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Xuan
Un article de l'Expansion s'interroge sur les motivations de l'agence Fitch, la dernière à maintenir le triple A :
On peut en conclure que la notation des dettes souveraines - et des dettes en général - n'est pas forcément indépendante de la concurrence inter-impérialiste.
L'article relève aussi que ces dettes ont été sur notées pendant plusieurs années, ce qu'on a pu observer pour les USA.

L'agence de notation Fitch protège-t-elle volontairement la France?


L'Expansion.com - publié le 14/12/2012 à 17:39

Pour l'instant, l'agence de notation appartenant à Marc Ladreit de Lacharrière est la seule à maintenir le Triple A de la France. Simple retard à l'allumage ou décision patriotique?
[...]

Une agence à réputation de "suiveuse"

A l'origine, Fitch est une agence new-yorkaise. Mais à la fin des années 1990, elle a été revendue à la holding Fimalac, détenue par le chef d'entreprise français Marc Ladreit de Lacharrière. En quelques années, celui-ci est parvenu à hisser Fitch au troisième rang des agences de notations. Ses parts de marché, qui étaient de 1 ou 2% il y a 15 ans, sont aujourd'hui de 18%, une progression remarquable. Mais la stratégie suivie par Fitch est un peu curieuse.

En fait, Fitch est toujours en retard par rapport aux autres agences. Ce sont Standard & Poor's et Moody's qui prennent toujours l'initiative des décisions importantes. Fitch les suit avec quelques mois de retard. Ainsi, en 2008, c'est Standard & Poor's qui a été la première à classer le Brésil en catégorie " Investissement grade ", qui regroupe les pays considérés comme présentant un risque très faible de défauts. Moody's a été la première à faire de même avec la Russie. Et c'est à nouveau Standard & Poor's qui a été la première à enlever son triple A aux Etats-Unis et à la France.

Fitch, de son côté, n'a " aucun fait " d'armes à son actif. Et c'est sans doute volontaire, analyse Norbert Gaillard, spécialiste des agences de notations. Selon lui, Fitch s'évite ainsi les foudres des régulateurs et des hommes politiques, laissant Moody's et Standard & Poor's prendre les coups à sa place. Les pays émetteurs de dette s'y retrouvent : le retard de Fitch leur donne un peu d'oxygène sur les marchés. En plus, Fitch pratique des tarifs inférieurs à ceux des autres agences !

Une agence qui aime la France?

La rumeur voudrait aussi que l'agence Fitch ait "tendance à surnoter" la France car elle est détenue majoritairement par le groupe Fimalac, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière. Cette " surnotation " expliquerait qu'aujourd'hui, la France reste notée triple A par Fitch, mais pas par les autres agences.
Cependant, cette analyse ne convainc pas Norbert Gaillard.
Selon lui, la tendance à "surnoter" les pays industrialisés a été générale.
Elle commence à être corrigée depuis deux ou trois ans.

Certes, Fitch reste, de loin, l'agence la plus conciliante. Mais elle est bien obligée de surveiller la crédibilité de ses notes.
" Si Standard & Poor's ou Moody's dégrade une nouvelle fois la France en 2013, ce qui est probable, et que Fitch ne bouge pas, il y aura un écart de deux crans entre les différentes notations de la France. Il y aurait lors de fort soupçons sur la partialité de Fitch , explique-t-il.

De fait, Fitch devra sans doute enlever son triple A à la France, note l'expert. Elle le fera sans doute en 2013. Les communiqués de Fitch laissent déjà la porte ouverte à une telle décision. "La note est potentiellement sensible à des décisions qui auraient pour effet d'augmenter de façon importante la dette publique ou les dettes contingentes du fait d'une intervention de l'Etat dans l'économie et l'industrie nationales" , a mis en garde l'agence. Le soulagement de François Hollande risque donc d'être de courte durée.
Xuan
Un autre aspect de la question est la dégradation bien réelle de l'économie française, par exemple le marché automobile. Ceci est la conséquence directe de la paupérisation.
Les chiffres des ventes automobiles du mois de septembre 2012 sont pires que ceux de septembre 2008, (le mois de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers).

De même la rapacité des banques françaises en Grèce a conduit la plupart d'entre elles à se coucher, à l'exception de la BNP qui continue à racler les fonds de tiroir.

Dans un entretien, paru, le 14 novembre dernier, dans "l'Express", Henri de Castries, chef exécutif des services financiers du Groupe AXA avertit, clairement, que la France est en perte de vitesse, non seulement, face à l'Allemagne, mais face à la quasi-totalité de ses voisins européens ! «Il y a un fort risque, qu’en 2013 et 2014, nous allons être à la traîne, comme l'Espagne, l'Italie et la Grande-Bretagne» .
Le 5 novembre, Louis Gallois, ancien patron d’EADS, publiait un rapport commandé par le gouvernement, appelant à un "traitement de choc" , pour restaurer la compétitivité française.

