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Xuan
Vers un doublement du budget militaire

Le Japon tourne la page du pacifisme


https://www.monde-diplomatique.fr/2023/03/POUILLE/65605
voir les illustrations sur site

Le gouvernement japonais a récemment ouvert la voie à de possibles opérations offensives à l’extérieur de ses frontières. Sa nouvelle doctrine considère la Chine comme une concurrente stratégique, la Corée du Nord et la Russie comme des adversaires. Cette militarisation croissante suscite quelques réserves au sein de l’opinion japonaise et des inquiétudes chez ses voisins.

par Jordan Pouille



Utagawa Kuniyoshi. – « La Vengeance des guerriers Taira » (détail), 1850
Pictures From History/Woodbury & Page - Bridgeman Images

Ce samedi 27 novembre 2021, le premier ministre japonais Kishida Fumio effectue une visite matinale des troupes de défense terrestre sur la base d’Asaka, au nord de Tokyo. Après un petit tour en char d’assaut, il prononce un discours de rupture : « Désormais, je vais envisager toutes les options, y compris celles de posséder des capacités d’attaque de bases ennemies, de continuer le renforcement de la puissance militaire japonaise. » Selon le chef du gouvernement, « la situation sécuritaire autour du Japon change à une vitesse sans précédent. Des choses qui ne se produisaient que dans des romans de science-fiction sont devenues notre réalité ». Un an plus tard, M. Kishida annonce le doublement des dépenses de défense et débloque l’équivalent de 315 milliards de dollars sur cinq ans. Le Japon va ainsi disposer du troisième budget militaire du monde derrière ceux des États-Unis et de la Chine. Il représentera 2 % du produit intérieur brut (PIB), ce qui correspond à l’engagement pris en 2014 par les vingt-huit membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN)… dont il ne fait pourtant pas partie.

Ces décisions — qui s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle « stratégie de sécurité nationale » dévoilée en août 2022 — changent profondément les missions des forces d’autodéfense, le nom officiel de l’armée nippone. Elles ne s’en tiendront plus, en effet, à défendre le pays mais disposeront des moyens de contre-attaquer. Et même de détruire des bases militaires adverses. L’annonce n’est guère surprenante.

En août dernier, dans un palace tokyoïte, M. Onodera Itsunori, président de la commission de recherche sur la sécurité nationale du Parti libéral-démocrate (PLD), proche de M. Kishida et ex-ministre de la défense de son prédécesseur Abe Shinzo, s’est mis dans la peau du premier ministre pour envisager avec son invité, le député PLD Otsuka Taku, une éventuelle invasion de Taïwan par la Chine. Ken Moriyasu, correspondant diplomatique du journal économique Nikkei Asia, raconte avec malice : « Ils sont partis de l’idée que les Chinois envahiraient simultanément Taïwan et les îles japonaises Senkaku [revendiquées par la Chine sous le nom Diaoyu] et se sont demandé : “Que devrions-nous faire ? Devrait-on d’abord évacuer nos ressortissants basés à Taïwan ?” Finalement, après beaucoup de confusion, ils ont conclu qu’il faudrait plutôt se concentrer sur Senkaku ! »

La tension dans le pays était alors palpable. Au moment de la visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Mme Nancy Pelosi, cinq missiles balistiques lancés par Pékin lors d’exercices militaires autour de Taïwan venaient de tomber dans les eaux de la zone économique exclusive (ZEE) japonaise (1). « Ces prochaines années, la Chine aura clairement à cœur de tester l’alliance nippo-américaine. Officiellement, pour Washington, la moindre attaque sur le sol japonais, comme par exemple sur l’île de Yonaguni, à cent dix kilomètres de Taïwan et à cinq cents kilomètres de l’archipel d’Okinawa, équivaudrait à une bombe sur New York. Mais dans la réalité, rien n’est moins sûr », certifie Moriyasu.

Grâce aux images satellites, les Japonais savent que les militaires chinois se sont déjà entraînés, dans le désert de Gobi, à attaquer un clone de la base aérienne américaine de Kadena, à Okinawa. M. Murano Masashi, spécialiste du Japon au think tank néoconservateur Hudson Institute à Washington, estime que celle-ci serait tout de suite neutralisée si Taïwan était envahie : « La Chine commencerait par les pistes d’atterrissage à Okinawa et Kyushu au début du conflit avec une salve de missiles balistiques et de croisière, ainsi que des campagnes de perturbation cybernétique et électromagnétique (2). » Les États-Unis, eux, répètent que la présence de leurs trente mille militaires est indispensable, ne serait-ce que pour les Okinawaïens eux-mêmes. Le 30 octobre 2022, l’ambassadeur américain au Japon s’est rendu dans le camp Hansen des marines pour inaugurer… un grand marché de maraîchers locaux pour nourrir les familles de soldats. Pas sûr que cela suffise à séduire les habitants, majoritairement hostiles aux bases américaines (3).




