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Xuan
Un nouvel article du blog oùvalacgt :

Mercredi 13 mai 2015

Les suites du 9 avril pour la CEC : une pétition salaires !


Le 9 avril a été un vrai succès, une forte mobilisation, combattive, contre l’austérité du gouvernement et contre les lois Macrons. Une mobilisation ancrée sur un ras-le-bol populaire face aux attaques à répétition, qu’il s’agisse des conditions de travail (travail de nuit, le dimanche), des droits des travailleurs, ou de la dégradation permanente des droits à la santé et à l’éducation.
A l’issue de cette journée, nombreux étaient les camarades qui attendaient une suite, forte, unitaire et déterminée, pour mettre un coup d’arrêt à la politique antisociale du gouvernement PS. C’était par exemple le sens de l’adresse de l’UD 92 du 28 avril.

Mais le premier mai n’a pas vraiment fait recette, et c’est le prétexte pour la CEC de faire une superbe pirouette en arrière…
Après le succès unitaire du 9 avril, la « forte mobilisation » pour juin sera donc… une pétition pour les salaires !!! Ouah, ça c'est fort !
La valeur sûre a minima (c’est sûr que c’est un sujet sensible pour les salariés avec 0 d’augmentation !) qui n’engage à pas grand-chose et donne à bon compte l’illusion de bouger (avec en prime une affiche plus que louche… faire le lien entre salaire et capital, pffff…) !



Pour celles et ceux qui avaient encore quelques illusions sur la nouvelle équipe confédérale pilotée par Martinez, il n’est pas trop tard pour ouvrir les yeux. Nous publions ci-contre le compte rendu édifiant de la CE 5 mai

Car au même moment on aura droit à une journée nationale des territoriaux (le 19/05), une journée nationale contre la réforme des collèges dans l’éducation (toujours le 19/05), une journée dans l’AP-HP (région parisienne) contre la réforme du système de santé (le 21/05), des résistances contre la nouvelle vague en cours de restructurations (Fonderie Sambre et Meuse, AREVA, Raffinerie de La Mède, Renault Trucks etc.), le tout à l’ancienne, chacun dans son coin, sur ses particularités locales – mais au moins la preuve d’un mécontentement et d’une mobilisation certains. Et on a droit à une pétition salaires confédérale pour chapeauter le tout (voir le site confédéral pour les curieux…), c’est ce qui s’appelle être à la hauteur des enjeux.

Alors qu’il est bien clair que c’est toute une politique gouvernementale qui est en cours, que c’est un système global qu’il faut mettre à bas… et qu’on n’y arrivera bien entendu pas chacun de son côté. C’est bien à cette compréhension qu’il faut travailler dans nos syndicats aujourd’hui, pour mettre en perspective chaque attaque particulière avec la gestion gouvernementale au gré de la guerre économique mondialisée…

Mais peut-être ne faut-il pas trop mettre en danger Hollande et son gouvernement ? Peut-être faut-il en rester à la protestation médiatique sans engager véritablement le combat ?

Allez à vos stylos, la bourgeoisie tremble !
Xuan
Un article du blog oùvalaCGT

Lundi 27 avril 2015

La CGT de Martinez


Après une (trop) longue période de silence due à la surcharge des animateurs de ce blog, nous reprenons le clavier pour revenir sur l’évolution de notre syndicat, après l’arrivée de Martinez, après le 9 avril et dans le cadre de la préparation du Congrès de 2016.
Nous ne reprendrons pas toutes les péripéties de ces derniers mois, pour tenter une synthèse provisoire de ce qui s’est passé depuis l’automne et comprendre où nous en sommes en interne.

La désignation de Martinez

Comme nous l’imaginions dans un dernier article (« Fin de récré à la direction de la CGT »), la CE puis le CCN du 3 et 4 février ont validé l’équipe présentée par Philippe Martinez, avec des scores confortables (voir le fichier compilé de la réunion, ICI, avec le détail des votes). Rares ont été les structures à s’opposer jusqu’au bout à la manœuvre de reprise en mains, on compte la FD de la Construction (plus les petites fédérations de la police et des syndicats maritimes), les UD du Cher et du Loir et Cher, de Paris et du Val de Marne, et c’est tout, en laissant de côté des abstentions ! Belle unanimité reconstruite…

