| Camarades, Dans l'esprit d'unité exprimé par les Editions Prolétariennes dans les deux déclarations "Pour un parti communiste des temps d'orage" et l'adresse aux Assises du Communisme "Utiliser la méthode matérialiste dialectique pour l'unité des communistes", je publie ici une contribution au débat. Un appel qui a été envoyé à plusieurs organisations et militants communistes.
Proposition de discussion : Sur l’organisation d’un « Bureau de Propagande et d’Agitation Communiste » A toutes les organisations et camarades marxistes-léninistes et marxistes-léninistes-maoïstes A tous les prolétaires révolutionnaires intéressés à l’unité du mouvement communiste de France. Camarades, cette proposition de débat fait suite à la dernière conférence « Les communistes et le prolétariat », à l’initiative du Rassemblement Organisé des Communistes Marxistes-Léninistes (ROC ML) le 26 juin dernier. A cette réunion d’échanges constructifs, des pistes de propositions ont été évoquées pour l’unité des communistes. Une camarade de l’Organisation Communiste Marxiste-léniniste Voie Prolétarienne (OCML VP) a parlée de créer un pole pour le débat et développer la polémique entre communistes. Un autre camarade du ROC ML a mis en garde contre l’inutilité d’un rassemblement qui favoriserait uniquement le débat idéologique au détriment de la pratique. Tous nous sommes d’accord pour parler de l’unité des communistes. Il nous faut maintenant poser des fondations nécessaires pour construire cette unité concrètement. Avant tout, nous pouvons exposer un bref constat de départ sur le mouvement communiste en France. Ce constat c’est le fait que les communistes sont faibles tant au niveau théorique qu’organisationnel. Tant au niveau quantitatif que qualitatif. Les organisations fascistes et même les mouvements religieux communiquent cent fois mieux que les communistes à l’heure d’aujourd’hui (ils ont certes beaucoup plus de moyens). Cette situation relègue le communisme au rang de théorie marginale ou réservée à quelques cercles d’intellectuels et ne touchant pas les larges masses du prolétariat. Cette faiblesse renforce la bourgeoisie et son système d’exploitation. Je ne m’attarderais pas à expliquer ici les causes historiques de la quasi-invisibilité des communistes et de leur totale impuissance devant les luttes de la classe ouvrière. Nous devons nous poser les questions pratiques qui peuvent changer cet état de fait désastreux pour la cause du prolétariat. Nous devons reconnaitre le besoin d’unir nos forces dans l’unité d’action afin de renforcer notre présence dans les luttes et arracher le drapeau du Communisme au P « C »F et autres trotskystes qui le traine dans la boue. Mais nous devons aussi reconnaitre la nécessité du débat idéologique pour avancer dans la construction du Parti du prolétariat. Notre union doit viser à combattre l’hégémonie culturelle de la bourgeoisie parmi les prolétaires. Pour cela il faut être capable de développer un travail de propagande de masse. La propagande de masse de la théorie du Socialisme scientifique est une tache gigantesque qui demande l’union de nos forces, trop faibles au niveau groupusculaire actuel, et incapable de faire face à toute la propagande bourgeoise réactionnaire qui inonde les masses de toute parts(Presse, télévision, internet etc.), et qui suit comme son ombre les attaques organisées du gouvernement contre les travailleurs. Notre unité d’action peut amener un changement quantitatif et qualitatif. Il nous faut aussi réfléchir et appliquer des méthodes de propagande et d’agitation politique créatives. Propagande – Agitation – Organisation sont les principaux axes pratiques qui doivent nous guider. A la propagande et à l’agitation doit s’ajouter un travail actif pour être capable d’organiser les luttes du prolétariat, d’établir une véritable fusion entre le socialisme scientifique et le mouvement ouvrier. Il est nécessaire aussi qu’un tel rassemblement comporte un cercle d’étude théorique, qu’il soit un coup d’arrêt à des années d’absence de débats et d’échanges constructifs entre les forces communistes révolutionnaires. Il n’est pas superflu d’expliquer quelques raisons qui nous freinent dans l’unité des communistes : Premièrement , le mouvement communiste international est divisé entre communistes marxistes-léninistes et communistes