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Finimore
Un décortiquage intéressant du film Hold-Up sur le site Investig'action
https://www.investigaction.net/fr/hold-up-qui-seme-le-vent-recolte-la-tempete/
et une vidéo, démontrant la nocivité du film Hold-Up,

HOLD-UP : Qui Sème le Vent… Récolte la Tempête
https://www.youtube.com/watch?v=VdpfL4rCVa0
Xuan
TribuneMlReyPa bille en tête :

Défendre le film « Hold-Up »: Pour enrayer le Cyber-Fascisme En Marche, c’est maintenant ou jamais!!!

"Ce film est à analyser avec un regard critique, mais l’essentiel des symptômes politiques, économiques, culturels et sociaux qu’il nous présente sont typiquement ceux de l’avancée actuelle du système banco-centraliste mondialisé prenant le pas sur le capitalisme « classique » et prenant le contrôle des monopoles Gafam comme moyens d’asservir les populations, en les rendant esclaves de leurs besoins les plus essentiels par le contrôle monétaire, informatique, technologique et, évidemment, prétendument « sanitaire ».

Il n’y a donc pas de ligne « intermédiaire », « moyenne », ou même « centriste », à avoir, mais un choix à faire.
Soit ce monde d’après nous plaît, sans qu’on ose même se l’avouer, et on ferme les yeux, ce que font la plupart, y compris « à gauche », soit on prend conscience que c’est bien le cyber-fascisme banco-centraliste mondialisé en marche qui est derrière tous ces symptômes caractéristiques, et on cherche à constituer un front de Résistance non sectaire.

Les dits « complotistes » n’ont pas tous une conscience claire des processus économiques qui engendrent inévitablement ce mal, comme conséquence du mode de développement actuel des forces productives les plus modernes, mais ils ont au moins le mérite d’en percevoir les effets et les conséquences matérielles, à moyen terme, ce qui n’est donc pas du tout le cas de la pseudo « gauche », « marxisante » ou non.
Que l’extrême-droite en profite pour faire de la récupération, c’est un fait, mais qui ne change rien au fond du problème, que la gauche tente d’occulter totalement et ce qui en fait une force Kollaborationniste, par rapport au cyber-fascisme banco-centraliste.

C’est donc une fraction de cette gauche Kollabo que ce pamphlet proposé par le camarade Alonso représente, en réduisant le « complotisme » à ses composantes les plus caricaturales et en escamotant ainsi les réels problèmes évoqués dans le film « Hold-Up », entre autres.
Mais c’est une démarche Kollabo généralisée de la quasi-totalité de la gauche, ce qui la place donc en successeur politique du « doriotisme », qui était la fraction transfuge du PCF vers le nazisme, à la fin de la IIIème République et pendant l’occupation.
A rappeler qu’à cette même époque, une partie essentielle de la Kollaboration venait de la gauche, et même de l’extrême-gauche, alors qu’une partie de l’extrême-droite s’est rapidement rallié à la Résistance, dans sa composante gaulliste.

Dans la constitution d’un front de Résistance, et surtout dans le rapport de force actuel, où le prolétariat est politiquement inorganisé, il convient donc de ne pas traiter avec sectarisme ceux qui se lèvent contre le cyber-fascisme, mais au contraire, d’essayer de donner un contenu politique prolétarien à ce début de révolte.

Cela consiste déjà à accepter les contributions utiles, comme le film « Hold-Up », tout en tentant d’en éclairer les bases économiques, au lieu de s’acharner à le dénigrer, ce qui est, par contre, un acte délibéré de Kollaboration avec le cyber-fascisme banco-centraliste et le pouvoir politique actuel, qui en est désormais l’émanation, quoi qu’il fasse ou prétende, et cela tant qu’une alternative au banco-centralisme n’est pas clairement constituée en tant que force politique unitaire prolétarienne et populaire.

Luniterre"


Luniterre identifie l'ennemi principal comme "le cyber-fascisme banco-centraliste mondialisé en marche" , contre lequel il faudrait constituer un front uni, y compris avec des gens "récupérés" par l'extrême droite.
C'est-à-dire qu'il gomme toutes les contradictions mondiales et invente un fascisme financier centralisé. Cette thèse est très inquiétante. Elle aboutit à reprendre tout le bréviaire complotiste et fasciste, au prétexte qu'il dénonce confusément des symptômes d'un monde que Luniterre décrit lui-même avec confusion.
Xuan
Le diplo a produit un vade mecum du complotisme visant à le repérer selon ses modes d'action.
Dix principes de la mécanique complotiste
Le problème arrive lorsque les médias institutionnels utilisent les mêmes procédés.

Frédéric Lordon met en cause la parole institutionnelle.
Une remarque : qu'il s'agisse du complotisme d'opposition ou de celui des institutions, il est nécessaire de l'examiner d'un point de vue de classe.


Paniques anticomplotistes

PAR ADMIN · PUBLIÉ 27 NOVEMBRE 2020 · MIS À JOUR 27 NOVEMBRE 2020


Par Frédéric Lordon
Paru sur les Blogs du « Diplo » -
http://www.entelekheia.fr/2020/11/27/paniques-anticomplotistes/

Si Hold-up n’avait pas existé, les anticomplotistes l’auraient inventé. C’est le produit parfait, le bloc de complotisme-étalon en platine iridié, déposé au Pavillon de Breteuil à Sèvres. De très belles trouvailles, des intervenants dont certains ont passé le 38e parallèle comme des chefs : une bénédiction. Altérée cependant parce que, certes, on est content d’avoir raison et d’être la rationalité incarnée, mais quand même l’époque est sombre et on rit moins. La Terre plate et la Lune creuse, on veut bien, ça c’est vraiment drôle, mais QAnon beaucoup moins, ça fait de la politique, le cas échéant ça prend des armes ; aux fusils près et du train où vont les choses on pourrait bientôt avoir les mêmes à la maison. D’ailleurs, on commence à les avoir. Pour l’heure il n’est question que de masques et de vaccins, ce qui n’est déjà pas rien, mais on sent bien que tous les autres sujets sont candidats. Ce qu’on sent bien également, c’est le degré auquel le camp de la raison se voit lui-même démuni, et légèrement inquiet devant sa difficulté à élaborer des stratégies antidotes. Disons-le tout de suite, dans la disposition qui est la sienne, il n’est pas près d’en trouver la première.

