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Xuan
Jean Salem: "Lutter pour de belles causes, c’est déjà le chemin du bonheur"

Entretien réalisé par Diego Chauvet
Lundi, 15 Janvier, 2018
Humanité Dimanche

Le philosophe et grand intellectuel marxiste, professeur de philosophie à Paris-Panthéon la Sorbonne est mort le 14 janvier à l'âge de 65 ans. Ses principaux travaux de recherche portent sur la philosophie des atomes et sur la pensée du plaisir. Il était le fils d’Henri Alleg qui avait publié pendant la guerre d’Algérie, La Question, le premier grand livre sur la torture, qui fut longtemps censuré.

Nous vous proposons de relire l'entretien qu'il avait accordé le 13 février 2015 à l'Humanité Dimanche.
Philosophe, professeur à la Sorbonne, animateur du séminaire « Marx au XXIe siècle » , Jean Salem est aussi le fils d’Henri Alleg, l’auteur de « la Question » , emprisonné durant la guerre d’Algérie. Arrivé, comme il le dit, à l’âge des « anecdotes » , le philosophe épicurien livre dans son nouvel ouvrage ses réflexions sur l’état du monde, la dégénérescence des gauches en Europe, mais aussi ses propres passions intellectuelles. Il juge aussi avec sévérité les évolutions de son parti, le PCF, ces trente dernières années.
Jean Salem ne se sent pas obligé d’être optimiste dans une époque qu’il qualifie de décadente. Mais il propose des voies pour construire un bonheur durable. Entretien.


HD. Vous avez choisi la forme d’un entretien pour ce nouveau livre. Pourquoi ?
Jean Salem. Peut-être à cause du penchant narcissique à raconter sa vie... et au fait que je suis arrivé à l’âge de l’« anecdotage ». Ça a aussi été une proposition d’Aymerick Monville, mon éditeur.

HD. En dehors de l’âge des anecdotes, la période tourmentée que nous traversons a-t-elle justifié la publication de ce livre ?
J. S. J’ai écrit un certain nombre de livres : sur le bonheur, sur Lénine, le matérialisme antique, Maupassant... Et outre de multiples voyages universitaires, depuis cinq ou six ans, j’ai fait beaucoup de voyages « académicopolitiques » ou de militant.
En Corée du Sud notamment, où je travaille avec des camarades dont le parti a été interdit en décembre 2014 (le Parti progressiste unifié, marxiste – NDLR).
Durant ces trente dernières années, on nous a expliqué que l’Union soviétique, c’était pire que le nazisme.
Que de notre histoire à nous, les communistes, nous ne pourrions qu’avoir honte. Aujourd’hui, avec le séminaire sur Marx que j’anime à la Sorbonne depuis 2005, je vois revenir l’intérêt pour le marxisme alors que les étudiants avaient tendance à poser leur stylo lorsqu’on l’évoquait...
J’observe en même temps un regain militant au sein du PCF, notamment la création de cercles de jeunesses communistes très actifs.
Issu d’une famille qui s’est réfugiée en Union soviétique, mais ayant été peu élevé par mes parents du fait des années de clandestinité et d’emprisonnement de mon père, j’ai été aussi influencé par la partie de ma famille qui n’était pas communiste, qui estimait merveilleux qu’Israël existe.
J’ai pensé que ça pouvait servir à comprendre qu’arriver au communisme, aux idées justes, est un cheminement : on enlève des œillères, on oublie sa tribu et ses soi-disant racines... Le « cinéma » identitaire court les rues. Et on manque d’organisations qui fédèrent tout le monde sur des idées générales et pas sur la basquitude, la corsitude... Je ne suis pas contre ces revendications, mais on s’est égaré dans une telle fragmentation de revendications parcellaires, de victimisations, que la pensée unique n’a plus de mal à nous dominer tous.

« SI ON OBSERVE UN REGAIN MILITANT AU SEIN DU PCF, IL NOUS FAUT UNE ORGANISATION DE COMBAT POUR LE RENFORCER. »

On doit beaucoup de choses à Robespierre, à la révolution soviétique, et on doit encore plus de choses à l’histoire du mouvement ouvrier au XXe siècle. On va droit dans le mur si on ne rappelle pas ces hauts faits.

