Par Céline Beaury
Le 16/09/2021
[url]https://www.bondyblog.fr/societe/police-justice/tirs-policiers-a-stains-je-me-suis-vu-mourir/?fbclid=IwAR0X1mA9teF5jfH4UCquWNdUZHD5CNXKNaoFW2kq7Mtefd25bwCYnt1nRy4[/url]
[g][#ff0000]Dans la nuit du 15 au 16 aout dernier, Nordine et sa compagne reçoivent près d\'une dizaine de coups de feu à Stains, tirés par des policiers sans brassards, non identifiables. Près d\'un mois après les faits, l\'homme toujours choqué, se confie pour la première fois aux médias, pour le BB. Témoignage.[/#][/g]
[i]« Nous aurions pu mourir, je ne comprends pas pourquoi ils ont tiré autant de fois, ils auraient pu viser les roues. »[/i] Le récit de Nordine est aussi glaçant que les images publiées en août dernier, qui ont fait le tour des réseaux sociaux. Dans la vidéo, des hommes tirent à plusieurs reprises sur une voiture. Les images enflamment la toile, et suscite l’émotion et l’effroi. Au lendemain des faits, même les Grandes Gueules sur RMC y consacre une émission intitulée [url=https://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/video/stains-la-bac-nouveaux-cowboys-1708-1361970.html]« Stains : BAC les nouveaux Cow-boys ?[/url]
Il s’agit de policiers de la BAC de Stains (Seine-Saint-Denis), en civil, sans brassards et dont le véhicule n’est pas équipé de gyrophare. La scène d’une rare violence s’est déroulée dans la nuit du 15 au 16 août dernier, à l’angle du boulevard Maxime-Gorki et la rue Salvador-Allende.
[i][g][#ff0000]J’ai eu très peur, j’ai voulu fuir parce qu’à aucun moment je me dis que ces hommes sont des policiers.[/#][/g][/i]
Le conducteur Nordine et sa passagère sont alors grièvement blessés et transportés à l’hôpital en état d’urgence absolue. Très vite la préfecture de police affirme que les agents ont agi dans le cadre de la légitime défense lors d’un contrôle où le conducteur aurait refusé d’obtempérer.
[url]https://twitter.com/i/status/1427078198274187265[/url]
Reprise de nombreuses fois sur les réseaux sociaux, la vidéo des faits a provoqué énormément de réactions.
[g][#ff0000]Une volonté de rester discret après le drame[/#][/g]
Depuis la nuit où il a subi ces coups de feu, Nordine, le conducteur, ne s’était jusqu’alors jamais exprimé. Lui et sa famille n’ont pas envie d’être exposés, et ont à plusieurs reprises refusé les différentes sollicitations médiatiques. Moins d’un mois après le drame, l’homme porte encore les stigmates de cette nuit d’horreur. Le bras gauche immobilisé par un gilet orthopédique, le conducteur de bus de profession, âgé de 37 ans tient à rester discret.
De cette nuit d’août, Nordine a des souvenirs flous. [i]« Je rentrais de Paris avec ma copine, où nous avions été manger dans une crêperie. Elle dormait sur la banquette arrière. Nous nous apprêtions à rentrer sur Sarcelles. Il était 1h30 du matin. Le comble, c’est que je ne passe quasiment jamais par cet endroit, mais là c’était sur mon trajet »[/i], raconte le trentenaire.
[g][i][#ff0000]Selon la psychologue, mon cerveau s’est verrouillé et s’est mis en mode sécurité.[/#][/i][/g]
Puis le discours se fait plus confus, outre les blessures physiques que l’homme porte dans sa chair, le traumatisme psychologique est palpable. [i]« Je ne me souviens quasiment de rien, les images sont confuses »[/i], déplore le trentenaire. [i]« Dans mes souvenirs j’étais à l’arrêt. Une voiture s’arrête à ma hauteur. Trois hommes à l’intérieur me regardent avec insistance. J’ignore qu’il s’agit de policiers. Je leur fais signe pour savoir qu’est-ce qu’il y a ? À ce moment, ma copine M. dort à l’arrière. Très vite, je reçois un coup de feu. Après j’ai des flashs qui me reviennent. Selon la psychologue, mon cerveau s’est verrouillé et s’est mis en mode sécurité »[/i], regrette Nordine, toujours très choqué. Peu à peu, le regard de l’homme se perd, comme si une partie de sa vie lui avait échappé.
[i]« J’ai eu très peur, j’ai voulu fuir parce qu’à aucun moment je me dis que ces hommes sont des policiers. Ils ne portaient ni brassard, et leur voiture n’avait pas de gyrophare, ça aurait pu être un car-jacking ou autre chose… »[/i], explique l’ancien Sarcellois. En visionnant les images vidéo, on constate effectivement que les agents ne sont pas identifiables.
[i]« Je me suis vu mourir, j’ai dit à ma copine de dire à ma mère que je l’aime et de me pardonner… je perdais beaucoup de sang. Dans l’ambulance, je me souviens avoir pris une petite claque, il ne fallait pas que je m’endorme, je devais rester éveillé »,[/i] poursuit le jeune homme.
[g][#ff0000]Au moins 7 balles reçues dans le corps[/#][/g]
Pris en charge par les secours, Nordine est transporté en état d’urgence absolue à l’hôpital Georges Pompidou, dans le quinzième arrondissement de Paris, tandis que son amie, dont le pronostic vital est également engagé, est transférée à la Pitié-Salpêtrière.
[i]« J’ai été emmené à l’hôpital Georges Pompidou sous X, car mes papiers et ceux de ma copine sont restés dans ma voiture, qui a été réquisitionnée par la police. De mon côté j’ai reçu entre 7 et 9 balles selon les médecins. Une dans l’épaule gauche, quatre dans l’aine et les membres inférieurs et des éclats dans le dos. Mon humérus est en morceaux »[/i], explique la victime tout en montrant ses cicatrices.
Un médecin m’a demandé si j’étais d’accord pour qu’on m’ampute le bras gauche. J’ai refusé car je pouvais bouger mes doigts.
[i]«Ma copine, elle, a reçu une balle dans le dos qui est ressortie par devant et a perforé un poumon, elle est toujours hospitalisée »[/i], déplore-t-il, très affecté par son état de santé. Au vu de l’état du bras du blessé, une amputation lui est proposée quelques heures après son admission. [i]« Un médecin m’a demandé si j’étais d’accord pour qu’on m’ampute le bras gauche. J’ai refusé car je pouvais bouger mes doigts. Ils m’ont finalement opéré, mis des plaques, des vis et du ciment. Je repasse au bloc dans un mois. Au vu des nombreux fragments, je vais avoir une greffe osseuse »[/i], précise-t-il.
