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Xuan
Paru sur "solidarité ouvrière".
Malgré la surprenante neutralité de l'article, je le publie quand même pour l'info.

Afrique du Sud : 8 500 mineurs grévistes licenciés


Métro, 23 octobre 2012 :

Le groupe minier sud-africain Gold Fields a mis sa menace à exécution en licenciant ses 8 500 employés qui n’avaient pas repris le travail ce mardi. Un épisode de plus dans les violents conflits miniers dans le pays.


Le bras-de-fer social est allé jusqu’au bout. Le groupe minier Gold Fields a annoncé mardi le licenciement de 8500 grévistes de KDC East qui ont « ignoré l’ultimatum » de la direction, exigeant un retour au travail à 16 heures.
« Nous avons envoyé des lettres de licenciement à tous » , a prévenu le porte-parole du groupe, Sven Lusche.

La mine d’or de KDC East, au sud-ouest de Johannesburg, qui emploie 12 500 personnes, est paralysée depuis le 14 octobre par une grève sauvage pour réclamer de fortes augmentations de salaire. Les grévistes protestent aussi contre le rôle du Syndicat national de la mine, censé les représenter, mais jugé trop proche du pouvoir.

34 morts à Marikana en août

Gold Fields avait lancé son ultimatum aux mineurs vendredi dernier. Sur le site voisin de KDC West, cette menace avait permis le retour de 90% des grévistes. Les 1500 récalcitrants avaient reçu des lettres de licenciement, mais plusieurs centaines d’entre eux avaient fait appel et devraient être réintégrés. Les autres géants miniers AngolGold et Harmony ont formulé des ultimatums similaires. L’un d’entre eux expire jeudi.

Le climat social est explosif depuis plus de deux mois dans les mines sud-africaines, qui représentent 9% de l’économie du pays. Le 16 août, 34 grévistes avaient été abattus par les forces de l’ordre à la mine de platine de Marikana. Lundi, l’avocat de la police a reconnu pour la première fois que cette réaction était « disproportionnée » .

NB : ce site avait lancé une pétition pour "condamner le massacre brutal des mineurs de Marikana par la police"
Xuan
Amplats licencie 12 000 mineurs



Le numéro un mondial du platine Amplats a annoncé vendredi le licenciement de 12.000 de ses 28.000 mineurs en grève sauvage du site de Rustenburg (nord) en Afrique du Sud, au lendemain de la mort d'un gréviste tué par la police. (c) Afp

RUSTENBURG (Afrique du Sud) (AFP) - Le numéro un mondial du platine Amplats a annoncé vendredi le licenciement de 12.000 de ses 28.000 mineurs en grève sauvage du site de Rustenburg dans le nord de l'Afrique du Sud, au lendemain de la mort d'un gréviste tué par la police.

Amplats avait convoqué cette semaine tous les grévistes en conseil de discipline, et menacé de licencier ceux qui refuseraient de comparaître.
"Environ 12.000 employés ont décidé de ne pas se présenter (...) et ont donc été licenciés en leur absence" , a annoncé Amplats, filiale d'Anglo American, dans un communiqué.

Un mineur de 21 ans, qui refuse de donner son nom, a montré à l'AFP le sms reçu sur son téléphone portable: "En conséquence de votre absence à l'audience où vous deviez expliquer votre participation à une action de grève illégale, la société a pris la décision de vous licencier en votre absence. Vous avez trois jours pour faire appel" .
L'entreprise, dont tous les puits du bassin de Rustenburg sont bloqués depuis le 12 septembre, avait déjà lancé plusieurs ultimatums à ses employés, les sommant de reprendre le travail sous peine de licenciement. Les ultimatums avaient jusqu'à présent été repoussés à chaque fois.
"Je ne ferai pas appel" , a réagi le jeune mineur, en affirmant qu'il n'était pas en grève, mais qu'il avait peur des représailles s'il reprenait le travail: "Ces gens sont en colère, et si je vais au travail, ils savent qui je suis dans le shack (bidonville) et ils vont me tuer, c'est sûr à 100%" .

