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pzorba75
Xuan a écrit :

Record d'abstention au premier tour
Inférieur aux 40,75 % de 2017, il s'établit à 39,42 %

Ce ne sont pas les chiffres annoncée sur France 2 hier vers 22 heures 30, l'abstention était évaluée au-delà de 52%, privant les heureux candidats d'une élection au premier tout faute de dépasser le seuil de 25% des inscrits.
Au vu des premiers résultats, les fournisseurs de gilets colorés sont bien placés écouler leurs stocks de gilets jaunes. Encore quelques jours pour calmer cette agitation et se préparer à la riposte populaire.
Xuan
Record d'abstention au premier tour
Inférieur aux 40,75 % de 2017, il s'établit à 39,42 %
Xuan
Un article documenté de PAM sur la sociologie du vote aux présidentielles

https://lepcf.fr/Premier-tour-des-presidentielles-ou-en-est-la-gauche
Xuan
Ci-dessous l'article de Laurent Santoire sur le réseau faire vivre. Plus bas mon propre commentaire.

La Nupes est une mauvaise réponse à la nécessité de reconstruire la gauche

Mardi 7 juin 2022, par Laurent Santoire

https://lepcf.fr/La-Nupes-est-une-mauvaise-reponse-a-la-necessite-de-reconstruire-la-gauche?bonjour=oui&id_article=5056&id_objet=5056&id_forum=0#forum5595

SOMMAIRE
1. La Nupes repose sur un mensonge de la France insoumise
2. JL Mélenchon et la France Insoumise hégémonique à l’issue de la présidentielle ; mais avec une gauche durablement affaiblie
3. Cette réalité a poussé chacun à l’union coûte que coûte pour sauver les meubles lors des élections législatives
4. Le PCF sort fragilisé de cet accord
5. Pour le PCF il faut réaffirmer le choix du manifeste et refuser le piège de l’effacement.
6. Le programme des Jours heureux a vocation à rester la feuille de route des communistes
7. Nous devons nous affranchir du carcan de l’accord pour déployer notre parti sur le terrain des luttes
8. Le renforcement du parti communiste sur ses positions propres est l’une des conditions essentielles à la construction d’un front populaire agissant
9. En finir avec les tabous de la mutation : oser débattre du socialisme


1. La Nupes repose sur un mensonge de la France insoumise
JL Mélenchon ne sera pas premier ministre. La gauche n’est pas en position de gagner les élections ; il n’y aura pas 289 élus de gauche à l’assemblée nationale après la législative.
Les projections les plus favorables, en tenant en compte, une bonne dynamique de campagne, n’atteignent pas 200 sièges.
En fait à ce stade le principal objet concret de la Nupes est de préparer le premier tour des élections législatives et d’assurer à chaque force politique une juste représentation pour les 5 prochaines années (groupe parlementaire et subvention assise sur le nombre de voix obtenues). Il est clair que la FI est très largement favorisé et que l’on peut s’interroger sur la portion congrue réservée au PCF qui n’est même pas garanti de conserver un groupe autonome.
On peut quand même espérer de la Nupes un nombre de députés gauches plus importants à l’assemblée du fait d’un plus grand nombre d’accès au second tour.

2. JL Mélenchon et la France Insoumise hégémonique à l’issue de la présidentielle ; mais avec une gauche durablement affaiblie
Premier, certes mais sur un champs de ruines. Alors que 5 années d’une présidence libéral honni par une majorité de français, aurait permettre la résurrection d’une gauche de combat il n’en a rien été.
Aucune lutte conséquente n’a été mené par les forces de gauche. Aucune alternative nouvelle n’a été créée. Seul le parti communiste depuis son dernier congrès pose la question d’une rupture avec un capitalisme en crise systémique.
La FI principale force d’opposition sur le papier a préféré cultiver son rôle d’opposant institutionnel en jouant la carte d’une critique tout azimuts en espérant attirer à elle les déçus de la sociale démocratie.
JL Mélenchon n’a fait reculer ni l’abstention ni la colère noire populaire, ni la dérive socialiste macroniste... il a absorbéla gauche en la réduisant...
Dans un contexte d’abstention toujours en hausse, la gauche dans son ensemble demeure à niveau historiquement bas (moins de 28 % pour la gauche de gouvernement). Ce mauvais résultat relègue le bloc des gauches au troisième rang derrière le bloc de droite (incarné par la REM et les Républicains) et un bloc d’extrême droite toujours en progrès.

