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Xuan
De « l’esprit du 11 janvier » à la « déchéance de la nationalité » : chronique d’une année de régression culturaliste


Publié le 1 janvier 2016par bouamamas

Said Bouamama
1er janvier 2016

Trois séries de faits ont marqués l’année 2015. La première borne l’année par les attentats ignobles de janvier et de novembre. La seconde est constituée des instrumentalisations de l’émotion publique, qu’ils ont suscités dans une logique froide de réal-politique gouvernementale : elle va de « l’esprit du 11 janvier » à la déchéance de la nationalité en passant par le double consensus pour la poursuite de la guerre et pour l’Etat d’urgence renouvelable. La troisième est une conséquence logique de la précédente et se traduit par la banalisation des « abus » de l’Etat d’urgence, par la montée des actes islamophobes, par les résultats électoraux du Front National et par la manifestation raciste et islamophobe d’Ajaccio. Le discours médiatique et politique dominant, en présentant les deux premières séries de faits comme reliées par un ordre de causalité, légitime l’Etat d’urgence et la guerre comme nécessités de la sécurité publique. Par le procédé exactement inverse c’est-à-dire en refusant d’interroger les interactions entre les deux dernières séries de faits, les mêmes discours masquent les responsabilités gouvernementales dans le développement rapide de rapports sociaux racistes dans notre société.



Une question de méthode


Comprendre une dynamique sociale et politique suppose la recherche des liens de causalités entre des faits sociaux et politiques. Séparer ce qui est relié, nier les relations de causalités entre les faits, est une première erreur méthodologique diffusée lorsqu’un dominant, individu ou groupe social, a intérêt à masquer les causes réelles de ses décisions et de ses pratiques.

Des causes générales et abstraites sont alors mises en avant pour masquer les causes matérielles réelles. Des mots lourds envahissent alors le champ lexical. C’est ainsi que nous serions en guerre pour lutter contre la « barbarie » en Syrie aujourd’hui ou pour défendre le « droit des femmes » en Afghanistan hier et non pour des raisons de contrôle des sources pétro-gazières de la région.
C’est de même pour défendre la « laïcité » que la loi interdisant le port du foulard à l’école a été votées en 2004 et non pour détourner l’attention des effets d’un libéralisme économique destructeur. La montée de l’islamophobie, les résultats électoraux du Front National et la manifestation islamophobe d’Ajaccio sont incompréhensibles en partant de causalités générales et abstraites.
Ces faits sont le résultat de causalités matérielles précises : les décisions économiques, militaires et policières internationales et nationales de l’Etat français. La politique de guerre là-bas, de dérégulation économique et de détournement des colères sociales ici, sont, selon nous, les causalités matérielles que masquent les causalités abstraites et générales mises en avant par le discours politique et médiatique.

La recherche des causalités ne peut en outre se réduire à une approche chronologique. Ce qui précède n’est pas automatiquement la cause de ce qui succède. De même que le jour n’a pas pour cause la nuit, le vote de l’Etat d’urgence n’a pas pour cause les attentats ignobles de novembre et la guerre en Syrie n’est pas la conséquence de l’existence de DAESH.

Deux procédés idéologiques des mécanismes de domination peuvent à ce niveau être repérés. Le premier consiste à confondre prétexte et cause. L’invasion du Koweït par l’Irak est ainsi un prétexte qui a médiatiquement et politiquement été construit comme cause pour justifier la guerre du golfe. Le second mécanisme classique des processus de domination est l’inversion de l’ordre des causes et des conséquences.

« L’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » et « l’état d’urgence » ne sont pas des conséquences logiques et inéluctables des attentats de janvier et novembre mais sont le résultat d’une instrumentalisation de l’émotion publique à des fins politiques et économiques libérales et guerrières.

Théorie du complot ou temporalités différenciées ?


Il est de bon ton aujourd’hui d’amalgamer l’effort de compréhension des stratégies des classes dominantes pour imposer une vision du monde conforme à leurs intérêts matériels d’une part et la « théorie du complot » d’autre part.

L’accusation de « conspirationnisme », de « complotisme » ou de « confusionnisme » est même devenue une étiquette infamante brandie face à chaque effort critique. De cette façon s’opère un désarmement idéologique des contestations sociales de l’ordre dominant. Il s’agit bien d’un amalgame au sens de la confusion réductrice entre deux phénomènes hétérogènes.

La théorie du complot présente les événements politiquement signifiants comme le résultat d’une conspiration globale orchestrée en secret par un groupe social plus ou moins important. L’approche stratégique c’est-à-dire matérialiste analyse l’histoire comme le résultat de la lutte entre les groupes dominés (classes, minorités nationale et/ou ethniques, nations, femmes, etc.) et les groupes dominants basée sur une divergence d’intérêt matériel.

La première approche explique la révolution française par un complot maçonnique et la seconde par la lutte entre les féodaux, les serfs et la bourgeoisie. La première explique les luttes de libération nationale de la seconde moitié du vingtième siècle comme le résultat d’un complot communiste alors que la seconde recherche la causalité de ces luttes dans les changements du rapport des forces mondiales ouvrant de nouvelles possibilités de luttes aux colonisés. La première explique l’histoire et ses événements par l’existence d’un complot juif mondial pour dominer le monde alors que la seconde recherche les déterminants historiques dans Les évolutions des rapports de forces entre dominants et dominés. La première explique les guerres contemporaines par un complot de la société des illuminati de Bavière alors que la seconde analyse ces guerres comme conséquences de la lutte pour contrôler les sources des matières premières stratégiques.

Si l’histoire n’est donc pas faite de complots, il existe en revanche une histoire des théories du complot, des moments de leur émergence et de leur développement. Celles-ci fleurissent dans les séquences historiques de crises marquées par une crainte sur l’avenir lointain, une incertitude sur l’avenir proche, la peur du déclassement social, l’affaiblissement des facteurs de sécurités sociales et le relâchement des liens sociaux de solidarité. Cette première série de facteurs ne suffit pas. Pour que se développe les théories du complot de manière conséquente, il faut de surcroît qu’aucune explication crédible ne soit suffisamment disponible pour expliquer cette première série de faits.

C’est à ce niveau qu’apparaît la responsabilité de Hollande et Valls pour ne parler que de la société française. La nécessité vitale pour eux de masquer les véritables raisons de leurs choix politiques et économiques les orientent vers une temporalité de court terme. Les grilles explicatives proposées sont en permanence conjoncturelles, de réaction à une situation, de mensonge sur les résultats logiques de leurs choix (qui eux sont bien structurels et inscrits dans la longue durée).

Expliquer les guerres par leur véritable cause c’est-à-dire les matières premières ou le contrôle d’espaces géostratégiques les rendraient impopulaires. Expliquer la régression sociale généralisée par sa véritable cause c’est-à-dire l’enrichissement d’une minorité la rendrait impossible. La décrédibilisation de ces explications de court terme conduit à l’émergence du terreau des théories du complot comme elle conduit d’ailleurs à la construction de populations bouc-émissaires servant de base au développement des idées et groupes fascisants.

L’instrumentalisation de la réalité immédiate pour lui faire servir les choix économiques et politiques structurels de dérégulation globale devient dès lors un impératif de légitimation. Si « l’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » ou le consensus sur la guerre et l’Etat d’urgence ne sont pas le résultat d’un complot où l’ensemble des actes du scénario était prévu, ils sont en revanche le résultat de l’instrumentalisation des attentats et de l’émotion qu’ils ont suscités.

La lepénisation des esprits


La temporalité de court terme à des fins de légitimation de décisions illégitimes porte un autre effet important : l’emprunt au Front National de son vocabulaire, de ses logiques de raisonnement, de ses manières de problématiser la société. Il s’agit en effet de tenter de rassurer une angoisse sociale en ne s’attaquant pas à ses bases matérielles en attendant la prochaine échéance électorale. A ce jeu les explications univoques et simplistes du Front National restent les plus efficaces quitte à les nuancer à des fins de distinction. Ce processus décrit il y a bien longtemps par Pierre Tevanian et Sylvie Tissoti est en œuvre depuis plusieurs décennies c’est-à-dire depuis la contre-révolution libérale. D’emprunt en emprunt c’est progressivement l’ensemble du paysage idéologique français qui se trouve modifié.

Problématiser les faits et crises sociales à partir de logiques culturalistes, accepter même en les nuançant les théories faisant de l’Islam et des musulmans un problème (pour la démocratie, pour le droit des femmes, pour la laïcité, etc.), reprendre la thématique d’une « identité nationale » en danger par le défaut d’intégration d’une composante de notre société, expliquer les guerres au Sud de la planète par des facteurs uniquement religieux et/ou tribaux, présenter des groupes meurtriers comme DAESH comme surgissement inexplicable de la barbarie ou pire comme conséquence logique d’une religion meurtrière en essence, etc., voilà des décennies que l’hégémonie de cette vision du monde se renforce par emprunts successifs.

Le résultat est au rendez-vous : le développement des rapports sociaux racistes dans notre société. Loin d’être une situation isolée, la manifestation islamophobe d’Ajaccio reflète le développement bien réel de ces rapports sociaux sur l’ensemble du territoire. De telles manifestations existent en potentialité ailleurs. Bien sûr ni Sarkozy, ni Hollande ne souhaitent un tel résultat mais celui-ci reste la conséquence logique de décisions de court-terme prisent pour répondre aux besoins de légitimation immédiats de leurs projets de régression sociale.
La lepénisation des esprits est un processus c’est-à-dire qu’elle ne peut être stoppée que par la rupture franche et nette avec la logique qui la porte. Or une telle rupture n’est pas possible pour un parti socialiste qui a définitivement fait le choix de la mondialisation capitaliste et de ses nécessités que sont les guerres et la régression sociale généralisée. Elle débouche inévitablement sur une lepénisation des actes. Elle ouvre enfin pour le Front National à une logique de surenchère qui n’a aucune raison de s’arrêter.

