Xuan |
![]() Bonjour, je vous prie de bien vouloir trouver ci dessous ces quelques articles et leurs liens pour les consulter. Ils viennent en appuis de nos discutions, et peuvent leurs apporter en même temps qu'une distanciation utile des élément d'objectivisation. Le premier nous parle d'une stratégie de conquète du pouvoir politique dans un pays d'amérique latine; après le militaire le choix démocratique s'impose mais la volonté politique est claire face a une réaction qui ne laisse pas d'alternatives. Labas, en effet le peuple a éprouvé récemment et dans la douleure les perspectives proposées par les FN locaux. Le deuxième est une étude sociologique sur le vote des classes populaires et leurs motivations. J'en proffite pour dire que si 30% des voix ouvières vont au FN 30% vont au PS et que dans le passé la droite gaulliste et le Pc étaient sur ces scores, le glissement est donc celui qui s'est oppéré sur la droite, quand les voix ouvières passent au ps le décalage se fait aussi a droite encore plus a droite, mais cette tendance n'est pas nouvelle et le plus significatif reste le phénomène abstentioniste, c'est a dire le sentiment dans les classes populaires de n'être plus représenté ( voir les travaux de Jean Claude Michéa et en particulier sont dernier ouvrage "les mystères de la gauche" sous titré "la gauche, stade suprème du capitalisme?" ) ce qui ouvre du côté de ce que je postulais quand je parlais de la nécéssité avant toutes choses de reconstruire un véritable parti communiste, c'est a dire un parti qui redonnerait a ces classes populaire la possibilité de s'organiser et de prendre en main leurs affaires ce qui est encore mieux que le sentiment d'être représenté. Enfin un troisième nous rappele que sans l'armée rouge et le peuple soviétique il n'y aurait pas eu de victoire contre le fascisme et que l'on verrait mal dans ces conditions l'exitence d'un CNR. Sans ces victoires qui permetaient de reprendre l'initiative et de lui donner ses contours stratégiques, nous aurions encore moins la possibilité de faire le bilan de ce qui pouvait s'en conclure c'est a dire l'accord pour un conseil national et son programme ou de discuter de l'opportunité d'en recommencer l'occurence. Amicalement Gilbert http://www.communcommune.com/article-discours-exceptionnei-d-un-president-exceptionnel-le-president-de-l-uruguay-pepe-mujica-119286889.html http://www.communcommune.com/article-pourquoi-les-pauvres-ne-votent-pas-en-fonction-de-leur-interet-economique-119195263.html http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-il-y-a-70-ans-l-armee-rouge-gagnait-la-plus-grande-bataille-de-l-histoire-qui-decida-du-sort-de-la-119222278.html |
Xuan |
![]() Nous en partageons certains aspects et sur d’autres nous sommes en désaccord. Encore une fois nous devons les uns et les autres nous en tenir aux faits. La crise accélère le déroulement des événements et accentue les contradictions de la société et les contradictions internationales, et nous devons pleinement en tenir compte, renoncer aux interprétations qui ne correspondant plus à la réalité et nous adapter aux conditions nouvelles, en gardant comme objectif la reconstitution d’un authentique parti communiste et le socialisme. Le démantèlement qu’ils subissent nous impose en effet de reconsidérer les acquis du CNR pour définir des mesures et des revendications immédiates adaptées, mais aussi des objectifs indispensables qui ne pourront être réalisés que sous l’autorité de la classe ouvrière. Ce qui suit ne répond pas à l’ensemble du texte d’A. Manessis mais à ses aspects qui nous en paraissent les plus importants et qui font débat. EDITIONS PROLETARIENNES ______________________ Les rapports entre la France et l’Allemagne, l’impérialisme français Quels sont les rapports entre la France et l’Allemagne ? Il y a à la fois unité et contradiction. Unité contre nos peuples et nos classes ouvrières, unité contre les peuples et les nations opprimés et émergents, mais opposition entre les intérêts des monopoles industriels et financiers de chaque pays. La crise économique a accentué ces contradictions et il est vraisemblable qu’elles vont encore s’approfondir. A l’occasion de la crise économique et des dettes souveraines, on a vu que ces deux pays se sont accrochés à l’euro, quitte à faire sauter les gouvernements qui souhaitaient s’affranchir des contraintes européennes, mais en soutenant des positions opposées sur l’assouplissement de la monnaie, sur le rôle financier de la BCE, sur les euro bonds, sur le Mécanisme européen de stabilité financière (MESF), sur les conflits en Afrique et au Moyen Orient, sur le commerce et les barrières douanières avec la Chine ou avec la Russie. Ces contradictions reposent sur les caractères spécifiques des deux économies, sur leur zone d’influence, sur leur développement inégal et sur la volonté de l’un comme de l’autre de s’attribuer le leadership de l’Europe. Le texte de Parisot « besoin d’aire » illustre parfaitement cette volonté hégémonique côté français. Le déséquilibre actuel et grandissant des rapports économiques entre l’impérialisme français et l’impérialisme allemand, au profit du dernier, ne signifie pas que l’indépendance nationale de notre pays soit déjà réellement menacée, ni la fin