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![]() « Nous voulons que les plus précaires soient exonérés de loyers » Par Chahira Bakhtaoui Le 09/04/2020 https://www.bondyblog.fr/politique/nous-voulons-que-les-plus-precaires-soient-exoneres-de-loyers/?fbclid=IwAR2D7PzdUQcee4NPwbbd38BZbToLacxrwj2x2_sTZAdZC_6mw4kemGQddJc Sa pétition a recueilli 1000 signatures en deux jours. Aly Diouara, président de l’amicale des locataires AMF-CLCV de La Courneuve, souhaite obtenir des bailleurs sociaux une exonération des loyers pour les familles les plus modestes, le temps de la crise sanitaire. Interview. BB : Comment est née l’idée de cette pétition ? Aly Diouara : On a aujourd’hui une situation dramatique dans nos quartiers. De nombreuses personnes ont des difficultés financières, beaucoup ont perdu leur emploi à cause du confinement. La question du paiement des loyers commence à se poser sérieusement. La baisse des APL et des prestations sociales avait déjà mis les gens dans la difficulté et le confinement s’y est ajouté. Sans compter tous les foyers qui cumulent des dettes de loyers ou de charges locatives. Vous avez eu des remontées de locataires pour qui le loyer peut être un obstacle sérieux ? Beaucoup voient leurs revenus diminuer voire disparaître en ce moment. Et, dans le même temps, les charges sont là. Et elles augmentent, même. Certains avaient la cantine gratuite ou à faible coût et se retrouvent à devoir payer et préparer tous les repas de la journée. Les charges d’eau augmentent aussi. Mariama, une mère au foyer, m’a dit : « Je pensais que le plus dur ce serait la fermeture des écoles mais au final, ça va être le loyer. J’espère qu’ils vont nous aider. » Face à cela, vous avez donc souhaité interpeller les bailleurs sociaux… L’idée, c’était d’interpeller les pouvoirs publics et les bailleurs, notamment ceux de l’office public de l’habitat puisqu’ils sont administrés par des élus, comme Plaine Commune Habitat et Seine-Saint-Denis Habitat. Nous voulons que les locataires les plus précaires soient exonérés de leurs loyers. Je pense qu’économiquement, les bailleurs sociaux publics ont la possibilité de faire ce geste. Seine-Saint-Denis Habitat, par exemple, a un compte de résultat qui est positif avec des bénéfices. A un moment donné, est-ce qu’on ne peut pas avoir cette souplesse pendant deux ou trois mois en direction des locataires les plus fragilisés ? C’est le sens de la démarche que nous avons initiée, rejoints par le collectif Plus sans ascenseur et le collectif Francs-Moisins. Les bailleurs sociaux, notamment ceux que vous citez, ont déjà mis en place un accompagnement à destination des locataires. Vous estimez qu’il est insuffisant ? Ils parlent d’accompagnement social mais il s’agit plutôt de présence sociale. Il ne suffit pas d’appeler les gens pour leur dire « Est-ce que tout va bien ? ». Ces gens-là sont dans une extrême anxiété. Oui, il y a eu un recul de la trêve hivernale. Oui, il y a eu un assouplissement avec Seine-Saint-Denis Habitat qui a proposé un report du paiement des loyers. Mais le report du loyer va être pire. Les gens ne vont peut-être pas retrouver d’activité. Ils vont devoir payer des loyers pour des mois où ils n’avaient pas d’argent. Et donc ils vont échelonner ça pendant 12 mois, et celui qui est censé avoir un loyer à 700€ va se retrouver avec un loyer à 800€. Cela risque d’être contre-productif. Financièrement, on imagine que cela représente un effort important pour les collectivités. Est-ce que vous connaissez des bailleurs ou des territoires où cette mesure a été mise en place ? Si une ville comme Lisbonne au Portugal le fait, je pense qu’on peut le faire. A Lisbonne, tous les loyers sont annulés. Il n’y aucun loyer à payer à partir du moment où on habite dans un HLM. Donc c’est généralisé et non destiné seulement aux personnes fragilisées. Car on estime que si on vit dans un HLM, c’est qu’on n’est pas riches. C’est ce qu’a dit le maire de Lisbonne. Où en est votre pétition aujourd’hui et comment comptez-vous porter votre proposition ? Je m’étais donné un objectif de 1000 signatures, on les a atteints ce (jeudi) soir. Et ça va encore prendre de l’ampleur. Avec le confinement, on n’a pas pu faire de porte-à-porte donc beaucoup de personnes concernées n’ont pas pu avoir accès à la pétition. Mais Le Parisien va relayer notre initiative, on va continuer le bouche-à-oreille… Avec ce palier de 1000 personnes, les pouvoirs publics ne pourront pas faire comme s’il n’y avait pas une expression populaire sur un sujet hautement préoccupant. C’est le peuple qui va porter la proposition et je vais interpeller les élus sur la base de témoignages de locataires. Il suffirait qu’un seul bailleur le fasse pour que tous les autres le fassent. Comment fonctionnerait l’accompagnement social que vous appelez de vos vœux ? L’idée, c’est, en plus d’un accompagnement social renforcé, que chaque bailleur s’accorde à mettre en place une plateforme numérique de saisine de report ou d’exonération des loyers durant la période de crise sanitaire. Nous souhaitons la mise en place d’un questionnaire allégé et la génération d’un récapitulatif de la demande du locataire qui de facto engage la suspension des loyers en question sur la période. Enfin, il faudrait que les services des bailleurs n’aient plus recours aux SMS destinés aux locataires, que nous estimons être des vecteurs de pression sociale superflue, outre la possible violation du règlement général de protection des données. Propos recueillis par Chahira BAKHTAOUI |