Le compte rendu opératoire du dossier médical que nous avons pu consulter, fait état de fractures osseuses [i]« très importantes »[/i] et [i]« d’orifices de balles à la cuisse droite, main droite, thorax gauche »[/i], ainsi que de [i]« l’ablation d’une balle en sous cutanée en regard du rachis cervical »[/i].
10 jours après le drame, Nordine a pu regagner son domicile. Mais reste très affecté physiquement et psychologiquement par le comportement des policiers. [i]« Sur les vidéos on voit ma copine sortir le dos en sang de ma voiture, les policiers ne lui portent pas secours, on voit l’un d’eux parler au conducteur de la Mini Cooper, témoin du drame sans même prêter attention à elle»,[/i] souligne celui qui sur les conseils de ses proches a consenti à solliciter l’aide d’une psychologue.
[g][#ff0000]Une famille sous le choc[/#][/g]
De son côté Yasmine, 36 ans, la sœur cadette de Nordine, n’en revient toujours pas. Depuis un mois elle court les hôpitaux, et tente d’aider son frère dans ses démarches du mieux qu’elle peut. «[i] J’ai appris ce qu’il s’est passé seulement le lendemain aux alentours de 17h. J’étais chez moi quand mon neveu m’a appelée. Des amis de Nordine ont vu la vidéo sur les réseaux et reconnu sa voiture. Ils ont averti mon neveu qui m’a prévenu dans la foulée. Ni les policiers, ni l’hôpital n’ont pris la peine de nous appeler. C’est à partir de ce moment-là que j’ai entamé les recherches et su où il était. Je me suis alors rendue à Pompidou mais je n’ai pas pu le voir[/i]».
[g][i]La vidéo a tourné partout, des amis de mon frère ont reconnu sa voiture et prévenu mon neveu. C’est lui qui nous a fait remonter l’info.[/i][/g]
[i]« Le mercredi nous décidons d’aller voir mon frère avec quelques proches. Des amis de Nordine nous accompagnent également, mais restent à l’extérieur. Plusieurs dizaines de policiers nous attendent, nous sommes contrôlés et fouillés contre un mur. Nous voulions juste des nouvelles, mais trois amis sont carrément emmenés en garde à vue. Arrivée dans sa chambre, mon frère est sous morphine, un peu shooté, on parle rapidement, il me demande d’aller voir sa copine qui se trouve dans un autre hôpital parisien. Je m’y rends le lendemain, choquée mais soulagée de les avoir vus tous les deux »[/i], raconte la sœur de la victime.
[g][#ff0000]L’IGPN saisie, des policiers libérés[/#][/g]
Quelques heures après le drame, et face à la polémique la préfecture de police de Paris communique sur Twitter par l’intermédiaire de sa porte-parole Laetitia Vallar. Cette dernière affirme que deux des fonctionnaires ont été blessés lors de la manœuvre du véhicule et que c’est pour cette raison que ces derniers ont dû faire usage de leurs armes. Elle précise par ailleurs qu’une enquête a été ouverte. La Police judiciaire de Seine-Saint-Denis et l’IGPN ont été saisies.
[url]https://twitter.com/i/status/1427213468831264773[/url]
Le lendemain des faits, la préfecture de Police de Paris a communiqué via son compte Twitter.
[i]« 48h après les faits, un agent de l’IGPN est venu à l’hôpital et a demandé à m’interroger. J’ai dit que je n’étais pas en état. Depuis aucune nouvelle »,[/i] se rappelle Nordine. Mais pour le jeune homme, les fonctionnaires n’auront rien… [i]« Ils auraient pu nous tuer, mais ce sont eux qui sont présentés comme des victimes et nous les coupables. On sait que dans ce genre d’affaires, les policiers sont acquittés et s’en sortent toujours bien. Ils justifient leurs actes par de la légitime défense. Ce qui passe dans un quartier populaire, tout le monde s’en fout »[/i], lâche-t-il résigné.
Nordine est accusé de tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique. Pour la police, il aurait percuté un agent en faisant marche arrière en tentant de fuir le contrôle. De leur côté, deux des policiers, âgés de 27 et 30 ans, mis en garde à vue pour «[i] tentative d’homicide volontaire [/i]», ont été libérés quelques heures après.
[g][i][#ff0000]Il y a une plainte contre mon frère, mais qui a voulu tuer qui ?[/#][/i][/g]
[i]« Il y a une plainte contre mon frère, mais qui a voulu tuer qui ? Ces hommes sont-ils réellement aptes au port d’arme ? Ils se permettent un tel comportement parce que ça se passe dans un quartier, et ont un véritable sentiment d’impunité »[/i], s’interroge Yasmine. Le jeune homme et sa sœur aimeraient retrouver des témoins pour savoir ce qu’il s’est passé.
Une instruction a été ouverte le 24 août, confirme Loïc Pageot, procureur adjoint de Bobigny, en charge de l’affaire, que nous avons pu contacter et qui atteste du fait que deux policiers ont bénéficié de quelques très faibles jours d’ITT «[i] mais sans aucune mesure avec les blessures des automobilistes[/i] ». Il indique par ailleurs que la conductrice de la Mini Cooper visible sur la vidéo a été entendue comme témoin, mais que le deuxième automobiliste auteur de la vidéo n’a pas été identifié.
Représentée par Maître Bouzrou, la famille a porté plainte pour tentative d’homicide volontaire et faux en écriture publique, après que les policiers «[i] auraient affirmé qu’ils étaient en position de légitime défense et que les tirs étaient dus à leur peur de se faire écraser et d’être traînés par le conducteur du véhicule »[/i], or [i]« sur la séquence vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, il ne ressort absolument pas que les fonctionnaires tirent parce qu’ils sont en danger »[/i], peut on lire dans le courrier adressé à Madame la procureure de la République de Seine-Saint-Denis, consulté par Mediapart. Un dépaysement de l’affaire a aussi été demandé par le représentant de la famille.