Les grévistes, dont le mouvement ne respecte pas les procédures du droit du travail sud-africain, réclament de substantielles augmentations de salaire.
Jeudi soir, un mineur a de nouveau été tué dans des affrontements entre employés d'Amplats et policiers à Rustenburg.
"Nous ne pensions pas que les choses en arriveraient là" , a déploré un représentant des grévistes, Gaddhafi Mdoda, "ils ne nous laissent pas le choix. Notre grève a été pacifique mais ils commencent à tuer des innocents" .

La grève à Amplats avait tout de même fait cinq morts en début de semaine, dans des circonstances qui restent à élucider.
"On ne reculera pas, peu importe ce qu'ils disent ou ce qu'ils font, on se battra jusqu'à la dernière goutte de sang" , a renchéri l'un des animateurs du mouvement, Mametlwe Sebei.

Depuis une semaine, les mineurs d'Amplats, relativement pacifiques jusque là, semblent s'engager dans un bras de fer sans merci.
Les menaces à peine voilées proférées vendredi aux non-grévistes n'augurent rien de bon. "Ceux qui vont au travail sont responsables de la mort des autres" , a lancé l'un des leaders du mouvement, promettant que "personne ne dormirait la nuit prochaine car nous devons contrôler les gens qui vont au travail" .
Il a ensuite donné rendez-vous à tous samedi à 07H00 (05h00 GMT) pour un nouveau meeting suivi d'une marche jusqu'au lieu du décès de la victime de jeudi pour y prier.

Tandis que l'impasse semble totale chez Amplats, une lueur d'espoir est apparue cette semaine pour les mines d'or où le mouvement a fait tâche d'huile.
La Chambre des mines a accepté, sous la pression, de tenter de débloquer la situation et de proposer sans tarder des hausses de salaires.
La crise sociale a été exacerbée par la fusillade de Marikana, où la police a abattu 34 mineurs en grève le 16 août sur un site de platine exploité par Lonmin.
Depuis deux semaines, les transporteurs routiers ont également cessé le travail pour réclamer de meilleurs salaires, ce qui porte à environ 100.000 le nombre de salariés en grève dans le pays, selon un décompte de l'AFP.
Le constructeur automobile General Motors et le pétrolier Royal Dutch Shell ont prévenu vendredi que la grève des routiers commençait à avoir un impact sur leurs activités dans le pays, le premier annonçant un ralentissement de la production et le second des difficultés de livraisons.


Source

___________


La reprise du travail, à la mine de platine de Marikana [voir plus haut] exploitée par le groupe Lonmin à 100 km au nord-ouest de Johannesburg, a eu lieu le 20 septembre.
Après 6 semaines de grève et 46 morts, les mineurs ont obtenu de 11 à 22 % de hausse de salaire.

Le mouvement a fait tache d’huile dans les mines voisines, dont celle de l’anglo américain Platinum (Amplats) à Rustenburg, premier producteur mondial de platine, où les mineurs réclament 2000 $.

Environ 15.000 mineurs de Gold Fields, quatrième producteur mondial d'or, ont observé aussi une grève sauvage. La compagnie a prévenu qu'elle ne répondrait pas aux revendications des grévistes qui réclament un salaire minimum de 12.500 rands (1.155 euros).
80 000 mineurs sont actuellement en grève.

..."A l'embrasement minier, il faut ajouter la grève des transporteurs routiers qui dure depuis deux semaines et paralyse les livraisons de carburants aux stations-service. Shell a d'ailleurs invoqué la clause de force majeure qui l'autorise à rompre les contrats avec ses clients. Et la semaine prochaine, les syndicats de cheminots et de dockers appellent leurs adhérents à entrer en grève." [allAfrica]



L'accord passé entre grévistes et direction de Lonmin prévoit des augmentations de salaire allant de 11 à 22%, assorties d'une prime ponctuelle de 190 euros pour la reprise du travail.