La proposition du gouvernement d’instaurer une « déchéance de la nationalité » pour les « binationaux » condamnés pour terrorisme est, non seulement, approuvée par le Front National mais celui-ci propose de l’élargir à d’autres situations. « Une fois que le principe a été réhabilité par François Hollande, précise Florian Philippot, nous allons passer à l’étape numéro 2, c’est-à-dire faire pression pour que cette déchéance soit appliquée concrètement beaucoup plus largement (2). »

La même logique de surenchère est repérable sur de nombreuses autres questions : L’islamophobie qui se déploie de l’interdiction initiales de porter le foulard au sein de l’école publique à une demande d’extension dans les hôpitaux, les entreprises, la rue, etc. ; La sécurité qui se traduit par une demande d’armements plus conséquents des policiers puis s’étend à l’armement de la police municipale et pourquoi pas demain à la vente libre des armes comme aux Etats-Unis ; Les conditions exigées pour le regroupement familial qui ne cesse de croître depuis trente ans, etc. Sur toutes ces questions ce que le Front National propose devient ultérieurement une réalité mise en œuvre par la droite et/ou le parti socialiste.

L’acceptation d’un champ idéologique entraîne inévitablement les conséquences pratiques de ce champ. L’acceptation pour des raisons de légitimation de court-terme et/ou pour des raisons de détournement des colères sociales et/ou pour des raisons électorales du culturalisme comme grille de lecture du monde conduit inévitablement à un développement des rapports sociaux racistes concrets.



L’approche culturaliste de la nationalité et logique d’exception


Les processus culturalistes que nous décrivons s’inscrivent désormais dans la longue durée c’est-à-dire qu’ils se déploient depuis plusieurs décennies. Toutes les mesures culturalistes ne se valent cependant pas. Certaines d’entre-elles signifient des basculements qualitatifs au sens où elles marquent l’éclatement d’un verrou idéologique issu des luttes sociales passées et en particulier de la lutte contre le fascisme au mitan du vingtième siècle et des luttes anticolonialistes des décennies suivantes. Rendre possible la déchéance de la nationalité est une mesure signifiant une telle rupture qualitative.

La colonisation instaure un clivage légal entre d’une part des citoyens français et d’autre par des « sujets français ». Elle crée pour les indigènes selon le juriste Jacques Aumont-Thiéville une position « intermédiaire entre celle du citoyen français et celle de l’étranger puisqu’ils sont sujets français (3) ».

Ce faisant, elle fonde un droit d’exception s’appliquant à certains français et non à d’autres. Une fois la logique d’exception posée, elle s’étend inéluctablement comme en témoigne la distinction entre « français de papier » et « français de souche » qui date de l’époque coloniale. La hiérarchisation des « français » en fonction de leurs origines touche ainsi les « naturalisés » même européens :

« Compagnons de France ! A l’appel ! Martinez ! – Présent. Navarro ! – Présent. Esclapez ! – Présent. Napolitano ! Canelli ! Présent ! Présent ! ». Sur les places des villages et des villes d’Oranie, les dimanches matins du salut aux couleurs, le défilé des noms des « compagnons »’ lancés avec l’accent râpeux d’Oran donnait une bonne idée des origines de ceux que les Français « authentiques » appelèrent longtemps avec mépris les « néo-français », ou mieux encore « les Français à 2,75 F » (du prix du papier timbré sur lequel s’établissait la demande de naturalisation)

Le décret-loi du 22 juillet 1940 du maréchal Pétain prévoit pour sa part dans son article 1 « la révision de toutes les acquisitions de nationalité française ». Bien sûr nous n’en sommes pas là mais il s’agit bien d’autoriser une déchéance pour des personnes nées françaises sur le seul critère de l’origine. François Hollande le précise nettement le 16 novembre devant le congrès :

Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français, je dis bien même s’il est né Français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité (4).

Quant à la veine idéologique d’une telle mesure, le ministre de la justice de Pétain Raphaël Alibert la précise en argumentant le décret-loi avec un vocabulaire que l’on pourrait croire contemporain : « les étrangers ne doivent pas oublier que la qualité de Français se mérite (5). »

Les réponses de Manuel Valls ont, bien entendu été une dénonciation offusquée de l’amalgame entre des situations incomparables. Son argumentaire ne peut cependant pas nous rassurer. Selon lui cette mesure n’est pas nécessaire pour des raisons d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Elle est de nature symbolique :

« Oui, c’est une mesure symbolique ». Mais « quand des Français prennent les armes contre d’autres Français, prônant la haine de la France, brûlant d’ailleurs le passeport, reniant tout ce que nous sommes, l’Etat, la République peuvent être amenés à prendre un certain nombre de mesures, qui sont à la fois symboliques et concrètes (6). »

Si la mesure n’a aucune efficacité, si elle est entièrement de nature symbolique, c’est qu’il s’agit bien de faire éclater un verrou idéologique. Il ne faut jamais sous-estimer les effets d’un tel éclatement quand bien même celui-ci se limiterait à la sphère symbolique. La disparition d’un verrou idéologique libère et autorise, invite et incite, légitime et rend utilisable, des termes et des concepts, des logiques de pensées et des modes de raisonnement, jusque-là prohibés par l’état du rapport de forces. Ce qui est autorisé par l’éclatement de la nationalité homogène qu’instaure la déchéance de la nationalité se sont des pratiques d’exception jusque-là prohibées, ce sont des traitements inégalitaires légaux sur la seule base de l’origine.

Nous sommes bien en présence d’une politique de la race construite par en haut pour des raisons de légitimation de court-terme mais imprégnant désormais largement la société française comme en témoigne les derniers sondages comme la manifestation d’Ajaccio.

Le peuple de France (comme tous les autres peuples) n’est pas et n’a jamais été raciste par essence. En revanche, il le devient dans certaines périodes historiques, quand se conjuguent des discours culturalistes durables et des incertitudes sociales. Ce fut le cas à l’époque coloniale, telle est aussi notre situation actuelle. La seule réponse est le développement d’une autre explication du présent et d’une autre vision de l’avenir. Mais pour cela une première étape est nécessaire qui consiste à briser les consensus idéologiques que l’on tente de nous imposer. La lutte contre les guerres, l’Etat d’urgence et l’islamophobie revêt désormais le caractère d’une urgence sociale et politique.

Notes :

1) – Pierre Tevanian et Sylvie Tissot, Mots à Maux, Dictionnaire de la lepenisation des esprits, Dogorno, Paris, 1998.
2) –http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20151231.OBS2111/quand-le-fn-proposait-la-decheance-de-nationalite-pour-de-simples-faits-delictuels.html
3) – Jacques Aumont-Thiéville, Du régime de l’indigénat en Algérie, cité in Olivier Le Cour Grandmaison, La découverte, Paris, 2010, p. 57.
4) – http://libertes.blog.lemonde.fr/2015/12/05/decheance-de-nationalite-le-precedent-de-vichy/
5)- Journal de débats du 24 juillet 1940.
6) – http://www.bfmtv.com/politique/pour-valls-la-decheance-de-nationalite-est-une-mesure-symbolique-936124.html
Xuan
Après les commémorations publicitaires, les défilés, les Marseillaises unanimement entonnées à l'Assemblée, les discours de fermeté, le quadrillage policier, les lois liberticides...les habitants de St Denis attendent un geste de l'Etat, dans leur taudis éventré par les explosions et la mitraille, et ouvert aux quatre vents en plein hiver.

Assaut de Saint-Denis : les sinistrés dénoncent le "mépris" de l'État



source le Dauphine Libéré


Sur les 43 ménages de l'immeuble assiégé, 29 n'ont toujours pas reçu de proposition de relogement, deux mois après les faits. Photo AFP

Une manifestation s'est déroulée ce lundi, à Saint-Denis. Elle a rassemblé plusieurs dizaines de personnes.

Sinistrées depuis l’assaut antiterroriste lancé après les attentats du 13 novembre, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté ce lundi à Saint-Denis. Elle demandent unrelogement et dénoncent le « mépris » du gouvernement à leur égard. « L’angoisse a laissé place à la colère » , a déclaré N’Goran Ahoua, porte-parole de l’association des victimes du 48 rue de la République à Saint-Denis, qui demande un relogement plus rapide des sinistrés et la reconnaissance d’un statut de victimes de terrorisme.

« Cela fait déjà deux mois que ça s’est passé, c’est dur » , a-t-il confié. Sur les 43 ménages de l’immeuble désormais inhabitable qui abritait une cache des djihadistes, 29 ne se sont pas encore vu proposer de solution de relogement et sont hébergés en chambres d’hôtel ou foyers, selon la mairie. « Leur situation sociale et géographique joue une fois de plus contre eux » , a estimé le maire-adjoint (PCF) de Saint-Denis Stéphane Peu, pointant ce qu’il considère être de l’inertie étatique dans ce dossier.

Le cas épineux des sans-papiers

Quatorze propositions réelles de relogement ont en revanche été soumises par la Communauté d’agglomération Plaine Commune. Six ont été acceptées par des familles, a annoncé l’association Droit au logement (DAL), présente à la manifestation.

Restent les cas plus épineux des 17 ménages sans-papiers, dont certains font toujours l’objet d’une obligation de quitter le territoire. Parmi eux Mohamed Chikh, Marocain en situation irrégulière gravement blessé au bras lors de l’assaut et opéré prochainement. « Je suis à la rue » , a-t-il confié. « Parfois des connaissances m’hébergent. Mais je n’arrive plus à dormir » .