[g][#ff0000]Absence de brassard et de sommation[/#][/g]
[i]« La question n’est pas tant de connaître le motif du contrôle ou de savoir si oui ou non le conducteur avait identifié les policiers comme tels, mais de savoir si les nombreux tirs des fonctionnaires étaient légitimes et rentrent dans le cadre de la légitime défense »[/i], conclut le Procureur. L’absence de brassard, pourtant obligatoire dans le cadre d’une opération de police, ainsi que l’absence de sommation avant le tir interpellent. Le nombre de coups de feu, au regard du danger potentiel représenté par la voiture de Nordine, soulève des question sur le caractère disproportionné du comportement des policiers.
La jeune femme tente de percer à jour les raisons qui ont pu pousser les agents à tirer à plusieurs reprises sans mise en danger apparente.[i] « Ce qui est arrivé à mon frère et ma belle-sœur aurait pu arriver à n’importe qui. Ils auraient pu mourir…! Alors, même si j’ai peu d’espoir que ces policiers aillent en prison, j’attends une condamnation pénale, et qu’ils ne puissent plus exercer. Que le statut de victimes soit reconnu pour Nordine et sa copine et qu’ils soient indemnisés pour l’ensemble du préjudice subi »[/i].
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Par Céline Beaury
Le 16/09/2021
https://www.bondyblog.fr/societe/police-justice/tirs-policiers-a-stains-je-me-suis-vu-mourir/?fbclid=IwAR0X1mA9teF5jfH4UCquWNdUZHD5CNXKNaoFW2kq7Mtefd25bwCYnt1nRy4
Dans la nuit du 15 au 16 aout dernier, Nordine et sa compagne reçoivent près d'une dizaine de coups de feu à Stains, tirés par des policiers sans brassards, non identifiables. Près d'un mois après les faits, l'homme toujours choqué, se confie pour la première fois aux médias, pour le BB. Témoignage.
« Nous aurions pu mourir, je ne comprends pas pourquoi ils ont tiré autant de fois, ils auraient pu viser les roues. » Le récit de Nordine est aussi glaçant que les images publiées en août dernier, qui ont fait le tour des réseaux sociaux. Dans la vidéo, des hommes tirent à plusieurs reprises sur une voiture. Les images enflamment la toile, et suscite l’émotion et l’effroi. Au lendemain des faits, même les Grandes Gueules sur RMC y consacre une émission intitulée « Stains : BAC les nouveaux Cow-boys ?
Il s’agit de policiers de la BAC de Stains (Seine-Saint-Denis), en civil, sans brassards et dont le véhicule n’est pas équipé de gyrophare. La scène d’une rare violence s’est déroulée dans la nuit du 15 au 16 août dernier, à l’angle du boulevard Maxime-Gorki et la rue Salvador-Allende.
J’ai eu très peur, j’ai voulu fuir parce qu’à aucun moment je me dis que ces hommes sont des policiers.
Le conducteur Nordine et sa passagère sont alors grièvement blessés et transportés à l’hôpital en état d’urgence absolue. Très vite la préfecture de police affirme que les agents ont agi dans le cadre de la légitime défense lors d’un contrôle où le conducteur aurait refusé d’obtempérer.
https://twitter.com/i/status/1427078198274187265
Reprise de nombreuses fois sur les réseaux sociaux, la vidéo des faits a provoqué énormément de réactions.
Une volonté de rester discret après le drame
Depuis la nuit où il a subi ces coups de feu, Nordine, le conducteur, ne s’était jusqu’alors jamais exprimé. Lui et sa famille n’ont pas envie d’être exposés, et ont à plusieurs reprises refusé les différentes sollicitations médiatiques. Moins d’un mois après le drame, l’homme porte encore les stigmates de cette nuit d’horreur. Le bras gauche immobilisé par un gilet orthopédique, le conducteur de bus de profession, âgé de 37 ans tient à rester discret.
De cette nuit d’août, Nordine a des souvenirs flous. « Je rentrais de Paris avec ma copine, où nous avions été manger dans une crêperie. Elle dormait sur la banquette arrière. Nous nous apprêtions à rentrer sur Sarcelles. Il était 1h30 du matin. Le comble, c’est que je ne passe quasiment jamais par cet endroit, mais là c’était sur mon trajet » , raconte le trentenaire.
Selon la psychologue, mon cerveau s’est verrouillé et s’est mis en mode sécurité.
Puis le discours se fait plus confus, outre les blessures physiques que l’homme porte dans sa chair, le traumatisme psychologique est palpable. « Je ne me souviens quasiment de rien, les images sont confuses » , déplore le trentenaire. « Dans mes souvenirs j’étais à l’arrêt. Une voiture s’arrête à ma hauteur. Trois hommes à l’intérieur me regardent avec insistance. J’ignore qu’il s’agit de policiers. Je leur fais signe pour savoir qu’est-ce qu’il y a ? À ce moment, ma copine M. dort à l’arrière. Très vite, je reçois un coup de feu. Après j’ai des flashs qui me reviennent. Selon la psychologue, mon cerveau s’est verrouillé et s’est mis en mode sécurité » , regrette Nordine, toujours très choqué. Peu à peu, le regard de l’homme se perd, comme si une partie de sa vie lui avait échappé.
« J’ai eu très peur, j’ai voulu fuir parce qu’à aucun moment je me dis que ces hommes sont des policiers. Ils ne portaient ni brassard, et leur voiture n’avait pas de gyrophare, ça aurait pu être un car-jacking ou autre chose… » , explique l’ancien Sarcellois. En visionnant les images vidéo, on constate effectivement que les agents ne sont pas identifiables.
« Je me suis vu mourir, j’ai dit à ma copine de dire à ma mère que je l’aime et de me pardonner… je perdais beaucoup de sang. Dans l’ambulance, je me souviens avoir pris une petite claque, il ne fallait pas que je m’endorme, je devais rester éveillé », poursuit le jeune homme.
Au moins 7 balles reçues dans le corps
Pris en charge par les secours, Nordine est transporté en état d’urgence absolue à l’hôpital Georges Pompidou, dans le quinzième arrondissement de Paris, tandis que son amie, dont le pronostic vital est également engagé, est transférée à la Pitié-Salpêtrière.
« J’ai été emmené à l’hôpital Georges Pompidou sous X, car mes papiers et ceux de ma copine sont restés dans ma voiture, qui a été réquisitionnée par la police. De mon côté j’ai reçu entre 7 et 9 balles selon les médecins. Une dans l’épaule gauche, quatre dans l’aine et les membres inférieurs et des éclats dans le dos. Mon humérus est en morceaux » , explique la victime tout en montrant ses cicatrices.
