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Xuan
Sur le site de Capital, un petit exposé sur les ressorts de l'inflation, rappelant ce principe de base selon lequel plus la masse monétaire augmente plus il faut d'argent pour acheter une baguette de pain.

Inflation : les gagnants… et les perdants !


Alors que le retour de l’inflation fait de plus en plus parler de lui, notre chroniqueur Georges Nurdin, économiste, consultant international essayiste et écrivain, revient sur le phénomène. Il fait la liste de ceux qui en profitent… et de ceux qui en souffrent.

Par Georges Nurdin
Publié le 09/01/2022 à 7h30
https://www.capital.fr/economie-politique/inflation-les-gagnants-et-les-perdants-1424592
L’inflation, l’autre plaie. L’inflation ? Encore un papier sur ce thème ! A quoi bon ? On connaît tout sur le sujet : c’est si bien expliqué dans tous les médias. On résume : c’est quand la demande excède l’offre, alors les prix montent. C’est simple, non ? Oui, c’est simple, simplissime même ! Mais pas tout à fait exact, pour autant.
Car cette “définition” simplissime, pour ne pas dire simpliste, exclut une partie pourtant fondamentale de l’équation : la monnaie. Car pour que la demande puisse rencontrer l’offre et se matérialiser en achat, à un niveau de prix dit d’équilibre, il faut qu’à un moment donné l’on puisse payer pour déboucler la transaction. En termes plus crus : tout simplement payer l’addition. Et pour payer il faut… des liquidités, de la monnaie donc. Sous une forme ou sous une autre.

Ceci a été conceptualisé par, notamment, Irving Fischer, Professeur d'Économie à l’université de Yale dans les années 30, car dans les années 20 et 30 il s’est passé pas mal de choses côté inflation justement, versant allemand, et versant américain - la Grande Dépression - qui nous ont, in fine, amené la guerre et ses 85 millions de morts, du coup on s’est penché - sérieusement - sur le problème pour mieux le comprendre et essayer de le prévenir. Irving a donc produit cette désormais célèbre équation : MV=PT, que l’on peut encore écrire P = MV/ T. Où M est la Masse monétaire, V la vitesse de circulation de la Monnaie, P les Prix et T le volume des Transactions.

En d’autres termes, le niveau des Prix est fonction de la Masse Monétaire émise / disponible et de sa Vitesse de circulation, rapporté aux Transactions (l’économie réelle en somme : les achats et les ventes de biens et services)

Donc dans une économie « normale », on s’attendrait pour que le modèle soit équilibré, à ce que la création monétaire, et donc la masse monétaire en circulation (de son petit nom, M3), évolue sur un rythme parallèle à celui des transactions réelles découlant elles-mêmes de la création de richesses, c’est-à-dire du PIB. Jusque-là tout va bien ? Alors, tant mieux,… car depuis 2008, rien ne va plus : L’économie de la zone Euro (PIB) a crû entre 2008 et 2021 de 29% alors que la masse monétaire (M3) de cette même zone s’est envolée de 171%. En clair, en 12 ans, la création de monnaie a été 6 fois plus grande que la croissance naturelle de l’économie ! Comment se fait-ce ?

Elémentaire, mon Cher Watson !… c’est juste une question de QE (Quantitative Easing). Un acronyme abscons qui fleure bon les instances européennes. On connaît le QE sous son nom plus vernaculaire : la bonne vieille planche à billets. La BCE (Banque Centrale Européenne) a, pour étouffer la crise engendrée par les Banques spéculatives avec l’argent de leurs épargnants, créé dès 2008 à partir de rien des tonnes de monnaie qu’elle a injectées dans les circuits. Principalement pour éviter aux banques coupables le châtiment de leur propre faillite. (On se souvient de la prime à la “grande délinquance financière en bande organisée” avec la célèbre formule : too big to fail !)

En 2019, 2020 et 2021 avec les divers et variés plans de relance, de sauvetage et des multiples « quoi qu'il en coûte » relatifs au Covid 19, les banques centrales, avec le soutien de la BCE (dont le rôle principal est, paradoxalement, à veiller à l’absence d’inflation !), ont littéralement arrosé de liquidités des pans entiers de l’économie. A tel point que nous sommes aujourd’hui devant un excès massif de liquidités en circulation (en 2020 le niveau de faillites a été inférieur de moitié à son niveau naturel ! car les entreprises ont été, pour la plupart, artificiellement et abondamment surfinancées par l’Etat) .