3. Cette réalité a poussé chacun à l’union coûte que coûte pour sauver les meubles lors des élections législatives
La FI a tenté une opération de main mise sur l’ensemble des forces de gauche, mais si elle a pu imposer à la fois sa bannière et son mentor, elle a du concéder à chaque parti de gauche suffisamment de circonscriptions pour qu’il puisse conserver son autonomie (présence dans 50 circonscriptions au moins pour bénéficier de la subvention d’état et au moins 15 députés pour constituer un groupe autonome).
Les radicaux de gauche et les autres petites forces de gauche, soutiens de Fabien Roussel lors de la présidentielle, ont été conduits à partir séparément faute d’un rapport de force suffisant pour imposer à la FI la garantie minimale d’être présents dans 50 circonscriptions fussent-elles des circonscriptions très à droite, ingagnables pour la gauche et où la présence de divers partis de gauche n’aurait pas menacé une quelconque victoire.
On est donc finalement sur un « mauvais » accord où la Fi va se tailler la part du lion avec 374 circonscriptions où elle est le candidat unique de la gauche.
Mauvais mais néanmoins jugé nécessaire par chacun des autres partis de gauche car il leur permet d’envisager un groupe autonome à l’Assemblée (Ce qui reste à vérifier !) et une subvention publique.

4. Le PCF sort fragilisé de cet accord
Mais pour le PCF, la Nupes, c’est surtout l’absence de candidature communiste dans plus de 520 circonscriptions et un maximum de 16 sièges gagnables au second tour. Si cet accord est historique comme le prétend l’Humanité, c’est bien en cela : pour la première fois de son histoire, le PCF s’efface dans la majorité des circonscriptions. C’est un dangereux précédent historique.
Nous serons en particulier absents de nombreuses circonscriptions où nous tenons des positions électorales notables (municipalités et élus départementaux) et où notre implantation nous permettrait, en dehors de tout accord, d’être le premier parti de gauche, voire même de figurer au second tour. Dans ce contexte d’effacement du PCF et d’hégémonie de la FI, de quelle manière se négocieront les prochaines municipales, les prochaines départementales, voire les prochaines régionales ? Serons-nous en mesure de faire valoir notre implantation ou la FI nous rétorquera-t-elle que c’est bien elle et ses candidats qui ont fait x % dans ce territoire ?
Dans une majorité de départements, voire des régions entières (le Limousin par exemple), nous ne serons pas représentés. Et là où nous serons candidats, nous porterons principalement les couleurs de la Nupes. Et encore avons-nous obtenu de haute lutte que nos candidats puissent se présenter sous nos couleurs, avec notre logo et sans le grand visage tutélaire de Jean-Luc Mélenchon !
Cette situation n’est pas conforme à nos orientations de congrès. Le texte précise que nous serons « présents avec nos candidates et candidats à toutes les élections ». Or les élections législatives ne sont pas que des élections nationales, ce sont aussi des élections locales, ancrées dans des territoires. Et force est de constater que dans la plupart des scrutins, nous serons absents.
Les élections législatives devraient constituer le deuxième acte de présentation et de défense de notre programme des Jours heureux. Un accord équilibré n’aurait porté que sur les quelques 150 ou 200 circonscriptions réellement gagnables par la gauche. Ailleurs, chacun aurait pu partir sous ses couleurs et défendre ses orientations.

