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Xuan
Un article du blog oùvalacgt.

Dimanche 16 mars 2014

Le non enjeu et les enjeux cachés du 18 mars...


Plusieurs lecteurs de ce blog nous ont interpellés (avec véhémence !) sur notre silence autour de la mobilisation pour le 18 mars.
Outre la surcharge par ailleurs des militants qui animent le blog (rappelons que ce ne sont pas « seulement » des militants de la CGT…) ce silence vient de notre doute sur la réalité de l’enjeu de cette journée. Nous avons donc attendu pour voir ce qu’il remontait, et nous publions donc aujourd’hui ce point de vue, après enquête.

Bref rappel historique de cette journée
Quoiqu’on cherche à en dire en interne dans la CGT (une supposée journée prévue par la fédération de la santé), c’est bien FO qui a lancé l’initiative d’une journée nationale d’action sur le thème de la protection sociale, à la veille des municipales.
La CGT s’est de fait opposée à cette journée (unanimité du bureau confédéral, quand même…) pour plusieurs raisons, dont le souhait implicite mais très audible de ne pas mettre en porte à faux les partis de gauche à la veille d’élections délicates.
Pourtant la CGT n’a pas manqué de virulence (justifiée !!!) contre le pacte de responsabilité proposé par Hollande au MEDEF avec l’appui de la CFDT et de la CGC. Pourtant, la CGT n’avait pas hésité une seconde à lancer seule une journée d’action, le 6 février, qui a quand même fait un gros flop – toujours quoiqu’en dise la Confédération, qui n’est pas avare de communiqués triomphants.

C’est dans ce contexte que se tient le CCN des 11 et 12 février, qui est orageux, c’est le moins qu’on puisse dire. Un premier vote majoritaire confirme le refus du Bureau Confédéral d’appeler à cette journée. Après des manœuvres dignes de la succession de Bernard Thibault (« La succession de Bernard Thibault : la CGT telle qu’elle est »), un nouveau vote décide la participation à une courte majorité…
Dans la foulée, il apparait que Valérie Lesage, membre du Bureau Confédéral, se serait livrée à une attaque en règle contre la direction confédérale et Thierry Lepaon :

« La question de la stratégie de la CGT a fait l'objet d'un courrier véhément adressé, le 14 février, par Valérie Lesage, membre du bureau confédéral et secrétaire générale de l'union départementale du Val-de-Marne, à Thierry Lepaon. Dans cette lettre, révélée par l'Agence éducation, emploi, formation (AEF), Valérie Lesage défend la journée d'action avec FO et fustige la déclaration commune avec la CFDT qui "porte à confusion, puisqu'[elle] implique de fait un accompagnement du pacte de responsabilité". Et, dans cette démarche pour le moins inhabituelle, elle s'en prend directement au secrétaire général : "D'une interview à l'autre, d'un écrit à l'autre, la CGT manque de cohérence, de clarté. Cela créait le flou, l'illisibilité, la confusion, tant dans les forces militantes que chez les salariés."
Accusant Thierry Lepaon de ne pas respecter les décisions du CCN, Valérie Lesage estime que cela relève de "la malhonnêteté intellectuelle". "J'alerte sur le fait, écrit-t-elle dans sa conclusion, qu'une rupture est en train de s'installer dans la CGT, dans les organisations, ainsi qu'un mécontentement de plus en plus important et nous ne pouvons faire comme s'il n'existait pas." Le secrétaire général de la CGT a précisé à l'AEF que le bureau confédéral avait "condamné unanimement le fond et la forme de ce courrier". Mais, a-t-il rassuré, "il n'y aura pas de chasse aux sorcières" contre la rebelle... »


Obligé de se positionner, Thierry Lepaon répond dans une longue interview au Nouvel Economiste le 20 février (en intégral ICI), où il justifie le maintien des liens avec la CFDT.
Fin février, une tribune anonyme (également en intégral ICI), manifestement de dirigeants fédéraux ou départementaux, s’oppose aux orientations portées par Thierry Lepaon