HD. Vous êtes en accord avec l’essai écrit par Domenico Losurdo sur « l’autophobie des communistes » à la fin du XXe siècle, que vous citez (1). Vous consacrez un passage à ceux que vous qualifiez de « liquidateurs » du PCF dans les années 1990. Quel est votre regard sur l’évolution du Parti aujourd’hui?
J. S. Dans les réunions de cellule, auxquelles j’ai pu assister ces dernières années, j’ai surtout vu des gens des classes moyennes... La tactique de Front de gauche a « fait ses preuves » dans des pays comme l’Espagne : Izquierda Unida apparaît comme un parti corrompu comme les autres... Chez nous, ça n’a pas pris la même tournure. Mais si le Front de gauche a créé un mouvement qui a permis une belle campagne à quelqu’un qui ne vient pas de chez nous, qui a fait se redresser la tête à beaucoup de gens en France, ce front électoral s’est ensuite écroulé. Cependant, je pense qu’il y a un redressement en ce moment au sein du PCF. Nous avons besoin d’une organisation de combat pour le renforcer.

HD. Vous citez l’exemple du Front de gauche. Vous n’épargnez pas Syriza en Grèce... Maintenant qu’ils sont au pouvoir, est-ce un événement positif ?
J. S. Il ne faut pas avoir raison trop tôt. Tous les révolutionnaires merveilleux que je peux connaître dans le monde me signalent que tous ceux qui ont quitté le parti communiste grec pour en dire le plus grand mal sont membres de Syriza.
Les gens du PASOK qui ont senti le vent tourner aussi... Mais à mon avis, Syriza n’est qu’une variante de la social-démocratie adaptée à 2015, à l’époque de la colère des peuples.
Je pense que l’on doit comprendre que le modèle qui tend à donner de l’importance à l’État, à collectiviser certaines activités économiques, permet de lutter contre l’individualisme, les guerres, la vénalité, la capacité à vendre tout et n’importe quoi, y compris les êtres humains...

« DISPARU DU PROGRAMME DE L’AGRÉGATION DURANT 40 ANS, MARX REDEVIENT UN VÉRITABLE PHÉNOMÈNE. SES OUVRAGES PARTENT COMME DES PETITS PAINS. »

HD. Ce qui signifie pour vous que les compromis sont impossibles ?
J. S. Dans une période de crise totale, on ne peut pas refaire le monde. Il faut être dans la société. Le PCF ne cesse de le répéter et il a raison, mais il faut aussi rappeler le passé et les intérêts que servent ceux avec qui l’on peut s’allier.

HD. Vous ne vous sentez pas obligé d’être optimiste aujourd’hui, comme on pouvait ne pas l’être en 1938 ou en 1914, écrivez-vous... La veille des deux guerres mondiales ?
J. S. Dans « Lénine et la Révolution », j’écris que nous sommes dans une sorte de pièce de Tchekhov. On ne sait pas ce qui va venir, mais on sent que ça va venir. Guerre ? Fascisme ? Révolution ? Des dirigeants comme Hugo Chavez ou Fidel Castro ont souligné ces dangers qui montent d’un peu partout.

HD. Pour le philosophe marxiste et épicurien que vous êtes, existe-t-il dans une telle période des raisons d’être heureux ?
J. S. Dans nos sociétés de plus en plus sombres, atomisées, on ne cesse de parler de repli sur la famille.
Paradoxalement, il y a de plus en plus de personnes isolées. Je ne veux pas jouer les professeurs de bonheur, mais je crois qu’il faut savoir lutter contre tous ces petits plaisirs frelatés qui nous tombent dessus pour nous donner trois minutes de bonheur, et s’efforcer de trouver du bonheur dans la durée. Il n’est pas seulement celui de la famille, il peut être aussi celui d’un travail passionnant, du voyage...
Mais je parle bien de sources de plaisir solide, durable. Ensuite, lutter pour de belles causes est source d’un bonheur spécifique.
Malgré l’atomisation des luttes, je vois des choses magnifiques. J’admire ces gens, souvent chrétiens, qui, dans le nord de la France, risquent des années de prison en hébergeant des frères venus du bout du monde et traqués par la police parce que sans papiers.
Pour moi qui ai pas mal de chances, au pluriel, un de mes plaisirs c’est de retrouver des militants qui ressemblent à ceux de générations précédentes, ou à ces jeunes communistes dont j’ai parlé précédemment...

HD. Comment expliquez-vous le regain d’intérêt pour Marx dans un contexte où, selon la pensée unique que vous combattez, le bonheur ne peut être qu’individuel ?
J. S. Si Marx n’a plus été au programme de l’agrégation pendant quarante ans, il est redevenu un véritable phénomène. Les rééditions de ses ouvrages partent comme des petits pains. On s’accorde aujourd’hui à constater que le délire néolibéral est en fin de course. Au moins sur le plan idéologique. Plus personne ne peut supporter le discours qui fait de nous des sortes de grands singes mus uniquement par la concurrence et l’envie d’être le premier. À force d’entendre prôner une société de rentabilité maximale, les gens ont commencé à faire le bilan.
Dans une société où il n’y a besoin que d’entrepreneurs, on considère que ne sont pas rentables la philosophie, l’histoire, la musique, l’humour, l’amour... Mais les gens sont des humains. Et les humains ne sont pas du tout cet homme abstrait défini de façon délirante par le néolibéralisme. En philosophie, on n’en a rien à faire de la concurrence. On lit les livres passionnants, et plus il y en a, mieux on se porte.

