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Voici le compte rendu du bloc Où va la CGT? :


Compte rendu du Forum syndical de classe et de masse du 26 mai 2007


120 personnes se sont retrouvées pour la tenue de ce forum ; c’est un peu moins que prévu, mais ce n’était pas ridicule du tout, la salle était presque pleine. Un succès relatif donc pour cette première initiative commune.
Comme réserve, on peut noter que le public était constitué pour une large part d’enseignants, d’étudiants et de retraités, beaucoup de militants chevronnés. Il manquait, à l’évidence, la participation de syndicalistes de base, de militants (du privé comme du public) actifs dans la défense quotidienne des travailleurs. Or c’est bien à partir de ces camarades-là que l’on reconstruira le syndicalisme de classe. Il y a donc encore du chemin à faire et l’enjeu aujourd’hui, c’est de développer l’initiative.
Mais une première pierre a été posée, de manière solide ; on peut donc s’appuyer dessus pour continuer.

Une journée « globalement positive » (comme disait l’autre…)

A ce que nous avons pu constater, tous les camarades présents sont ressortis contents et optimistes, et c’était absolument essentiel pour cette première étape et donner une chance à l’expérience de se poursuivre. Les débats se sont tenus dans les délais et en respectant les horaires, grâce à un « maître du temps » à la fois rigoureux et plein d’humour, une organisation technique parfaite grâce aux camarades de « Continuer la CGT », et avec des débats d’un bon niveau doublés d’une volonté d’unité très forte. Un signe qui ne trompe pas : rares sont les présents qui sont partis avant la fin ! La journée s’est terminée de manière tonique, sur l’adoption d’une résolution commune (actuellement en cours de re-rédaction) et en chantant l’Internationale.
Sans aucun doute, le forum a atteint les objectifs qu’il s’était fixé, et nous avons bien avancé. Reste maintenant à poursuivre, et ce n’est pas le plus facile !

Le premier débat donnait « la parole aux luttes »

Le camarade du CGT-E Dalkia a expliqué l’histoire agitée qui a conduit à leur sortie de la CGT et à la création de leur syndicat. Une histoire que les lecteurs assidus du blog connaissent bien. Deux grèves ont été détaillées, celle de PSA Aulnay de février-mars, bien sur, mais celle, moins connue de Sanofi-Aventis Vitry survenue en janvier-février dernier. Les mobilisations de la jeunesse étudiante-salariée suite à l’élection de Sarkozy ont aussi été relatées avec AG et manifestations à la clé, comme celles prévues pour le 2 juin. D’autres exemples ont été donnés, comme la bataille contre la décision de l’Etat de créer un « ordre des infirmier » à l’image de la structure féodalo-pétainiste de « l’ordre des médecins ». Un tableau des mobilisations récentes à été brossé montrant à la fois la vivacité d’un syndicalisme combatif, l’absence d’organisation de celui-ci et la façon dont les directions confédérales lui mettent des bâtons dans les roues. Un camarade de la CGT chômeurs a pu par exemple nous décrire les rapports conflictuels de cette structure avec l’appareil confédéral.
Quelques leçons ont été ébauchées de ces luttes, mais, disons-le franchement, c’est la partie la moins réussie du forum. Nous avons en quelque sorte reproduit ce qui se passe dans toutes les assemblées syndicales où chacun vient raconter son histoire, où ça va un peu dans tous les sens et où cela ne construit pas. On en sort ragaillardi parce qu’il y a des luttes, on note quelques rendez-vous de manif dans son agenda, c’est sympathique mais au fond, cela ne sert pas à grand’chose…
Lorsque nous renouvellerons l’exercice à l’automne, nous devrons réfléchir soigneusement à la manière de mener une telle partie, qui a un intérêt réel mais doit être plus constructif. Cela dit, comme c’était le débat introductif, cela n’a pas trop pesé sur le déroulement et la conclusion de la journée.

Ensuite, c’est plus au fond que nous avons discuté du syndicalisme d’accompagnement

Une introduction, préparée par les collectifs organisateurs insistait sur deux points : la Sécurité sociale Professionnelle et le syndicalisme international.
Dans un contexte où le capitalisme ne survit que par la dégradation continue des conditions d’existence des travailleurs, il ne s’agit plus de s’opposer à la précarité, aux restructurations mais de prendre acte et de négocier les rythmes et contenus de cette dégradation. La Sécurité Sociale Professionnelle fait partie de ce capitalisme à visage humain qu’espèrent les confédérations et dont elles cherchent à convaincre les patrons. Quant aux structures internationales : CES ou CSI, ce ne sont que des outils d’arrimage du syndicalisme au capital international. Et ce n’est pas le dernier Congrès de la CES qui va nous démentir !
Nous notons que la Sécurité Sociale Professionnelle, dont la critique n’était pas très évidente à l’époque où nous avons amorcé le blog « Où va la CGT ? » en novembre 2005, est maintenant unanimement rejetée avec un argumentaire solide, à même de nous armer dans les batailles à venir contre le contrat unique.

