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Xuan
Drapeau Rouge sur la question des réfugiés





Depuis des mois et des mois, des milliers de réfugiés qui fuient la guerre, les massacres, les torture, meurent noyés en tentant de traverser la Méditerranée, en passant les frontières dans des camions, etc. Le corps du petit Aylan sur une plage a été le déclencheur dans l'opinion publique. Les gouvernements européens ont dû réagir.

Les Etats européens, les gouvernements, les partis politiques sont divisés sur les méthodes à employer pour, suivant leur expression "endiguer la vague migratoire des réfugiés" . Mais ils sont unis sur le fond pour refouler les clandestins et faire un tri « qualitatif ». L'opinion publique est aussi divisée, une partie est pour acceullir les réfugiés, l'autre pour les refouler.

Les gouvernements, les Etats, l'OFPRA

Les gouvernements contre l'accueil des immigrés sont la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie ; les indécis sont l'Estonie, la Lettonie, la Pologne, le Danemark.

De l'autre côté, les pays de l'Ouest de l'Europe dont l'Allemagne et la France veulent imposer des quotas à chaque membre de l'UE, ce que refusent les gouvernements des pays opposés à l'accueil des immigrés. Le ministre de l'Intérieur allemand déclare : « Les pays qui refusent la répartition sont souvent ceux qui reçoivent beaucoup de fonds structurels » « je trouve juste qu'ils reçoivent moins de moyens » . Ces fonds structurels ne sont pas des dons, mais des placements pour créer les infrstructures permettant une bonne délocalisation et l'exploitation des travailleurs et travailleuses de ces pays, pour un meilleur rendement du capital. Le mur de la honte de Shengen en Hongrie est payé par l'UE pour arrêter les réfugiés.

L'OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), sous prétexte d'efficacité, installe une antenne à Rome pour choisir entre les « vrais » demandeurs d'asile et ceux qui ne le seraient pas, alors que tous et toutes fuient la guerre, les bombardements, les tortures. C'est le premier tri. Ensuite l'OFPRA fait un second tri, et seulement un tiers est accepté après une longue attente. Pour refuser un maximum de réfugiés, l'OFPRA se propose d'installer ses bureaux à la source des migrations, au Liban et en Syrie.

En réalité, les principaux pays à accueillir les refugiés syriens sont les pays dominés par les impérialistes dont les gouvernements sont les chiens de garde des impérialistes respoansables du chaos actuel : au Liban (1,2 millions), en Irak (3 millions de déplacés), en Egypte (plus de 130 000), en Jordanie (650 000), en Turquie (1,9 million). Le nombre des réfugiés arrivant en Europe représente environ 10% de tous les migrants syriens.

Les politiques

300 personnes se sont rassemblées le samedi 12 septembre sur le village associatif organisé devant le Centre Pompidou-Metz pour la grande collecte en faveur des réfugiés syriens et irakiens. Au milieu de la foule, une poignée de représentants de Génération Identitaire, groupe fasciste, a allumé des fumigènes. Le FN a lui appelé à un référendum. L'association « Avenir ensemble », a alors entonné : "On est tous des enfants d’immigrés. Metz s’est déjà engagée à accueillir 250 personnes fuyant la Syrie." "Il y a des appartements disponibles et par-dessus le marché, j’en appelle à la population." Son maire, Dominique Gros est un des 600 maires qui se sont engagés dans ce sens.

On "découvre" que des logements vides sont détenus par l'Adoma (ex-Sonacotra) qui dispose de 5000 places, l'AFPA, 7500, le ministère de la défense 8000. En outre, il y a 75 650 HLM vacants. Le parc de logements HLM vides voués à la démolition est estimé de 9 000 à 16 000, alors qu'ils pourraient être réhabilitables. L'urgence fait lever le voile sur les logements vides et inoccupés qui s'élèvent à 2 millions en France, alors que plus de 100 000 SDF vivent dans la rue et que des centaines de milliers de familles vivent dans des logements insalubres ou trop petits. L'arrivée des réfugiés montre que la crise du logement est artificielle pour glonfler les prix du foncier, du marché immobilier et locatif.

Estrosi, maire de Nice à l'extrême droite des Républicains, a affirmé sans vergogne que « parmi les migrants nous avons des terroristes de Daech qui s'infiltrent » . Alors que les réfugiés sont fichés dès l'entrée dans l'UE, interrogés pour obtenir le droit d'asile... Marine le Pen en Essonne a déclaré "Les migrants qui arrivent en Ile-de-France vont chercher les emplois que vous n'avez pas, les prestations sociales que vous n'avez plus" "l'invasion migratoire n'aurait rien à envier à celle du IVème siècle, et aura peut-être les mêmes conséquence."

Quant à Robert Ménard, il est allé dire en personne, accompagné par sa milice armée locale, à des réfugiés qu'ils n'étaient « pas les bienvenus ». A Roanne, le maire ne veut accueillir que des chrétiens.

Et on ne compte plus le déferlement raciste des politicards de tous bords, sans oublier les réseaux sociaux où on retrouve les pires horreurs dignes des nazis.

Les impérialistes sont les responsables

Les Etats impérialistes sont les responsables de la guerre au Moyen-Orient et de la montée de l'EI. L'intervention de l'impérialisme américain en Afghanistan contre le social-impérialisme soviétique et le soutien qu'ils ont apporté aux islamistes et à El Qaïda, puis la nouvelle intervention américaine et de la coalition internationale contre les talibans a ouvert la voie à El Qaïda. La destruction du World Trade Center a donné l'occasion à Bush de décréter la "guerre des civilisations", envahir et occuper l'Irak, se débarrasser de Saddam Hussein, son ancien allié contre l'Iran. Les USA ont alors mis en place un régime fantoche dirigé par des chiïtes contre les sunnites précédemment au pouvoir. L'objectif : s'emparer du pétrole irakien, renforcer leur présence stratégique dans la région.

Cela ne suffisait pas. Les révoltes populaires en Tunisie et en Egypte ont été détournées par les classes dirigeantes soutenues par les impérialistes. L'intervention en Lybie a provoqué le chaos, les seigneurs de la guerre ont morcelé le pays. Les trafiquants et les islamistes ont pillé des stocks d'armes vendus contre du pétrole à Khadafi, et ainsi permis le renforcement des mouvements islamistes au Nigéria, au Mali, etc.

Mais il manquait plusieurs pions pour que les impérialistes dominent complètement le Proche-Orient. Aussi fallait-il faire tomber un autre dictateur, Bachar el Assad soutenu par l'impérialisme russe qui détient une base navale en Syrie et son allié le Hezbollah au Liban et ainsi renforcer le gendarme local, l'Etat d'Israël gendarme de l'impérialisme dans la région. La juste révolte des masses populaires en Syrie a été vite reprise en mains par les radicaux islamistes de l'EI qui s'étend aujourd'hui en Irak et en Syrie. Les kurdes d'Irak ont fait reculé l'EI au nord de la Syrie, aidés par les kurdes de Turquie que combat le gouvernement fasciste d'Erdogan plus qu'il ne combat l'EI. Aujourd'hui le gouvernement français qui bombarde l'EI en Irak, le fait en Syrie. Ce qui va augmenter le nombre de réfugiés victimes des soit-disant frappes ciblées contre l'EI.