D’une forme à l’autre (mais la même)
Le torrent de commentaires qu’a immédiatement suscité la diffusion du documentaire est sans doute le premier signe qui trahit la fébrilité — du temps a passé depuis le mépris et les ricanements. Si encore il n’y avait que la quantité. Mais il faut voir la « qualité ». C’est peut-être là le trait le plus caractéristique de l’épisode « Hold-up » que toutes les réactions médiatiques ou expertes suscitée par le documentaire ne font que reconduire les causes qui l’ont rendu possible. Les fortes analyses reprises à peu près partout ont d’abord fait assaut de savoirs professionnels par des professionnels : « la musique » — inquiétante (la musique complotiste est toujours inquiétante), le format « interviews d’experts sur fond sombre » (le complotisme est sombre), « le montage » (le montage… monte ?). C’est-à-dire, en fait, les ficelles ordinaires, et grossières, de tous les reportages de M6, TF1, LCI, BFM, France 2, etc. Et c’est bien parce que l’habitude de la bouillie de pensée a été installée de très longue date par ces formats médiatiques que les spectateurs de documentaires complotistes ne souffrent d’aucun dépaysement, se trouvent d’emblée en terrain formel connu, parfaitement réceptifs… et auront du mal à comprendre que ce qui est standard professionnel ici devienne honteuse manipulation là.

Complotistes ou décrypteurs ?
Mais les médias ont passé ce point d’inquiétude où l’on sent bien qu’on ne peut plus se contenter de la stigmatisation des cinglés. L’urgence maintenant c’est de comprendre — hélas en partant de si loin, et avec si peu de moyens. Alors la science médiatique-complotologique pioche pour refaire son retard, et tout y passe. Il y a d’abord, nous dit très sérieusement Nicolas Celnik dans Libération (lui aussi a compris qu’il ne fallait plus se moquer, alors il écrit une « Lettre à (son) ami complotiste »), que l’un des ressorts positifs des adeptes de complots vient de « l’impression d’avoir découvert ce qui devait rester caché ». Mais Nicolas Celnik sait-il que le vocable princeps de l’idéologie journalistique est « décrypter », ce qui, si l’on suit bien l’étymologie, signifie, précisément, mettre à découvert ce qui était caché. Il n’est pas un organe de presse qui ne s’enorgueillisse de ses « décryptages ». Partout ce ne sont que « décrypteurs », d’ailleurs Abel Mestre et Lucie Soullier qui consacrent un papier-fleuve dans Le Monde à s’inquiéter de la double épidémie de Covid et de théories complotistes, déplorent que l’audience de ces dernières soit « devenue considérable, bien au-delà de celle des sites qui les décryptent ».

Le décryptage autorisé a toujours consisté en cette forme particulière de recryptage, mais ici tout à fait inconsciente

Ici le parallélisme manifestement inaperçu entre les îlotes tentant de « découvrir ce qui devrait rester caché » et l’aristocratie des « décrypteurs » se complique de ce que le décryptage autorisé n’a jamais rien décrypté, qu’il a même toujours consisté en cette forme particulière de recryptage, mais ici tout à fait inconsciente, en quoi consiste le catéchisme néolibéral. Il suffit d’écouter un « décrypteur » livrer aux masses abruties qu’il a la bonté d’éclairer le sens profond de la suppression de l’ISF, de la réduction de la dette publique ou du démantèlement du code du travail pour être au clair sur ce que « décrypter » signifie réellement — à savoir voiler dans les catégories de la pensée néolibérale. « Décrypter », c’est avoir admis que les gueux ne se contentent plus d’une simple injonction, et entreprendre de leur en donner les bonnes raisons. Par exemple : « il faut supprimer l’ISF sinon les cerveaux partiront » — là c’est décrypté ; « il faut réduire la fiscalité du capital pour financer nos entreprises » (tout est clair) ; « il faut fermer des lits pour que l’hôpital soit agile » (décryptage de qualité : qui voudrait d’un hôpital podagre ou arthritique ? on comprend) ; « il faut réduire les dépenses publiques pour ne pas laisser la dette à nos enfants » (clarté économique, clarté morale), etc.

C’est très exaltant pour un journaliste de décrypter, ça donne un grand sentiment d’utilité sociale, c’est comme une charité démocratique. Les gueux ne pouvaient pas apercevoir tout ça, ça leur restait donc crypté — du coup on le leur décrypte. Décrypter, c’est faire comprendre aux intéressés ce qu’on va leur faire, pourquoi c’est nécessaire, et pourquoi c’est bon pour eux. Et comme ils auront compris, ils seront contents — suppose-t-on. Si les malheureux décrypteurs savaient ce que donnerait qu’on décrypte leurs décryptages, ce qu’on porterait au jour — les abysses de raisonnements indigents, d’idées reçues, de servilités intellectuelles inconscientes, mais fièrement portées en bandoulières comme vérités d’initiés.

Les complotistes en tout cas ont parfaitement reçu le message du « décryptage », à ceci près qu’à force de s’entendre administrer par d’autres un sens inaperçu du monde qui les bousille en leur expliquant qu’il est le meilleur possible, ils ont entrepris de s’en chercher un autre par eux-mêmes. Ça ne donne sans doute pas des résultats bien fameux — mais à décrypteur, décrypteur et demi. C’est le « décryptage » lui-même qui, pour permettre aux journalistes de faire les entendus, a installé l’idée qu’il y avait quelque chose à aller chercher dessous. Les complotistes les prennent au mot, à ceci près que le quelque chose des décrypteurs étant toujours la même chose, eux se mettent en devoir d’aller chercher autre chose.