Nous avons remarqué, dans les contributions venues de la salle, que la FSU a essayé de faire le même coup que la CGT en imposant une adhésion surprise à la CSI au congrès de janvier à Marseille. La direction n’a pas pu éviter un débat de fond qui a cours en ce moment même. La contestation de la direction et de cette adhésion ne sera sans doute pas majoritaire au prochain vote en juin, mais le débat aura eu lieu.
Sur le syndicalisme dans l’Education (encore) Nationale, une camarade de Sud Education est intervenue pour mettre l’accent sur les axes délaissés par le syndicalisme réformiste. C’est la question des précaires d’une part, et des personnels ouvriers et administratifs touchés par la réforme Fillon de 2003 sur la décentralisation. C’est l’un des débats qu’il nous faudra bien avoir, tant le syndicalisme dans ce secteur (particulièrement FSU) est structuré par le corporatisme dominant chez les enseignants.

On notera l’intervention de plusieurs camarades de collectifs jeunes CGT. Les jeunes plus précarisés, sont plus facilement acquis à la lutte contre la précarité et à la critique de la Sécurité Sociale Professionnelle. Le syndicat doit accroître leur conscience ou alors il manque à son rôle. C’est aussi important que de mener des luttes victorieuses !

A part cela, peu de chose à dire sur les débats en dehors des quelques accrochages qui ont eu lieu, par exemple sur l’appréciation que l’on peut avoir des syndicats cubains (pour nous des appendices d’un régime exploitant et opprimant les travailleurs dans un cadre prétendument socialiste). Nous pensons que ces accrochages étaient pratiquement inévitables, dans la mesure où ils étaient potentiellement existants depuis l’origine. Cela dit, on a pu constater que tout le monde s’est quand même tout de suite calmé et que le débat s’est poursuivi tranquillement, y compris entre contradicteurs les plus passionnés. La volonté d’unité a été particulièrement visible, paradoxalement, à ce moment !
De même manière sur la question du « souverainisme » comme l’a résumé un intervenant. Il y a en fait deux débats semble-t-il à ce propos, l’un sur l’importance relative des « directives de Bruxelles » (pour résumer) sur la politique en France. L’autre sur la nécessité ou pas de prendre des mesures de protection nationale. Il n’y a cette fois pas eu d’incident, mais les contradictions sont peut-être encore plus essentielles, dans la mesure où il ne s’agit pas là d’un syndicat à l’autre bout du monde, mais de l’intervention syndicale de classe ici même, dans nos syndicats, dans nos entreprises !

Il y a eu peu de débat sur la Sécurité Sociale Professionnelle, c’est dommage. Peut-être aussi est-ce parce que c’est encore très général et pas encore mis en œuvre ?

Enfin, nous avons discuté d’un projet de plateforme et des méthodes de lutte

Sur le projet de plateforme, il y a eu une bonne discussion, qui a montré à la fois l’unité qui existait réellement entre les participants, et les problèmes qui subsistent encore pour pouvoir avancer. Nous renvoyons pour plus de détails à un autre article de ce blog, qui reproduit d’ailleurs l’intégralité du projet en discussion.
La partie suivante sur les formes et méthodes de lutte (également reproduite ici sur ce blog) a très vite fait consensus entre les participants : démocratie ouvrière, AG décisionnelles, Comités de grève, convergences des luttes, combat contre les bureaucraties… le débat ne s’est pas éternisé car au fond, ce qui était écrit reflétait l’état réel de la pratique de classe dans les mouvements sociaux, qu’il s’agisse de la grève à PSA Aulnay, ou les AG étudiantes. Et les présents étaient d’une certaine manière déjà convaincus !
Le débat a un peu dérapé sur l’indépendance des syndicats vis-à-vis des partis et sur le droit de tendance, certains camarades sont très attachés à ces discussions, et avec des points de vue très différents. Pour avancer, nous devrons définir quel est l’enjeu précis de la discussion, et est-il si important que cela aujourd’hui ? Autrement dit : n’est-il pas possible de laisser les contradictions dans l’ombre en attendant des jours meilleurs où nous y verrons plus clairs ? Sinon, selon nous, le risque est grand de s’empailler sans fin sur des principes généraux, alors qu’en pratique nous pouvons avancer ensemble sans dommage même si nous ne partageons pas, sur ces questions, les mêmes idées.