Acceuillir les réfugiés, organiser la résistance contre le racisme et le fascisme

Globalement, en Europe, malgré la propagande anti-immigrée des fascistes et des gouvernements, la population approuve l'aide aux réfugiés : en Allemagne 66 %, en Italie 61 %, en Pologne 53 %. En Suède, en Belgique, aux Pays-Bas, malgré le poids de l'extrême droite, l'opinion est favorable à l'accueil des réfugiés. Les populations les plus hostiles à l’accueil sont celles du Danemark et de la Hongrie.

En France, malgré la propagande anti-immigrée du FN, du relais médiatique dont il bénéficie, de la politique de répression de l'immigration et des Rroms par le gouvernement PS, des campagnes réactionnaires de la droite contre l'immigration, des attaques des groupes ouvertement fascistes voire néo-nazis, 53 % des français sont pour l'accueil des réfugiés.

Le rôle des maoïstes

Les maoïstes sont pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, à se révolter contre l'expolitaion et l'oppression, contre les interventions des impérialistes, contre l'occupation d'un pays par un autre.

Les maoïstes sont pour les guerres justes de libération nationale anti-impérialiste ; soutiennent les révoltes contre les dictateurs à la solde des impérialistes, comme première étape de l'émancipation des peuples. Mais l'histoire nous démontre que l'on ne peut s'appuyer sur un impérialisme contre un autre, pas plus que sur une clique réactionnaire, quelle que soit la bannière sous laquelle elle tente de mobiliser les masses exploitées et opprimées en usant de la démagogie ou en s'appuyant sur la croyance ou la culture populaire du peuple, en profitant de ses difficultés provoquées par la crise du système capitaliste.

Les maoïstes sont pour la guerre populaire, seul moyen pour en finir avec les guerres injustes. Les impérialistes, ne rendront jamais les armes car elles leur permettent d'assujettir les peuples par la terreur. Il faudra les leur arracher des mains, et pour cela les combattre et les vaincre. Chaque peuple doit en finir avec sa propre bourgeoisie, instaurer le socialisme, la démocratie nouvelle pour le pueple dans chaque pays comme transition vers la société communiste à l'échelle mondiale. C'est la seule voie pour en finir avec toute cette misère, tous ces morts, tout ce sang et ces larmes versées. Avec le communisme, nous construirons un monde nouveau, sans exploitation, sans oppression, sans guerre, sans pollution, un monde réconcilié avec la nature que le capitalisme est en tarin de détruire. Nous n'avons qu'une planète, ils sont en train de la détruire et nous avec. Ce sont des criminels, nous devons les mettre à bas.

Dans nos tâches immédiates, nous devons apporter la solidarité avec les réfugiés, victimes de la barbarie impérialiste et détruire les fausses idées propagées à leur propos ; nous devons nous opposer à toute intervention militaire impérialiste ; nous devons dénoncer le rôle de la bourgeoisie impérialiste dans les massacres contre les populations et le soutien apporté aux bouchers de leur propre peuple (comme Erdogan en Turquie par exemple) ; nous devons apporter notre soutien aux forces indépendantes qui luttent contre les impérialistes et contre les réactionnaires de tous bords (comme la résistance kurde et les communistes qui luttent au Kurdistan et au nord de la Syrie notamment).

Le rôle du Parti Communiste

Nos ennemis sont organisés. C'est pour cela qu'ils règnent, C'est pour cela qu'ils tiennent en main les moyens de production et d'échanges qui leur permettent de nous exploiter et de nous opprimer grâce à leur appareil d'Etat. C'est avec notre sang et celui des autres peuples qu'ils mènent leurs guerres de rapines, qu'ils tentent de nous diviser, pour que nous nous dressions les uns contre les autres. C'est avec l'armée, la police et leur justice de classe qu'ils nous répriment, c'est au nom de la lutte contre le terrorisme qu'ils posent une chape de plomb sur nos libertés, qu'ils nous fichent, qu'ils pourchassent les plus exploités, les travailleurs sans droits, les sans-papiers.

Pour combattre l'Etat de la classe exploiteuse. Il nous faut une organisation supérieure à la leur. Nous sommes la majorité, mais nous sommes dispersés, divisés, sans objectif clair, ni stratégie claire pour l'atteindre. Nous ne pouvons y parvenir sans cette organisation supérieure capable d'unir la majorité de notre peuple dans un front unique pour la révolution, et de construire la force combattante pour repousser les attaques de la bourgeoisie, puis de passer à l'offensive contre elle et en finir avec ce système et apporter notre aide à tous les peuples en lutte dans le monde. Alors, il n'y aura plus de réfugiés car chaque peuple pourra vivre en paix et construire la société nouvelle avec les auttes peuples un monde nouveau. Ce n'est pas un rêve mais une nécessité absolue pour que la terre ne devienne un enfer pour l'humanité. Le but du communisme, c'est de faire de notre terre un paradis pour l'humanité.

Les impérialistes sèment la guerre et la misère !

A bas l'impérialisme et ses chiens de garde !

Vive la solidarité internationale des peuples !
Xuan
Samedi 26 septembre 2015 oùvalacgt

Des syndicats CGT avec les migrants


Dans un article précédent (« Déclaration CGT sur les migrants ») nous avons repris et commenté une déclaration intéressante et surprenante de la Confédération. Auparavant, nous avions repris des déclarations de la CGT cheminots (« La CGT Cheminots et les migrants ») et des Ports et Docks (« La CGT Ports et Docks et la libre circulation »).

Nous publions aujourd’hui (ci-dessous) deux prises de positions complémentaires de syndicats CGT d’entreprise.
D’une part un tract de la CGT Saint-Gobain Aubervilliers, qui combat les préjugés communs issus de la concurrence entre travailleurs (sur le travail, le logement…) pour défendre l’unité des prolétaires et la solidarité internationale. Prise de position qui s’accompagne de l’organisation d’une collecte dans l’entreprise à destination des migrants, via une association de quartier.
D’autre part, un tract de la CGT PSA Mulhouse qui reprend l’histoire des migrations et la constitution de la classe ouvrière multinationale de France, et conclut sur l’indispensable unité de la classe ouvrière contre les exploiteurs (le patron de PSA en l’occurrence), surtout en cette période de crise et de restructurations.

Deux prises de positions sur des bases de classe, complémentaires dans leur contenu, deux supports à une activité syndicale dans les entreprises !



Xuan
L’occident au pied du mur

Alymana Bathily

2015-09-08, Numéro 379


Pambazuka




Si le protectionnisme et la répression ont pu jusqu’à maintenant tenir lieu de politique migratoire, en suscitant et en jouant sur les peurs et les fantasmes des peuples occidentaux, la présente «crise des migrants» met l’Europe au pied du mur, confrontée à ses propres valeurs de civilisation ainsi qu’à ses responsabilités géopolitiques.
Il faut bien reconnaitre qu’il y a, et depuis bien longtemps, chez les «Occidentaux», Européens continentaux, Anglo-Saxons et Américains, un vieux réflexe non pas seulement xénophobes mais carrément raciste qui refait surface régulièrement chaque fois qu’il s’agit de l’accueil «de peuples de couleur» sur leurs sols.


