| Rafael Correa en tête de l'élection présidentielle QUITO (AP) - L'économiste de gauche Rafael Correa, proche du président vénézuélien Hugo Chavez, arrive en tête du second tour de l'élection présidentielle en Equateur, battant très largement son adversaire, le milliardaire pro-américain Alfredo Noboa, selon les premiers résultats annoncés lundi matin. La victoire de Rafael Correa, qui a menacé de réduire les paiements de la dette étrangères de l'Equateur et de s'opposer à tout accord de libre échange avec Washington, accentue encore le virage à gauche en l'Amérique du sud. Après décompte de 48% des bulletins, il remporte 68% des voix, contre 32% pour Noboa, a rapporté lundi le Tribunal suprême électoral. Les résultats définitifs ne sont pas attendus avant mardi. "Nous accueillons ce triomphe avec une profonde sérénité et humilité", a réagi Rafael Correa, 43 ans, lors d'une conférence de presse. Mais son adversaire a refusé de reconnaître sa défaite. "C'est un scénario qui a été préparé", a dénoncé le milliardaire âgé de 56 ans, avant de préciser qu'il attendrait les résultats officiels. Un décompte réalisé par l'organisation Participacion Ciudadana place Rafael Correa en tête avec 56,9% des voix, contre 43,1% pour son adversaire. Ces résultats officieux sont basés sur des échantillons de bulletins provenant de 1.607 bureaux de vote (sur plus de 36.000) et reflétant 80% du territoire équatorien, selon cette organisation, qui revendique une marge d'erreur inférieure à un point. Le vainqueur va avoir la lourde tâche de diriger un pays pauvre et politiquement instable, qui a eu huit présidents depuis 1996. Trois d'entre eux ont été contraints à quitter leurs fonctions à la suite de manifestations de rues. Rafael Correa (Allianza PAIS), détracteur de la "partidocracia", s'est engagé à lutter contre la corruption. Le futur président a promis une "révolution des citoyens" contre le système politique discrédité. Il souhaite organiser un référendum constitutionnel pour réduire le pouvoir des partis traditionnels et limiter les activités militaires américaines dans le pays. Il a en outre appelé l'Equateur à couper ses liens avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Lors d'une conférence de presse après le scrutin, il a précisé que l'Equateur pourrait rejoindre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Le pays, qui produit environ 535.000 barils par jour, avait quitté l'OPEP en 1993. Au début de la campagne, il s'était identifié à Hugo Chavez, mais il a fait machine arrière depuis, craignant que la comparaison ne lui coûte des voix. "Chavez est mon ami personnel mais dans ma maison, ce ne sont pas mes amis qui commandent, celui qui commande c'est moi. Et en Equateur, les Equatoriens commanderont", a-t-il dit dimanche soir. Il n'exclut pas non plus de nouer des relations plus étroites avec d'autres présidents de la gauche plus modérée, comme Michelle Bachelet au Chili, Nestor Kirchner en Argentine et Luiz Inacio Lula da Silva au Brésil, ainsi qu'avec Washington, si le président Bush offre des avantages à son pays. Il a cependant réaffirmé son opposition à un accord de libre-échange avec les Etats-Unis "parce que, entres autres choses, il détruirait notre agriculture et nos élevages". Rafael Correa est un nouveau venu en politique. Il avait occupé le poste de ministre des Finances pendant 106 jours seulement l'an dernier, sous la présidence d'Alfredo Palacio. Son adversaire, du Parti rénovateur indépendant-Action nationale (PRIAN), est l'homme le plus riche du pays, roi de la banane dont l'Equateur est le premier exportateur mondial. AP Est-il plutôt Cuba-Venezuela-Bolivie ou Bachelet-Lula ? L'article (bourgeois) met un doute. J'espère que c'est une autre victoire du progressisme. |
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