De fait, la participation de la CGT relève du service minimum : la diffusion de l’appel intersyndical, et elle se contente de relayer très discrètement les appels des structures. Même les organisations qui ont finalement voté la participation ne mobilisent guère, quand elles ne boycottent pas la journée. Les appels sont confus, portent soit sur la protection sociale (appel d’origine de la journée), soit contre le pacte de responsabilité, soit un mix des deux sur la base de l’allègement annoncé des charges patronales. Du coup, on ne sait plus très bien où on en est. Défense protection sociale ? Contre le pacte de responsabilité du gouvernement avec le MEDEF ? Exister face à FO ?

Il n’en fallait pas plus pour agiter le petit milieu des appareils et bureaucrates syndicaux, et faire monter au créneau tous les prétendus « opposants » qui imaginent déjà une fracture interne entre un courant réformiste contre la journée et pour la CFDT et un courant lutte de classes pour la journée et contre la CFDT. Du coup,
Mais cela donne vraiment l’impression d’une sorte de buzz interne, qui reste sans suite.

Et pour cause : la question n’est pas posée de pourquoi l’échec de la journée du 6 février , pourquoi la campagne sur le coût du capital ne prend pas : les travailleurs n’y croient pas, seuls les cadres syndicaux rêvent encore à la réforme du capitalisme par une meilleure répartition des richesses (« la CGT et le coût du capital »).
Les travailleurs y croient d’autant moins que la gauche est au pouvoir, soit ils sont découragés, partagés entre le fatalisme et l’impuissance, soit ils sont combatifs mais repliés sur des enjeux locaux supposés maîtrisables (la coordination des luttes a disparu des agendas et des plateformes…), soit on ne croit vraiment pas que ce soit si simple, qu’il y ait cette sorte de recette magique pour en finir avec la crise mondiale du capital – du coup, les journées d’action à répétition juste pour exister, ça gave…
Tous nos retours d’enquête nous montrent qu’il n’y a pas de mobilisation réelle pour ce 18 mars… et que le volontarisme de certains et des plus déterminés ne peut pas suffire à faire la différence, qu’on est dans une phase d’attentisme et de confusion qu’il faut certes combattre pied à pied, mobilisation par mobilisation, partout où c’est possible, mais dans l’immédiat à une échelle malheureusement limitée.

Reste la deuxième question : que se passe-t-il en interne, à la CGT ? Les supposés opposants imaginent une fracture interne entre courants clairement délimités et définis. Ce n’est pas le cas, nous l’affirmons. Nous l’avons déjà dit pour le rejet de l’accord sur la formation professionnelle : ce n’était pas une marque de radicalité, mais de préservation d’un financement des structures qui « en croquent » par ce biais pour financer une partie de l’appareil syndical. C’est archi connu et de notoriété publique, comme d’ailleurs toutes les structures paritaires, validées par le patronat pour acheter les syndicalistes dans les fauteuils de la cogestion.
En fait, certains commentateurs ont noté que la CGT est quelque peu à la dérive et n’a plus de boussole (comme le titre Liaisons Sociales en janvier, voir ICI).
Et quand il y a dérive, c’est (comme à l’UMP !!!) la guerre des chefs et des clans, des fédérations et des petites féodalités qui font le charme de notre confédération, chacune et chacun s’attachant à défendre ses prérogatives, planques et financements. Et on peut imaginer que la guerre de succession de Bernard Thibault n’est pas terminée, et que les autres prétendants savonnent consciencieusement la planche de Thierry Lepaon.
Ce qui se passe dans la Confédération n’a rien d’un affrontement entre orientations opposées : tous défendent l’orientation confédérale, à quelques détails près. Les clivages (comme sur la CFDT et le pacte de responsabilité ) sont le plus souvent de circonstances, pour marquer des oppositions et les camps.
Ces fractures ouvrent certes un champ de débat et d’affirmations de positions plus radicales, mais celles qu’on voit apparaître se revendiquent de la défense des positions du dernier congrès… (voir la position de l’UD de Paris). On attend de voir le résultat des divers congrès à venir prochainement (FTM, FNIC, Energie, Santé, Verre, 93 etc.) pour voir le résultat. Mais le souci actuel, c’est la disparition politique des oppositions internes, ou plutôt leur neutralisation par le ralliement à des discours réformistes apparemment plus radicaux, comme celui sur la répartition des richesses. On est vraiment loin de la candidature de JP Delannoy au 49ème congrès confédéral (« Un candidat contre B. Thibault au 49ème Congrès ! »)…