Cérébroscopie des complotistes
Alors on va chercher pourquoi l’autodécryptage des gueux décrypte de travers. Ici la science complotologique est à son meilleur. Comme les sciences les plus avancées, elle isole des « effets ». Par exemple la physique connaît « l’effet Compton », « l’effet Doppler », « l’effet Einstein ». La complotologie, pour sa part dispose de l’effet « millefeuille argumentatif ». Impossible d’ouvrir un article sur Hold-up sans avoir à manger du millefeuille (argumentatif) — une feuille de vrai, une feuille de faux, une feuille de vrai… Un journaliste de Mediapart va plus loin et pose gravement la question : « pourquoi nos cerveaux sont-ils si perméables » (à l’aberration complotiste) ? « Nos » : pas de discrimination offensante. « Cerveaux » : parce que c’est là-dedans que ça se passe. La réception du complotisme, c’est une affaire « dans le cerveau ». Un psychologue social, dont la psychologie sociale n’a plus rien de social (mais c’est la grande tendance de la psychologie sociale) saisit aussitôt la perche du « cerveau » : comme une invitation faite aux sciences cognitives et à leur panacée explicative : le biais. Pourquoi le « cerveau » (des complotistes) erre-t-il ? Parce qu’il est en proie à des biais (cognitifs) — marche aussi avec « pourquoi votre fille est muette » : elle est en proie à des biais (auditifs). Après le biais pâtissier (celui du millefeuille — particulièrement traître avec toute cette crème, on ne sait plus si on mange des feuilles vraies ou des feuilles fausses), le biais de confirmation, puis le biais d’intentionnalité (à qui profite le crime ?), etc. De ce qu’il y a des biais, il résulte que la pensée n’est pas droite. C’est scientifique, on a bien avancé.

À un moment cependant le psychologue social se souvient qu’il y a « sociale » dans « psychologie sociale ». Et qu’il y a des inégalités « assez énormes dans les sociétés modernes ». Dont résulte logiquement que le complotisme prospère auprès « des gens qui ont un plus faible degré d’éducation ». On le pressentait, mais c’est quand même plus satisfaisant quand c’est établi par la science. Attention toutefois, la science a ses complexités : quand Macron pense que les « gilets jaunes » sont soutenus par les Russes, ou quand le sénateur PS François Patriat, à propos des mésaventures de DSK en 2011, envisage « non pas la théorie du complot mais la théorie du piège », il est impossible d’y voir des bouffées complotistes, d’abord parce que François Patriat l’écarte formellement, ensuite parce qu’il est assez évident que nous avons affaire à des personnes qui n’ont pas « un faible degré d’éducation ». Le complotisme, c’est la pathologie cognitive des pauvres — on ne tardera sans doute pas à établir que le jambon mouillé a des effets pernicieux sur le cortex préfrontal et, là, la psychologie sociale sera pleinement sociale, ainsi que scientifique.

Les paroles institutionnelles en ruines
Voilà donc où en est la « compréhension » du fait complotiste dans les médias assistés de leurs experts satellites. D’où naît irrésistiblement un désir de compréhension de cette « compréhension », ou plutôt de cette incompréhension, de cette compréhension tronquée sur l’essentiel. En réalité, que la formation des opinions reprenne toute liberté, pour le meilleur et pour le pire, quand l’autorité des paroles institutionnelles est à terre, ça n’a pas grand-chose de surprenant. Mais pourquoi l’autorité des paroles institutionnelles est-elle à terre ? C’est la question à laquelle les paroles institutionnelles ont le moins envie de répondre. On les comprend : l’examen de conscience promet d’être douloureux, autant s’en dispenser — et maintenir le problème bien circonscrit au cerveau des complotistes.


Mais pourquoi l’autorité des paroles institutionnelles est-elle à terre ? C’est la question à laquelle les paroles institutionnelles ont le moins envie de répondre

C’est que l’autorité des paroles institutionnelles n’a pas été effondrée du dehors par quelque choc exogène adverse : elle s’est auto-effondrée, sous le poids de tous ses manquements. À commencer par le mensonge des institutions de pouvoir. Les institutions de pouvoir mentent. Mediator : Servier ment. Dépakine : Sanofi ment. Bridgestone : Bridgetsone ment. 20 milliards de CICE pour créer un million d’emplois : le Medef ment. Mais aussi : Lubrizol, les pouvoirs publics mentent ; nucléaire, tout est sûr : les nucléocrates mentent. Loi de programmation de la recherche : Vidal ment (mais à un point extravagant). Violences policières, alors là, la fête : procureurs, préfecture, IGPN, ministres, président de la République, tout le monde ment, et avec une obscénité resplendissante qui ajoute beaucoup. Covid : hors-concours.

Le capitalisme néolibéral a déchaîné les intérêts les plus puissants, or là où les intérêts croissent, la vérité trépasse. C’est qu’il faut bien accommoder la contradiction entre des politiques publiques forcenées et l’effet qu’elles font aux gens. Or pour combler ce genre d’écart, quand on a décidé de ne pas toucher aux causes de l’écart, il n’y a que le secours des mots. Alors on arrose généreusement avec du discours. Au début on fait de la « pédagogie », on « décrypte ». Et puis quand le décryptage ne marche plus, il ne reste plus qu’à mentir — à soutenir que ce qui est n’est pas (« la police républicaine ne se cagoule pas, elle agit à visage découvert »), ou que ce qui n’est pas est (on ferme des lits pour améliorer l’accueil des malades). Quand il n’est pas pure et simple répression, le néolibéralisme finissant n’est plus qu’une piscine de mensonge. Nous baignons là-dedans. C’est devenu une habitude, et en même temps on ne s’y habitue pas. Vient forcément le moment où l’autorité de la parole institutionnelle s’effondre parce que l’écart entre ce qu’elle dit et ce que les gens expérimentent n’est plus soutenable d’aucune manière.