Un confrère américain rappelait récemment que le Congrès des Etats Unis adoptait en 1882 le Chinese Exclusion Act, «la première législation sur l’émigration visant à interdire l’entrée dans le pays d’un groupe ethnique spécifique», qui prétendait empêcher la «pollution de la culture américaine» et préserver les emplois…

C’est de ce même reflexe que participe essentiellement toutes ces politiques migratoires mises en œuvre au cours de ces dernières décennies, partout dans le monde occidental, de l’Europe, aux États-Unis en passant par l’Australie. Il s’agit désormais d’arrêter physiquement les «nuées» de nouveaux barbares aux portes de l’Occident. C’est ainsi qu’on a érigé partout des «murs» et des barbelés.

Dès 1995, on a encerclé l’enclave de Ceuta et Melilla d’une double enceinte. La Grèce a élevé plus de 10 kilomètres de murs et de barbelés sur sa frontière avec la Turquie. La Bulgarie a de son côté entrepris d’en construire un sur plus de 100 kilomètres sur sa frontière sud avec ce même pays. La Hongrie, quant à elle, s’investit à présent dans l’érection de barbelés sur 120 kilomètres le long de sa frontière sud avec la Serbie. Les États-Unis ont entrepris de construire depuis 2005 un mur qui à terme s’allongera sur 3145 kilomètres le long de leur frontière avec le Mexique. Les gouvernements français et britannique viennent de débloquer 10 millions de dollars pour «améliorer» la barrière de barbelés autour de la ville de Calais afin de «sécuriser» le tunnel sous la Manche.

Pendant ce temps, on prétend que le monde est devenu un seul et même village, les marchandises et les flux financiers ne connaissent pas de barrières, l’Europe établit avec l’Afrique des accords dit de «libre échange» et les Etats Unis adoptent le traité nord-américain de libre échange (Nafta) avec… le Mexique.

Dans le même temps partout, aux États-Unis comme en Europe ou en Australie, c’est le discours raciste décomplexé qui domine depuis de nombreuses années le débat sur l’immigration et il n’est plus tenu seulement par les partis d’extrême droite mais aussi par ceux des droites et gauches «traditionnelles».

C’est ainsi que Donald Trump (Ndlr : candidat à la candidature des Républicains pour la présidentielle américaine), parlant au nom du Parti républicain peut tranquillement proposer de «déporter» tous les 11 millions d’Américains de première génération, la présidente du Front national français dénoncer la «submersion migratoire» de l’Europe, le Premier ministre britannique parler de «nuées» de migrants clandestins s’abattant sur la Grande Bretagne. Or si le protectionnisme et la répression ont pu jusqu’à maintenant tenir lieu de politique migratoire, en suscitant et en jouant sur les peurs et les fantasmes des peuples occidentaux, la présente «crise des migrants» met l’Europe au pied du mur, confrontée à ses propres valeurs de civilisation ainsi qu’à ses responsabilités géopolitiques.

C’est que les 300 000 personnes qui, depuis le début de cette année, tentent désespérément d’entrer dans l’Union européenne par mer ou à travers la Turquie, ne sont pas simplement des migrants, ce sont des réfugiés. Ces hommes, femmes et enfants ont été chassés pour la plupart de Syrie, d’Iraq, d’Afghanistan et de Libye principalement par la guerre qui ravage ces pays depuis plusieurs années. Leurs maisons et les infrastructures de leurs villes ont été détruites, leurs vies étaient constamment menacées par les attentats aveugles ou ciblés. Plusieurs millions de personnes ont donc dû fuir leurs pays. Le Haut-commissariat pour les réfugiés (Hcr) en recense 3 millions en provenance de la seule Syrie.

Or qui pourrait occulter la responsabilité totale de l’Europe et des États-Unis, en tout premier plan, dans les guerres qui ravagent encore l’Irak, la Syrie, le Soudan, le Yémen et tout le Moyen Orient, jetant leurs peuples sur les chemins de l’exil ? On ne peut plus, comme face aux migrants venus d’Afrique, prétendre qu’il s’agit de gens chassés par la misère dont les gouvernants de leurs pays sont seuls responsables. Il s’agit ici d’une tragédie humanitaire qui est la conséquence directe de l’agression et de la destruction délibérée de l’Afghanistan, de l’Irak puis de la Syrie, de la Libye et aujourd’hui du Yémen par tout l’Occident coalisé. Il s’agit de Droits de l’homme. Du Droit des réfugiés codifié par une convention spécifique des Nations Unies et dont l’Europe est l’un des tous premiers rédacteurs et signataires.

L’Europe est donc aujourd’hui interpellée. Elle doit, au risque de renier ses valeurs de civilisation les plus fondamentales, non pas seulement faire face à ses néo nazis et à ses extrémistes de tous poils mais faire face à ses responsabilités en faisant respecter les droits de ces réfugiés. «Les droits civils universels étaient jusqu’ici étroitement associés à l’Europe et à son territoire. Si elle échoue sur la question des réfugiés, ce lien étroit se briserait et ce ne serait plus l’Europe telle que nous la représentons», fait observer justement Angela Merkel.

Le Haut-commissaire des Nations Unies aux réfugiés, Antonio Guiterres, appelle quant à lui l’Union européenne à faire face : «Nous voulons adresser un message commun à l’Union européenne : cette crise est gérable. On parle de 290 000 personnes qui sont arrivées par la mer en Europe, où résident 508 millions d’habitants. Cela représente un habitant pour 1 000. Au Liban, par exemple, c’est un tiers de la population qui est désormais syrienne ou palestinienne. Alors, comparé à d’autres crises dans le monde, c’est une crise parfaitement gérable, s’il y a coordination, responsabilité, solidarité et répartition équitable entre les pays européens…»

Cependant ainsi que l’a fait observer le Rapporteur spécial de l'Onu sur les Droits de l'homme des migrants, François Crépeau, il s’agit concrètement pour l’Europe, non pas seulement de lutter plus vigoureusement qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent contre «le racisme, la xénophobie et les crimes de haine à l'encontre des migrants», mais pour ses dirigeants politiques de faire preuve de «leadership moral et politique» et de définir une politique migratoire «plus humaine, cohérente et exhaustive».

Une telle politique qui répondra aussi bien aux défis posés par les réfugiés que par ceux posés par les migrants économiques permettra d’une part «en coopération avec d'autres pays du Nord, un programme de réinstallation massive destiné aux réfugiés tels que les Syriens et Érythréens afin d'offrir une protection à 1,5 ou 2 millions d'entre eux au cours des cinq prochaines années» et d’autre part «l'ouverture du marché du travail européen, notamment par le bais de visas spécifiques octroyés aux migrants, leur permettrait de venir chercher du travail tout en les incitant à repartir s'ils ne trouvent pas d'emploi…».

Outre la formulation et l’adoption urgente d’une telle politique migratoire à laquelle l’adhésion formelle et solennelle de tous les États du Sud, à travers l’Organisation des Nations unies, ne fait pas doute, l’Europe se doit de reconnaitre que son engagement au nom des droits de l’homme dans la guerre civile en Syrie, contre le régime en place dans ce pays, a été contreproductif.