Une vidéo mise en ligne mi-septembre
Xuan
les grévistes arrêtés après le 16 août inculpés des meurtres commis par la police !



Les 270 mineurs arrêtés le 16 août lors de la fusillade policière à Marikana en Afrique du Sud ont été inculpés jeudi du meurtre de leurs 34 camarades en vertu d'une clause technique de la loi, a indiqué jeudi le parquet à l'AFP. (c) Afp

Un tribunal de la banlieue de Pretoria a formellement inculpé du meurtre de leurs 34 camarades abattus par la police les 270 mineurs arrêtés le jour de la fusillade du 16 août.
"La cour [le juge Bodigelo] a inculpé aujourd'hui tous les mineurs de meurtre, conformément à la loi" (Frank Lesenyego porte-parole du parquet).
Une clause légale prévoit que soient inculpées de meurtre toutes les personnes arrêtées sur le site d'une fusillade impliquant la police, que les victimes soient policiers ou non.

Les 3.000 foreurs qui s’étaient mis en grève le 10 août pour réclamer un triplement de leurs salaires a accepté de se faire représenter par les syndicats. Seuls 6,6% des 28.000 employés de la mine se sont rendus au travail jeudi, selon l'entreprise.

L'ancien président de la Ligue de jeunesse de l'ANC Julius Malema, expulsé en avril de l'ANC a déclaré : "Les policiers qui ont tué ces mineurs ne sont pas en prison, pas un seul d'entre eux" et "nous allons mener une révolution minière dans ce pays. Nous allons rendre ces mines ingouvernables jusqu'à ce que les boers viennent à la table des négociations pour augmenter les salaires" .

Comme on pouvait le voir sur la vidéo précédemment citée mais retirée de la circulation depuis, les mineurs ont été abattus de sang-froid par la police. On peut retrouver cette vidéo ici.

Cette information est reprise sur le site du Daily Maverick par le journaliste Greg Marinovich, qui a enquêté, recueilli des témoignages et développé les faits de façon très détaillée, en reconstituant les événements depuis le 13 août.

On y apprend que la plupart des grévistes ont été tués près du site de Wonderkop, à l’écart des caméras et à bout portant. Des véhicules blindés ont roulé sur eux au point de les défigurer.
Les mineurs qui s’étaient réfugiés au milieu des rochers du lieudit la petite koppie ont été encerclés par deux hélicoptères et une unité spéciale de la police armée de R5 et de fusils d’assaut LM5.


[ les marques jaunes indiquent l'emplacement d'un ouvrier abattu ]

Aucun n’en a réchappé et la répression était préméditée.
Bien que la traduction Google soit très approximative, cet article mérite d’être lu du début à la fin.
Xuan
Le site Voltaire publie un article de Manlio Dinucci :





"Le massacre de Marikana illustre le fait que l’apartheid économique subsiste en Afrique du Sud au-delà de l’apartheid politique. Mais pour Manlio Dinucci, le problème n’est pas sud-africain, il est celui de l’exploitation des peuples du tiers-monde."

Vidéo : la police tire sur les grévistes

« Avec une énorme tristesse je pleure avec vous la perte de tant de collègues » a déclaré le 13 août, pendant le deuil national en Afrique du Sud, le président de Lonmin Plc. Les « collègues » sont les 34 mineurs noirs en grève tués par la police à Marikana où Lonmin, société dont le siège légal est à Londres, possède une grande mine de platine. Les mineurs faisaient la grève non seulement pour des salaires plus élevés, mais contre un insoutenable système d’exploitation.

