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robertbibeau
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/lunite-dans-le-combat-en-font-commun/

L’article de référence que nous présentons et que nous analysons ci-dessous semble défendre des positions militantes. On y trouve les termes convenus tels que : «solidarité», «unité», «droits syndicaux», «lutte anti-austérité», «droit de négocier», «Front commun», «Front social», «combat», «opposition», «réformes» (sic), etc.

Les auteurs de cette missive voudraient mobiliser les travailleurs, les étudiants et la population «citoyenne» afin de défendre les syndicats, les commissions scolaires, les universités, les services sociaux, les hôpitaux, les municipalités et le droit de négocier la vente de notre force de travail. La solution consisterait selon eux à forger l’unité de tous les citoyens-citoyennes contre l’austérité et contre les coupures des budgets gouvernementaux. L’unité serait forgée en créant un Front Social National et une Alliance anti-austérité ! Pas un mot sur l’exercice de la lutte gréviste ! Les auteurs admettent toutefois que : «Inévitablement, les différents combats ne pourront pas tous être remportés. Toutefois, la construction d’une riposte puissante et efficace à l’austérité dépend des liens de solidarité que les différentes franges de la population seront capables de tisser.» La bataille n’est pas fortement engagée que déjà les auteurs concèdent la victoire à l’ennemi de classe. Pourquoi ont-ils raison d’admettre que leur projet de Front social et d’Alliance nationale ne peut se terminer que par la défaite du mouvement ouvrier ?

Pour la raison que l’unité dans la lutte ne se forge pas sur l’effacement des différences, ni sur le nationalisme ni sur la demande de «réformes» à l’État, notre ennemi de classe. À quoi ça mène de lancer le mot d’ordre de «Combattre l’austérité», quand le gouvernement souhaite justement défendre sur la place publique ses politiques de restriction des dépenses étatiques afin de justifier la réduction du déficit public. Les auteurs rassemblent alors les militants sous le drapeau de l’État des riches sans moyens de réplique aux arguments des riches, surtout quand ils ont exclu par avance tout rejet de l’appareil d’État et de la dette contractée par et pour les capitalistes.


La victoire dans le combat sur le front économique de la lutte de classe ne se fonde pas sur des abstractions, des négations, des illusions, des divagations, des concoctions et des négociations entre factions. La bataille qui s’engage à l’initiative de la classe capitaliste, secondée par l’État bourgeois à sa solde, aura lieu, que les militants de gauche le veuillent ou non. La question ne se pose donc pas en terme d’engager le combat; de proclamer la volonté d’unifier les combattants; ou de proposer des revendications de substitution à ceux qui mèneront le combat de front, sur les lignes de piquetage, en soutien à leurs propres revendications et pour la défense du droit de grève en faisant la grève générale illimitée.

La première exigence qui se pose à tout militant progressiste est de bien cerner les forces en présence d’un côté comme de l’autre de la barricade sociale. De bien comprendre les intérêts en jeux et ce pour quoi, d’une part, la classe capitaliste et son État bourgeois lancent des offensives contre toutes les sections du prolétariat et des salariés ; et d’autre part, pourquoi, et surtout comment, la classe ouvrière et les autres salariés doivent engager, sans plus tarder, le combat gréviste directement sur le front économique de la lutte de classe. À présent, les troupes de choc du mouvement ouvrier sont déjà engagées dans le conflit qui pour l’heure se mène sur le front idéologique de la lutte de classe. Divers intervenants, comme ceux publiant le trac ci-dessous, proposent leur mot d’ordre, leur stratégie, leur tactique, engagent des manifestations et des actions d’escarmouche histoire de tester le terrain et de rallier les combattants ouvriers, les militants étudiants et les autres afin de les regroupés derrière les syndicats, les municipalités, les universités, les garderies, les écoles, les associations et les ONG, le Front commun intersyndical, un Front Social à venir, et une Alliance contre l'austérité sur le mot d’ordre, souhaité par l’État, de quémander des «réformes» des politiques d’austérité.

Tout ceci laisse entendre que dès la première étape de la lutte les forces ouvrières d'opposition font diversion et s’égarent, sont incapables de déterminer qui est l’ennemi et qu’est-ce qu’il prépare comme attaque contre nous, ni comment y faire face. Tout ceci est de mauvais augure pour la suite du combat classe contre classe entre le prolétariat et le patronat qui s’engage.