Cécile Marin
Quelques semaines plus tôt, en août, le gouvernement japonais avait donc rendu publique sa nouvelle stratégie. Le Livre blanc sur la « Défense du Japon 2022 » présente la Chine comme un « défi stratégique sans précédent », une « concurrente » accusée de rompre l’équilibre géopolitique et militaire dans la région, de menacer les îles Senkaku ainsi que Taïwan, que Tokyo assure vouloir défendre après avoir occupé l’île de 1895 à 1945 (4). Les autres ennemis désignés sont la Corée du Nord, qui a multiplié les tirs de missiles tout au long de 2022, et, depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie, avec laquelle le différend frontalier au sujet des îles Kouriles — annexées par l’URSS à l’issue de la seconde guerre mondiale — n’est toujours pas résolu.

Toutefois, cette analyse ne fait pas l’unanimité dans la société japonaise. Moriyasu rappelle que, certes, Pékin accroît effectivement son budget militaire (+ 7,1 % en 2022, soit 229 milliards de dollars, contre 768 milliards pour les États-Unis). Mais, à l’entendre, « Xi Jinping n’a pas consolidé son pouvoir pour faire la guerre mais parce qu’il s’apprête à prendre des décisions impopulaires contre les inégalités. (…) Cela va rendre fort mécontents les Chinois riches, qui se comportent comme des princes saoudiens, avec leurs Lamborghini et leurs villas californiennes. Si le président chinois souhaite que Taïwan intègre naturellement la Chine, rien dans son discours ne laisse entendre qu’il veut l’envahir. Certes, il n’en écarte pas la possibilité, mais le cœur de son discours, c’est un retour aux racines du communisme ». Un projet incompatible, selon lui, avec la guerre. D’autant que, « à la différence de la Russie, la Chine a peu de pétrole et un conflit assécherait son économie ».

Chez les opposants au PLD, ce sont surtout l’ampleur des dépenses militaires et la nouvelle stratégie offensive qui suscitent les critiques. Celle-ci viole la Constitution pacifiste imposée par Washington au lendemain de la reddition en 1945, mais à laquelle les Japonais demeurent attachés. Notamment à l’article 9, qui précise : « Le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ainsi qu’à la menace ou à l’usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux. Pour atteindre ce but, (…) il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales ou aériennes, ou autre potentiel de guerre. »

Afin de défendre ce principe, les pacifistes manifestent régulièrement autour du Kokkai Gijido, l’imposant bâtiment de la Diète nationale, le Parlement nippon. Quelques militants à mégaphone, sur les six mille manifestants présents en cet après-midi de novembre, tiennent tête aux petits porte-voix de plastique des policiers. Mais chacun reste derrière sa ligne de démarcation peinte au sol ou derrière son ruban de chantier. Les poches d’un des manifestants débordent de tracts où il est écrit : « La paix ne pourra jamais être créée par la force », « L’expansion militaire est un point de non-retour », ou encore « Ne laissons pas nos îles devenir des forteresses ». Salarié d’une association caritative, il déplore que les manifestants soient « principalement des aînés ».

« La jeunesse est un peu isolée, ne parle presque pas de langue étrangère, explique un médecin d’un grand hôpital du quartier universitaire Gotanda, à Tokyo. Elle vit en vase clos, avec ses soucis du quotidien mais sans conscience des véritables menaces extérieures. Elle pense que le gouvernement a raison quand il dit qu’il faut augmenter notre capacité de défense tout en croyant que, finalement, on sera sauvés par le grand allié américain ». Dans un quartier voisin, M. Hiroharu Kamo, 17 ans, futur étudiant en droit, savoure un sandwich en bas de chez lui. Il est à la fois sensible à la propagande étatique et prudent. « Si notre gouvernement veut se battre aux côtés de l’Amérique pour préserver Taïwan, les jeunes Japonais ne voudront pas y aller. Partir chasser l’envahisseur chinois avec les Américains, très peu pour moi », explique-t-il. Dans ce pays où le service militaire n’existe pas, ce fils d’un ingénieur métallurgiste et d’une mère au foyer boursicoteuse se verrait bien, en revanche, rejoindre les forces de défense, comme réserviste. « Car si Taïwan est envahie, après ce sera Okinawa, puis Kyushu. Le moment sera alors venu de nous défendre ! »

Pour la population comme pour le gouvernement, le pivot de la sécurité reste les États-Unis. M. Kimitoshi Morihara, responsable des affaires étrangères au Parti communiste japonais (7,6 % lors de l’élection à la Chambre des représentants en 2021), ironise sur les nationalistes du PLD qui « ne se soucient pas de définir leur propre voie et n’éprouvent aucune honte à être un partenaire subalterne dans l’alliance avec Washington ». À entendre M. Kimitoshi, la critique la plus virulente des libéraux-démocrates à l’encontre des Américains concerne la Constitution, qui a pour conséquence d’empêcher « le Japon de montrer sa puissance en envoyant des troupes à l’étranger comme d’autres pays prospères ». Quand les communistes, ardents défenseurs du pacifisme constitutionnel, farouchement opposés à la stratégie de défense du gouvernement et au « parapluie nucléaire » américain, se réunissent en nombre, leur imposant siège de Shibuya est protégé par des policiers. Le jour de notre rencontre, des fourgons de nationalistes paradent autour du bâtiment : leurs conducteurs hurlent dans des mégaphones, des drapeaux du Japon impérial et de l’Ukraine accrochés à la carrosserie.