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![]() La relance selon Macron : moins de salaire pour les travailleurs, moins d’impôt pour les patrons https://www.revolutionpermanente.fr/La-relance-selon-Macron-moins-de-salaire-pour-les-travailleurs-moins-d-impot-pour-les-patrons?fbclid=IwAR3bqelewCsN5UzcHLLgdCDJSJIs-jDGAD6wQr8vcJHDhfBaaYpAX8VaAUw Le gouvernement montre plus que jamais dans sa gestion de la crise, quelles sont ses priorités. Le plan de relance « à la Macron » consiste d’un côté à vanter les bienfaits des baisses de salaires pour sauver l'emploi (tout en subventionnant les licenciements dans l'automobile ou l'aéronautique), de l’autre, d’aider les entreprises en supprimant un impôt de productivité. Tyshka Rostov samedi 18 juillet Taxer les plus pauvres et sauver les grandes entreprises. Voilà sans surprise le cap que tient Macron pour faire face à la crise économique majeure que nous vivons depuis la pandémie. En effet, interrogé sur le plateau de TF1 ce 14 juillet à propos de l’APC (l’Accord de Performance Collecttive) signé dans la filiale Derichebourg Aeronautics à Toulouse (contre lequel les salariés ont mené une lutte exemplaire), Macron tient ses positions : au nom du maintien de l’emploi, il se dit favorable à la baisse des salaires que mettent en place certaines entreprises grâce à ces accords de performance, imposés le couteau sous la gorge. Il se dédouane ainsi en ne l’imposant pas mais en donnant très clairement son aval aux entreprises sur cette méthode. Ce dispositif est déjà enclenché dans plusieurs entreprises, sous la forme d’APC, comme à Derichebourg Aero, ainsi que dans un florilège d’entreprises de sous-traitance d’Airbus. Les APC, consistent à précariser les salariés en remettant en cause leur contrat de travail tant sur la rémunération, que le temps de travail ou encore la mobilité, tout ça sous le même prétexte : il faut « faire des efforts ». "Pour notre pays, je préfère qu’il y ait des salaires qu’on doit baisser momentanément plutôt qu’il y ait des licenciements" dit Macron. Cet argument n’est même pas valable, puisqu’une baisse de salaires aujourd’hui n’est pas incompatible avec des plans de licenciements à la rentrée. Aujourd’hui on dit aux travailleurs « si vous voulez gardez votre emploi, acceptez la baisse de salaire » et demain, ces mêmes salariés pourront subir des vagues de licenciements. Le patronat cherche simplement à garantir ses marges (voire à les augmenter) en profitant de la crise pour mordre partout où il peut ! Pour prendre l’exemple du patronat aéronautique, qui s’est gavé depuis des années mais se prétend aujourd’hui en crise, personne n’est assez naïf pour croire qu’il n’y aura pas une nouvelle bonne raison pour ne pas remonter les salaires ou les primes à leur stade antérieur, une fois la baisse "momentanée" passée. Macron semble avoir conscience de ça et prend des pincettes en disant "Ça ne doit pas prendre la forme d’un chantage. [...] Quand il y a de la peur dans un pays, le dialogue social a une valeur inouïe parce que ça permet de mettre des gens autour d’une table". Comme d’habitude, chaque sujet qui grince est résolu par le gouvernement Macron par l’argument ultime du « dialogue social » et l’invitation à la collaboration de classe. En période de crise, la baisse des salaires est une stratégie commune utilisée par la bourgeoisie et les gouvernements. Sous prétexte qu’il faut à tout prix préserver les emplois, ils revêtent leur vernis social en conseillant à tout le monde de faire des efforts en ces temps de crise, et en brandissant l’argument de l’unité nationale. Comme si les salariés étaient des héros de la nation pour sacrifier contre leur gré une partie de leur salaire au profit de leurs patrons. Pourtant, ce n’est pas aux travailleurs de payer cette crise, et le gouvernement ainsi que les grands patrons ont suffisamment accumulé d’argent dans leurs poches pour empêcher des baisses de salaires et des licenciements. Mais pour eux, cela voudrait dire arrêter la course au profit. Et si la crise permet de justifier des attaques contre les travailleurs, elle permet aussi de faire de substantiels cadeaux aux patrons. C’est bien pour ça que Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, a annoncé, une énième fois, ce jeudi à Matignon vouloir aider le patronat. En France, les entreprises sont soumises à des impôts directement prélevés sur les bénéfices ; et à des impôts sur la production, qui ne dépendent pas des bénéfices. La Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) fait partie du deuxième cas. Dans le cadre du plan de relance, Bruno Lemaire dit vouloir instaurer une « baisse significative » de la CVAE , un impôt de production perçu notamment par les régions. Selon lui c’est « l’impôt qui pèse le plus sur les entreprises ». Il s’agirait alors d’une baisse de 10 milliards d’euros. C’est une baisse conséquente si l’on prend en compte que le produit annuel de ces impôts représente environ 70 milliards d’euros. Le budget des régions est directement dépendant de cet impôt versé par les entreprises, les élus régionaux sont donc très mitigées sur ce sujet. Renaud Muselier, le président LR de l’association Régions de France, s’oppose formellement à toute baisse ou suppression de la CVAE. Dans une interview pour les Echos il affirme « C’est presque un tiers de nos recettes. On ne peut pas parler de relance et assécher nos ressources. ». A moins que ce ne soient les caisses de l’Etat qui se vident pour le renflouer, dans tous les cas de l’argent public aura été laissé dans les mains du patronat. Pendant que Macron clame sur les plateaux que les travailleurs déjà précaires doivent voir leur salaire diminuer, les grandes entreprises voient leurs impôts baisser. Face à cette gestion capitaliste de la crise, nous devons nous organiser. Nous ne devons accepter, ni licenciement, ni baisse de salaire ! Les salariés sont ceux qui ont déjà supporté la crise du Covid et maintenu l’économie à flot, ce n’est pas à nous de payer la crise ! |
