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Xuan
A propos de BHL, un commentaire sur Agoravox http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/botul-accule-vulgarite-et-213159

Botul acculé : vulgarité et méchanceté des « élites »

par Alina Reyes (son site)
lundi 4 mars 2019


« BHL partage une bouteille de vin avec un clochard ». Source photo : le Tumblr ‘BHL fait des trucs’

« Autrefois, j’avais un test que j’appelais le « test de la pouffiasse » : si je dînais avec une fille qui hésitait pendant des plombes avant de décider ce qu’elle allait prendre, c’était assez mal barré. Et si je lui disais : « Prenez donc de la morue aux épinards » et qu’elle s’abîmait dans une contemplation encore plus sidérée de la carte en me demandant d’une voix éteinte « Ouchais, j’voispas », ça devenait carrément rédhibitoire. » BHL dans une interview de GQ en 2009.

Le mépris et la vulgarité de l’industriel de la « philosophie » sont monnaie courante quand il parle des femmes, même si, aujourd’hui où le sexisme crasse passe moins bien, il surveille un peu plus son langage, par prudence. Il a déclaré par exemple que « le discours philosophique » était « étranger » aux femmes, que l’argent leur allait mal, qu’il s’amusait de l’émoi des « vilaines » quand il condescendait à les draguer, a déploré que les femmes qui travaillent soient souvent coiffées et maquillées un peu trop à la va-vite, etc. etc. Mais il a défendu Polanski, DSK et Carlos Ghosn, malheureux hommes riches poursuivis pour de simples histoires de viol ou d’abus de biens sociaux – si les élites ne peuvent plus rien faire, alors ! Et maintenant il diffame gravement Ruffin. Et, à travers lui ou directement, les Gilets jaunes.

La violence, la méchanceté, l’obscénité verbale de ceux qu’on appelle élites, qui se prennent pour des élites et qui prônent une politique de l’élitisme – celle des « premiers de cordée » – dépassent en ignominie les violences verbales qui peuvent venir du peuple parce qu’elles viennent de privilégiés qui n’ont aucune raison objective de sombrer dans la haine de moins favorisés qu’eux.
Et pourtant c’est dans la haine qu’ils vivent : elle éclate au grand jour dès qu’ils se sentent menacés. Luc Ferry appelant à tirer sur les manifestants, Macron multipliant les insultes à l’égard des classes populaires (il y a quelques jours encore, il a traité de « bête étrange » une Gilet jaune qui avait le tort d’intéresser quelques journalistes plus que lui-même), et tant d’autres qui se répandent dans les médias en anathèmes contre le peuple, les chômeurs, les femmes voilées, les femmes et les hommes qui travaillent et n’arrivent pas à vivre correctement du fruit de leur travail : voilà où est le vrai danger pour la démocratie et pour la république. Ils accusent les populismes, mais ce sont eux qui les engendrent, par leur élitisme. Le populisme comme flatterie malhonnête du peuple n’est que le miroir de l’élitisme comme vanité criminelle des élites.

Quelle conception ont de l’humanité les pareils de BHL, qui lorsqu’il s’occupait encore de la société fondée par son père, des années 80 jusqu’en 1997, pilla les forêts en logeant ses ouvriers africains quasi esclavagisés « dans des niches mal aérées », selon une ONG qui enquêta sur place (citée par Nicolas Beau et Olivier Toscer dans Une imposture française) ?
Qui rejoignit Sollers et Gluksmann à l’Internationale de la résistance, une officine créée en 1983 et financée par les services secrets américains, utilisée pour de sales besognes politiques en Amérique Latine, soutenant notamment les contras, milices du dictateur d’extrême droite Somoza ?
Qui, en 2001, au moment du G8, traitait de « voyous publics » les altermondialistes qui osaient dénoncer les nuisances de la finance ?
Qui continue aujourd’hui à se déclarer fier d’avoir poussé à semer la guerre, le chaos et la mort en Libye où sont maintenant mis en esclavage les migrants africains ?
Qui… etc., etc., un article ne peut suffire à rappeler tous les méfaits de cet homme, toutes ses manipulations, tous ses mensonges, tous ses abus, commis par obsession de l’argent et de la gloire, comme c’est le cas pour ses semblables qui se prennent pour des élites au-dessus des lois – alors que les vraies élites sont ce qu’il y a de meilleur dans un ensemble d’êtres.