Un médecin m’a demandé si j’étais d’accord pour qu’on m’ampute le bras gauche. J’ai refusé car je pouvais bouger mes doigts.
«Ma copine, elle, a reçu une balle dans le dos qui est ressortie par devant et a perforé un poumon, elle est toujours hospitalisée » , déplore-t-il, très affecté par son état de santé. Au vu de l’état du bras du blessé, une amputation lui est proposée quelques heures après son admission. « Un médecin m’a demandé si j’étais d’accord pour qu’on m’ampute le bras gauche. J’ai refusé car je pouvais bouger mes doigts. Ils m’ont finalement opéré, mis des plaques, des vis et du ciment. Je repasse au bloc dans un mois. Au vu des nombreux fragments, je vais avoir une greffe osseuse » , précise-t-il.
Le compte rendu opératoire du dossier médical que nous avons pu consulter, fait état de fractures osseuses « très importantes » et « d’orifices de balles à la cuisse droite, main droite, thorax gauche » , ainsi que de « l’ablation d’une balle en sous cutanée en regard du rachis cervical » .
10 jours après le drame, Nordine a pu regagner son domicile. Mais reste très affecté physiquement et psychologiquement par le comportement des policiers. « Sur les vidéos on voit ma copine sortir le dos en sang de ma voiture, les policiers ne lui portent pas secours, on voit l’un d’eux parler au conducteur de la Mini Cooper, témoin du drame sans même prêter attention à elle», souligne celui qui sur les conseils de ses proches a consenti à solliciter l’aide d’une psychologue.
Une famille sous le choc
De son côté Yasmine, 36 ans, la sœur cadette de Nordine, n’en revient toujours pas. Depuis un mois elle court les hôpitaux, et tente d’aider son frère dans ses démarches du mieux qu’elle peut. « J’ai appris ce qu’il s’est passé seulement le lendemain aux alentours de 17h. J’étais chez moi quand mon neveu m’a appelée. Des amis de Nordine ont vu la vidéo sur les réseaux et reconnu sa voiture. Ils ont averti mon neveu qui m’a prévenu dans la foulée. Ni les policiers, ni l’hôpital n’ont pris la peine de nous appeler. C’est à partir de ce moment-là que j’ai entamé les recherches et su où il était. Je me suis alors rendue à Pompidou mais je n’ai pas pu le voir ».
La vidéo a tourné partout, des amis de mon frère ont reconnu sa voiture et prévenu mon neveu. C’est lui qui nous a fait remonter l’info.
« Le mercredi nous décidons d’aller voir mon frère avec quelques proches. Des amis de Nordine nous accompagnent également, mais restent à l’extérieur. Plusieurs dizaines de policiers nous attendent, nous sommes contrôlés et fouillés contre un mur. Nous voulions juste des nouvelles, mais trois amis sont carrément emmenés en garde à vue. Arrivée dans sa chambre, mon frère est sous morphine, un peu shooté, on parle rapidement, il me demande d’aller voir sa copine qui se trouve dans un autre hôpital parisien. Je m’y rends le lendemain, choquée mais soulagée de les avoir vus tous les deux » , raconte la sœur de la victime.
L’IGPN saisie, des policiers libérés
Quelques heures après le drame, et face à la polémique la préfecture de police de Paris communique sur Twitter par l’intermédiaire de sa porte-parole Laetitia Vallar. Cette dernière affirme que deux des fonctionnaires ont été blessés lors de la manœuvre du véhicule et que c’est pour cette raison que ces derniers ont dû faire usage de leurs armes. Elle précise par ailleurs qu’une enquête a été ouverte. La Police judiciaire de Seine-Saint-Denis et l’IGPN ont été saisies.
https://twitter.com/i/status/1427213468831264773
Le lendemain des faits, la préfecture de Police de Paris a communiqué via son compte Twitter.
« 48h après les faits, un agent de l’IGPN est venu à l’hôpital et a demandé à m’interroger. J’ai dit que je n’étais pas en état. Depuis aucune nouvelle », se rappelle Nordine. Mais pour le jeune homme, les fonctionnaires n’auront rien… « Ils auraient pu nous tuer, mais ce sont eux qui sont présentés comme des victimes et nous les coupables. On sait que dans ce genre d’affaires, les policiers sont acquittés et s’en sortent toujours bien. Ils justifient leurs actes par de la légitime défense. Ce qui passe dans un quartier populaire, tout le monde s’en fout » , lâche-t-il résigné.
Nordine est accusé de tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique. Pour la police, il aurait percuté un agent en faisant marche arrière en tentant de fuir le contrôle. De leur côté, deux des policiers, âgés de 27 et 30 ans, mis en garde à vue pour « tentative d’homicide volontaire », ont été libérés quelques heures après.
Il y a une plainte contre mon frère, mais qui a voulu tuer qui ?
« Il y a une plainte contre mon frère, mais qui a voulu tuer qui ? Ces hommes sont-ils réellement aptes au port d’arme ? Ils se permettent un tel comportement parce que ça se passe dans un quartier, et ont un véritable sentiment d’impunité » , s’interroge Yasmine. Le jeune homme et sa sœur aimeraient retrouver des témoins pour savoir ce qu’il s’est passé.
Une instruction a été ouverte le 24 août, confirme Loïc Pageot, procureur adjoint de Bobigny, en charge de l’affaire, que nous avons pu contacter et qui atteste du fait que deux policiers ont bénéficié de quelques très faibles jours d’ITT « mais sans aucune mesure avec les blessures des automobilistes ». Il indique par ailleurs que la conductrice de la Mini Cooper visible sur la vidéo a été entendue comme témoin, mais que le deuxième automobiliste auteur de la vidéo n’a pas été identifié.
Représentée par Maître Bouzrou, la famille a porté plainte pour tentative d’homicide volontaire et faux en écriture publique, après que les policiers « auraient affirmé qu’ils étaient en position de légitime défense et que les tirs étaient dus à leur peur de se faire écraser et d’être traînés par le conducteur du véhicule » , or « sur la séquence vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, il ne ressort absolument pas que les fonctionnaires tirent parce qu’ils sont en danger » , peut on lire dans le courrier adressé à Madame la procureure de la République de Seine-Saint-Denis, consulté par Mediapart. Un dépaysement de l’affaire a aussi été demandé par le représentant de la famille.