La démarcation ne pourra pas se faire par une bagarre interne d’appareils, bureaucrates contre bureaucrates, mais orientation contre orientation, sur l’ensemble des points de l’orientation confédérale :
On ne veut pas un meilleur partage des richesses avec nos exploiteurs, on veut toutes les richesses !
Souffrance au travail, pénibilité, sous-traitance, précarité et dumping social, de cette société-là, on n’en veut pas !
Zéro licenciement ! Travailler tous, travailler moins, travailler autrement !
La retraite à 55 ans, 50 ans pour les travaux pénibles, sans condition de trimestres !
Le cas par cas, on n’en veut pas, régularisation sans condition de tous les sans-papiers, et libre circulation des travailleurs !
Fukushima, Tchernobyl, l’amiante, les gaz de schistes, Notre Dame des Landes, le capitalisme, c’est la catastrophe ! Non au nucléaire !
...
Et ainsi de suite en opposition à tous les points de la plateforme confédérale.


Pour conclure et revenir à la journée du 18 mars . Nous n’avons aucune illusion sur cette nouvelle journée d’action, et chaque syndicat fera selon ses circonstances et enjeux locaux. Nous refusons d’en fait une pierre de démarcation entre courant réformiste et courant de classe, ce n’est pas le cas.
Quant à l’avenir de la CGT, au-delà des péripéties de l’appareil (sur lesquelles nous n’avons strictement aucune illusion), il se trouve toujours dans les mains des militants de classe qui mèneront dans les syndicats, dans les structures, la lutte contre le réformisme syndical, à tous les échelons de notre confédération…
Finimore
marquetalia a écrit :

sur le social j suis pas très calé....désolé.


Cela ne t'autorise pas à dire n'importe quoi !!!
marquetalia
sur le social j suis pas très calé....désolé.
Xuan
Tu ne dirais pas un peu n'importe quoi ?
marquetalia
c est un peu le discours anti-élite et anarchisant de droite du groupe de rock lié au front national"fraction hexagone",qui vise "les élites" dans la chanson "une balle".edouard martin serait il un nazbol?
Eric
Bonjour ,

Toujours pour illustrer la trahison de la classe ouvrière et la connivence des syndicats réformistes avec le pouvoir socialo .





Un peu plus d’un an après que le syndicaliste ( il est question d' Edouard Martin le dirigeant CFDT de Florange ) a dénoncé la «trahison» de François Hollande à propos de l’extinction définitives de deux hauts fourneaux du site ArcelorMittal de Florange, ce ralliement est une très belle prise pour le chef de l’Etat. Pour la CFDT locale, cela risque d’être plus compliqué. Longtemps d’ailleurs, Edouard Martin a redouté d’être pris pour un vendu.

Lorsque le patron du PS de Moselle Jean-Marc Todeschini l’a entrepris pour la première fois au printemps dernier, il l’a rabroué. Et il n’a, semble-t-il, donné son accord qu’après la visite de François Hollande à Florange le 26 septembre dernier. Le chef de l’Etat y avait alors annoncé la création d’un centre de recherche public sur la sidérurgie.
Edouard Martin a donné son accord au premier secrétaire du PS Harlem Désir lors d’un dîner le 13 novembre dernier. Voilà pourquoi trois jours plus tard la tête de liste dans le Grand-est lui a été réservée . Avant de se déclarer publiquement, le syndicaliste voulait prendre le temps de sonder ses compagnons de lutte : « Fonce ! pour une fois qu’un salarié peut être élu », lui a dit l’un d’eux. « Il va sans doute se prendre des coups mais il a du répondant », explique un autre de ses interlocuteurs.