Derrida, cité par Jade Lindgaard et Xavier de La Porte dans Le nouveau B-A BA du BHL, disait : « Il n’y a pas de disciples de Bernard-Henri Lévy, de Sollers ou de Glucksmann. En même temps, parce qu’ils sentent – et ils sont assez intelligents pour cela – le jugement critique et sévère dans leur propre milieu de gens comme moi et d’autres, ils les haïssent. (…) Tout à coup, on s’aperçoit que Sollers défend Lévy, pourquoi ? Que Lévy défend Sollers, pourquoi ? Que tout à coup Finkielkraut, qui a toutes les raisons de ne pas être d’accord avec Bernard-Henri Lévy, fait alliance avec Lévy. […] Il y a là une configuration de tous ces intellectuels-là, ensemble, mécanique. Et je crois qu’ils se serrent les coudes, parce qu’ils sont à la fois combatifs et acculés. »

Les peuples peuvent se laisser plus ou moins illusionner un temps, mais de plus en plus ils voient que ces fausses élites qui prétendent gouverner le monde ne sont en rien ce qu’il y a de meilleur parmi les hommes.
Que les personnes les meilleures d’entre nous sont celles qui œuvrent, d’une façon ou d’une autre, non pour leur enrichissement et leur gloire, mais pour le bien commun, pour plus de justice et plus de fraternité, pour plus d’épanouissement de l’humanité. Ce sont justement ces personnes-là, les réelles élites, qui sont l’objet des insultes les plus ignobles des fausses élites. Leurs insultes, leurs manipulations, leurs violences de toutes sortes sont les réflexes apeurés de gens acculés par leur propre mensonge existentiel.
Xuan


"il y a des morts qui pèsent moins qu'une plume et d'autres plus lourdes que le mont Taichan"
Finimore
Pour François Hollande :
"Il était à l'écoute des souffrances des peuples"

Pour Emmanuel Macron :
"C'est un vrai esprit critique en même temps qu'une conscience qui disparaît" "Il a fait partie de ces philosophes courageux qui se sont engagés dans la vie de la cité, dans ce combat, et qui ont éclairé très tôt".

Pour Manuel Valls :
«L'indignation, le sort des peuples, la rigueur de l'intellectuel : André Glucksmann guidait les consciences. Sa voix manquera»

Pour Nicolas Sarkozy :
«Son amitié nous honorait».
Finimore
Ils étaient tous réunis...

Isabelle Adjani, Caroline Fourest, Jack Lang, Marek Halter, BHL et Ariel Dombasle, Dominique Simonnet et Nicole Bacharan, Bernard Kouchner, Serge July, Pascal Bruckner, Maryam Radjavi, Marc Roussel, Romain Goupil et Zoé Reyners -

Hommage à André Glucksmann au crématorium du cimetière Père-Lachaise à Paris, le 13 novembre 2015.






Romain Goupil et Zoé Reyners
Finimore
sur http://www.lefigaro.fr/culture/2015/11/10/03004-20151110ARTFIG00268-glucksmann-de-mao-a-sarko-itineraire-d-un-empecheur-de-tourner-en-rond.php

Glucksmann : de Mao à Sarko, itinéraire d'un empêcheur de tourner en rond

L'auteur des Maîtres penseurs, décédé dans la nuit du 9 au 10 novembre, était notamment connu pour ses engagements politiques. «Né à gauche», il avait provoqué de vives réactions après son ralliement à l'ancien président en 2007.

En 2007, le ralliement du philosophe de gauche André Glucksmann à Nicolas Sarkozy avait jeté un petit pavé dans la mare germanopratine. Alors que nous l'avions rencontré pour le Figaro, il nous avait raconté une anecdote révélatrice.

