Xuan |
![]() Malgré la synchronisation des élections législatives sur les présidentielles, la bourgeoisie se prend encore les pieds dans le tapis et reste divisée. Encore une fois des députés souverainistes, des LR et du Front National sont allés rendre visite à Bachar Al Assad, Fabius est au placard, et Sarkozy a réitéré sa volonté de se rapprocher de la Russie. Ceci reflète les contradictions internes de la bourgeoisie sur le conflit USA vs émergents et sur la défense des intérêts internationaux des monopoles français. A n’en pas douter, dès lors que cette contradiction sera résolue, la bourgeoisie se verra dans l’obligation de modifier ses institutions afin de resserrer les rangs, étouffer ses opposants internes et se doter d’un Etat et d’une « représentation démocratique » disciplinés. On remarque aussi la préparation accélérée des présidentielles par le FN. Mais d’ici là il lui faudra quand même l’aval du MEDEF. ________________ Marine Le Pen pourrait créer un "gouvernement fantôme" en vue de 2017 Par Jérôme Karlen, publié le 01 avril 2016 à 14h59 matins.fr La présidente du Front National souhaiterait créer un "shadow cabinet", un "gouvernement fantôme" donc, en vue de la Présidentielle 2017. De quoi, en quelque sorte, être prête en cas de victoire finale. L'information émane de France Info. Jeudi, la radio affirmait que Marine Le Pen envisageait de créer un gouvernement parallèle, ou "shadow cabinet" en anglais, afin de préparer l'échéance présidentielle de 2017. Au FN, "On est tenté par un shadow cabinet" Pour un responsable FN cité par la radio nationale, la chose semble plus qu'une simple hypothèse : "On est tenté par un shadow cabinet ", affirme-t-il. Selon lui, il s'agirait là, logiquement, de l'enchaînement du processus de dédiabolisation commencé il y a déjà quelques années. Cependant, l'information était démentie dans la journée par un autre cadre du parti frontiste aux journalistes du Scan de BFMTV : "Nous ne sommes pas le MoDem, nous ne faisons pas de shadow cabinet" . Cependant, un autre responsable ne balaie pas complètement l'idée : "Il se peut bien que ce soit au menu des réflexions menées actuellement. Cette piste avait été abordée lors du séminaire d'Étiolles, mais aucune décision définitive n'a encore été prise à ce sujet" . Qui pour former ce "gouvernement fantôme" ? Quoi qu'il en soit, qui pourrait entrer dans ce gouvernement chargé de travailler sur de vrais dossiers ? Sans qu'il soit question d'alliance avec un quelconque autre parti, le FN pourrait se montrer enclin à dévoyer quelques personnalités de la droite dite républicaine. Il y a quelques jours, Marion Maréchal-Le Pen n'évoquait-elle pas une telle ouverture ? "Je souhaite qu'un certain nombre de personnalités politiques aillent au bout de leur cohérence idéologique. Henri Guaino, Alain Marsaud, Jacques Myard, Thierry Mariani, Éric Ciotti ou encore Nicolas Dupont Aignan et Philippe De Villiers devraient pouvoir nous rejoindre dans un gouvernement futur" , déclarait-elle alors au magazine en ligne France. Selon l'un des dirigeants du parti, cette liste ne doit pas grand chose au hasard : "Elle fait ça pour parler directement à ceux qui sont "compatibles" avec le parti, "et surtout pour parler à leurs électeurs qui sont rarement rebutés par ce type alliance". |
Xuan |
![]() La tour de Pise penche du côté où elle va tomber Communiqué laconique de l'Humanité : Jean-Luc Mélenchon annonce sa candidature pour la présidentielle de 2017 FABRICE SAVEL AVEC AFP MERCREDI, 10 FÉVRIER, 2016 HUMANITE.FR Invité du 20h de TF1, ce mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature pour 2017. Le porte-voix du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a annoncé ce mercredi soir, sur le plateau de TF1, sa candidature à la présidentielle de 2017, pour "incarner la France insoumise et fière de l'être" . Il confirme ainsi qu'il ne participera pas à une éventuelle primaire à gauche. Jean-Luc Mélenchon a estimé que "l'intérêt général doit prévaloir aujourd'hui" . Le député européen a également abordé la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande et votée au Parlement mercrei après-midi. "Je demande que cette réforme soit abandonnée (...) c'est le mieux qui puisse nous arriver" a-t-il déclaré.. Pierre Laurent encaisse donc la candidature unilatérale et non concertée de Mélenchon, l'enterrement de son projet de primaires et avec lui, celui d'un Front Commun des gauches (sauf Hollande) en ordre du n'importe qui pour n'importe quoi. Mélenchon reproduit avec le PCF la tactique éprouvée du PS : le mépris. Il aurait tort de s'en priver, au royaume des foies tendres il avance ses pions comme dans du beurre. Mais en fait cette candidature audacieuse n'est rien d'autre qu'un réveil précipité après celle de Marine Le Pen, qui n'avait pourtant rien d'un scoop, de sorte que Mélenchon lui-même se fait promener. De quel " intérêt général " s'agit-il ? A voir la précipitation de Mélenchon à courir derrière Marine Le Pen, anticipant quelque futur barrage Républicain , peut-il alors exister un " intérêt général " entre Gattaz et les masses populaires ? Gageons que le prochain congrès du PCF verra certains dirigeants se faire remonter les bretelles. Souhaitons que les communistes pourront y faire entendre leur voix. Edité le 11-02-2016 à 00:32:42 par Xuan |