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![]() Le site faire vivre publie cet article de Remi Herrera sur la CGT, au lendemain de son dernier congrès. Cette déclaration montre que le courant de lutte de classe existe dans la CGT malgré les apparences. La passivité de la direction syndicale envers les gilets jaunes a crevé les yeux. C'est vrai que ces derniers ne voulaient pas manifester avec les syndicats. C'est vrai aussi que la mobilisation syndicale n'a pas existé en dépit des annonces, et ceci n'a fait que conforter les gilets jaunes dans leur opinion. C'est vrai enfin que des syndicalistes ont bougé et réellement soutenu la révolte populaire. http://lepcf.fr/Apres-le-congres-de-la-CGT-la-lutte-interne-continue Après le congrès de la CGT, la lutte (interne) continue Dimanche 2 juin 2019, par Remy Herrera Le 52ème Congrès de la CGT (Confédération générale du Travail) s’est tenu les 13-17 mai à Dijon. Son contexte conjoncturel était particulier : depuis plus de six mois, le mouvement populaire des gilets jaunes, malgré sa complexité et son hétérogénéité, ses difficultés et ses limitations, est parvenu, pour la toute première fois depuis fort longtemps, à enrayer – si ce n’est à stopper – la machine infernale des politiques néolibérales. Il faut en réalité remonter au mois d’avril 2006 et aux manifestations étudiantes et lycéennes contre le Contrat Première Embauche (CPE) du gouvernement de Dominique de Villepin, sous la présidence de Jacques Chirac, pour voir un pouvoir en place en France céder à la pression de la rue. En plus longue période – et sur fond de crise systémique du capitalisme –, l’arrière-plan de ce Congrès, c’est aussi celui d’une perte de représentativité des organisations syndicales en général et d’un recul relatif de la CGT spécialement. Car depuis les dernières élections professionnelles, bien qu’elle demeure prépondérante dans la fonction publique, la Centrale syndicale n’apparaît plus qu’en deuxième position dans l’ensemble du secteur privé, désormais devancée par la CFDT « social-démocrate » (Confédération française démocratique du Travail, soutien objectif des gouvernements néolibéraux démantelant les droits des travailleurs). Toutefois, en dépit d’un effritement certain – ses rangs ont continué à se dégarnir au cours de ces dernières années, avec près de 23.000 cartes en moins depuis 2015 –, la CGT reste toujours devant la CFDT pour ce qui est du nombre d’adhérents : 653.000 syndiqués pour la première, contre 624.000 environ pour la seconde. Souvenons-nous qu’en 1975, la CGT, c’était 2,4 millions de syndiqués… Et 5.597.000 adhérents en 1945. Cette relative perte de vitesse de la CGT a des raisons profondes et s’explique par de multiples facteurs, d’ailleurs assez largement partagés par la plupart des autres syndicats. La violence de l’offensive néolibérale lancée dès la décennie 1970, la désindustrialisation graduelle du pays, l’accélération des délocalisations, l’essor de la sous-traitance et l’« ubérisation » de la société, mais aussi la répression patronale et étatique visant spécifiquement les activités syndicales, ont assurément produit leurs effets, déterminants, dévastateurs, en accentuant la précarisation et la fragmentation du monde du travail. L’influence de la CGT s’est réduite, fondamentalement, parce que, sous la poussée néolibérale, liée au retour au pouvoir de la haute finance à la fin des années 1970, le rapport de forces entre le capital et le travail s’est considérablement modifié en faveur du premier, ce qui a fait reculer le second et l’a depuis 40 ans placé sur la défensive. Il n’en demeure pas moins que, parmi ces évolutions lourdes – et ne concernant évidemment pas seulement la France –, le manque de combativité de plus en plus manifeste des directions successives de la CGT a considérablement aggravé la situation. Les couteaux ont été aiguisés, au moment du virage néolibéral opéré par les gouvernements socialistes du temps du président Mitterrand, en coulisses, dans l’entourage d’Henri Krazucki, secrétaire général de 1982 à 1992 et héros des Francs-tireurs et partisans - Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) dans la résistance communiste à l’occupation nazie. Par la suite, les conflits internes ne firent que s’exacerber avec ses successeurs, qui imprimèrent une tendance réformiste défaitiste aux instances dirigeantes. C’est sous la mandature de Louis Viannet, secrétaire général de 1992 à 1999, que ces dernières décidèrent en novembre 1994 le retrait de la CGT de la Fédération syndicale mondiale (FSM), jugée « non démocratique » car « révolutionnaire » – et considérée, dès mai 1992, comme étant « arrivée au terme de son processus historique » et relevant du « dernier carré » des syndicats inscrits dans une vision « obsolète » du monde. Le syndrome de la « fin de l’histoire » frappa donc de plein fouet ces dirigeants et les conduisit à acter, en 1999, par un vote du 45ème Congrès, la sortie officielle de la FSM, condition sine qua non à remplir pour adhérer à la Confédération européenne des Syndicats (CES). Cette attitude de suivisme opportuniste s’approfondit encore avec Bernard Thibault, secrétaire général de 1999 à 2013 (leader des cheminots CGT… mais personnellement opposé à la grande grève de novembre-décembre 1995 qui fit pourtant reculer le gouvernement d’Alain Juppé dans sa « réforme des retraites »). La conception réformiste des rapports capital-travail imposa ainsi le renoncement à la lutte de classes et lui substitua un prétendu « syndicalisme rassemblé » (pro-capitaliste et pro-européen, bien sûr !), fondé sur le déploiement d’un « dialogue social » par la « concertation », la « négociation », la « proposition » et le « partenariat ». Logiquement, compte tenu de ces dérives et de cette inconsistance d’analyse, la direction confédérale toucha le fond durant les deux années de mandat de Thierry Lepaon (2013-2015), lequel fut contraint de démissionner à la suite d’un scandale lamentable – avant d’être généreusement récompensé pour son œuvre par le Premier ministre « socialiste » Manuel Valls (qui le propulsa à la tête de l’« Agence de la langue française » ) et récemment recyclé par le président Macron en personne (qui le nomma, en mars dernier, « inspecteur général de la jeunesse et des sports de première classe »). Cette lente et désastreuse dégénérescence d’une direction confédérale de plus en plus visiblement intégrée au "système" détériora gravement l’image de la CGT et