5. Pour le PCF il faut réaffirmer le choix du manifeste et refuser le piège de l’effacement.
Le choix de la FI de caporaliser l’ensemble des forces de gauche derrière sa bannière est préjudiciable à la reconstruction de la gauche, car cet accord est un faux semblant à usage électoral.
Cette situation n’est pas conforme à nos orientations de congrès. Le texte précise que nous serons « présents avec nos candidates et candidats à toutes les élections ». Or les élections législatives ne sont pas que des élections nationales, ce sont aussi des élections locales, ancrées dans des territoires. Et force est de constater que dans la plupart des scrutins, nous serons absents.
Imposer une candidature unique dans toutes les circonscriptions va augmenter notablement l’abstention, car nombre d’électeurs ont fait le choix d’un des partis de gauche sans pour autant être prêts à voter pour un autre. Rappelons-nous de l’union des gauches aux élections régionales dans les Hauts-de-France : la liste unique avait fait un moins bon score que la somme des différents partis séparés. Une candidature unique permet d’être davantage présent au second tour, mais n’a pas de sens dans les circonscriptions où la somme des différents partis restent inférieure au seuil pour se qualifier, voire dans les circonscriptions où la victoire au second tour est à ce jour impossible tant la somme des différents partis de droite y est élevée.
Pire, nombre d’électeurs, déroutés par ce retour forcé à la gauche plurielle, pourraient être tentés de s’abstenir à leur tour.
Ce choix de la caporalisation empêche largement la poursuite du débat nécessaire sur les solutions à mettre en œuvre pour sortir de la crise du capitalisme, y compris sur ses dimensions climatiques et environnementales.
Cette situation n’est pas conforme à nos orientations de congrès. Le texte précise que nous serons « présents avec nos candidates et candidats à toutes les élections » . Or les élections législatives ne sont pas que des élections nationales, ce sont aussi des élections locales, ancrées dans des territoires. Et force est de constater que dans la plupart des scrutins, nous serons absents.
Disposer de plus de députés de gauche avec un inter-groupe portant des exigences communes devrait dans l’absolu être un point d’appui renforcé pour les luttes.
Cette situation n’est pas conforme à nos orientations de congrès. Le texte précise que nous serons « présents avec nos candidates et candidats à toutes les élections ». Or les élections législatives ne sont pas que des élections nationales, ce sont aussi des élections locales, ancrées dans des territoires. Et force est de constater que dans la plupart des scrutins, nous serons absents.
Mais ce n’est pas gagné car la Nupes se présente comme une plateforme programmatique commune alors qu’en fait, la FI a imposé, via sa position hégémonique, des négociations séparés à ses futurs partenaires aboutissant à des accord séparés.
Cette situation n’est pas conforme à nos orientations de congrès. Le texte précise que nous serons « présents avec nos candidates et candidats à toutes les élections ». Or les élections législatives ne sont pas que des élections nationales, ce sont aussi des élections locales, ancrées dans des territoires. Et force est de constater que dans la plupart des scrutins, nous serons absents.
Pourtant, notre congrès avait analysé lucidement ce qu’était devenu le Front de Gauche notant « qu’après 2012, le Front de gauche s’éloigne de plus en plus d’une démarche de "construction unitaire permanente avec des cadres, des fronts, des alliances adaptés aux contenus portés et aux échéances affrontées" […] » et qu’ « il se réduit nationalement à une construction à vocation essentiellement électorale, impulsant de moins en moins la dynamique citoyenne initialement visée. » Il concluait sur ce point que « dans le cadre de la présidentialisation de la vie politique française, le Front de gauche est désormais dominé par la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci le tire vers une orientation annonçant le populisme de gauche ; il vise à construire autour de lui une nouvelle organisation à vocation présidentielle destinée à se substituer aux partis existants à gauche, tandis que nous peinons à prendre des initiatives. » Ce constat qui valait pour le Front de Gauche ne vaut-il de manière exacerbée pour la NUPES telle que la présente Jean-Luc Mélenchon ?

Cette situation n’est pas conforme à nos orientations de congrès. Le texte précise que nous serons « présents avec nos candidates et candidats à toutes les élections » . Or les élections législatives ne sont pas que des élections nationales, ce sont aussi des élections locales, ancrées dans des territoires. Et force est de constater que dans la plupart des scrutins, nous serons absents.
Nul ne peut dire les vraies limites de cette plateforme. Qui peut croire que le PS va soutenir aujourd’hui la retraite à 60 ans avec 37,5 années cotisation ? D’ailleurs le programme de la nupes parle lui de 40 années de cotisations. Le Parti socialiste et les Verts n’ont en rien abdiqué leur modèle social/libéral. Ils n’ont pas marqué leur volonté de s’impliquer dans un front large impliquant les organisations de masses comme les syndicats. Bien au contraire, ils ont réaffirmé leur attachement aux institutions de l’Union européenne qui poussent aux privatisations, à la précarisation du monde du travail et à la baisse des salaires.