Xuan |
![]() Primaire à gauche ou le syndrome tour de Pise ! Publié le 18 janvier 2016 par guillaumesayon Nous y voilà … Comme un cheveu sur la soupe, comme l’ultime râle d’une vieille dame à l’agonie, le parti annonce qu’il est prêt à répondre à l’appel des primaires à gauche, ne sachant plus quel chemin prendre pour sauver les quelques meubles que nous n’avons pas encore bradés dans les allées sinueuses des brocantes électorales. Signée de révolutionnaires en col blanc à l’image d’un Cohn-Bendit ou d’un Rosanvallon (qui soutenait avec la CFDT une partie des réformes de Juppé en 1995!), c’est dans une tribune collective publiée dans les colonnes de Libération que cette brillante idée lumineuse apparaît aux yeux du grand public. Très vite a fleuri l’enthousiasme d’une partie de nos cadres pour cette vulgate creuse et insipide, pour cette prose résolument réformiste. Nous n’aurions, semble t-il, d’autre choix que de nous engager dans un vaste processus d’uniformisation. Bref nous ne proposons rien d’autre que de mettre à disposition notre réseau, nos bras et nos bijoux de famille pour un candidat unique d’où qu’il vienne. On met quand même un préalable : ni Hollande, ni Valls ! Ouf on peut être rassuré. On a beau se défendre chez les hérauts de la liquidation (qui sont à la manœuvre et qui ont droit au tapis rouge dans le journal des communistes), qu’il doit être question d’un projet avant le casting, avouons que cette question va être centrale et va conditionner l’engagement de nos troupes dans l’hypothétique campagne de l’auberge espagnole de la gauche de la gauche … Je n’invente rien et ne fais pas ici de la petite agitation trotskiste. J’ai bien trop de respect pour mon parti, pour celles et ceux qui m’ont éduqué politiquement, héritiers modestes et discrets de Marx et de Lénine. Les choses sont clairement annoncées dans l’Humanité de ce lundi 18 janvier. Voici un extrait, relaté dans ce dernier, du rapport introductif de Pierre Laurent lors du CN de ce week end : « tout est fait et pensé pour verrouiller la présidentielle autour de trois possibilités et seulement trois : Marine Le Pen, un candidat de droite et François Hollande. C’est inacceptable, c’est la disparition de la gauche et de toutes perspectives de transformation sociale » . Il affirme plus loin être donc ouvert pour « une candidature de gauche » . Bref l’équation est simplifiée au possible au point de devenir erronée. L’idée même d’une candidature communiste semble de fait être totalement proscrite. Ou même d’une non candidature sur la base d’une lutte radicale contre la république bourgeoise qui embastille les travailleurs et qui donne vie à une forme de moins en moins abstraite de fascisme. Je vous épargne ici la reproduction des propos de Marie-Pierre Vieu que l’Huma cite tranquillement. Elle la liquidatrice, elle qui se bat depuis des années pour la disparition du parti. Y aurait-il une guerre interne à la direction du parti et une perte de terrain des camarades opposés à la liquidation ? Difficile de savoir. Tout cela se fait naturellement sans même tirer le moindre bilan du Front de gauche, comme si cette aventure n’avait jamais existé, comme si elle n’était pas, après le fiasco des collectifs anti-libéraux (dont nous n’avons tiré aucun bilan non plus), une nouvelle pierre posée sur l’édifice de l’effacement de toute identité communiste et donc révolutionnaire de notre organisation. Non la révolution est has been et il nous faut, nous dit-on dans la suite du compte-rendu du CN de ce week-end, engager un processus de rénovation de notre organisation, nous adapter à une nouvelle réalité que l’on semble découvrir depuis peu. Comme si, par ailleurs, cette réalité nous n’avions pas contribué à l’édifier au fil de nos errements et autres renoncements. Il y a des raisons d’être inquiet. Je le suis comme de très nombreux camarades. Ce qui me désole c’est le légitimisme mortifère qui pousse de trop nombreux camarades à se taire, à cautionner en silence. La direction a toujours raison … Sauf qu’en attendant c’est ni plus ni moins l’acte de décès du PCF qui est en train d’être signé. In fine, nous allons transformer notre organisation en une fraction d’un mastodonte qui ne sera rien d’autre qu’une formule déguisée de la gauche plurielle ressuscitée. Autant dire un échec assuré à l’image d’un Syriza qui n’aura que mollement résisté avant de devenir un simple exécuteur de la politique de répression populaire. Quelle belle perspective d’avenir vous en conviendrez. Je m’y opposerai de toutes mes forces ! Le syndrome tour de Pise Au final c’est un scénario à l’italienne qui se profile. De l’autre côté des Alpes la gauche n’est plus qu’une vieille chimère. Le PCI, qui très tôt impulsa la mutation, a fini par se fondre dans des coalitions absurdes et aujourd’hui il n’existe plus que la droite alliée à l’extrême-droite et un centre gauche plus libéral que moi tu meurs ! C’est ce qui nous pend au nez dans l’hexagone. Car au-delà de l’enjeu de sauvegarder une organisation nationale communiste, c’est l’idée même du