A lire aussi sur BFMTV "Après l’assaut de Saint-Denis, certaines familles attendent encore un logement: "C'est inadmissible""


Edité le 19-01-2016 à 00:25:31 par Xuan


Xuan
De « l’esprit du 11 janvier » à la « déchéance de la nationalité » : chronique d’une année de régression culturaliste


Publié le 1 janvier 2016 par bouamamas

Said Bouamama

1er janvier 2016

Trois séries de faits ont marqués l’année 2015.
La première borne l’année par les attentats ignobles de janvier et de novembre.
La seconde est constituée des instrumentalisations de l’émotion publique, qu’ils ont suscités dans une logique froide de réal-politique gouvernementale : elle va de « l’esprit du 11 janvier » à la déchéance de la nationalité en passant par le double consensus pour la poursuite de la guerre et pour l’Etat d’urgence renouvelable.
La troisième est une conséquence logique de la précédente et se traduit par la banalisation des « abus » de l’Etat d’urgence, par la montée des actes islamophobes, par les résultats électoraux du Front National et par la manifestation raciste et islamophobe d’Ajaccio.
Le discours médiatique et politique dominant, en présentant les deux premières séries de faits comme reliées par un ordre de causalité, légitime l’Etat d’urgence et la guerre comme nécessités de la sécurité publique. Par le procédé exactement inverse c’est-à-dire en refusant d’interroger les interactions entre les deux dernières séries de faits, les mêmes discours masquent les responsabilités gouvernementales dans le développement rapide de rapports sociaux racistes dans notre société.



Une question de méthode
Comprendre une dynamique sociale et politique suppose la recherche des liens de causalités entre des faits sociaux et politiques. Séparer ce qui est relié, nier les relations de causalités entre les faits, est une première erreur méthodologique diffusée lorsqu’un dominant, individu ou groupe social, a intérêt à masquer les causes réelles de ses décisions et de ses pratiques.
Des causes générales et abstraites sont alors mises en avant pour masquer les causes matérielles réelles. Des mots lourds envahissent alors le champ lexical. C’est ainsi que nous serions en guerre pour lutter contre la « barbarie » en Syrie aujourd’hui ou pour défendre le « droit des femmes » en Afghanistan hier et non pour des raisons de contrôle des sources pétro-gazières de la région.
C’est de même pour défendre la « laïcité » que la loi interdisant le port du foulard à l’école a été votée en 2004 et non pour détourner l’attention des effets d’un libéralisme économique destructeur. La montée de l’islamophobie, les résultats électoraux du Front National et la manifestation islamophobe d’Ajaccio sont incompréhensibles en partant de causalités générales et abstraites.

Ces faits sont le résultat de causalités matérielles précises : les décisions économiques, militaires et policières internationales et nationales de l’Etat français. La politique de guerre là-bas, de dérégulation économique et de détournement des colères sociales ici, sont, selon nous, les causalités matérielles que masquent les causalités abstraites et générales mises en avant par le discours politique et médiatique.
La recherche des causalités ne peut en outre se réduire à une approche chronologique. Ce qui précède n’est pas automatiquement la cause de ce qui succède. De même que le jour n’a pas pour cause la nuit, le vote de l’Etat d’urgence n’a pas pour cause les attentats ignobles de novembre et la guerre en Syrie n’est pas la conséquence de l’existence de DAESH.
Deux procédés idéologiques des mécanismes de domination peuvent à ce niveau être repérés. Le premier consiste à confondre prétexte et cause. L’invasion du Koweït par l’Irak est ainsi un prétexte qui a médiatiquement et politiquement été construit comme cause pour justifier la guerre du golfe. Le second mécanisme classique des processus de domination est l’inversion de l’ordre des causes et des conséquences.

« L’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » et « l’état d’urgence » ne sont pas des conséquences logiques et inéluctables des attentats de janvier et décembre mais sont le résultat d’une instrumentalisation de l’émotion publique à des fins politiques et économiques libérales et guerrières.


Théorie du complot ou temporalités différenciées ?


Il est de bon ton aujourd’hui d’amalgamer l’effort de compréhension des stratégies des classes dominantes pour imposer une vision du monde conforme à leurs intérêts matériels d’une part et la « théorie du complot » d’autre part.
L’accusation de « conspirationnisme », de « complotisme » ou de « confusionnisme » est même devenue une étiquette infamante brandie face à chaque effort critique. De cette façon s’opère un désarmement idéologique des contestations sociales de l’ordre dominant. Il s’agit bien d’un amalgame au sens de la confusion réductrice entre deux phénomènes hétérogènes.
La théorie du complot présente les événements politiquement signifiants comme le résultat d’une conspiration globale orchestrée en secret par un groupe social plus ou moins important. L’approche stratégique c’est-à-dire matérialiste analyse l’histoire comme le résultat de la lutte entre les groupes dominés (classes, minorités nationale et/ou ethniques, nations, femmes, etc.) et les groupes dominants basée sur une divergence d’intérêt matériel.
La première approche explique la révolution française par un complot maçonnique et la seconde par la lutte entre les féodaux, les serfs et la bourgeoisie.
La première explique les luttes de libération nationale de la seconde moitié du vingtième siècle comme le résultat d’un complot communiste alors que la seconde recherche la causalité de ces luttes dans les changements du rapport des forces mondiales ouvrant de nouvelles possibilités de luttes aux colonisés.
La première explique l’histoire et ses événements par l’existence d’un complot juif mondial pour dominer le monde alors que la seconde recherche les déterminants historiques dans Les évolutions des rapports de forces entre dominants et dominés.
La première explique les guerres contemporaines par un complot de la société des illuminati de Bavière alors que la seconde analyse ces guerres comme conséquences de la lutte pour contrôler les sources des matières premières stratégiques.

Si l’histoire n’est donc pas faite de complots, il existe en revanche une histoire des théories du complot, des moments de leur émergence et de leur développement. Celles-ci fleurissent dans les séquences historiques de crises marquées par une crainte sur l’avenir lointain, une incertitude sur l’avenir proche, la peur du déclassement social, l’affaiblissement des facteurs de sécurités sociales et le relâchement des liens sociaux de solidarité.

Cette première série de facteurs ne suffit pas. Pour que se développe les théories du complot de manière conséquente, il faut de surcroît qu’aucune explication crédible ne soit suffisamment disponible pour expliquer cette première série de faits.
C’est à ce niveau qu’apparaît la responsabilité de Hollande et Valls pour ne parler que de la société française. La nécessité vitale pour eux de masquer les véritables raisons de leurs choix politiques et économiques les orientent vers une temporalité de court terme. Les grilles explicatives proposées sont en permanence conjoncturelles, de réaction à une situation, de mensonge sur les résultats logiques de leurs choix (qui eux sont bien structurels et inscrits dans la longue durée).

Expliquer les guerres par leur véritable cause c’est-à-dire les matières premières ou le contrôle d’espaces géostratégiques les rendraient impopulaires. Expliquer la régression sociale généralisée par sa véritable cause c’est-à-dire l’enrichissement d’une minorité la rendrait impossible.
La décrédibilisation de ces explications de court terme conduit à l’émergence du terreau des théories du complot comme elle conduit d’ailleurs à la construction de populations bouc-émissaires servant de base au développement des idées et groupes fascisants.

L’instrumentalisation de la réalité immédiate pour lui faire servir les choix économiques et politiques structurels de dérégulation globale devient dès lors un impératif de légitimation. Si « l’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » ou le consensus sur la guerre et l’Etat d’urgence ne sont pas le résultat d’un complot où l’ensemble des actes du scénario était prévu, ils sont en revanche le résultat de l’instrumentalisation des attentats et de l’émotion qu’ils ont suscités.


La lepénisation des esprits

La temporalité de court terme à des fins de légitimation de décisions illégitimes porte un autre effet important : l’emprunt au Front National de son vocabulaire, de ses logiques de raisonnement, de ses manières de problématiser la société. Il s’agit en effet de tenter de rassurer une angoisse sociale en ne s’attaquant pas à ses bases matérielles en attendant la prochaine échéance électorale. A ce jeu les explications univoques et simplistes du Front National restent les plus efficaces quitte à les nuancer à des fins de distinction. Ce processus décrit il y a bien longtemps par Pierre Tevanian et Sylvie Tissoti est en œuvre depuis plusieurs décennies c’est-à-dire depuis la contre-révolution libérale. D’emprunt en emprunt c’est progressivement l’ensemble du paysage idéologique français qui se trouve modifié.

Problématiser les faits et crises sociales à partir de logiques culturalistes, accepter même en les nuançant les théories faisant de l’Islam et des musulmans un problème (pour la démocratie, pour le droit des femmes, pour la laïcité, etc.), reprendre la thématique d’une « identité nationale » en danger par le défaut d’intégration d’une composante de notre société, expliquer les guerres au Sud de la planète par des facteurs uniquement religieux et/ou tribaux, présenter des groupes meurtriers comme DAESH comme surgissement inexplicable de la barbarie ou pire comme conséquence logique d’une religion meurtrière en essence, etc., voilà des décennies que l’hégémonie de cette vision du monde se renforce par emprunts successifs.

Le résultat est au rendez-vous : le développement des rapports sociaux racistes dans notre société. Loin d’être une situation isolée, la manifestation islamophobe d’Ajaccio reflète le développement bien réel de ces rapports sociaux sur l’ensemble du territoire. De telles manifestations existent en potentialité ailleurs. Bien sûr ni Sarkozy, ni Hollande ne souhaitent un tel résultat mais celui-ci reste la conséquence logique de décisions de court-terme prisent pour répondre aux besoins de légitimation immédiats de leurs projets de régression sociale.