la discrédita aux yeux de maints salariés. Quoi de surprenant ? La Centrale n’était plus que l’ombre d’elle-même et tournait le dos aux combats héroïques des camarades du passé. À vrai dire, ce ne sont pas les travailleurs qui se sont détournés d’elle ; c’est sa direction qui les a tous abandonnés sous le feu de la guerre de classes que les capitalistes menaient contre eux. Si au sein du leadership actuel, Philippe Martinez, en poste depuis 2015, n’est certainement pas le pire, le fait est qu’il a choisi de se couler dans la continuité de cet abandon des positions de classe et de l’internationalisme engagé par ses prédécesseurs depuis le début des années 1990. Sa plus grave erreur est la distanciation qu’il a sciemment maintenue vis-à-vis des gilets jaunes au début de leur mobilisation en novembre 2018. Sous sa conduite, la direction du syndicat est passée complètement à côté de l’événement. Événement certes imprévisible, insolite, difficile à appréhender et à analyser, multiforme, mais qui s’interprétait, dès son surgissement spontané (dans les « déserts syndicaux »), comme un sursaut salutaire et au fond inévitable de rébellion d’un peuple contre la violence sociale qu’il subit depuis plus de 40 ans. Un événement qui fit trembler les sphères du pouvoir, et jusqu’au président de la République lui-même. Oublierait-on qu’Emmanuel Macron, paniqué face aux émeutes de décembre, visita dans les sous-sols de l’Élysée le « PC Jupiter », poste de commandement bunkerisé de l’aile Est du palais présidentiel prévu pour protéger le chef de l’État en cas d’attaque nucléaire ? Et que fit Philippe Martinez ? Il choisit le silence et l’inertie. Ce, dans l’instant précis où l’on doutait au sommet de l’État, où 80 % des Français soutenaient la révolte des gilets jaunes et où ses propres bases cégétistes défilaient avec ces derniers pour la raison évidente que les revendications des uns et des autres se rejoignent naturellement. Cela faisait des années que les équipes dirigeantes de la CGT entendaient « bouger les choses » – un peu à la manière d’un Emmanuel Macron parlant de « réformes » : il s’agissait de « faire preuve de réalisme », de ne pas « se replier sur soi », de ne pas être « sectaires ou passéistes », de « pratiquer le dialogue social » aux côtés des autres organisations syndicales (CFDT en tête, qui, depuis si longtemps, collabore avec les gouvernements néolibéraux successifs (y compris « socialistes » ) pour aider à implanter les mesures conçues et voulues par le patronat). Curieuse initiative que celle d’un Philippe Martinez signant un accord de partenariat avec l’Université Paris-Dauphine, réputée pour ses enseignements très à droite, afin de mettre sur pieds un cursus de formation des cadres de la CGT à la « gestion des ressources humaines » ! Et quelle belle photo du même secrétaire tout sourire aux côtés de François Rebsamen, le maire « socialiste » de la ville hôte du 52ème Congrès et ancien Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social (du gouvernement de Manuel Valls) qui prépara le terrain à l’application des lois « El Khomri » démantelant le droit du travail… Le même Rebsamen qui déclarait il y a peu ne pas se souvenir de qui était exactement Ambroise Croizat, le ministre communiste (1945-1947) qui honora scrupuleusement l’instauration du programme du Conseil national de la Résistance en fondant, dans la France de la Libération, les systèmes de Sécurité sociale et de retraites, les comités d’entreprise, mais également (par un décret du 2 novembre 1945 notamment), les cantines, les crèches, les dispositifs d’aides au relogement, d’assistances sociales, de dispensaires de Médecine du Travail, d’Inspection du Travail ! Oublier ces conquis, c’est vendre son âme. Pactiser avec l’ennemi de classe. Trahir. Or les choses ont effectivement "bougé" au 52ème Congrès de Dijon, et plutôt dans le bon sens ! C’est-à-dire pas dans celui souhaité par la direction sortante. Malgré les manœuvres (grossières et maladroites) de cette dernière, les près de 1.000 délégués présents ont : 1. majoritairement voté une déclaration finale mentionnant les gilets jaunes et manifestant un soutien de la CGT à leur mobilisation (alors que P. Martinez ne les a pas même mentionnés dans ses discours) ; 2. radicalisé les critiques adressées à l’encontre de l’Union européenne et de l’euro (encore trop mollement, mais c’est déjà un progrès) ; et 3. adopté un amendement qui ouvre la voie à une demande de statut d’observateur de la CGT à la Fédération syndicale mondiale – quittée il y a 20 ans par rejet de la « voie révolutionnaire ». Philippe Martinez et les siens ne voulaient rien de tout cela, mais les militants l’ont imposé, ensemble, démocratiquement, par leurs votes. Et il y eut des délégués qui entonnèrent L’Internationale, poings levés, en protestation contre les prises de positions « consensuelles » (traduire : de soumission au patronat) des représentants de la CES et de la CSI (Confédération syndicale internationale), Luca Visentini (numéro un de la CES) et Owen Tudor (numéro deux de la CSI), invités à prendre la parole. Philippe Martinez – évidemment réélu secrétaire général le 17 mai à Dijon (il était seul candidat) – n’a-t-il pas apporté son soutien à la candidature de Laurent Berger, son nouveau maître à penser, au poste de président de la CES ? Poste qu’occupe dorénavant le responsable de la CFDT depuis le 23 mai. Il est clair que la tendance à la capitulation de la direction de la CGT n’a pas été inversée, ni même vraiment bloquée. Mais les forces combattives authentiquement progressistes en son sein ont répondu présentes, et en masse – malgré le verrouillage préalable des débats par la direction et l’éviction volontaire des éventuels contestataires. Toutes ces forces internes à la CGT refusent et continueront de refuser courageusement la poursuite de l’effacement indigne de leurs leaders soumis aux diktats de centrales réformistes elles-mêmes domestiquées par les puissances de l’argent et leurs