socialisme que l’on tente d’enterrer pour de bon. C’est donc l’abandon de la remise en cause du système capitaliste, de ses logiques et de ses normes pour promouvoir un projet réformiste. Bref dans l’élan d’une recomposition politique irréfutable et complète du moment, nous n’aspirons qu’à devenir de gentils sociaux-démocrates, à prendre la place laissée vacante par le PS. Alors même que l’événement des Goodyear nous rappelle à quel point il est nécessaire de réactualiser une grille de lecture marxiste, avec un antagonisme des classes qui atteint son paroxysme, une concentration du capital qui tire le salaires vers le bas pour assurer une courbe ascendante du taux de profit, une classe dirigeante qui mène une guerre totale contre le syndicalisme et plus largement contre les travailleurs, nous rêvons simplement de devenir une sorte de médiateurs afin de pacifier les rapports, aménager l’exploitation pour qu’elle soit plus vivable. D’ailleurs avec des ecclésiastiques fanatiques de l’Europe (EELV) qui se refusent à remettre en cause ce carcan économique et idéologique, sans doute l’une des plus belles réalisations de l’impérialisme US (dixit Marie-France Garaud qui n’est pas une complotiste totalement aliénée). Nos aînés doivent vouloir revenir d’entre-les-morts pour nous coller une bonne paire de baffes plus que méritées ! Nous voilà donc repeints en fossoyeurs de l’espoir d’un autre monde, d’une autre société … C’est ce que je nomme le syndrome tour de Pise avec une double référence. Une, déjà évoquée et qui concerne la destruction de la gauche italienne et une autre plus symbolique encore. En effet, s’engouffrer dans ce piège des primaires, dans cette petite tambouille électorale sans lendemain et sans perspective hormis celle du renoncement, c’est comme bâtir une immense structure sur des bases bien trop fragiles. Quels sont les points communs entre un communiste et un Cohn-Bendit ? L’édifice finira par pencher en menaçant même de s’écrouler. Ce qu’il faudra absolument éviter, c’est de confisquer ce débat aux communistes. Les premières voix qui se sont élevées pour contester la manœuvre ont eu droit aux banales invectives, aux attaques ad hominem. Il faudra pourtant continuer à porter la contradiction, à dissiper les écrans de fumée. Rien ne serait pire que le simple opportunisme électoral comme on peut le lire dès les premières phrases pratiquement prophétiques dans l’État et la Révolution : « l’opportunisme régnant éduque, dans le parti ouvrier, des représentants des travailleurs les mieux rétribués qui se détachent de la masse, qui « s’accommodent » assez bien du régime capitaliste et vendent pour un plat de lentilles leur droit d’aînesse, c’est-à-dire qu’ils abdiquent leur rôle de chefs révolutionnaires du peuple dans la lutte contre la bourgeoisie » . Sans sombrer dans le travers des puristes, il me semble que c’est un enseignement digne d’intérêt, qui mérite au moins d’être médité. G.S |
Xuan |
Finimore |
Xuan |
Finimore |
![]() Tour ce petit monde inquiet que "Notre système politique est bloqué. Chaque jour, nos institutions, inadaptées et sclérosées, s’enfoncent un peu plus dans la crise." "Nous refusons la passivité face à l’abstention, au vote Front national et à la droitisation de la société. Nous refusons les renoncements face aux inégalités sociales, à la dégradation environnementale, aux discriminations et à l’affaissement démocratique. Nous refusons la paralysie de nos institutions." Abstention et vote FN, mis sur le même plan. Cet appel reproduit dans son fond les limites du raisonnement de ceux qui poursuivent la mystification de la gauche. L'attitude du PCF est également intéressante à noter.... Tout cela n'est-il pas une réaction de peur face à la nécessité de définir la gauche comme des ennemis qui se cachent et non pas des amis qui se trompent ? Libération a publié depuis le 10 plusieurs articles signés par Lilian Alemagna. Voici ces articles : Libé 10/01/2016 http://www.liberation.fr/france/2016/01/10/pour-une-primaire-a-gauche_1425509 Appel pour une primaire à gauche Thomas Piketty, Daniel Cohn-Bendit, Yannick Jadot, Marie Desplechin..., «Libération» se joint à eux pour demander l'organisation d'une grande primaire à gauche avant 2017. «Nous refusons la passivité face à l’abstention, au vote Front national et à la droitisation de la société. Nous refusons les renoncements face aux inégalités sociales, à la dégradation environnementale, aux discriminations et à l’affaissement démocratique. Nous refusons la paralysie de nos institutions. «Nous n’acceptons pas que la menace du FN, le risque terroriste et l’état d’urgence permanent servent de prétexte pour refuser de débattre des défis extraordinaires auxquels notre société est confrontée. Il n’y a pas de fatalité à l’impuissance politique. La France est riche de son énergie vitale et de ses talents qui aspirent à forger un avenir bienveillant. Nous voulons faire de la prochaine élection présidentielle la conclusion d’un débat approfondi qui est passionnément désiré et attendu dans le pays. «Nous voulons du contenu, des idées, des échanges exigeants. Nous appelons à une grande primaire des gauches et des écologistes. Notre primaire