La lepénisation des esprits est un processus c’est-à-dire qu’elle ne peut être stoppée que par la rupture franche et nette avec la logique qui la porte. Or une telle rupture n’est pas possible pour un parti socialiste qui a définitivement fait le choix de la mondialisation capitaliste et de ses nécessités que sont les guerres et la régression sociale généralisée. Elle débouche inévitablement sur une lepénisation des actes. Elle ouvre enfin pour le Front National à une logique de surenchère qui n’a aucune raison de s’arrêter.

La proposition du gouvernement d’instaurer une « déchéance de la nationalité » pour les « binationaux » condamnés pour terrorisme est, non seulement, approuvée par le Front National mais celui-ci propose de l’élargir à d’autres situations. « Une fois que le principe a été réhabilité par François Hollande, précise Florian Philippot, nous allons passer à l’étape numéro 2, c’est-à-dire faire pression pour que cette déchéance soit appliquée concrètement beaucoup plus largement (2). »

La même logique de surenchère est repérable sur de nombreuses autres questions : L’islamophobie qui se déploie de l’interdiction initiales de porter le foulard au sein de l’école publique à une demande d’extension dans les hôpitaux, les entreprises, la rue, etc. ; La sécurité qui se traduit par une demande d’armements plus conséquents des policiers puis s’étend à l’armement de la police municipale et pourquoi pas demain à la vente libre des armes comme aux Etats-Unis ; Les conditions exigées pour le regroupement familial qui ne cesse de croître depuis trente ans, etc. Sur toutes ces questions ce que le Front National propose devient ultérieurement une réalité mise en œuvre par la droite et/ou le parti socialiste.

L’acceptation d’un champ idéologique entraîne inévitablement les conséquences pratiques de ce champ. L’acceptation pour des raisons de légitimation de court-terme et/ou pour des raisons de détournement des colères sociales et/ou pour des raisons électorales du culturalisme comme grille de lecture du monde conduit inévitablement à un développement des rapports sociaux racistes concrets.




L’approche culturaliste de la nationalité et logique d’exception


Les processus culturalistes que nous décrivons s’inscrivent désormais dans la longue durée c’est-à-dire qu’ils se déploient depuis plusieurs décennies. Toutes les mesures culturalistes ne se valent cependant pas. Certaines d’entre-elles signifient des basculements qualitatifs au sens où elles marquent l’éclatement d’un verrou idéologique issu des luttes sociales passées et en particulier de la lutte contre le fascisme au mitan du vingtième siècle et des luttes anticolonialistes des décennies suivantes. Rendre possible la déchéance de la nationalité est une mesure signifiant une telle rupture qualitative.

La colonisation instaure un clivage légal entre d’une part des citoyens français et d’autre par des « sujets français ». Elle crée pour les indigènes selon le juriste Jacques Aumont-Thiéville une position « intermédiaire entre celle du citoyen français et celle de l’étranger puisqu’ils sont sujets français (3) » .

Ce faisant, elle fonde un droit d’exception s’appliquant à certains français et non à d’autres. Une fois la logique d’exception posée, elle s’étend inéluctablement comme en témoigne la distinction entre « français de papier » et « français de souche » qui date de l’époque coloniale. La hiérarchisation des « français » en fonction de leurs origines touche ainsi les « naturalisés » même européens :

« Compagnons de France ! A l’appel ! Martinez ! – Présent. Navarro ! – Présent. Esclapez ! – Présent. Napolitano ! Canelli ! Présent ! Présent ! ». Sur les places des villages et des villes d’Oranie, les dimanches matins du salut aux couleurs, le défilé des noms des « compagnons »’ lancés avec l’accent râpeux d’Oran donnait une bonne idée des origines de ceux que les Français « authentiques » appelèrent longtemps avec mépris les « néo-français », ou mieux encore « les Français à 2,75 F » (du prix du papier timbré sur lequel s’établissait la demande de naturalisation)

Le décret-loi du 22 juillet 1940 du maréchal Pétain prévoit pour sa part dans son article 1 « la révision de toutes les acquisitions de nationalité française ». Bien sûr nous n’en sommes pas là mais il s’agit bien d’autoriser une déchéance pour des personnes nées françaises sur le seul critère de l’origine. François Hollande le précise nettement le 16 novembre devant le congrès :

Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français, je dis bien même s’il est né Français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité (4).

Quant à la veine idéologique d’une telle mesure, le ministre de la justice de Pétain Raphaël Alibert la précise en argumentant le décret-loi avec un vocabulaire que l’on pourrait croire contemporain : « les étrangers ne doivent pas oublier que la qualité de Français se mérite (5). »

Les réponses de Manuel Valls ont, bien entendu été une dénonciation offusquée de l’amalgame entre des situations incomparables. Son argumentaire ne peut cependant pas nous rassurer. Selon lui cette mesure n’est pas nécessaire pour des raisons d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Elle est de nature symbolique :

« Oui, c’est une mesure symbolique ». Mais « quand des Français prennent les armes contre d’autres Français, prônant la haine de la France, brûlant d’ailleurs le passeport, reniant tout ce que nous sommes, l’Etat, la République peuvent être amenés à prendre un certain nombre de mesures, qui sont à la fois symboliques et concrètes (6). »

Si la mesure n’a aucune efficacité, si elle est entièrement de nature symbolique, c’est qu’il s’agit bien de faire éclater un verrou idéologique. Il ne faut jamais sous-estimer les effets d’un tel éclatement quand bien même celui-ci se limiterait à la sphère symbolique. La disparition d’un verrou idéologique libère et autorise, invite et incite, légitime et rend utilisable, des termes et des concepts, des logiques de pensées et des modes de raisonnement, jusque-là prohibés par l’état du rapport de forces. Ce qui est autorisé par l’éclatement de la nationalité homogène qu’instaure la déchéance de la nationalité se sont des pratiques d’exception jusque-là prohibées, ce sont des traitements inégalitaires légaux sur la seule base de l’origine.

Nous sommes bien en présence d’une politique de la race construite par en haut pour des raisons de légitimation de court-terme mais imprégnant désormais largement la société française comme en témoigne les derniers sondages comme la manifestation d’Ajaccio.

Le peuple de France (comme tous les autres peuples) n’est pas et n’a jamais été raciste par essence. En revanche, il le devient dans certaines périodes historiques, quand se conjuguent des discours culturalistes durables et des incertitudes sociales. Ce fut le cas à l’époque coloniale, telle est aussi notre situation actuelle. La seule réponse est le développement d’une autre explication du présent et d’une autre vision de l’avenir. Mais pour cela une première étape est nécessaire qui consiste à briser les consensus idéologiques que l’on tente de nous imposer. La lutte contre les guerres, l’Etat d’urgence et l’islamophobie revêt désormais le caractère d’une urgence sociale et politique.

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Notes :

1) – Pierre Tevanian et Sylvie Tissot, Mots à Maux, Dictionnaire de la lepenisation des esprits, Dogorno, Paris, 1998.
2) – http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20151231.OBS2111/quand-le-fn-proposait-la-decheance-de-nationalite-pour-de-simples-faits-delictuels.html
3) – Jacques Aumont-Thiéville, Du régime de l’indigénat en Algérie, cité in Olivier Le Cour Grandmaison, La découverte, Paris, 2010, p 57.
4) - http://libertes.blog.lemonde.fr/2015/12/05/decheance-de-nationalite-le-precedent-de-vichy/
5)- Journal de débats du 24 juillet 1940.
6) – http://www.bfmtv.com/politique/pour-valls-la-decheance-de-nationalite-est-une-mesure-symbolique-936124.html
Xuan
La Chine critique le "double standard" d'une journaliste française sur le terrorisme


2015-12-02 23:52:42 xinhua

Le ministère chinois des Affaires étrangères a critiqué, mercredi, l'usage du "double standard" de la part d'une journaliste française, à la suite de spéculations émises selon lesquelles, la Chine refuserait actuellement de renouveller sa carte de presse après un reportage controversé.

Ursula Gauthier, qui travaille pour l'hebdomadaire magazine français L'Obs, a publié un article, le 18 novembre, critiquant la politique gouvernementale dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang à propos des attaques terroristes.

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying a fait savoir, au cours d'une conférence de presse régulière, que l'article avait fortement offensé le peuple chinois.

Elle a noté que sa publication intervenait quelques jours après les attaques de Paris, qui ont été couvertes de manière très différenciée par les médias français.

"Nous ne parvenons pas à comprendre pourquoi le terrorisme est accepté comme tel dans d'autres pays, mais relève d'un problème "ethnique" ou "religieux" quand il se produit en Chine" .

"Cette logique ridicule est typique du double standard en occident et d'un parti pris politique".

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On rappelle que l'Obs appartient au groupe de presse proche du PS des magnats de la presse Xavier Niels, Pierre Bergé et Mathieu Pigasse, qui détiennent également le groupe Le Monde, Télérama, La Vie, Huffington Post, Courrier International, Rue 89, Le Plus...
Lors des désordres provoqués par le Dalaï Lama au Tibet, ce groupe de presse s'était distingué par ses attaques forcenées contre la Chine, visant aussi à saboter les JO de Pékin.

Le patron de Free, Xavier Niel, son allié le banquier Matthieu Pigasse et le producteur télé Pierre-Antoine Capton, ont créé en octobre un fonds qui réunira d'emblée 300 à 500 millions d'euros pour racheter des médias, selon Le Figaro.

Baptisé Media One, ce fonds d'un genre nouveau, un SPAC (Special Purpose Accurancy Company) devrait être côté en Bourse de Paris en novembre ou décembre, après avoir levé des fonds auprès d'investisseurs professionnels. Les trois fondateurs mettront quelques millions d'euros chacun et Pierre-Antoine Capton en prendra la direction opérationnelle, selon "Le Figaro".