La journée s’est conclue par l’adoption d’une résolution commune

Sur la base d’un projet qui convenait à l’assistance, c’est très important de le souligner, des amendements très minimes ont été proposés, partagés par tous, et vont être intégrés pour pouvoir publier une version définitive (que nous publierons donc le moment venu).
Pour résumer : il y a un engagement à faire vivre le regroupement par un bulletin de liaison, une adresse postale et électronique et deux axes de campagne interne et externe aux syndicats : contre la Sécurité Sociale Professionnelle et contre les mesures Sarkozy, avec la défense du droit de grève et le refus du contrat unique. Enfin, tout le monde a convenu de se retrouver à l’automne pour un deuxième Forum du Syndicalisme de classe et de masse !

Et c’est en chantant l’Internationale que nous nous sommes séparés, reprenant en cela les vieilles traditions du mouvement ouvrier bien oubliées par le syndicalisme officiel !



>Source<
Xuan
Un camarade qui a pu y participer m'a communiqué ce compte-rendu :

"116 participants. Sachant qu'il y avait en même temps la fête de LO, et qu'il y avait plusieurs groupes de militants qui n'ont pu s'y rendre mais ont fait part de leur soutien par courrier, c'était plutôt pas mal.

Bon c'était un peu "mou", chacun cherchant à être assez conciliant, donc apparemment un volonté d'unité assez solide. Par contre beaucoup de profs de la FSU un peu déconnectés... Mais globalement les représentants des organisations syndicales sont ouvriers, ce qui est en soi une bonne chose.
Pas vraiment de débat, surtout le matin où c'était surtout des interventions personnelles.
Nous avons fini la journée par voter à l'unanimité (sauf une abstention) une résolution très consensuelle. Et il devrait se tenir un prochain forum au plus tard fin 2007, mais peu être lors de la rentrée sociale, donc dès septembre/octobre.
Un des points qui risque de faire le plus débat c'est sur la demande de nationalisation et de défense des services publics, que la majorité des participants défendent."


Merci à lui
Xuan
quelques articles intéressants sur le site "où va la cgt ?", en liaison avec le forum du 26 :

Privatisation à EdF : le service public n'est pas un service public !

Privatisation à EDF et grosse mobilisation à EdF et dans toute la CGT. Pétition nationale contre la privatisation, l'évidence semble s'imposer : EdF nous appartient et nous ne voulons pas l'abandonner...
à lire ici : Pas si simple. L'article suivant (publié dans le journal "Partisan" du mois de décembre 2005) prend le contre-pied du prêt à penser syndical et médiatique.
Au risque de froisser et de faire grincer les dents, mais surtout pour forcer le débat sur une question essentielle : qu'est-ce qu'une entreprise "nationale" dans une société capitaliste ?...

à lire ici : http://ouvalacgt.over-blog.com/article-1420965.html


Nationalisation d'Airbus (sous contrôle ouvrier) ?
Renationalisations des entreprises privatisées ?


Des revendications rampantes par les temps qui courent, qu’il s’agisse de France Télécom, d’Airbus et de EdF. Des revendications bien entendu liées à la défense du service public…

Nous avons déjà discuté, à propos de EdF en particulier, ou des services publics en général de ce que sont les entreprises nationalisées. Nullement des monopoles qui "échappent à la loi du marché" (cf les positions de la CGT à son Congrès), mais des monopoles de l’état, au service de la classe des capitalistes dans leur ensemble. En gros des monopoles capitalistes d’Etat pour faire pendant avec les entreprises de l’ex-URSS...

http://ouvalacgt.over-blog.com/article-10242329.html

La rencontre entre la CGT et Nicolas Sarkozy

Lundi 14 mai, le nouveau président a reçu les syndicats, dont la CGT. On a attendu quelques temps un compte rendu, qui n'est arrivé que confidentiellement aux organisations de la CGT. Compte tenu de l'importance de la question, nous publions ci-dessous ce compte rendu interne (dont on peut trouver l'original en ligne ici), accompagné de quelques commentaires...
à lire ici : http://ouvalacgt.over-blog.com/article-10451795.html
Xuan
Ton enthousiasme fait plaisir à voir Unitaire peux-tu te présenter dans cette rubrique ?
http://humaniterouge.alloforum.com/liste_sujets-19525-0-630-0-0-1.html
Unitaire
c un forum ultra important, il faut faire en sorte que ça marche !
SMT
Voici l'appel pour ceux qui l'aurait pas eu :