de leur conflit. Au contraire, la situation défavorable de l’impérialisme français est à l’origine de ses projets comme l’Union pour la Méditerranée, de ses ingérences, de ses interventions, et de ses actes bellicistes en Afrique et au Moyen Orient, qui sont directement liés à l’hégémonie en Europe. L’échec de cette politique impérialiste et l’aggravation de la crise en France pourrait conduire notre bourgeoisie à des actions plus violentes à l’extérieur comme à l’intérieur. La fascisation de l’Etat et le développement de la mouvance néo fasciste en sont une illustration. L’expérience de la montée du fascisme dans les années 30 et de la seconde guerre mondiale montre que l’impérialisme le plus affaibli peut être le plus dangereux. Les rapports inégaux des impérialistes allemand et français relèvent actuellement des contradictions inter-impérialistes et non du combat patriotique. Sinon il faudrait démontrer le caractère hégémonique de la présence économique et financière de l’Allemagne en France. Mais ce n’est pas le cas : En 2012, l’excédent de la balance commerciale allemande vis-à-vis de la France a atteint 39,7 milliards d’euros sur 169,2 milliards d’euros, selon les missions allemandes en France [25 février 2013] Parmi les détenteurs allemands de la dette française, le groupe Allianz France arrive en deuxième position derrière AXA (qui était imposé à 21,4 % en 2012). Puis l’Union Investment Privatfonds GmbH arrive en 29e position. De même la part de la Deutsche Bundesbank arrive loin derrière celle de la Bank of England. ![]() On observe aussi que depuis la crise les investissements français et rachats d’entreprises se font davantage vers l’Allemagne que l’inverse. ![]() Au niveau financier, « la France et le Royaume-Uni dominent sans partage le marché bancaire européen. De chaque côté de la Manche, on compte 4 banques parmi les 10 premières : HSBC, Barclays, Royal Bank of Scotland et Lloyds côté britannique; Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale et BPCE du côté français. Un fait d'autant plus marquant que la première puissance économique européenne, l'Allemagne, ne dispose que de deux banques dans le top 20 : Deutsche Bank (2ème ) et Commerzbank (19ème). » [Challenges – 16 juin 2013]. Il y a donc un développement inégal au profit du capitalisme allemand mais non une domination sans partage. Sur la question de l’indépendance nationale de notre pays il est étonnant que le PRCF cite l’exemple du Vietnam ou de Cuba, deux pays colonisés, dont un par la France justement. La question nationale n’a rien de comparable entre les pays colonisés semi-féodaux et les puissances industrielles colonialistes. N’oublions pas que la Libération de la France de l’envahisseur nazi le 8 mai 1945 est aussi l’anniversaire des massacres de Sétif. Dans « La révolution socialiste et le droit des nations à disposer d'elles-mêmes », Lénine distinguait sous ce rapport trois sortes de pays : « Premièrement, les pays capitalistes avancés de l'Europe occidentale et les Etats-Unis. Les mouvements nationaux progressistes bourgeois y ont depuis longtemps pris fin. Chacune de ces "grandes" nations opprime d'autres nations dans les colonies et à l'intérieur de ses frontières. Les tâches du prolétariat des nations dominantes y sont précisément celles du prolétariat de l'Angleterre, au XIX° siècle, à l'égard de l'Irlande. » A l’heure actuelle et sur la question nationale, notre tâche principale est de combattre les méfaits des monopoles capitalistes sur notre sol et à l’étranger et non l’oppression étrangère dont notre nation serait la victime. Fidèles à l’esprit du congrès de Tours, les communistes devraient dénoncer la querelle de brigands franco-allemande, rechercher la paix, l’unité avec le peuple allemand contre nos ennemis communs, et combattre les visées impérialistes - particulièrement celles de notre pays - contre le Tiers Monde et les pays émergents. Tel est l’intérêt de notre peuple et de notre nation, comme celui des peuples et des nations qui nous entourent. Nous devons inscrire à notre programme pour une France socialiste bien entendu la sortie de l’OTAN si elle n’était pas déjà réalisée, et la révision des accords commerciaux européens, l’abandon de toute forme d’ingérence et a fortiori d’intervention dans l’ancienne Françafrique, mais aussi au Maghreb et au Moyen Orient, l’établissement de rapports d’égal à égal tant envers les pays du Tiers monde et émergents qu’avec nos voisin européens. En particulier cesser le pillage financier et la spéculation menées par les banques et les monopoles français tant en Grèce que dans les pays du sud de l’Europe et de la Méditerranée. Sortir de l’UE, combattre les accords européens L’Union européenne constitue une puissance régionale à l’échelle des grandes puissances économiques mondiales. Dans le monde elle constitue un allié de l’impérialisme US et au sionisme, et s’oppose au Tiers Monde comme aux pays émergents, malgré les vexations et la domination économique américaine. La sortie de l’OTAN et la dénonciation des accords européens constituent donc un objectif immédiat. A l’intérieur et comme aux USA, elle repose sur l’exploitation capitaliste des prolétariats et des peuples. Mais de surcroît son développement est inégal, le nord