6. Le programme des Jours heureux a vocation à rester la feuille de route des communistes
Un accord équilibré n’aurait porté que sur les quelques 150 circonscriptions réellement gagnables par la gauche. Pour les communistes, cette plateforme ne peut être que subsidiaire au programme des Jours heureux qui a vocation à rester notre feuille de route.
Le parti communiste ne doit pas redevenir un parti d’élus dont le temps serait rythmé par les échéances électorales et/ou les initiatives personnelles de Jean-Luc Mélenchon.
La Nupes souffre d’une conception totalement institutionnelle du changement, avec l’idée qu’un Premier Ministre et un programme commun serait la solution. Jean-Luc Mélenchon a même été jusqu’à prétendre que son élection à la présidence nous dispenserait de grèves ou de manifestations.
Cet énième avatar de la gauche plurielle a bien du mal à convaincre la majorité des militants.
Il nous faut être en mesure de confirmer notre choix stratégique : accord ou pas accord, nous faisons le choix de maintenir une activité autonome.

7. Nous devons nous affranchir du carcan de l’accord pour déployer notre parti sur le terrain des luttes
À l’évidence, la crise multiforme du capitalisme appelle une tout autre réponse qu’un simple catalogue de mesures sociales immédiates, aussi utiles soient-elles. Il convient de proposer un autre modèle société qui remette en cause la domination du capital. C’est justement avec cette volonté que les communistes ont conçu le programme des Jours heureux.
Mais le contrat de majorité de la Nupes en rabat largement sur les objectifs déjà minimalistes de notre programme. Avec la simple mise en œuvre de l’accord, on est au mieux sur l’exigence d’une autre répartition des richesses et, au pire, sur un faux-semblant destiné à la seule conquête immédiate de sièges.
A contrario, la remise en cause de l’hégémonie des forces capitalistes supposerait un engagement à renforcer collectivement les luttes concrètes à tous les niveaux.
Pour le PCF, accord ou pas, il demeure nécessaire de renforcer notre travail d’agitation et de propagande sur le terrain, indépendamment des échéances électorales. En étant physiquement présents, les communistes, avec leurs structures locales (sections et cellules), doivent, sans attendre, amplifier la mobilisation pour la retraite à 60 ans avec 37,5 années de cotisations.

Vue l’absence de candidature communiste dans nombre de circonscriptions, la période électorale ne s’oppose pas au lancement de batailles concrètes, bien au contraire !
Nous pourrions prendre des initiatives pour :
- La souveraine énergétique et alimentaire ;
- Face à la menace d’une troisième guerre mondiale, porter l’exigence de la sortie de l’OTAN et d’une conférence pour la paix et la sécurité en Europe, qui associe l’ensemble des parties, y compris la Russie et l’ensemble des pays hors UE ;
- La revalorisation immédiate des pensions et des retraites.
- L’édition de tracts nationaux, voire départementaux, des prises d’initiatives fortes, voire des pétitions nationales, seraient autant de points d’appui nécessaires pour permettre aux militants d’être pleinement actifs et utiles.
Une telle campagne construite dans la durée serait précieuse pour obtenir des avancées bien réelles, mais aussi de dénoncer les nouvelles dégradations des conditions de vie des couches populaires.