Des armes américaines sophistiquées
Ce ralliement aux États-Unis est martelé comme une évidence dans la presse. M. Itsunori explique : « Moscou a attaqué l’Ukraine en pensant que c’était une nation faible qui n’allait pas être soutenue. Le Japon ne sera pas attaqué s’il dispose d’alliés forts pour le défendre (5). » Une antienne distillée à l’étranger par le professeur Tomohiko Taniguchi, plume et ancien conseiller d’Abe pour les affaires étrangères. En novembre 2022, il était invité par l’Asia Society de Suisse puis par le Conseil de l’Europe lors de son dernier Forum mondial de la démocratie à Strasbourg. Juste avant, il nous convie à l’un de ses cours à l’université Keio, à Tokyo. Et, devant ses élèves, il s’enflamme : « La Russie, la Corée du Nord, la Chine… Jamais auparavant notre pays n’avait fait face en même temps à trois puissances nucléaires hostiles, trois nations non démocratiques. Cela coïncide avec le fait que notre pays vieillit et perd de la population, que son économie ne croît pas assez. C’est d’ailleurs presque impossible pour le Japon d’aller aussi vite que la Chine pour contrebalancer sa puissance. Sa seule option rationnelle est de travailler de près avec des pays qui pensent comme lui, comme son vieil allié les États-Unis mais aussi l’Australie, l’Inde. Et de plus en plus avec les nations européennes. La France est un cas unique car elle possède la deuxième zone économique exclusive, grâce à ses territoires dans les océans Indien et Pacifique ! »

Il évoque le concept d’alliance indo-pacifique, développé par Abe en 2007 lors d’un discours devant le Parlement indien au sujet de la superpuissance militaire chinoise et des efforts à déployer pour la contrer (6). Le premier ministre y vantait une Asie « extra-large », étendue à tout le Pacifique jusqu’à inclure l’Australie et les États-Unis. Cela constitue « un axe des démocraties ralliées aux États-Unis contre la Chine, analyse M. Kimitoshi. Ainsi, quand le Japon acquiert des missiles puissants et à longue portée comme “forces de dissuasion” contre la Chine, ceux-ci seront intégrés dans la stratégie de défense indo-pacifique des États-Unis. Mais Washington ne permettra jamais aux Japonais de les utiliser de façon indépendante. Le fait est que le pays est un client des Américains — militairement, économiquement et diplomatiquement ». Pour tenter de réduire un peu cette asymétrie, le gouvernement entend tout de même développer un avion de combat avec l’Italie et le Royaume-Uni d’ici à 2035 (7).

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Kobayashi Kiyochika. — « Raijin, le dieu du Tonnerre, habillé en soldat japonais pendant la bataille russo-japonaise de Wafangou », 1904
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Cette militarisation et cette imbrication renforcée avec les États-Unis sonnent, pour la presse chinoise, comme dune dangereuse alerte. Certes, les rapports sino-japonais s’étaient déjà dégradés quand Tokyo avait acheté, le 11 septembre 2012, trois des îles Senkaku/Diaoyu à leur propriétaire privé et que, dans la foulée, Pékin avait multiplié les incursions dans la zone (8). Les visites régulières d’Abe au sanctuaire Yasukuni, qui honore la mémoire des criminels de guerre durant la seconde guerre mondiale, n’avaient rien arrangé.

Mais le climat s’était plutôt apaisé dans la dernière période. « J’étais parvenu à un consensus important [avec Abe] sur la construction de relations sino-japonaises répondant aux exigences de la nouvelle ère (9) », a même témoigné le président chinois après l’assassinat de l’ex-premier ministre, en juillet 2022. Depuis l’annonce de la nouvelle stratégie de défense, le ton a changé. Le très officiel Global Times renvoie le Japon à son passé militariste et colonial : « Compte tenu de la dévastation causée par la défense et la modernisation militaire du Japon dans l’histoire, en particulier pendant la seconde guerre mondiale, le changement de politique actuel aura un impact sur l’ensemble de la région, car de nombreuses nations devront augmenter leurs dépenses militaires, ce qui entraînera une nouvelle course aux armements en Asie du Nord-Est (10). »

La Chine n’est pas la seule à s’inquiéter de ce « changement de politique ». Il renvoie aussi la Corée du Sud aux douloureux souvenirs de l’invasion par les forces impériales japonaises, de 1910 à 1945. Les contentieux remontent à la surface, et singulièrement la question des « femmes de réconfort », ces esclaves sexuelles coréennes au service de l’armée impériale. Une réalité remise en cause par les négationnistes nippons, de plus en plus nombreux. Ainsi, depuis 2017, le gouverneur de Tokyo refuse de se rendre aux commémorations annuelles du massacre d’au moins 2 600 immigrés coréens en 1923, accusés à tort par la population — et avec le soutien de la police et de l’armée — d’avoir empoisonné des puits et planifié des attaques après le tremblement de terre ayant en grande partie détruit Tokyo et Yokohama et causé la mort de plus de cent mille Japonais (11). Du reste, l’État japonais a sensiblement augmenté les crédits alloués à la « dissémination stratégique d’informations à l’étranger (12) » qui abondent les budgets des think tanks universitaires appelés à rétablir la « vérité historique sur le Japon ».

