Xuan |
![]() Le Parti communiste turc lance un appel à braver la répression policière et à reprendre la place Taksim Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ Appel à la presse, au public, aux membres et sympathisants du parti Les représentants de la Résistance de Taksim, Solidarité Taksim (Taksim Dayanaismasi ) ont invité à reprendre et porter les revendications du mouvement sur la place Taksim, à 19 h (hier, mardi). Le Parti communiste de Turquie soutient totalement l'appel lancé par Taksim Taksim Dayanaismasi et appelle tout le monde à descendre dans la rue et sur les places. Le rassemblement à Istanbul sera place Taksim. Le pays dans son ensemble sera derrière ses frères et sœurs qui ont résisté dès l'aube place Taksim et dans le parc Taksim Gezi. Aujourd'hui, depuis la première heure, le gouvernement AKP essaie de diviser et casser le mouvement populaire, usant toute sorte de provocation, par une campagne incroyable de mensonges et par le mauvais tour qu'ils nous ont joué dans la matinée. Ces efforts sont vains. Aucun gaz lacrymogène, ni canon à eau, ni mensonges ou pièges ne saperont la réputation, la légitimité et l'unité du mouvement populaire. Nous soulignons, pour mettre en échec les manœuvres préparées par le gouvernement AKP, que les rassemblements de ce soir doivent être LEGITIMES, PACIFIQUES, DISCIPLINES et MASSIFS afin que le gouvernement AKP ne puisse pas jeter le discrédit sur leur action. Tous les militants du parti et nos sympathisants doivent prendre leurs responsabilités pour s'assurer que le mouvement prenne ces formes-là. C'est la seule façon de repousser la campagne de désinformation lancée par le Premier Ministre Erdogan. Le fascisme peut être stoppé ainsi. Aux militants du TKP, patriotes, à notre peuple : tous sur le pont ! Sur les places à 19 h ! A 19 h, à Taksim Gezi Park, à Istanbul ! |
Xuan |
![]() Entretien avec le dirigeant du PC Turc Kemal Okuyan : « Personne n'a vu arriver un mouvement d'une telle ampleur » ![]() source solidarite-internationale-pcf Le rédacteur en chef du quotidien SoL et membre du Comité central du Parti communiste de Turquie, Kemal Okuyan, a répondu aux questions concernant la lutte de Gezi Park qui a débouché sur un grand mouvement. Okuyan a apporté son éclairage sur des questions actuellement débattues : « Où va la Turquie », « est-ce une situation révolutionnaire », « S'agit-il du printemps turc ? » Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ Q: S'attendait-on à un mouvement social de cette ampleur ? R: Ce qu'on apprend de l'histoire, c'est que les grands mouvements sociaux sont généralement des mouvements qui ne peuvent être prévus. Si on pouvait prévoir quand un système atteint ses limites, les acteurs en question pourraient se préparer en conséquence. Que cela débouche sur quelque chose de positif ou non, ils tentent d'en contrôler l'issue. Quand cela se passe comme ça, la fiction l'emporte sur le mouvement réel. Le rapport de force ne peut pas bouger et par conséquent, ce grand mouvement social ne voit pas le jour. Personne n'a été capable de prévoir l'ampleur de ce que nous connaissons en ce moment. Le gouvernement ne le pouvait pas. L'opposition officielle non plus, ni la gauche d'ailleurs. Il y a eu quelques signes avant-coureurs, certains ont été capables de réaliser que l'affrontement pourrait aller loin et personne n'a été capable de prévoir ce qui se passe maintenant. C'est important. Le climat politique et idéologique en Turquie est désormais bien différent que celui d'il y a 4-5 ans. Pas complètement différent mais à une échelle qui ne peut pas être minimisée. Que se cache derrière l'importance et la profondeur du mouvement ? Si je le disais de façon directe, crue, c'est la culmination de la riposte, même de la haine, envers le gouvernement AKP et en particulier envers Erdogan, qui atteint un niveau incroyable. Nous étions bien conscient de cela. Mais ce que nous avions oublié, c'est que ce sentiment de haine envers Erdogan s'était renforcé, accumulé dans les mêmes proportions qu'Erdogan devenait de plus en plus arrogant, se gonflait de son sentiment d'impunité. D'autre part, tout le monde prenait