opprime le sud, la France et l’Allemagne s’en disputent l’hégémonie. Les règles que se sont données les pays européens dominants favorisent les intérêts des principaux monopoles, banques et assurances en opprimant les peuples. La crise mondiale s’y est ainsi traduite par le renflouement des banques, plaçant les dettes souveraines dans des situations inextricables, détruisant les acquis sociaux et bloquant les salaires. A présent la guerre mondiale des monnaies et la récession économique mettent en cause un tabou, la stabilité de l’euro, et aiguisent l’ensemble de ses contradictions. A présent, l’Union Européenne n’a plus d’Union que le nom et l’édifice se fissure au vu et au su de tous. La guerre des chefs Hollande et Merkel aboutit à des ententes entre certains pays contre d’autres en vue d’imposer une décision. Il ne nous appartient pas de définir la forme future de l’Europe, ceci concerne l’ensemble des peuples qui la composent, mais nous devons dénoncer les accords européens imposés contre la volonté clairement exprimée du peuple français et obtenir leur annulation. Il faut néanmoins mesurer la portée du mot d’ordre « sortie de l’UE ». … « un ouvrier de "droite" peut comprendre comme un ingénieur de "gauche" qu’il faut sauver les retraites et que pour ce faire, il faut sortir de l’UE ! » [Antoine Manessis] Mais en quoi la sortie de l’UE peut-elle sauver les retraites ? N’importe quel ouvrier a bien compris que ce sont les capitalistes français qui s’en prennent aux retraites et que les « directives de l’UE » ne sont que l’alibi « supranational » des recommandations de notre propre patronat. En l’occurrence s’affranchir des règles irrévocables de l’UE est une nécessité, avec ou sans l’accord de Bruxelles et de son pseudo parlement, véritable chambre d’enregistrement du lobbying des monopoles industriels et financiers. Mais cela ne sauve en aucun cas les retraites, ni les salaires, ni la sécu. La preuve en est que la Grande Bretagne - hors zone euro - pratique quand même la baisse des salaires et des pensions, et accumule aussi les mesures antisociales, qu’elle combine avec la dépréciation de la £ et la hausse des prix, et cela sans pour autant sortir du marasme. Il est notoire que le patronat français s’est largement exonéré de ses contributions, à l’aide par exemple de plus de 54 dispositifs d’allègements recensés en 2007, avant la crise économique. Soit au titre des sommes non versées à la sécu : 7,8 milliards de taxes sur le tabac, 3,5 milliards de taxes sur l’alcool, 1,6 milliards de primes d’assurance auto, 1,2 milliards de taxes dur les industries polluantes, 2 milliards de TVA, 2,1 milliards de retards de paiements sur les contrats aidés, 1,9 milliards de paiements des entreprises, représentant un total de 20,1 milliards. En 1991 (c’est-à-dire avant le Traité de Maastricht et ses dispositions sur l’euro) le gouvernement Rocard a instauré la CSG, à cheval sur la cotisation et l’impôt, qui ne devait pas concerner la majorité des salariés selon Nicole Notat. En fait elle pèse à 89,6% sur les revenus d’activité à la charge des salariés et à 9,9 % sur les revenus du patrimoine à l’exception des revenus financiers des entreprises, qui en sont complètement exemptées. Ajouter à cela les pratiques frauduleuses de l’industrie pharmaceutique et de l'Etat par hôpital interposé, qui pénalisent la Sécu, les caisses de mutuelles et le patient. Par exemple la facturation plein tarif du premier et du dernier jour : pour 11,488 millions d’hospitalisations en 2005, au tarif journalier minimum du CHU de Bordeaux, la facture s’élève à 12,6 milliards €. C’est le « trou » de 2009 ! Le délitement des services publics et leur dégradation que nous vivons quotidiennement, les fermetures et les délocalisations des entreprises, les friches industrielles de régions entières laissées à l’abandon sont dus essentiellement à la rapacité de la grande bourgeoisie française. Ils reflètent le pourrissement et l’anarchie de la production capitaliste, et le barrage que les rapports sociaux de production et la recherche du profit maximum opposent au développement harmonieux des forces productives, au progrès technique, à l’écologie et à l’allègement du travail. Il ne s’agit pas là d’une menace étrangère contre l’intégrité nationale de notre pays mais d’une guerre de classe. La course aux profits est la cause essentielle de la crise et de l’endettement et il n’y a aucun remède dans le cadre du capitalisme. Il est donc nécessaire de combattre, à travers les accords européens, l’exploitation et l’austérité mises en œuvre par notre propre bourgeoisie, en la désignant comme le principal ennemi. Sur la sortie de l’euro. La sortie de l’Euro n’a pas la même signification ni les mêmes conséquences que la dénonciation des accords européens ou que la sortie de l’OTAN. Dans les conditions actuelles de la guerre mondiale des monnaies la rigidité de l’euro fait débat, y compris chez les économistes bourgeois, sur la nécessité et la possibilité de le déprécier par rapport au dollar et au yen, afin de favoriser les exportations. La dette européenne nullement résorbée s’aggrave, certains économistes envisagent carrément de la passer à la trappe au moins pour partie. Parallèlement les baisses directes de salaires