POUR EN SAVOIR PLUS

Le propos peut parfois paraître féroce lorsqu’il y dit ses vérités... Mais le livre est avant tout vivant et agréable à lire. La forme de l’entretien y est pour beaucoup.
Jean Salem y est interrogé par l’un de ses pairs, Aymeric Monville : on le comprend vite, les deux philosophes tombent très souvent d’accord. Mais le parcours de Jean Salem, indissociable de son propos, en fait un ouvrage de réflexion ancré dans la vie, dans la biographie d’un homme plongé dès son enfance dans des pages fondamentales de l’histoire du XXe siècle.
Fils d’Henri Alleg, Jean Salem a grandi entre Alger, la Provence, l’URSS et à nouveau la France, au gré des péripéties de la décolonisation... Le philosophe marxiste, spécialiste d’Épicure et de Lucrèce, raconte ce parcours en militant communiste, souvent critique et exigeant, mais non sans une affection certaine pour son parti et ses militants. Jean Salem a notamment publié
« l’atomisme antique, Démocrite, épicure, Lucrèce » (Livre de poche, 1997),
« Philosophie de Maupassant » (Éditions Ellipses, 2000, prix Bouctot 2001 de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen),
« le bonheur ou l’art d’être heureux par gros temps » (Flammarion, 2006),
« Lénine et la révolution » (Encre marine, 2006),
« élections piège à cons ? Que reste-t-il de la démocratie ? » (Flammarion 2012).
« RÉSISTANCES, ENTRETIENS AVEC AYMERIC MONVILLE », DE JEAN SALEM, ÉDITIONS DELGA, 2015, 322 PAGES, 20 EUROS.
Xuan
Jean Salem : la démocratie de caserne 1

il y a 2 ans1.1K views

Jean Salem : la démocratie de caserne 1 - vidéo Dailymotion
Regarder la vidéo «Jean Salem : la démocratie de caserne 1» envoyée par Urbain GLANDIER sur dailymotion.
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Jean Salem : la démocratie de caserne 2

http://www.dailymotion.com/video/x3tg4v1
Gilbert Remond a partagé un lien.

31 min •


Jean Salem : la démocratie de caserne 2 - vidéo Dailymotion

Regarder la vidéo «Jean Salem : la démocratie de caserne 2» envoyée par Urbain GLANDIER sur dailymotion.

Gilbert Remond a partagé un lien.

35 min •



Jean Salem : Marxisme et Islamophilie. 19-2-10 - vidéo Dailymotion

Jean Salem sur France Culture ou la collusion entre marxisme et islam. 19 février 2010. Emission "Questions de cadrages" animée par François Noudelmann
dailymotion.com

http://www.dailymotion.com/video/xcamjx
Xuan
Mort de Jean Salem, spécialiste du matérialisme antique et homme de combat


Par Robert Maggiori — 14 janvier 2018 à 16:42 (mis à jour à 21:09)

Décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 65 ans, le philosophe, pilier de la Sorbonne, était un expert mondialement reconnu de Démocrite, Epicure ou Lucrèce. Fidèle aux idéaux de Marx, il dénonçait la perte de repères d'une gauche envoûtée par les sirènes libérales.

Jean Salem, en novembre 2009. Photo Olivier Roller. Divergence

• Mort du philosophe Jean Salem, spécialiste du matérialisme antique

La tumeur au cerveau contre laquelle il luttait depuis près de deux ans aura fini par gagner : Jean Salem s’est éteint dans la nuit de samedi à dimanche à Rueil-Malmaison.
C’était un pilier de la Sorbonne. Il y animait le Centre d’histoire des systèmes de pensée moderne, où étaient invités les penseurs français et étrangers qui estimaient encore féconde la pensée de Marx, et, depuis des décennies, exposait à des générations d’étudiants captivés, le matérialisme antique, les théories de Démocrite, Epicure, Lucrèce, dont il était l’un des plus grands spécialistes mondiaux.

C’était un homme de combat, peut-être le dernier représentant d’un siècle où existaient, au centre de la vie politique, les partis, les syndicats, l’engagement durable, où il y avait une gauche socialiste et une gauche communiste, où les conceptions du monde opposées s’affrontaient.

Fin dialecticien, il était véhément dans la lutte idéologique ou la polémique civile, intransigeant, têtu même, mais doux et charmant dans les rapports humains, qu’il voulait empreints d’ironie et de cette exquise politesse que l’usage de l’imparfait du subjonctif rendait quelque peu surannée.