A l’issue de ce CCN de février, le rideau retombe, et c’est le silence retrouvé… En fait, le sentiment qui domine dans les syndicats, c’est le soulagement d’avoir tourné la page, d’en avoir fini avec une sombre histoire qui polluait tout et de pouvoir repartir d’un « bon pied », en donnant sa chance à Martinez. D’autant que le nouveau secrétaire est malin, surfe habilement sur l’absence de critiques de fond de l’orientation confédérale et sait jouer le rôle de rassembleur – c’est lui qui a été l’artisan de la réunification de la CGT à Renault Douai en 2012 (« Une seule CGT à Renault Douai, c’est fait ! »). Ainsi, il est plutôt bien vu par les militants combatifs de la métallurgie et de l’automobile (jusqu’aux militants du NPA et de LO) car il les laisse tranquille faire le boulot de terrain sans contester les orientations ultra-réformistes. Il sait naviguer entre un discours radical très général (les 32h, l'organisation des précaires...) et le fond de l'orientation réformiste de la CGT, le virage vers les cadres et la maîtrise, ou la défense farouche de l'emploi industriel (voir par exemple la brochure croustillante pour la semaine de l'industrie début avril, ICI). On lira avec intérêt l'interview qu'il a donné à Mediapart, reproduite ci-dessous.




___________________


Le vrai succès du 9 avril a conforté sa désignation, et pour les militants combatifs du syndicat, on imagine être reparti sur de « bonnes bases », plus radicales et moins confuses qu’à l’époque précédente…
Il ne restait plus pour Martinez qu’à fermer définitivement le dossier Lepaon, et c’est chose faite depuis la CE du 14 avril (voir ci-dessous) qui dédouane complètement le secrétaire précédent des turpitudes dont il était accusé (voir tout le dossier de ce blog sur les affaires Lepaon ICI). Fermer le ban, circulez, il n’y a rien à voir !



Pendant ce temps, deux congrès fédéraux ont marqué l’actualité . Le Congrès de la santé fin mars, où toute la direction fédérale sortante a été débarquée, suites aux magouilles lors du vote au CCN du 13 janvier. Nouvelle direction donc, mais Martinez lui-même fera remarquer que 96% des congressistes ont voté pour le document d’orientation, ce qui montre quand même la limite de ce coup d’éclat (voir ICI)

Le Congrès des Transports ensuite à la mi-avril, marqué depuis longtemps par des contradictions violentes, en particulier avec la CGT Air France. Il a fallu un véritable coup d’état , fomenté avec le soutien de la Confédération en dépit de toutes les règles statutaires, pour maintenir en place un secrétaire général totalement discrédité. Et surtout en fait pour empêcher la désignation d’un opposant déclaré de longue date et connu, Mehdi Kemoune, celui qui avait dégommé Nadine Prigent au congrès confédéral, et a été pris à partie par Libération dans la tourmente des affaires Dieudonné (« Lettre à la CGT Air France : le poing levé plutôt que la quenelle »), polémique dont on découvre peu à peu les arrières pensées. Mais comme dans la Santé, le document d’orientation a été adopté par 97% des votants…

Dans les deux cas, la direction confédérale est impliquée, d’une manière ou d’une autre… Comme quoi, même si l’affaire Lepaon est soldée, on n’est pas au bout des surprises et des rebondissements…

Révolution de palais ou ébranlement fondamental ?

Comment apprécier tout ce qui s’est passé dans notre syndicat ? Pas facile, et nombre de commentateurs ont préféré le silence prudent. Pourtant, il faut avoir un avis pour savoir comment s’orienter, sinon c’est la navigation à vue et l’opportunisme.

D’abord, il ne faut pas sur-estimer les contradictions , imaginer la CGT traversée par un conflit d’orientation : certes, la confédération est à la dérive dans cette période de crise accentuée où les solutions réformistes on fait faillite, il n’y a plus de repères et de propositions alternatives, le plan d’un capitalisme à visage humain, du développement humain durable a fait long feu. Ce n'est plus crédible, la guerre économique et militaire s’impose dans la réalité concrète… Il n’y a en ce moment dans la CGT pas de désaccords de fond sur l’orientation, hormis quelques structures marginales. Les congrès de la Santé et des Transports en ont été l’illustration éclatante avec des votes quasi unanimes sur l'orientation : tous les syndicats sont encore prisonniers de la vision réformiste de l’aménagement du capital et d’une hypothétique transformation cogérée... Les contradictions qui apparaissent sont surtout celles de la bureaucratie syndicale, chacun cherchant à préserver son pré carré, ses rentes et privilèges, planques et zones de pouvoir. Féodalités, coups fourrés, ils se tiennent tous par la barbichette, et le congrès des Transports l’illustre une fois de plus, après le Commerce et bien d’autre. Nous n’avons rien à attendre de la CEC ou du CCN (même s’ils ne sont pas insensibles au bazar…), c’est ce que nous disons depuis le début, il nous faut compter sur nos propres forces et donc d’abord construire un bastion d’opposants clairs au sein de la CGT.