Moscou rejoint le camp des ennemis
La crainte de Séoul tient surtout à l’éventualité clairement envisagée par Tokyo d’utiliser ses forces militaires pour « attaquer des bases ennemies » dont celles de la Corée du Nord, car la Corée du Sud serait alors directement menacée. « Comment sommes-nous censés accepter cette réalité dans laquelle le Japon désigne la péninsule coréenne — constitutionnellement, notre territoire souverain [article 3 de la Constitution coréenne] — comme cible de frappes préventives ? (13) », s’interroge l’éditorialiste du quotidien centriste Hankyoreh. Même le très conservateur président de la République, M. Yoon Seok-youl, soucieux de former un trio solide et solidaire avec les États-Unis et le Japon, a dû prendre quelque distance : « S’il s’agit d’une question directement liée à la sécurité de la péninsule coréenne ou à notre intérêt national, il est évident qu’il doit y avoir des consultations étroites avec nous ou notre accord au préalable (14). »

Rien ne dit que les menaces nippones impressionnent beaucoup Pyongyang. Avec une régularité de métronome, le président Kim Jong-un ordonne des tirs d’essai de missiles balistiques intercontinentaux, lesquels finissent leur course dans la ZEE japonaise au large de Hokkaido, soit à plus de mille kilomètres du pas de tir. Son objectif n’est pas le Japon, tempère le communiste Kimitoshi : « Les Nord-Coréens veulent à tout prix parler avec les États-Unis. Ils ont un besoin irrépressible d’attention. » Si les forces d’autodéfense ne tentent guère de détruire ces missiles en vol, les Japonais sont copieusement informés de la menace, martelée sur les smartphones ou sur les écrans d’information des métros et des trains rapides… pour justifier les retards occasionnés. Les autorités nippones alertent aussi leurs entreprises de cryptomonnaie sur les menaces de Lazarus, principal groupe de cybercriminels nord-coréens. Pour l’heure, et à l’image de ce qui se passe entre Pyongyang et Washington, les discussions avec la Corée du Nord sont au point mort.

La Russie a désormais rejoint le camp des ennemis désignés. Ce ne fut pas toujours le cas. Si, durant son dernier mandat (2012-2020), Abe a joué cinq fois au golf avec le président américain Donald Trump, il a rencontré M. Vladimir Poutine à vingt-sept reprises. À chaque fois, des promesses de coopération économique étaient engagées, mais aucun accord pour régler le contentieux des Kouriles. Ces îles forment une barrière entre l’océan Pacifique et la mer d’Okhotsk, où la Russie fait patrouiller ses sous-marins nucléaires et, depuis 2016, un système antimissiles. Les rétrocéder à un allié des États-Unis affaiblirait son niveau de sécurité.

Si, après l’invasion en Ukraine, le premier ministre Kishida a voté les dispositifs de sanctions, il ne peut nier avoir maintenu un partenariat stratégique, au nom de la sécurité énergétique de son pays. Ainsi, contrairement à l’américain ExxonMobil, les investisseurs japonais ont conservé leurs parts dans Sakhaline-II, une société à majorité russe d’exploration et de production de gaz offshore. Près des deux tiers (60 %) des dix millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) actuellement produits sont achetés par les Japonais. Ce volume couvre 10 % de leurs besoins : les champs pétroliers et gaziers gérés par Sakhaline-II en mer d’Okhotsk sont « extrêmement importants pour la sécurité énergétique » du pays, a justifié le premier ministre.

En Asie, la nouvelle « stratégie de défense » ne risque-t-elle pas de porter atteinte à des relations commerciales de voisinage sur lesquelles Tokyo compte beaucoup ? Un accord de libre-échange a été signé en 2008 avec les dix pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Anase, ou Asean en anglais) (15), facilitant notamment la production manufacturière dans ces pays pour le compte de compagnies japonaises. Parmi une foule d’exemples, on peut citer l’équipementier Asics, qui fabrique une grande partie de ses chaussures de sport au Cambodge depuis 2013 ; Sony, qui possède une usine de téléviseurs home cinéma en Malaisie ; Mitsubishi, qui s’est emparé de deux sociétés de prêts à la consommation via son application pour smartphones, en Indonésie et aux Philippines, pour faciliter l’achat de ses voitures produites localement. Des liens culturels surprenants se développent également, comme à Hanoï, où la cathédrale Saint-Joseph vient de recevoir un orgue géant de la municipalité d’Itami (préfecture de Hyogo). En « échange », le Japon est devenu le deuxième investisseur étranger du Vietnam (derrière Singapour) et le premier importateur de fruits de mer…

Cela conduit parfois Tokyo à soutenir des États en délicatesse sur la scène internationale. En octobre 2022, il a refusé de voter une résolution portée notamment par les États-Unis et le Royaume-Uni au Conseil des droits de l’homme des Nations unies qui visait le Sri Lanka, pays dont le Japon est le deuxième créancier, derrière la Chine. La réciproque fonctionne : les autorités sri-lankaises n’ont pas fait d’esclandre lorsque Wishma Sandamali, jeune enseignante à la santé fragile, est morte le 6 mars 2021 dans la cellule d’un centre de rétention administrative de Nagoya, privée de soins. Elle y était retenue depuis plusieurs mois à cause d’un visa expiré, expédiée là-bas par la police locale chez qui elle était venue déposer plainte pour des violences conjugales. Son décès a ému les Japonais.