Il est à la tête d’une belle œuvre, qui porte non seulement sur le matérialisme de l’antiquité et l’épicurisme, mais aussi les Lumières, l’art de la Renaissance, les libertins du XVIIe siècle, Maupassant, Spinoza, Marx et Lénine. C’est dans l’un de ses derniers livres, Résistances (entretiens avec Aymeric Monville, Delga, 2015), qu’il rapporte son itinéraire biographique et intellectuel.

Fils d’Henri Alleg

Né le 16 novembre 1952 à Alger, Jean Salem est le fils d’Henri Alleg, alias Harry Salem, auteur de la Question. La mémoire collective a quelque peu effacé le souvenir de cet ouvrage, dont seuls les livres d’histoire, désormais, soulignent l’impact politique, social et moral qu’il a eu.
Toute la vie de Jean a été déterminée par le sort que la Question valut à son père. L’ouvrage paraît le 18 février 1958. On savait en gros que l’armée française torturait en Algérie. Mais le témoignage d’Alleg est décisif, qui décrit les pires horreurs subies – coups de pieds, gifles, brûlures, étouffement, «gégène» , courant haute tension sur les parties génitales, supplice de la baignoire – de la façon la plus sobre, avec «le ton neutre de l’Histoire» , écrira François Mauriac. «On te niquera la gueule… On va faire parler ta femme…» lui crachent ses tortionnaires. Abîmé, couvert de blessures et d’ecchymoses, il leur répond : « Vous pouvez revenir avec votre magnéto, je vous attends, je n’ai pas peur de vous.» Il ne parlera pas. La presse donne à la Question – porté à l’écran par Laurent Heynemann en 1977 – un écho considérable. Jean-Paul Sartre écrit dans l’Express l’un de ses textes politiques les plus intenses, «Une victoire» , qui deviendra la postface à l’ouvrage. L’interdiction du livre provoque des interpellations parlementaires, une adresse solennelle envoyée au président René Coty (signée par Sartre, Mauriac, André Malraux, Roger Martin du Gard…), une vague de protestations dans tout le pays.

À lire aussi : Jean Salem : tel père, tel fils

Qui était Alleg ? Fils de tailleurs, né à Londres en 1921 dans une famille de juifs russo-polonais ayant fui les pogroms, naturalisé français, Harry Salem arrive à Alger en 1939 et prend fait et cause pour le peuple algérien. Il adhère au Parti communiste algérien, et entre à Alger républicain, où il signe «Henri Alleg» et dont il prend la direction en 1951.
A la suite de l’interdiction du journal, anticolonialiste, il est arrêté en 1957, et est séquestré un mois à El-Biar : c’est là qu’il est torturé. Transféré à la prison civile d’Alger, il écrit la Question sur des feuilles de papier hygiénique qu’il parvient à transmettre au jour le jour à ses avocats.
Le 15 juin 1960 il est condamné par le Tribunal permanent des forces armées d’Alger à dix ans d’emprisonnement pour «atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat» . Il est alors transféré à la prison de Rennes, d’où il s’évade – pour rejoindre la Tchécoslovaquie avec sa famille. Alleg retournera dans l’Algérie indépendante en 1962, fera reparaître Alger républicain, puis reviendra en France et y poursuivra sa vie de militant communiste, de journaliste ( l’Humanité ), d’essayiste et d’historien. Il est mort à Paris le 17 juillet 2013.

Optimisme

Cela n’a pas été toujours facile, pour Jean Salem, d’être le fils d’Henri Alleg. Non parce que l’héritage aurait été lourd. Il l’a, au contraire, porté avec fierté, faisant siens ses valeurs, ses principes moraux, ses convictions de communiste, combattant pour la justice sociale et la paix. Mais parce que toute sa jeunesse, il a eu à vivre ses absences, suivre ses itinérances, «être» tantôt algérien, tantôt russe, tantôt français. Il est d’abord hébergé à Tarascon, chez sa grand-mère, puis, « téléporté» , il se retrouve avec les siens à Prague, loge « dans un hôtel qui s’appelait un peu pompeusement l’"hôtel Palace"» , en fait l’ «hôtel du Parti» , puis «dans une sorte de HLM» à Novi Hloubětín. Il est inscrit à l’école de l’ambassade soviétique, où l’enseignement est donné en langue russe.
Au bout de trois mois, il arrive à manier la langue. Ses parents voyagent à Cuba et dans l’Algérie indépendante.
Jean, accompagné de son frère, est d’abord placé dans «le "camp" de pionniers» d’Artek, sur la mer Noire (Crimée), semblable à un camp de scouts. Puis il est confié à la Maison internationale de l’enfance, à Ivanovo, 250 kilomètres au nord-est de Moscou – un internat où étaient accueillis les enfants de communistes pourchassés dans leurs pays. Quelques mois après, adolescent, il est «redéposé» en Provence, pour enfin, en 1964, retrouver ses parents en Algérie.