cette haine comme quelque chose qui faisait partie du décor, mais qui était sans incidence pratique ou, on avait l'impression que cela ne débouchait sur rien. Mais la haine ne peut pas rester contenue. Si elle trouve un débouché, elle éclate. Tayyip Erdogan peut être fier, il est devenu un point de convergence de haines, comme rarement on en a connu dans l'histoire. Est-ce aussi simple, en d'autres termes, tout peut-il être réduit à la rage contre Erdogan? Bien sûr que non. Mais il faut lui donner l'importance que cela a. Par exemple, si il n'y avait pas une telle figure dominante, disons, que c'est Abdullah Gül qui serait à la tête de l'AKP, le niveau de la riposte aurait été bien plus canalisé à un niveau normal. Erdogan est un catalyseur aux effets démultiplicateurs. Mais le mouvement compte régler des comptes avec les traits fondamentaux de la mentalité qu'a incarné l'AKP … l'exception étant sa base de classe … l'esprit réactionnaire et la collaboration de classe a été l'arrière-plan idéologique et Erdogan s'est placé au premier plan. Le premier ministre dit : « Ce n'est pas une question d'arbres » … je ne peux pas croire qu'il ait dit cela … En fin de compte, ce n'est plus une question d'arbres ou de parc Gezi. C'est un comble ! Il ne réalise pas le niveau de rage et de haine qu'il a suscité. Le trait dominant de l'AKP, c'est son adoption de l'économie de marché … quel lien avec les événements ? Bien, vous ne pouvez pas vraiment esquiver la question en disant tout simplement qu'il s'agit d'une réaction de la classe moyenne. Si la réaction de la classe moyenne a atteint un tel niveau en Turquie, vous devez commencer à penser à d'autres choses. OK, le mouvement a pu prendre une nature d'un mouvement des classes moyennes mais il y a eu une mobilisation sérieuse dans les quartiers ouvriers, en particulier à Istanbul et Ankara. Si nous oublions notre grille d'analyse pour adopter un raisonnement superficiel, nous ferons des erreurs. Premièrement, la question de la réception des idéologies, qu'elles soient bourgeoise ou socialiste, doit surmonter l'obstacle des classes moyennes. La lutte pour l'hégémonie doit ici être prise très sérieux. Si on pose une étiquette qu'il nous convient sur ce groupe, alors on fait une grosse erreur. La Gauche a pendant des années méprisé ces couches moyennes, en les qualifiant de « Turcs blancs » … La rigueur idéologique, c'est important, tout comme l'instinct de classe. Mais nous devons éviter toute simplification excessive. Deuxièmement, c'est la structure de la classe ouvrière en Turquie. Il y a des limites à l'organisation sur le lieu de travail d'une masse de travailleurs précaires, toujours obligés de migrer pour faire face au chômage. Il est temps de regarder à la localisation des travailleurs d'une autre façon. Nous avons laissé la classe ouvrière aux structures syndicales mais il n'y a aucune base solide. Le pays se soulève et les syndicats sont introuvables. Aucun outil qui mobilisera la classe ouvrière pour en faire la force dirigeante du mouvement, la force dominante ! Dans les incidents précédents, c'était le rôle de structures politiques, et c'était un succès. Des dizaines de milliers de personnes, qui étaient étiquetés comme de « classe moyenne » ont en fait posé les bases d'un axe anti-capitaliste. La raison en est que la plupart des ces gens vivent désormais l'exploitation. Est-ce si innocent ou il y a-t-il des plans « plus profonds » dans ce mouvement ? Certains médias dominants prétendent que des forces malintentionnées se sont mobilisées pour un soulèvement organisé. Si cela avait été le cas, le résultat aurait été bien différent. Ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Il s'agit tout simplement d'une explosion de rage. Les acteurs politiques qui partagent cette rage ont bien entendu été capables de se greffer sur cette rage générale, et ils ont répondu présent dans les secteurs où ils étaient déjà ancrés. Mais cela ne doit pas être exagéré. Les théoriciens de la conspiration doivent aller regarder ailleurs. Et plus exactement parmi eux-mêmes. Il est très clair qu'il y a depuis un moment une tentative de changer à la marge la politique de Tayyip Erdogan. Les Etats-unis pour certaines raisons, la secte de Fethullah Gülen pour d'autres raisons. A la fois sur le plan de la politique intérieure comme étrangère, ils essaient de rendre Erdogan à nouveau contrôlable. Erdogan est quelqu'un qui n'accepte pas facilement les choses … il a du mal à maintenir une ligne cohérente. Il y a eu Reyhanli, mais ce n'était pas suffisant. Sur la question de Gezi Park, les Etats-unis, le grand capital et la secte de Gülen, en le laissant vulnérable et sans défense lui ont montré la conséquence de l'affaire de Reyhanli. Je ne suis pas sûr si je me fais comprendre. La semaine dernière, le nom de Sargul a été constamment mentionné comme candidat pour la mairie d'Istanbul (Sargul est le maire d'un district d'Istanbul, un social-démocrate avec de forts liens avec certaines fractions de la classe capitaliste). La nouvelle relation entre le CHP (le principal parti d'opposition) et la secte de Gülen est systématiquement mentionnée dans les médias. Est-ce qu'on peut parler de « printemps turc » ici ? La référence au « printemps turc » dans les médias impérialistes est un message envoyé à Erdogan. En dernière analyse, ils sont contents d'Erdogan et ils ne prévoient pas de le remplacer mais ils lui rappellent aussi ses limites. Après les derniers événements, la ligne d'Erdogan sur la Syrie et l'Irak doit changer. Je pense que sa présidence personnelle arrive aussi à son terme. Une des possibilités, c'est que la relation entre Erdogan et la secte de Gülen s'améliore, et qu'en faisant front contre le mouvement qui a émergé, ils travaillent ensemble … cela prendra du temps, naturellement. D'un autre côté, la colère d'Erdogan peut durer plus longtemps et puisse l'emmener à l'animosité, y compris face à la secte de Gülen. Cela donnerait des résultats intéressants. Mais on ne peut pas attendre d'Erdogan qu'il agisse en politicien rationnel, puisqu'un Erdogan admettant sa défaite n'est bon pour personne. Est-ce cela la signification historique de ces événements ? Absolument pas … on ne doit pas dénigrer ce mouvement. C'est un soulèvement populaire. Les gens sont en colère. Ceux qui sous-estiment l'opposition à Erdogan et à l'AKP doivent commencer à reconsidérer leur vision des choses. Ceux qui pensent qu'il y aura la paix et la démocratisation avec Erdogan doivent faire de même. Tous leurs plans ont échoué. N'en restez pas à l'analyse. C'est un mouvement social. Certaines forces politiques essaient d'utiliser ce mouvement non pas pour construire un autre avenir mais juste pour intimider le gouvernement. Mais cela ne s'arrêtera pas là. Ces événements ont contribué à l'émergence d'un mouvement populaire organisé. Ils ont fait en sorte d'isoler Erdogan, pour éviter d'attirer la colère contre eux. Ils ont été très prudents. Ils ont même pu utiliser certains éléments pour les retourner contre le pouvoir, par exemple cette violence déchaînée des forces de police … La Gauche turque était-elle prête ? La question de savoir ce qu'est la gauche en Turquie est toujours controversée. Certains groupes gauchistes n'ont pas de préoccupations politiques. Certains groupes ne sont pas intéressés ou méprisent les événements. Je ne compte pas parler vraiment d'eux. Les forces politiques, qui ont de sérieuses préoccupations politiques, n'étaient pas prêtes à prendre la direction des événements. Mais ce mouvement n'est pas étranger à la gauche. Comme je l'ai déjà dit, dans de nombreuses villes, la gauche organisée a conduit le mouvement populaire. Certains ne sont pas contents que la gauche soit présente. Les identités politiques, les drapeaux de parti ou les banderoles les agacent. Ce n'est pas surprenant si vous considérez la spontanéité du mouvement. D'autre part, dans la plupart des villes, le peuple demande une forme d'organisation, de coordination. Si vous prenez en considération l'ampleur des événements, la contribution directe de la gauche organisée est limitée mais la détermination du peuple dépend des forces de gauche. Il y a également un ego intellectuel allergique à l'idée d'une gauche organisée. Ils veulent monopoliser la scène. Nous ne les prenons