Aujourd‘hui ces disponibilités monétaires immenses (plusieurs trillions d’Euros) accumulées se déversent comme un barrage qui craque. La poussée temporaire, post confinement covid, des prix de quelques intrants en a été le déclencheur universel. Mais comme cette poussée ne rencontre aucune résistance, les marges étant, de surcroît, non seulement conservées en pourcentage par les industriels et commerçants, voire augmentées pour “se refaire” (et pourquoi s’en priver : il n y a aucun mécanisme régulateur en place), l'ensemble produit un effet amplificateur violent qui se propage tout le long de la chaîne de valeur. In fine, mécaniquement, les prix flambent à tous les étages. Et il n’y aucune raison pour que ceci s’arrête car les liquidités sont là, abondantes, quasi infinies, et la planche à billets continue de tourner à plein régime.

Alors qui gagne, qui perd ?
Avant de répondre à cette question, une petite équation. Encore une, on ne s’en lasse pas. Tout le monde comprend intuitivement ce que signifie gagner 10 % par période sur 10 périodes : partant d’un capital de « 1 » : cela veut dire avoir 2,6 à la fin. C’est plutôt une bonne perspective.

Ce que l’on voit, en général, moins bien c’est ce que veut dire perdre 10 % par période sur 10 périodes. Partant toujours d’un capital de « 1 » cela veut dire se retrouver avec 0,35 à la fin. C’est une beaucoup moins bonne chose car ainsi, près des deux tiers de son capital se retrouve évaporé (mangé par l’inflation) en seulement 10 itérations. Bien entendu, ces chiffres ne valent que pour l’exemple, ils n’ont pas de valeur absolue. Ce n’est qu’une allégorie. Donc, pour simplifier :

Les « gagnants » sont ceux qui ont accès à ces liquidités surabondantes : les banques, les assurances (et réassurances), les opérateurs immobiliers, les fonds d’investissements, les fonds spéculatifs (ils ne se sont jamais portés aussi bien), les (grandes) entreprises dont le taux de rendement est supérieur à l’inflation, les emprunteurs (enfin ceux qui empruntent à des taux plus bas que l’inflation bien sûr, c’est-à-dire plutôt des « institutionnels » que des particuliers), en général tous ceux qui peuvent procéder à des effets de levier d’envergure.

Pour reprendre l’historiette plus haut, ce sont qui ont plus de « 1 » de capital. En gros, ceux qui ont déjà une « unité » suffisante de « capital » disponible pour pouvoir procéder à ces « arbitrages » et qui ne sont pas entièrement pris, englués au quotidien, dans la spirale de la « subsistance ».

Les « perdants » sont ceux qui ont moins de « 1 » de capital excédentaire, donc disponible : les revenus fixes, les salariés par exemple, du privé comme du public, les retraités (même si l’on sait maintenant qu’ avec un niveau de retraite moyen de 1297 Euros nets par mois, ils sont considérés comme des jouisseurs de la vie, de vrais nababs, les véritables « rois du pétrole » en somme), les allocataires, les chômeurs, les précaires, sans parler des « sans revenus » tout court, de plus en plus nombreux, hélas, d’après les comptages des associations caritatives.

Ces derniers « segments » forment, pour un pays comme la France, la vaste majorité de sa population. L’inflation n‘existait pas aux temps anciens, sinon elle aurait certainement été citée comme l’un des cavaliers de l’Apocalypse aux côtés des quatre autres que sont la conquête, la guerre, la famine et les épidémies, tant elle est dévastatrice. Elle d’autant plus dévastatrice qu’elle frappe, en priorité, les plus faibles alors qu’elle gratifie les autres. Du darwinisme social à l’état pur. Un grand coup de Gini en somme (du nom du coefficient qui mesure les inégalités)...

Georges Nurdin, économiste, consultant international essayiste et écrivain (Les multinationales émergentes, International Corporate Governance, Le temps des turbulences, Wanamatcha !, La prophétie des pétroglyphes).


Edité le 09-01-2022 à 20:29:29 par Xuan


Xuan
[g]Ce sujet pourrait se trouver dans la rubrique de la soumission à l'hégémonisme.
Mais les conséquences de l'atlantisme se répercutent sur le peuple et sur les entreprises capitalistes elles-mêmes.
Tout en dénonçant l'atlantisme des politiciens bourgeois, nous devons pas perdre de vue à la fois les intérêts du peuple, et les contradictions inter impérialistes.
L'atlantisme n'est pas la négation de ces contradictions mais les accentue au contraire.Ici c'est le passage de témoin entre Merkel et la nouvelle coalition comprenant des verts de gris qui met des bâtons dans les roues du Nord Stream II
[/g]

_____________________


Les prix du gaz naturel en Europe montent en flèche


Comme le gazoduc "Nord Stream 2" reliant la Russie et l'Allemagne n'a pas pu passer l'approbation, les prix du gaz naturel européen ont de nouveau monté en flèche. Selon les données de l'Intercontinental Exchange (ICE), le prix du contrat à terme sur le gaz naturel du Dutch Title Transfer Center (TTF) en janvier 2022, qui est la référence des prix européens du gaz naturel, a clôturé à 128 euros/MWh le 14 décembre, soit un an, soit près de 8 fois le chiffre précédent, atteignant un niveau record.