8. Le renforcement du parti communiste sur ses positions propres est l’une des conditions essentielles à la construction d’un front populaire agissant
La forte mobilisation des 40 000 cotisants dans la campagne des présidentielle a aussi montré nos limites en termes d’organisation.
Après près de 30 ans de recul de nos forces militantes, nous assistons à une première inversion de la tendance.
Plus que jamais, il faut s’attacher à reconstruire l’organisation politique PCF en recréant des cellules partout, au plus près des entreprises et des quartiers populaires.
Il va falloir retrouver le chemin de la formation théorique de nos militants pour leur permettre d’être pleinement porteurs de notre politique.
Dans cette période, nous avons besoin de nourrir nos actions présentes et à venir par une analyse de la crise du capitalisme telle que nous la vivons. Pour bâtir un chemin vers notre émancipation du capitalisme, pour trouver le chemin de la rupture, il nous faut toujours mieux appréhender les forces en présence sur notre territoire et dans un monde dominé par l’impérialisme.
Nous avons besoin d’ouvrir le débat en grand sur l’alternative que nous voulons porter au capitalisme.

9. En finir avec les tabous de la mutation : oser débattre du socialisme
Quelle rupture avec le capitalisme ? La question n’est pas tranchée : dépassement ou abolition ? Quel contenu mettre derrière ces termes ? Peut-on envisager de pousser dans le cadre existant des éléments d’un communisme déjà-là ? Faut-il au contraire prendre le pouvoir pour envisager de construire un système économique alternatif, comme nous l’a proposé Marx et comme l’ont fait les communistes du 20ème siècle ?
Quelles leçons tirons-nous des expériences socialistes présentes et passées ? Pourquoi la social-démocratie est-elle en échec partout dans le monde ? Y a-t-il une voie pacifique et parlementaire vers l’émancipation du capitalisme ?
Il est plus que temps que le débat s’ouvre ! C’est la condition pour que le prochain congrès nous permette d’avancer ensemble vers des réponses claires et qu’il constitue l’acte II du Manifeste.
En prenant appui sur la campagne des présidentielles mais avec une volonté d’aller plus loin dans la recherche de nouveaux leviers, je fais pour ma part, le choix d’esquisser ce que pourrait être le socialisme des Jours heureux.

Je contribue au blog : http://www.socialisme.blog

Retrouvons-nous y nombreux et, dans le débat et dans l’action, engageons-nous dans l’acte II du Manifeste.

Fiers, rebelles et solidaires, les communistes restent l’avenir du monde

_____________________


Commentaire Xuan :
Faute de place, la citation de Sandrine Rousseau était incomplète, voici le début sur les sanctions, où elle se montre plus royaliste que le roi :

« Emmanuel Macron a des paroles fortes qui ne sont pas traduites dans les actes. On l’a vu avec l’embargo avec le gaz russe qui aurait été un moyen très important d’augmenter le rapport de force avec la Russie et qui finalement n’a pas été utilisé. Il sera peut-être utilisé dans les mois qui viennent, on verra, et donc aujourd’hui il faut mettre des mesures sur la table..."


_______________


Le texte du camarade Laurent Santoire lie l’objectif prioritaire du redressement marxiste-léniniste du PCF et la tactique électorale. Il soulève des questions majeures pour les communistes, y compris non adhérents au PCF.
Permettez- moi quatre remarques.

1 - Tenir compte de la géopolitique dans la politique intérieure.
Je voudrais relier ce sujet à l’article de Danielle Bleitrach « L’Union sacrée et Mélenchon ? » dont je suis partie prenante.
Depuis lundi les canons Caesar français, dont Mélenchon a entériné la livraison dans l’interview citée, ont commencé à bombarder des populations civiles dans le Donbass.

La vie chère est d’abord due à l’embargo sur le pétrole russe que l’UE s’est elle-même infligé suivant les injonctions des USA.
C’est-à-dire que notre peuple paie aussi le prix de l’aliénation à l’hégémonisme, que la lutte des classes est intimement liée à la nature impérialiste et belliciste de notre pays et à sa ligne atlantiste.