pas au sérieux. Nous avons des intellectuels honnêtes qui résistent contre ce gouvernement. La gauche doit les soutenir, eux, mais pas ceux qui sont hostiles aux idées de gauches et à l'idée même d'une organisation politique. Il y a deux autres éléments dans ce mouvement : les supporters de football et l'alcool ... La participation des supporters de football a donné de l'élan au mouvement. Elle doit toutefois être analysée à l'aune d'autres facteurs … Ce dynamisme a aussi causé certains problèmes. La pratique des insultes, des jurons lors de manifestations politiques, ce qui n'est pas commun en Turquie peut être donné comme une illustration de ces problèmes. Je l'ai observé moi-même : mes amies féminines qui critiquent certains de nos textes ou articles de journaux comme étant porteurs d'un « discours masculin », criaient des injures sexistes. Cela peut s'expliquer naturellement par l'ampleur de la colère mais le mouvement socialiste doit imposer sa propre culture. Sur la question de l'alcool pareil … Puisqu'Erdogan tente d'interdit les boissons alcoolisées, l'alcool est devenu un symbole de liberté. Mais cela doit être politisé. Vous ne pouvez pas lutter contre l'oppression en tentant des bouteilles de bières dans vos mains. C'est pourquoi je pense que la décision du TKP de ne pas boire de boissons alcoolisées pendant les manifestations est très importante. Comment définiriez-vous ces incidents ? S'agit-il d'une crise révolutionnaire ? Non. Bien sûr, c'est une explosion d'une énorme énergie sociale. C'est un mouvement puisant, dans ses dimensions et ses conséquences. Mais il y a certains critères marxistes pour définir une crise révolutionnaire. Nous en sommes loin. Tout du moins, pour le moment ... Edité le 08-06-2013 à 13:03:38 par Xuan |
Xuan |
![]() Le PC turc analyse les derniers événements en Turquie : « Ouvrir une perspective dans les intérêts de la classe ouvrière » Communiqué du Parti communiste turc - source Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ ![]() 1 – Cela fait plusieurs jours que la Turquie est le théâtre d'un authentique mouvement populaire. Les actions, manifestations qui ont commencé à Istanbul et se sont étendues à toute la Turquie sont autant massives, légitimes qu'historiques. Le plus important, c'est le changement frappant dans l'état d'esprit de notre peuple. La peur et l'apathie ont été surmontées, et le peuple a pris confiance. 2 – Le Parti communiste de Turquie a été partie intégrante du mouvement populaire dès le premier jour et a mobilisé toutes ses forces, essayé de renforcer le caractère prolétarien et révolutionnaire du mouvement, s'efforçant d'apporter une forme de discipline et de maturité, organisant un certain nombre d'actions et de manifestations. Dans le processus, les forces de police ont mené une charge virulente contre le siège de notre parti à Ankara. Dans toute la Turquie, plusieurs membres du parti ont été arrêtés et blessés. Il y a eu même certaines tentatives d'enlèvement de cadres de notre parti. Mais ces provocations contre notre parti ont été mises en échec. 3 – L'accent que nous mettons sur le rôle du TKP ne vise pas à minimiser la nature spontanée du mouvement ou la contribution d'autres acteurs politiques. Au contraire, le TKP insiste bien sur le fait que ce mouvement a une dimension qui va bien au-delà de l'impact de tel acteur politique ou de quelle que forme d'opportunisme politique que ce soit. 4 – L'appel lancé par les masses à la démission du gouvernement est un fait dans ce mouvement. Bien qu'il soit évident qu'une alternative de gauche ne puisse pas être construite « dès maintenant », cette exigence doit être portée haut et fort. Une perspective favorable à la classe ouvrière ne pourra se dessiner qu'en profitant de l'énergie qui sortira de ce moment historique. Le TKP se concentrera sur ce point et dénoncera la véritable portée de fausses alternatives telles que la « formation d'un gouvernement national », qui vont être mises en avant et tromperont les travailleurs en leur faisant croire que la crise pourra être surmontée de cette façon. 