pouvons l’admettre dans les rangs de la social démocratie, car la contradiction de l’esprit et des principes de notre programme avec les convictions religieuses du prêtre, pourrait, dans ces conditions, demeurer sa contradiction à lui, le concernant personnellement ; quant à faire subir à ses membres un examen pour savoir s’il y a chez eux absence de contradiction entre leurs opinions et le programme du parti, une organisation politique ne peut s’y livrer.

Mais il va de soi qu’un cas analogue ne pourrait être qu’une rare exception même en Europe ; en Russie, à plus forte raison, il est tout à fait improbable. Et si, par exemple, un prêtre entrait au parti social démocrate et engageait à l’intérieur de ce parti, comme action principale et presque exclusive, la propagande active de conceptions religieuses, le parti devrait nécessairement l’exclure de son sein.
Nous devons non seulement admettre, mais travailler à attirer au parti social-démocrate tous les ouvriers qui conservent encore la foi en Dieu ; nous sommes absolument contre la moindre injure à leurs convictions religieuses, mais nous les attirons pour les éduquer dans l’esprit de notre programme, et non pour qu’ils combattent activement ce dernier. Nous autorisons à l’intérieur du parti la liberté d’opinion, mais seulement dans certaines limites, déterminées par la liberté de tendances : nous ne sommes pas tenus de marcher la main dans la main avec les propagateurs actifs de points de vue écartés par la majorité du parti.


Autre exemple : peut on condamner à titre égal et en tout état de cause, les membres du parti social démocrate, pour avoir déclaré : « Le socialisme est ma religion » et pour avoir diffusé des points de vue conformes à cette déclaration ? Non. L’écart à l’égard du marxisme (et, partant, du socialisme) est ici incontestable, mais la portée de cet écart, son importance relative peuvent différer suivant les conditions. Si l’agitateur ou l’homme qui intervient devant la masse ouvrière s’exprime ainsi pour être mieux compris, pour amorcer son exposé, pour souligner avec plus de réalité ses opinions dans les termes les plus accessibles pour la masse inculte, c’est une chose. Si un écrivain commence à prêcher la « construction de Dieu » ou le socialisme constructeur de Dieu (dans le sens, par exemple, de nos Lounatcharski et consorts) c’en est une autre. Autant la condamnation, dans le premier cas, pourrait être une chicane ou même une atteinte déplacée à la liberté d’agitation, à la liberté des méthodes « pédagogiques » , autant, dans le second cas, la condamnation par le parti est indispensable et obligatoire. La thèse « le socialisme est une religion » est pour les uns une forme de transition de la religion au socialisme, pour les autres, du socialisme à la religion.


Passons maintenant aux conditions qui ont donné lieu, en Occident, à l’interprétation opportuniste de la thèse « la religion est une affaire privée » . Evidemment, il y a là l’influence de causes générales qui enfantent l’opportunisme en général, comme de sacrifier les intérêts fondamentaux du mouvement ouvrier à des avantages momentanés. Le parti du prolétariat exige que l’Etat proclame la religion affaire privée, sans pour cela le moins du monde considérer comme une « affaire privée » la lutte contre l’opium du peuple, la lutte contre les superstitions religieuses, etc. Les opportunistes déforment les choses de façon à faire croire que le parti social démocrate tenait la religion pour une affaire privée !


Mais outre la déformation opportuniste ordinaire (qui n’a, pas du tout été élucidée dans les débats suscités par notre groupe parlementaire autour de l’intervention sur la religion), il est des conditions historiques particulières qui ont provoqué actuellement l’indifférence, si l’on peut dire, excessive, des social démocrates européens envers la question de la religion. Ces conditions sont de deux ordres. En premier lieu, la lutte contre la religion est la tâche historique de la bourgeoisie révolutionnaire ; et, en Occident, la démocratie bourgeoise, à l’époque de ses révolutions ou de ses attaques contre le féodalisme et les pratiques moyenâgeuses, a pour une bonne part rempli (ou tente de remplir) cette tâche. En France comme en Allemagne il y a une tradition de guerre bourgeoise contre la religion, engagée bien avant le socialisme (encyclopédistes, Feuerbach). En Russie, conformément aux conditions de notre révolution démocratique bourgeoise, cette tâche échoit presque entièrement elle aussi à la classe ouvrière. A cet égard, la démocratie petite bourgeoise (populiste), chez nous, n’a pas fait beaucoup trop (comme le pensent les néo cadets Cent Noirs ou les Cent Noirs cadets des Vékhi [4] ), mais trop peu comparativement à l’Europe.