Absence de brassard et de sommation
« La question n’est pas tant de connaître le motif du contrôle ou de savoir si oui ou non le conducteur avait identifié les policiers comme tels, mais de savoir si les nombreux tirs des fonctionnaires étaient légitimes et rentrent dans le cadre de la légitime défense » , conclut le Procureur. L’absence de brassard, pourtant obligatoire dans le cadre d’une opération de police, ainsi que l’absence de sommation avant le tir interpellent. Le nombre de coups de feu, au regard du danger potentiel représenté par la voiture de Nordine, soulève des question sur le caractère disproportionné du comportement des policiers.
La jeune femme tente de percer à jour les raisons qui ont pu pousser les agents à tirer à plusieurs reprises sans mise en danger apparente. « Ce qui est arrivé à mon frère et ma belle-sœur aurait pu arriver à n’importe qui. Ils auraient pu mourir…! Alors, même si j’ai peu d’espoir que ces policiers aillent en prison, j’attends une condamnation pénale, et qu’ils ne puissent plus exercer. Que le statut de victimes soit reconnu pour Nordine et sa copine et qu’ils soient indemnisés pour l’ensemble du préjudice subi » .
Céline Beaury
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![]() Néonazis en Ukraine: Moscou étonné par les propos de Jean-Yves Le Drian - Sputnik . Evguéni Kotenko 22:29 31.07.2021 Par Irina Dmitrieva https://fr.sputniknews.com/international/202107311045951014-neonazis-en-ukraine-moscou-etonne-par-les-propos-de-jean-yves-le-drian/ La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, s’est dite étonnée par les propos récemment tenus par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, sur les néonazis en Ukraine. Les conclusions du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur les groupes néonazis en Ukraine sont absurdes, a déclaré ce samedi 31 juillet la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. «Lorsque des sénateurs français dirigés par […] Nathalie Goulet ont vu des enfants ukrainiens en train d’apprendre, dans le centre de Kiev, à assembler un fusil d’assaut sous la supervision de partisans de l'idéologie d'ultra-droite, et d’écouter les appels à aller dans le Donbass pour tuer, ils devraient être dans un état proche du choc. À présent, personne ne dira que la flambée de néonazisme en Ukraine est de la propagande russe» , a indiqué Mme Zakharova sur Telegram. Mme Goulet a ensuite appelé le ministère français des Affaires étrangères à réagir. Et la réponse signée par M.Le Drian, qui a reconnu l’existence du problème en notant que la popularité des néonazis en Ukraine n’était pas plus importante «que dans d’autres pays européens», est choquante, selon Mme Zakharova. «Je suis choquée, car tout le monde connaît le bataillon Azov depuis longtemps, mais pas le fait qu'en Europe la situation est encore pire. Les enfants y sont initiés à une idéologie fratricide misanthrope, et les responsables français disent qu'en général c'est courant: on le fait partout en Europe» , note Mme Zakharova. Une autre partie du commentaire du ministère français semble aussi «absurde» et «risible», à son avis. Pour la diplomatie française, le fait que le Président Volodymyr Zelensky soit arrivé au pouvoir de manière démocratique prouve l'absence de néonazisme en Ukraine. «Un homme est arrivé au pouvoir dans un pays européen de la manière la plus démocratique pendant les années 1930. Plus tard, il a conquis la moitié de la France, Paris doit s’en souvenir. Alors qu’il était au pouvoir, il n’y avait pas de néonazisme, c’était un nazisme ordinaire» , a-t-elle rappelé. Jean-Yves Le Drian a récemment estimé que s’ «il existe des groupes néonazis en Ukraine, leur popularité et leur influence ne sont pas plus importantes que dans d’autres pays européens» . Il a ainsi répondu à la sénatrice UDI Nathalie Goulet qui, aux côtés de deux de ses collègues, avait visité fin mai l’Ukraine et avait constaté que les partis néonazis développaient «des activités de plus en plus visibles, y compris au centre de Kiev avec des stands de tir, des pratiques de montage et de démontage de kalachnikov, et des bureaux d’embrigadement de jeunes dans des milices qui se revendiquent clairement de l’idéologie nazie» . Bataillon Azov Mme Goulet, qui a dénoncé ces activités «conjointes à l’entraînement de miliciens de suprématie blanche qui fomentent des attentats dans toute l’Europe, au nom du tristement célèbre régiment Azov» , voulait savoir ce que la France faisait pour «éviter la contagion de cette idéologie mortifère ». Selon M.Le Drian, «le conflit dans l’est de l’Ukraine a effectivement mobilisé certains groupuscules extrémistes violents, mais la plupart ont, depuis, disparu» . Azov est l'un des soi-disant bataillons de volontaires financés de sources privées, qui a participé à l'opération militaire dans le Donbass. Kiev a plus tard déclaré qu'il ne devrait pas y avoir de groupes armés illégaux dans le pays. Le ministère de la Défense a invité ces bataillons de volontaires à rejoindre les rangs des forces armées. Azov est ainsi devenu une unité spéciale de la Garde nationale. |
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![]() Le budget du ministère français de l'Intérieur va être augmenté "de plus de 900 millions d'euros" en 2022, s'ajoutant aux 2,5 milliards supplémentaires mobilisés pour la période de 2017 et 2021, a annoncé, lundi, le premier ministre Jean Castex. https://fr.sputniknews.com/france/202107261045929084-le-budget-de-linterieur-sera-augmente-de-plus-de-900-millions-deuros-en-2022/ Le chef du gouvernement a également affirmé, lors d'un déplacement à Saint-Dizier (Haute-Marne), que la promesse du président Emmanuel Macron de créer 10.000 postes de policiers et de gendarmes au cours de son quinquennat serait "tenue", avec les "885 emplois supplémentaires qui seront créés en 2022". Jean Castex s’exprimait à l’occasion de la signature d'une "charte d'engagement inédite, autour d'un 'territoire de sécurité urbain et rural (TSUR)'". "Mon Gouvernement, comme celui qui l'a précédé, a mis la sécurité tout en haut de ses priorités et cela se traduit par des actes concrets, précis et mesurables", a-t-il indiqué, ajoutant qu’entre 2017 et 2021, le budget du ministère de l’Intérieur aura augmenté de plus de 2,5 milliards d’euros. Ces efforts budgétaires ont des effets “très concrets” a-t-il dit, soulignant qu'entre juillet 2020 et la fin de 2021, un quart du parc automobile de la police nationale aura été renouvelé, et depuis juillet dernier, la généralisation des caméras piétons a été lancée permettant aux forces de sécurité d’intervenir dans un cadre plus sécurisé", a précisé M. Castex. Avec Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, "nous revendiquons ouvertement une politique de sécurité publique qui part des territoires et passe par les territoires et qui repose sur un lien de confiance" pour "assurer plus efficacement les responsabilités régaliennes prééminente de l'État", a précisé le premier ministre. NB : https://fr.sputniknews.com/politique-francaise/202105051045558074-un-conseiller-de-veran-deplore-letat-catastrophique-du-pays-et-rejoint-le-rn/ |
