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Xuan
A l’occasion du nouvel an chinois, petit remède de cheval contre l’ambiguïté et un rappel historique pour éclairer le présent :


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L’Oradour malgache


Sans doute est-ce prématuré de remémorer un anniversaire qui se tiendra entre le second tour des municipales et les élections européennes, mais quand les loups se déguisent en agneaux il est bon d’exhumer leur passé à notre mauvais souvenir et de rouvrir le livre noir du capitalisme.

50 ans après sa pacification par le buveur de sang Simon Galliéni (plusieurs centaines de milliers de morts) et l’instauration du travail forcé des indigènes, Madagascar se soulève.
L’insurrection malgache est intimement liée à la guerre d’Indochine puisque l’île devait servir de relais et de base pour l’envoi de troupes et de matériel.
Elle commence le 29 mars 1947, trois mois après le soulèvement de Hanoï, et prend fin le 6 mai, alors que les ministres communistes sont révoqués par le socialiste Ramadier, au cœur des grandes grèves initiées le 25 avril à Renault.
On trouvera toute l’histoire de cette révolte indépendantiste et les détails de son abominable répression sur le site rajofera ou sur madagate.

Ce n’est pas une exception dans la série des massacres coloniaux commis à Sétif, Haiphong, Casablanca et en Côte d’Ivoire, entre la proclamation du Droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes par la France de la Libération, et sa participation à la guerre de Corée.
Mais la liste des crimes commis à cette occasion par l’armée française fait dresser les cheveux sur la tête : de l’extermination de la population de Moramanga, en passant par l’exécution des insurgés prisonniers, fusillés immédiatement ou dans les prisons, enfermés et brûlés vifs dans des cases, ou encore lâchés vivants depuis les avions au dessus des villages dissidents comme « bombes démonstratives » .
Le député socialiste Marius Moutet donnera l’ordre d’abattre le MDRM « par tous les moyens » , affirmant que le Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache était un « parti raciste et nationaliste qui [n’a] en vue que l’oppression par les Hovas du reste de la population après l’élimination des Européens » .
Le chef de la sûreté Marcel Baron fit arrêter les députés malgaches après des aveux obtenus par la torture, Maurice Thorez et les ministres communistes quittèrent alors le Conseil du gouvernement Ramadier.
Un an après l’ordre règne à Madagascar. En janvier 1951, François Mitterrand, ministre de la France d'outre-mer indique dans un discours que l' « avenir de Madagascar est indéfectiblement lié à la république française » .

90 000 morts au premier jour puis des centaines de milliers sur ordre de Marius Moutet, supprimés dans les camps au cri de « mort aux cafards » .
Ce n’est pas la Shoah, pas comparable non plus avec le génocide de six millions de congolais sous Léopold II, mais pour un petit pays comme le notre, symbole de la Liberté et de la Démocratie, c’est déjà bien assez.
Ou bien faudra-t-il attendre quelques mois de plus pour honorer l’anniversaire de la boucherie de 14, dont nos députés sociaux-démocrates votèrent à l’unanimité les crédits à Poincaré le 4 août 1914, jour de l’enterrement de Jaurès. Ce jour-là Jouhaux annonça le ralliement de la CGT à l’Union Sacrée, une semaine après avoir manifesté « à bas la guerre ! »



Le comble du cynisme et de l’hypocrisie


La bourgeoisie est incapable de massacrer par elle-même, comme elle est incapable de créer les richesses qu’elle accapare.
L’abjection du système impérialiste consiste à tuer par peuple interposé, pire encore faire exécuter les besognes les plus viles par d’autres opprimés coloniaux, ici les tirailleurs sénégalais et les supplétifs malgaches.

Lorsque ces forfaits ne peuvent plus être dissimulés à personne, la bourgeoisie organise des séances d’expiation nationale, afin se refaire une vertu.
Mais c’est encore le peuple qui doit assumer le mea culpa collectif, dans lequel se dilue et se dénie la culpabilité criminelle de la classe dirigeante.
Il s’agit en fait de remettre les compteurs à zéro afin d’arranger les échanges commerciaux et de poursuivre le pillage par d’autres moyens, quitte à reprendre à la première occasion la subversion et les bombardements, sourire humanitaire aux lèvres.

« Nous sommes tous responsables »

Cette parenthèse éclaire sous un autre angle le « devoir de repentance » , bénitier où les exploiteurs se lavent les mains.

Le Guern m’observait par-dessus ses demi-lunes de presbyte.
J’apprendrai plus tard le motif du sobriquet Bibiche en rentrant à pied de la mairie de St Ouen à la rue Stéphenson, et avisant vers la place Clichy un ado tortiller son cul au bras du chef du personnel.
« J’aurais bien quelque chose pour vous mais ça ne vous ira pas…avec des arabes » , fit-il pour me sonder.
J’avais donc été embauché comme cariste et livrais les bombonnes d’atal et d’argon aux soudeurs et aux chaudronniers. Ce n’était pas un travail très agréable, les bouteilles étaient lourdes et lorsqu’il pleuvait j’avais toujours la trouille de louper mon coup en hissant la dernière au sommet.
Un jour le chef de service Boussier me prend à part pour me demander si je n’avais pas de problème avec ces livraisons.
En fait il voulait me piéger, mais je savais – et lui le premier - que la consommation avait augmenté à cause d’une équipe supplémentaire et de la mise en place de nouveaux postes de travail, qui encombraient maintenant toute la plate-forme.
Je lui dis et il n’insista pas, un camion vint livrer le gaz dans l’atelier.
Quelques temps après j’arrivai sur mon chariot dans la chaudronnerie où régnait une curieuse effervescence. Les vibrations du pont roulant avaient dessoudé une tôle épaisse qui avait basculé sur un soudeur, le projetant contre un chanfrein acéré.
En descendant du Fenwick je vis collés à la ferraille le sang et quelques esquilles du front de mon pauvre camarade Poitou, antillais comme la plupart des soudeurs et gentil comme personne. Il survécut heureusement à ce très grave accident mais avec des maux de tête.
Lors du débrayage qui suivit instantanément le départ de l’ambulance, Boussier blanc comme sa chemise tremblait « nous sommes tous responsables »
.