Elle doit donc mettre fin à son intervention militaire sans condition dans ce pays et œuvrer à sa reconstruction.
Xuan
Sur le site oùvalacgt
Déclaration CGT sur les migrants


La CGT a mis en ligne il y a quelques jours un communiqué autour des migrants à la fois intéressant, et intrigant.

Intéressant, parce qu’il y a beaucoup de choses justes, qui méritent d’être dites et qu’on n’entend pas trop souvent, par les temps qui courent :

> L’impossibilité de distinguer entre réfugié politique et migrant économique ;
> L’affirmation de la responsabilité des grandes puissances impérialistes (dont la France) et des grands monopoles français dans la misère et l’exode des uns et des autres, de la responsabilité des gouvernements successifs dans la situation de nos camarades sans-papiers ;
> L’exigence de la régularisation des sans-papiers, sans qu’il soit fait aucune référence aux dossiers au cas par cas, aux circulaires pourries du passé, et au contraire en dénonçant la future loi Cazeneuve. Avec en parallèle la poursuite du soutien aux camarades des Yvelines qui ont repris le flambeau depuis l’an dernier. C’est assez différent du discours pleurnichard du passé (voir notre dossier ICI) autour d’un supposé « respect » des circulaires Besson puis Valls qui ne faisaient en fait que durcir toujours plus les conditions d’accueil de nos camarades sans-papiers.

Discours assez nouveau, plus radical en tous les cas, on en avait entendu quelques allusions dans les meetings de rentrée, mais pas synthétisé de cette manière.
Il ne manque que le mot d’ordre de « Liberté de circulation et d’installation » , seule conséquence logique de l’analyse précédente pour arriver à une position en pointe dans le contexte actuel.

Cela dit, il y a quelque chose qui intrigue dans cette déclaration. C’est qu’il y a une signature « Marion Davaux », qui n’est pas celle de quelqu’un du BC ou de la CEC (ça aurait pu être Francine Blanche, toujours active sur la question, par exemple), mais d’une personne qui est « chargée de communication » à la confédération… (vous savez, ces restructurations qu’il y a eu autour de la NVO etc.)
Par ailleurs, la déclaration n’a pas été à la une du site alors que c’est quand même un sujet d’actualité majeur, et il faut fouiller pour la retrouver, tellement la publicité a été confidentielle, seulement diffusée par les réseaux CGT encore actifs sur les sans-papiers.

Bon, on ne va pas faire la fine bouche, pour une fois qu’on trouve un document qu’on peut diffuser sans difficulté.

D’un autre côté, on connaît bien notre confédération cette capacité au double discours, le discours officiel très réformiste d’un côté, et pour les militants radicaux quelques phrases pour entretenir la flamme et pouvoir ensuite récupérer la mobilisation sur le terrain. Martinez est très fort à ce petit jeu, par exemple avec les 32h…

L’avenir dira s’il s’agit d’une évolution positive de la CGT, sous la pression de la réalité et du constat de l’échec de la stratégie précédemment suivie (pression sur le gouvernement, cas par cas sur dossiers..) ou d’un « coup de com’ » sans lendemain.

Quoiqu’il en soit, il faut absolument utiliser cette déclaration pour faire avancer les positions les plus radicales !
Xuan
L’occident au pied du mur


Alymana Bathily

2015-09-08, Numéro 379

pambazuka


Si le protectionnisme et la répression ont pu jusqu’à maintenant tenir lieu de politique migratoire, en suscitant et en jouant sur les peurs et les fantasmes des peuples occidentaux, la présente «crise des migrants» met l’Europe au pied du mur, confrontée à ses propres valeurs de civilisation ainsi qu’à ses responsabilités géopolitiques.

Il faut bien reconnaitre qu’il y a, et depuis bien longtemps, chez les «Occidentaux», Européens continentaux, Anglo-Saxons et Américains, un vieux réflexe non pas seulement xénophobes mais carrément raciste qui refait surface régulièrement chaque fois qu’il s’agit de l’accueil «de peuples de couleur» sur leurs sols.

Un confrère américain rappelait récemment que le Congrès des Etats Unis adoptait en 1882 le Chinese Exclusion Act, «la première législation sur l’émigration visant à interdire l’entrée dans le pays d’un groupe ethnique spécifique» , qui prétendait empêcher la «pollution de la culture américaine» et préserver les emplois…

C’est de ce même reflexe que participe essentiellement toutes ces politiques migratoires mises en œuvre au cours de ces dernières décennies, partout dans le monde occidental, de l’Europe, aux États-Unis en passant par l’Australie. Il s’agit désormais d’arrêter physiquement les «nuées» de nouveaux barbares aux portes de l’Occident. C’est ainsi qu’on a érigé partout des «murs» et des barbelés.

Dès 1995, on a encerclé l’enclave de Ceuta et Melilla d’une double enceinte. La Grèce a élevé plus de 10 kilomètres de murs et de barbelés sur sa frontière avec la Turquie. La Bulgarie a de son côté entrepris d’en construire un sur plus de 100 kilomètres sur sa frontière sud avec ce même pays. La Hongrie, quant à elle, s’investit à présent dans l’érection de barbelés sur 120 kilomètres le long de sa frontière sud avec la Serbie. Les États-Unis ont entrepris de construire depuis 2005 un mur qui à terme s’allongera sur 3145 kilomètres le long de leur frontière avec le Mexique. Les gouvernements français et britannique viennent de débloquer 10 millions de dollars pour «améliorer» la barrière de barbelés autour de la ville de Calais afin de «sécuriser» le tunnel sous la Manche.

Pendant ce temps, on prétend que le monde est devenu un seul et même village, les marchandises et les flux financiers ne connaissent pas de barrières, l’Europe établit avec l’Afrique des accords dit de «libre échange» et les Etats Unis adoptent le traité nord-américain de libre échange (Nafta) avec… le Mexique.

Dans le même temps partout, aux États-Unis comme en Europe ou en Australie, c’est le discours raciste décomplexé qui domine depuis de nombreuses années le débat sur l’immigration et il n’est plus tenu seulement par les partis d’extrême droite mais aussi par ceux des droites et gauches «traditionnelles».

C’est ainsi que Donald Trump (Ndlr : candidat à la candidature des Républicains pour la présidentielle américaine), parlant au nom du Parti républicain peut tranquillement proposer de «déporter» tous les 11 millions d’Américains de première génération, la présidente du Front national français dénoncer la «submersion migratoire» de l’Europe, le Premier ministre britannique parler de «nuées» de migrants clandestins s’abattant sur la Grande Bretagne. Or si le protectionnisme et la répression ont pu jusqu’à maintenant tenir lieu de politique migratoire, en suscitant et en jouant sur les peurs et les fantasmes des peuples occidentaux, la présente «crise des migrants» met l’Europe au pied du mur, confrontée à ses propres valeurs de civilisation ainsi qu’à ses responsabilités géopolitiques.