Pour un FORUM du SYNDICALISME de CLASSE et de MASSE
Appel de collectifs et militants syndicaux

Les travailleurs salariés, qu’ils soient du public ou du privé, actifs, privés d’emploi, « précaires » ou retraités, subissent la plus grave offensive antisociale depuis la guerre. Profitant de la crise généralisée du mouvement ouvrier international et s’efforçant de surmonter leurs propres contradictions, les forces du grand capital, sociétés transnationales et institutions de la mondialisation financière, impérialismes rivaux des différents continents, Union européenne, MEDEF et gouvernements maastrichtiens successifs, ont entrepris de détruire les conquêtes sociales et démocratiques de deux siècles de luttes.
En quelques décennies, l’industrie du pays a été largement dépecée et une bonne partie de la classe ouvrière et des régions industrielles a été déclassée et marginalisée ; les statuts et les conventions collectives ont été brisés ou affaiblis ; la précarité a fait des bonds de géant ainsi que le chômage de masse, la misère, les inégalités, la paupérisation de nombre de travailleurs. L’indemnisation du chômage est devenue de plus en plus restrictive. Les acquis sociaux (retraites, Sécurité sociale, etc.) sont en grave recul et les services publics (Poste, France-Télécom, SNCF, EDF, GDF, Éducation nationale, hôpital public...) sont décentralisés, « dégraissés », privatisés, tandis que le secteur public industriel est quasiment liquidé, à l’instar d’une recherche publique et d’un investissement universitaire gravement anémiés…
Cette régression tous azimuts est aujourd’hui arrivée à un tel point qu’en France le MEDEF et ses valets politiques des différents bords sont décidés à en finir dans la toute prochaine période avec ce qui demeure des conquêtes ouvrières et démocratiques, en commençant par la remise en cause du droit de grève et/ou l’intégration-domestication totale des syndicats par l’État, préparées par la criminalisation en cours des militants syndicaux.
Dans ces conditions, la dérive des directions syndicales, qui se refusent à dynamiser et fédérer les luttes, heurte frontalement les intérêts des travailleurs comme leur aspiration à la lutte, ainsi qu’en témoignent les progrès de combativité depuis 1995. Elle rend d’autant plus urgente la défense et la renaissance du syndicalisme de lutte de classe.

Les principales directions syndicales se livrent à la collaboration de classe

Le 48e Congrès de la CGT (Lille, avril 2006) a été une étape importante dans le processus de liquidation du syndicalisme de lutte de classe, indépendant de l’État et des patrons. La CFDTisation de la CGT s’est accélérée. En lieu et place d’une orientation pour des combats revendicatifs, d’une analyse critique de la société capitaliste et de la politique gouvernementale, les dirigeants confédéraux ont fait adopter des textes consensuels, de type associatif, et appelé à un « syndicalisme rassemblé » reconnaissant le capitalisme comme porteur de modernité et… d’avenir ! Du refus de « diaboliser le patronat » (on parle désormais d’« entrepreneur » et non de patron, de « partenaires sociaux » et non de classes sociales) à l’adhésion à la CES et à la CSI, et avec l’objectif de « relever les défis de la mondialisation » (un des mots d’ordre du 48e congrès), c’est la même ligne de fardage de la contradiction capital-travail et d’abandon des positions syndicales de classe. La direction CGT ne cache plus sa volonté d’accompagner, voire d’aménager le capitalisme, à l’instar de son ténor réformiste J.-C. Le Duigou qui écrit (dans son livre Demain, le changement, p. 248) : « Le marché, nous le connaissons. Nous cherchons à l’orienter, à le maîtriser, à le transformer. Nous ne sommes pas pour l’abolir comme cela a été fait dans l’expérience soviétique. » L’entreprise n’est plus présentée comme appartenant au capital, mais comme un cadre de vie et de travail « neutre ». Ainsi, toujours selon Le Duigou, « qu’une entreprise fasse des bénéfices n’est nullement condamnable », et comme « il n’est pas question d’ignorer la contrainte de compétitivité des entreprises », l’idée « d’interdiction des licenciements » n’est de ce point de vue « ni réaliste, ni ambitieuse » !
En adoptant la « sécurité sociale professionnelle » et en se ralliant à l’individualisation du « parcours individuel professionnel », le 48e congrès a entamé gravement les missions traditionnelles du syndicalisme : c’est une réintroduction du livret individuel de travail, un affaiblissement du caractère collectif des droits des salariés, en somme un retour programmé au corporatisme. Une nouvelle pratique syndicale bien conforme à la place dans la direction confédérale qu’ont prise les cadres, moins tournés vers les formes collectives de lutte. Inévitablement, comme le syndicalisme de lutte de classe a établi des liens avec les partis de la classe ouvrière, le « syndicalisme rassemblé » renforce ses liens avec le « social-libéralisme » réactionnaire, cultive l’apolitisme, la neutralité vis-à-vis des politiques gouvernementales, la soumission à l’ordre établi.