Prenant le métro, quelques temps après avoir annoncé son soutien à celui qui était encore président de l'UMP, il avait souri à un gamin dans une poussette. Un passager l'avait alors interpellé: «Vous êtes André Glucksmann? Comment pouvez-vous faire risette à un enfant et appeler à voter pour Sarko?» Le philosophe en était resté pantois. Il avait pourtant l'habitude d'être le mouton noir de l'intelligentsia française. Il avait l'habitude d'être regardé de travers pour «dissidence intellectuelle». «Vendu», «traître»: il a entendu ces accusations à de multiples reprises. Vendu à qui, à quoi? À la droite, pardi! Sa «faute»? Avoir osé, avant d'autres, dénoncer l'horreur des camps communistes, soutenir les dissidents russes, comme Soljenitsyne et Sakharov ou avoir approuvé l'intervention américaine en Irak. À chaque fois, la petite rengaine réprobatrice a résonné. Et lorsqu'en janvier 2007, à quelques mois du premier tour de la présidentielle, il a fait part de son engagement en faveur de Sarkozy, certains ont sorti la grosse artillerie. Jusqu'à évoquer l'ombre de Marcel Déat!

À l'époque, Bernard-Henri Lévy, ami de trente ans de son pair «nouveau philosophe» (ils étaient arrivés à la notoriété médiatique en même temps lors d'un fameux Apostrophes en 1977), avait été «surpris» avant de faire le même chemin... «Glucksmann est l'un des hommes les plus sincères que je connaisse. Il n'y a pas l'ombre d'un calcul chez lui. Je pense qu'il a eu un coup de cœur pour Nicolas Sarkozy», analysait-il alors, avant de relever que si «la position d'André était respectable et courageuse» elle était pour le moins surprenante. Et d'avancer alors deux reproches. «Premièrement, le choix du timing, pourquoi si vite, si tôt? Deuxièmement, l'enthousiasme qu'il y avait mis.»


« J'ai été Mao pendant un an et, après, pendant trente-cinq ans, j'ai toujours soutenu les dissidences, les faibles. On ne peut pas biffer d'un trait trente-cinq ans de ma vie.»

André Glucksmann

Cette réaction, comme d'autres, plus violentes, n'avaient pas ébranlé Glucksmann. L'auteur des Maîtres Penseurs, sombre et solitaire, s'était souvent trouvé minoritaire parmi les siens. Las de ferrailler contre «les pétrifications idéologiques» de la gauche, le philosophe, «né à gauche» (il avait adhéré aux Jeunesses communistes à 13 ans avant de quitter le PC cinq ans plus tard, dégoûté par l'entrée des chars soviétiques à Budapest, en 1956, puis avait été proche des maoïstes) avait refusé d'entrer dans le moule du politiquement correct pour complaire à une intelligentsia française qui avait mis tant de temps à admettre les ravages du communisme. Il avait été souvent montré du doigt comme un empêcheur de tourner en rond, un va-t-en-guerre ou carrément un suppôt des États-Unis. S'élevant avec la même véhémence contre les massacres dans l'ex-Yougoslavie ou le port du voile, «instrument de terreur».

Mais passer de Mao à Sarko, tout de même raillaient certains. Une objection qu'il balayait à l'époque du revers de la main.«J'ai été Mao pendant un an et, après, pendant trente-cinq ans, j'ai toujours soutenu les dissidences, les faibles. On ne peut pas biffer d'un trait trente-cinq ans de ma vie. La plus grande lutte de ma vie, c'est la lutte contre les dictatures communistes des pays de l'Est», nous expliquait-il à l'époque. Acceptant même de cautionner la proposition de son nouveau champion de créer un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, même s'il reconnaissait qu'il «aurait pu parler de ministère de l'Intégration». «Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt: Parler d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, c'est nommer le problème. Cela ne m'a pas choqué. Ce qui me choque, c'est qu'il y ait encore certains mots tabous.»

Et d'ajouter: «Aujourd'hui, la difficulté de s'intégrer est liée à la difficile définition de l'identité nationale qui ne doit pas se confondre avec l'identité raciale ou religieuse et qui doit correspondre à une conception française de l'identité nationale, c'est-à-dire laïque, ouverte et non communautariste», argumentait alors cet amoureux de la France. Il assurait partager avec Sarkozy la nécessité de créer une rupture, dénonçant à l'époque avec force «la tentation de Combray» menaçant la France, cette fuite en arrière qui «consiste à se recroqueviller sur son passé», à sombrer dans une «espèce de douce et lénifiante exception française» tout en chantonnant, comme en 1940, «tout va très bien Madame la Marquise».