Récemment, la situation géopolitique en Europe est devenue de plus en plus tendue. La nouvelle ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a précisé le 12 décembre que le Nord Stream II ne serait pas approuvé au motif qu'il « ne répond pas aux exigences de la loi européenne sur l'énergie et que des problèmes de sécurité existent toujours » . Auparavant, l'Agence fédérale des réseaux (Bundesnetzagentur), l'agence allemande de régulation de l'énergie, avait annoncé la suspension de la certification et de l'approbation du Nord Stream II, ce qui a déjà rendu le marché extrêmement nerveux. Aujourd'hui, la dernière déclaration de Balbok a fait grimper rapidement les prix du gaz naturel européen.

À l'heure actuelle, l'approvisionnement en gaz naturel en Europe est gravement insuffisant et les pays sont profondément plongés dans une crise énergétique. Selon les données de Gas Infrastructure Europe (Gas Infrastructure Europe), au 12 décembre 2021, les stocks européens de gaz naturel ne représentent encore que 64 % du niveau de pleine charge, soit environ 20 points de pourcentage de moins que le niveau de la même période en 2020, mettant en lumière le marché européen du gaz naturel Pression de l'offre.

En effet, depuis son achèvement en septembre, le projet de gazoduc Nord Stream II est considéré comme une goutte d'eau pour la crise énergétique européenne. Selon les données d'Eurostat, la production européenne de gaz naturel est très faible et elle est fortement dépendante des importations.
En 2020, les importations de gaz naturel de l'UE représentaient près de 90 % de la consommation totale, dont 43,4 % en provenance de Russie. Selon le plan, la capacité annuelle de transport de gaz naturel de Nord Stream II est de 55 milliards de mètres cubes. Une fois le Nord Stream II mis en service, la capacité de transport de gaz naturel de la Russie vers l'Europe augmentera d'un quart. Par conséquent, Nord Stream II est d'une grande importance pour l'Europe où il y a une grave pénurie d'approvisionnement en énergie.

Cependant, cette paille qui sauve des vies a été sous pression politique. Tout d'abord, le gouvernement américain considère le Nord Stream II comme un outil géopolitique de la Russie et estime que le Nord Stream II augmentera encore la dépendance énergétique de l'Europe vis-à-vis de la Russie après sa mise en service. Par conséquent, les États-Unis se sont non seulement toujours opposés à l'atterrissage du North Stream II, mais ont également imposé des sanctions à certaines personnes impliquées dans la construction du projet.

Deuxièmement, il y a aussi des voix contre Nord Stream II en Ukraine et dans l'Union européenne. À l'heure actuelle, la livraison de gaz naturel de la Russie à l'Europe doit passer par l'Ukraine, la Pologne et d'autres pays. Après l'atterrissage du Nord Stream II, il contournerait ces pays et relierait directement la Russie et l'Allemagne, nuisant ainsi aux intérêts de pays comme l'Ukraine et la Pologne. Il convient de noter que même si le Nord Stream II est approuvé par l'Allemagne, il doit encore être soumis à la Commission européenne pour un examen plus approfondi. L'opposition de la Pologne et d'autres pays influencera également l'attitude de l'UE dans une certaine mesure.

On peut dire que dans le jeu géopolitique complexe, l'Europe ne pourra peut-être pas utiliser le gaz naturel livré par Nord Stream II cet hiver. James Waddell, analyste du cabinet de conseil Energy Aspects, a déclaré que le pipeline « North Stream 2 » ne devrait pas démarrer avant la seconde moitié de 2022, et les espoirs d'ouverture en hiver sont désormais complètement anéantis.


Edité le 17-12-2021 à 18:48:00 par Xuan


Xuan
La hausse des prix a de nombreuses causes. Dans tous les cas l'augmentation des salaires dans les pays en développement, notamment en Chine, est répercutée ici.
La hausse des tarifs de l'énergie est la plus sensible parce qu'elle détermine le reste de la chaîne de production et simultanément l'usager final.
Elle s'ajoute à la spéculation immobilière en ville, aux effets pervers du télétravail conduisant des citadins aisés à doper les prix en province.
L'écologisme et sa chasse aux véhicules âgés, parallèle aux gadgets électroniques d'aide à la conduite ou à lire en conduisant a fait bondir le prix des voitures, qui a pratiquement doublé en douze ans pour du bas de gamme.
Les causes de la révolte des gilets jaunes sont les mêmes, mais accentuées.