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![]() L'article cité ici On lit : "Selon ses informations, la présence médiatique de Zemmour conforte aux yeux des macronistes «l’idée d’un nouveau clivage, non plus droite-gauche, mais progressistes et européens contre nationalistes et conservateurs» . L’administration française actuelle considère le polémiste comme un candidat capable d’affaiblir à la fois Marine Le Pen et le candidat LR, indique le magazine. «Bruno Roger-Petit, le "conseiller mémoire" d’Emmanuel Macron, est spécialement chargé de suivre l’évolution de cette candidature» . Toujours d’après l’hebdomadaire, la participation des ministres tels que Clément Beaune, Agnès Pannier-Runacher, Emmanuelle Wargon et Alain Griset à l’émission de M.Zemmour sur CNews est également censée «marquer encore plus» la différence entre «conservateurs» et «progressistes»." A noter Clément Beaune qui s'est distingué à plusieurs reprises au parlement européen, conte la Chine et la Russie. Agnès Pannier-Runacher a refusé, malgré les appels émanant des oppositions et des syndicats42, de nationaliser l'usine Luxfer de Gerzat. Emmanuelle Wargon fille de Lionel Stoleru, a été lobbyiste de Danone Alain Griset a juste fait l'objet de deux enquêtes pour abus de confiance |
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![]() Difficile de dire s'il s'agit d'une fascisation à proprement parler, les socialos qui sont débarqués ou qui s'en vont par désaccord ne valaient guère mieux dans leur genre. Affirmer que Patrick Cohen faisait de l'information "non partisane" ce serait se foutre du monde. Mais tout se passe comme si le remplacement du "journalisme frondeur et impertinent, mais jamais partisan. " par le "commentariat" soit la mise au rencart des chroniqueurs social-démocrates. Pendant que la candidature de Zemmour est lancée : https://news.google.com/stories/CAAqOQgKIjNDQklTSURvSmMzUnZjbmt0TXpZd1NoTUtFUWlmaDZ6VW80QU1FWVBYYkpfck9CZmJLQUFQAQ?hl=fr&gl=FR&ceid=FR%3Afr Les journalistes d'Europe 1 ont été soutenus par : Philippe Alfonsi ; Antonin Amado ; Jean-Michel Aphatie ; Roger Arduin ; Claude Askolovitch ; Sylvain Attal ; Marc Autheman; Pierre-Louis Basse ; Laurent Bazin ; Brigitte Bejean ; Claude Bellei ; Brigitte Benkemoun ; Inès de Beistegui ; Emilie Bonnaud ; Bérengère Bonte ; Ariane Bouissou ; Bernard Chabbert ; Jean-Yves Chaperon ; Xavier Colin ; Paule Coudert ; Mathieu Delahousse ; Nicolas Delourme ; Luc Evrard ; Emmanuel Faux ; Hélène Fontanaud ; Marielle Fournier ; Philippe Gault ; Camille Girerd ; Michel Grossiord ; Jérôme Godefroy ; Damien Gourlet ; Béatrice Hadjaje ; Hélène Jouan ; François Jouffa ; Jean-François Kahn ; Pascal Lafitte Certa ; Benoit Laporte ; Nathalie Leruch ; Ivan LevaÏ ; Patrice Louis ; Serge Marie ; Elizabeth Martichoux ; Michel Moineau ; Jean-Pierre Montanay ; Robert Namias ; Stéphane Paoli ; Dominique Paganelli ; Michel Pascal ; Elodie Pigeon ; Nicolas Poincaré ; Lise Pressac ; Jean-François Rabilloud ; Emilie Raffoul ; Brigitte Rinaldi ; Karim Rissouli ; Olivier de Rincquesen ; Gilles Schneider ; Anne Sinclair ; Dominique Souchier ; Laurence Thomas ; Jean-Noël Tournier ; Marc Tronchot ; Alba Ventura ; Edmond Zucchelli https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/07/07/a-europe-1-le-grand-exode-va-commencer_6087395_3234.html A Europe 1, le grand exode va commencer Selon nos informations, 76 salariés, dont 36 journalistes radio, ont déposé un dossier pour partir dans le cadre de la rupture conventionnelle collective. Par Sandrine Cassini A Europe 1, les salariés voguent vers la sortie. Selon nos informations, 76 salariés, dont 36 journalistes radio, ont déposé un dossier pour partir dans le cadre de la rupture conventionnelle collective (RCC) ouverte en avril, et dont la période de volontariat s’achevait mardi 6 juillet au soir. Le nombre de candidats est bien supérieur aux objectifs de l’accord, qui prévoyait entre 39 et 48 départs sur 204 salariés, et ce afin de réduire les 20 millions de pertes annuelles de la radio. « En vingt ans, on n’avait jamais vu autant de gens qui avaient envie de partir. A Europe 1, il y a une ambiance de fin de règne. Une nouvelle histoire va s’écrire à la rentrée » , constate un journaliste. ...Les salariés ont appris, lundi 5 juillet, par Le Parisien, qu’outre Dimitri Pavlenko (chroniqueur dans « Face à l’info », l’émission d’Eric Zemmour), Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk, d’autres figures de CNews prendraient place à la rentrée. ...Romain Desarbres va remplacer Patrick Cohen, Mouloud Achour (« Clique » sur Canal+) succédera à Emilie Mazoyer, aux commandes d’une émission musicale, et Thomas Lequertier, matinalier du week-end, enchaînera par des journaux au sein de la station. « Les gens prennent la fuite, surtout depuis qu’ils ont découvert le profil des nouveaux visages de l’antenne », commente un vétéran d’Europe 1... Edité le 08-07-2021 à 00:09:53 par Xuan |