C’est que les 300 000 personnes qui, depuis le début de cette année, tentent désespérément d’entrer dans l’Union européenne par mer ou à travers la Turquie, ne sont pas simplement des migrants, ce sont des réfugiés. Ces hommes, femmes et enfants ont été chassés pour la plupart de Syrie, d’Iraq, d’Afghanistan et de Libye principalement par la guerre qui ravage ces pays depuis plusieurs années. Leurs maisons et les infrastructures de leurs villes ont été détruites, leurs vies étaient constamment menacées par les attentats aveugles ou ciblés. Plusieurs millions de personnes ont donc dû fuir leurs pays. Le Haut-commissariat pour les réfugiés (Hcr) en recense 3 millions en provenance de la seule Syrie.

Or qui pourrait occulter la responsabilité totale de l’Europe et des États-Unis, en tout premier plan, dans les guerres qui ravagent encore l’Irak, la Syrie, le Soudan, le Yémen et tout le Moyen Orient, jetant leurs peuples sur les chemins de l’exil ? On ne peut plus, comme face aux migrants venus d’Afrique, prétendre qu’il s’agit de gens chassés par la misère dont les gouvernants de leurs pays sont seuls responsables. Il s’agit ici d’une tragédie humanitaire qui est la conséquence directe de l’agression et de la destruction délibérée de l’Afghanistan, de l’Irak puis de la Syrie, de la Libye et aujourd’hui du Yémen par tout l’Occident coalisé. Il s’agit de Droits de l’homme. Du Droit des réfugiés codifié par une convention spécifique des Nations Unies et dont l’Europe est l’un des tous premiers rédacteurs et signataires.

L’Europe est donc aujourd’hui interpellée. Elle doit, au risque de renier ses valeurs de civilisation les plus fondamentales, non pas seulement faire face à ses néo nazis et à ses extrémistes de tous poils mais faire face à ses responsabilités en faisant respecter les droits de ces réfugiés. «Les droits civils universels étaient jusqu’ici étroitement associés à l’Europe et à son territoire. Si elle échoue sur la question des réfugiés, ce lien étroit se briserait et ce ne serait plus l’Europe telle que nous la représentons» , fait observer justement Angela Merkel.

Le Haut-commissaire des Nations Unies aux réfugiés, Antonio Guiterres, appelle quant à lui l’Union européenne à faire face : «Nous voulons adresser un message commun à l’Union européenne : cette crise est gérable. On parle de 290 000 personnes qui sont arrivées par la mer en Europe, où résident 508 millions d’habitants. Cela représente un habitant pour 1 000. Au Liban, par exemple, c’est un tiers de la population qui est désormais syrienne ou palestinienne. Alors, comparé à d’autres crises dans le monde, c’est une crise parfaitement gérable, s’il y a coordination, responsabilité, solidarité et répartition équitable entre les pays européens…»

Cependant ainsi que l’a fait observer le Rapporteur spécial de l'Onu sur les Droits de l'homme des migrants, François Crépeau, il s’agit concrètement pour l’Europe, non pas seulement de lutter plus vigoureusement qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent contre «le racisme, la xénophobie et les crimes de haine à l'encontre des migrants», mais pour ses dirigeants politiques de faire preuve de «leadership moral et politique» et de définir une politique migratoire «plus humaine, cohérente et exhaustive».

Une telle politique qui répondra aussi bien aux défis posés par les réfugiés que par ceux posés par les migrants économiques permettra d’une part «en coopération avec d'autres pays du Nord, un programme de réinstallation massive destiné aux réfugiés tels que les Syriens et Érythréens afin d'offrir une protection à 1,5 ou 2 millions d'entre eux au cours des cinq prochaines années » et d’autre part «l'ouverture du marché du travail européen, notamment par le bais de visas spécifiques octroyés aux migrants, leur permettrait de venir chercher du travail tout en les incitant à repartir s'ils ne trouvent pas d'emploi…» .

Outre la formulation et l’adoption urgente d’une telle politique migratoire à laquelle l’adhésion formelle et solennelle de tous les États du Sud, à travers l’Organisation des Nations unies, ne fait pas doute, l’Europe se doit de reconnaitre que son engagement au nom des droits de l’homme dans la guerre civile en Syrie, contre le régime en place dans ce pays, a été contreproductif.

Elle doit donc mettre fin à son intervention militaire sans condition dans ce pays et œuvrer à sa reconstruction.
Xuan
Réception des migrants en Hongrie




affrontements violents entre des migrants arrivés de Serbie et la police hongroise. photos CRI
Xuan
Compassion à géométrie variable



Vienne mobilise 2.200 soldats pour «assister la police», notamment «pour les contrôles frontaliers, là où c’est nécessaire» , a précisé le chancelier lors d’une conférence de presse, au lendemain de l’annonce par l’Allemagne d’une réintroduction des contrôles à ses frontières.

L’accueil chaleureux de l’Allemagne n’aura pas fait long feu au regard des rapports conflictuels européens. Après le verre de l’amitié, ce sont les barbelés et les coups de bâton qui témoignent de l’humanisme européen.

Les attitudes xénophobes ne découlent pas uniquement de la propagande véhiculée par les partis comme le FN.
Du point de vue des intérêts respectifs des classes capitalistes dans ces différents pays, l’immigration constitue un réservoir de main d’œuvre dont il faut ouvrir ou fermer le robinet en fonction des besoins de l’industrie et du taux de chômage.

Si on compare l’Allemagne, la France, la Pologne et la Hongrie pour le pourcentage des 30-50 ans dans la population (projection pour 2020), le taux de chômage et le SMIC, on obtient respectivement (chiffres de 2012) :

Allemagne : 24,81 %, 5,4 %,1473 €
France : 25,2 %, 9,9%, 1457 €
Hongrie : 29,26 %, 10,9 %, 333 €
Rép. Tchèque : 30,9 %, 7 %, 332 €
Pologne : 31,24 %, 10,10 %, 410 €
Slovaquie : 31,59 %, 13,9 %, 357 €
Roumanie : 32,47 %, 7 %, 218 €

Où il apparaît que les pays les plus hostiles à l’arrivée de migrants ont des salaires très bas, une population active (entre 30 et 50 ans) proche de 30 % et un chômage parfois élevé.

A l’inverse l’Allemagne et la France ont des salaires mini beaucoup plus élevés et une population active moins nombreuse, particulièrement en Allemagne où le taux de chômage est le plus bas, et où les 20 - 30 ans seront moins de 12 % en 2020.
Pour l’institut Prognos, à cette date le déficit de main d’œuvre s’élèverait à 1,8 millions de travailleurs et à 3,9 millions en 2040 ; dès à présent 140 000 ingénieurs, programmateurs et techniciens feraient défaut selon la fédération des employeurs BDA.

Lundi 7 septembre le ministre de l'Economie et vice-chancelier Sigmar Gabriel a estimé que le pays pouvait "certainement gérer un chiffre de l'ordre du demi-million [de réfugiés] pendant plusieurs années"
"Si nous arrivons à les intégrer rapidement dans le marché du travail, nous aiderons les réfugiés, et nous nous aiderons nous-mêmes" , affirmait il y a quelques jours le président de la fédération des industries allemandes BDI, Ulrich Grillo, pour qui ces jeunes migrants ont "de vraiment bonnes qualifications" .

Les capitalistes français ne sont pas en reste.