Ce qui vaut pour l’orientation de la CGT vaut pour celle des principales autres organisations, qui veulent toutes prendre la CFDT comme alliée, quand ce n’est pas pour « modèle » !
C’est ainsi que la direction de la FSU a tenté d’imposer au Ve Congrès (février 2007) l’adhésion de cette fédération à la CES et à la CSI, marchant dans les pas des directions de la CFDT, de la CGT et de FO. La réaction d’une partie des congressistes l’a empêchée de parvenir immédiatement à ses fins, mais la direction de la FSU va maintenant essayer de les atteindre en organisant une consultation individuelle des adhérents, au mépris des instances et sans véritable confrontation démocratique (refus d’un libre débat dans les publications fédérales). De plus, elle tente d’avancer à toute force vers la confédéralisation (ouverture aux trois fonctions publiques et projet d’ouverture au privé), ce qui aggraverait encore l’émiettement syndical, au détriment de la capacité de lutte des travailleurs.

Le « syndicalisme rassemblé » : de défaite en défaite !

La politique de collaboration de classe de la direction CGT et des principales autres organisations se manifeste dans chaque lutte, généralement sous prétexte d’« unité d’action ». On s’en tiendra ici aux grandes luttes des dernières années :
En 1995, sur fond de grèves importantes du secteur public (cheminots en tête), avec l’assentiment des salariés du privé (la fameuse grève par procuration), l’objectif central était de repousser le plan Juppé de liquidation de la sécurité sociale. Le mot d’ordre le plus populaire était celui de « retrait du plan Juppé ». Lors des négociations nationales, le secrétaire général CGT de l’époque (Louis Viannet) avait rapidement abandonné cette exigence. Il n’y avait plus d’obstacle pour que le parlement adopte une loi régressive.
En 1997, la direction de la CGT comme celles des autres confédérations entérinèrent la loi Aubry généralisant la flexibilité du travail, l’annualisation du temps de travail sous couvert des « 35 heures ». La CGT renonça à sa revendication fondamentale de « 35 heures pour tous, payées 40 ».
En 2003, avec le projet Fillon, le gouvernement et le patronat s’attaquaient à une des plus importantes conquêtes sociales des luttes de classes dans la résistance antifasciste et à la Libération : la remise en cause du droit à la retraite à 55 et 60 ans, l’allongement de la durée légale du temps passé dans l’emploi et la réduction des pensions de retraite. Les directions de la CGT, de la FSU et de FO, craignant par-dessus tout les débordements possibles, appelèrent à des journées d’action si discontinues qu’elles furent impuissantes à faire céder le pouvoir. Alors que les travailleurs et la base de ces organisations revendiquaient une grève nationale jusqu’au retrait, les sommets refusèrent d’amplifier et de faire converger les luttes.
En 2004, le ministre de la santé (Douste-Blazy) lance un projet sur la protection sociale qui renforce l’austérité en matière de dépenses de santé en accentuant la taxation des salariés dans des proportions encore plus élevées. Les direction de la CGT et de FO, tout en condamnant le projet soutenu par la CFDT, participent aux groupes de réflexion et refusent d’appeler aux luttes et grèves. Concernant le changement de statut des entreprises publiques EDF et GDF, la confédération CGT et la direction de la fédération de l’énergie refusent de déclencher un mouvement d’ampleur et continu alors que ces entreprises jouissent d’une grande popularité dans l’opinion. Elles se contentent de « journées d’action » à caractère symbolique. L’essentiel se passe dans la coulisse et les tractations avec Sarkozy pour trouver un « compromis ». La direction de la CGT se rallie au principe d’un actionnariat des salariés, à l’ouverture du capital (le privé à hauteur de 30 %) et à la transition vers la privatisation des services publics de l’énergie. Pourtant la direction de la fédération CGT de l’énergie avait été brutalement rappelée à l’ordre par les électeurs et la majorité des militants CGT lors du référendum sur la modification du régime particulier de retraite. Nul n’ignore que le secrétaire général Cohen faisait voter pour le OUI à ce projet de la direction d’EDF et du gouvernement ! Là aussi, la direction confédérale de la CGT, comme celle de FO, a refusé toute généralisation du mouvement pour la défense des services publics de l’énergie et du gaz. Des comités usagers/travailleurs ont été impulsés localement sans être relayés par les confédérations.
En 2005, c’est l’année du référendum sur le projet constitutionnel européen : un projet régressif, réactionnaire, impérialiste qui visait à rendre incontournable, par le poids de sa seule légalité, la politique néo-libérale en Europe. Il s’agissait de franchir un nouveau pas dans l’édification de l’Union européenne, qui n’est rien d’autre qu’une arme stratégique des impérialismes européens contre les travailleurs.
La direction de la CGT dans le sillage de la CES et de la CFDT, manœuvre pour susciter l’adhésion ou à défaut la « neutralité » des syndiqués et salariés à ce projet. En effet, la CGT avait été une des pièces maîtresses du NON au référendum de Maastricht. Le coup d’envoi de cette campagne qui ne dit pas son nom fut la tribune libre dans Le Monde de deux hauts responsables cégétistes siégeant dans les organismes dirigeants de la CES. Leur prise de position était favorable au traité constitutionnel sous l’angle des « avancées » et du « terrain à investir pour les forces syndicales » ! La direction a lancé une première salve, la base reste peu convaincue. Alors, la tactique de la direction confédérale, confrontée à l’exigence croissante du débat, est d’appeler les militants à lire et étudier le document, avec un leitmotiv identique à celui des directions de FO et de la FSU : « On n’a pas vocation donner une consigne de vote politique » !