Les Echos



En mars 2013 cet Edouard Martin traitait les élus de "tapettes et de "lopettes "


Edité le 18-12-2013 à 12:21:44 par Eric


Xuan
Je cite cet article du PRCF sur Initiative Communiste, concernant l'unité CGT-CFDT, sans partager son commentaire sur les manifestations en Bretagne qui reprend l'intox de Mélenchon.

L'article reprend un texte pertinent de Jean Lévy qui est suivi sur son site d'un article de Nice Matin sur l'unité retrouvée CGT-CFDT et du texte commun de l'intersyndicale CFDT–CFTC–CGT–FSU–UNSA.
Il est suivi aussi qur le site du PRCF d'un commentaire pugnace et très instructif d'un ex salarié de la VO sur la dégénérescence de la direction CGT, que je mets en ligne également.


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CGT-CFDT : le tournant dangereux


CGT et CFDT à Bruxelles....Sans partager le passage de ce texte qui semble reprocher à la CGT de Bretagne (et non à la « CGT bretonne » ) de n’avoir pas défilé derrière les bonnets rouges du MEDEF et de l’euro-régionalisme, le PRCF porte à la connaissance des visiteurs de son site cette analyse syndicale intéressante de Jean Lévy, qui alerte sur la signification très négative pour les salariés de la direction confédérale CGT et de la direction « orange », pour ne pas dire pire, de la CFDT, la confédération favorite des médias maastrichtiens et du MEDEF .

Jean LEVY est adhérent de la CGT depuis septembre 1944


______________________



Jean Lévy 26 novembre 2013

L’an dernier, la CFDT, la CFTC, la CGC et l’UNSA signaient ensemble la capitulation de leurs centrales face aux revendications du Medef, soutenues par le gouvernement, dit « socialiste ». Avec l’ANI, sous couvert de recherche de productivité, le patronat obtenait la liberté de licencier, de réduire les salaires, d’allonger les horaires, sans se soucier du Code du travail et des Conventions collectives.
Cet « accord » fut immédiatement dénoncé comme une trahison du monde du travail par la CGT, FO et la FSU.

C’était l’an passé…

Le 23 novembre 2013, Thierry Lepaon et Laurent Berger, au nom de la CGT et de la CFDT, défilaient bras dessus bras dessous en Bretagne, non contre le Medef (c’était impensable pour Laurent Berger), mais contre les « populismes », nom donné aux manifestations de colère de catégories sociales rassemblées contre l’Ecotaxe et les impôts nouveaux qui leur étaient imposés. Certes, les revendications étaient portées par des foules où les salariés étaient très minoritaires, avec une composante patronale inquiétante, la présence de FO ne compensant pas celle-ci.

On pouvait discuter la décision prise ce jour-là par la CGT bretonne de défiler dans d’autres lieux, pour ne pas créer d’amalgame.
Mais la nouvelle et soudaine empathie de la direction confédérale CGT envers la CFDT-ANI pose question.

De même, les objectifs affichés du nouveau couple : la lutte, non contre le MEDEF et le gouvernement à sa botte, mais la rédaction d’un « programme commun » à soumettre à ceux-ci. Ce qui permetteraient aux centrales syndicales (à toutes, sauf à FO), d’évacuer toute possibilité de mobilisation populaire contre la politique de misère dictée par le patronat et mise en musique par l’équipe Hollande.

C’est là que le bât blesse.
Qui a décidé, au nom de la CGT, ce changement de cap ?
Les syndicats et les militants n’ont, nulle part, été consultés.
Certes, la direction confédérale, depuis la journée revendicative du 10 septembre dernier, n’avait jamais envisagé de préparer une suite au 10 septembre.

En la matière d’inaction, Lepaon battait même Bernard Thibault.
De son temps, un défilé par trimestre faisait patienter les militants et servait de défouloir…
Aujourd’hui, plus rien de rien.
Sur fond d’accord avec la centrale jaune pour « causer » avec le patronat !