Lonmin, qui jure agir avec « honnêteté, transparence et respect » , se procure une grande partie de sa main d’œuvre à travers des sous-traitances dans des communautés éloignées de la mine, en exerçant un chantage contre les travailleurs et en les dressant les uns contre les autres. Et même si son « code moral » affiche un « risque zéro pour les personnes et l’environnement » , le recours au travail précaire est la cause de fréquents accidents mortels, auxquels s’ajoutent les graves dommages sanitaires et environnementaux provoqués par les déchets de la mine. Celle-ci confisque même l’eau aux habitants, qui ne peuvent l’avoir que la nuit et, de plus, polluée.

Quand 3 000 mineurs ont eu recours à une grève sauvage pour bloquer la mine, Lonmin, le 16 août, les a taxés de « grévistes illégaux » , en leur donnant, sur la base d’une « ordonnance du tribunal », « l’ultimatum final » : ou bien immédiatement au travail ou licenciés. Pour 34 d’entre eux l’ultimatum a vraiment été final : la police les a tués, provoquant aussi 78 blessés en frappant dans le dos nombre d’entre eux pendant qu’ils fuyaient. Quatre jours plus tard, Lonmin annonçait qu’ « à Marikana la situation est calme » et qu’un tiers des 28 000 mineurs avait repris le travail.

Le président d’Afrique du Sud Jacob Zuma (Congrès national africain, ANC) a nommé une commission d’enquête pour éclaircir les responsabilités de la tuerie. Il est évident que quelqu’un la voulait, cette tuerie : sinon, contre des manifestants armés de bâtons, on n’aurait pas envoyé des policiers armés de fusils d’assaut automatiques. Il est facile de comprendre qui a été le mandant occulte : les mineurs ont été tués par des balles en platine.

L’industrie sud-africaine du platine —qui couvre 80 % de la production mondiale de ce métal stratégique (il sert entre autres à fabriquer les pots catalytiques)— est dominée par trois groupes multinationaux ; Lonmin, Impala Platinum Holding et Anglo American Platinum. L’apartheid politique a été extirpé par la longue et dure lutte menée par l’ANC, mais ses racines économiques demeurent. Raison pour laquelle la Ligue de la jeunesse ANC, contournant les sommets du parti, demande la nationalisation des mines.

L’affaire va bien au-delà de l’Afrique du Sud. Elle est emblématique d’un apartheid global, à travers lequel de puissantes élites économiques et financières s’accaparent la richesse produite avec le travail et les ressources du monde entier, en excluant la plus grande majorité de la planète de leurs bénéfices. Quand on se rebelle contre leur pouvoir, les armes pointent sous le manteau de la légalité. Il n’y a donc pas à s’étonner si, sur la base de la loi H.R. 3422i du Congrès étasunien, le matériel militaire retiré d’Irak et d’Afghanistan sera utilisé pour donner la chasse aux travailleurs mexicains qui, exploités dans les maquiladoras , essaient d’entrer aux États-Unis pour avoir des salaires plus élevés. Pour les confiner derrière le mur du nouvel apartheid on utilisera les drones qu’on vient juste de tester dans les guerres menées pour les mêmes intérêts des multinationales.

Apostille de la traductrice
Sur le site de la multinationale, on trouvera la galerie de portraits des « collaborateurs » dirigeants (pas encore éplorés) de Lonmin Plc. : tous (sauf deux) bien blancs, et (so) « british» :
On trouvera aussi au chapitre « Principaux risques » le paragraphe suivant, autre témoignage, sans doute, du « code moral » de la multinationale :