5 – Sans aucun doute, les tenants de l'ordre politique tenteront de calmer le peuple, de reprendre le contrôle des événements et y compris essaieront de retourner la situation à leur avantage. Ils pourront obtenir des succès temporaires. Même dans ce cas, le mouvement populaire ne doit pas être une opportunité manquée. Le TKP est prêt pour une phase de lutte obstinée mais intense. 6 – Afin d'agir ensemble, les différentes branches du mouvement socialiste partageant les mêmes objectifs et les mêmes préoccupations doivent prendre immédiatement la mesure de l'émergence de ce mouvement populaire. Le TKP, sans interrompre ses missions et activités quotidiennes, va agir de façon responsable sur cette question et s'efforcer de créer une plate-forme commune sur la base des exigences urgentes ci-dessous. 7 – Afin de mettre en échec les plans du gouvernement visant à diviser le mouvement populaire entre une partie illégitime et l'autre légitime, toutes les forces doivent éviter toute action qui pourrait nuire à la légitimité du mouvement. C'est le pouvoir politique qui attaque. Le peuple doit légitimement se défendre sans tomber dans le piège de la provocation tendu par le gouvernement. 8 – Quand les masses scandent leur slogan « Démission du gouvernement », les négociations limitées à l'avenir du parc Taksim-Gezi n'ont aucun sens. Le gouvernement feint de ne pas comprendre que les vieux équilibres ont été complètement bouleversés et qu'ils ne pourront pas être rétablis. Tout le monde sait que le mouvement populaire n'est pas le produit du seul souci pour les arbres du parc Gezi. La colère du peuple porte sur les projets de rénovation urbaine, la toute-puissance du marché, les interventions envahissantes dans la diversité des modes de vie, l'Atlantisme et la subordination aux États-Unis, les politiques réactionnaires, et l'attitude belliciste vis-à-vis du peuple syrien. L'AKP ne peut pas tromper le peuple turc avec son discours du « Nous planterons plus d'arbres que ceux que nous allons déraciner ». 9 – Il faut nous retrousser les manches, afin de créer une alternative dans les intérêts des travailleurs, il faut que le mouvement se porte sur certaines revendications concrètes. Ces revendications peuvent être actées en cas de démission du gouvernement ou d'Erdogan : a) Le gouvernement doit annoncer que les projets qui comprennent la démolition du parc Gezi et du Centre culturel Ataturk sont annulés ; b) Ceux qui ont été placés en garde à vue durant la résistance doivent être libérés et toutes les charges contre eux doivent être abandonnées immédiatement ; c)Tous les agents de l’État dont les crimes sont avérés par les rapports des commissions formées par le Syndicat des associations du barreau et autres associations d'avocats locales doivent être relevés de leurs fonctions ; d)Les tentatives de faire obstacle au droit du peuple à obtenir de véritables informations sur les événements doivent cesser immédiatement ; e)Toutes les interdictions concernant les réunions, manifestations et défilés doivent être levées ; f)Tous les obstacles de fait ou de droit qui empêchent la participation politique du peuple, y compris le seuil de barrage à 10% et les articles anti-démocratiques de la « loi sur les partis politiques », doivent être supprimés ; g)Toutes les initiatives qui tentent d'imposer un seul mode de vie à tout le monde doivent cesser ; 10 – Ces revendications urgentes n'affecteront d'aucune manière notre droit et notre devoir consistant à s'opposer au pouvoir politique. La riposte populaire au gouvernement doit être renforcée, et les efforts doivent se concentrer sur l'élaboration d'une véritable alternative sur la scène politique. 11 – Le drapeau turc, avec étoile et croissant, qu'on a tenté d'utiliser pour offrir une couverture aux attaques réactionnaires et chauvines contre les travailleurs, les militants de gauche, les Kurdes après le coup d'Etat militaire fasciste du 12 septembre 1980, est désormais repris des mains des fascistes par le peuple turc et a été remis entre les mains de Deniz Gezmis [NdT : militant révolutionnaire fondateur d'un groupe armé d'extrême-gauche après 1968, axé sur la libération de la Turquie de l'emprise de l'impérialisme américain, il est arrêté puis exécuté en 1972], un drapeau parmi les patriotes turcs. 