Alors ça part en glissement de terrain, et tout s’en va avec, notamment les médias d’accompagnement, précisément parce qu’ils auront accompagné, trop accompagné, pendant trop longtemps. Ils auront tant répété, tant ratifié, se seront tant empressés. Les complotistes voient l’esprit critique de la presse se réarmer dans la journée même de la parution d’un documentaire. Mais, en matière d’esprit critique, ils se souviennent aussitôt des interviews de Léa Salamé, de Macron interrogé par TF1-France2-BFM, de la soupe servie à la louche argentée, de la parole gouvernementale outrageusement mensongère mais jamais reprise comme telle, ils se souviennent de deux mois d’occultation totale des violences policières contre les « gilets jaunes », ils se souviennent du journalisme de préfecture qui a si longtemps débité tels quels les communiqués de Beauvau, certifié l’envahissement de la Salpêtrière par des casseurs. Certains médias protestent : « c’est injuste, nous sommes en train de changer, nous avons vu, nous en parlons maintenant, nous envoyons des grandes reporters sur les ronds-points, nous avons à cœur de reprendre (prendre) contact avec la vie des gens ». Sans doute, mais c’est tellement tard, tellement trop tard. Car ça fait des décennies que ça dure. Trente, quarante ans d’accompagnement, d’occultations sélectives — même pas par mauvais geste : par simple cécité —, de leçons faites, il faut s’adapter, il faut être compétitif, il faut accepter des sacrifices, l’Europe est notre avenir, vous ne voulez tout de même pas que La-France sorte de la mondialisation ? C’est long trente ans à ce régime, pendant que le chômage, la précarité, les inégalités, les suicides et les services publics explosent. Ça en fait du travail de sape dans les esprits.

En fait c’est très simple : pourquoi les paroles institutionnelles s’effondrent-elles ? Parce que, dans le temps même où elles présidaient au délabrement de la société, elles auront, chacune dans leur genre, ou trop menti, ou trop couvert, ou trop laissé passer, ou trop regardé ailleurs, ou trop léché, que ça s’est trop vu, et qu’à un moment, ça se paye. Le complotisme en roue libre, c’est le moment de l’addition. Il faut vraiment être journaliste, ou expert de Conspiracy Watch pour ne pas voir ça. Trente ans de ruine à petit feu de l’autorité institutionnelle, et puis un beau jour, l’immeuble entier qui s’effondre : le discrédit. Mais normalement on sait ça : le crédit détruit, ne se reconstruit pas rapidement. Maintenant, il y a les ruines, et il va falloir faire au milieu des gravats pour un moment. On comprend que la plupart des médias, qui comptent au nombre des gravats, ne se résolvent pas à regarder le tableau. C’est bien pourquoi il fallait faire aussitôt un hold-up sur Hold-up : pour en fixer la « compréhension », et qu’elle ne s’en aille surtout pas ailleurs.

Rééducation et bienveillance
En attendant, la soupe est renversée et on a les complotistes sur les bras. Comment faire ? On a compris que l’heure de les traiter de cinglés était passée et qu’il urge de trouver autre chose pour endiguer la marée. Mais quoi ? Dans l’immédiat, pas grand-chose hélas, en tout cas pas ça. Il va falloir se faire à l’idée que la ruine des constructions de longue période, comme le crédit fait à la parole institutionnelle, ne se répare que par des reconstructions de longue période (par exemple, la destruction présente de la chaîne éducation-recherche prendra des décennies à être surmontée). Tant que la phalange anticomplotiste continuera d’apparaître telle qu’elle est, c’est-à-dire soudée au bloc des pouvoirs, le crédit de l’ensemble restera à zéro. En réalité, tant que la masse « médias » ne se fragmentera pas, tant que ne s’en détachera pas une fraction significative, qui rompe avec la position globale de ratification de l’ordre néolibéral et de déférence à l’endroit de tous ses pouvoirs, les clients du complotisme continueront de n’y voir qu’un appareil homogène de propagande — et d’aller chercher « ailleurs ». Les gens ne vont chercher un « ailleurs » au-dehors que lorsque le champ institutionnel a échoué à aménager un « ailleurs » au-dedans. Mais quel aggiornamento, quelles révisions déchirantes, cette rupture, maintenant, ne suppose-t-elle pas ?

Pour l’heure, incapable, la parole autorisée cherche fébrilement quelque autre ressource — mais forcément au voisinage de ses formes de pensée invétérées. Idée de génie et redéploiement pédagogique : on va aller leur parler. Mais gentiment cette fois. On va leur écrire des lettres, en leur disant qu’ils sont nos amis — c’est donc la version Libération. Il y a celle du Monde. Si l’ambiance générale n’était pas si flippante, ce serait à se rouler par terre de rire. Tout y est. On va chercher Valérie Igounet de Conspiracy Watch — on avait l’habitude jusqu’ici de Rudy Reichstadt mais lui est trop épais, c’était l’anticomplotisme première manière, maintenant on ne peut plus le sortir. Dans la saison 2, ça donne : « Il faut réfuter par des faits, décrypter, mais sans être dans l’accusation ou la moquerie ». Voilà la solution : tout dans l’onctueux, l’humain et la bienveillance — on est excellemment partis. « On est sur un fil », ajoute quand même l’experte dans un souffle. Tu l’as dit Valérie.

Tristan Mendès-France, lui, explique à peu de choses près qu’on a le stock des zinzins sur les bras et qu’avec eux, c’est foutu, il faudra faire avec. Mais que tout notre effort doit aller à enrayer les nouveaux recrutements : « il faut viser les primo-arrivants, faire de la prévention ». Valérie Igounet a déjà commencé : elle mène, nous explique Le Monde, « de nombreux ateliers avec l’Observatoire du complotisme auprès d’enfants » — il faut prendre les « primo-arrivants » de loin. Tout le problème de l’anticomplotisme, c’est qu’il peut prononcer l’âme claire une phrase pareille qui, normalement, devrait faire froid dans le dos. Qu’on n’aille pas croire à une embardée individuelle : c’est la ligne générale. Le nouvel expert gyroscopique — il tourne sur à peu près tous les médias, France Culture, Le Monde, Regards —, Thomas Huchon, pense également qu’il faut « faire de l’éducation aux médias (…) en gros de la prévention pour vacciner contre l’épidémie de “fake news” ». On se croirait au point de presse de Jérôme Salomon, et ça n’est pas un hasard. Car c’est cela qu’on trouve dans une tête d’anticomplotiste : des images de bacilles, de prophylaxie et de cordon sanitaire. De politique ? Aucunement. Ça n’est pas une affaire de politique, ou de discours politique : c’est une affaire médicale.