Lors des assemblées de militants, lorsque des camarades appelaient à rejeter le traité, aussitôt les émissaires de la direction affirmaient : pas de précipitation, il faut étudier un texte complexe ! Là où le terrain était plus favorable à leurs vues, les dirigeants n’hésitaient pas à parler « des potentialités à investir avec le traité et les droits nouveaux qu’il propose » ! En somme, la ligne d’aménagement du système capitaliste avait bien la préférence de la direction confédérale. Ce fut vain, car les camarades à la base, toujours plus nombreux, dénonçaient le traité et exigeaient une prise de position claire de la confédération. Le CCN du 3 février allait se faire l’écho de cette aspiration majoritaire à la base. Le CCN se prononce à une large majorité pour « le rejet du traité » ! Le bureau confédéral, bien que mis en minorité, condamne par voie de presse la position prise démocratiquement ! Singulier acte d’indiscipline de ceux qui sont censés veiller à l’application des décisions prises ! Surtout, cette décision du CCN restera lettre morte pour le bureau confédéral, aucun haut responsable n’intervient pour appeler au rejet du traité. Certains « à titre personnel » s’engagent même pour son adoption. Une violation flagrante de la démocratie syndicale ! La victoire massive du NON, malgré la mobilisation de tout l’appareil d’État et des médias à son service, y compris les chefs de toutes les églises, montraient bien que le CCN, poussé par les actions et positions des militants, avait bien saisi globalement les enjeux et permis à la CGT de ne pas se couper définitivement du monde du travail !
L’été 2005 est adopté le CNE qui organise la précarité aggravée pour les travailleurs des entreprises de moins de 10 salariés. Pas de protestation majeure : De Villepin se croira conforté pour préparer la généralisation de cette sur-précarité avec le CPE. Le 4 octobre se déroule une puissante journée d’action, reflet du mécontentement et de la colère croissants. Aucune suite n’est donnée par la confédération ! Au même moment pourtant, les travailleurs de la SNCM luttent pour le maintien de leur entreprise dans le service public à 100 % sans ouverture du capital ; mais rien n’est fait pour appeler à la solidarité avec les SNCM ! Très rapidement, la direction confédérale va opter pour cette ouverture du capital, en fixant un seuil au capital public qui ne cessera de baisser au fur et à mesure de l’entêtement de De Villepin. Après l’occupation du Pascal Paoli par les marins du syndicat des travailleurs corses, le gouvernement va utiliser, pour la première fois depuis 1947, le recours à des unités militaires pour briser ce mouvement et arraisonner le bateau. Non seulement aucun appel unitaire n’est lancé à la solidarité contre la répression syndicale, mais pire, le même jour, Bernard Thibault, seul, décide de rencontrer le premier ministre pour lui faire de nouvelles propositions et « trouver une sortie honorable au conflit », c’est-à-dire mettre fin à la grève ! Idem, pour la lutte des salariés de la RTM (régie des transports marseillais), qui ne bénéficieront que de la solidarité des véritables syndicalistes de classe.
En 2006, le 4 février, la CGT et les autres centrales lancent un journée d’action dénonçant certes le CPE, mais sans relier cette dénonciation au CNE et à la totalité de la « loi sur l’égalité des chances » : apprentissage à partir de 14 ans, précarité généralisée et obligatoire pour toute la jeunesse. Maryse Dumas affirme, contre ceux qui appellent dès le début à une extension et à une continuité de la lutte, que « la grève générale n’est pas nécessaire et serait même improductive » ! Le pouvoir ne manque pas d’interpréter ces signaux et va maintenir l’ensemble du dispositif. C’était sans compter sur la combativité, la créativité, la « radicalité » du mouvement étudiant et lycéen, qui va mobiliser et gagner à la grève faculté après faculté. Le mouvement étudiant découvre les formes éprouvées de la lutte de classes : occupations de bâtiments, piquets de grève, recherche de la solidarité avec la population, actions « coups de poing ». La CGT, rassurée par la position similaire des autres centrales, notamment de la CFDT, organise trois « temps forts », mais refuse tout appel à l’extension et à la généralisation du mouvement en l’orientant sur le refus de toute précarité.
De Villepin, tout en ne retirant pas le CPE, propose des ouvertures en direction de la CGT en invitant les partenaires sociaux à ouvrir des négociations sur la « sécurité sociale professionnelle ». La direction de la CGT fut la dernière à répondre négativement. Mais elle a, comme la CFDT et les principales autres directions syndicales, délibérément restreint les revendications au seul CPE et limité la lutte aux seules « journées d’action » sans lendemain, refusant de mobiliser réellement les travailleurs dans la perspective de la grève, comme le demandaient les étudiants.
L’annonce du retrait du CPE constitue une indéniable victoire : la jeunesse a mesuré qu’on pouvait faire reculer les gouvernements par des luttes massives et d’ampleur, s’est éveillée à l’anticapitalisme, c’est là une grande expérience. La solidarité intergénérationnelle et de classe s’est manifestée, comme le montre le succès des manifestations et journées de grèves dans le public, mais aussi dans les entreprises privées. Cette victoire de la lutte anti-CPE, à laquelle les militants CGT, FSU, FO, Solidaires, etc., ont contribué, a constitué une aubaine pour les directions de ces organisations, notamment pour celle de la CGT qui, à la veille du 48e congrès, a pu camoufler son désastreux bilan depuis 10 ans de « syndicalisme rassemblé ».