Ce matin aux « 4 vérités »*, Sandrine Rousseau était questionnée par Thomas Sotto :
« … on ne peut pas attaquer l’Europe comme le fait la Russie et que si on le fait alors il faudra en payer les conséquences et en l’occurrence les conséquences économiques sur la Russie sont trop faibles par rapport à l’enjeu.
- La France ne soutient pas assez l’Ukraine ?
Oui je trouve, oui.
- Qu’est-ce que vous feriez de plus ?
Eh bien je pense que le gaz est un sujet vraiment au cœur du conflit
- Il se joue au niveau européen
Oui, mais la France n’a pas montré l’exemple plus que les autres. C’est-à-dire que la France ne s’est pas passée de gaz russe dans des temps extrêmement courts. Pour le faire il aurait fallu faire appel à la population en demandant des efforts à la population mais c’était aussi sauver l’Europe. Il y avait quand même un enjeu."


L’Union sacrée n’est pas un slogan creux, il se traduit pratiquement dans notre pays par l’oppression des masses au profit de l’hégémonisme US.

2 - Ne pas définir le vote en fonction de résultats estimés mais de la stratégie et de la tactique communistes.
Que la NUPES soit majoritaire ou pas dans les sondages, que Mélenchon soit opposant ou premier fusible de Macron, la bourgeoisie de notre pays a besoin d’une union sacrée à la fois pour faire la guerre et pour faire accepter la vie chère.
Le programme de la NUPES est inexistant parce qu’il a été négocié de manière bilatérale et non collective, sur des orientations fondamentalement opposées, et avec pour objectif principal l’hégémonie de LFI et la destruction du PCF. Il se prête parfaitement à la collaboration de classe. C’est le critère principal qui devrait nous guider.

3 - redéfinir le concept de gauche en partant des faits
Laurent Santoire parle d’une « gauche durablement affaiblie » . La notion de gauche repose bien sur une réalité, essentiellement parlementaire. Mais du point de vue des classes, c’est un concept gazeux qui dissimule des contradictions irréductibles.
Nous devrions plutôt parler de coalition social-démocrate, étant donné qu’il s’agit de son orientation dominante, même si le PCF est conduit à y participer.

4 - relier le programme des jours heureux et le socialisme
Jusqu’ici ce programme n’a jamais éclairci les conditions indispensables de sa réalisation, le socialisme et la dictature du prolétariat. Cette omission est aussi son côté « gazeux ».
La dictature du prolétariat n’est pas un slogan creux. Dans l’absolu dictature s’oppose à démocratie, mais dans la réalité des classes, sans la prise par le prolétariat du pouvoir d’Etat, la maîtrise des flux financiers, des corps d’état répressifs… aucune mesure des jours heureux ne serait pérenne voire seulement réalisable.
Et c’est également la condition sine qua non de la démocratie la plus large pour le peuple, il suffit de constater le pouvoir dictatorial de la bourgeoisie sur les médias.
D’autre part le pouvoir d’état appartient à une classe, pas deux ou trois, ce qui n’exclut pas les alliances y compris avec de petits patrons ou artisans. Mais aucune alliance n’a de sens sans direction. Ce seront des alliances pour le socialisme.

La très grave crise en cours nous avertit que la transformation de la société ne sera pas une formalité, mais très probablement un combat extrêmement brutal, et le résultat d’une longue marche des communistes dans l’affirmation de leur identité, dans l’organisation du prolétariat et des masses populaires.

* https://www.france.tv/france-2/telematin/3553027-les-4-verites-sandrine-rousseau.html à 6'28


Edité le 08-06-2022 à 18:33:13 par Xuan


Xuan
On s’en souvient tous, mais il n’est pas inutile de le rappeler, la trahison des sociaux-démocrates date du 4 août 1914, le jour même de l’enterrement de Jaurès.
Après avoir – le 28 juillet – lancé son manifeste « À bas la guerre ! Vive la république sociale ! Vive le socialisme international ! » , le groupe parlementaire de la SFIO vote à l’unanimité les crédits de guerre et l’état de siège restreignant les libertés.
La CGT avait manifesté le 27 juillet contre la guerre. Le 4 août également Jouhaux annonçait son ralliement à l’Union Sacrée.