Contrairement aux pays de l’Anase, l’Inde n’a pas obtenu des investisseurs nippons de créations d’usines. « Ces deux nations n’ont aucun passif conflictuel sérieux, et pourtant leur relation n’est jamais allée au-delà de la simple courtoisie », constate Megha Wadhwa, chercheuse indienne à l’université Sophia de Tokyo. Même si, comme elle le montre à travers une centaine de témoignages (16), des migrants se sont enracinés dans l’Archipel. Des milliers d’ingénieurs indiens, anglophones et férus de développement informatique, ont rejoint des start-up grâce à un mécanisme migratoire à l’attention des petites et moyennes entreprises : un programme dit « de formation professionnelle » qui contourne la politique d’immigration zéro. Dans les hautes technologies, Tokyo et New Delhi ont adopté un programme spatial commun pour explorer la face cachée de la Lune d’ici à 2030 — en compétition avec la Chine, qui est le premier pays à s’y être posé, en janvier 2019.

Sony contre Huawei
Si le gouvernement japonais s’aligne sur la vision stratégique des États-Unis, cela ne l’empêche pas de subir les conséquences des sanctions économiques américaines contre la Chine. Sony par exemple, qui domine le marché mondial des capteurs photographiques CMOS équipant les smartphones, ne peut plus les vendre au géant Huawei. Le Japon n’en joue pas moins le rôle de baromètre de ce que la classe moyenne chinoise doit consommer.

« Il ne s’agit pas forcément de high-tech. En matière de design, de packaging, de mode, de cosmétiques, etc., quand ça marche bien au Japon, les Chinois (mais aussi les Taïwanais, les Coréens, puis les Thaïlandais) veulent consommer la même chose. C’est immuable ! », assure M. Jérôme Chouchan, président de la chambre de commerce française et à la tête du chocolatier Godiva au Japon et en Corée du Sud. La marque de vêtements grand public Uniqlo constitue un des exemples frappants : elle possède 900 magasins en Chine (sur 1 600 dans le monde) et en ouvre une centaine chaque année. C’est donc son plus grand marché étranger, faisant la puissance de son propriétaire, M. Yanai Tadashi, 73 ans, la plus grosse fortune du Japon, estimée à 28 milliards de dollars. L’homme sait plaire à Pékin tant il évite la géopolitique et les dossiers clivants.

Depuis que Hongkong et ses fonds spéculatifs ont perdu de leur superbe aux yeux des investisseurs étrangers et même des riches Chinois, Tokyo tente de devenir un centre financier attractif au travers d’incitations fiscales. Mais il reste à la traîne derrière Singapour. Le pays espère néanmoins présenter une solution de repli apaisante pour les entrepreneurs occidentaux ayant cru trouver en Chine leur eldorado asiatique. L’ancien patron d’Alibaba, M. Jack Ma, y coule d’ailleurs des jours heureux…

Toutefois, en tournant le dos brutalement à sa politique pacifiste, le Japon se place en première ligne face à Pékin et éloigne tout espoir d’autonomie vis-à-vis des États-Unis. Cette impossible entrée dans l’après-guerre froide cohabite pourtant avec un dynamisme régional haletant où, de Hanoï à Colombo, ce pays vieillissant a construit les leviers de sa future croissance. Il y est en concurrence directe avec la Chine, très présente. Déjà, la plupart des pays asiatiques refusent de choisir entre Pékin et Washington, qui leur promet la sécurité. Et avec Tokyo ?
Xuan
Le Japon va devenir le troisième plus grand dépensier militaire de la planète


https://blogs.mediapart.fr/rk34/blog/181222/le-japon-va-devenir-le-troisieme-plus-grand-depensier-militaire-de-la-planete

Les USA sèment la discorde et les menaces puis les marchands d'armes passent derrière. Le Japon a oublié son pacifisme qui le protégeait. Oublié aussi Hiroshima et Nagasaki. Oublié qui a commis ces massacres et qui l'entraîne sur la voie guerrière. Un article du site étatsunien CommonDreams

Robert Kissous - Communiste - Militant associatif - Rencontres Marx
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Les USA sèment la discorde et les menaces puis les marchands d'armes passent derrière.
Le Japon a oublié son pacifisme qui le protégeait . Oublié aussi Hiroshima et Nagasaki. Oublié qui a commis ces massacres et qui l'entraîne sur la voie guerrière.

https://www.commondreams.org/news/2022/12/16/us-weapons-makers-set-profit-japan-readies-320-billion-military-buildup?fbclid=IwAR1DwiszjEuN-CeLed0sG3rUPdlcwf2kAhFG6ca89FDQsiCaiVderSuMOmU

Les fabricants d'armes américains vont profiter du renforcement militaire de 320 milliards de dollars du Japon

Le Japon, nation pacifiste déclarée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est sur le point de devenir le troisième plus grand dépensier militaire de la planète. Il sera armé de missiles de fabrication américaine capables de frapper la Chine.