Jean connaîtra bien d’autres « ballottements » et « voyages autour de sa chambre» , avant de devenir, des années plus tard, un globe-trotteur quasiment professionnel. Il a comme une soif de «cosmopolitisme» (visite tout, Israël, Maghreb, Inde, Sri Lanka, Turquie, pays européens, Russie encore et toujours, Corée du Sud, Venezuela, Chine…) qu’accompagnent la soif de lire (on se demande s’il y a un livre qu’il n’ait pas lu, de la littérature gréco-latine, française, latino-américaine, russe, italienne…) et l’amour de l’art…
Pendant ses études, il hésite – égyptologie, sciences politiques, histoire de l’art, médecine – avant d’opter pour la philosophie, devenir professeur au lycée de Fourmies (Nord), et, pendant les vacances, guider les touristes français au musée Pouchkine de Moscou ou à la galerie Tretiakov, et des touristes russes à Venise ou Florence. A l’université, il aurait voulu, bien sûr, faire la «6 000e thèse» sur Marx : c’est Marcel Conche qui le convainc de la consacrer plutôt à l’Ethique épicurienne d’après Epicure et Lucrèce.

Dans l’épicurisme, Salem retrouve «le matérialisme philosophique de Marx, la causticité de Marx, la santé et la tonicité de Marx, un immense optimisme naturaliste, mais agrémentés d’un évident pessimisme anthropologique et d’une invitation à l’abstention politique» . L’optimisme, il le fera toujours sien, car rien ne freinera sa recherche du bonheur, indissolublement liée à l’établissement de la justice sociale.

L’« abstention politique », il ne la connaîtra guère, mais ses combats lui paraîtront avoir été désespérés par ce qu’il appelle les «années de plomb» , ces années qu’ouvre la « mitterrandôlatrie» , pendant lesquelles la gauche, envoûtée par les sirènes libérales, perd son âme, et, par une sorte de «détestation de soi» , liquide «ce qui restait du mouvement communiste» . Enfant, il avait, à Alger, des lapins et une tortue qu’il avait baptisée du prénom russe de Valentina – «en l’honneur de Valentina Terechkova, la première femme cosmonaute» .

Robert Maggiori
Xuan
Un être pur et droit nous a quittés: Jean Salem


14 Jan histoire et société



Il y a 5 minutes j’ai reçu un message de Rémy Herrera m’annonçant la mort de Jean Salem, notre ami camarade, un grand intellectuel marxiste, professeur de philosophie à Paris-Panthéon la Sorbonne, un être pétri de lumière, fidèle et menant son combat sans faille et pourtant avec cette amitié, cette courtoisie attentive, ce sourire que même la maladie n’arrivait pas à altérer, comme s’il avait atteint l’ataraxie, la tranquillité de l’âme décrite par le poète matérialiste Lucrèce dont il été un des exégèses.

Il ne faut pas craindre la mort cet ultime trouble de l’âme: « La mort n’est donc rien pour nous et ne nous touche en rien, puisque la nature de l’âme apparaît comme mortelle. » Comme « aucun malheur ne peut atteindre celui qui n’est plus », vouloir prolonger la vie quand elle n’apporte plus que souffrance est donc absurde (III, 940).

Adieu mon cher compagnon c’est moi qui ressent le trouble indécent d’être privé de toi, moi et nous tous qui t’aimions tant, Aymeric, Remy, tous ceux que tu as accueilli dans ton séminaire. D’autres et ce ne sera que justice parleront de ton parcours scientifique: de la quarantaine d’ouvrages que tu as publiés, du fait que tu fus lauréat de l’Académie française que tu avais une formation en philosophie, économie, en histoire, sciences politiques, en anglais, ainsi qu’en Art et Archéologie ce en quoi là encore c’est le bagage de Marx pour construire cette nouvelle science, le matérialisme historique. Comme lui qui fit sa thèse estudiantine sur Démocrite et Épicure tu as commencé par une étude du matérialisme dans ses origines grecques et latines, pour déboucher sur un séminaire Marx au XXIe siècle où tu nous as invitées Marianne et moi, tu étais devenu un pôle de création et de diffusion auquel personne n’osait toucher. Quand je t’ai vu la dernière fois, tu était déjà cet homme à la cervelle d’or distribuant dans un ultime geste militant ces rognures de sang et d’or comme ton père donna son corps à la torture pour l’indépendance de l’Algérie contre le colonialisme… Et lui et toi vous avez donné votre esprit et votre corps, feignant d’ignorer la douleur avec ce merveilleux bonheur et ce sourire à l’idée que tout ce qui se doit être accompli pour qu’une vie vaille la peine d’être vécue, vous l’avez fait avec tranquillité et modestie mais une sorte d’entêtement discret, ce qui devait se faire, dans les limites de vos possibilités. Un intellectuel communiste qui a voulu rester révolutionnaire dans des temps de contre-révolution…