Capton est le fondateur de Troisième Oeil productions, première société de production indépendante française ("C à vous"). Mais il suffit de regarder trois fois cette émission pour constater qu'elle est également inféodée au gouvernement socialo.
Xuan
Tribune Emmanuel Dang Tran reprise par vivelepcf, 27 novembre 2015

Aujourd’hui, ne nous trompons pas de couleur, ne nous trompons pas de drapeau !


Si nous voulons exprimer notre deuil après les attentats du 13 novembre et nos condoléances aux proches des victimes, en France traditionnellement, la couleur appropriée, c’est le noir.
Si nous voulons appuyer la politique guerrière menée par les grandes puissances occidentales depuis des années, le drapeau le plus approprié serait celui des Etats-Unis ou plutôt celui de l’OTAN. Communiste français, je me bats pour que ce ne soit pas le drapeau bleu-blanc-rouge.


Ceux qui soutiennent la politique de Hollande doivent arborer ce drapeau là, celui de l'OTAN!
L’émotion collective et un certain élan de fraternité dans la population sont des réactions normales et saines devant l’horreur des crimes du 13. Le matraquage médiatique prépare leur récupération. Le pouvoir met tous ses moyens pour transformer la réaction populaire en soutien à sa politique de guerre, de répression et casse des acquis démocratiques et sociaux.

La manipulation de l’opinion dans ce but avec le drapeau – qu’aujourd’hui Hollande enjoint de déployer à sa fenêtre « en hommage aux victimes » – est aussi évidente que grossière. Il n’en est pas moins nécessaire de la dénoncer parce qu’elle prend et parce qu’elle fait peur.

L’idéologie dominante n’est jamais à cours d’inventivité dans ses outils de propagande. Les réseaux « sociaux » viennent d’en déployer de nouveaux, perfides et dangereusement efficaces. Le soir des attentats, une application « Facebook » permet à chacun de rassurer ses proches (connectés) en leur envoyant le message « en sécurité ». A priori, c’est bien intentionné. Mais le lendemain, une autre application « Facebook » – un simple clic – joue sur le réflexe conditionné pour inciter les « amis Facebook » à mettre un fond bleu-blanc-rouge derrière la photo de leur page d’accueil. Invitons nos amis psychologues et sociologues à démasquer les ressorts de l’opération ! En tout cas, même cela, ça fait peur.

Depuis 15 jours, la surenchère d’invocations tricolores et de déclamations patriotiques, parfois jusqu’à l’ineptie, entretient de confusions, des mensonges très dangereux, au service de la pire des politiques.

Non, les spectateurs du Bataclan et les clients des restaurants assassinés ne sont pas « morts pour la France ».

Justement, ce qui fait une part de l’atrocité du crime, c’est qu’elles ont été les victimes innocentes d’un acte lâche. Il n’y a pas de raison que l’hommage national ait lieu aux Invalides, site militaire, et non, par exemple, devant le Bataclan.

Non, les attentats n’ont pas visé notre mode de vie, notre culture nationale ! On pourrait presque rire en pensant au concert de hard rock américain et au restaurant cambodgien (même si l’identité culturelle de la France est diverse et heureusement). Pensons un instant à l’atteinte à leur mode de vie, qu’il soit occidental ou oriental, que subissent les habitants d’Alep, de Mossoul ou de Tripoli sous les bombes des impérialistes et des terroristes ! Cette rhétorique nationale identitaire, diffusée par les médias de masse, tend la perche aux racistes qui pointent du doigt les réfugiés ou certaines autres composantes de la population nationale, originaires de pays où la religion musulmane prédomine. C’est le résultat et le but probable de ce discours. Là aussi, ça fait peur.

Sur le même ton, de façon inédite « à gauche », Hollande a repris et développé les positions de la droite extrême et de l’extrême droite en demandant que certains criminels soient déchus de la nationalité française. C’est de l’incitation au racisme. On connaît le discours : il y aurait les bons et les mauvais Français (sans parler des étrangers) et surtout certains qui pourraient être présumés « moins bon Français ». Il n’est venu à l’idée de personne de déchoir de la nationalité française les terroristes de l’OAS ou les pires collabos fascistes, ou le docteur Petiot. Ceux qui nous parlent d’union nationale sous le drapeau insufflent la division dans le pays pour mieux faire passer leur politique. Là encore, ça fait peur.

Il y en a aussi assez d’entendre que les attentats ont frappé le « pays des Droits de l’Homme ». La France est certes le pays où la Déclaration des Droits de l’Homme a été rédigée mais l’Etat français n’en est pas l’incarnation parfaite ! Les terroristes « islamistes » ont frappé aussi l’Espagne, la Tunisie ou surtout la Syrie où n’a pas été rédigée la dite Déclaration ! Et le gouvernement vient d’informer le Conseil de l’Europe qu’avec l’état d’urgence, il allait « déroger à certains droits garantis par la Convention européenne des Droits de l’Homme ». C’est effrayant !

Il n’y a pas besoin d’être grand géo-stratège pour comprendre que la France est attaquée parce que les dirigeants français, depuis Sarkozy, sont devenus les premiers propagandistes, les fers de lance dans le monde – politiquement encore plus que militairement – des guerres qui ont semé la désolation et la mort notamment en Libye et en Syrie (tout en soutenant les guerres israéliennes). Et c’est précisément parmi les populations livrées au chaos par ces guerres que les terroristes islamistes veulent recruter et asseoir leur pouvoir. Et c’est parmi les populations du monde, qui identifient le plus facilement – à tort ou à raison – leurs malheurs à ceux de ces pays dévastés, que les terroristes islamistes espèrent trouver quelques paumés et autres fous en mal de dérive sectaire et de violence.

Je souhaite l’élimination de Daesh et tous les groupes monstrueux équivalents. C’est bien pourquoi je ne peut pas me ranger derrière le drapeau de ceux qui entendent intensifier la politique et les guerres qui ont fait le lit de ces groupes, qui les ont créés, financés et armés.
L’émotion, le matraquage, (l’opportunisme de misérables politiciens ralliés à l’Union sacrée avant les élections !), ne doivent pas nous rendre dupes du discours hypocrite et cynique des Hollande, Valls, Sarkozy et cie.
Malgré les attentats de Charlie, les aviations américaines et françaises ont largement ménagé Daesh, l’ont notamment laissé conquérir Palmyre pour affaiblir Assad.

On a pu lire dans la presse mercredi (25/11) que le prince saoudien al-Walid Ben Talal « finalisait un accord historique avec la Caisse des dépôts et huit grands groupes français » pour des centaines de millions d’euros d’investissement dans « les énergies renouvelables ». Le même prince Ben Talal reconnaissait, il y a un an, sur la chaîne américaine CNN, que l’Etat saoudien avait financé et armé Daesh et que des milliardaires saoudiens continuaient à le faire.

Peut-être que cette fois-ci, les Etats-Unis et leurs alliés vont réellement éliminer Daesh, pour que Poutine ne le fasse pas avant eux. Mais ce sera pour continuer la politique qui crée des Daech, peut-être même pour raviver Al Qaïda dont Laurent Fabius en 2014 a salué « le bon boulot sur le terrain » de la branche syrienne Al Nosra.

La phrase souvent reprise, mais si juste, me revient : « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels » (Anatole France).

Eliminer Daesh et ses clones à la racine, passe l’assèchement de leurs bases financières, militaires et idéologiques. Pour la France, cela passe par la rupture des relations avec les dictatures obscurantistes du Golfe – qui sont également chancres financiers –, par la dénonciation de la sale guerre saoudienne contre le Yémen, par une politique de pression sur la Turquie. Cela passe par l’arrêt de la participation de notre pays à la « guerre des civilisations », à la stratégie du chaos, à la politique de destruction des Etats du Moyen-Orient poursuivies sous la direction de l’impérialisme américain et de l’OTAN.

Le drapeau bleu-blanc-rouge est le symbole de notre nation, de son histoire, dans toutes leurs contradictions. Il a été souvent sali puis quelques fois lavé depuis 200 ans. Il n’est pas question pour moi de le renier, de la renier parce qu’elle existe, parce que c’est la mienne, parce que je souhaite contribuer à ce qu’elle prenne le chemin du progrès, du socialisme, de l’amitié internationaliste entre les peuples. Chaque usage du drapeau tricolore, ou de la Marseillaise, a un sens. J’admire le courage de ceux qui les ont arboré et chantée dans la lutte pour l’indépendance de notre peuple face à l’occupant allemand. Comme les autres, j’aurais bricolé des drapeaux soviétique, britannique, américain et français pour saluer les libérateurs de 1944. Mais en aucun cas, je n’aurais agité le drapeau tricolore en mai 1958 pour la poursuite du régime colonial en Algérie…

Aujourd’hui, le rassemblement derrière le drapeau voulu par Hollande, c’est l’enrôlement derrière la politique de guerre impérialisme, de répression des libertés, d’accroissement des injustices sociales en France dans l’intérêt des capitalistes.
C’est un combat important, immédiat de le faire comprendre. L’alignement de la direction du PCF sur Hollande, dans « l’Union sacrée », l’état d’urgence, sa capitulation devant la guerre impérialiste est d’autant plus inacceptable et grave.


Que ceux qui adhèrent à cette politique le montrent avec son vrai drapeau : celui de l’OTAN, s’ils le veulent avec ceux de l’Union européenne et des Etats-Unis !