« Risques liés aux salariés : Comme indiqué plus haut, les activités minières en Afrique du Sud sont fortement syndiquées et, dans le cas de Lonmin, un seul syndicat représente la grande majorité des travailleurs du groupe. Il existe donc un risque que des grèves ou autres types de conflit avec les syndicats ou les employés se produisent qui, s’ils étaient importants, pourraient avoir un effet négatif sur la performance du groupe et sa situation financière. Le SIDA reste le défi de santé majeur que rencontrent les activités du Groupe ; une enquête épidémiologique de 2003 (l’une des plus vastes jamais entreprises en Afrique du Sud) suggère que 26 % de nos salariés sont séropositifs. En conséquence, le Groupe a lancé un programme de médicaments antirétroviraux pour ceux qui veulent en bénéficier, soutenu par un encouragement à procéder à un test HIV par un dépistage volontaire et un programme de test. Bien que ses résultats aient été très encourageants, la majorité des bénéficiaires potentiels étant maintenant sur ART et en général de retour au travail, le SIDA posera un risque permanent et vraisemblablement croissant dans l’immédiat. Les autres défis principaux auxquels est confronté le Groupe sont la tuberculose et autres maladies pulmonaires professionnelles, en particulier parmi ceux qui ont travaillé auparavant dans les mines d’or d’Afrique du Sud, tandis que demeure toujours un risque qu’une autre pandémie affecte notre main-d’œuvre." (Traduction Mireille Rumeau)


Vidéo : l'hymne de l'Afrique du Sud
Xuan
JOHANNESBURG, 19 août (Xinhua) -- L'exploitant Lonmin a demandé dimanche aux grévistes de la mine de platine à Marikana, dans le nord-ouest de l'Afrique du Sud, de reprendre le travail lundi, sinon ils seront licenciés.

"L'ultimatum final accorde aux opérateurs de forage une dernière chance pour reprendre le travail le lundi 20 août" , indique une déclaration de la compagnie britannique citée par l'agence de presse sud-africaine SABA.[...]

source FrenchNews
Xuan
Afrique du Sud: la police tue des mineurs grévistes à Marikana


Source : Africa n°1 16 AUGUST 2012

Des mineurs en grève armés de machettes organisent un sit-in près de la mine de Rustenburg, en Afrique du Sud, le 15 août 2012 ©AFP

MARIKANA (Afrique du Sud) (AFP) - (AFP)

La police sud-africaine a tiré jeudi des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour tenter de disperser les mineurs en grève de la mine de platine de Marikana (nord-ouest), a constaté un photographe de l’AFP.
Après les tirs, plusieurs mineurs étaient allongés sur le sol, l’un d’entre eux au moins saignant abondamment, pouvait-on constater de loin.
A la suite des violences qui ont fait dix morts depuis dimanche, des négociations étaient en cours entre autorités et grévistes, avant que la police n’intervienne.

La chaîne d’information continue eNews montrait des images de policiers, équipés de gilets pare-balles et fusil pointé, avançant en rang serré vers les grévistes, puis reculant sur fond sonore de crépitement d’armes.
Alors que eNews évoquait la possibilité de plusieurs morts, le porte-parole de la police Lindela Mashego s’est refusé à confirmer ou infirmer: "On ne peut rien dire avant de savoir précisément sur place ce qui s’est passé" , a-t-il déclaré à l’AFP.

Le porte-parole du syndicat des mineurs Lesiba Seshoka a déclaré à eNews que le président de l’AMCU, le petit syndicat qui avait appelé à la grève, avait tenté de persuader les mineurs de reprendre le travail, en vain.
"Il lui ont dit qu’ils étaient prêts à mourir (...) qu’ils n’avaient pas l’intention de bouger, qu’ils allaient appeler leurs enfants à les rejoindre" sur la colline où ils étaient regroupés depuis lundi.

Des incidents avaient commencé vendredi 10 août à la mine, exploitée par Lonmin, lorsque des centaines de mineurs de fond ont lancé une grève sauvage. Certains, encouragés par le petit syndicat AMCU, réclamaient 12.500 rands par mois (1.250 euros), soit plus qu’un triplement de leur salaire actuel.
Des affrontements ont alors éclaté entre partisans de la NUM et ceux de l’AMCU, née d’une dissidence de la NUM. Dix personnes ont été tuées.