Il est remarquable que l’interview de Mélenchon date du 22 mai, soit deux jours après la libération d’Azovstal, et la mise en ligne de vidéos montrant à tous la nature néonazie du bataillon Azov. Ce jour-là Julien Bayou [secrétaire EELV] expliquait sur France-Inter que si la NUPES arrivait au gouvernement, elle continuerait certainement les livraisons françaises d’armes lourdes (canons César) à Kiev.
Ces deux réactions font face à la fois à l’échec du fer de lance de l’armée ukrainienne, et à la révélation de sa nature. Car Mélenchon ne peut absolument pas nier qu’il ignore la nature d’Azov maintenant.

Il est clair qu’une nouvelle Union Sacrée vient d’éclore, au moment où la bourgeoisie en a particulièrement besoin face au peuple, et alors que les sanctions, le vol des avoirs, l’exclusion de SWIFT, etc. l’envoi des armes et des instructeurs échouent.
Que feront les USA, l’Europe et notre pays maintenant ?
Notre bourgeoisie est déjà assurée du soutien de Mélenchon à une escalade. L'OTAN peut aussi compter sur le radis rouge.


________________


Ci-dessous l'extrait de son interview sur RTL, en rappelant à toutes fins utiles que l’intervention russe en Ukraine commence le 24 février, puisqu’il affirme qu’il ne savait rien le 1er mars...


… « Quant à l’international. La Constitution prévoit que le chef de l’Etat négocie et signe les traités. Si ça avait été moi j’aurais négocié et signé les traités, donc je sais aujourd’hui que je ne peux pas faire de traités ni négocier de traités sans son accord donc je suis obligé de m’entendre avec lui.

- Si le président de la République décide d’envoyer des armes en Ukraine, est-ce que vous premier ministre vous pourriez émettre nu avis différent et vous opposer à cette décision ou ce souhait du président de la République ?

- M’y suis-je opposé quand on a envoyé les canons César ? Non. Alors pourquoi voudriez-vous que tout d’un coup je m’y oppose ?
Je sais ce que je sais, ce que je pense…

- A un moment donné vous aviez eu des réticences sur est-ce qu’il faut armer..

- Non mais ça c’est des trucs de média, on n’écoute pas ce que les gens disent et on fait des caricatures. Moi j’ai dit depuis le début faisons très attention pour ne pas apparaître comme des belligérants, c’est-à-dire comme ceux qui tout d’un coup entreraient en guerre contre la Russie.
Le Président de la république a exactement la même préoccupation jusqu’à présent, il a toujours dit qu’il était pour la désescalade. Il y a peut-être des désaccords entre lui et moi parce qu’il se trouve qu’il est moins rigoureux que moi vis-à-vis des Poutine puisqu’il a dit qu’il ne fallait pas l’humilier.
Si, moi je pense que ça ne me dérange pas de l’humilier parce que ce qu’il a fait est gravissime et que la Russie ne reviendra pas à la table de la société internationale normale tant que Monsieur Poutine, responsable de crimes de guerre, sera là. Voilà.

- Vous trouvez Emmanuel Macron trop conciliant avec Vladimir Poutine ?

- Non, c’est surtout que je trouve Monsieur Poutine plus violent que ce que beaucoup en ont dit jusque là. Ce qu’il fait est d’une gravité exceptionnelle et pour nous français spécialement, parce que nous nous étions juré, nous français, que si quelqu’un recommençait la guerre sur le continent nous ne l’accepterions pas et nous ne l’accepterions pas, c’est-à-dire que nous interviendrions.
Et nous avons l’arme nucléaire.
Nous sommes pris à revers. Cet homme a passé la frontière, tout cassé autour de lui, persécuté des populations civiles sans aucune raison autre que de les terroriser. Et qu’avons-nous fait ? Eh bien pratiquement nous avons pas fait grand-chose. Voilà.
Et donc je pense que militairement …je parle, bon on a fait des choses, la répression économique, les sanctions, tout ça, mais militairement nous avons été mis au pied du mur sans savoir quoi faire.
Et je trouve que cette situation est tellement grave que ça mériterait qu’on rediscute de l’ensemble de nos outils de défense, et en particulier j’ai essayé de faire avancer le débat sur l’efficacité réelle de la dissuasion nucléaire.
Je suis pour la dissuasion mais notre dissuasion nucléaire telle qu’elle fonctionne ne fonctionne plus parce qu’elle est repérable depuis l’espace.
J’ai donc proposé qu’on transfère dans l’espace et par les moyens de l’espace les méthodes de dissuasion des français, aussi bien sur la toile numérique que par rapport aux installations à terre.