et des pensions provoquent systématiquement des mouvements de masse voire des émeutes, et le résultat n’est pas celui escompté puisque la baisse des salaires n’entraîne pas la baisse des prix, et que le chômage et la récession se sont installés durablement. La dévaluation, voire la sortie de l’euro et la dévaluation de la nouvelle monnaie, peut être envisagée par certaines franges de la bourgeoisie comme un autre recours pour résoudre la crise sur le dos du peuple. Ce serait évidemment un nouvel aveu d’échec pour la pseudo Union européenne. Dans tous les cas, c’est un moyen alternatif de baisser les salaires, non pas de façon absolue mais relative, par la hausse des prix à l’importation et des profits à l’export. Patrick Artus sur le site de Natixis a plusieurs fois soutenu cette hypothèse. On lit par exemple le dans le flash n° 269 qu’en cas de dévaluation « la dévaluation améliore instantanément la compétitivité-prix, la baisse des salaires nominaux seulement lorsqu’elle s’est transformée en une baisse des prix. Les économistes qui préconisent la sortie de l’euro l’accompagnent tous d’une dévaluation, afin de placer le capitalisme français dans une position plus favorable dans la guerre des monnaies, y compris les économistes « de gauche ». Sapir dans son débat avec Mélenchon avance le chiffre de 25 %, (qui s’inspire d’une anticipation de l’Institut Montaigne) et calcule qu’elle correspondrait à 7 % de hausse sur les carburants mais à condition de supprimer la TICPE. NB : La suppression de la TICPE permettrait d’amortir (et non d’annuler) la hausse du prix de l’essence mais avec un effet bien moindre pour le fuel domestique et pour les transports qui en sont partiellement exonérés (pêche, transport fluvial, transport public, agriculture, transport routier, etc.) Donc il faudrait évaluer les conséquences de ces hausses sur le transport des marchandises, l’agriculture, la pêche, et leur répercussion sur le coût marchandises qui en dépendent. Il ne parle pas non plus de tous les produits actuellement importés qui constituent une large part des achats ménagers. Pour lui tout ceci devrait être résorbé rapidement par la production française, avec des prix plus bas. On y croit. On retiendra à cette occasion le cri du cœur imbécile de Mélenchon, « vive l’inflation ! » , qui selon lui ne toucherait que les rentiers. Dans une interview à Libération, Nikonoff, parfaitement conscient de la baisse relative des salaires, prétend la neutraliser grâce à des mesures drastiques « la réquisition de la Banque de France, des banques et des compagnies d'assurance, le contrôle des mouvements de capitaux et des changes » , [la non convertibilité du franc après sa dévaluation], « l'annulation des plans d'austérité, la hausse du SMIC et des allocations chômage, l'échelle mobile des salaires et des prix, la fermeture provisoire de la Bourse et celle, définitive, du marché obligataire. » … La création monétaire permettrait alors selon lui la relance économique. Et il cite cet exemple : « A la Libération, comment finance-t-on la reconstruction? Par la création monétaire qui permet de redémarrer très vite l'activité économique. Ce n'est pas de la magie, c'est de l'histoire économique. » Sauf qu’on n’est pas du tout dans la même configuration. Les mesures de Quantitative Easing aux USA, comme la dévaluation du Yen au Japon n’y ont pas relancé l’activité économique. Mais surtout, les dispositions évoquées par Nikonoff, bien qu’insuffisantes, impliquent en fait tous les garde-fous, les mesures de « salut public » et de rétorsion« dictatoriales » qui s’imposent face à la spéculation et au mur d’argent. La collectivisation immédiate des grandes sociétés leur est indissociable. Elles placent ainsi la sortie de l’euro non plus dans le cadre de la réforme du capitalisme telle qu’il l’envisage, mais ne peuvent s’effectuer que dans celui du socialisme et sous l’autorité du pouvoir prolétarien, c’est-à-dire dans un nouveau type d’Etat. La sortie de l’euro, indispensable pour doter la France socialiste d’une monnaie indépendante, ne peut se réaliser dans des conditions favorables aux intérêts populaires que sous l’autorité de la dictature prolétarienne. Il ne faut en aucun cas s’illusionner sur les bénéfices que la classe ouvrière et le peuple pourraient retirer de la sortie de l’euro sous la dictature du capital. Parler de « porte de gauche » ne change rien au résultat de l’opération, la priorité et le seul recours quant à la crise, à la dette et à l’austérité consistant à abattre le capitalisme et non à changer l’intitulé de la facture. Dans la situation actuelle, et quel que soit l’argument invoqué, la dévaluation soit de l’euro soit du franc par la bourgeoisie exigerait de notre part la plus vive opposition aux hausses de prix, à la spéculation, et une lutte acharnée pour l’augmentation des salaires, des pensions, des allocations de chômage et des diverses primes de misère. Le CNR et la question du compromis « Alors compromis? Oui ! Et nous assumons parfaitement le compromis quand le contenu est le plus favorable possible à la classe ouvrière au bout d’un combat titanesque et non pour éluder le combat, comme fait la social-démocratie. »… « D’autant qu’aujourd’hui, il ne s’agit plus de « compromis