A travers le tri entre les réfugiés « politiques » et les migrants « économiques » ressort aussi l’objectif déclaré de Sarkozy d’une « l’immigration choisie », visant à drainer en France l’élite instruite du continent africain.
Valls annonce aujourd’hui sa volonté de fermer temporairement les frontières.
"Nous avons déjà rétabli ce printemps des contrôles temporaires [dans les Alpes-Maritimes]. Et nous n’hésiterons pas à le faire de nouveau comme les règles de Schengen le permettent à chaque fois que les circonstances l’imposent, notamment dès les prochains jours ou prochaines semaines" .

Le beurre et l’argent du beurre

Le comble, alors que l’hospitalité franco-allemande n’a rien de compassionnel, est l’injonction de Merkel, appuyée par Hollande, de répartir équitablement les réfugiés dans tous les pays européens, y compris les plus pauvres.

La fermeture des frontières allemandes et françaises n’a pas d’autre but que de contraindre les pays d’Europe du sud à servir de réservoir de main d’œuvre pour les plus riches.

Il n’a jamais été question d’hospitalité pour les capitalistes, et les contradictions européennes mettent en relief le cynisme des pays capitalistes, tout particulièrement des pays impérialistes dominants en Europe.
Xuan
Le discours sur les réfugiés syriens : un analyseur


Publié le 14 septembre 2015 par bouamamas


Saïd Bouamama

11 septembre 2015

Dans un article intitulé « Le mur meurtrier de la méditerranée : l’assassinat institutionnel de masse de l’Union Européenne », publié sur ce site le 21 mars dernier, nous mettions en évidence la responsabilité de l’UE dans les milliers de morts chaque année en méditerranée dans des tentatives désespérées de fuir la misère et la guerre. Depuis la publication, le 2 septembre, par la presse turque et britannique de la photo d’un enfant de 3 ans mort sur une plage de Bodrum au sud de la Turquie, une vaste campagne médiatique présente une autre image de l’Union Européenne en général et de la France en particulier. Nous nous serions donc trompés ou un changement radical d’attitude et de politique serait survenu. A moins que nous ne soyons une nouvelle fois devant l’instrumentalisation politique d’un drame humain pour justifier une nouvelle intervention militaire. Les diverses réactions politiques et médiatiques à l’arrivée de ces réfugiés sont par ailleurs un excellent analyseur politique de notre société, de ses politiques et de ses médias.



Une « cécité » volontaire

A écouter nos politiques et nos médias, la découverte du corps du petit Aylan aurait mis en évidence l’ampleur du drame vécu par le peuple syrien. Ainsi donc ni les médias et leurs multiples spécialistes et experts, ni les gouvernements européens et leurs services de renseignements n’avaient auparavant mesurés l’ampleur du drame. Aucun ne pouvait imaginer que des enfants étaient victimes des guerres qui déchirent l’Irak et la Syrie. Cet aveu implicite d’une cécité politique et médiatique ne tient pas. Si cécité il y a, elle est volontaire comme en témoigne les sonnettes d’alarme qui ont été soigneusement tues par l’essentiel des grands médias et la majorité de la classe politique. Ainsi par exemple le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU souligne dans son communiqué de presse du 9 juillet 2015 que nous sommes en présence de « la plus importante population de réfugiés générée par un seul conflit en une génération. Cette population a besoin d’un soutien de la part du reste du monde mais, au lieu de cela, elle vit dans des conditions désastreuses et s’enfonce dans la pauvreté (1). »

Le même communiqué avance les chiffres suivants : 4 013 000 réfugiés dans les pays voisins de la Syrie (1 805 255 réfugiés syriens en Turquie, 249 726 en Iraq, 629 128 en Jordanie, 132 375 en Egypte, 1 172 753 au Liban et 24 055 en Afrique du Nord) et au moins 7,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie. Enfin le communiqué du HCR rappelle le caractère prévisible de l’augmentation du nombre de réfugiés syriens après cinq ans de guerre totale : « Le cap des quatre millions survient à peine 10 mois après que celui des trois millions ait été atteint. Au rythme actuel, le HCR prévoit que le chiffre d’environ 4,27 millions pourrait être atteint d’ici la fin 2015 (2). » D’autres données du HCR mettent en exergue la hausse exponentielle du nombre de réfugiés : 92814 en juillet 2012, 1 512 160 en juillet 2013, 2 835 736 en juillet 2014, 4 094 091 en juillet 2015(3).

Tout le monde savait. Journalistes comme leaders politiques étaient au courant. Les classes dominantes d’Europe et des États-Unis espéraient simplement une nouvelle fois cantonner les réfugiés dans les pays voisins. C’est d’ailleurs ce qu’ils font classiquement pour tous les autres conflits qu’ils suscitent pour le contrôle du gaz, du pétrole et des minerais stratégiques. Ainsi en 2000, les seize millions de réfugiés reconnus par le HCR se répartissent comme suit : « Sur les 16 millions de réfugiés, 3,6 millions se trouvaient en Afrique, 9,1 en Asie, 2,3 en Europe et 0,6 en Amérique du Nord, et le reste en Amérique Latine et en Australie (4). » Terminons avec les données quantitatives en donnant un dernier chiffre du HCR pour l’année 2013 : les pays industrialisés n’accueillent que 14 % de l’ensemble des réfugiés(5).

Il s’agit clairement de cantonner la misère du monde produite par les politiques économiques des grandes puissances impérialistes d’une part et par les guerres pour le contrôle des matières premières d’autre part, à la périphérie des pays riches. Nous sommes en présence d’une des multiples déclinaisons de l’ultralibéralisme : privatiser les gains et socialiser les pertes et/ou les coûts.

Les hypocrites reconvertis

Nous avons assisté dans la semaine qui a suivi la diffusion de la photo du cadavre du petit Aylan à de subites reconversions à l’humanisme. Ainsi par exemple le député de droite des Alpes Maritimes Eric Ciotti écrit sur son compte Twitter dès le 3 septembre : « Image d’horreur insoutenable que celle d’une enfance sacrifiée. Indignation et écœurement face à l’inaction intolérable de la communauté internationale ». Le même estimait il y a à peine un mois, le 10 août, que « l’Union européenne doit engager sans plus attendre des opérations militaires visant à détruire les filières de passeurs à la source et créer des centres de rétention pour migrants dans les pays d’entrée en Europe (6) ».

Au PS la reconversion est tout aussi radicale. François Hollande annonçait lors du sommet européen extraordinaire sur le drame des migrants en Méditerranée, le 23 avril dernier, son intention de proposer une résolution à l’ONU pour détruire les bateaux des trafiquants. On se demande au passage comment les soldats chargés de cette tâche reconnaîtront les bateaux concernés. Il considère maintenant que l’accueil des réfugiés syriens « C’est le devoir de la France, où le droit d’asile fait partie intégrante de son âme, de sa chair (7) ». Après « l’esprit du 11 janvier » nous avons maintenant « l’âme et la chair de de la France ».