Parce que je veux que mon pays œuvre à la paix, je laisse aujourd’hui mes drapeaux bleu-blanc-rouge au placard !
Xuan
Suivant le site Revolution, plusieurs services étrangers avaient prévenu la DGSE :

http://mai68.org/spip/spip.php?article9519
Xuan
Suite à l'article :

Faire reculer le fascisme islamiste, c’est faire reculer le capitalisme.


source

Les dirigeants de l’OTAN voient leur créature se retourner contre eux. Qu’attendent-ils pour faire cesser son financement par nos "alliés" du golfe, travailler enfin avec ceux qui mènent la guerre sur le terrain, kurdes, syriens, iraniens, libanais, traquer ceux qui achètent du pétrole volé par les terroristes, dissoudre l’OTAN et se placer enfin sous l’autorité de l’ONU ... ?

En France, il est urgent

> de faire cesser le financement de l’intégrisme islamiste et les ingérences étrangères dans l’organisation de l’islam, d’aider l’immense majorité des musulmans qui veulent construire un islam de France dans la république.

> de réaffirmer l’ambition d’une république sociale qui ouvre une perspective de progrès à tous, un avenir autre que la guerre à notre jeunesse !
Oui, il faut une rupture avec les politiques étrangères et intérieures menées par la droite et le parti socialiste depuis des années ! Il faut sortir de l’OTAN, de l’UE, de l’euro, retrouver la souveraineté nationale et populaire pour une autre société.

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Faire reculer l’impérialisme, c’est faire reculer le terrorisme


Les communistes fidèles au marxisme-léninisme sont unanimes à dénoncer dans l’impérialisme la cause fondamentale du terrorisme, et à rejeter l’Union Sacrée autour de la bourgeoisie.

C’est la superpuissance US et ses satellites de l’OTAN qui ont utilisé le fondamentalisme islamiste et le sionisme pour déstabiliser le moyen orient. Les liens entre Israël, les pétromonarchies, la Turquie et les djihadistes sont aussi bien établis.
Après la destruction de la Libye, la France est en bonne position dans le peloton des puissances bellicistes, responsables de l’ingérence, de la subversion et du terrorisme en Afrique, au Maghreb et au Moyen Orient, soit en l’armant et en le finançant directement, soit par l’entremise des théocraties régionales, d’Israël, de la Turquie.
Nous sommes tous conscients que l’impérialisme français vise avant tout à mettre un pied en Syrie. L’objectif ouvertement déclaré et régulièrement rappelé d’écarter Bachar-El-Assad n’a pas d’autre but.

D’autre part les groupes islamistes ne sont pas unis et se livrent de réels combats, comme dans une guerre de gangs. Afin de gagner les masses à leurs causes ils essaient de manipuler l’immense révolte des peuples arabes contre l’impérialisme et le sionisme, en tuant aussi des innocents dans les métropoles occidentales. Mais jusqu’ici ils n’ont pas frappé des intérêts vitaux occidentaux ou israéliens.
Les attentats terroristes à Paris reflètent ce double aspect. Sans les minimiser n’oublions pas qu’ils frappent essentiellement les peuples arabes, massacrant des villages entiers, imposant l’obscurantisme le plus sectaire et le plus sauvage.
Il ne s’agit en aucun cas d’une forme de lutte contre l’impérialisme mais d’un monstre issu de l’impérialisme lui-même.
C’est une dictature comparable à celle des nazis quant à la forme. Quant au fond elle ne représente pas les intérêts de monopoles nationaux mais étrangers, et vivant du pillage.
Comme Cerbère dans les récits de la mythologie, les manifestations hideuses de l’impérialisme ont plusieurs têtes. L’enfer dont il garde l’entrée c’est l’exploitation, l’oppression et les massacres.

L’intervention de la Russie a changé la donne. Elle menace non seulement Daech mais aussi d’autres groupes terroristes « amis de la France ». Elle oblige les puissances occidentales à combattre réellement Daech et met sur la touche les visées impérialistes françaises.
Les attentats terroristes à Paris ont donc précipité l’intervention française et l’envoi du porte-avion près des côtes. Hollande se gonfle d’orgueil et se présente maintenant en chef de guerre mondial contre Daech, mais les objectifs stratégiques n’ont pas fondamentalement changé.
La reprise et la multiplication de bombardements illégaux en Syrie visent en définitive le soutien à la subversion ou l’envoi de soldats sur place.

militarisation et fascisation

Passons sur les petits calculs électoraux.
La bourgeoisie essaie aussi d’utiliser le terrorisme pour justifier l’état d’urgence permanent, la révision de la Constitution, interdire les manifestations politiques et syndicales, et étouffer toute forme de critique sur notre territoire.
« 5 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes seront créés d’ici 2 ans afin de porter le total des créations d’emploi de sécurité à 10 000 sur le quinquennat. Cet effort qui est considérable et qu’assume le gouvernement dans le contexte budgétaire que chacun connait permettra simplement de restaurer le potentiel des forces de sécurité intérieure au niveau qu’elles connaissaient en 2007. » [Hollande au Congrès]

Des intellectuels à contre-courant comme le libertaire Michel Onfray font l’objet de cabales dans les médias officiels. Le nationalisme bourgeois est ravivé, bourrant le crâne des plus jeunes enfants dès qu’ils sont en âge de parler.
Dès le 29 avril le budget de la défense était annoncé maintenu à 31,4 milliards et augmenté de 3,8 milliards pour les quatre années à venir. Mais les attentats ont fait sauter le prétexte des déficits de l’Etat.

« Toutes ces décisions budgétaires seront prises dans le cadre de la loi de finances qui est en ce moment même en discussion pour 2016. Elles se traduiront nécessairement, et je l’assume devant vous, par un surcroît de dépenses mais dans ces circonstances, je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité. » [Id]
On remarquera qu’aucun pays européen n’a émis la moindre objection.

Depuis plusieurs mois les chaines publiques intensifient l’enrôlement des jeunes et des réservistes, les attentats sont aussi utilisés à cette fin et une large publicité est faite sur le recrutement militaire multiplié par trois.
Hollande a aussi annoncé vouloir « former une garde nationale encadrée et disponible avec des réservistes ».
La militarisation et la fascisation ont évidemment pour but de faire la guerre, parce que la bourgeoisie de notre pays ne voit pas d’autre issue à la crise.

Les différents clans de la bourgeoisie se sont unis comme un seul homme, oubliant leurs querelles électoralistes, et toute velléité de rétablir des relations avec la Syrie. La pitoyable déclaration de Le Hyaric à la fête de l’Humanité Rhône, absolument silencieux sur la responsabilité de la bourgeoisie, et à la gloire des « valeurs de la République », est une insulte aux communistes authentiques.

Il nous revient d’opposer à l’Union Sacrée de la classe dominante l’Union Populaire contre l’impérialisme et les monstres qu’il engendre, en particulier de tendre la main aux populations immigrées ou descendantes d’immigrés en désignant à tous notre ennemi commun.

Seule la lutte commune contre l’impérialisme peut unir les masses indépendamment de leurs religions et de leurs traditions

Seul le socialisme permettra de mettre fin aux crimes impérialistes, au terrorisme et aux guerres.
[/citation]
Xuan
Faire reculer l’impérialisme, c’est faire reculer le terrorisme


Les communistes fidèles au marxisme-léninisme sont unanimes à dénoncer dans l’impérialisme la cause fondamentale du terrorisme, et à rejeter l’Union Sacrée autour de la bourgeoisie.

C’est la superpuissance US et ses satellites de l’OTAN qui ont utilisé le fondamentalisme islamiste et le sionisme pour déstabiliser le moyen orient. Les liens entre Israël, les pétromonarchies, la Turquie et les djihadistes sont aussi bien établis.
Après la destruction de la Libye, la France est en bonne position dans le peloton des puissances bellicistes, responsables de l’ingérence, de la subversion et du terrorisme en Afrique, au Maghreb et au Moyen Orient, soit en l’armant et en le finançant directement, soit par l’entremise des théocraties régionales, d’Israël, de la Turquie.
Nous sommes tous conscients que l’impérialisme français vise avant tout à mettre un pied en Syrie. L’objectif ouvertement déclaré et régulièrement rappelé d’écarter Bachar-El-Assad n’a pas d’autre but.

D’autre part les groupes islamistes ne sont pas unis et se livrent de réels combats, comme dans une guerre de gangs. Afin de gagner les masses à leurs causes ils essaient de manipuler l’immense révolte des peuples arabes contre l’impérialisme et le sionisme, en tuant aussi des innocents dans les métropoles occidentales. Mais jusqu’ici ils n’ont pas frappé des intérêts vitaux occidentaux ou israéliens.
Les attentats terroristes à Paris reflètent ce double aspect. Sans les minimiser n’oublions pas qu’ils frappent essentiellement les peuples arabes, massacrant des villages entiers, imposant l’obscurantisme le plus sectaire et le plus sauvage.
Il ne s’agit en aucun cas d’une forme de lutte contre l’impérialisme mais d’un monstre issu de l’impérialisme lui-même.
C’est une dictature comparable à celle des nazis quant à la forme. Quant au fond elle ne représente pas les intérêts de monopoles nationaux mais étrangers, et vivant du pillage.
Comme Cerbère dans les récits de la mythologie, les manifestations hideuses de l’impérialisme ont plusieurs têtes. L’enfer dont il garde l’entrée c’est l’exploitation, l’oppression et les massacres.