historique » avec la partie « gaullienne » de la grande bourgeoisie. » [Antoine Manessis] Si le compromis n’est plus de mise avec les monopoles, pourquoi faudrait-il faire maintenant un compromis ? Notre tâche à présent est clairement définie, c’est le renversement de la grande bourgeoisie. Et s’il ne s’agit pas de réaliser un compromis avec la bourgeoisie monopoliste, puisque notre objectif est de la renverser, avec qui allons-nous passer ce compromis ? A.Manessis écrit : « Mais à côté de la classe ouvrière, française ET immigrée, qui est vitalement attachée au PRODUIRE EN France (dont la liquidation conduit à la déchéance sociale d’une partie du prolétariat et à sa marginalisation politique globale), il existe une petite et moyenne bourgeoisie qui est attachée à la Nation, qui est broyée par l’UE et qu’il faut neutraliser, voire rallier si on ne veut pas l’envoyer directement dans les griffes du FN. » S’agit-il de passer une alliance avec des TPE, des PME, des artisans et auto entrepreneurs contre le capital monopoliste ? Dans ce cas il serait indispensable d’étudier attentivement les rapports inégaux de la sous-traitance, ainsi que les revendications de la paysannerie modeste face à l’industrie agroalimentaire et à la grande distribution. Reprendre ensuite celles de leurs revendications qui s’opposent au double pillage des banques et des monopoles capitalistes, voire envisager avec leurs organisations représentatives des solutions leur permettant de survivre dans le cadre de la société socialiste, et en vue de les encourager ultérieurement à se constituer par exemple en coopératives. En contrepartie les intérêts fondamentaux des ouvriers de la sous-traitance, des ouvriers agricoles, des saisonniers, des femmes et des immigrés employés dans ces entreprises devraient être particulièrement protégés et leur statut affranchi du rang de sous prolétariat. A l’inverse il n’y a aucune utilité à passer un compromis - simplement parce qu’il s’affiche patriote - avec un ancien chef de cabinet ministériel de Gérard Longuet sous Balladur, de Françoise de Panafieu puis d’Hervé de Charrette sous Juppé et directeur de cabinet de Charles Pasqua, mais ne représentant en définitive que lui-même. La part du feu et le combat antifasciste « mettre en place une frontière de feu avec tous ceux qui veulent flirter avec le FN, voire l’intégrer » [Antoine Manessis] Le FN n’a pas de position de principe envers la sortie de l’euro, mais pratique la démagogie et varie son discours en conséquence. On l’a vu revendiquer le retour au Franc, la dévaluation de l’euro, ou des mesures concertées. Le Pen a même promis une conversion 1€ = 1 Franc afin de rassurer son électorat, tout en revendiquant la dévaluation pour favoriser les exportations. Ce qui nous distingue du FN c’est fondamentalement notre volonté de renverser le capitalisme et d’instaurer le socialisme, et d’une manière générale notre point de vue de classe. Le FN a lui pour objectif l’Union Sacrée, c’est-à-dire l’ « alliance » du capital et du travail, au profit du patronat et contre l’intérêt de la classe ouvrière. Quant au chauvinisme et au racisme qu’il répand, notre position ne repose pas sur des scrupules ou des principes humanitaires petit-bourgeois mais sur la nécessité d’unir l’ensemble de la classe ouvrière contre son ennemi de classe, et de lutter au coude à coude avec les peuples et les nations opprimées particulièrement contre notre ennemi commun l’impérialisme français. Les quartiers populaires laissés à l’abandon, où coexistent le plus fort taux de chômage, la concentration des générations immigrées, bafouées les unes après les autres par le colonialisme, les guerres impérialistes, la surexploitation et le racisme, la mise au rebut après les années 70, le ghetto, le repli religieux et culturel, la drogue, les brimades policières et la délinquance, cristallisent toutes les contradictions de la France capitaliste et de son oppression passée et présente, et de toutes les formes administratives et répressives de son Etat bourgeois, dont l’exutoire des violences urbaines manifestent le rejet absolu. La grave situation de ces quartiers déshérités exige de notre part de bien connaître les besoins et les revendications de leurs habitants, tels que l’expriment leurs associations et leurs représentants, mais aussi d’adopter un point de vue internationaliste et anti impérialiste sur l’histoire et les conséquences de l’immigration, car celle-ci est inséparable de l’impérialisme. Et ceci afin de promouvoir les revendications et les objectifs qui vont dans le sens de l’unité de la classe ouvrière et dans le sens de la révolution. « On dira que la lutte contre la fascisation relève aussi du fantasme. Est ce si sûr ? » [Antoine Manessis] Le combat antifasciste ne saurait se contenter de prendre le FN et les néonazis pour cible unique. Les appels du pied de certains membres de l’ancienne majorité (eux-mêmes souvent issus d’officines néo-nazies) nous rappellent que le fascisme est la représentation non pas de petit-bourgeois déclassés mais de la fraction la plus réactionnaire de la grande bourgeoisie. Et cela plus particulièrement dans une situation de crise, notamment si des mouvements de masse s’opposaient violemment aux mesures d’austérité. A ce