Danielle Bleitrach

_______________________


Gilbert Rémond a écrit ce très beau texte après le mien et il me dit que les camarades de Vénissieux envisagent de lui consacrer un hommage:


Danielle dit en deux mots l’homme qu’était Jean Salem. Il était pur et droit. On ne pouvait pas en douter dès l’instant où vous le croisiez. Sa voix, son regard étaient chargés d’une force tranquille qui tout de suite vous accordait le sentiment d’avoir pour lui de l’importance, donc d’exister, d’avoir une dignité et de mériter de l’intérêt: le propre du philosophe. Il était celui qui vous fait être avant tout chose et avant lui-même.

« Il était fils d’Henri Alleg, n’en faisait pas une carte de visite mais en portait la force intérieure. Élevé en union soviétique, parce que son père avait dû s’y réfugier pour fuir la répression colonialiste dont il était victime, il ne manquait pas de défendre la première expérience socialiste et de lui prouver sa reconnaissance pour l’accueil dont il avait bénéficié, l’engagement internationaliste dont elle faisait preuve et la qualité de son enseignement. Peu enclin a céder aux modes et aux facilités de l’idéologie ambiante, il disait, avec l’esprit de combat qui était le sien en toute circonstance dans « Résistance », un livre d’entretiens publié chez Delga :

» Il y en a assez peu pour qui le problème central c’est le problème du léninisme, de la construction d’un parti susceptible de mettre par terre le vieux monde. Et de préparer la suite, c’est à dire la prise du pouvoir. Ce qui est certain, c’est que dans l’université française telle quelle est, y compris dans sa frange la plus radicale, on croise de préférence un intérêt soutenu pour la théorie doublée ici ou là par une certaine sympathie pour ce qui se passe à l’extrême gauche du champ politique, mais guère plus.-Aussi ne lance-t-on plus beaucoup d’anathème, comme on le faisait au « bon vieux temps ». Sauf sur une question hénaurme et néanmoins très précise: il existe désormais, je le répète et je pourrai le marteler à l’envi, une sorte de jouissance à exclure d’emblée tout ce qui ne se fonde pas sur l’axiome en vertu duquel, tout absolument tout est à jeter et à rejeter, dans le socialisme réel, dans l’expérience des régimes de type authentiquement socialiste qui ont eu cours pendant une grande partie du XXè siècle ».

Jean Salem avait lancé et organisait un séminaire sur Marx à la Sorbonne en collaboration avec Aymeric Monville, qui était d’une rare tenue et d’une qualité reconnue dans les milieux authentiquement marxistes, espérons que ses collaborateurs et amis pourront le poursuivre, puisque comme il l’expliquait tout est à jeter et rejeter de ce qui concerne le socialisme réel dans ces sphères savantes. Jean Salem je te salue avec beaucoup d’émotion.

Gilbert Rémond »



Edité le 19-01-2018 à 19:35:31 par Xuan


Xuan
La disparition de Jean Salem Message de l’association Léo Figuères


Lundi 15 janvier 2018, par Gilles Figueres


Je viens d’apprendre la disparition de Jean Salem emporté à l’âge de 65 ans par une longue maladie.

Jean était mon ami, nous fumes élèves au Lycée François Villon et militants de la Jeunesse Communiste. Je me rappelle que lycéens nous avions manifesté, entre autres, contre la venue de Nixon à Paris pendant la guerre du Vietnam, nous fûmes arrêtés ensemble pour avoir jeté des tracts au passage du cortège officiel. C’était également un habitant de Malakoff où il a passé une partie de sa jeunesse quand son père, Henri Alleg, à la sortie de sa clandestinité, fut accueilli par Léo Figuères à Malakoff.

Mais Jean Salem c’était surtout un philosophe, professeur à la Sorbonne, grand spécialiste mondialement connu des philosophes grecs, Démocrite, Epicure, Lucrèce (prix des Études grecques, lauréat de l’Académie française). Il avait une telle soif de connaissances qu’outre son agrégation et son doctorat en philosophie, il était aussi diplômé en sciences politiques, en littérature, en économie et en histoire de l’art. Il organisait à la Sorbonne des séminaires autour du marxisme « Marx au 21ème siècle : l’esprit et la lettre » qui réunissait de nombreux penseurs français et étrangers.

Il est resté jusqu’au bout fidèle aux idéaux révolutionnaires comme communiste critique en particulier sur la perte des repères et des valeurs qui brouillent le message de la transformation nécessaire de la société capitaliste.