Kenny Stancil - 16 décembre 2022

Dans une rupture importante avec sa stratégie de sécurité nationale d'après-guerre, limitée à l'autodéfense et à l'accueil de troupes américaines, le Japon a annoncé vendredi son intention de se lancer dans un renforcement militaire de 320 milliards de dollars sur cinq ans afin de se doter d'une capacité de frappe offensive dans un contexte de tensions régionales croissantes.

Le Japon "fait face à l'environnement de sécurité nationale le plus sévère et le plus compliqué" depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, selon le nouveau plan dévoilé par le gouvernement conservateur du Premier ministre Fumio Kishida, qui a désigné la Chine comme son "plus grand défi stratégique", suivie de la Corée du Nord.

Reconnaissant que la recherche de missiles de croisière représente "un changement majeur dans la politique de sécurité d'après-guerre du Japon", M. Kishida a déclaré aux journalistes que leur acquisition était "indispensable" pour prévenir toute agression étrangère.

Comme l'a rapporté Al Jazeera, le Japon craint que l'invasion de l'Ukraine par la Russie "n'ait créé un précédent qui encouragera la Chine à attaquer Taïwan, menaçant ainsi les îles japonaises voisines, perturbant l'approvisionnement en semi-conducteurs de pointe et mettant potentiellement la main sur les voies maritimes qui fournissent le pétrole du Moyen-Orient".

En réponse à ces préoccupations, le Japon prévoit d'acheter des armes à longue portée capables de frapper la Chine, y compris des centaines de missiles d'attaque terrestre Tomahawk et de missiles de combat interarmées air-sol de Lockheed Martin - une aubaine pour l'un des plus grands acteurs de la puissante industrie américaine de l'armement, qui s'apprête déjà à rafler des centaines de milliards de dollars d'argent public suite à l'adoption par le Congrès d'un budget militaire de 858 milliards de dollars pour la prochaine année fiscale.

Comme le rapporte NPR, "le Japon prévoit également de développer ses propres armes, notamment des avions de chasse avancés, des missiles hypersoniques et des drones armés."

Selon Al Jazeera, le Japon se prépare également à "stocker des pièces de rechange et d'autres munitions, à renforcer la logistique, à développer des capacités de cyber-guerre et à coopérer plus étroitement avec les États-Unis et d'autres nations partageant les mêmes idées" dans une prétendue tentative de "dissuader les menaces à l'ordre international établi."

"Impensable sous les administrations précédentes, l'armement rapide du Japon... doublera les dépenses de défense pour atteindre environ 2 % du produit intérieur brut (PIB) au cours des cinq prochaines années, et portera la part du ministère de la défense à environ un dixième de toutes les dépenses publiques", note le média. "Cela fera également du Japon le troisième plus grand dépensier militaire du monde après les États-Unis et la Chine, sur la base des budgets actuels. "

M. Kishida affirme que les systèmes de défense antimissile actuels du Japon ne sont plus en mesure d'intercepter les missiles tirés par ses voisins. Selon l'Associated Press : "La Corée du Nord a tiré plus de 30 missiles balistiques cette année, dont un qui a survolé le Japon. La Chine a tiré cinq missiles balistiques dans les eaux proches des îles du sud du Japon, dont Okinawa."

"Lorsque les menaces deviennent réalité, la Force d'autodéfense peut-elle protéger pleinement notre pays ? ", a demandé le Premier ministre vendredi. "Franchement, les (capacités actuelles des FAD) sont insuffisantes".

La proposition de dépenses militaires sur cinq ans approuvée par son cabinet affirme que "la capacité de contre-attaque est nécessaire", bien qu'elle ne sera pas mise en œuvre avant 2026, lorsque le déploiement des missiles de croisière construits par les États-Unis devrait commencer.

Bien que les gouvernements japonais successifs aient laissé entendre que les contre-attaques visant à neutraliser les attaques étrangères seraient autorisées en vertu des restrictions militaires de longue date du pays, il n'y avait auparavant que peu d'appétit pour assurer une telle capacité.

Comme le note AP : " En raison de son passé de guerre en tant qu'agresseur et de la dévastation nationale après sa défaite, la politique d'après-guerre du Japon a donné la priorité à la croissance économique tout en maintenant sa sécurité légère en s'appuyant sur les troupes américaines stationnées au Japon dans le cadre de leur accord de sécurité bilatéral. Le renforcement de la défense du Japon a longtemps été considéré comme une question sensible dans le pays et dans la région, en particulier pour les victimes asiatiques des atrocités commises par les Japonais pendant la guerre. "

Cependant, la puissance militaire croissante de la Chine, le nombre record de tirs de missiles nord-coréens au cours des derniers mois et la crainte croissante que la Chine n'imite la Russie en envahissant Taïwan, pays voisin, ont provoqué un changement dans l'opinion publique, les sondages montrant qu'environ deux tiers des électeurs japonais sont désormais favorables au renforcement de l'armée du pays.