Mais il ne faut pas non plus sous-estimer les contradictions , imaginer que tout est redevenu comme avant, ne voir aucun intérêt ni aucun enjeu aux divers changements de direction. Non, les contradictions sont croissantes, elles s’expriment de plus en plus ouvertement, le verrou du silence a sauté dans les syndicats. C’est le phénomène marquant des « affaires Lepaon », et les suites dans les congrès de la Santé et des Transports en sont aussi l’illustration, quelles qu’en soient les limites : des syndicats ont pris la parole, dans un premier temps seulement pour « faire le nettoyage », remplacer une équipe par une autre. Mais il y a six mois, personne n’aurait imaginé la crise de l’automne et parié un euro sur la destitution de Lepaon. Il nous faut voir ce qui change, ce qui bouge derrière ce qui continue. Par exemple, un certain nombre de discours économiques ultra-réformistes qui ne sont plus repris, pour laisser la place à « la voie de la lutte » ; même si c’est sans projet clair, c’est une première rupture… Ou la volonté de sortir de l’entreprise et de regrouper les forces, qu’il s’agisse du plan interprofessionnel (9 avril) ou au niveau des monopoles (Vinci, Owens Illinois...).
Oui, même s’il y a retour à l’ordre, la crise a laissé des traces, et c’est justement là qu’est l’enjeu du congrès de 2016.

L’enjeu de la démocratie syndicale

Les opposants les plus radicaux (voir le deuxième appel « Défendons la CGT » du 26/01, ICI) font de ce thème le cheval de bataille pour le congrès à venir.

Evidemment nous partageons ce combat et voulons la démocratie la plus large possible. Dans le choix des délégués, le choix des interventions, les procédures d’amendements et de débats, le respect des statuts. Et ce n’est pas gagné à voir la tenue du congrès des Transports, on aurait tort de donner le bon dieu sans confession à Martinez, il est habile, mais aussi redoutable !

Notre mot d’ordre, en l’état actuel des choses, c’est « Que cent fleurs s’épanouissent », que les bouches s’ouvrent, que tous les syndicats « vident leur sac » et s’expriment enfin sur l’orientation de la CGT ! C’est la première étape nécessaire et indispensable, pour fragiliser l'ennemi, pour pouvoir ensuite passer à la construction de notre camp et à « Feu sur le quartier général ! » pour reprendre des formules de la révolution chinoise !

Nous sommes encore faibles et dispersés, l’ennemi est fort, puissant et regroupé, même s’il est de plus en plus divisé. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs, construisons sur le long terme !

Les repères revendicatifs

Le Bureau Confédéral, le 2 puis le 30 mars, a décidé (voir ICI) de relancer le débat sur les repères revendicatifs pour en faire un enjeu du futur congrès, les fameuses « fiches » (voir le dossier complet ICI). Fiches dont tout le monde a entendu parler, que personne n’a vraiment pris le temps de lire et encore moins de débattre.

Alors, nous disons BANCO ! Allons-y ! L’occasion de débattre sur l’orientation de la Confédération, et pas en l’air dans les discours fumeux, mais dans le concret de la revendication. Profitons des bouches ouvertes, de l’ambiance de contestation des directions, discutons dans les syndicats, proposons, amendons.

Et on ne va pas attendre, on lance la discussion : dans les repères revendicatifs actuels, il n’y a rien sur la pénibilité. Rien sur la souffrance au travail. Rien sur la mondialisation. Rien sur les délocalisations. Rien sur le nationalisme. Rien sur les sans-papiers et l’immigration. Rien sur le nucléaire, quelques mots sur l’énergie dans la fiche 31. Rien sur la précarité, quelques mots sur les droits transférables dans la fiche 6. Une fiche à amender (16) sur le temps de travail, posté, de nuit, le dimanche. Une fiche à amender (10) sur la sous-traitance pour exiger la réintégration. Etc. Vous pensez qu'on exagère ? Et bien allez-y, lisez-les les fameux repères !

Au boulot, il y a carrément du pain sur la planche, discutons et amendons !
Les bouches se sont entre-ouvertes, maintenant il faut en profiter, discuter du fond et pas de tel ou telle dirigeant, de tel ou telle direction ! Il faut discuter de l’orientation et tous les camarades, tous les syndicats doivent mettre ce débat au cœur de la préparation du 51ème Congrès !
 
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