titre, la fascisation menée par les ministres de l’intérieur successifs comme Sarkozy, Hortefeux, Guéant ou Valls n’est pas moins menaçante pour les libertés démocratiques que les provocations et les exactions des bandes fascistes. Quant aux institutions de la démocratie bourgeoise, nous observons que la 5e République a réduit définitivement le Parlement et le Sénat à des chambres d’enregistrement, et que la « séparation des pouvoirs » n’est qu’un jouet aux mains des rivalités des partis bourgeois. Ces institutions mises en place par nos ennemis de classe sont au bout du rouleau. Il nous incombe non pas de ravauder ce paravent de la dictature de la classe bourgeoise, mais d’imaginer une nouvelle forme de démocratie populaire délibérante, légiférante et agissante à la fois, à l’instar de la Commune de Paris. Ce qui nous permet de faire la part du feu avec le FN et la nébuleuse qui l’entoure, mais également avec la fascisation de l’Etat, c’est le rejet de l’Union Sacrée et l’unité de l’ensemble de la classe ouvrière contre la bourgeoisie. Il faut alors en tirer toutes les conclusions qui s’imposent dans nos alliances et dans nos accords avec tel ou tel parti ou personnalité. __________________ En résumé, les contradictions de classe et les contradictions nationales de l’Europe la placent dans une situation défavorable face à la crise mondiale, et celle-ci en accentue les oppositions. Ceci alourdit l’oppression et l’exploitation de ses peuples et pourrait aussi aiguiser la montée de la démagogie fasciste, du racisme et du chauvinisme. La France figure parmi les pays européens comme un des maillons faibles de l’impérialisme occidental. Ceci ne doit pas nous désespérer mais constitue un signe de la décadence du capitalisme et de la nécessité du socialisme. Bien que nous ne disposions pas d’un authentique parti communiste révolutionnaire, et afin de progresser dans sa reconstitution, nos efforts devraient tendre vers l’unité de la classe ouvrière et du peuple pour le renversement de l’Etat bourgeois, seul moyen de briser un nœud de contradictions irréconciliables. La défense des acquis sociaux aujourd’hui battus en brèche, notamment ceux du CNR est une nécessité. Notre objectif n’est pas de rééditer un compromis historique avec la bourgeoisie monopoliste mais, pour la renverser définitivement par la révolution, unir le plus largement possible autour de la classe ouvrière. Dans l’immédiat, les accords européens comme l’intégration à l’OTAN doivent être combattus sans aucun ménagement. Toutes les manœuvres visant à baisser les salaires, y compris par la dévaluation, doivent être dénoncées. Le retour au Franc dans les conditions de la dictature capitaliste aboutirait à ce même résultat et nécessiterait de notre part la plus grande vigilance et un combat de classe. Seule la dictature du prolétariat peut garantir la maîtrise de la monnaie nationale dans l’intérêt des masses et nos efforts devraient tendre vers cet objectif. La situation actuelle exige que nous nous opposions aux visées agressives et bellicistes, particulièrement celles de notre pays, notamment contre l’Afrique et le Moyen Orient, que nous tendions la main aux peuples et aux prolétariats d’Europe contre nos ennemis communs. Nous devons réaliser l’unité de la classe ouvrière dans toutes ses composantes, et porter un soin tout particulier aux cités ghetto, où les conséquences du capitalisme et de l’impérialisme se font le plus sentir. EDITIONS PROLETARIENNES ___________________ Edité le 30-07-2013 à 11:52:20 par Xuan |
Xuan |
![]() Mais je ferai une réponse plus approfondie sur plusieurs sujets : > Les rapports entre la France et l’Allemagne et l’impérialisme français > Sortir de l’UE, combattre les accords européens > Sur la sortie de l’euro > Le CNR et la question du compromis > La part du feu et le combat antifasciste Sur la sortie de l'euro voir aussi le sujet maudit euro !, où j'ai regroupé plusieurs interventions et courriers. Mais ça ne fait pas le tour de la question. Les arguments dans un sens ou dans l'autre sont les bienvenus, et si possible les chiffres, dans la mesure où il existe autre chose que des châteaux en Espagne et des anticipations bidon. |
SMT2 |
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![]() ______________ Le site faire vivre et renforcer le pcf avait mis en ligne « La gauche, la croissance et les raisins - Christophe Bouillaud lit Aglietta et Brand, Dominique Meda repense, Todd et Lordon minaudent » , publié initialement le 10 juillet sur le site La lettre volée . Dans ses grandes lignes, l’article en question reproche à la gauche de la gauche de ne pas avoir suffisamment de détermination pour sortir de l’Euro. Mais on devine davantage les motivations du blog 'La lettre volée' lorsqu’on y trouve un appel à peine déguisé à voter FN, ainsi qu’une publicité (mais pas la seule) pour le blog Descartes, dont le slogan "pro rege saepe, pro patria semper" (pour le roi souvent, pour la patrie toujours) est carrément royaliste, et qui fait régulièrement circuler la propagande fasciste. Afin de mettre en garde contre la collusion des thèses souverainistes et ouvertement fascistes, et contre la tentation réformiste, Gibert Remond dénonce donc cet article le 15 juillet dans : « Le FN ou le