Et cet admirateur de Musil et de Proust, qui prit ensuite ses distances avec Sarkozy - dont il n'avait pas approuvé la position vis-à-vis de la Russie, pas plus que le discours de Grenoble - de réciter d'un trait cet extrait des Mémoires d'espoir de De Gaulle: «À l'antique sérénité d'un peuple de paysans certains de tirer de la terre une existence médiocre, mais assurée, a succédé chez les enfants du siècle la sourde angoisse des déracinés.» Avant de conclure: «Nous sommes tous des déracinés.»
Finimore
Toujours sur http://www.lefigaro.fr/culture/2015/11/10/03004-20151110ARTFIG00098-finkielkraut-pivot-d-ormesson-reagissent-a-la-mort-d-andre-glucksmann.php

Finkielkraut, Pivot, d'Ormesson... réagissent à la mort d'André Glucksmann

«Mon premier et meilleur ami n'est plus. J'ai eu la chance incroyable de connaître, rire, débattre, voyager, jouer, tout faire et ne rien faire du tout avec un homme aussi bon et aussi génial. Voilà, mon père est mort hier soir».

C'est par ces mots que Raphaël Glucksmann, fils du célèbre philosophe et essayiste, a annoncé le 10 novembre au matin le décès d'André Glucksmann.

Invité spécial de la matinale de Thomas Sotto sur Europe 1, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron a été l'un des premiers à s'exprimer sur la disparition à l'âge de 78 ans de l'auteur de Discours de la guerre et de Maîtres penseurs . «André Glucksmann était une conscience, un philosophe courageux qui a éclairé très tôt», a-t-il commenté.

Sur Twitter, François Hollande a salué «la mémoire d'André Glucksmann. Toujours à l'écoute des souffrances des peuples, il ne se résignait pas à la fatalité des guerres». Fleur Pellerin, ministre de la Culture, a également posté sur le réseau social quelques mots d'hommage: «André Glucksmann, l'une des voix des Nouveaux Philosophes, militant internationaliste, s'est éteint... Tristesse».

Un homme d'une «constance magnifique»

Sur RTL, Alain Duhamel parle d'un «symbole à la fois du philosophe engagé, mais du philosophe idéaliste qui croyait à des valeurs démocratiques et qui s'est battu toute sa vie pour ça». «C'est quelqu'un que j'ai rencontré quelques fois. [...] Il était extraordinairement naturel et souvent spontané, il n'avait pas peur des polémiques», a précisé l'éditorialiste.

Le philosophe Raphaël Enthoven a lui aussi rendu hommage à l'écrivain. «Il y a une injustice autour d'André Glucksmann. On l'a accusé de reniement, on a accusé cet homme d'avoir trahi sa jeunesse en passant du maoïsme au soutien de Nicolas Sarkozy pendant sa campagne de 2007», rappelle-t-il. «Glucksmann était l'amant de la liberté. C'est par fidélité à lui-même et à sa seule maîtresse, la liberté, qu'il a changé le contenu de son discours, mais parce qu'il suivait la liberté là où il croyait la voir. C'est un homme qui a effectivement changé de camp mais qui n'a jamais changé d'avis et c'est une constance magnifique», note Raphaël Enthoven.

«Un des grands penseurs de notre époque»

Souvent en désaccord avec Glucksmann, Alain Finkielkraut a témoigné de sa sympathie pour le personnage dans les colonnes du Point. «André Glucksmann a rendu possible l'émergence d'une gauche antitotalitaire en face d'une gauche purement idéologique qui jusqu'ici régnait en maître. Pendant la guerre en ex-Yougoslavie, avec Bernard-Henri Lévy et lui, nous soutenions la même cause mais pas avec les mêmes principes. J'ai essayé d'introduire une notion civilisationnelle quand eux restaient sur les principes de lutte contre le totalitarisme», rappelle l'auteur de L'Identité malheureuse.

«Même si à de nombreuses reprises nos chemins intellectuels ont divergé, je considère André Glucksmann comme un des grands penseurs de notre époque. Je ne faisais pas partie de cette école des Nouveaux Philosophes qu'il a animée avec Bernard-Henri Lévy dans les années 70. Il a été victime d'une chasse à l'homme indigne lorsque, en 2007, il a pris position en faveur de Nicolas Sarkozy», a notamment expliqué Alain Finkielkraut.