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![]() ZEMMOUR CHERCHE POIDS LOURD INFO PLAYBOOK. Patrick Stefanini, figure bien de connue de la droite, ancien directeur de campagne de Jacques Chirac en 1995 et François Fillon en 2017, a été aperçu prodiguant quelques conseils dans une réunion de travail en visio sur la préparation de la candidature à la présidentielle d’Eric Zemmour, d’après deux personnes ayant participé à la réu. Playbook a donc décroché son téléphone hier pour interroger le principal intéressé. S’il n’a pas confirmé — ou plutôt pas commenté — cette information, Stefanini nous a bel et bien dit avoir rencontré le polémiste de CNews, à l’occasion d’un déjeuner il y a un an, par l’intermédiaire de feu Philippe Martel, un ex-juppéiste époque RPR passé plus récemment par le cabinet de Marine Le Pen. Puis l’ex-préfet a revu Zemmour en début d’année. “Il m’a exposé son projet”, raconte-t-il, “j’ai écouté avec intérêt”. Il ajoute que l’ancien journaliste lui a demandé avec insistance d’être son directeur de campagne. “Je lui ai dit qu’autant j’étais prêt à lui expliquer ce qu’est une campagne présidentielle, autant je ne suis pas en mesure de prendre le moindre engagement présidentiel”, précise Stefanini. Ce dernier rappelle être pour l’heure candidat aux élections départementales dans les Yvelines et pris par la campagne de Valérie Pécresse, en Ile-de-France, qu’il conseille, et dont il a été le directeur général des services. *Politico Europe est un média hebdomadaire de langue anglaise, basé à Bruxelles. |
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![]() Naturellement l'article ne sort pas des canons du réformisme et de la démocratie bourgeoise et des "valeurs républicaines", dont le grand capital se contrefout. L'article parle de dérapage régulier avec une naïveté confondante puisqu'il s'agit d'une ligne éditoriale fasciste. La démocratie bourgeoise est incapable de s'opposer au fascisme, il en est l'expression. C'est le droit de la propriété privée des moyens de production qui autorise CNews à déverse le fascisme. Par contre il est symptomatique de voir le fascisme soutenu maintenant par le grand capital, ce qui n'était pas officiellement le cas jusqu'ici. C'est un phénomène nouveau sur lequel nous avions déjà alerté, alors que Le Pen devait trouver un financement à l'étranger. Pour l'heure Zemmour n'est qu'un polémiste, il songe fortement à poser une candidature et les médias sont en train de sonder le public dans ce sens : https://www.sudouest.fr/espace-debat/debat/eric-zemmour-sa-candidature-a-la-presidentielle-serait-elle-credible?utm_source=fid&utm_medium=email&utm_campaign=logora https://www.lepoint.fr/politique/exclusif-le-sondage-qui-teste-eric-zemmour-pour-2022--16-06-2021-2431266_20.php https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6392208/presidentielle-2022-5-des-francais-se-disent-certainement-prets-a-voter-zemmour-en-cas-de-candidature-sel https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/presidentielle-2022-pour-marine-le-pen-une-candidature-d-eric-zemmour-affaiblirait-le-camp-national_4653207.html ______________ Médias. Face à Bolloré, silence radio du CSA et de l’État Jeudi 24 Juin 2021 Caroline Constant Grégory Marin https://www.humanite.fr/medias-face-bollore-silence-radio-du-csa-et-de-letat-712291 Vincent Bolloré apparaît comme tout-puissant dans le paysage médiatique. Il existe pourtant des leviers que la puissance publique pourrait décider d’actionner pour empêcher les concentrations et garantir le pluralisme des idées. Un grand magnat des médias fond sur sa proie, la dépèce, sans que la société, sidérée, n’ait le temps de réagir. Sommes-nous condamnés à voir se répéter indéfiniment cette scène macabre ? Car, c’est ce qui s’est passé en 2016, quand Vincent Bolloré, déjà, avait mis la main sur I-Télé. Chacun se souvient de la brutalité de cette séquence, de cette grève de trente et un jours achevée par une vague de départs, suivis ou choisis, d’une chaîne de télévision débaptisée pour donner naissance à CNews, où se déverse depuis la haine de Zemmour, Praud et consorts. Est-ce à cette sauce que vont être mangés les salariés d’Europe 1 ? Mobilisés depuis vendredi, ils protestent contre le rapprochement éditorial entre leur station et CNews. Un rapprochement idéologique soutenu par une opération de terreur dans les couloirs, puisqu’un journaliste a été mis à pied en attente d’une sanction le 30 juin et plusieurs personnalités poussées vers la sortie. La grève a été levée mercredi après-midi, mais la question du devenir de ces salariés, et de la station, reste entière. Face aux appétits de Vincent Bolloré, Patrick Drahi ou autre Reworld Media, il existe pourtant des leviers d’action légaux. «On pourrait carrément couper les fréquences» Les salariés d’Europe 1 ont raison d’être inquiets. Pour David Assouline, vice-président de la commission des Affaires culturelles du Sénat, Vincent Bolloré a fait «un coup d’essai» en s’en prenant à I-Télé. «Il savait très bien qu’il y aurait conflit, ça lui permettait même de repérer un peu plus amplement qui va dégager. À ce moment, certains hésitaient sur le réel projet de Bolloré : asseoir une puissance ? une direction ou une rédaction à sa botte ?» Aujourd’hui, son but est clair : fonder «un grand groupe de médias d’extrême droite» , estime l’élu. Et « ce qui est le plus dangereux, en termes médiatiques, ce sont les valeurs antirépublicaines qu’il instille tous les jours" , reprend le sénateur. Pierre Laurent, sénateur communiste de Paris, est tout aussi sévère sur le danger. Ce qui se joue, selon lui, « ce ne sont donc pas seulement des mouvements économiques, mais aussi des mouvements de quadrillage politique du paysage informationnel. Ces mouvements politiques correspondent en parallèle à une radicalisation d’une partie des forces de droite et des forces du capital » (1). Quelles solutions, alors, face à cette situation? Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pourrait être un levier. C’est d’ailleurs cette instance qui a condamné CNews à payer 200 000 euros d’amende à la suite des propos racistes de son éditorialiste vedette, Éric Zemmour. L’instance dispose par ailleurs d’un catalogue de sanctions importantes. Pour David Assouline, « on pourrait carrément couper les fréquences de ceux qui ne respectent pas le jeu démocratique. Le problème est structurel : il y a une convention entre le CSA et la chaîne ou la radio pour avoir le droit d’émettre. Les médias audiovisuels occupent des fréquences qui sont un bien public. Ces fréquences sont louées, en quelque sorte, à partir d’engagements établis dans une convention. Quand on lit bien la convention qui lie CNews au CSA, il est dit qu’il faut œuvrer à la concorde républicaine et aux valeurs antidiscriminatoires ». CNews dérape régulièrement ? On est loin d’un « manquement isolé, c’est donc un choix ». La sanction devrait pouvoir tomber, sans gradation. Idem pour Europe 1. « Il y a un changement de projet. Il faut donc que le CSA s’en mêle. Et s’il y a un changement éditorial, la clause de conscience des journalistes doit pouvoir s’effectuer. » Droit d’opposition des journalistes Mais le tempo de Bolloré, qui fait appliquer au pas de charge ses décisions, et le temps long du CSA sont-ils compatibles ? Emmanuel Vire, du SNJ-CGT, n’est guère confiant : «La grille de rentrée, avec les nouveaux acteurs dépêchés par CNews, est calée.» Pourtant, explique le journaliste, le CSA pourrait jouer un tout autre rôle, «intervenir en amont, sur les cahiers des charges des chaînes. Rien que sur l’égalité hommes-femmes, il n’intervient pas… L’organisme ne se donne pas les moyens parce que la puissance publique ne dit rien, sur ce sujet comme sur les autres, le pluralisme des idées par exemple» . Pierre Laurent reprend cette idée au vol : « On a mis en place des notions d’équité extrêmement vagues qui permettent de contourner déjà beaucoup les règles d’égalité de temps de parole. Mais là, on passe à autre chose. Parce que les chaînes militantes comme CNews s’affranchissent justement de toutes les règles et, pour le moment, dans une très grande impunité.» Pour lui, la question médiatique doit «devenir une question démocratique, dans un moment où il y a une telle crise politique et démocratique, le débat politique et le débat législatif devraient se saisir à nouveau de la question du pluralisme de l’information. » David Assouline note, en défense du CSA, que la garantie démocratique exige, comme dans un procès, d’avoir du temps. Pour autant, dit-il, «il faut permettre que les menaces lourdes s’exercent. Certains pensaient que taper au portefeuille aurait un écho. Mais ce n’est pas assez. Ce qui compte pour Bolloré, c’est le projet politique, et il a sans doute déjà intégré des amendes.» Il faut donc taper autrement. Sur le droit d’émettre, donc, ou d’acquisition de nouveaux médias. Les médias français sont-ils tous destinés à finir dans les mains de milliardaires ? Emmanuel Poupard, secrétaire général du Syndicat national des journalistes, avoue sa colère : «En tant que journalistes, on a une liberté et des droits individuels, statut et convention collective, carte de presse, etc. Mais ce n’est pas suffisant. Nous demandons l’indépendance juridique des équipes rédactionnelles, c’est-à-dire un droit d’opposition collectif aux décisions de l’actionnaire majoritaire." Il rappelle que la sénatrice Nathalie Goulet avait déposé, en 2014, une proposition de loi en ce sens, prévoyant notamment la suspension des aides publiques en cas d’entrave au bon fonctionnement de la rédaction. Elle n’a jamais été examinée. Un débat législatif et citoyen pour un vrai contre-pouvoir «Certes, il s’agit d’une entreprise privée, mais il n’y a pas de condamnation de la concentration. Le gouvernement ne l’a fait ni pour Prisma, ni pour Europe 1. Bolloré va devenir tout puissant, ça doit interroger notre démocratie, le législateur, la ministre de la Culture, le premier ministre, le président…» s’agace le syndicaliste. Même ton chez Emmanuel Vire, du SNJ-CGT, qui plaide pour un renforcement des lois anticoncentration : «Jusqu’où l’État subventionnera-t-il des médias détenus par des milliardaires ? Roselyne Bachelot ne réagit pas quand on lui demande d’intervenir sur cette question, parce qu’elle n’est pas d’accord.» La sanction, d’un côté, le débat législatif et citoyen, de l’autre. À la clef, une possibilité de contre-pouvoir, que pointe Pierre Laurent : «La condition des journalistes, de leur travail, du respect des règles déontologiques doit aussi redevenir un sujet de mobilisation de la profession, en dialogue avec les citoyens. On aurait besoin d’états généraux citoyens et professionnels du pluralisme de l’information. Parce que, sinon, la dégradation du débat politique, sa violence, va malmener beaucoup de médias et de journalistes.» Dans les médias indépendants, bien sûr. Et dans le service public, aussi, dont David Assouline regrette qu’il soit «asséché». Les leviers existent pour garantir leurs droits aux rédactions, le premier étant de pouvoir informer le public sans contrainte. Pour les actionner, encore faut-il avoir confiance en la puissance publique. Et la volonté de ne pas laisser un Vincent Bolloré, au nom de sa fortune, décider de repeindre en brun un des piliers de la démocratie… (1) Les entretiens de David Assouline et Pierre Laurent sont à retrouver sur l’Humanité.fr ____________ Motion de défiance Les salariés d’Europe 1 ont voté, mardi 22 juin, une motion de défiance en assemblée générale contre Donat Vidal-Revel, le directeur de l’information. Pour eux, « tordre les faits, proposer des faits alternatifs, ce n’est pas l’esprit d’Europe 1. La grande tradition de rigueur, de mesure, d’indépendance intellectuelle de notre radio mérite mieux. Nos auditeurs aussi» . Ils dénoncent «plusieurs cas de burn-out», des «mensonges» sur le rapprochement avec CNews, et l’arrivée d’un transfuge de Valeurs actuelles à la tête du service politique. Enfin, estiment les salariés, Donat Vidal-Revel «porte la responsabilité des changements incessants de la ligne éditoriale et de leurs échecs successifs» . |
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![]() grève à Cnews https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210621-la-gr%C3%A8ve-reconduite-%C3%A0-europe-1-les-synergies-avec-cnews-pr%C3%A9cis%C3%A9es Il est à noter le rapprochement Bolloré-Lagardère et leur soutien à Zemmour. C'est la première fois que le grand capital soutient un courant ouvertement raciste et fasciste. A noter également les critiques de Zemmour à Le Pen suite à son échec électoral. https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/06/22/apres-le-revers-du-rn-aux-regionales-eric-zemmour-critique-marine-le-pen_6085256_823448.html |
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