Les troupes de choc dans cet affrontement qui nous oppose à la classe capitaliste en entier et à son État affrété ce sont les travailleurs de la fonction publique, particulièrement les fonctionnaires, les manœuvres, les concierges, les camionneurs, les techniciens, les enseignants, les paramédicaux auxiliaires et infirmières, les employés des garderies et tous les autres salariés. Ils sont peu organisés, sous-payés, et ils comprennent sommairement pourquoi l’État les attaques par ses mesures de restriction et d'austérité. Ils sont conscients cependant que l’État a de moins en moins d’argent pour payer et que si l’État augmente les salaires et les conditions de retraite ils seront taxés davantage en tant que salariés. Ils sont dans l’ensemble assez pessimistes sur leur capacité de stopper l’État bourgeois dans ses visées. Attention, l'État bourgeois aime les syndicats bourgeois et les négociations avec ses parangons.

Les ouvriers et les salariés ont contre eux leur propre bureaucratie syndicale qui a pris les devants cette année en construisant une lourde structure pyramidale de «Front commun» avec de lourdes contraintes bureaucratiques qui permettront d’étouffer toute initiative de combat d’un secteur, d'une région, ou d’une unité revendicatrice sous prétexte de maintenir «l’unité de tous les syndiqués». «Personne ne bouge avant que tout le monde ne soit prêt à bouger». «On ne peut faire la grève, car la majorité n’est pas assurée, et la loi spéciale nous pend au bout du nez», etc., etc. Bref, la structure de pseudo «unité» servira, comme par le passé, à détruire l’unité et à paralyser l’action gréviste militante.

Devant eux les salariés ont aussi les médias qui tenteront de soulever «l’opinion publique» contre les militants et les unités engagés dans l’action gréviste, le tout relayé par les bureaucrates syndicaux qui dénonceront toute action vindicative des salariés de l’État. Dès à présent nous devons contrer cette propagande. Les autres salariés sont de notre côté et ils le seront d’autant plus hardiment que la lutte de classe sera farouche, courageuse, résolue, comme celle des étudiants en 2012.

Devant les salariés, l’État a déployé toutes ses forces de combat, policiers, cours de «justice» (sic), propagandistes, économistes patentés, Assemblée nationale, lois spéciales, sous-fifres des municipalités, affidés des universités, des commissions scolaires, des ministères, des conseils d’administration. Il chaud peu à l’État des riches que les gens manifestent avec des casseroles le soir et les fins de semaine pourvu que l’appareil productif des profits et les services étatiques de soutien à la reproduction de la force de travail fonctionnent. Car le problème majeur auquel fait face l’État employeur et législateur est de soutenir, en ces temps de crise systémique, la valorisation du capital et la reproduction des profits élargies. C’est donc là que nous devons le frapper.

Ce ne sont pas les services sociaux ou les organismes de services, les ministères, les municipalités ou les garderies que les employés et les salariés du public et du para public doivent défendre. Les salariés n’ont pas à combattre l’austérité dans le flou artistique. Ce sont leurs salaires, leur pouvoir d’achat, leur sécurité d’emploi, leurs fonds de pension, leurs conditions de travail que les salariés doivent défendre (comme les étudiants de 2012 ont «Stoppé la hausse» et ce faisant, la classe ouvrière défendra les services publics et les conditions de reproduction de sa force de travail. L’unité ne sera pas forgée dans l’abstrait par des appels à se regrouper en Alliance contre l’austérité. L’unité des salariés ne peut se forger que dans le combat contre l’État, contre la désunion à propos des revendications sociales (sic); contre les analyses alambiquées qui font l’impasse sur les véritables enjeux de cette lutte de classe; contre les divisions et les faux jetons. L’unité sera forgée autour des revendications que les employés appuieront et pour lesquelles ils engageront la lutte gréviste au plus vite. Dans le cours même de la lutte gréviste concrète, il nous appartiendra de démontrer aux salariés pourquoi de telles guerres de tranchés pour sauver nos emplois, pour sauvegarder notre pouvoir d’achat, pour assurer nos régimes de retraite sont inévitables et toujours à recommencer sous le capitalisme monopoliste d’État, portant ainsi le combat sur le front politique de la lutte de classe, ce qui constitue notre responsabilité.

À LIRE EN COMPLÉMENT POUR L’ORGANISATION OUVRIÈRE :
http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520


Article de référence :

POUR UNE ALLIANCE NATIONALE CONTRE L’AUSTÉRITÉ

Julien Daigneault
Octobre 2014

En écho aux positions anti-austérité adoptées lors des assemblées générales de l’AFESH, de l’AFESPED et de l’AFELC en septembre 2014, des militant-e-s ont mis sur pied des comités visant à lancer une campagne contre l’austérité et les attaques sur les droits syndicaux. Cette campagne fait la promotion d’un « Front social » devant culminer par une grève illimitée au printemps 2015. Cette période de l’année sera ponctuée par le dépôt d’un budget d’austérité (qui risque de déchaîner les mouvements sociaux) ainsi que par le début des négociations entre le gouvernement du Québec et le Front commun intersyndical des employé-e-s du secteur public et parapublic (près de 400 000 salarié-e-s).

La suite de l’article : http://esuqam.com/rs1/
 
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