CNR et la sortie du capitalisme ». Je publie l'article de G. Remond ci-dessous. Il faut prendre le temps de le lire avec attention. J’en ai mis en gras la conclusion concernant le projet de remettre en selle le CNR. Il sera suivi de la réponse d'un autre camarade du même réseau, puis de ma propre contribution. ________________ Le FN ou le CNR et la sortie du capitalisme Gilbert Remond ![]() Le titre de ce site dont il est difficile de savoir à qui il faut l’attribuer puisque les articles ne sont pas signés, reprend le titre d’une nouvelle d’Edgard Poe, traduite en français et publié par Baudelaire, relue et rendue célèbre par le psychanalyste Jacques Lacan dans les années soixante qui en avait repris l’intrigue pour sa cause de pédagogie freudienne dans un texte devenu une référence dans les milieux lacanien intitulé "Le séminaire sur la lettre volée" . Partant de cette réminiscence je dirais comme lui, il faut lire la nouvelle d’Edgard Poe, "La lettre volée" , pour comprendre l’obscure vérité à laquelle le sous-entendu de cette référence littéraire nous convie. Le nœud de l’intrigue concerne une lettre compromettante, subtilisé par le premier ministre d’un pays imaginaire pour faire chanter sa Reine. Les services de la police sont chargés de la récupérer mais ne parviennent pas à la trouver. Dupin le détective qui est appelé pour résoudre cette énigme découvre que la lettre était mise bien en évidence sur le bureau du maître chanteur. Il conclut cette histoire en démontrant que la meilleure des cachettes était cette mise en évidence de l’objet convoité. Car pourquoi vouloir aller chercher ce qui est sous les yeux. Lacan reprend cette histoire pour parler du sujet de l’inconscient et de ce qu’il nomme la chaîne signifiante, c’est-à-dire ce qui du langage fait de nous ce sujet pensant, et élucider le rapport signifiant / signifié, ce rapport emprunté au linguiste F. de Saussure, pour nous expliquer comment se décompose le signe et sa signification, le mot qui dit la chose et la chose à dire : "ici le signe et l’être merveilleusement disjoints nous montrent lequel l’emporte quand il s’oppose" . Nous voilà donc prévenu. Entre la chose qu’il nous faut pouvoir représenter pour en connaître l’existence et son représentant, le mot par lequel on peut la désigner ou encore l’image par laquelle on peut la rendre visible, la chose l’emportera toujours dans ce qu’elle a de plus primaire, c’est-à-dire dans ce qu’elle a été en premier, qu’elle restera ce noyau de vérité originaire autour de quoi s’incarne et se développe la chose à venir, même si l’enveloppe sous laquelle certain cherchent à nous la vendre veulent nous la décrire autre que ce qu’elle est. Il en est ainsi du Front national et de sa nouvelle figure. Partant de cet article, je suis allé regarder dans ce blog d’autres articles, et j’y ai trouvé un article troublant sur Descartes, ce fin politique du masque et de la plume, qui se réclame par référence à cette figure du rationalisme et donne ses conseils sous l’emprunt d’une identité célèbre en se cachant par là-même, pour d’obscures raisons. Aux dires de ce porte plume, celui de "La lettre volée" , Descartes se pose des questions sur l’intérêt qu’il y aurait de voter Front national, ce parti pouvant devenir dans le contexte politique de pro-européanisme chronique dans lequel est tombé toute la représentation politique traditionnellement démocratique, le dernier recours des républicains. De proche en proche, il est des manières de dire et d’écrire qui se dénudent de tout reproche pour finir dans le lit d’une nouvelle république aux courbes singulièrement post-démocratiques. "Car ce signe est bien celui de la femme, pour ce qu’elle y fait valoir de son être, en le fondant hors de la loi, qui la contient toujours, de par l’effet des origines, en position de signifiant, voire de fétiche" (Lacan, le séminaire de la lettre volée). Je reconnais que je détourne au fin de ma démonstration cette phrase de Lacan, mais l’interprétation que j’en fais peu ici prendre cette direction  : Marine qui se veut nationale et l’écrit sur ses affiches, pose dans l’opinion ce signifiant, celui de son nom qui s’enchaînant à celui de Marianne, prétend représenter la République, une République elle-même redevenue expression du peuple. Elle en est pourtant la moins apte à le comprendre, la moins apte à en prendre les destinées. Seule cette démagogie effrénée à laquelle nous ont habitué les fascistes peut lui permettre ses postures populistes, seule cette manière sans foi ni loi de détourner les aspirations populaires, de s’en revendiquer, peut abuser toujours et encore ceux qui cherche l’espoir dans un océan de tromperies et de désillusions politiques. Attention au fétiche lepeniste, même rénové, même travaillé par de nouvelles recrues, son chant pareil à celui des sirènes, reste toujours ce même poison lancé pour attirer dans les abysses l’imprudent qui prendrait goût à les entendre, oui les origines de ce genre d’entreprise politique continuent à produire leurs effets, quelles que soient les enveloppes sous lesquelles elles se montrent car quelque chose de ses fondements contient toujours les mêmes structures de pensées et d’actions. N’oublions pas justement l’origine de classe de cette