Jeudi matin, plusieurs centaines d’hommes armés de gourdins, de barres de fer et de machettes s’étaient de nouveau regroupés à l’extérieur de la mine. Des négociations entamées la veille avec les forces de l’ordre et les responsables de la mine n’avaient rien donné.


Izubainfo reprend cette autre information :
les syndicats de la mine de Marikana accusent Locmin d’être responsable de la grève

Le Syndicat national des mineurs (NUM) a rejeté jeudi sur la compagnie minière Lonmin la responsabilité de la grève marquée par des violences intersyndicales qui ont fait dix morts, à la mine de platine de Marikana, dans le nord-ouest de l’Afrique du Sud.
Lonmin, qui exploite la mine, "a proposé des hausses de salaires aux agents de forage et a omis leurs assistants" , a déclaré le secrétaire général du NUM, Frans Baleni, à des journalistes. "Cette pratique sape l’accord salarial pour deux ans conclu avec la firme" , a-t-il dénoncé.
[...]
M. Baleni a affirmé que des grèves sauvages similaires pourraient éclater dans d’autres mines si les compagnies minières n’appliquent pas les accords salariaux.
Selon lui, de plus en plus souvent, elles "proposent des augmentations de salaire à quelques salariés triés sur le volet, laissant la masse des salariés sous-payés dans une situation difficile" .
M. Baleni a reproché à l’AMCU de mener la grève et de faire pression sur ses adhérents pour qu’ils y participent.
"Nos adhérents sont prêts à travailler mais ils en sont empêchés et la mine n’a rien fait pour assurer leur sécurité" , a affirmé le dirigeant syndical.
Il a précisé que les dix personnes tuées étaient membres de la NUM.
[...]


Africa n°1 indique aussi dans un autre article que six mineurs - âgés de 20 à 35 ans - ont été arrêtés pour "menaces, violences publiques, agressions, etc" d'après la chef de la police de la région du Nord-Ouest, Zukiswa Mbombo.

________


Enfin il s'avère que la police a tué plusieurs mineurs lors de l'assaut salon Africa n°1, citant AFP :

"Oui, des gens ont perdu la vie" , a déclaré à l’AFP par sms le porte-parole du ministère de la Police Zweli Mnisi, première source officielle à faire état de morts, sans toutefois donner de chiffres.

Evidemment Le président de Lonmin, Roger Phillimore, tout comme le ministère se déchargent de toute responsabilité.

Dans la journée, la direction de la mine leur a intimé l’ordre de reprendre le travail vendredi, menaçant de licencier les récalcitrants.
Face au refus des mineurs de se disperser, la police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Il n’était pas clair immédiatement si et dans quelles circonstances les forces de l’ordre ont utilisé des balles réelles.
Les télévisions ont montré ensuite des policiers en gilets pare-balle, visiblement tendus, pointant les canons de leurs fusils sur des hommes allongés au sol, certains peut-être déjà morts.

[...]
"Nous sommes exploités, ni le gouvernement ni les syndicats ne sont venus à notre aide" , avait déclaré l’un d’eux mercredi, Thuso Masakeng, "les sociétés minières font de l’argent grâce à notre travail et on ne nous paye presque rien. Nous ne pouvons pas nous offrir une vie décente.Nous vivons comme des animaux à cause des salaires de misère" .
Les mineurs vivent dans des taudis accolés à la mine, sans eau courante.

Lonmin affirme que la grève a déjà coûté six jours de production à Marikana, soit 300.000 tonnes de minerai. L’entreprise estime désormais improbable d’atteindre son objectif annuel de production de 750.000 onces de platine.


Visiblement le Président de Lonmin ne perd pas le nord : après avoir déclaré "Il va sans dire que nous déplorons profondément ces décès, dans ce qui est clairement une affaire d’ordre public plutôt qu’un conflit social" , il n'oublie pas de compter ses dividendes.


Edité le 16-08-2012 à 23:12:01 par Xuan


 
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