L’intervention de la Russie a changé la donne. Elle menace non seulement Daech mais aussi d’autres groupes terroristes « amis de la France ». Elle oblige les puissances occidentales à combattre réellement Daech et met sur la touche les visées impérialistes françaises.
Les attentats terroristes à Paris ont donc précipité l’intervention française et l’envoi du porte-avion près des côtes. Hollande se gonfle d’orgueil et se présente maintenant en chef de guerre mondial contre Daech, mais les objectifs stratégiques n’ont pas fondamentalement changé.
La reprise et la multiplication de bombardements illégaux en Syrie visent en définitive le soutien à la subversion ou l’envoi de soldats sur place.

militarisation et fascisation

Passons sur les petits calculs électoraux.
La bourgeoisie essaie aussi d’utiliser le terrorisme pour justifier l’état d’urgence permanent, la révision de la Constitution, interdire les manifestations politiques et syndicales, et étouffer toute forme de critique sur notre territoire.
« 5 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes seront créés d’ici 2 ans afin de porter le total des créations d’emploi de sécurité à 10 000 sur le quinquennat. Cet effort qui est considérable et qu’assume le gouvernement dans le contexte budgétaire que chacun connait permettra simplement de restaurer le potentiel des forces de sécurité intérieure au niveau qu’elles connaissaient en 2007. » [Hollande au Congrès]

Des intellectuels à contre-courant comme le libertaire Michel Onfray font l’objet de cabales dans les médias officiels. Le nationalisme bourgeois est ravivé, bourrant le crâne des plus jeunes enfants dès qu’ils sont en âge de parler.
Dès le 29 avril le budget de la défense était annoncé maintenu à 31,4 milliards et augmenté de 3,8 milliards pour les quatre années à venir. Mais les attentats ont fait sauter le prétexte des déficits de l’Etat.

« Toutes ces décisions budgétaires seront prises dans le cadre de la loi de finances qui est en ce moment même en discussion pour 2016. Elles se traduiront nécessairement, et je l’assume devant vous, par un surcroît de dépenses mais dans ces circonstances, je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité. » [Id]
On remarquera qu’aucun pays européen n’a émis la moindre objection.

Depuis plusieurs mois les chaines publiques intensifient l’enrôlement des jeunes et des réservistes, les attentats sont aussi utilisés à cette fin et une large publicité est faite sur le recrutement militaire multiplié par trois.
Hollande a aussi annoncé vouloir « former une garde nationale encadrée et disponible avec des réservistes ».
La militarisation et la fascisation ont évidemment pour but de faire la guerre, parce que la bourgeoisie de notre pays ne voit pas d’autre issue à la crise.

Les différents clans de la bourgeoisie se sont unis comme un seul homme, oubliant leurs querelles électoralistes, et toute velléité de rétablir des relations avec la Syrie. La pitoyable déclaration de Le Hyaric à la fête de l’Humanité Rhône, absolument silencieux sur la responsabilité de la bourgeoisie, et à la gloire des « valeurs de la République », est une insulte aux communistes authentiques.

Il nous revient d’opposer à l’Union Sacrée de la classe dominante l’Union Populaire contre l’impérialisme et les monstres qu’il engendre, en particulier de tendre la main aux populations immigrées ou descendantes d’immigrés en désignant à tous notre ennemi commun.

Seule la lutte commune contre l’impérialisme peut unir les masses indépendamment de leurs religions et de leurs traditions

Seul le socialisme permettra de mettre fin aux crimes impérialistes, au terrorisme et aux guerres
Xuan
http://futur-rouge.overblog.com/2015/11/contre-le-racisme-l-isalmophobie-solidarite.html

Contre l'islamophobie, le racisme, solidarité!


Depuis les attaques du vendredi 13 à paris, les musulman-e-s font face à des représailles de grande envergure.
La mosquée d'aubervilliers a été saccagée, celle de Brest encerclée par la police, certaines sont montrées du doigt par les journalistes.
Nous nous opposons aux perquisitions administratives menées par le raid dans des lieux de culte et chez des musulman-e-s.
L'état français a toujours tenté de mettre sous sa coupe "l'islam de France". Le 'conseil français du culte musulman" créé par Sarkozy a envoyé un prêche unique pour le vendredi suivant les attentats.

Nous nous inquiétons pour les libertés religieuses.
Les musulman-e-s n'ont pas à accepter que le contenu des prêches soient définies par des institutions proches de l'état.
L'aspect principal de notre expérience, c'est la solidarité qu'apportent mosquées et associations musulman-e-s aux réfugié-e-s, mal logé-e-s.
Nos désaccords idéologiques avec les divers courants de l'islam, nous voulons les régler au sein du peuple et non pas par la répression étatique.

Contre les agressions islamophobes, solidarité !

Nous tenons à témoigner notre soutien aux musulman-e-s qui vivent dans la peur des agressions.
En effet, depuis les attentats les agressions islamophobes contre les personnes et les attaques contre les lieux de culte se multiplient.
Quel service Daech a rendu aux fascistes en se réfugiant à Saint Denis ! Quelle image les médias ont ils renvoyé des affrontements qui y ont eu lieu cette semaine à des français-e-s abreuvé-e-s de propagande raciste et islamophobe par les médias de nos quartiers populaires !
Les fascistes organisent des patrouilles. Nous ne devons pas les laisser se réorganiser et organiser des manifestations et des campagnes d'agressions.
Au quotidien, témoignons notre soutien aux musulman-e-s, ne laissons pas passer la moindre remarque islamophobe et opposons nous aux agressions.

Soutien aux réfugiés !

Les organisateurs des attentats de paris ont pris un soin particulier à faire croire qu'ils s' étaient fondu-e-s dans la masse des réfugié-e-s. Ils ont transporté le passeport d'un soldat mort de l'armée régulière syrienne de pays en pays avant de le laisser en évidence sous le nez des enquêteurs.
Ils ont poussé des centaines de milliers de personnes à fuir leur pays et ils tentent de les priver de tout refuge et de toute solidarité en nous faisant croire qu'il s'agit de terroristes. Plus que jamais nous devons être solidaires des réfugié-e-s syrien-ne-s que l'état réprime. Il les prive des lieux où ils ont l'habitude de se retrouver, les disperse, les enferme dans des camps d'internement.

Nos bombes vont en pousser toujours plus à la fuite ! Soyons prêt-e-s à les accueillir. Leur vie vaut autant que la nôtre !

Notre coeur souffre de voir également des algérien-ne-s ayant fuit le même type de violences obligé-e-s de se justifier aujourd'hui de ne pas soutenir les attentats.
Plus que jamais, nous sommes solidaires des musulman-e-s.

Daech, en commettant ces attentats, souhaitait sans doute jeter de l'huile sur le feu dans une société déjà fragilisée par des années de propagande raciste et islamophobe.
Cela démontre que tout ça n'a rien à voir avec la religion. Daech veut se tailler un état entre la Syrie et l'Irak et exploiter le pétrole qui s' y trouve et la France est une concurrente dans la guerre de rapine qui se livre actuellement.

Déjà les politiciens de différents bords se jettent dans la mêlée médiatique en pointant du doigt les migrant-e-s et en réclamant une fermeture durable et définitive des frontières de l'état français.

Dimanche 22 Novembre, les forces de l'ordre ont tenté d'empêcher la tenue d'une manifestation de soutien aux réfugiés à Paris. Avec l'état d'urgence, l'état Français essaye de bloquer toutes mobilisations de solidarité, mais ils n'y parviendront pas. Ils ne sont déjà pas parvenus à empêcher la manifestation entre Bastille et République.
Si le feu il doit il y avoir, cela ne doit pas être entre musulman-e-s et non musulman-e-s, mais contre ceux qui nous poussent à la guerre, nous privent de nos libertés démocratiques, nous licencient.
Nous serons là pour soutenir les musulman-e-s et les réfugiés et contrer la propagande qui est menée contre eux et elles.


Respect des libertés de culte des musulman-e-s !
Non à la répression de leurs pratiques religieuses !
Face aux agressions islamophobes, solidarité !
Xuan
Trois articles publiés par la Jeunesse marxiste de Pau :

Editorial de la VDC de Novembre 2015 sur les attentats de Paris


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La barbarie a encore semé la mort dans Paris. Tel est le constat que nous pouvons faire après le terrible attentat qui a tué tant d’innocents. La rédaction condamne cet acte inqualifiable, ses auteurs et leurs commanditaires. Elle compatit à la douleur des blessés et des familles endeuillées et partage l’émotion du peuple de France. Cependant notre émotion ne doit pas être un voile nous empêchant de comprendre le pourquoi des évènements. Les communistes ont le cœur chaud : ils sont sensibles aux injustices et à l’oppression. Ils ont la tête froide: ils veulent comprendre pourquoi il y a des injustices et des crimes, ce qui nécessite de replacer les événements dans leur contexte général et dans leur dynamique. Seule cette analyse peut nous permettre de nous positionner et d’agir. Voilà pourquoi nous ne pouvons être de l’unité nationale. Voilà pourquoi nous estimons que les responsables de cette situation, les gouvernements de l’impérialisme français, ne peuvent être la solution au terrorisme réactionnaire et barbare.
« La France est en guerre » dit Hollande. La guerre n’est-elle pas déclarée au Moyen Orient et en Afrique par la France depuis dix ans ? Les grandes puissances n’ont-elles pas mis cette région à feu et à sang ? Et pour quoi ?
Qui a créé le monstre DAESH ? Qui le finance ? Qui sont ses alliés ? Pourquoi l’a-t-on laissé prospérer ?

Est-ce que les guerres éclatent pour défendre des valeurs de liberté et de droits de l’Homme comme le prétend la France ? Alors pourquoi la France est-elle l’alliée du Qatar et de l’Arabie Saoudite, de la Turquie et d’Israël ?