Jean avait accepté avec enthousiasme de parrainer l’association des Amis de Léo Figuères-ALF. Il devait à l’origine participer à notre initiative pour le centenaire de la Révolution d’Octobre pour y faire une conférence, la maladie l’en a empêché.

Je pleure un ami trop tôt parti, nous perdons un grand intellectuel qui laisse une œuvre considérable.

Je pense également à nos amis de l’ACCA qui perdent un militant dans la lutte contre le néo colonialisme fidèle aux engagements de son père.

Les Amis de Léo Figuères présentent à son épouse, à sa famille leurs sincères condoléances.

Gilles Figuères

ALF - association "Amis de Léo Figuères" : www.leofigueres.fr


Edité le 19-01-2018 à 19:26:30 par Xuan


Xuan
Hommage à Jean Salem

Dimanche 14 janvier 2018


Comprendre...

Le Cercle Universitaire d’Études Marxistes à tous ses amis,

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de notre ami Jean Salem survenu dans la nuit de samedi à dimanche. Nous savions la gravité de son état et nous redoutions cette nouvelle. Jean, Professeur de philosophie à la Sorbonne, animait le séminaire "Marx XXIème siècle, l’esprit et la lettre". Il faisait partie de ces intellectuels qui pensaient que le marxisme était toujours d’actualité dans un Monde secoué par une lutte des classes intense et par les affrontements violents au sein de l’impérialisme. Il avait donné une conférence pour le CUEM et depuis nos relations s’étaient approfondies. C’est avec enthousiasme qu’il avait accepté que nous organisions conjointement un hommage à la révolution d’Octobre pour son centième anniversaire. Si Jean n’avait pas pu être parmi nous ce jour là physiquement, il le fut ô combien au travers de son ouvrage : "Lénine et la révolution". Avec lui, nous perdons un grand camarade de combat. La meilleure façon de lui rendre hommage c’est précisément de continuer le combat révolutionnaire.

Dr Michel Gruselle
Président du Cercle Universitaire d’Études Marxistes
Paris, le 14 janvier 2018
Xuan
HOMMAGE AU REGRETTÉ CAMARADE JEAN SALEM


C'est avec une profonde douleur que nous venons d'apprendre le décès du camarade Jean Salem.
Notre camarade Jean Salem, philosophe, professeur à la Sorbonne, directeur du Centre d’histoire des systèmes de pensée moderne était le fils du communiste internationaliste Henri ALLEG, auteur de La Question, qui exposa à la face du monde la barbarie coloniale en Algérie.

Digne fils de son père, Jean Salem fut notamment en 1982 l’initiateur - avec Jeannette Thorez-Vermeersch et 7 autres responsables vétérans du PCF - de « la lettre des 9 au Comité Central du PCF », intitulée « Où va le Parti? ».
En 1998, il postfaçait La vie en rouge de Jeannette Thorez-Vermeersch, Editions Belfond.

Il est l’auteur de nombreux ouvrages et travaux de philosophie sur Hippocrate, Epicure, … Maupassant,… Feuerbach, Marx et Lénine…
(cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Salem - http://chspm.univ-paris1.fr/spip.php?article16 )
Il savait être un redoutable pamphlétaire anticapitaliste, anti-impérialiste à la manière du célèbre chroniqueur de l’Huma, André Wurmser, comme par exemple dans son ouvrage

Rideau de fer sur le boul'mich : Formatage et désinformation dans le monde libre, réédité récemment aux Editions Delga et un vulgarisateur hors-pair des grands classiques du marxisme-léninisme, à la manière de G. Politzer ou G. Cogniot comme dans son Lénine et la révolution, Encre Marine.

Au contraire de beaucoup d’intellectuels membres du PCF qui ont jeté le « bébé et l'eau du bain », Jean Salem a toujours été ce militant communiste marxiste-léniniste qui, par ses écrits, a œuvré comme penseur intellectuel et pédagogue au réarmement idéologique du prolétariat surtout après la défaite douloureuse du camp socialiste et de l'URSS en 1989/1991.

L'adage dit que « certains morts pèsent le poids d'une montagne », c'est le cas de notre cher et regretté Jean Salem qui a tenu haut le drapeau rouge orné de la faucille et du marteau pour que vive et triomphe l'avenir communiste inévitable de la France et de l'humanité.

Toutes nos condoléances les plus attristées à sa famille éplorée et à tous les communistes qui luttent pour reconstruire le parti communiste dont la classe ouvrière et le peuple ont besoin.