D’un autre côté, la tradition de la guerre bourgeoise contre la religion a créé en Europe une déformation spécifiquement bourgeoise de cette guerre par l’anarchisme, qui, comme les marxistes l’ont depuis longtemps et maintes fois expliqué, s’en tient à la conception bourgeoise du monde malgré toute la « rage » de ses attaques contre la bourgeoisie. Les anarchistes et les blanquistes des pays latins, Most (qui fut entre autres, l’élève de Dühring) et consorts en Allemagne, les anarchistes de 1880 et des années suivantes en Autriche, ont poussé jusqu’au nec plus ultra la phrase révolutionnaire dans la lutte contre la religion. Rien d’étonnant que maintenant les social démocrates européens prennent le contrepied des anarchistes. Cela se comprend et c’est légitime dans une certaine mesure ; mais nous autres, social démocrates russes, ne devons pas oublier les conditions historiques particulières de l’Occident.


En second lieu, en Occident, après la fin des révolutions bourgeoises nationales, après l’institution d’une liberté plus ou moins complète de conscience, la question de la lutte démocratique contre la religion a été, historiquement, refoulée au second plan par la lutte menée par la démocratie bourgeoise contre le socialisme, au point que les gouvernements bourgeois ont essayé à dessein de détourner du socialisme l’attention des masses en organisant une « croisade » pseudo libérale contre le cléricalisme. Le Kulturkampf en Allemagne et la lutte des républicains bourgeois contre le cléricalisme en France ont revêtu un caractère identique.
L’anticléricalisme bourgeois, comme moyen de détourner l’attention des masses ouvrières du socialisme, voilà ce qui, en Occident, a précédé la diffusion, parmi les social démocrates, de leur actuelle « indifférence » envers la lutte contre la religion. Là encore cela se conçoit et c’est légitime, car à l’anticléricalisme bourgeois et bismarckien, les social démocrates devaient opposer précisément la subordination de la lutte contre la religion à la lutte pour le socialisme.


En Russie, les conditions sont tout autres. Le prolétariat est le chef de notre révolution démocratique bourgeoise. Son parti doit être le chef idéologique de la lutte contre toutes les pratiques moyenâgeuses, y compris la vieille religion officielle et toutes les tentatives de la rénover ou de lui donner une assise nouvelle, différente, etc. C’est pourquoi, si Engels corrigeait, en termes relativement doux, l’opportunisme des social démocrates allemands qui substituaient à la revendication du parti ouvrier exigeant que l’Etat proclamât que la religion est une affaire privée, la proclamation de la religion comme affaire privée pour les social-démocrates eux mêmes et pour le parti social démocrate, on conçoit que la reprise de cette déformation allemande par les opportunistes russes aurait mérité une condamnation cent fois plus violente de la part d’Engels.


En proclamant du haut de la tribune parlementaire que la religion est l’opium du peuple, notre fraction a agi de façon parfaitement juste ; elle a créé de la sorte un précédent qui doit servir de base à toutes les interventions des social démocrates russes sur la question de la religion. Fallait il aller plus loin et développer plus à fond les conclusions athées ? Nous ne le croyons pas. Car cela menacerait de porter le parti politique du prolétariat à exagérer la lutte contre la religion ; cela conduirait à effacer la ligne de démarcation entre la lutte bourgeoise et la lutte socialiste contre la religion. La première tâche, dont la fraction social démocrate à la Douma Cent Noirs devait s’acquitter a été remplie avec honneur.


La deuxième, et à peu de chose près la plus importante pour la social démocratie, était d’expliquer le rôle social joué par l’Eglise et le clergé comme soutiens du gouvernement ultra réactionnaire et de la bourgeoisie dans sa lutte contre la classe ouvrière ; elle aussi a été accomplie avec honneur. Certes, il y a encore beaucoup à dire sur ce sujet, et les interventions ultérieures des social-démocrates sauront trouver de quoi compléter le discours du camarade Sourkov ; mais il n’en reste pas moins que son discours a été excellent et sa diffusion par toutes les organisations qui le composent est du ressort direct de notre parti.