La vérité, c’est que les guerres sont le résultat de la défense des intérêts des grands monopoles capitalistes par les Etats impérialistes USA, France, Allemagne, Angleterre, Russie… Et ces intérêts passent par le contrôle des routes stratégiques et des ressources de matières premières. Après l’Afghanistan, l’Irak, la Lybie, c’est la Syrie qui est devenue depuis plusieurs années le terrain où agissent les différents impérialismes.
Le terrorisme a été et est toujours soutenu et instrumentalisé pour déstabiliser et affaiblir les Etats qui résistent à leurs buts. Mais il arrive que la créature échappe au contrôle du créateur et se retourne contre lui !

Non, l’émotion ne doit pas faire oublier qui est responsable de la montée du terrorisme, et pourquoi.
Les communistes refusent l’union nationale autour de ceux qui ont allumé l’incendie et qui crient maintenant « au feu » quand les flammes les atteignent. Les pyromanes ne peuvent pas être de vrais sapeurs-pompiers !

Les classes populaires doivent s’unir et se mobiliser contre les guerres de conquêtes à l’extérieur et la guerre anti-ouvrière à l’intérieur. Car pour la bourgeoisie, l’union nationale va de pair avec l’exploitation et la répression patronale. Nos camarades d’Air France licenciés et trainés devant les tribunaux le savent.

La Voix des Communistes

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NON A L’UNITE NATIONALE ! UNITE POPULAIRE FACE AU TERRORISME ET AU CAPITALISME !


Ce vendredi 13 novembre 2015 dans la soirée, des individus armés ont semé la terreur par des explosifs et des tirs à différents endroits de Paris faisant à l’heure où nous écrivons 132 morts et 349 blessés. Le nombre de morts dépasse de loin ce qu’a pu connaitre la France depuis de très nombreuses années. Le Roc-ml partage la douleur qui touche les familles des disparu(e)s dans ces attentats tragiques. Il est terriblement pénible de perdre des proches de manière si brutale pour des raisons qui peuvent paraitre obscures ou qui nous semblent étrangères.

Malgré cela les masses populaires en France ne doivent pas céder aux alarmes mises en place par les forces politiques de la bourgeoisie, qui se servent de cet évènement à des fins de domination politique sur la classe laborieuse.

Ils se servent, comme à leur habitude, de la division, en alimentant des haines « raciales », le rejet de l’autre, pour au final acculer chaque individu au repli sur soi. Les réactionnaires de tous bords se sont directement mis en action en dégradant des mosquées et des boucheries hallal. On nous montre le « migrant » comme un terroriste infiltré. Les migrants fuient justement cette guerre barbare au Moyen-Orient. Au contraire, les terroristes sont recrutés directement en France ou dans les pays occidentaux et ne sont pas des migrants. Les propos sur les migrants sont une manipulation des forces réactionnaires. Le capitalisme se sert de cet outil politique pour créer des chimères d’identités nationales et religieuses et ainsi semer la division entre nous. Nous avons pourtant plus de points communs avec un travailleur syrien migrant qu’avec un patron français.

Les travailleurs, qui sont aujourd’hui dans l’émotion, après cette atrocité, doivent se relever et cibler non seulement les réactionnaires DAESH comme ennemi, mais cerner aussi le rôle de l’Etat français et de sa bourgeoisie comme principal fossoyeur de la paix dans le Monde.

Ne soyons pas dupes, quand Valls annonce que la France est en guerre depuis vendredi, il oublie que l’entrée en guerre de la France remonte à plusieurs années en arrière. Le gouvernement français et ses troupes sont intervenus en Centrafrique, au Mali, en Libye, en Syrie,… en amenant systématiquement la mort, la destruction et la déstabilisation de régions entières : tout cela dans un contexte mondial de nouveau partage des zones d’influences par les grandes puissances impérialistes de la Terre. La France n’est donc pas en guerre depuis le vendredi 13 novembre 2015. Le fait nouveau est que des actes de guerre se produisent maintenant à l’intérieur des frontières de la métropole.
Les communistes se sont, dans toute leur histoire, battus pour la paix. La guerre, conséquence du système impérialiste, fait toujours ses victimes dans les rangs des prolétaires. Pourtant la classe ouvrière ne trouve d’intérêt dans aucun conflit impérialiste.

Le ROC-ml appelle les travailleurs à s’unir pour combattre tout obscurantisme religieux en son sein ainsi que toutes les divisions qui sont créées par les partis politiques de la bourgeoisie. Il faut s’unir aussi pour combattre toutes les lois que met en place le gouvernement, des lois qui seront liberticides pour le prolétariat en France.

Effectivement, ces mesures de guerre utilisées par l’Etat français ont pour conséquence de vouloir museler les travailleurs dans leur lutte contre la bourgeoisie. Au nom de l’unité nationale, ils n’auraient pas le droit instaurer de rapport de force et devrait subir les attaques du capital. La bourgeoisie, elle, n’arrête pas ses attaques en temps de guerre, elle n’a pas lancé de trêve sociale, les organisations des travailleurs doivent donc poursuivre leur lutte de classe (la CGT a déjà lancé des appels en ce sens, voir p. suivante).

Les Etats impérialistes ne peuvent être la solution. Comment peuvent-ils arrêter la terreur alors qu’ils fonctionnent eux-mêmes par la terreur. L’Arabie Saoudite ou la Turquie utilisent des procédés de ce type contre leur peuple. De même, comment peut-on lutter contre DAECH et en même temps combattre le PKK comme le fait la Turquie. Le PKK est pourtant une force progressiste de résistance à DAESH !

Alors quelle alternative ?

Les travailleurs doivent comprendre que leurs intérêts immédiats ne sont pas dans l’union nationale aux côtés de leur propre impérialisme (la France) face à DAESH. Ils doivent compter sur leur propre force. Nous soutenons toutes les forces populaires qui combattent Daesh et les autres groupes djihadistes sur le terrain. Notre soutien va en priorité aux combattants et aux combattantes héroïques kurdes de ROJAVA qui sont en première ligne de ce combat. . Les peuples du Moyen-Orient sont la clé du problème. Le peuple syrien peut trouver la solution à DAESH sans que les puissances impérialistes s’en mêlent, elles qui n’ont fait jusqu’à présent que déstabiliser cette zone.
Le ROC-ml se ralliera à tous les appels à la paix et au retrait des troupes impérialistes françaises des pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

En même temps, le ROCML soutiendra les travailleurs dans la poursuite et l’amplification de leurs luttes, à ne pas céder à l’émotion et accepter une union inacceptable. L’Etat peut bien prendre toutes les mesures de sécurité qu’il souhaite. Il est lui-même responsable par son action rapace et militaire au Moyen Orient et en Afrique de l’insécurité qui règne aujourd’hui jusque dans notre pays. Les travailleurs doivent avoir confiance en eux. La résistance kurde à DAESH montre que l’organisation de classe des travailleurs, des opprimés peut être une alternative réelle et une solution viable au système impérialiste

Les travailleurs doivent rejeter le piège de l’unité nationale
Vive l’unité populaire contre DAESH, le capitalisme et l’impérialisme !


Le ROCML, 18 novembre 2015

« Cet état restreint fortement les libertés publiques. Sont rendues possibles : l’instauration d’un couvre-feu, la réglementation de la circulation ou du séjour par les préfets, l’assignation à résidence par décision ministérielle, la fermeture de salles, de bars, l’interdiction de réunions, les perquisitions de jour comme de nuit sans passer par un juge, le contrôle de la presse et de la radio… » (Le Monde, 16/11/15)
Même si l’opération policière/militaire à Saint Denis se fait dans le cadre de l’Etat d’Urgence, comment peut-on être sûr que cela ne soit pas étendu aux manifestations ouvrières, aux réunions de révolutionnaires, qui, selon le choix arbitraire de l’Etat pourraient être considérées comme trouble à l’ordre public ?

Comment certifier que cet Etat d’Urgence ne se retournera pas contre le peuple ? Comment s’assurer que tous les lois liberticides adoptées en ce moment par l’Etat ne vont pas instaurer une situation de guerre contre la contestation sociale, les mouvements ouvriers et de ses organisations qui les représentent ?


http://img.over-blog-kiwi.com/1/39/97/54/20151122/ob_82818c_isis-oil-iraq-syria-middle-east-monito.gif

22 novembre 2015


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La Préfecture de Police de Paris interdit la manifestation en soutien des migrants


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La Préfecture de Police de Paris interdit la manifestation en soutien des migrants, des réfugiés et des travailleurs sans papier du dimanche 22 novembre.
Le 18 novembre, dans le cadre de l’état d’urgence, la préfecture de police de Paris a prorogé l’interdiction de manifester sur la voie publique.

La situation dramatique vécue par la population, suite à ces attentats, devient un prétexte pour interdire l’expression démocratique sur la voie publique ; notamment pour celles et ceux qui contestent la politique anti-sociale, sécuritaire et guerrière de Hollande, de son gouvernement et de toutes celles et tous ceux qui, au nom de l’unité nationale, enfilent les rangers et expriment leur haine des étrangers.

Cette interdiction est un nouveau coup porté à l’expression démocratique.
L’Union départementale CGT de Paris est prête à braver cette interdiction inique. Elle a néanmoins fait le constat que les forces progressistes et démocratiques à Paris avaient encore besoin de réfléchir sur cet enjeu.

Un rapport de force progressiste d’un tout autre niveau est en effet nécessaire pour défendre les libertés démocratiques de ce pays.
Malgré cette interdiction, l’UD CGT de Paris ne lâchera rien sur ses revendications légitimes pour imposer un véritable pacte de progrès social, démocratique et écologiste dans ce pays.

La CGT à Paris reste disponible pour agir avec d’autres dans l’intérêt général.
Depuis 120 ans, la CGT a toujours assumé ses responsabilités et notamment dans les heures les plus noires de l’histoire du pays.

Paris, le 20 novembre 2015
Le Secrétariat de l’UD
 
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