- Mais est-ce que dans l’immédiat Jean Luc Mélenchon vous iriez plus loin encore dans l’aide aux ukrainiens, comme les américains qui viennent de décider d’un plan d’aide de quarante milliards ?

- Mais eux ils ont la planche à billets alors évidemment ils appuient sur le bouton et ils donnent quarante milliards. Nous on ne peut pas donner quarante milliards, on n’imprime pas de la monnaie comme ça, les américains si, ils peuvent le faire, et vous verrez que ça va se retourner contre eux bientôt puisqu’une bonne partie de la planète commencent à dire qu’ils veulent échanger entre eux dans les monnaies nationales. C’est un autre sujet dont naturellement on ne parlera jamais parce que c’est un peu compliqué mais c’est juste la paix du monde qui est en cause dans cette affaire.
Donc est-ce qu’il faut être plus dur ? Je pense que ce sont des discussions qu’on fait avec des informations dans les mains. C’est pas des choses qu’on déclenche sur les plateaux télé pour faire les nanars, allez on envoie des armes, on va faire ci, on va faire là..

- Non mais

- Parce que la dernière fois que je me suis exprimé sur le sujet, de manière un peu décisive, je me suis trompé.
Mais figurez-vous que je ne me suis pas trompé parce que j’étais mal levé ce jour-là, mais les services de renseignement français, les responsables politiques et militaires français avaient dit ah ben non ça craint pas, il ne passera pas la frontière. Et donc m’installant sur ce raisonnement et sur ces informations j’en avais déduis ni lui il passe la frontière ni les autres…

- Mais vous vous étiez trompé personnellement sur Vladimir Poutine, sur l’homme ? est-ce que vous pouvez dire aujourd’hui voilà, je ne pensais pas qu’il était aussi belliqueux et qu’il était dans ces intentions-là ?

- Je comprends pas il est responsable des actes qu’il pose

- Est-ce que vous avez pu évoluer ? Voilà le 1er mars à l’Assemblée Nationale la décision de l’Union Européenne de fournir des armes à l’Ukraine vous l’aviez critiquée le 1er mars. Aujourd’hui vous nous dites : je peux entendre qu’on en livre.

- Oui, mais c’était le 1er mars.
Alors je sais bien que vous vous ne vous trompez jamais, et vous n’évoluez jamais dans vos raisonnements. Moi si. Le 1er mars et comme dans toute la période où j’ai cru les renseignements qu’on m’avait donnés, j’ai conclu que nous allions - d’abord qu’il ne rentrerait pas – sur la base des renseignements militaires, je vous signale que le responsable a été viré, hein, pour ça. Alors le malheureux il n’est peut-être pas si responsable que ça, mais en attendant, le responsable français du renseignement a été changé parce que ça fait la deuxième, que dis-je la troisième fois qu’on avance à l’aveugle.
Par exemple les deux putschs qu’il y a eu au Mali, personne n’en savait rien avant, à part moi qui comprenais que la situation était dégradée. Là de même.
Alors quand l’Union Européenne a dit on va fournir des armes, qui va fournir des armes ? Dans quelles conditions ? Jusqu’où on le fera ? Ecoutez il s’agit de la paix et de la guerre avec quelqu’un dont tout le monde dit par ailleurs qu’il se comporte comme un psychopathe, et qui d’ailleurs n’a pas hésité à nous menacer de guerre nucléaire.
Alors moi, les numéros sur les plateaux et puis les grands chefs en Europe qui décident qu’on va aller faire la guerre ça ne me convient pas, je suis pour des discussions raisonnées en pesant exactement ce qu’on fait quand on a affaire à un personnage pareil.
Vous avez vu dans quel état il a mis l’Ukraine ? Et avant ça la Tchétchénie ? Donc c’est pas un personnage dont on peut plaisanter ou dire il va comprendre que c’est une blague. »…
 
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