est la condition sine qua non pour qu’un candidat représente ces forces à l’élection présidentielle en incarnant le projet positif dont la France a besoin pour sortir de l’impasse. Elle est l’opportunité de refonder notre démocratie. En signant cet appel, je m’engage à voter lors de la primaire des gauches et des écologistes. Je participerai dans la mesure du possible aux débats qui seront organisés pour la nourrir. Signez et faites signer, pour réanimer le débat politique, pour se réapproprier l’élection présidentielle, pour choisir notre candidat-e?!» Initiateurs et premiers signataires. Julia Cagé, économiste; Daniel Cohn-Bendit, Européen; Mariette Darrigrand, sémiologue; Marie Desplechin, écrivaine; Guillaume Duval, journaliste; Romain Goupil, cinéaste; Yannick Jadot, député européen; Hervé Le Bras, historien et démographe; Dominique Méda, sociologue; Thomas Piketty, économiste; Michel Wieviorka, sociologue. Pour signer et faire signer l'appel, rendez-vous sur le site notreprimaire.fr Version LONGUE Tribune «Notre système politique est bloqué» Par Daniel Cohn-Bendit, Européen , Mariette DARRIGRAND, Sémiologue , Marie DESPLECHIN, Ecrivaine , Guillaume Duval, Journaliste , Romain Goupil, Cinéaste , Yannick Jadot, Député européen , Hervé LE BRAS, Historien et démographe , Dominique Méda, Sociologue , Thomas Piketty, Economiste , Michel Wieviorka, Sociologue et Julia Cagé, Economiste — 10 janvier 2016 à 19:51 Ils sont élus, sociologues, intellectuels. «Libération» se joint à eux pour appeler à l’organisation d’une grande primaire à gauche avant 2017. «Notre système politique est bloqué. Chaque jour, nos institutions, inadaptées et sclérosées, s’enfoncent un peu plus dans la crise. Faute de propositions satisfaisantes, de perspectives claires et de résultats tangibles, nos concitoyens sont nombreux à s’abstenir aux élections, quand ils ne s’abandonnent pas aux promesses insensées et au discours de haine du Front national. Trop souvent, nous nous contentons de voter "contre", pour éliminer l’"autre" candidat. Pire, nous ne votons pas, atterrés par la médiocrité de l’offre politique et son incapacité à se renouveler. «Les efforts pour contrer le FN n’ont pas enrayé sa progression. La société glisse vers le repli et la fermeture. Des pans entiers de la droite regardent vers l’extrême droite, et la confusion du reste de la droite et d’une partie croissante de la gauche est manifeste, au point de mettre en cause les valeurs humanistes et les droits humains qui fondent la République. Le projet de déchéance de la nationalité est injustifiable, et l’instrumentalisation de la Constitution à des fins tacticiennes constitue une rupture démocratique majeure. Les jeux politiques actuels ne masquent plus une réalité flagrante : aujourd’hui comme hier, les gouvernements s’arc-boutent sur des modèles destructeurs, plutôt que de lutter contre les inégalités sociales, les discriminations, la dégradation de l’environnement et l’affaissement de la démocratie. «Sans surprise, les citoyens sont en état de légitime défiance vis-à-vis de la politique. Son personnel devient synonyme de caste et d’oligarchie. Son action est perçue comme impuissante, voire comme corrompue et soumise à des intérêts corporatistes ou particuliers ; ses projets conjuguent sans cohérence le néolibéralisme du capitalisme financier, les régressions ethniques et racistes, et le recyclage nostalgique de l’étatisme des Trente Glorieuses et de l’Etat omnipotent. Dans un monde en plein bouleversement et en désordre, dans une Europe de plus en plus désunie où s’imposent les égoïsmes nationaux et s’érigent les barbelés, l’horizon se rabougrit, le débat démocratique régresse. «Nous refusons les renoncements. Nous n’acceptons pas que la menace du FN, le risque terroriste et l’état d’urgence permanent servent de prétexte pour refuser de débattre des défis auxquels notre société est confrontée. Il n’y a pas de fatalité à l’impuissance politique. La France est riche de son énergie vitale et de talents qui aspirent à forger un avenir bienveillant. Ce sont eux qui doivent s’exprimer avant mai 2017 ! D’abord un grand débat, ensuite un candidat ! Nous ne changerons pas de République d’ici 2017, et tout reste suspendu à l’élection présidentielle-reine. Cet enjeu ne devrait pas être le seul mais, puisqu’il est incontournable aujourd’hui, nous voulons qu’il soit l’objet d’une réappropriation citoyenne, de sorte que la prochaine élection présidentielle soit la conclusion d’un débat approfondi. «Nous appelons à une grande primaire des gauches et des écologistes. En mai 2017, nous élirons un président ou une présidente et, dans les semaines qui suivront, nos représentants à l’Assemblée nationale. Pour que ce moment contribue vraiment à la sortie de la crise politique et ouvre enfin de nouvelles perspectives économiques, sociales, environnementales et démocratiques, il faut qu’aient été débattus et mis en lumière des choix et des alternatives claires sur les enjeux majeurs que sont les inégalités, la crise écologique, l’éducation, les discriminations, la réforme des institutions, les libertés, la justice, la sécurité, la fiscalité, les territoires, l’Europe, la