«Défenseur des plus faibles»

Toujours sur RTL, Jean d'Ormesson a partagé sa «grande peine» et son «chagrin». «Il y a beaucoup d'intellectuels que je ne connais guère ou pas du tout, mais j'étais lié avec Glucksmann, j'avais pour lui beaucoup d'affection, beaucoup d'admiration», a confié l'académicien. Et d'ajouter: «Glucksmann était déjà le défenseur des plus faibles, le défenseur des minorités, un homme d'une grande intelligence et d'une grande rigueur morale».

Bernard Pivot se souvient d'un homme «très combatif, coléreux même». «C'est un philosophe engagé qui défend les humbles et les opprimés bien entendus, et qui ne veut pas se laisser faire, qui demande toujours à l'État de réagir. Par exemple, les «boat people», c'est vrai que c'était formidable quand il a réuni Raymond Aron et Jean-Paul Sartre et qu'il les a fait venir à l'Elysée», a précisé l'homme de lettres.
Finimore
Le site du Figaro du 13/11/2015, relate l'hommage rendu à André Glucksmann décédé le 9 novembre 2015.

http://www.lefigaro.fr/culture/2015/11/13/03004-20151113ARTFIG00382-sarkozy-bhl-bruckner-l-adieu-a-andre-glucksmann.php


"NOUS Y ÉTIONS - De nombreux intellectuels et personnalités politiques étaient présents sous la grande coupole du crématorium de Père Lachaise pour rendre un dernier hommage à «l'homme qui ne faisait pas de politique mais du sentiment».


Un vent violent et un ciel turquoise ont accueilli ce vendredi 13 novembre, une foule de proches et d'anonymes venus assister aux obsèques d'André Glucksmann, sous la grande coupole du crématorium du Père Lachaise, dans le 20ème arrondissement de Paris.

À l'intérieur de cette salle exigüe aux vitraux arcs-en-ciel, des personnalités politiques et intellectuelles ont pris place au premier rang sur des chaises grinçantes, pour rendre un dernier hommage à «l'intellectuel total qui a marqué son siècle», par son combat contre le totalitarisme et «la misère des hommes». De l'ancien président Nicolas Sarkozy - dont André Glucksmann avait soutenu un temps l'ambition présidentielle -, aux anciens ministres Rama Yade, et Bernard Kouchner. Ce dernier, qui avait été son compagnon de jeunesse a rappelé devasté par le chagrin qu'«à force d'aimer un homme, on le croit immortel».

Tous les soixante-huitards, des maoïstes aux trotskystes, qui ont maintenant des cheveux blancs, étaient là pour témoigner leur affection à l'auteur de La Cuisinière et le Mangeur d'Hommes. Du «philosophe à la chemise blanche» Bernard-Henri Lévy, venu avec sa compagne Arielle Dombasle à Daniel Cohn-Bendit -la mine triste- qui a rappelé son amitié avec ce fils de juifs communistes, comme lui. Pascal Bruckner aussi, resté debout faute de place, a rappelé à la tribune «l'espièglerie et la bienveillance» du grand penseur. La ministre de la Culture Fleur Pellerin complétait la première rangée de chaise face à la tribune.

Raphael et «Fanfan», plus que jamais présents

Mais l'affection pour l'homme allait bien au-delà des intellectuels et des politiques. De nombreux anonymes étaient présents, des lecteurs influencés par sa pensée, mais aussi des voisins de quartiers: la pharmacienne, sa voisine d'immeuble, le concierge. Tous ont fait le déplacement pour rendre hommage à cet homme qu'ils portaient dans leur coeur.

Cernée de cierges et de bouquets de roses rouges par dizaines, la famille était là, toute de noire vêtue. «Je ne t'ai jamais appelé papa. Je t'appelais Gus. Gus parce que je n'arrivais pas encore à dire Glucks. Gus pour moi signifiait l'amour, la sympathie et l'admiration qui pouvaient me lier à toi», a dit Raphaël Glucksmann en s'adressant symboliquement à son père. Ce fils «qui rendait si fier son père», comme le rappelle une voisine.

Et Raphaël Glucksmann de conclure que les dernières paroles du défunt philosophe furent adressées à sa femme: «Embrasse Fanfan.»


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Edité le 14-11-2015 à 07:21:20 par Finimore


 
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