De nombreux médias ont repris ce mythe d’une France qui a toujours été ouverte aux opprimés du monde. S’il est indéniable que des militants et/ou des citoyens ont été accueillis en France dans le passé, il est en revanche mensonger de présenter ce fait comme massif, constant et intégré à « l’âme et la chair » du pays. Nous commençons à avoir l’habitude de ces envolées lyriques visant à écrire un roman national idéologique masquant la réalité historique contradictoire. En janvier 2015 la liberté d’expression était présentée comme une constante française occultant en passant les multiples interdictions des journaux, revues et livres qui s’exprimaient contre la guerre d’Algérie. En 2004 lors du vote de la loi sur le foulard à l’école c’est l’égalité entre les sexes qui est présentée comme une constante française occultant en même temps les inégalités présentes et les combats que les militantes féministes ont dut mener pour diminuer les inégalités réelles.

Certains médias ont même osé citer l’exemple des républicains espagnols fuyant le fascisme de Franco. Il n’est pas inutile de rappeler les conditions de cet accueil. Voici ce qu’en dit l’historien Marc Ferro :

Dès 1937, des réfugiés basques affluent, des instructions sont là, qui très vite, oublient les soucis humanitaires des premières semaines. On les fait retourner en Espagne par les Pyrénées orientales. (…). Dès l’automne 1937, Marx Dormoy, ministre de l’intérieur d’un gouvernement Front populaire, demande à la police d’établir un « barrage infranchissable » … Surtout, on montre le peu d’empressement des populations d’accueil à aider les réfugiés, souvent choquées par la passion politique de leurs hôtes(8)

Plusieurs centaines de milliers de républicains furent « accueillis » dans des camps qu’ils durent eux-même construire. Les familles étaient séparées et les camps étaient entourés de barbelés et surveillés par des gardes mobiles. Les français qui voulaient les aider étaient contraints de jeter nourritures et habits au-dessus des barbelés.

Il n’y a aucune « âme et chair » française qui comporterait comme caractéristique essentielle l’humanisme et l’accueil des persécutés. Il n’y a également aucune reconversion à propos des réfugiés mais simplement des « reconversions hypocrites » mises en scènes médiatiquement à des fins d’instrumentalisation de l’émotion de l’opinion publique.

Le discours sur le tri

A part le Front National qui propose de « ne plus accueillir personne (9) », le consensus sur « l’âme et la chair » de la France réunit désormais la droite et partie importante de la « gauche ». Le second trait du consensus porte sur la nécessité du « tri » entre « réfugiés légitimes » et « réfugiés illégitimes », entre « vrais réfugiés » et « faux réfugiés ». Les propositions fusent et constituent un excellent analyseur de notre société, de sa classe politique et de ses médias lourds.

Le maire de Roanne, Yves Nicolin propose que le tri se fasse sur une base religieuse :

« Si la France décide d’accueillir sur son sol un certain nombre de familles, et qu’elle décide de les intégrer, c’est-à-dire de leur donner des papiers, et bien la ville de Roanne, je pense, pourra jouer ce rôle-là, accueillir peut-être une dizaine de familles mais à la condition qu’il soit bien question de réfugiés Chrétiens qui sont persécutés parce que Chrétien en Syrie par Daesh (…) Ce que je souhaite c’est qu’on puisse avoir l’absolue certitude que ce ne sont pas des terroristes déguisés. C’est la raison pour laquelle je pense que demander à ce que ce soit des Chrétiens peur représenter une garantie suffisante (10) «

Il est suivi dans cette proposition par Gérard Dézempte maire Charvieu-Chavagneux et par Damien Meslot maire de Belfort. Après l’étoile jaune permettant de distinguer les juifs dans le passé, il faudrait donc faire porter à l’avenir un croissant vert pour éviter les fraudes à l’asile politique. Ces positions sont certes marginales mais suffisent à souligner la banalisation de l’islamophobie en France. Elles indiquent qu’un verrou a sauté en matière d’islamophobie et que celle-ci fait désormais partie de la sphère du « légitime » dans le débat politique.

Mais le critère de « tri » le plus largement partagé et mentionné est celui de la différence entre « migrants » et « réfugiés ». De nombreux journalistes prennent un ton docte pour nous expliquer cette différence entre les uns qui seraient « économiques » et les autres qui seraient « politiques ». L’accueil des uns serait impossible et exigerait de la fermeté alors que l’accueil des autres serait nécessaire et exigerait de la solidarité. La distinction entre « réfugiés » et « migrants » est même présentée par un journaliste de Libération de la manière suivante :

« La crise humanitaire actuelle est traitée comme une aggravation, certes spectaculaire, mais une simple aggravation d’une « vague migratoire » qui, depuis des années, vient s’échouer sur les côtes européennes, aujourd’hui italiennes et grecques, hier espagnoles. Ce n’est pas un hasard si on parle de « migrants » ou de « clandestins » et non de « réfugiés ». Au fond, pour les Français, Aylan n’est qu’une victime de plus de cette « misère du monde » attirée par l’eldorado européen. Ces masses indifférenciées qui forcent nos frontières au péril de leur vie, et c’est le discours du Front national, ne sont que des « migrants-immigrés » venant au mieux voler le pain des Français, au pire importer le jihad. Le mot « migrant » est un cache-sexe sémantique qui permet de nier la spécificité du drame humain qui se joue à nos frontières, un mot connoté négativement : après tout, dans « immigrant », n’y a-t-il pas « migrant » ? Or, l’immense majorité de ceux qui cherchent à se rendre en Europe n’auraient jamais songé, il y a quelques années, à quitter leur pays : ils ne « migrent » que parce qu’ils fuient la guerre, les massacres, les persécutions, les viols, les tortures, la mort (11). »

Nous partageons le souci de ce journaliste d’une prise de mesure de l’urgence de la situation et de l’ampleur du drame. Cependant cette urgence ne doit pas nous faire oublier la communauté des causes et des responsabilités conduisant à l’émigration dite « économique » et à l’exil politique. Les mêmes puissances de l’OTAN imposent des règles économiques mondiales qui appauvrissent les plus pauvres les contraignant ainsi à l’émigration et interviennent militairement pour le contrôle des matières premières produisant systématiquement des drames humanitaires contraignant à la fuite des millions de personnes : Irak, Afghanistan, Libye, etc. Comme pour les réfugiés, les émigrés dits « économiques » n’auraient jamais songé, il y a quelques années, à quitter leur pays. L’insistance du gouvernement comme de l’opposition sur la distinction entre ces deux catégories de victimes n’a qu’un objectif : justifier le refus de séjour pour les émigrés économiques et même pour les réfugiés ne relevant pas des zones arbitrairement choisies par les pays riches comme étant dangereuses.

Il est vrai qu’une nouvelle fois les reportages et discours médiatiques ont été centrés sur les conséquences de la situation et non sur les causes. Tout se passe comme si brusquement nous étions en présence d’une tornade imprévisible et non face aux résultats prévisibles des déstabilisations stratégiques dans lesquelles nos gouvernants ont une responsabilité majeure. Le même silence sur les causes aboutit consciemment ou non à masquer la responsabilité des pétromonarchies dans l’offensive de Daesh. Il est vrai que celles-ci sont des amis de l’Europe et des États-Unis. Il conduit consciemment ou non à masquer la responsabilité de la Turquie dans l’offensive de Daesh par la guerre qu’elle mène contre les résistants kurdes. Il est vrai que la Turquie est membre de l’OTAN. Mais le discours médiatique se caractérise également par un autre silence assourdissant : celui concernant le massacre que l’armée Saoudienne et les armées des émirats commettent chaque jour au Yemen contre une révolte populaire. Il est vrai que ce sont « nos » alliés.