Résistance à la collaboration de classe et exigence du syndicalisme de classe restent vivantes !

Le plus souvent, dans les entreprises, les travailleurs les plus combatifs restent organisés à la CGT ; les actions et grèves locales sont impulsées par les syndicats CGT ; les plus gros cortèges dans les manifestations nationales de protestation sont ceux des adhérents CGT.
De nombreux militants et élus du personnel cégétistes restent attachés à leur combat de classe quotidien, sachant d’expérience que c’est la mobilisation de classe qui a permis de conquérir et de sauvegarder les droits sociaux des travailleurs. Dans l’Éducation nationale, la principale fédération reste la puissante FSU, où agissent de nombreux militants lutte de classe, organisés ou non en tendances. Dans un certain nombre de secteurs, des syndicats de lutte se maintiennent ou apparaissent, des militants lutte de classe interviennent, quelle que soit leur étiquette (SUD, CNT, FO, FSE...).
L’avenir capitaliste ne peut être constitué que de luttes entre exploiteurs et exploités. Aussi, les syndicalistes lutte de classe n’ont pas d’autre avenir que de travailler à impulser et fédérer les luttes revendicatives sur la base d’une plate-forme de combat désignant clairement le capitalisme et ses gouvernements comme cause et adversaire ; tout en inscrivant ces luttes dans celle, plus générale, de la lutte contre l’impérialisme, responsable de la guerre et du pillage des opprimés du monde entier.
Le syndicalisme est indissociable de l’action de masse, de la recherche de la solidarité de toute la classe, pour les mêmes droits pour tous. La solidarité doit se réaliser tout particulièrement avec les fractions les plus fragiles (privés d’emploi, précaires, intérimaires, salariés de la sous-traitance, sans-papiers…), dont la syndicalisation est un enjeu majeur. La forme la plus éprouvée de la lutte syndicale reste la grève, car elle seule touche les intérêts financiers des capitalistes. La solidarité militante et financière avec les travailleurs en grève est une donnée de classe : l’ennemi du travailleur n’est pas seulement son propre patron, mais toute la classe des patrons ! La conscience de classe a fortement reculé, en relation avec le recul du mouvement ouvrier révolutionnaire. Le mouvement syndical privé d’anticipation, est amené à se placer exclusivement sur le terrain voulu par le capital, celui des profits au détriment des acquis sociaux. La ligne maximale d’action syndicale devient, au mieux, défendre ce qui existe, et non la conquête de nouveaux droits et la garantie des acquis ! Le syndicalisme de lutte de classe, au contraire, recense et popularise les besoins et aspirations populaires, pour les traduire en revendications précises et convergentes qui posent, en dernière analyse, la question de l’abolition du patronat et du salariat.