mondialisation… «Nous voulons du contenu, des idées, des échanges exigeants. Et nous savons que nombreux sont les citoyens capables d’apporter leur contribution, et désireux de voir renaître intellectuellement et politiquement la gauche et l’écologie politique aujourd’hui à bout de souffle, inaudibles ou réduites à l’impuissance. Nous avons une certitude : l’arrivée au pouvoir du Front national serait une catastrophe et le retour de Les Républicains ne nous sortirait pas de l’impasse. Nous avons une conviction : la primaire des gauches et des écologistes est la condition sine qua non pour qu’un candidat représente ces forces à l’élection présidentielle en incarnant le projet porteur et bienveillant dont la France a besoin. En 2011, le Parti socialiste avait fait la démonstration qu’une primaire peut mobiliser au-delà des lignes partisanes, devenir le lieu du débat politique et générer un vote citoyen massif. Mais l’exercice devenu plébiscite a produit un super-candidat qui s’est affranchi de toute responsabilité envers les citoyens mobilisés derrière lui. La primaire de 2016 doit éviter ce risque de dérive. Nous n’avons pas vocation à l’organiser mais le dispositif doit permettre de former, sur la base des votes exprimés, une coalition de projet et un contrat de gouvernement. C’est sur ce socle politique partagé et cette légitimité ancrée dans une mobilisation élargie que se fera la campagne du candidat ou de la candidate lauréate et que, potentiellement, il ou elle construira une majorité parlementaire. «En 2016, nous ne pouvons pas faire ce cadeau à la droite de la laisser seule conduire un débat devant l’ensemble des Françaises et Français sur l’avenir de notre pays. Nous proposons que la primaire des gauches et des écologistes, notre primaire, se tienne au même moment et suivant le même calendrier que celle de la droite, apportant un souffle puissant au débat démocratique dans notre pays. «Notre primaire tiendra ses promesses si elle est alimentée par des idées nées, en amont, de la confrontation et de l’enrichissement des points de vue et des expériences. Cela implique qu’une fois précisés les principaux enjeux politiques des batailles électorales à venir, s’organisent, au plus près des électeurs, là où ils vivent, des rencontres autorisant des délibérations ouvertes et sérieuses autour de ces enjeux. Cela suppose aussi la garantie que ce qui sortira de ces échanges nourrira ceux de la primaire. Des débats locaux sans perspective politique nationale seraient sans grande portée ; une primaire ne tenant pas compte des réflexions des citoyens serait source de frustrations et de déceptions. Notre primaire devra donc rendre à la politique deux sources qu’elle a perdues. La première est celle de l’expérience sociétale et des avancées concrètes dont les "professionnels de la profession" politique ont rarement connaissance (expérimentations, initiatives citoyennes et dans les entreprises, etc.). La seconde est celle de la créativité intellectuelle, du lien avec la pensée vivante qui se re-manifeste depuis peu en France. La préparation de la primaire devrait ainsi reposer sur des énergies venues aussi bien de la réflexion que de l’action. Toutes les idées, tous les témoignages, s’ils veulent améliorer les choses avec générosité et efficacité, doivent y trouver leur place. "Primaire" signifiera en cela "couleurs ravivées" de la gauche et de l’écologie, de cette partie de la société qui n’a pas renoncé à rendre le monde plus vivable. Ces couleurs varieront sur un spectre qui contiendra des désaccords qu’il s’agira pendant ces semaines de débats de rendre fertiles : l’objectif n’est pas d’être d’accord a minima, mais d’être créatifs de manière variée. Le contraire, en gros, des tactiques politiques qui nous plombent depuis vingt ans. «Nous, signataires de ce texte, nous engageons à faire des propositions et à contribuer à alimenter le débat politique sur les territoires. Nous publierons, dans les semaines à venir, en plus de ce "Manifeste pour la primaire" et de notre appel, un premier ensemble de contributions qui ouvriront la discussion sur des thèmes clés pour l’avenir de la France et de l’Europe : les grandes orientations économiques ; l’emploi ; l’Europe ; la fiscalité ; l’environnement ; les différences culturelles ou religieuses dans un Etat laïc ; les libertés ; la constitution d’une nouvelle République ; la réforme de l’Etat… Cette liste n’est pas exhaustive. Nous préciserons également les modalités possibles d’organisation de la primaire des gauches et des écologistes ainsi que des rencontres dans plusieurs villes de France, chacune consacrée à un grand dossier. «Nous voulons choisir collectivement notre candidat et non pas qu’il nous soit imposé d’en haut, sans débat, sans préparation collective. Nous voulons redonner sens à la politique, permettre à tous les électeurs de gauche et écologistes d’être partie prenante active de leur avenir. Mobilisons-nous pour que 2017 soit non pas la dernière station avant le crash démocratique, mais l’opportunité de refonder notre démocratie. L’initiative de cet appel est prise par Julia Cagé, Dany Cohn-Bendit, Mariette Darrigrand, Marie Desplechin, Guillaume Duval, Romain