On ne redresse pas un arbre tordu centenaire


Revenons aux turpitudes de nos camarades socialistes.
Naturellement, les crimes des radicaux et divers droite et jusqu’aux fascistes, n’ont rien à envier à ceux des socialistes, mais on retiendra entre autres de cette sombre histoire que le « virage libéral » de Hollande dont on fait mine de s’étonner aujourd’hui n’est qu’un épisode de la longue tradition réactionnaire des socialistes, au service de la bourgeoisie depuis cent ans, et qui n’ont jamais manifesté de virage qu’à la veille des élections, pour embobiner le peuple.

Or beaucoup de nos camarades continuent encore de rêver : « Il faut contraindre la prochaine majorité municipale à s’orienter vers la gauche grâce à la présence d’un groupe d’élus de la vraie gauche pour imposer une politique correspondant aux aspirations de la population. »

Après l’annonce de l’autorisation du travail du dimanche, puis celle du pacte de responsabilité lors des vœux de Hollande, et la confirmation en conférence de presse du vol de 30 milliards sur les salaires au profit du patronat, L’Humanité publiait le 14 janvier un Communiqué de presse des député-e-s front de gauche intitulé : Le sens des responsabilités commande un « Pacte de solidarité »
« Nous ne sommes pas enclins à laisser faire, à laisser la majorité au pouvoir céder définitivement aux sirènes du libéralisme. C’est pourquoi nous opposons au pseudo « pacte de responsabilité », un authentique « pacte de solidarité » digne des valeurs de la gauche et à la hauteur des attentes de nos concitoyens. Face à l’austérité budgétaire, l’abandon de nos services publics et l’ « irresponsabilisation sociale » des entreprises, nous préconisons un tournant… à gauche ! Un changement de cap où l’instrument budgétaire puisse servir d’authentiques objectifs de croissance et de solidarité » . ..
Etonnante posture diplomatique dans de telles circonstances… « Nous ne sommes pas enclins à laisser faire, à laisser la majorité au pouvoir céder définitivement aux sirènes du libéralisme… »
Il est parfaitement clair du manard à l’actionnaire que le PS ne cède pas aux sirènes du libéralisme mais qu’il mène l’orchestre et qu’il se contrefiche de l’inclination du Front de Gauche, comme de celle des verts.



Viser l’ennemi principal


Les derniers remous de l’affaire Dieudonné n’ont pas fini de semer la confusion. Voilà qu’on reproche à des grévistes de faire un bras d’honneur façon quenelle devant la grille de leur usine, comme s’ils paradaient devant un camp de concentration.
Nous n’avons pas à jurer sur l’honneur notre opposition fondamentale à l’antisémitisme et au racisme, suivant les injonctions d’un pouvoir qui affiche une vertu usurpée et de toute la clique des médias à ses bottes.
Il y a longtemps que nous avons dénoncé l’amalgame entre l’antisémitisme et l’antisionisme, amalgame créé et entretenu par les sionistes eux-mêmes, afin de justifier l’apartheid pratiqué par Israël au nom des victimes du nazisme. Celles-ci se seraient certainement passé de voir leur calvaire utilisé ainsi.
De même dès 2007 nous avons les uns et les autres démasqué, derrière la démagogie « antisystème » de Soral et Cie, l’Union du Capital et du Travail, conforme aux intérêts du capitalisme et de l’impérialisme précisément.

Pourquoi s’en prendre prioritairement à un président bourgeois normal, c’est-à-dire impatient de bombarder la Syrie comme son prédécesseur la Libye ?
Que la CGPME se déchaîne pour diminuer les cotisations de chômage, radier après deux offres « raisonnables » d’emploi, etc. qu’un député préconise 40 h payées 35, il nous importe de savoir qui mettra en application .
Or c’est le gouvernement PS qui gère maintenant l’Etat capitaliste, et non l’opposition ni même les néo nazis.

Les quartiers populaires qui avaient soutenu l’élection de Hollande ne s’embarrassent pas des étiquettes « de gauche » ou de « droite » mais jugent sur pièce et ont pris les socialos en détestation.
Ne nous laissons pas mener par le bout du nez ni détourner de notre ennemi de classe, la bourgeoisie monopoliste, son Etat et son personnel politique.
Unissons- nous français et immigrés contre nos ennemis communs.
Seule la révolution prolétarienne peut abolir l’impérialisme et établir des relations pacifiques entre les peuples.

La classe ouvrière n’a pas besoin de chansonniers pour s’inspirer, désormais relevons le poing « unis comme les cinq doigts de la main ! »



Edité le 03-02-2014 à 11:33:41 par Xuan


 
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