Ce n’est plus possible !

Les militants et les salariés, confrontés à la plus noire réaction sociale depuis Vichy, doivent réagir. Et vite !

Si rien ne se passe, alors, oui, s’ajoutera le risque bien réel, non pas celui d’un quelconque « poujadisme », mais d’un pouvoir autoritaire en complet veston investi par la force, pour imposer par décrets les objectifs dictés par un Pierre Gattaz impatient de réduire à néant ce qui reste encore du « modèle social français » détesté par le patronat depuis la Libération.

N’est-ce pas là d’ailleurs, l’objectif de l’Union européenne et de Business Europe ?


______________


Commentaire de Sellami :
30 novembre 2013 at 09:22


Il faut arrêter … Toutes les personnes sérieuses savent que la cgt et d’autres pouvaient se permettre de ne pas signer l’accord ANI parce que cet accord n’avait besoin que de trois signataires pour s’appliquer; la cgt se donnait ainsi le beau rôle mais eût été bien embêtée s’il avait fallu plus de signatures, car alors, l’Etat, qui finance tout ce beau monde, aurait exigé que la cgt et les autres signassent.
Il n’y a donc aucun revirement de la cgt concernant l’ANI; la cgt a fait semblant de s’y opposer, sachant parfaitement que cette pseudo-opposition n’empêcherait de toute manière pas l’entrée en vigueur de l’accord puis de la loi.
Quant aux manifs improvisées par les syndicats, là aussi, toutes les personnes sérieuses savent qu’il s’agit de voler au secours du gouvernement, et non pas d’exiger une politique plus à gauche, comme le fait croire par exemple l’imposteur Mélenchon.
Je ne suis ni à FO ni au NPA, mais je constate que le NPA s’est montré critique envers les manifs syndicales bretonnes, qui n’ont d’ailleurs rassemblé que quelques milliers de personnes (le NPA s’abstenant cependant de dire que ces manifs avaient pour objectif, entre autres, de diviser); quant à FO, je crois qu’elle a vendu la mèche en accusant ces manifs d’être des manifs de soutien au gouvernement; tout est dit …
Il faut arrêter d’entretenir des illusions et de faire semblant de critiquer les directions syndicales tout en se gardant bien d’en tirer les conclusions qui s’imposent.

Monsieur est à la cgt depuis des décennies ? Et, depuis au moins 30 ans, la cgt n’en finit plus de se vendre, de se cfdtiser.
Thibault était pour le oui au référendum européen de 2005.
Le Duigou, l’un des pires notables de la cgt, l’a représentée au conseil économique et social, au conseil d’orientation des retraites, au comité de l’énergie : il y a défendu des positions étranges, il faut se pincer pour croire que c’est un « syndicaliste » qui les a défendues …
Mr Le Duigou, ancien bras droit de Thibault, mais également membre du Siècle, créateur de groupes de réflexion mêlant « syndicalistes » et représentants du grand patronat.

J’ai travaillé à la vo, neuf ans.
Mon témoignage est mentionné dans le dernier livre de Touly et Lenglet : 'Syndicats : corruption, dérives, trahisons' .
Vous voulez que je vous raconte ce que j’ai vu à la vo ? Vous voulez que je vous parle de tous ces apparatchiks, de ce qu’ils sont vraiment, de ce qu’ils font, de leur train de vie ? Alors, arrêtez d’entretenir des illusions.

Je précise que la vo (maintenant nvo) est le journal de la cgt.
Je vais raconter une anecdote, j’espère n’être pas censuré; elle en dit long sur ce qu’est la cgt.
Elle concerne le responsable des publications juridiques de la vo (ne disons pas son nom, appelons-le M, sinon je serais censuré), individu qui était mon petit chef à la rubrique juridique de la vo.
Au passage, ce monsieur publie également des chroniques juridiques dans L’Humanité. Il a même animé des débats à la fête de l’Huma.