Goupil, Yannick Jadot, Hervé Le Bras, Dominique Méda, Thomas Piketty et Michel Wieviorka. Nous sommes toutes et tous engagés dans la vie des idées et de la culture, et, pour certains, dans l’action politique. Il ne s’agit ni d’une simple pétition ni d’une nouvelle écurie présidentielle. Dans trois mois, nous ferons publiquement un état des lieux de la mobilisation et des débats tenus et déciderons collectivement des étapes politiques qui suivront.» Signez et faites signer «l’Appel pour notre primaire» sur notreprimaire.fr, pour réanimer le débat politique, pour se réapproprier l’élection présidentielle, pour choisir notre candidat-e ! Les premiers signataires Claude Alphandéry (président d’honneur du labo de l’ESS), Ariane Ascaride (comédienne), Gérard Aschieri (syndicaliste), Jeanne Balibar (comédienne et chanteuse), Gaby Bonnand (ancien responsable syndical), Patrick Boucheron (historien), William Bourdon (avocat), Ofer Bronchtein (président du Forum international pour la paix), Gaël Brustier (politiste), Michel Chaumont (historien), Eve Chiapello (sociologue), Gaby Cohn-Bendit (intermittent politique), Amy Dahan (historienne), Vikash Dhorasoo (ex-footballeur), François Dubet (sociologue), Ezzedine El Mestiri (journaliste), Arlette Farge (historienne), Hicham Fassi-Fihri (producteur de films), Susan George (essayiste), Raphaël Glucksmann (essayiste), Jean-Claude Guillebaud (écrivain), Hervé Hamon (écrivain), Pierre Henry (dirigeant associatif), Florence Jany-Catrice (économiste), Daniel Kaplan (prospectiviste internet), Sonia Kronlund (documentariste), Dany Lang (enseignant-chercheur en économie), Bruno Latour (sociologue et philosophe), Pierre-Yves Madignier (responsable associatif), Yann Moulier-Boutang (économiste), Camille Peugny (sociologue), Thomas Porcher (économiste), Barbara Romagnan (députée), Pierre Rosanvallon (historien), Eros Sana (militant de la justice climatique), Louis-Georges Tin (président du Cran), Philippe Torreton (comédien), Antoine Vauchez (politiste), Frédéric Worms (philosophe). Libé le 11/10/2016 PRÉSIDENTIELLE Primaire à gauche : écologistes, communistes et une partie du PS prêts à y aller Après l'appel lancé lundi dans «Libération», les principales formations progressistes sont pour l'instant divisées quant à l'organisation d'un tel scrutin. Il y a ceux qui signent – près de 1140 signatures lundi à 17h30 – ceux qui «laissent la porte ouverte» et ceux qui se taisent. L’appel «pour une primaire à gauche» lancée dans Libération par des intellectuels et des responsables écologistes trouve surtout écho chez ceux, à gauche, qui n’ont pas encore complètement coupé les ponts avec le Parti socialiste mais sont très critiques de la politique actuelle menée par François Hollande et Manuel Valls. Passage en revue des réactions du jour. PS : l’aile gauche y va, Cambadélis la juge «peu probable» Dans la famille socialiste, les membres de l'aile gauche du parti sont les plus motivés. Depuis plusieurs mois déjà, ils expliquaient que François Hollande ne pourrait se soustraire à une primaire : d’abord parce que les statuts du PS sont censés l’y obliger, ensuite, parce que ce serait la seule manière pour lui de se «relégitimer»… ou de le faire tomber. Ainsi, l’appel a été signé dès le départ par la députée PS du Doubs, Barbara Romagnan ou bien relayé par d’autres de ses camarades dits «frondeurs», comme Laurent Baumel ou encore la sénatrice de Paris, Marie-Noëlle Lienemann, qui s’était déclaré «prête à être candidate» dès juin 2015. Autre candidat potentiel, l’ex-ministre Benoît Hamon avait assuré dimanche à Libération qu’il trouvait l’initiative «salutaire sur le plan démocratique» afin de «clarifier» les lignes à gauche. Figure la plus à gauche du PS, Gérard Filoche a lui aussi revendiqué sur Twitter le souhait «d’une une primaire a toute la gauche, plateforme a gauche, primaires, candidat unique». Quant au dernier candidat de cette partie du PS à la tête du parti, Christian Paul, il annonce dans une interview au Point vouloir «répondre bientôt et collectivement» à cette «demande qui ne vient pas des appareils partisans», tout en ajoutant: «en 2016, tout est ouvert!» Qu’en dit-on à Solférino ? Invité ce lundi matin sur France Info, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a jugé «positif […] tout ce qui permet d’unir la gauche et les écologistes». «Mais, franchement, a-t-il poursuivi, je trouve que cette primaire, elle n’est pas impossible, mais elle est peu probable». Pour Cambadélis cette primaire ne peut se faire que si «c’est la primaire de toute la gauche, on va dire de Macron à Mélenchon – c’est la seule qui fonctionne, celle qui permet de gagner l’élection», mais, souligne-t-il, «je ne suis pas sûr que tous les acteurs soient d’accord». Il faut dire que le scénario «primaire» n’est pas vraiment dans ses plans pour 2016. Cambadélis compte ainsi «travailler à l’union» de la gauche avant le premier tour, autour de François Hollande, au sein de son «alliance populaire», «stratégie de dépassement du Parti socialiste». Ecologistes : la primaire à gauche, «une très bonne initiative» Sans eux, c’est sûr, pas de primaire. Et pour l’instant, les dirigeants d’Europe Ecologie - Les Verts accueillent plutôt favorablement l’appel dont plusieurs d’entre eux (Daniel Cohn-Bendit, Yannick Jadot) sont à l’initiative. «C’est une très bonne initiative, explique David Cormand, numéro 2 d’EE-LV dans une interview sur le site de Public Sénat. Elle permet de sortir du piège qui semble nous être promis pour 2017, avec un choix de candidatures qui nous serait imposé, le trio promis étant Hollande, Sarkozy, Le Pen qui ont en commun d’être les trois personnalités politiques les moins aimées des Français, et avec comme challengers potentiels Juppé, Bayrou et Mélenchon.» Pour ce proche de Cécile Duflot – potentielle candidate à une telle primaire –, «ce qui est intéressant dans cet appel, c’est qu’il réfute l’idée que tout serait Hollande ou radical». Promoteur depuis longtemps d’une «primaire de l’alternative», Julien Bayou, le porte-parole d’EE-LV, a accueilli cet appel comme une «très belle nouvelle». «D’autant plus que, quand il s’agit de quelques activistes, les principaux intéressés peuvent ne pas répondre, mais quand c’est ce type de signataires, c’est plus difficile», a-t-il expliqué à l’AFP. Le maire de Grenoble, Eric Piolle, s’est lui montré favorable à cette potentielle désignation. Front de gauche : par question pour le PG, on réfléchit au PCF Sans surprise, les différents acteurs du Front de gauche ne sont pas emballés par l’initiative. Au Parti de gauche, on compte rester à bonne distance du processus, jugeant, comme Eric Coquerel que «les primaires accentuent les tares de la Ve» République. Ou Raquel Garrido, qui fait remarquer, prenant l’exemple de Manuel Valls, qu'«un candidat ayant 6% à une primaire peut gouverner. N’a-t-on rien appris de 2012 ?» Au Parti communiste, on n’est pas contre le principe de primaire mais à condition d’avoir un «véritable candidat de gauche». Or, pour eux, la politique menée actuellement par François Hollande et Manuel Valls n’étant pas de gauche, il est impensable de concourir dans une même compétition pré-présidentielle avec le président sortant ou le Premier ministre. Sauf si le chef de l’Etat donne un bon coup de barre à gauche d’ici la fin du quinquennat. «Il ne doit pas y avoir de préalable, explique Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF à Libération qui ajoute tout de même un codicille: «Si ce processus se traduit par une désignation de François Hollande sur ses orientations actuelles, nous n’en serons pas». Mais avant de déclarer forfait, les communistes comptent bien participer à la constitution du «socle commun» sur lequel pourrait se construire une «vraie candidature de gauche». Pour Dartigolles, «tout cela va dans la bonne direction. Le contenu de cet appel et la qualité des signataires permet de ne pas perdre espoir pour la gauche dans ce pays. Les communistes se montreront disponibles». Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, devrait préciser la position de son parti lors de ses vœux prévus ce soir. Lilian Alemagna http://www.liberation.fr/france/2016/01/11/primaire-a-gauche-ecologistes-communistes-et-une-partie-du-ps-prets-a-y-aller_1425648 Analyse Le PCF ouvre la porte Par Lilian Alemagna — 11 janvier 2016 à 20:31 http://www.liberation.fr/france/2016/01/11/le-pcf-ouvre-la-porte_1425741 Les communistes voient d’un bon œil cette primaire qui leur permettrait de relancer un débat sur «la vraie gauche». Partants. Au Parti communiste, l’appel de Notreprimaire lancé lundi a été accueilli comme la «bonne surprise» de ce début d’année. «Tout cela va dans la bonne direction, explique à Libération Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. Le contenu de cet appel et la qualité des signataires permet de ne pas perdre espoir pour la gauche dans ce pays. Les communistes se montreront disponibles.» Lundi soir, lors de ses vœux présentés au siège de son parti, place du Colonel-Fabien à Paris, le secrétaire national des communistes, Pierre Laurent, a fait savoir que sa «porte [était] ouverte», proposant même un premier rendez-vous en mars : «On me dit primaire, ce n’est pas ma culture, mais je dis discutons, échangeons, construisons.» «Socle commun» Le parti se montre même prêt à voir François Hollande s’y présenter. «Il ne doit pas y avoir de préalable», dit Dartigolles, qui ajoute tout de même un codicille : «Si ce processus se traduit par une désignation de François Hollande sur ses orientations actuelles, nous n’en serons pas.» Pour eux, c’est au chef de l’Etat de revenir vers ceux qui l’ont élu en 2012. Sinon, il est hors-jeu. Les communistes comptent ainsi peser sur les débats nationaux et locaux qui pourraient être organisés durant cette primaire pour prouver que le «cœur de la gauche», comme ils disent, n’est pas raccord avec les positions du gouvernement aujourd’hui. Grâce au «bouillonnement des idées à gauche», insiste Dartigolles, le PCF espère bâtir un «socle commun» des futurs candidats différent de la politique menée par Hollande et Valls. Pierre Laurent avait d’ailleurs débuté l’année en actant le fait que le Président n’était plus «de gauche». «Son programme actuel, le programme qu’il met en œuvre tous les jours n’est pas un programme de gauche», avait tranché le patron du PCF la semaine