Si les propositions de tri entre réfugiés chrétiens et réfugiés musulmans révèlent l’enracinement de l’islamophobie, celle entre émigrés économiques et réfugiés politiques révèlent la campagne consensuelle (consciente ou non, le résultat est le même) visant à masquer les causes des crises qui secouent notre monde.

Une logique coloniale

Le discours sur le tri conduit inévitablement à des propositions de dispositifs. Il est donc proposé à droite comme à gauche de multiplier les centre de tri ou « hotspot ». En bonne logique coloniale, il est proposé d’installer ces nouveaux centres dans les pays méditerranéens et en Afrique même. Il s’agit ni plus ni moins que d’externaliser le « sale boulot » pour qu’il demeure invisible. Le fait que des pays membres de l’Union européenne soient concernés souligne simplement que la logique coloniale s’étend au sein même de l’Europe. La dernière « crise grecque » et son dénouement illustre que ce pays est traité comme le sont les anciennes colonies c’est-à-dire avec la même logique de mise en dépendance et de pillage.

Ces centres de tri existent déjà comme par exemple à Pozzallo en Italie. Il est géré par Frontex (l’agence européenne en charge des frontières(12)). Le centre de Pozzalo comme les autres sont régulièrement dénoncés par des militants des droits de l’homme comme attentatoires à la dignité des personnes :

« L’objectif ? Enfermer puis renvoyer les « mauvais » réfugiés chez eux, quitte à les maltraiter au passage et parfois les envoyer à la mort dans leurs pays d’origine. Ces prisons qui ne disent pas leur nom voient les policiers y utiliser la force pour obliger les réfugiés à donner leurs empreintes digitales qui sont ensuite enregistrées dans le fichier Eurodac. A Pozzallo, en octobre 2014, des récits, témoignages et enregistrements attestent des violences subies par les réfugiés dans ces centres. Plusieurs centaines de réfugiés avaient entamé une grève de la faim contre les prises d’empreintes forcées. A Pozzallo toujours, en mai 2015, des policiers utilisent des matraques électriques, notamment contre des mineurs qui refusent de donner leurs empreintes. Les policiers emploient également des techniques d’intimidation, les familles se voient menacées d’être séparées (13). »

La proposition de multiplier les « Hotspot » souligne l’absence de volonté d’agir sur les causes et le choix de ne se centrer que sur la gestion des conséquences en en externalisant les tâches les plus répressives.

oooooooooooooo


Mais alors que signifie cette « conversion » massive de Merkel à Hollande, de Sarkozy à Valls ? Comme pour le 11 janvier, la réponse est à rechercher dans les décisions qui sont prises à l’occasion de cette mise en scène médiatique et politique d’un humanisme européen exemplaire. Si le drame de janvier a débouché sur une décision prise à la quasi-unanimité de l’assemblée nationale de poursuivre les frappes aériennes en Irak, le drame de septembre se conclut par la décision de Hollande d’entamer des frappes aériennes en Syrie. Il n’y a même plus besoin de vote désormais et le consensus dans les déclarations est frappant. A l’unanimité tous les ténors de droite et du parti socialiste se sont déclarés favorables à ces frappes.

1 unhcr

2 Ibid,

3 unhcr

4 Jean-Claude Chasteland , La population mondiale à l’orée du XXIème siècle, in Jean-Claude Chasteland et Jean-Claude Chesnais (coord.) , La population du monde, Les Cahiers de l’INED, n° 149, Paris, 2002, p. 57.

5 unhcr

6 le Monde
7 Le Point
8 Marc Ferro, Histoire de France, Odile Jacob, Paris, 2003.
9 Déclaration à l’université d’été du Front National, le 5 septembre 2015.
10 ouest France
11 Libération
12 Voir notre article de mars 2015 : bouamamas
13 Huffington Post


Edité le 17-09-2015 à 00:08:26 par Xuan


Xuan
Fiasco au meeting du PS :


Image carnavalesque d'une compassion feinte :

http://youtu.be/-yQPm6yt2XQ
http://www.politis.fr/Migrants-meeting-tragi-comique-du,32345.html


Edité le 10-09-2015 à 00:42:52 par Xuan


Xuan
La crise des réfugiés, fruit amer de l'hégémonie et de l'interventionnisme de l'Occident



Publié le 2015-09-09 à 18:00 french.xinhuanet.com

BEIJING, 9 septembre (Xinhua) -- L'Occident devrait considérer l'actuelle crise des réfugiés comme une leçon coûteuse et douloureuse de sa politique étrangère hégémonique et de son interventionnisme au Moyen-Orient, qui ont créé non seulement des guerres et du chaos dans la région, mais ont également eu un effet boomerang.

Les tensions entre l'Occident et le monde arabe prennent racines dans leurs histoires respectives et dans leurs relations historiques épineuses. L'hostilité et les tensions ne pourront être réduites qu'à travers des négociations d'égal à égal entre les deux parties et la reconnaissance de la situation complexe des deux côtés.

Mais l'Occident n'a fait pas les choses ainsi. A l'aube du XXIe siècle, sous la direction des Etats-Unis, les puissances occidentales se sont immiscées dans les affaires régionales, ont déclenché des guerres, incité des troubles et soutenu des rebelles afin d'd'assurer leurs propres intérêts et leur sécurité.

Les Etats-Unis sont intervenus, directement ou indirectement, dans la chute de Saddam Hussein (Irak), de Mouammar Kadhafi (Libye) et de Hosni Moubarak (Egypte), tout en soutenant l'opposition syrienne pour renverser Bachar el-Assad.

Des guerres brutales ont ravagé l'Irak, la Syrie, le Yémen et d'autres pays, des attaques terroristes ayant lieu chaque jour.

Le groupe radical Etat islamique (EI), né de l'opposition syrienne, s'est développé en profitant de l'agitation et de l'anarchie créées par l'intervention de l'Occident et est devenu une des plus graves menaces pour la sécurité au Moyen-Orient et dans certaines autres parties du monde.

L'EI, qui s'est emparé de larges bandes de territoires en Irak et en Syrie, y a aussi asservi et massacré des civils. Des centaines de milliers de civils innocents sont morts dans des conflits sanglants, alors que des millions d'autres ont été forcés à fuir leur pays pour se rendre au Liban et en Turquie avant de se ruer vers les pays européens.

Alors que les efforts humanitaires déployés par l'Allemagne et d'autres pays de l'Union européenne sont louables, on devrait toutefois se rendre compte que ces réfugiés affluant vers les côtes européennes sont un résultat direct des actions de l'Occident et que ses efforts ne pourront jamais totalement compenser les souffrances des civils irakiens et syriens innocents.

Il est grand temps, notamment pour les Etats-Unis, de réfléchir sur sa politique étrangère, car l'histoire et les faits ont démontré que promouvoir ses idéologies par la force est dangereux et que les interventions armées ne peuvent aboutir qu'à des résultats périlleux.

Les autres puissances occidentales devraient aussi apprendre, de manière dure et douloureuse, que la diplomatie est meilleure qu'une action militaire et que suivre les Etats-Unis n'est pas toujours un choix politique judicieux
 
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