Voici ce que c’est qu’un défenseur des travailleurs :
Les salariés des éditions Milan s’étaient mis en grève parce que leur employeur voulait leur supprimer le 13e mois au motif qu’ils avaient obtenu les 35 heures. Au cours d’une réunion, le patron a brandi un papier : une consultation que M avait vendue aux dirigeants de Milan.
Tout en brandissant ce papier, l’employeur a clamé : « J’ai le droit de vous supprimer le 13e mois. D’ailleurs, c’est pas moi qui le dis, c’est la cgt. J’ai ici une consultation qui nous a été vendue par monsieur M, chef de la rubrique juridique de la vie ouvrière, journal de la cgt, et rédacteur en chef de la rpds, revue juridique de la cgt. Monsieur M dit expressément qu’en échange des 35h, j’ai le droit de vous supprimer le 13e mois » .

Ce fut la consternation chez les salariés, notamment les syndiqués cgt.
Ces derniers ont déboulé à la vo pour démolir M, mais n’ont pas pu car il s’était débiné.
Ils ont saisi la filpac cgt, avec demande de licenciement de M pour faute grave. La filpac a monté un dossier qu’elle a transmis à Bernard Thibault, alors numéro 1 de la centrale, avec demande de licenciement de M pour faute grave.
Le Thibault s’en est lavé les mains.
M n’a pas été inquiété le moins du monde et a tranquillement continué de vendre des consultations aux patrons, dans le dos des salariés, contre les intérêts desquels il monnaie ses connaissances juridiques auprès des employeurs.
Le plus beau, c’est que M fait cela pendant le temps de travail vo, dans les locaux de la vo, en utilisant la documentation juridique de la vo, au vu et au su de tout le monde.
Tout le monde le sait (sauf le syndiqué de base, évidemment …), la direction de la vo, la hiérarchie de la cgt jusqu’au plus haut niveau. Cela ne les gêne pas le moins du monde.

Pour la petite histoire, les syndiqués cgt de Milan, à l’époque, ont rendu leurs cartes cgt.



Edité le 01-12-2013 à 23:08:17 par Xuan


Xuan
L'alliance CGT-CFDT se situe dans l'opposition respectueuse au gouvernement.
La CFDT a clairement apporté son soutien à l'écotaxe lors de la dernière manifestation.
Xuan
Commentaire de J. Tourtaux :

Camarades, cet abandon de la LUTTE DES CLASSES par les directions syndicales, me met hors de moi. Le 1er janvier 2014, je prendrai ma 50ème carte de la CGT, ce qui n'est pas rien.
Lorsque je me remémore nos luttes mémorables avec à notre tête les grands dirigeants confédéraux de notre grande dame CGT, le dernier de ces grands dirigeants était Henri KRASUCKI. Que de souvenirs et maintenant, que voit-on?
Des dirigeants couchés devant l'ennemi, frayant dans la CES, appendice du capitalisme européen, avec les lèche-bottes du MEDEF que sont la CFDT et FAUX (FO).
Ceux d'en haut, réformistes carriéristes, sont deconnectés de la BASE. Aujourd'hui, le AYRAULT national va papoter avec les "partenaires sociaux" pour causer des travailleurs.
Au stade de gravité et de grandes souffrances où se trouvent des millions de travailleurs et leurs familles, je trouve inadmissible, que les organisations syndicales aillent discutailler avec une gouvernance PS ultra libérale, vautrée aux pieds du MEDEF.
On ne discute pas avec les perfides socialistes qui exécutent tous les ordres que leur donnent les racailles du MEDEF.
La mission première des dirigeants de notre CGT n'est-elle pas d'organiser les luttes afin de créer le rapport de forces nécessaire dont nous avons tant besoin pour aller au combat victorieux?
La CGT doit quitter la CES croupion (Confédération Européenne des Syndicats) et reprendre d'urgence sa place au sein de la FSM (Fédération Syndicale Mondiale) dont elle fut l'une des fondatrices.
Xuan
oùvalacgt Dimanche 24 novembre 2013

Après l'échec contre la réforme des retraites, la CGT propose l'unité avec la CFDT ?