"Néanmoins, dans un clin d'œil à la sensibilité de la question, les documents excluent les frappes préventives et insistent sur le fait que le Japon est engagé dans 'une politique exclusivement axée sur la défense'", rapporte Al Jazeera.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a averti vendredi le Japon que "l'exagération de la soi-disant menace chinoise pour trouver une excuse à son renforcement militaire est vouée à l'échec" et a exhorté le pays à "réfléchir à ses politiques".

Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a quant à lui qualifié le changement du Japon de "mesure audacieuse et historique pour renforcer et défendre l'Indo-Pacifique libre et ouvert."

La feuille de route militaire renforcée du Japon intervient quelques semaines seulement après que les États-Unis ont annoncé leur intention de déployer jusqu'à six bombardiers B-52 à capacité nucléaire dans le nord de l'Australie, où ils seraient suffisamment proches pour frapper la Chine.

Les relations entre les États-Unis et la Chine se sont détériorées depuis le mois d'août, lorsque la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi (D-Calif.) et d'autres membres du Congrès se sont rendus à Taïwan (République de Chine, ou ROC) malgré l'opposition de Pékin qui, comme la plupart de la communauté internationale, y compris Washington depuis les années 1970, considère que la province séparatiste fait partie de la République populaire de Chine (RPC).

S'écartant de plus de quatre décennies de politique d'"une seule Chine" - dans laquelle les États-Unis reconnaissent la RPC comme le seul gouvernement légal de la Chine et entretiennent des relations informelles avec la ROC tout en adoptant une position d'"ambiguïté stratégique" pour masquer jusqu'où ils iraient pour protéger Taïwan - le président américain Joe Biden a menacé à plusieurs reprises de recourir à la force militaire en réponse à une invasion chinoise de l'île.

Bien que M. Biden ait prévenu plus tôt cette année que l'assaut de la Russie en Ukraine avait rapproché le monde de l'"Armageddon" plus que jamais depuis la crise des missiles de Cuba, sa décision de stationner des bombardiers B-52 en Australie augmente encore le risque mondial de guerre nucléaire. La nouvelle position du Japon pourrait également accroître les risques de guerre dans la région indo-pacifique.

"Après avoir élevé sa coopération en matière de défense avec l'Australie à des niveaux semi-exceptionnels ces dernières années, le Japon espère mettre en pratique [sa] nouvelle capacité lors d'exercices conjoints organisés par l'Australie et incluant également les militaires américains", rapporte AP. "Le mois dernier, le Japon et les États-Unis ont organisé un important exercice militaire conjoint dans le sud du Japon afin d'améliorer l'état de préparation des alliés."
Xuan
Suga va maintenir la politique chinoise du Japon: éditorial du Global Times

Source: Global Times Publié: 2020/9/14 18:56:29
https://www.globaltimes.cn/content/1200846.shtml


Le secrétaire en chef du cabinet japonais Yoshihide Suga réagit après avoir été élu à la tête du Parti libéral démocrate au pouvoir au Japon lors des élections à la direction du parti à Tokyo lundi. Photo: AFP

Comme prévu, Yoshihide Suga a remporté les élections à la direction du Parti libéral démocrate (LDP) du Japon lundi après-midi. Il a battu Fumio Kishida et Shigeru Ishiba par une victoire écrasante. Puisque le LDP est le parti au pouvoir au Japon, cela signifie que Suga sera le nouveau Premier ministre du Japon dans deux jours, succédant à Shinzo Abe.

Suga, 71 ans, a été secrétaire en chef du cabinet d'Abe pendant près de huit ans. Il était avec Abe tout au long du deuxième mandat d'Abe. Après être devenu le nouveau Premier ministre, la mission de Suga, peut-être, pourrait être juste celle d'un intérimaire. Abe a encore un an dans son mandat. Pendant cette période, on pense généralement que Suga poursuit la politique d'Abe. Certains analystes pensent que Suga pourrait dissoudre le Parlement et organiser des élections avant la date prévue. S'il réussit, il gagnera plus de place politique.

Avant les élections de lundi, les trois candidats ont tenu un débat sur leurs plans de gouvernement, et celui de Suga semble être le plus régulier et le plus ferme. Mais ils ont offert peu de flexibilité dans leurs politiques chinoises. L'attitude du Japon envers la Chine a déjà été fixée, compte tenu de la tendance générale des relations sino-américaines et des intérêts nationaux du Japon. Tokyo se concentrera sur l'alliance nippo-américaine et développera simultanément ses liens avec Pékin, dans le but de maximiser ses propres intérêts.