marxistes-léninistes-maoïstes. Au sein même desquelles existent des divergences de points de vue plus ou moins importants. Ce n’est bien sur pas une question d’étiquettes mais d’idéologie. Si les communistes peuvent s’unir dans la pratique et s’accorder sur de nombreuses positions, qu’ils reconnaissent ou non les apports de Mao Zedong à la théorie du prolétariat, la démarcation idéologique porte en elle la voie à suivre dans les taches de la révolution socialiste, dans la marche de l’humanité vers le communisme. La nécessité de tracer la ligne de démarcation entre marxisme-léninisme et marxisme-léninisme-maoïsme devient une question de premier plan dès que l’on aborde le programme des communistes, dès qu’on aborde quelle conception du matérialisme dialectique va guider l’action des communistes. Il serait vain de penser que les deux points de vues qui nous divisent peuvent se marier, qu’il s’agit là d’un faux débat à mettre au placard. Le Parti communiste que nous avons la tache de créer ne peut avoir qu’une seule ligne politique. On ne peut concilier les analyses de Mao Zedong et celles d’Enver Hoxha. Je pense que sur ce point, nul n’a d’illusions. Cependant il serait faux de mystifier ce débat sur la ligne de démarcation des communistes révolutionnaires et de porter la contradiction artificiellement là où elle n’est pas. Les questions de ligne politique portant sur le travail des communistes dans les syndicats, sur la guerre ou sur le rapport aux élections par exemple, ne sont pas des questions propres à la ligne de démarcation entre ML et MLM. Il s’en suit qu’une pratique commune est possible et constructive si elle s’appuie sur des points minimums d’unité politique. Les différents points minimums par exemple devront rejeter les thèses révisionnistes principales rencontrées dans le mouvement communiste international et affirmer les thèses les plus importantes à défendre pour tracer une ligne de démarcation d’avec les réformistes, les trotskystes et autres « socialistes du 21ème siècle » (Nécessité de la violence révolutionnaire et de la dictature du prolétariat, analyse juste de l'impérialisme mondial, possibilité du socialisme dans un ou quelques pays pris à part etc.) En fin de compte, si nous voulons que les communistes soient visibles dans le champ politique et que leur action porte ses fruits, nous devons faire les compromis nécessaire à l'unité d'action sans mettre de coté nos divergences idéologiques. Ce qu'il manque aujourd'hui c'est la large propagande des idées communistes. Il faut concentrer nos forces à cette tache sans mépriser le débat polémique, car l’unité d'action sur un long terme, ne pourra se faire sans débat contradictoire, sans lutte idéologique. De même que l’unité d’action ne serait être un but en soi. Nous devons viser l’unité idéologique et organisationnelle. A nous de mener à bien la dialectique unité et lutte d’après les principes « unité-lutte-unité ». Dans l’immédiat, nous devons nous poser comme problème pratique s’il est possible d’atteindre une unité de vue suffisante pour produire des tracts et des analyses en commun sur la situation politique en France et intervenir en commun dans un travail de propagande et d'agitation communiste. La résolution de la divergence entre ML et MLM est une question qui ne peut se régler que dans la pratique et la lutte idéologique. Dans le contexte de la faiblesse des communistes en France, on aurait tort de rejeter le travail commun possible et de se conforter dans nos cercles. De plus, il faut penser au fait qu’il y a plusieurs communistes qui refusent de s’intégrer dans les organisations existantes pour des divergences idéologiques. Certains qui sont opposés à toute politique de conciliation de classe mais qui n’ont pas nécessairement une connaissance claire des principes du marxisme sont laissés à l’écart et leurs forces gâchées du fait de cette situation. Deuxièmement , le sectarisme, l’esprit groupusculaire sont des boulets qui freinent nos forces révolutionnaires et les éloignent loin de leur but. Aucune unité ne peut être entreprise tant qu’une lutte ne sera pas menée contre l’esprit groupusculaire qui considère un groupe, une organisation comme une fin en soi, sans envisager sa nécessaire disparition pour construire une organisation supérieure dans l’intérêt de la lutte