On voit d’ici à quoi pourra ressembler « l’éducation », ou plutôt la rééducation, aux médias. L’essentiel est que l’analyse du complotisme soit ramenée à son cadre : d’un côté le pathologique, de l’autre le pédagogique. Et puis, dans le camp-école réaménagé, les éducateurs, nous est-il désormais garanti, seront pleins d’empathie et d’écoute : « la diffusion du complotisme, conclut l’article du Monde, pose un défi à une multitude d’acteurs qui doivent plus que jamais prendre le temps d’expliquer, de démontrer, sans ostraciser ni caricaturer ». De ne rien comprendre à ce point, c’en est extravagant. Finalement, rien n’a bougé d’un iota, le complotisme a encore de beaux jours devant lui. On se croirait revenu dans Tintin au Congo, mais où on aurait rappelé les missionnaires pour leur faire faire une UV de psycho avant de les renvoyer sur le terrain : « Nous n’économiserons ni notre patience ni notre bonté pour vous faire apercevoir que les esprits de la forêt n’existent pas. Puisque ce qui existe, c’est Dieu ».

Frédéric Lordon
Xuan
Une intéressante étude de la fondation Jean Jaurès :

VACCINS : LA PIQÛRE DE DÉFIANCE

Partant du rejet massif de la vaccination, particulièrement en France, l'article souligne le "manque de confiance dans les institutions politiques"

Depuis 2001 l'érosion de la confiance envers les partis politiques est constante.

L'article montre aussi que le conspirationnisme est inséparable de cette défiance.

Un autre article « BAS LES MASQUES ! » : SOCIOLOGIE DES MILITANTS ANTI-MASQUES

L'article signale l'attitude libertaire et les catégories socio-professionnelles sont différentes
https://jean-jaures.org/sites/default/files/redac/commun/productions/2020/0709/graph2.png
Les ouvriers ne sont pas "anti-masques" contrairement aux cadres, professions intellectuelles supérieures. A mon sens c'est parce que la classe ouvrière est contrainte aux règles de la sécurité et aux protections individuelles en entreprise, et manifeste davantage de discipline.

Je passe sur la fin des articles qui rame pour restaurer la confiance dans les institutions.
Xuan
Quelques indications sur wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Robin_%28%C3%A9diteur%29
Ce type est classé à l'extrême droite :

Biographie
Débuts dans le milieu associatif et l'édition
Jean Robin grandit dans la région de Clermont-Ferrand, ville dans laquelle il est né. Ayant étudié dans une école de commerce parisienne, il est diplômé d'un Bachelor of Business Administration et d'un master en intelligence économique.

Il exerce d'abord comme consultant internet/télécom. Il milite brièvement chez les Verts en 19995 avant de fonder « La Maison de la démocratie », une association qui souhaite faire de la France « le premier pays à montrer la voie vers la démocratie continue » grâce aux technologies de l'information et de la communication. Son conseil stratégique compte Jean-Marie Descarpentries, ancien président de Bull et ancien trésorier de Citroën, ainsi que de nombreuses personnalités politiques, parmi lesquelles le coprésident du groupe d'études nouvelles technologies de l'Assemblée nationale et le sénateur UMP René Trégouët6. Jean Robin crée également l'Association pour la qualité de l'information (AQIT) en 20047.

En 2005, il dénonce dans divers médias un plagiat de Thierry Ardisson dans l'ouvrage Pondichéry (publié en 1994) et déclare que celui-ci aurait plagié au moins soixante pages dans six livres différents, alors qu'Ardisson n'a reconnu avoir plagié que six pages. Il dénonce également un plagiat dans l'ouvrage Louis XX.

En 2006, il fonde les Éditions du Journalisme continu, renommées ultérieurement « Éditions Tatamis », à la suite du refus d'une vingtaine d'éditeurs français pour son livre Ils ont tué la télé publique. Celui-ci reprend son enquête sur Thierry Ardisson et accuse notamment l'animateur d'être obsédé par les théories du complot et par les Juifs. Il présente sa maison d'édition comme permettant de publier des ouvrages qui sont « refusés par d'autres maisons d'édition pour de mauvaises raisons ». Elle publie des auteurs tels que Oskar Freysinger, Louis Dalmas, Laurence Catinot-Crost, Jean-Pierre Petit, Guy Millière, Guillaume Faye, Emmanuel Ludot, Elena Tchoudinova, Dominique Zardi, Christian Vanneste, Christian Harbulot ou encore Bernard Zimmern.

Publications d'essais et activité militante (2006-2009 )
En 2006, il publie également aux éditions Tatamis La Judéomanie : elle nuit aux juifs, elle nuit à la République, livre de nouveau refusé par de nombreux éditeurs. Définissant la judéomanie comme une « admiration outrée pour tout ce qui appartient aux juifs ou à la communauté juive » , il affirme que « les Français juifs [sont] favorisés médiatiquement, politiquement et juridiquement » , et entend montrer « l'antisémitisme de ressentiment produit par cette discrimination positive » . Faisant remonter le phénomène à la publication de L'Idéologie française par Bernard-Henri Lévy en 1981, il juge que « de peur d’être qualifiée de judéophobe, la France est progressivement devenue judéomane » : de cette façon, il s'oppose à la loi Gayssot ainsi qu'au discours de Jacques Chirac du 16 juillet 1995 au Vélodrome d'Hiver qui « sépare les Français juifs et non juifs » selon lui, et appelle les hommes politiques français à ne plus se rendre au dîner annuel du CRIF. L'hebdomadaire Actualité juive évoque « une thèse contestable qui mérite cependant d'être décryptée » et le chercheur Jean-Yves Camus « un médiocre pamphlet ». À l'extrême droite, le journal Le Choc du mois parle d'« un livre honnête et mesuré » et l'écrivain Renaud Camus affirme : « Dans une société normale, un tel livre provoquerait un débat sérieux. » Pour Bernard Dumont, rédacteur en chef de la revue Catholica (proche des traditionalistes catholiques), la thèse de Jean Robin se trouve dans la continuité de celles d'Alain Finkielkraut, Edgar Morin, Emmanuel Todd, Éric Zemmour ou encore Raymond Aron.
En 2007, il participe à l'université d'été du mouvement Égalité & Réconciliation fondé par Alain Soral pour y présenter La Judéomanie. Il plaide également à cette occasion pour la sortie de la France de l'Union européenne en s'appuyant sur un livre de Pierre Hillard. Rattaché à la mouvance antisioniste par Jean-Yves Camus et lemonde.fr, Jean Robin dément : il affirme avoir, « à de nombreuses reprises et depuis deux ans […], défendu Israël », et se définit comme « « israélo-neutre », qui n'appartient à aucun camp ». Il finira par rompre avec Alain Soral et par lui consacrer un livre à charge.