dernière appelant déjà, sans avoir décidé du processus, à la désignation d’un «vrai candidat de gauche». Terrain de jeu Les communistes peuvent tirer un triple avantage de cette initiative. D’abord, cette primaire leur offre le terrain de jeu qu’ils espèrent depuis 2012 : celui d’un débat sur ce qu’est «la vraie gauche» pour être ensuite une des forces centrales de «l’union» et rassembler, autour de propositions communes, une partie du Front de gauche, des écologistes et des socialistes. Obliger ensuite Hollande - s’il est candidat à sa succession - à revenir auprès du camp qui l’a élu en 2012 et le pousser, dans les six prochains mois, à revoir son orientation. Enfin, ne plus avoir pour seule et unique option pour 2017 le scénario d’un nouveau soutien à Jean-Luc Mélenchon. Lequel ne veut pas entendre parler de primaire (lire ci-contre) mais verrait d’un bien mauvais œil ses alliés s’y embarquer : s’il bénéficie d’une forte popularité auprès de la base communiste, le leader du Parti de gauche a besoin du soutien logistique et financier de l’appareil PCF et des signatures de ses élus. «Nous sommes dans une situation politique nouvelle. Il y a aujourd’hui une menace sur l’idée même de gauche dans ce pays, souligne Dartigolles. Si rien ne se passe dans le semestre qui vient, le débat politique sera préempté par la droite avec sa primaire. Pourquoi la gauche ne serait-elle pas capable elle aussi d’un grand bouillonnement d’idées ? On ne peut pas dire après les régionales que "tout doit changer" et laisser ensuite passer des opportunités pour faire du neuf !» Lilian Alemagna Libé 12/01/2016 http://www.liberation.fr/france/2016/01/12/melenchon-n-a-pas-l-intention-d-attendre-la-cathedrale-gothique-de-la-primaire_1425816 2017 Mélenchon n’a «pas l’intention d’attendre la cathédrale gothique» de la primaire Par Lilian Alemagna — 12 janvier 2016 à 09:00 En marge des voeux du PCF, l’ex-candidat Front de gauche à la présidentielle a répété qu’il ne pourrait participer à une primaire avec François Hollande, expliquant que s’il y avait «deux lignes à trancher» à gauche, cela devait se faire au 1er tour de la présidentielle. On entend encore «Let’s dance» de Bowie dans la salle futuriste signée Oscar Niemeyer du conseil national du Parti communiste français. L’hôte, Pierre Laurent, vient de terminer ses vœux en laissant la «porte ouverte» à l’idée de primaire des gauches et des écologistes lancée lundi dans Libération. «On me dit primaire. Ce n’est pas dans ma culture, mais je dis: discutons, échangeons, construisons ensemble», a-t-il lancé. Seule personnalité politique de premier plan venue à ces vœux au siège du PCF, place du Colonel-Fabien, Jean-Luc Mélenchon est interrogé par quelques journalistes sur ce qu’il pense de cette idée de primaire. L’ex-candidat Front de gauche a toujours été contre une désignation qu’il voit comme une manière de choisir «le plus petit dénominateur commun» entre candidats. Le député européen n’a pas changé d’avis: pour lui, «contrairement aux apparences», la primaire est une «machine à contourner l’intervention populaire». Mélenchon ne croit pas à l’exercice proposé. En tout cas, «supposons» que François Hollande «y aille», explique-t-il, «dans ce cas, je n’y serais pas». «Il y a deux lignes et il faut trancher» Etonnant pour un homme qui veut en finir avec la Ve République et réclame une «révolution citoyenne» d’écarter si vite une initiative lancée par des intellectuels et des personnalités issues de la société civile et qui pourrait pourtant, sur le papier, le propulser candidat de toute la gauche. Mais Mélenchon n’en démord pas: à gauche «il y a deux lignes et il faut trancher. Et dans une démocratie, c’est le suffrage universel qui permet de trancher». Fort de ses 10-11% d’intentions de vote dans les sondages qui doivent, selon ses proches, finir d’imposer sa candidature à «l’autre gauche», c’est au premier tour de la présidentielle qu’il souhaite concourir. Pas avant. C’est donc en «observateur gourmand» et «amusé» qu’il va observer socialistes, communistes et écologistes discuter de l’opportunité de cette éventuelle primaire dont il fait mine de «ne pas comprendre du tout comment ça marche…». Rappelant que le PCF et EE-LV ont des congrès prévus en juin, il souligne que «nous sommes tous dans un calendrier où chacun est contraint… sauf moi». «Je n’ai pas l’intention d’attendre que la cathédrale gothique soit terminée pour commencer mes bonnes actions», insiste-t-il. Sous-entendu: il se lancera dans la présidentielle selon le calendrier qu’il s’est choisi, sans attendre qu’une hypothétique primaire s’organise. Pour l’instant, ce sera donc sans lui. Mais si plusieurs milliers de personnes signent la pétition lancée par les initiateurs? S’il se crée une «implication populaire», comme il ne cesse de le vouloir, autour de propositions communes de la gauche issues de débats locaux et nationaux? Il sera alors difficile pour Jean-Luc Mélenchon de rester en dehors d’un tel processus démocratique. Impossible de citer les Espagnols de Podemos en exemple et rester, en France, hors d’une expérience qui pourrait lui ressembler. Lilian Alemagna Edité le 12-01-2016 à 10:02:07 par Finimore |