Si les États-Unis sont le seul allié du Japon, la Chine est le premier partenaire commercial du Japon. Tant qu'il n'y aura pas de risque réel de guerre entre la Chine et le Japon, le Japon ne penchera pas complètement vers les États-Unis pour coordonner la répression stratégique de ces derniers sur la Chine. Dans un avenir prévisible, la Chine ne devrait pas compter sur "courtiser" le Japon à ses côtés. Alors que le Japon restera fidèle à son alliance avec les États-Unis, il tentera d'attirer les faveurs de la Chine et des États-Unis.

Le cadre stratégique des relations sino-japonaises restera inchangé, bien qu'il puisse être affecté par des problèmes concrets à différentes périodes. Suga a déclaré que la Chine et le Japon ont de nombreux problèmes qui doivent être résolus un par un. Pour la Chine, les risques dans les relations bilatérales résident dans le fait que l'opportunisme peut émerger au Japon. Certaines forces japonaises peuvent surestimer le pouvoir de négociation du Japon avec la Chine en raison des relations tendues entre la Chine et les États-Unis et adopter une approche agressive sur de multiples problèmes, ce qui rendra difficile leur résolution ou leur gestion.

Les États-Unis font de leur mieux pour que leurs alliés se liguent contre la Chine. Cela aura également un impact sur le Japon. Par exemple, le Japon apprécie le marché chinois, mais il interagit également avec les États-Unis, l'Australie et l'Inde pour promouvoir la dé-sinisation de la chaîne d'approvisionnement.

Alors que la Chine et le Japon recherchent des relations généralement stables et maintiennent le statu quo, il est également possible que les différences entre les deux pays se creusent lentement.

Une fois que la Chine a atteint son développement historique, le Japon ne représente plus une menace majeure pour la Chine. Les relations sino-japonaises sont façonnées par de nombreux facteurs. À long terme, le principal levier de la Chine qui peut influencer le Japon est la croissance continue de sa force nationale.

Tant que le marché ouvert de la Chine continuera de s'étendre, que ses capacités technologiques continueront d'augmenter et qu'il restera invincible sous la pression américaine, les États-Unis ne gagneront pas complètement le Japon. Le maintien de la coopération avec la Chine sera le meilleur choix du Japon.

Il est insignifiant que l'administration Suga ait une meilleure attitude envers la Chine. La Chine devrait continuer à renforcer son attractivité pour le Japon, affaiblir la capacité du Japon à restreindre le développement de la Chine et réprimer progressivement l'idée du Japon d'adopter une ligne opportuniste envers la Chine dans un contexte de détérioration des relations sino-américaines.

Dans le passé, la Chine et le Japon étaient trop concentrés sur leurs différends. Les États-Unis ne prendront pas l'initiative de réduire progressivement ces frictions. La Chine devra être la principale force pour changer la situation. Cependant, il est impossible pour la Chine de promouvoir le changement aux dépens de ses propres intérêts nationaux. Il s'agit d'un test majeur pour la diplomatie chinoise ainsi que d'une question clé dans les relations sino-japonaises.
marquetalia
Désolé si l article est tronqué....
marquetalia
https://plus.lesoir.be/322276/article/2020-09-01/le-successeur-de-shinzo-abe-ne-devrait-pas-etre-un-faucon


Edité le 07-09-2020 à 13:32:32 par marquetalia


marquetalia
Le réarmement du Japon n est pas à l ordre du jour.


Edité le 07-09-2020 à 13:32:06 par marquetalia


marquetalia
Le Japon va t il attaquer la RPD de Corée,Tokyo voulant détruire les batteries de missiles nord coréennes?un événement historique semble avoir été oublié par l histoire,fin 2001,la marine nippone a détruit un navire de Pyongyang qui voulait entrer dans les eaux territoriales japonaises, officiellement "le navire transportait une cargaison d amphétamines";la bataille d Amamu Oshima.


Edité le 07-09-2020 à 13:34:56 par marquetalia


marquetalia
https://www.challenges.fr/monde/japon-la-course-a-la-succession-du-premier-ministre-shinzo-abe-est-lancee_724884.amp


Edité le 29-08-2020 à 09:50:01 par marquetalia


marquetalia
Shinzo Abe va démissionner de son poste de premier ministre d ici fin Septembre.est important à noter,le Japon étant la troisième économie mondiale.le prochain premier ministre,Yoshihida Suga, âgé de 71 ans,prendra ses fonctions un mois après le 2 Septembre,c est à dire plus de 75 ans après la capitulation nippone, signée sur l Uss Missouri...


Edité le 29-08-2020 à 11:10:52 par marquetalia


marquetalia
Il y aura des élections au Japon pour nommer un nouveau premier ministre en Septembre 2021.etant donné que le pays du soleil levant veut renoncer au nucléaire,il sera encore plus dépendant du pétrole du Moyen Orient,l armée japonaise devra sécuriser cet approvisionnement.il faut savoir que les Nippons investissent au Kurdistan irakien,y développent des infrastructures,il est à prévoir un déploiement de troupes japonaises dans cette région du proche Orient aux cotes des Américains,et ce depuis Djibouti, où il y a un contingent de 150 soldats japonais,qui pourrait voir ses effectifs augmenter graduellement.
 
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