du prolétariat. L’esprit de Parti doit s’intégrer dans nos rangs. Nous sommes dans une situation, ou chaque organisation, chaque individu se revendiquant de la lutte pour le communisme est amené à prendre ses responsabilités dans la tache difficile mais indispensable de l’unification de nos forces révolutionnaires dans une seule organisation pour tout le pays. Toutes les forces qui se revendiquent du communisme doivent s’entendre, réellement et non formellement, sur le fait qu’on ne peut plus se satisfaire d’une situation où la construction du Parti n’est pas la première et suprême préoccupation des communistes. Pour une unité véritable, encore faut-il rompre la logique des initiatives trop isolées du reste des forces communistes. Si chacun veux organiser son propre centre, sa n'ira pas. Certes, d’une organisation à une autre existent des divergences importantes. Mais aucune à ce jour n’a établie une ligne politique et un programme quelconque pouvant la justifier comme une organisation utile au prolétariat et à la lutte pour son émancipation. Ni comme le centre autours duquel les communistes révolutionnaires peuvent se rassembler. Il n’y a pas, et ce depuis des années, de bons qualitatifs permettant de parler aujourd’hui d’un Parti Communiste Marxiste-Léniniste, ni d’un Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste digne de ce nom. Par conséquent, ce qu’il faut aujourd’hui, c’est unifier les différents cercles d’après le principe « unité-lutte-unité ». Que ce soit pour un travail politique aux portes des usines, la publication d’œuvres marxistes, l’organisation de meetings, ou même qu’ils s’agissent d’exprimer notre internationalisme dans le soutien aux révolutions en Inde et aux Philippines, l’unité d’action n’est pas impossible, elle est parfaitement réalisable et même souhaitable pour avancer. Les propositions peuvent donc être ainsi résumées : 1) Agir au rassemblement des communistes dans un même organisme, un «bureau de propagande et d'agitation communiste", un "pole d'action communiste" ou autre...Le but doit être la propagande de masse du socialisme scientifique et la fusion des communistes avec le prolétariat. Et bien sur, poser les bases de la construction d'un Parti communiste révolutionnaire en France. 2) Établir cet organisme sur la base de points minimums d'unité idéologique. 3) Pratique commune basée sur les points minimums définis. 4) Importance de l'organisation du débat idéologique et de la polémique au sein de notre rassemblement. 5) Développer des méthodes créatives de propagande et d'agitation: usines, chantiers, écoles professionnelles, entrepôts, marchés, médias, conférences etc. 6) Les différentes organisations participantes doivent accorder une part importante de leur activité aux initiatives communes. Invitant le plus grand nombre possible à prendre part au débat, je propose ci-dessous quelques points d’unité minimum en les soumettant à la critique des différents camarades et organisations. Abel Kelen, 13/08/2015. Propositions de Points minimums d’unité politique Ces points soumis à débat, doivent délimiter sur quelles bases des individus et des organisations peuvent adhérer à ce rassemblement ainsi que la ligne politique minimum à suivre. 1 Rupture organisationnelle totale avec le P « C »F et Front de gauche. 2 Une Juste analyse de l’impérialisme mondial. Le regroupement doit rejeter les déviations qui consistent à nier le caractère impérialiste de la Chine et de la Russie. 3 Reconnaissance du rôle du Parti prolétarien comme avant-garde de la classe ouvrière. La nécessité de construire ce Parti est l’objectif principal des communistes. 4 Défense de la violence révolutionnaire armée comme voie unique pour abattre l’Etat bourgeois et pour la prise du pouvoir. 5 Défense de la dictature du prolétariat comme seule et unique régime qui succède au régime bourgeois capitaliste en France. Reconnaissance de cette dictature comme seule et unique voie de transition du capitalisme au communisme. 6 Reconnaissance de la France comme Etat colonialiste et défense des mouvements indépendantistes des colonies françaises. 7 Définition de l’Etat bourgeois impérialiste comme l’ennemi principal à combattre. 8 Défendre la possibilité de la révolution socialiste dans un seul pays. |
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