En 2007 également, il soutient la candidature de Nicolas Dupont-Aignan à l'occasion de l'élection présidentielle et adhère à l'Union populaire républicaine de François Asselineau, avant de se brouiller avec le parti26. Il contribue également aux Cahiers de l'Indépendance, revue créée par Paul-Marie Coûteaux.
En 2009, il publie avec La Position du missionnaire « une analyse intelligente de la pensée d'Alain Finkielkraut » selon Actualité juive. Cette même année, il est présent lors de la première rencontre entre Marine Le Pen et Florian Philippot, organisée par l'entremise de Paul-Marie Coûteaux.

Lancement d'Enquête et Débat et diversification de l'activité (depuis 2010)
Une activité médiatique et journalistique de nature polémique
Il crée en 2010 le site Enquête et Débat, qui se présente comme un média de défense de « la liberté d'expression » : Jean Robin est, en effet, « viscéralement attaché à la liberté d'expression et opposé à toute censure » d'après France-Soir. De son côté, L'Express situe Enquête et Débat dans la « nébuleuse des sites de « vraie information » » développant « une haine féroce de la presse « traditionnelle » » et versant dans la théorie du complot, en l'occurrence contre « l'emprise du marxisme » sur « la classe médiatique » et « l'Éducation nationale ».

Jean Robin estime cependant être isolé au sein de cette nébuleuse, dans laquelle il considère comme ennemis les sites de Riposte laïque, Novopress, Fdesouche, Dieudonné et Alain Soral. S'il se présente comme journaliste et est considéré comme tel par certains médias, il n'est pas détenteur de la carte de presse. Fréquenté par 100 000 visiteurs uniques par mois, Enquête et Débat est partenaire de Contribuables associés et du magazine L'Ère nouvelle.

Éric Zemmour se voit remettre le Prix de la liberté d'expression du site Enquête et Débat en janvier 2011.
En janvier 2011, Enquête et Débat remet le prix de la liberté d'expression à Éric Zemmour après un sondage en ligne qui place l'humoriste Dieudonné en deuxième position et Christine Tasin en troisième, ce qui amène les trois personnalités à se rencontrer lors de la remise du prix. Dans le journal Le Monde, Caroline Fourest qualifie la scène d'« un peu baroque » et condamne des « confusions qui mettent la liberté d'expression en danger ». Le Nouvel Observateur évoque de son côté l'événement en classant Enquête et Débat comme un « site internet d’extrême droite ».

Au printemps 2011, Jean Robin affirme sur son site que le politologue Jean-Yves Camus a appartenu au mouvement nationaliste révolutionnaire Troisième Voie, ce qui est démenti par l'intéressé et par Christian Bouchet, ancien secrétaire général du mouvement.

En août 2011, il collabore brièvement avec Robert Ménard pour la matinale de Sud Radio : il justifie sa démission par un désaccord sur la ligne éditoriale de l'émission.

En octobre 2011, Enquête et Débat révèle que Florian Philippot, avant de rejoindre officiellement le Front national, animait déjà un site se prétendant apolitique, « régulièrement repris et même cité comme un site partenaire par Marianne. Bien qu’il s’agisse, à l’évidence, d’un site sous-marin du FN. » Caroline Fourest et Fiammetta Venner précisent à ce propos qu'« il aura fallu attendre les révélations d’un site concurrent, Enquête & Débat, lui aussi très particulier mais pas encarté, pour réaliser la supercherie. »
En octobre 2012, le lancement par Enquête et Débat de l'application iPhone « Observer la loi », qui permet la géolocalisation de diverses infractions dans l'espace public (fumeurs, tapage, voitures mal garées, voile intégral), est dénoncée dans les médias comme un appel à la délation créé par une personnalité « très à droite », « proche de la droite dure », ou encore un site proche de l'extrême droite. La presse est en revanche partagée sur la légalité de l'application. De son côté, Jean Robin se considère comme un « lanceur d'alerte » et affirme : « Il ne s'agit pas de délation, car, certes, celui qui donne l'information est anonyme, mais celui qui est visé est anonyme aussi, et à aucun moment il ne peut être identifiable. »
Le Mouvement des jeunes socialistes réclame le retrait de l'application et le député UMP Benoist Apparu interpelle la ministre de la Culture Aurélie Filippetti en lui demandant « quelle mesure elle compte prendre afin de limiter la création et l'utilisation de ce genre d'application. » C'est le ministre de l'Intérieur Manuel Valls qui lui répond en juin 2013 en indiquant avoir « invité l'éditeur de l'application Observer la loi à procéder aux rectifications nécessaires pour éviter que cette application ne soit perçue comme discriminante et à prendre les mesures nécessaires au regard du risque pénal encouru. »
En décembre 2012, Jean Robin affirme sur son site qu'Elie Wiesel « n’a pas le tatouage d’Auschwitz qu’il prétend avoir » . La seule réaction est celle de Michaël de Saint-Cheron qui précise :
« L’un des journalistes du site Enquête & Débat (mais de quelles enquêtes et de quels débats s’agit-il au fait ?), qui se dit « anti-antisémite » et entend défendre la mémoire de la Shoah, a écrit au responsable des archives du Museum d’État d’Auschwitz-Birkenau à Oświęcim, pour en avoir confirmation et le courriel reçu fait bien état d’un Lazar Wiesel né en 1913, sauf qu’Elie Wiesel est né en 1928, soit quinze ans plus tard. Les archives d’Auschwitz-Birkenau sont-elles fiables ? On peut en douter à lire de pareilles informations erronées. Après quoi il écrivit à Elie Wiesel et à son assistante à New York, leur demandant d’apporter des preuves sur sa déportation, i.e. son véritable numéro tatoué… […] Mais ce tatouage beaucoup de gens qui ont connu ou connaissent Wiesel l’ont vu – dont je suis"
Entre 2012 et 2014, Jean Robin publie une série de livres noirs auto-édités (notamment sur la gauche, l’écologie, l'islam, l'Agence France-Presse, l'Union européenne, ou encore les géants de l'internet) qui retiennent en partie l'attention de certains médias. Le site 01net.com critique le procédé employé pour ces livres noirs, en particulier pour celui consacré aux géants de l'internet : « il n’est précisé nulle part que l’ouvrage est essentiellement une compilation d’articles de presse et de lettres ouvertes. Il faut lire le livre pour le constater » . Jean Robin qualifie quant à lui sa méthode de « journalisme continu ».
En décembre 2014, sur le site Enquête et Débat, il accuse Éric Zemmour d'avoir plagié David Cascaro et Jean-Claude Valla dans son ouvrage Le Suicide français, ce qui est signalé sur son blog par Hélène Maurel-Indart, universitaire spécialiste du plagiat. Interrogé, David Cascaro parle plutôt de manquement à la déontologie que de plagiat.
Le site Enquête et Débat, quant à lui, subit des difficultés pour se financer. Jean Robin fait appel plusieurs fois à ses lecteurs pour des dons. Le site ferme en 2016 (la dernière activité date du 24 mars 2015).

