| ça fait beaucoup de questions kalandre. Notre position fondamentale c'est l'unité de la classe ouvrière, indépendamment de ses origines nationales. Elle découle de la phrase de Marx "prolétaires de tous les pays unissez-vous !" Cela n'élude aucune autre question, mais signifie que la contradiction principale en France est entre la bourgeoisie et le prolétariat. Les autres contradictions - qui existent réellement - sont secondaires, subordonnées ou même conditionnées par la contradiction principale. Il faut envisager de ce point de vue la question du communautarisme, du racisme particulièrement en temps de crise économique, des religions, des ghettos, du rejet global de la société, de la délinquance, etc. qui ne sont pas spécifiques à notre pays d'ailleurs. L'immigration elle-même est une conséquence de l'impérialisme. |
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| Serait-il possible, a contrario des révisionnistes qui pullulent au sein du PCF, d'aborder sans passion mais sans humanitarisme une question que de nombreux travailleurs, autochtones ou immigrés, jugent capitale ? En guise d'information, sachez que je suis moi-même issu d'une famille polonaise naguère surexploitée dans les mines de charbon du Pas-de-Calais, et loin de moi l'idée inepte de me prononcer en faveur d'une fermeture totale et arbitraire des frontières de ce pays, mais j'aimerai toutefois que l'on puisse débattre en toute sérénité et sans accointance inutile au sujet d'un thème qui ne cesse de resurgir au cours de chaque élection politique ; Je crois, partant, qu'il est essentiel de se prononcer par rapport à ce qui relève de l'immigration - Et pas seulement sur le plan professionnel ; La démographie, les perceptions culturelles (Le "multiculturalisme", n'est-ce pas une doctrine que nous a léguée l'Oncle Sam ?), et les aspects sociologiques qui en découlent également ne doivent pas non plus être éludés. Etant internationaliste, et envisageant les troubles cyclopéens que susciteraient des mouvements sociaux d'inspiration révolutionnaire en France, je pense que la question migratoire ne peut pas être "résolue" par l''indifférence ou par quelques flots de réticence, et encore moins par un mutisme pathogène conjugué à l'inaction absolue ; N'étant guère religieux, il est probable que vous compreniez le peu d'intérêt que je cultive pour les simplifications dualistes : Etant moi-même un citoyen français d'origine immigré, je ne tiens pas à ce que l'on me réplique que les "immigrés" sont complaisants et plus productifs que les salariés indigènes, cependant que la globalité du salariat traditionnel serait en proie à un anthropocentrisme hostile ou à une xénophobie fulgurante : Qu'il y ait des réactions de rejet de la part de certains travailleurs vis-à-vis des travailleurs sans-papiers est inadmissible, et il n'est pas concevable de légitimer de tels comportements. Cependant, je persiste à songer que nous sommes en capacité de déceler les causes de ces attitudes, par ailleurs de plus en plus répandues et de plus en plus banalisées au sein de ce pays, qui ne semblent pas reposer sur des fondements d'ordre raciaux, ni même sur une haine irraisonnée et forcenée de « l'Etranger » en tant que tel - Les clauses de gestion financière qu’emploient actuellement les patrons opulents et leurs affidés gouvernementaux n'ont-elles pas elles-mêmes fait germer ces dispositions malheureuses ? Une guerre civile intercommunautaire, au sein même de la France, ne constituerait-elle pas un éminent facteur d'enrichissement pour certaines entreprises internationales, qui se targueraient alors de fournir du matériel logistique et des armes lourdes à des "Justes" illusoires contre des "Injustes" ne recouvrant pas non plus forcément une quelconque tangibilité ? Vous me rétorquez sans doute, que, en Occident, les créanciers-usuriers ne se permettraient pas de procéder de la sorte ; Pourtant, si la stratégie suivie par les minorités opulentes ne se modifie pas globalement, force est de constater que cette dernière s'adapte à l'actuelle entreprise de "Globalisation", impliquant paradoxalement l’émergence de pays autrefois assujettis à la tutelle coloniale. La France, présentement, exerce des politiques impérialistes au sein de nombreuses anciennes possessions coloniales, mais ne trouvez-vous pas cependant que celle-ci a perdu en assez grande partie sa position originelle de "leadership" plus ou moins accentué à l'échelle continentale tout autant que sur le plan international, hors de l'Europe elle-même ? L'expansionnisme commercial de la France semble de plus en plus aigri, repose sur des bases précaires, et ne compose plus lui-même son propre avenir en raison de l’avènement des nouvelles Puissances s’établissant graduellement au-delà du cadre européen. Songeons à l’Inde en Asie ou à l’Algérie au Maghreb. Mais j’en reviendrais à mon interrogation initiale : Quelle peut être exactement notre opinion en tant que marxistes vis-à-vis des flux migratoires en France et sur leurs effets ? |
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