gouvernements. Elles restent actives sur le terrain des luttes dans tout le pays, poussent à la prise de conscience et à l’organisation d’une nécessaire grève générale illimitée, cherchent à amplifier la mobilisation des gilets jaunes qui dure depuis maintenant plus de six mois. Ces forces progressistes, qui sont l’avenir, devront surmonter les obstacles, leurs divisions d’abord – diverses, et souvent injustifiées –, leur timidité aussi – encore marquée, en particulier lorsqu’elles hésitèrent à passer à l’offensive face à une direction qui montra une fois de plus ses défaillances en condamnant, avec le président Macron, en pleine répression, les violences des gilets jaunes (mais pas celles de la police !). Contre un appareil bureaucratisé et des dirigeants qui ont renoncé à lutter, elles se battront, au cœur de ce syndicat qui est le leur, pour l’unité des salariés et la convergence des luttes, nationales et internationales, afin que la CGT redevienne un outil entre les mains des travailleurs pour la défense conséquente de leurs intérêts de classe et pour une solidarité internationaliste effective. Et il n’est pas écrit qu’elles seront défaites. Rémy Herrera Le vendredi 24 mai 2019 Edité le 06-06-2019 à 22:59:22 par Xuan |
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![]() Les prix des médicaments sans ordonnance vendus en accès libre s’envolent Un article du Monde s'appuyant sur le constat de Familles Rurales signale que le panier moyen de médicaments a grimpé de 9 %. Mais certains très utilisés ont bondi. Dix ans après l’autorisation de vente en accès libre des médicaments sans ordonnance, « les prix se sont envolés », selon l’association de consommateurs Familles rurales qui a publié, mardi 16 avril, les résultats de son étude annuelle sur les prix des médicaments. En 2008, le gouvernement avait adopté un décret autorisant les pharmacies à vendre en « libre accès » certains médicaments sans ordonnance (produits OTC). Mais pour l’association de consommateurs, « force est de constater que le gouvernement n’a pas réussi le pari d’offrir des prix publics concurrentiels et d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens » avec cette mesure. Depuis la création de son « observatoire des médicaments » en 2010, Familles rurales dit avoir constaté une hausse de 9 % du prix moyen de son « panier » de médicaments les plus fréquemment utilisés dans la santé familiale. Le prix de l’anti-inflammatoire Nurofen, par exemple, a bondi de 25 % depuis 2010, celui des pastilles pour la gorge Strepsils de 19 % et celui du médicament contre les aigreurs d’estomac Maalox de 12 %, selon l’association. Les médicaments OTC ont par ailleurs subi deux hausses successives de TVA sur la période, passée de 5,5 % à 7 % en 2012 puis de 7 % à 10 % en 2014. L’association relève aussi des écarts de prix très importants de ces médicaments, qui peuvent varier du simple au triple selon les pharmacies. En moyenne, l’écart constaté tourne autour de 190 %. L’ouverture à la vente en ligne de médicaments OTC depuis fin 2012 renforce la « jungle tarifaire qui règne sur ce secteur », en plus de dégrader l’accompagnement des patients, estime encore Familles rurales. De nombreux sites ne respecteraient pas les règles applicables en termes de conseils aux consommateurs : 30 % ne proposent pas de questionnaire visant à vérifier la compatibilité du médicament avec l’état de santé du patient. Le Monde publie aussi : « L’industrie pharmaceutique est préoccupée avant tout par sa rentabilité financière » Le Monde réinvente ici l'eau chaude. On se doutait qu'il ne s'agissait pas d'entreprises philanthropiques et que la seule motivation des industriels est le profit capitaliste. Mais ces petits faits mis bout à bout ont pour conséquence l'appauvrissement des masses et la dégradation de leur vie. On comprend pourquoi les GJ battent le pavé sans fléchir depuis plus de 20 semaines. Evidemment ce n'est pas avec des discours qu'on va pouvoir racheter du Strepsil ou du Maalox. Parallèlement, Slate se demande "Pourquoi l'espérance de vie n'augmente plus aussi vite en France", en avançant de très bonnes raisons, mais sans signaler les déremboursements ni la hausse des prix. Slate observe bien qu'aux Etats Unis où "Autre facteur aggravant: le système de santé américain est inégalitaire, rendant difficile l'accès aux soins pour les plus pauvres." . Mais ici tout va bien "Il n'est pas du tout certain que l'Europe, et notamment la France, soient touchées à leur tour par un recul de l'espérance de vie, car leurs systèmes sanitaires sont plus protecteurs et plus égalitaires que celui des États-Unis." Eh bien non, même en France les dégâts commencent à se faire sentir. Edité le 16-04-2019 à 22:49:27 par Xuan |
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![]() Au moment où la lutte contre les monopoles s'affiche dans les rues, mais en refusant parfois l'unité avec les syndicats, les élections professionnelles ne tournent pas à l'avantage de la CGT. Les camarades de ce blog remettent en question certaines réponses : « Oui, on peut faire autrement, oui il y a un plan B » . Un leitmotiv asséné depuis longtemps sur les restructurations mais sans résultat. Entre autres chansons : "La crise que nous traversons est la conséquence d’une insécurité sociale grandissante. Difficile de se projeter vers un avenir assuré. Pourquoi ne pas imaginer l’instauration d’une « sécurité sociale professionnelle » qui gommerait toutes les aspérités de nos parcours (chômage, mobilité professionnelle, formation…) ? Pourquoi ne pas réfléchir à des droits attachés à la personne et transférables d’une entreprise à l’autre ?" Oùvala CGT écrit : "Faute d’une orientation vraiment anticapitaliste, (les salariés) préfèrent le réformisme crédible et cohérent (FO, CFDT etc.) à la radicalité d’un réformisme illusoire et sans issue" . On peut aussi s'interroger sur une tendance à vouloir faire de la CGT le parti révolutionnaire qui n'existe pas, l'avant-garde absente de la scène politique, avec