organisation, les buts qu’elle proclamait défendre, les intérêts quelle représente objectivement et qu’elle veut sévir. Descartes semble produire une analyse juste et équilibrée quand il écrit "le FN bénéficie aujourd’hui d’une dynamique montante. Il a réussi à devenir le parti tribunitien vers lequel les couches populaires se tournent dans un contexte où les partis traditionnels se désintéressent de leur sort" puis quand il poursuit de ses bons conseils : "pour accompagner cette dynamique, il lui faudra des cadres, et de véritables cadres capables non seulement de mobiliser des militants mais aussi d’exercer dans un contexte démocratique des fonctions électives" . Il peut par ailleurs sembler audacieux et prophétique quand il postule : "Ce processus pourrait bien transformer le FN en un parti populiste, conservateur en matière sociétale, progressiste en matière sociale et économique, résolument nationaliste, anti-libéral et anti-européen." Et d’exciper de ce raisonnement sa conclusion logique avec les bémols du conditionnel qu’il convient de mettre avant de dire, satisfait et presque complice, "si tel était le cas il aurait un boulevard devant lui" Mais il franchit le rubicond malgré toutes les précautions de langage utilisées avant d’en tester l’onde tumultueuse, lorsqu’il demande, stratège : "la question est : comment doivent se positionner les progressistes devant ce phénomène ? Est-il possible de travailler avec ce nouveau FN et en faire une force pour le bien ?" Il peut toujours essayer de vouloir atténuer la portée de ce qui ressemble à un ralliement en nous disant "j’entends d’ici les cris d’effrois" et le justifier par une scandaleuse comparaison avec De Gaulle, en nous expliquant : "pourtant, pour les communistes de 1943, l’alliance avec un général à titre provisoire, maurassien entouré de réactionnaires catholiques - certain passablement antisémites et violemment anticommunistes - a ainsi semblé contre nature. Devant les dangers qui nous menacent aujourd’hui, n’y a-t-il pas là l’amorce possible d’un nouveau CNR" C’est oublier ce qu’était la résistance sur le terrain, l’existence d’un puissant parti communiste qui malgré la répression avait su se redresser et construire les organisations de rassemblement qui allaient permettre la transition de ce CNR, grâce aux rapports de force créés préalablement. C’est oublier qu’il n’y a pas eu ralliement à une force politique hégémonique, mais confluence entre des secteurs de différentes cultures qui s’étaient établies avec des identités claires et surtout que De Gaulle, l’homme de la voix de Londres, représentait conjecturalement une garantie pour le maintien de la France en tant que pays souverain face à un impérialisme américain qui la libérait avec son aviation et ses blindés, pour mieux la soumettre à son administration qui arrivait dans les bagages de cette armée. Mais tel est bien l’ambiguïté à vouloir trouver la sortie de nos difficultés en remettant le couvert. Faut-il rappeler que la crise dans laquelle nous nous trouvons est celle du capitalisme, et qu’elle est la conséquence de ses contradictions, que le CNR et sa promesse "de jours heureux" ne peut dans ce contexte constituer une réponse malgré les attaques dont ont fait l’objet les changements qu’ils avaient apporté dans l’organisation du pays et les progrès pour la population qui en avaient découlé. La situation dégradée dans laquelle nous nous trouvons est pour le plus grand nombre, d’une certaine manière, la conséquence d’une logique interne à ce programme dans la mesure où le CNR ne posait pas dans ses principes et ses orientations la sortie du capitalisme mais bien au contraire sa pérennisation par des réformes issues de rapports de force, pour le préserver de dispositions plus radicales dans les forces productives et leur contrôle démocratique par la population laborieuse (d’ailleurs la mise au pas de 1947 et le lancement du plan Marshall dont nous voyons les conséquences finales avec la proposition d’un grand marché ouvert aux USA, ont très rapidement remis les choses a leur place). Si dans le contexte d’un pays ruiné par une occupation étrangère et sa dictature fasciste, un tel programme pouvait se concevoir tout en gardant l’objectif du socialisme, donc de poursuivre les luttes de classes qui lui permettront le passage par un renversement de l’ordre anciennement établit, il ne peut en être de même soixante dix ans plus tard alors que la reconstruction de ses structures économiques l’a conduit au stade où il se trouve, d’autant que plusieurs expériences de tentatives réformistes ont été menées depuis et ont échouées, à l’instar de celle engagée avec le programme commun, laissant une déception profonde qui est la cause de la situation décrite par Descartes dans son exposé. Enfin quel masochisme devrait-il nous pousser à vouloir rendre possible l’amorce d’un nouveau CNR avec des forces qui sont issues de celles contre lesquelles il avait été établi. Le plus sûr des moyens pour y parvenir, ne devrait-il pas être celui de la reconstruction d’un véritable parti communiste, d’un parti communiste qui ne se donnerait pas pour seul horizon celui d’un programme limité dans son application aux cadres construits par le capitalisme, mais qui en permette la sortie ? |