12 – Le mouvement populaire, depuis le début, n'a cessé de lutter contre la sinistre stratégie consistant à monter une communauté contre une autre en Turquie. Il nous faut maintenir cette attitude, ne cédant aucune place au chauvinisme ou au nationalisme trivial. 13 – En lançant un appel à nos frères et nos sœurs kurdes, nous avons déjà déclaré qu' « il ne peut y avoir aucun accord de paix avec l'AKP ». Il ne peut y avoir aucun accord avec un pouvoir que son propre peuple désavoue, et dont la véritable face a été révélée. Les dirigeants politiques kurdes doivent abandonner « tout espoir d'aller plus loin dans le rapprochement avec l'AKP », et doivent devenir une composante forte d'un mouvement populaire uni, patriotique et éclairé. 14 – Nos citoyens qui ont perdu leurs vies, victimes des forces de police du pouvoir en place, ont sacrifié leurs vies au nom d'une lutte juste et historique. Notre peuple n'oubliera jamais leurs noms, et ceux qui sont responsables de leur mort doivent en payer le prix devant la justice. Jeudi 6 juin 2013 |
Xuan |
![]() Le siège central du Parti communiste de Turquie et le Centre Culturel Nazim Hikmet attaqués par le police mardi 4 juin 2013 par http://www.alger-republicain.com/spip.php?article1228Alger Républicain L’attaque a eu lieu dimanche soir le 2 juin 2013 selon un communiqué des communistes turcs. La police a lancé des gaz lacrymogènes à l’intérieur de l’immeuble et dans le café du Centre culturel. Elle a placé en garde à vue les personnes qui se trouvaient dans le café. Plusieurs militants et sympathisants ont été traumatisés par les grenades lacrymogènes et la violence brutale de la police. "Notre peuple n’acceptera pas la terreur déclenchée par le gouvernement de l’AKP. Conformément aux lois officielles qu’il doit respecter, le gouvernement doit démissionner" réclame le Parti communiste de Turquie. _________________ Sur Le Lien Le Parti communiste de Grèce (KKE) exprime sa solidarité au peuple voisin de Turquie Au cours d'une conférence de presse tenue à Athènes le 3 juin, le secrétaire général du Parti communiste de Grèce, le camarade Dimitris Koutsoumpas, a exprimé la solidarité de son parti envers le peuple de Turquie et le Parti communiste de Turquie. Nous donnons ci-desous le communiqué relatant cette conférence de presse qui nous a été transmis en anglais par la section des relations internationales de kke : Conférence de presse de Dimitris Koutsoumpas Secrétaire général du CC de KKE "Permettez-mois de commencer la conférence de presse de ce jour en mentionnant les évolutions en Turquie; Nous dénonçons très catégoriquement la répression de masse sur une large échelle et l'autoritarisme du gouvernement Erdogan contre le peuple, contre les travailleurs, et la jeunesse de Turquie dans plus de 12 villes, voici maintenant plusieurs jours, qui s'est produite dans les manifestations de rue, et dont l'épicentre est certainement Istanbul et Ankara. "Nous exprimons notre solidarité avec le peuple voisin de Turquie, où se trouve nos frères et nos soeurs. Nous exprimons en particulier notre soutien et nos salutations de camarades aux membres, cadres du Parti communiste de Turquie qui participent activement aux mobilisations et aprèsle contact que nous avons eu hieravec le comité central du PC de Turquie nous avons été informés qu'à luiseul le Parti avait eu 500 blessés parmi ses membres et cadres. Il est aussi certain que de nombreux membres du parti ont été arrêtés et plusieurs autres sont portés disparus. Nous condamnons l'attaque flagrante des forces de répression de l'Etat de turc sur le Particommuniste de Turquie et ses locaux, au quartier général du Comité central, et elles ont aussi sauvagement attaqué le centre culturel "Nazim Hikmet"dans la banlieue de Kantikiol d'Istanbul et vraisemblablement il y a eu de nombreux blessés et arrestations. Le Parti communiste et la Jeunesse communiste de Grèce (KKE et KNE), en dehors de leur soutien et solidarité, organisent une manifestation ce jour à Athènes au " Muséum de la guerre". (traduit de l'Anglais par la rédaction du"Lien" ) |
Xuan |