Pour le RCC (Rassemblement des Cercles Communistes): le Cercle Henri Barbusse (CHB) - Janvier 2018

Nous publions en pièce jointe un texte que Jean Salem avait adressé en 2010 au CHB, à l'occasion d'une célébration de l'anniversaire de la Révolution d'Octobre: il s'agit de l'une de ses interventions prononcée en mai 2005, où il ne disposait que de 10 minutes pour résumer ses réflexions sur l’état du monde, réflexions qui véritablement n’ont pris aucune ride.

Nous republierons ultérieurement sur notre site, en hommage à Jean Salem, « la lettre des 9 au Comité Central du PCF », intitulée « Où va le Parti? ».

Coordination Communiste Nord-Pas-de-Calais
pour la reconstruction d'un parti communiste révolutionnaire
www.rassemblementcommuniste.fr
Finimore
Aymeric Monville rend hommage à Jean Salem sur :
https://www.youtube.com/watch?v=plMUfRttnNA&t=175s
Finimore
http://www.frontsyndical-classe.org/2018/01/le-deces-de-note-camarade-jean-salem.html

Le Front Syndical de Classe annonce :
Le décès de note camarade Jean Salem

Publié le 15 janvier 2018 par FSC

C'est avec beaucoup d'émotion que nous avons appris le décès de notre camarade Jean Salem!

Nous sommes nombreux ces dernières années à avoir participé à la Sorbonne aux séminaires "Marx au XXIe siècle" qui faisaient rayonner la pensée et la réflexion autour du grand penseur dans l'enceinte universitaire même, en dépit de l'ostracisme dont cette pensée fait l'objet en ces temps de contre-révolution!

C'était un ami pur et fidèle aux idéaux de progrès et de libération du peuple et des peuples comme le dit çi-près avec justesse et émotion Danielle Bleitrach :
Il y a 5 minutes j'ai reçu un message de Rémy Herrera m'annonçant la mort de Jean Salem, notre ami camarade, un grand intellectuel marxiste, professeur de philosophie à Paris-panthéon la Sorbonne, un être pétri de lumière, fidèle et menant son combat sans faille et pourtant avec cette amitié, cette courtoisie attentive, ce sourire que même la maladie n'arrivait pas à altérer, comme s'il avait atteint l'ataraxie, la tranquillité de l'âme décrite par le poète matérialiste Lucrèce dont il été un des exégèse.

Il ne faut pas craindre la mort cet ultime trouble de l'âme : « La mort n'est donc rien pour nous et ne nous touche en rien, puisque la nature de l'âme apparaît comme mortelle. » Comme « aucun malheur ne peut atteindre celui qui n'est plus », vouloir prolonger la vie quand elle n'apporte plus que souffrance est donc absurde (III, 940).

Adieu mon cher compagnon c'est moi qui ressent le trouble indécent d'être privé de toi, moi et nous tous qui t'aimions tant, Aymeric, Rémy, tous ceux que tu a accueilli dans ton séminaire. D'autres et ce ne sera que justice parlerons de ton parcours scientifique : de la quarantaine d'ouvrage que tu as publiés, du fait que tu fus lauréat de l'Académie française que tu avais une formation en philosophie, économie, en Histoire sciences Politique, en Anglais, ainsi qu'en Art et Archéologie ce en quoi là encore c'est le bagage le bagage de Marx pour construire cette nouvelle science, le matérialisme historique.

Comme lui qui fit sa thèse estudiantine sur Démocrite et Épicure, tu a commencé par une étude du matérialisme dans ses origines grecques et latines, pour déboucher sur un séminaire Marx au XXI e siècle où tu nous as invitée Marianne et moi, tu étais devenu un pôle de création et de diffusion auquel personne n'osait toucher. Quand je t'ai vu la dernière fois, tu était déjà cet homme à la cervelle d'or distribuant dans un ultime geste militant ces rognures de sang et d'or comme ton père donna son corps à la torture pour l'indépendance de l'Algérie contre le colonialisme…

Et lui et toi vous avez donné votre esprit et votre corps, feignant d'ignorer la douleur avec ce merveilleux bonheur et ce sourire à l'idée que tout ce qui se doit accompli pour qu'une vie vaille la peine d'être vécue, vous l'avez fait avec tranquillité et modestie mais une sorte d'entêtement discret, ce qui devait se faire,dans les limites de vos possibilités ; Un intellectuel communiste qui a voulu rester révolutionnaire dans des temps de contre-révolution…

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Robert Maggiori rend un vibrant hommage à Jean Salem dans les colonnes de Libération

Mort de Jean Salem, spécialiste du matérialisme antique et homme de combat

Par Robert Maggiori — 14 janvier 2018

Décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l’âge de 65 ans, le philosophe, pilier de la Sorbonne, était un expert mondialement reconnu de Démocrite, Epicure ou Lucrèce. Fidèle aux idéaux de Marx, il dénonçait la perte de repères d’une gauche envoûtée par les sirènes libérales.
 
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