Activité militante

Lors de l'été 2010, Jean Robin signe une pétition lancée par l'écrivain Paul-Éric Blanrue visant à l'abrogation de la loi Gayssot : les journalistes du Monde Abel Mestre et Caroline Monnot l'identifient alors comme un « proche des identitaires », qualificatif qui sera aussi utilisé par Jean-Yves Camus l'année suivante.
Le 18 décembre 2010, Jean Robin participe aux « Assises contre l'islamisation de l'Europe » , un colloque organisé par Riposte laïque et le Bloc identitaire.
À l'automne 2011, son livre Entre la Haine et l'Espoir révèle le contenu de nombreuses émissions télévisées diffusées dans le monde arabo-musulman, à savoir : « des déclarations d'un antisémitisme forcené et assumé, d'autres développant une misogynie extrême, l'incitation à la haine et à la violence ou encore la pédophilie » . À l’occasion de cette sortie, Jean Robin lance une pétition intitulée « Pour l’ouverture d’une commission parlementaire sur la diffusion de chaînes arabes et iraniennes en France » : elle est signée par une trentaine de personnalités et plus de 1 200 personnes.
En novembre 2011, il fait l’objet d’une violente critique de Robert Spieler dans le journal d’extrême droite Rivarol : celui-ci lui reproche « son engagement sioniste », le présente comme un « Juif », un « vilain cafard » et un « être chafouin et sournois » au motif qu’il aurait incité Oskar Freysinger à retirer sa signature d’une pétition critique de l'Union européenne, également signée par Hervé Ryssen, essayiste négationniste6.
La proximité de Jean Robin avec Oskar Freysinger contribue à ce que certains observateurs l'apparentent à la droite radicale, voire à l'extrême droite.
En 2012, Jean Robin est considéré comme d'extrême droite et qualifié de « néo-facho » par un article du Nouvel Observateur, selon lequel « sous couvert de prôner « ouverture d’esprit et liberté d’expression » [slogan du site Enquête et Débat], il diffuse, entre autres, l’intégralité des conférences de Oskar Freysinger, le leader des populistes suisses de l’UDC » . Cet article le classe parmi des personnalités telles que Robert Ménard, Renaud Camus, Richard Millet, Patrick Buisson, Gilbert Collard, Éric Zemmour, Élisabeth Lévy ou encore Alain Soral. Sur Mediapart, Laurent Mauduit estime la même année qu'Enquête et Débat est « de sensibilité d'extrême droite ». Lui-même se réclame tant du gaullisme que du libéral-conservatisme. De son côté, StreetPress souligne qu'il fait partie des figures de « la droite radicale » fréquentant le Centre Saint-Paul, « centre culturel catho-traditionnaliste » où Enquête et Débat organise des conférences thématiques faisant notamment intervenir Oskar Freysinger, Pierre Cassen et Christine Tasin ou encore Yvan Blot. Europe 1 situe pour sa part Enquête et Débat comme un site « très à droite ». En 2013, Jean Robin est qualifié de « figure de la réacosphère » par Mediapart.
Le collectif militant fondé en 2013 par Jean Robin a obtenu le soutien de Christian Vanneste.
Il fonde le 18 juin 2013 le collectif Contre-Attaque qui « ambitionne d’incarner la « vraie droite » » sur un positionnement « patriote, libéral et conservateur » . Il en est le président, avec le soutien de Christian Vanneste, Claude Reichman, Madi Seydi et Mike Borowski. Le 27 septembre 2013, Contre-Attaque manifeste devant les locaux de l'Agence France-Presse en la surnommant « agence franco-bolchevique de propagande » .
Le 9 mars 2015, L'Humanité relève la présence d'Enquête et Débat au rassemblement des travailleurs indépendants, commerçants et artisans contre les dysfonctionnements du régime social des indépendants (RSI). Le journal présente le média de Jean Robin comme un « site de la réacosphère », « proche des identitaires et complotiste à souhait » .
En mai 2015, Challenges le décrit comme un « journaliste et essayiste proche de la mouvance souverainiste » .
En 2019, il est condamné à six mois de prison avec sursis et 500 000 francs Pacifique d’amende pour diffamation envers Arnaud Beltrame et provocation à la haine raciale, en raison de propos antisémites et islamophobes tenus dans des vidéos diffusées sur internet ; la LICRA s'étant portée partie civile. Il avait été condamné pour des fait similaires en 2010. Il est alors considéré comme proche de l'ultra-droite. La même année, il est relaxé en appel.