Nos lecteurs l’avaient remarqué, ils n’ont pas bronché : nous sommes restés silencieux sur les derniers épisodes de la nouvelle réforme des retraites. Nous sommes un peu intervenus sur la question de la pénibilité (« La pénibilité et le rapport Moreau », « la pénibilité et la retraite des morts »), car c’est le cœur de l’exploitation qui est là en jeu. Chacun(e) aura noté que la question a été complètement laissée de côté cette fois-ci (carrément plus personne n’en parle), validant ainsi les propositions du rapport Moreau et du misérable Compte Epargne Pénibilité qui permettra de gagner en fin de carrière quelques mois de formation pour tenir le coup jusqu’à l’âge légal…L'ouvrier ne vaut pas grand'chose quand il n'est qu'une force de travail au service du capital...

Mais nous ne sommes pas revenus sur les mobilisations des 10 septembre, du 10 octobre devant le Ministère du Travail et du 15 octobre devant l’Assemblée Nationale, du 30 octobre devant le Sénat comme sur le futur rassemblement de mardi prochain 26 à nouveau devant l’Assemblée Nationale à la veille du vote final…
Dès le soir du 10 septembre, on a compris que c’était plié : mobilisation honorable certes, mais réduite aux réseaux militants à peine élargis. Et pas de pêche, pas d’ambiance, pas de tonalité positive et encourageante pour continuer, pas d’offensive des directions à tous les niveaux.

Nous allons en surprendre quelques-uns : on aurait tort d’en faire procès à la Confédération.
Nous avons vu des appels radicaux à la mobilisation, des déclarations vengeresses sur l’absence de détermination et de mobilisation confédérale, voire même des appels autonomes (d’ailleurs toujours à l’Assemblée, toujours soi-disant pour « déboucher l’oreille gauche des députés »). Appels courageux mais restés sans suite, et ce n’est pas un reproche : c’est le reflet de la faiblesse de la mobilisation de masse actuelle dans le pays.
Pourtant la colère est là, partout. Les plans sociaux se multiplient, les travailleurs en colère se mobilisent, en Bretagne certes, mais partout, pour l’emploi, mais au cas par cas. L’exaspération monte, la colère est présente, mais pas la révolte générale, la coordination des luttes, même pas un mouvement d’ensemble sur les retraites, même pas la reproduction du mouvement de 2010.

Que se passe-t-il ? C’est là qu’il faut discuter.
Multiplier les appels vengeurs, les appels au blocage de la production, à la coordination des luttes, au Tous ensemble, aujourd’hui, ça ne marche pas. Pourquoi ?
Nous le disions dès le mois de juillet (« Retraites : il faut préparer une rentrée de lutte, mais ça va être compliqué ») :

« La situation, c'est la même qu'en 2010, à deux [très gros] détails près :
• On a perdu la première bataille, justement il y a trois ans, le bilan n'est pas tiré, et cela va lourdement peser dans la mobilisation.
• On a un gouvernement "de gauche", et on peut être absolument certains qu'à la différence de 2010 où beaucoup voulaient la peau de Sarko, nombre de syndicats et de syndicalistes ne voudront pas mettre Hollande en danger - y compris dans nos rangs, même s'ils se font discrets. »


Le fond de la critique à tous les syndicats, et au premier chef à notre Confédération, c’est la relation au gouvernement et au capitalisme.
Tous les syndicats (et au premier chef la CGT) partagent l’idée que la perspective c’est de proposer d’autres solutions. De faire payer les riches. D’avoir un meilleur partage des richesses. De taxer le coût du capital plutôt que le travail. De taxer le capital financier. Les paradis fiscaux. Bref, ils partagent tous (et au premier chef la CGT) l’idée que la société est « mal gérée », sous l’influence de patrons et banquiers qui en veulent toujours plus, et qu’il faut un peu corriger cela en rééquilibrant les influences, « en débouchant l’oreille gauche des députés et du gouvernement », pour que « le MEDEF ne fasse pas la loi ». Tous (et au premier chef la CGT), ils partagent l’idée qu’on peut arriver, certes avec quelques contraintes minimes sur les banques et les patrons, à un capitalisme à visage humain et durable.
Alors, on multiplie les propositions pour une « bonne réforme des retraites », sur le financement avant tout, sur des actions dirigées avant tout vers les députés « de gauche », à l’Assemblée ou au Sénat, pour qu’ils votent une « bonne loi »…