pour résultat une érosion de ses adhérents. __________________________ Vendredi 15 mars 2018 De quoi les élections à Air France sont-elles le nom ? Les élections professionnelles viennent de se dérouler à Air France, et la CGT continue de s’effondrer à 9,25% des suffrages, même plus représentative ! Voir ci-contre les résultats des trois précédents scrutins pour mesurer les évolutions au fil des années. Ce résultat – catastrophique – suscite chez les camarades de la CGT un flot de commentaires pour s’émouvoir, s’indigner, juger définitivement, ou simplement pour s’interroger. Et il y a de quoi. Mais le débat ne va pas très loin, paralysé par le « mode de pensée » qui règne dans nos rangs et empêche de creuser pour trouver les vraies raisons. Alors, essayons d’ouvrir quelques portes, bien entendu sans nous substituer aux camarades d’Air France, encore à la CGT ou l’ayant quitté, qui seuls pourrons tirer le bilan. D’ailleurs ces camarades sont invités à s’exprimer sur ce blog, y compris bien sûr pour contester éventuellement les propositions qui suivent. De restructuration en restructuration… Depuis 2011, l’entreprise a perdu près de 10 000 emplois, fruit des divers plans de restructurations, plans « Transform » et autres « Perform 2020 ». Voilà le contexte électoral, et l’affaire des chemises déchirées s’inscrit là-dedans (octobre 2015). On peut relire tous les articles du blog à propos d'Air France ICI. La lutte contre les restructurations est une des pierres de touche qui sépare le syndicalisme réformiste du syndicalisme de classe. On connaît trois positions possibles face aux restructurations : Le réformisme d’accompagnement . Au nom de « ça pourrait être pire », ou « c’est mieux que rien », on s’insère dans la gestion de l’entreprise, au mieux on revendique un meilleur partage du gâteau (voir le conflit sur les salaires). C’est le cas de FO, de la CFDT, de la CGC, de l’UNSA, du SNPL ou du nouveau syndicat 2.0 SNGAF etc… dont les résultats des uns et des autres fluctuent au fil des élections et des rapports de force locaux et nationaux. Le syndicalisme de classe . Un syndicalisme qui analyse correctement le monde capitaliste, la guerre économique mondialisée, la concurrence entre requins exploiteurs, qui démonte tous les volets de l’aggravation de l’exploitation pour ancrer l’activité syndicale sur « la défense des intérêts des travailleurs et rien d’autre », sans compromission avec la marche de l’entreprise. Qui ne réclame pas un « meilleur partage du gâteau », mais défend l’emploi, les salaires, les conditions de travail sur la base de la défense des intérêts et des besoins des plus exploités. Et qui construit donc une orientation de rupture avec le capitalisme pour préparer une issue révolutionnaire. Et en même temps, du fait de la clarté de ses positions, il acquiert la confiance des masses combatives. Le réformisme radical . Il critique les réformistes pour se coucher devant les exigences patronales (ce qui est évidemment juste), mais revendique « une autre politique », un « meilleur partage des richesses », des « contreplans industriels pour le transport aérien » et autres fariboles sur le « développement humain durable ». Il reste dans le cadre d’un système où selon eux les patrons font les « mauvais choix », mais ils ne comprennent rien à la réalité fondamentale du capitalisme. Et il ne se démarque des purs réformistes que par une certaine radicalité, l’exigence de luttes dures. C’est le cas de la CGT et de SUD. Aujourd'hui, ce sont ces syndicats combatifs, réformistes radicaux qui paient la note. La CGT perd la moitié de son influence depuis 2011, SUD un tiers. C’est cela qu’il faut comprendre. La période actuelle, partout, c’est une régression dans la conscience des travailleurs, qui se manifeste à chaque plan de restructuration : « There Is No Alternative », TINA comme l’acronyme prêté à Margaret Thatcher dans les années 80, « Il n’y a pas de plan B ». Idée martelée jour après jour, année après année par la bourgeoisie pour éteindre toute tentative de révolte, semer la résignation et valider ses plans. Associé à l’échec de la gauche au gouvernement dans les années 80, et à l’échec du capitalisme d’Etat à l’Est (chute du mur de Berlin à l’Est en 1989), tout cela a ancré dans les consciences la résignation et le repli – bien sûr à contre cœur, bien sûr sans empêcher de futures révoltes. ![]() Les réformistes radicaux combattent cette théorie, mais sur une base fausse : « Oui, on peut faire autrement, oui il y a un plan B », pas besoin de rupture révolutionnaire. Or, la réalité de l’économie mondialisée est un peu connue des travailleurs (la concurrence), et ils ne croient plus à ces mirages. Faute d’une orientation vraiment anticapitaliste, ils préfèrent le réformisme crédible et cohérent (FO, CFDT etc.) à la radicalité d’un réformisme illusoire et sans issue – d’autant que la répression féroce (l’affaire de la chemise déchirée) a laissé des traces dans les consciences. Quand en plus un nouveau patron (Ben Smith), arrivé après un désaveu de son prédécesseur (le référendum du 4 mai 2018), sait y faire pour désamorcer les conflits récurrents et gérer le réformisme ambiant, c’est l’échec assuré. ![]() Les particularités à Air France On notera d’une manière générale le suivisme de la CGT vis-à-vis de l’intersyndicale – voir le communiqué puant signé en août 2018 suite à nomination Ben Smith. On peut comprendre à la fois l’aspiration des travailleurs à l’unité (on connaît ça…) et la crainte de la CGT de s’isoler. Mais il y a là un bilan à faire : n’est-ce pas l’intersyndicale qui a servi de passe plat aux divers réformistes en validant l’accompagnement de la gestion ? Il faudra aussi revenir sur les affaires internes de la CGT Air France, toujours très agitée depuis fort longtemps. Pour cela on pourra relire quelques articles de ce blog : « Sarkozysme à la CGT Air France ? » octobre 2007 « CGT Air France, allez on le fait à l’ancienne » novembre 2009 « Ménage à la CGT Air France » juin 2010 « Elections à Air France, une claque pour la CGT » mars 2011 Et ça continue. Fin 2015 (en plein dans l’affaire des chemises) la CGT fait le ménage dans la section Roissy Escales et vire 500 adhérents pour des raisons obscures, au prétexte de dérives religieuses radicales, ce que reprendra sans précautions Philippe Martinez sur France Info (voir l’article de France24), ensuite démenti par la CGT Air France elle-même – il s’agirait d’affaires de clientélisme et de corruption. En 2017, le bureau de section est à son tour exclu… Voici ce qu’en dit sur Facebook Didier Altis ex secrétaire de la section syndicale : « Ex-secrétaire de la plus grosse section CGT Air France à Roissy Escales (7000 salariés!), ex membre de la CE Air France, exclu avec tous les membres le bureau de section en avril 2017 en total désaccord avec les syndiqués de notre section !!! En 2015 notre section faisait 24% à Roissy Escales !!! En 2019, moins de 9% !!! Activité et présence syndicales nulles en 2 ans ... pas de campagne électorale !! Nous avions prévenu le Secrétaire National de l'époque, aujourd'hui planqué dans les mêmes locaux que le DRH, que la section ne se relèvera pas de notre départ !!! Lui et tous les membres du BN nous ont ri au nez !!! Du coup, les salariés n’avaient plus que 3 choix : FO, CGC et CFDT... comme un collègue m'a dit : j'ai voté pour le moins pire !!! Le Bureau National a voulu nous imposer une "mise sous tutelle" de la section, qui aurait pour conséquences de ne plus écrire un tract, ne plus avoir de négociations avec nos responsables locaux, ne plus avoir la main sur la désignation de délégués syndicaux locaux, en fait de devenir de simples pantins et distributeurs de tracts centraux et VRP pour récupérer des adhérents !!! Inacceptable !!! Les adhérents de notre section ont massivement rejeté cette tutelle !!! La réponse que l'on a eu de notre Bureau National : " Ce ne sont pas les adhérents qui décident, c'est la Commission Exécutive Nationale " Du coup, nous avons refusé la tutelle donc nous avons été exclus.... Voilà l'explication... Les désaccords ne portaient pas du tout sur le fond, sur les revendications, sur les moyens d’action, juste sur des rapports humains... notre section fonctionnait très bien, sinon on n'aurait jamais pu faire 24% aux élections de 2015 !!! Et si cette décision était justifiée, elle n'aurait jamais dû entraîner à ce score historique de 9% !!! » Il est bien difficile de démêler ce qui tient de l’orientation, de la qualité de vie syndicale et ce qui tient des questions de personnes, dont les conflits augmentent au même rythme que la confusion dans notre confédération (voir les conflits à la CGT Commerce, où l’on constate des pratiques similaires). C’est aux camarades d’Air France de faire le tri et le ménage… Mais tant qu’on n’aura pas compris ce qu’est le réformisme syndical, et en quoi le réformisme radical ne permet pas une démarcation réelle et une vraie construction d’un syndicalisme de classe, gageons qu’on va continuer à voir de telles dérives, qui vont à nouveau déboucher sur des conflits et de telles catastrophes électorales… Edité le 15-03-2019 à 22:49:48 par Xuan |
Xuan |
![]() Le syndicalisme de complaisance : Une formation DRH pour la CGT : "une reconnaissance de l'activité militante par le pays" "L’Université Paris-Dauphine a créé en 2008, le Master Négociations et Relations Sociales, première formation universitaire sur ces questions, et premier lieu paritaire de formation des acteurs du dialogue social. Fin novembre dernier, la CGT a signé une convention de partenariat avec l'Université. Le but : la reconnaissance des compétences des syndicalistes à travers un diplôme. Une façon aussi pour la CGT de participer au jury et aux équipes pédagogiques en place." http://www.youtube.com/watch?v=IKs6kSDqQks&fbclid=IwAR34YQMfXXI7ECTvsv9-BMTwheu7iwyq5wWePF7CuK3KEEBfFb_NdkOMtzk Edité le 10-01-2019 à 16:16:17 par Xuan |
Xuan |
![]() http://retraitescgtpsa.free.fr/Publications/Tract_2018_11_17_Prix_carburants.pdf Contester la hausse des carburants C’est légitime Agir contre la baisse des retraites et pour l’augmentation des salaires C’est nécessaire Contester la hausse des carburants, c’est légitime. Une atteinte de plus au pouvoir d’achat. Alors que les salaires stagnent, que les retraites et les aides au logement diminuent, de plus en plus de familles ont des difficultés à faire face à l’augmentation des prix du gaz, de l’électricité, de l’alimentation, des mutuelles … A presque 1 € le litre de fioul domestique, il devient compliqué de se chauffer ! Alors, l’augmentation du prix de l’essence et du gaz-oil, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. L’excuse de la défense de l’environnement ne tient pas. S’il est nécessaire de lutter contre le réchauffement climatique pour préserver les générations futures, cela ne peut se faire en prenant pour boucs émissaires ceux qui, aujourd’hui ont besoin de leur voiture au quotidien. Pour préserver la planète, nous n’avons pas besoin d’essence plus chère mais de transports publics moins onéreux et mieux adaptés, d’une véritable politique en faveur du fret ferroviaire et de l’isolation des logements, de services publics de proximité pour éviter de multiplier les déplacements. Nous avons surtout besoin d’une économie privilégiant les produits locaux au lieu d’entasser les camions sur les routes, les portes-conteneurs sur les océans, au profit des multinationales qui délocalisent leur production et leurs fournisseurs. La hausse des carburants ne règle aucun de ces problèmes. Derrière l’habillage environnemental, c’est en réalité une façon scandaleuse pour le gouvernement de nous faire les poches pour remplir ses caisses ! Hausse des carburants, baisse des retraites, la même logique Tous les retraités n’ont pas les moyens d’avoir une voiture, et certains n’ont plus une vue suffisante pour conduire, notamment la nuit. Pourtant ils sont eux aussi la cible du gouvernement de M. Macron. La hausse de la CSG ampute les retraites