Activités commerciales
En 2014, Jean Robin crée Qatem, site internet proposant à la vente des « informations à haute valeur ajoutée ». L'entreprise ferme au bout de deux ans d'activité, en 2016.
En 2015, il ouvre un cybercafé à Moorea, où il a emménagé.

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Dans sa vidéo il dit qu'il s'est intéressé au communisme chinois depuis 9 mois.
Que ce type s'en prenne maintenant à la Chine montre que le centre de la lutte idéologique conflits se déplace. Auparavant la fachosphère soutenait Poutine contre l'Empire , puis elle a soutenu Trump présenté comme un antisystème , et maintenant l'ennemi devient la Chine.
On retrouve aussi dans ses délires le virus "fabriqué en Chine" et la "dictature sanitaire".
Il assimile la Chine à l'hitlérisme, "l'ennemi aujourd'hui c'est la parti communiste chinois, c'est une guerre mondiale, ils cherchent à dominer le monde, depuis Xi Jinping notamment"

De son côté la bourgeoisie française soutient Biden avec enthousiasme. Le Point titre Antony Blinken, un ami de la France à la tête de la diplomatie américaine .
Sachant que cet individu est tout aussi anti chinois mais dans un style différent, il est probable que la propagande anti chine va s'accentuer en France, tant dans l'extrême droite que chez les sociaux-démocrates.
En attendant, il s'avère que la méthode Trump a échoué.

Que feront les groupes marxistes-léninistes ? Jusqu'ici ils continuent de définir la Chine comme un pays impérialiste et n'entendent pas s'opposer à la propagande anti chinoise.


Edité le 24-11-2020 à 08:32:18 par Xuan


Finimore
Les délires anti-communistes, prenant la forme des attaques contre la Chine, sont de plus en plus présentes sur le web. Ainsi nous avons par exemple le dénommé Jean Robin se présentant comme journaliste indépendant et qui développe la thèse que la Chine est responsable de la destruction de notre monde, avec l'aide des mondialistes, qui sont ni plus ni moins que des communistes. Pour lui, la Chine contrôle déjà les "élites" politiques françaises et l'occident devrait éradiquer une bonne fois pour toute le parti communiste chinois.
Ainsi Jean Robin développe ses délires dans une vidéo (attention c'est du lourd !) intitulée :
Jean Robin, journaliste | Rôle de la Chine dans l’élection américaine et son infiltration en France
https://www.youtube.com/watch?v=gUsck7Ziq1M&feature=share&fbclid=IwAR1IOKKg9teqiC2mro03NSFMI1szpwOnSaceXVrLHJb_QoTp12wlmZzUQRY
Xuan
Dans la série conspi, une sévère :

https://www.facebook.com/messenger_media/?thread_id=100056157570121&attachment_id=1231948500521896&message_id=mid.%24cAAAB9frSqGl8Ji8hml19OnKiIMX4

Le passage sur la 5G qui va nous "contrôler" grâce aux nano particules injectées dans le vaccin est à pisser aux culottes et on retrouve la théorie du coronavirus fabriqué par Pasteur en faisant muter le premier virus à couronne, théorie plus ou moins défendue par Plaristes.

Il y a une critique sur LCI :
https://www.lci.fr/sante/coronavirus-pandemie-epidemie-5g-nanoparticules-brevets-du-covid-19-une-video-virale-multiplie-les-fakes-news-2162617.html?fbclid=IwAR2lP4hoz4RIpgLFUdLaoMYwCEuwIAGZCA3vcTnLGPZGh8s6ZtDeyfE4Wbc
Xuan
La Suède a atteint 6000 morts soit l'équivalent de la France.
Xuan
Oui on lit que "La thèse principale du film est plutôt simple : le Forum économique mondial de Davos se sert du Covid-19 – créé artificiellement – dans le cadre d’un projet global visant à soumettre l’humanité" .

Elle repose sur la thèse de la finance mondialisée , version contemporaine du capitalisme cosmopolite et enjuivé .

Nous avons déjà vu des échos de ces thèses ici.
La droite et l'extrême-droite se liguent contre la faction libérale à l'occasion de la pandémie. Et comme cette dernière s'est montrée particulièrement criminelle et incapable elles font un billard.


Edité le 16-11-2020 à 19:20:13 par Xuan


Finimore
J’ai téléchargé le film ce matin et l’ai regardé (près de 3 heures). Ce film s'inscrit bien dans une offensive d'extrême-droite

Voici une liste de liens de réaction sur ce film et un lien pour le visionner
(il est intéressant de faire des recherches sur les personnes intervenantes dans ce film)

Hold-Up : un documentaire à succès prétend dévoiler une conspiration mondiale autour de la Covid-19
https://sciencepost.fr/hold-up-un-documentaire-a-succes-pretend-devoiler-une-conspiration-mondiale-autour-de-la-covid-19/

« Hold-Up » : On a vérifié les affirmations de ce documentaire qui entend dénoncer la gestion de l'épidémie de Covid-19
https://www.20minutes.fr/high-tech/2907687-20201114-hold-up-verifie-affirmations-documentaire-entend-denoncer-gestion-epidemie-covid-19

CE DOCUMENTAIRE EST UN DANGER PUBLIC ! (HOLD-UP - CRITIQUE)
https://www.youtube.com/watch?v=fvSqfNfqcug

Hold-Up : la mécanique du complotisme - C à Vous - 13/11/2020
https://www.youtube.com/watch?v=1YR5q7MpP1w

“Hold Up” : l’intégralité du documentaire “complotiste” visible gratuitement
https://covidinfos.net/covid19/hold-up-lintegralite-du-documentaire-complotiste-visible-gratuitement/2519/
 
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