Le problème, c’est que plus personne n’y croit à cette réforme du capitalisme . Ca ne marche plus.
On s’est battu en 2007 (« le conflit sur les régimes spéciaux »), en 2010 (« le conflit contre la réforme Sarkozy ») avec l’idée que si on avait perdu, on avait au moins contribué à faire tomber Sarko, et que donc ça irait mieux. Et voilà Hollande qui remet le couvert, la même réforme, une nouvelle couche.
D’où une double réaction selon les secteurs :

> On n’y croit plus, c’est le capitalisme qu’il faut foutre en l’air, mais comment ? Colère, révolte mais impuissance et interrogations.
> Pour d’autres, c’est résignation et fatalisme, on ne peut pas faire autrement, regardez, de toutes les façons ça doit être comme ça, puisque droite et gauche proposent au final la même chose.

Les efforts de la FNIC

On peut citer les efforts méritoires de la Chimie (FNIC), qui interpellait dès le mois de juin la confédération, critiquée pour « ne pas réunir les conditions de la mobilisation » (voir ci-dessous), et qui organise un rassemblement des luttes ce 28 novembre à Bercy.

La FNIC est certes sur une position plus combattive et plus radicale (on l’a vu dans le mouvement de 2010), mais on y partage la même conception d’une réforme possible de la société actuelle…


Voilà la base de l’échec du mouvement de 2013.

Ce n’est pas le manque d’appel ou de détermination. C’est juste que le réformisme fait faillite .
Et la critique de la Confédération, c’est là qu’elle doit porter : sur cette illusion impossible qui au final ne fait que démobiliser, nous avons le bilan sous nos yeux.
En ce sens, tous ceux qui s’égosillent à des appels à la lutte, la lutte, qui critiquent la direction confédérale seulement pour ses atermoiements et sa faiblesse sont à côté de la plaque.

La critique, aujourd’hui, elle doit porter sur le projet, sur la rupture avec le capitalisme, sur la défense intransigeante des intérêts ouvriers sans souci de la bonne marche du capital, sur l’organisation du camp ouvrier en ce sens.
Elle doit se traduire par des revendications et mots d’ordre, clairs, unificateurs, où chacun(e) puisse s’y retrouver, comme :
La retraite à 55 ans, 50 ans pour les travaux pénibles, sans conditions de trimestres
Une pension comprise à 1700 € minimum, plafonnée à 3500 €
Le combat contre toutes les formes de pénibilité et de souffrances au travail qui ne nous mènent qu’à la retraite des morts (voir la section de ce blog
« pénibilité et souffrance au travail »).


Au lieu de cela, que nous proposent les syndicats (et au premier chef la CGT) ? Non seulement ils ont abandonné le combat sur la retraite, mais ils ne cessent de rabaisser leurs exigences.
Voilà maintenant Thierry Lepaon (CGT) et Laurent Berger (CFDT) qui en appellent au front commun syndical « compte tenu de la gravité de la situation »… On croit rêver ! Le front commun avec un syndicat qui a validé l’ANI et la réforme des retraites actuelles ?
On comprend mieux où mène le réformisme et l’abandon de la lutte anticapitaliste : toujours plus de reculades, toujours plus de compréhension avec le gouvernement, toujours plus d’acceptation des règles du jeu de la crise capitaliste, toujours moins de luttes et de radicalité.

Ce n’est pas de ce syndicalisme dont nous avons besoin, ça c’est clair !
 
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