Les syndicalistes conscients de ce bilan n’ont pas d’autres choix que d’unir leurs efforts pour reconstruire ce syndicalisme de lutte de classe dont ont besoin les travailleurs et pour aider à réaliser l’unité syndicale sur la base des revendications des travailleurs.
C’est pour commencer à rassembler ces syndicalistes, les travailleurs et les privés d’emploi en lutte que le présent appel a été élaboré, à l’initiative des quatre regroupements signataires du présent appel, qui étaient déjà intervenus ensemble à l’occasion du 48e congrès de la CGT en avril 2006 (diffusion d’un tract commun contre l’orientation de la direction confédérale). Aujourd’hui, d’autres collectifs, de nombreux militants isolés, des syndicats ou sections de base, des UL, voire des UD et des syndicats nationaux, défendent le syndicalisme de classe et de masse, dans la CGT, dans la FSU et dans d’autres syndicats issus du mouvement ouvrier (FO, SUD, CNT, syndicats étudiants de lutte…).
C’est pourquoi nous proposons à tous ces syndicalistes, collectifs syndicaux et syndicats, ainsi qu’à tous les travailleurs et privés d’emploi en lutte, de nous réunir en forum pour la défense du syndicalisme de classe, pour la défense du travail contre le capital et la collaboration de classes.
Ensemble, nous pouvons contribuer dans nos entreprises, dans nos syndicats respectifs, à réfléchir sur les formes de luttes nécessaires, sur l’interaction solidaire et militante, à agir pour que l’aspiration à la grève générale se transforme en réalité afin de sauvegarder nos droits mais aussi en gagner de nouveaux.
Tous ensemble, nous pouvons construire l’opposition unifiée des syndicalistes fidèles aux traditions qui ont présidé à la fondation de la CGT : syndicalisme de classe et de masse, internationaliste.


Paris, 17 février 2007

Appel adopté lors d’une réunion des quatre collectifs syndicaux signataires,
avec la participation de militants syndicalistes de la CGT, de la FSU et de la FSE.

• Continuer la CGT (CL-CGT) :
Tél. : 06 08 03 51 88. — Courriel : continuer.la.cgt@wanadoo.fr — Site : http://assoc.wanadoo.fr/continuer.la.cgt/
• Comité pour un Courant Intersyndical Lutte de classe Anti-bureaucratique (CILCA) :
Tél. : 06 66 25 16 65 — Courriel : courantintersyndical@free.fr — Site : http://courantintersyndical.free.fr
• Collectif Unitaire pour un Front Syndical de Lutte de classe (CUFSC) :
Tél. : 02 37 36 44 61 — Courriel : collectif.syndical.classe@wanadoo.fr — Site : http://collectif-syndical-classe.over-blog.com
• Collectif Général des Travailleurs (CGT-E) Dalkia :
Tél. : 01 74 61 19 51 — Courriel : info@cgtedalkia.com Site : http://www.cgtedalkia.com
sti
Prévenu et invité au dit débat, il m'est apparu comme la volonté de relance syndicale par les organisations d'extréme gauche qui sont derrière comme le CRI ou le prcf ou ...
Je ne pourrais pas y allait mais un bon camarade ouvrier y sera et me tiendra au courant ...
Xuan
Nous pouvons déjà nous exprimer sur les différents points à l'ordre du jour, d'autres éventuellement, et plus généralement sur la direction de la CGT et nos expériences dans ce syndicat.
Le forum n'est pas une tribune syndicale et n'a pas pour objectif de les remplacer.
Mais il est naturel qu'il s'exprime sur ces questions essentielles.
sti

Xuan
qui sait ?
 
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