Ici la hausse des tarifs électriques est liée à la gestion capitaliste des centrales nucléaires, où des procédés plus sécures ne sont pas mis en œuvre et où le vieillissement menace la sécurité, obligeant à arrêter la production en plein hiver.
Les progrès techniques laissent entrevoir la possibilité de construire de nouvelles générations de centrales qui ne menacent pas la sécurité et ne produisent pas de déchets irrécupérables.

D'autre part la hausse des tarifs d'énergie fait grincer les grandes entreprises, qui réclament la fin de la cotation (on est libéral ou on ne l'est pas :D) et menacent de délocaliser.
Cela signifie qu'une politique de réindustrialisation dans le cadre maintenu du capitalisme devrait s'assortir de cadeaux conséquents aux capitalistes.
A noter :


A noter : Le CLEE comprend des entreprises françaises grandes consommatrices d'électricité, des services publics (SNCF, Aéroports de Paris, RATP, La Poste), l’environnement (Veolia, SAUR), les télécommunications (Bouygues Télécom, Orange, TDF), les transports (Geodis), l'hôtellerie et les services (Accor, Korian, ...), l'agro-alimentaire (Andros, Lesaffre, Ouifield, Roullier, Sodiaal, Soufflet, Terrena, Vivescia, etc…), les matériaux de construction (Basaltes, Imerys, Piveteau Bois), la sidérurgie (Winoa, ...), la grande distribution (Auchan, Carrefour, Casino, Les Mousquetaires, Système U, Metro, PERIFEM), l'informatique (ST Micro, ...), la communication (...), l'événementiel (Palais des Festivals et des Congrès de Cannes), les services bancaire.
Soit près de 400 milliards d'Euros de chiffre d'affaires et environ 2 millions d’employés, très majoritairement en Europe.


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Les cours de l'électricité atteignent des sommets après l'arrêt de réacteurs nucléaires

Karl Hendon - Getty Images

https://www.capital.fr/espace-debat/debat/faut-il-sortir-du-nucleaire#argument_112730

Le prix du mégawattheure d'électricité a atteint 294 euro sur les marchés de gros, en partie à cause de l'arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires.
Publié le 17/12/2021 à 16h12

Les cours de l'électricité pour la France atteignaient de nouveaux sommets vendredi sur les marchés, après l'annonce d'un arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires par EDF. Le prix de livraison pour l'année prochain s'approchaient des 300 euros le mégawattheure sur le marché de gros, atteignant 294 euros dans la matinée. "Les problèmes rencontrés sur certaines centrales nucléaires françaises et la faible disponibilité attendue ces prochaines semaines ou même ces prochains mois ont soutenu les cours à terme en France" , a expliqué à l'AFP Eligio Mariño, du cabinet spécialisé AleaSoft.

EDF avait annoncé mercredi soir avoir décidé d'arrêter les deux réacteurs de Chooz (Ardennes) "par mesure de précaution" et de prolonger l'arrêt des deux réacteurs de la centrale de Civaux (Vienne), après la détection de défauts à proximité de soudures des tuyauteries d'un circuit de sécurité de celle-ci. Avant cette annonce, les cours de l'électricité étaient déjà orientés à la hausse depuis des semaines, tirés par la flambée de ceux du gaz, mais aussi des quotas de CO2 sur les marchés du carbone, où les entreprises achètent et revendent des " droits à polluer " alloués en nombre limité par les autorités. La barre des 100 euros en France avait été franchie pour la première fois au mois de septembre et les prix n'ont cessé de grimper depuis.

Si les particuliers et les petites entreprises sont protégés par la limitation de la hausse à 4% du tarif réglementé de vente (TRV) l'an prochain, décidée par le gouvernement, les industriels sont inquiets malgré d'autres mesures qui leur sont destinées.

Le Comité de liaison des entreprises consommatrices d'électricité (CLEEE) a ainsi appelé "les pouvoirs publics à suspendre immédiatement les cotations sur les marchés à terme et à mettre en place en urgence un prix administré, en attendant le retour à un contexte de marché plus stable" .Des industriels devront sinon décider d' "arrêt des chaînes de production, ou, quand ils le peuvent, de délocalisation ", alerte ce comité, qui regroupe une quarantaine d'entreprises françaises.


Edité le 17-12-2021 à 17:57:34 par Xuan


 
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