La troisième tâche consistait à expliquer de la façon la plus précise le sens exact de la thèse si souvent dénaturée par les opportunistes allemands : « proclamation de la religion affaire privée » . Cela, le camarade Sourkov ne l’a malheureusement pas fait. C’est d’autant plus regrettable que dans son activité précédente, la fraction avait déjà laissé passer l’erreur commise dans cette question par le camarade Bélooussov [5] , erreur qui a été relevée en son temps par le Prolétari . Les débats au sein du groupe montrent que la discussion sur l’athéisme a masqué à ses regards la nécessité d’exposer exactement la fameuse revendication qui veut que la religion soit proclamée affaire privée. Nous n’allons pas imputer cette erreur de toute la fraction au seul camarade Sourkov. Au contraire. Nous reconnaissons franchement que la faute est imputable à tout notre parti, qui n’avait pas suffisamment élucidé cette question, qui n’avait pas suffisamment fait pénétrer dans la conscience des social démocrates la portée de la remarque faite par Engels à l’adresse des opportunistes allemands. Les débats au sein de la fraction prouvent que c’était justement un manque de compréhension et non point l’absence du désir de tenir compte de la doctrine de Marx. Nous sommes sûrs que l’erreur sera redressée au cours des prochaines interventions du groupe.


Dans l’ensemble le discours du camarade Sourkov, nous insistons là dessus, est excellent et doit être répandu par toutes les organisations. La discussion de ce discours, au sein du groupe, a montré qu’il s’acquittait consciencieusement de son devoir social démocrate. Il reste à souhaiter que les comptes rendus des débats à l’intérieur de la fraction paraissent plus souvent dans la presse du parti pour rapprocher la fraction de ce dernier, pour montrer au parti le dur travail fait par la fraction dans son propre sein pour que l’unité idéologique s’établisse dans l’activité du parti et de son groupe parlementaire.

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Notes :

[1] K. Marx : « Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel. » (Introduction).

[2] F. Engels : « Le programme des émigrés blanquistes de la Commune » .

[3] Voir F. Engels : Introduction à « La guerre civile en France » .

[4] « Vékhi » [Jalons], recueil édité par les cadets à Moscou à partir du printemps de 1909 ; il comprenait des articles de Berdiaev, Boulgakov, Strouvé, Herschensohn et autres représentants de la bourgeoisie libérale. Dans ces articles consacrés aux intellectuels russes, les auteurs tentaient de discréditer les traditions démocratiques révolutionnaires du mouvement de libération du peuple russe telles que les avaient fondées Biélinski, Tchernychevski, Dobrolioubov, Pissarev ; ils dénigraient le mouvement révolutionnaire de 1905 et remerciaient le gouvernement tsariste d’avoir sauvé la bourgeoisie « de la fureur du peuple grâce à ses baïonnettes et à ses prisons » . Lénine a donné une analyse critique, assortie d’un jugement politique, de ce recueil des cadets Cent Noirs, dans son article « A propos des Vékhi » (Œuvres, 4° éd. russe, t. 16, pp. 106-114).

[5] L’erreur du député Bélooussov consistait en ce que, lors de la discussion du budget du Synode à la séance de la III° Douma du 22 mars (4 avril) 1908 il avait déposé une proposition de passage au point suivant de l’ordre du jour, reconnaissant dans la religion « l’affaire privée de chaque personne privée » . L’insuffisance de cette formule avait été relevée dans l’éditorial du n° 28 du Prolétari du 2 (15) avril 1908.

Sources:

http://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/05/04/la-laicite-selon-lenine-toujours-dactu/
http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1909/05/vil19090513.htm
Xuan
C'est vrai ça Finimore, pourquoi le 2 janvier ? T'aurais dû attendre l'Epiphanie, ou la Saint Ginglin ou l'autorisation du camarade Duroc
DUROC
FIFI, t'as rien d'autre à proposer ce deux janvier comme sujet pour construire un Parti Marxiste-Léniniste? Le soi-disant but de ce "forum"?
 
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