de 25 à 50 € par mois La désindexation des retraites par rapport aux prix, votée par l’Assemblée pour les 2 années à venir représentent une perte de pouvoir d’achat supplémentaire de 50 à 100 € mensuels. Sur une retraite moyenne de 1300 € (pour 43 ans de travail), c’est 75 € par mois qui sont pris dans nos poches ! Avec ce qui reste, il faut veiller à chaque dépense. Vous n’êtes pas retraités ? Pourtant vous êtes concernés : Vous avez ou aurez des parents retraités. S’ils ne peuvent plus faire face, qui paiera la maison de retraite, ou tout simplement les soins avec les dépassements d’honoraires ? Et vous-même êtes un(e) futur(e) retraité(e). Si les retraites actuelles continuent de s’effondrer, quelle sera la vôtre ? Surtout si on a un système par points où c’est le gouvernement qui fixe la valeur du point ! Défendre les droits d’aujourd’hui est la meilleure garantie pour les droits de demain ! Prendre l’argent là où il est. Retraités, salariés, automobilistes, on a raison d’être indigné par ces nouvelles ponctions sur nos conditions de vie alors que le gouvernement a supprimé l’ISF (impôt sur la fortune), l’exit-tax (taxation des « exilés fiscaux »). Il a même réduit l’impôt sur les grandes sociétés alors que le groupe pétrolier français Total a augmenté ses bénéfices de 28 % en 2017 pour dépasser les 10 milliards de dollars. On a raison d’être indigné quand les salariés, les retraités, leurs familles doivent se serrer la ceinture alors que les dividendes versés aux actionnaires du CAC 40 battent tous les records avec près de 47 milliards € en 2017. Le 17 novembre … et après ? La CGT trouve légitime le mécontentement contre la vie chère qui va s’exprimer le 17 novembre. D’autant que les initiateurs tentent de se démarquer des tentatives de récupération comme celles qu’ont essayées le Front National et les organisations patronales de transporteurs routiers et du BTP. Cette journée permettra que de nombreuses personnes, au lieu de rester dans la protestation individuelle, trouvent le chemin de la manifestation et de l’action collective. Mais une journée de blocage ne suffira sans doute pas à faire reculer le gouvernement. Et un succès sur le prix des carburants, s’il marquerait un premier pas, ne règlerait pas nos problèmes de pouvoir d’achat, impactés par la stagnation des salaires et la baisse des retraites. Après le 17 novembre, il faudra donc que l’action collective se poursuive et s’élargisse pour imposer au gouvernement et au MEDEF une autre répartition des richesses. La CGT qui agit dans ce sens depuis des années, prendra toute sa part dans un tel mouvement. Ensemble, on est plus fort ! Edité le 11-11-2018 à 22:55:04 par Xuan |
Xuan |
Xuan |
![]() On voit que l'exploitation capitaliste s’accroît et que les jeunes sont particulièrement victimes. Mais ce n'est pas sans rapport avec la désyndicalisation. Ensuite les artisans et autoentrepreneurs paient leur pseudo indépendance au prix fort. Le travail en horaires décalés est en passe de devenir la norme Travailler le soir, la nuit ou le weekend... L'exception est en train de devenir la norme pour les salariés français. Près d'un sur deux est concerné. franceinfo Radio France http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/c-est-mon-boulot/le-travail-en-horaires-decales-est-en-passe-de-devenir-la-norme_2802109.html Mis à jour le 29/06/2018 | 11:38 publié le 29/06/2018 | 11:38 ![]() Des bureaux à Issy-Val de Seine allumés en pleine nuit. Des bureaux à Issy-Val de Seine allumés en pleine nuit. (VINCENT ISORE / MAXPPP) Ces nouveaux chiffres de la Dares sont étonnants. Pas moins de 44% des salariés français travaillent en horaires décalés, près d'un sur deux. Pas tous les jours mais au moins une fois par mois. Qu'est-ce qu'on entend par horaires décalés exactement ? C'est le soir, de 20 heures à minuit. Beaucoup vont se reconnaître, en particulier chez les cadres. La nuit, de minuit à cinq heures. Le personnel de santé - et de radio - connaît bien. Le samedi et le dimanche. Ceux qui travaillent dans le commerce de détail et la restauration sont tout particulièrement concernés. Un tiers des salariés travaillent le samedi Et c'est surtout le samedi qui est devenu un jour habituellement travaillé. Il concerne désormais huit millions de personnes, un tiers des salariés. Le travail le soir occupe la deuxième place. Vient ensuite le travail le dimanche. Le travail de nuit ferme la marche, avec 9% des salariés. Les hommes travaillent plus souvent le soir et la nuit. Les femmes sont plus concernées par le travail le samedi. Les cadres sont les plus nombreux le soir. Et les ouvriers plus touchés par le travail de nuit. Les jeunes les plus concernés D'une manière générale les jeunes sont plus concernés par les horaires décalés. Chez les moins de 30 ans c'est net. Ils travaillent bien plus que les autres le samedi et le dimanche. On pense au commerce de détail, alimentaire ou pas, et à l'hôtellerie-restauration, gros pourvoyeurs de petits boulots. Et si vous êtes une personne seule alors vous avez encore plus de chance de travailler le soir, la nuit ou le weekend. A partir de 40 ans en revanche, on travaille moins en horaires décalés. Et de moins en moins à mesure que l'on vieillit, que l'on avance en ancienneté et donc en capacité à imposer ses horaires. Les travailleurs indépendants, champions des horaires décalés Autre surprise, les personnes en horaires atypiques travaillent plus que les autres. Très nettement. Ils déclarent en moyenne 85 heures supplémentaires par an. Alors que les salariés en horaires standards n'en font que 38. Et si vous trouvez que le travail en horaires décalés devient un peu trop la norme, regardez ce qu'il se passe pour les non salariés, les travailleurs indépendants. Chez eux, c'est un raz de marée. Les trois-quarts travaillent le soir, la nuit ou le weekend. On en trouve même 7% qui disent bosser le soir, la nuit, le samedi et le dimanche. Des forçats du travail qui laissent loin derrière les salariés les plus investis. |