Le 28 octobre, un groupe composé des 98 chefs des plus importantes entreprises du pays remettaient une lettre ouverte au Président Hollande, sur l’insupportable dépense publique, qui représente 56% du Produit Intérieur Brut : la plus élevée d’Europe !
Cette lettre a été signée, par la quasi-totalité des grandes sociétés françaises, (à quelques exceptions près, comme EDF, qui est contrôlé par le gouvernement...).
Bref les capitalistes se plaignent que leurs marges ne sont pas aussi juteuses que celles de leurs concurrents.

Il est clair que le gouvernement socialiste devra inévitablement tomber le masque et appliquer une cure d'austérité sans précédent.


Edité le 03-12-2012 à 22:52:52 par Xuan


Xuan
Resistance a écrit :

L’usure internationale ne désarme pas, et c’est désormais au tour de la France, deuxième économie européenne, d’en faire les frais […]
Par effet domino, la note des entreprises nationales, des banques et surtout des collectivités territoriales sera remise en cause.


Ce n’est pas la France qui en fait les frais mais le peuple français mon camarade, et la nuance ne devrait pas échapper à un communiste.
Quant à affirmer que les entreprises et les banques en feraient les frais c’est aller un peu vite en besogne.

Une remarque : les neuf premiers créanciers de la France sont des organismes financiers français
Parmi eux et sur les comptes du dernier trimestre la BNP a fait le plus gros de ses bénéfices en Grèce ( exceptionnel de 2,09 milliards d'euros), tandis que ses profits en France ont stagné, à cause d'un "ralentissement de la demande" de crédit dans la banque de détail.
Un esprit malintentionné pourrait imaginer que les taux de profits sur les dettes sont trop bas dans un pays noté AAA et qu'à l'inverse ils ont juteux en Grèce. On pourrait même subodorer que l'abaissement de la note de la France intéresse au premier chef ces banques et ces assurances.

Cet article fait observer : la France conserve un atout : elle conjugue "un faible risque à un niveau de rendement plus élevé que les taux allemands" .

En tout état de cause, présenter la France comme une victime du capital étranger ne correspond pas à la réalité qui est plus complexe, et dans le monde de l' usure internationale , les usuriers français font partie du gratin depuis des siècles.
Il ne faut pas regarder son pays avec des lunettes roses, mais surtout il ne faut pas confondre la dette qui est payée par les masses et celle qui est encaissée par NOS capitalistes, ni parler de la France en général en oubliant qu'elle est un pays impérialiste et un des premiers grippe-sous du monde.
Mais ce genre de confusion arrive fréquemment quand on néglige les nuances chromatiques entre le drapeau rouge et le drapeau tricolore.


On lit ici également que la note française était surévaluée depuis longtemps, comme celle des USA.
Pour rappel l'agence chinoise Dagong notait la France A+ selon les Echos du 29 juillet 2011, notation confirmée alors par Natixis (tableau ci-dessous).

On devrait plutôt se demander comment un pays endetté à près de 90 % du PIB comme le notre peut conserver un AAA, et comment les USA ont pu conserver leur notation très favorable si longtemps en dépassant 100 % de leur PIB en août 2011.

L'endettement de la France c'est aux capitalistes de le payer.




Edité le 25-11-2012 à 21:41:36 par Xuan


Resistance
L’usure internationale ne désarme pas, et c’est désormais au tour de la France, deuxième économie européenne, d’en faire les frais. L'agence privée étasunienne Standard & Poor's a ainsi confirmé la dégradation des notes à long terme AA+ et à court terme A-1+ de la France. Cette décision intervient quatre jours à peine après le déclassement opéré par Moddy’s, une autre agence de notation. « Après la stagnation de 2012 , a déclaré Standard & Poor's, nous nous attendons à ce que la croissance de l'économie française ne dépasse pas 0,4% en 2013 ».

Après avoir durement frappé les économies de la Grèce, de l’Espagne, de l’Italie, de l’Irlande et du Portugal, les financiers britanniques et étasuniens s’en prennent aujourd’hui à la France. Et ce, dans la continuité de la une de l’hebdomadaire The Economist du samedi 17 novembre (sept baguettes de pain entourées d’un ruban tricolore, reliées à une mèche allumée telles des bâtons de dynamite), pour lequel « la France pourrait devenir le plus grand danger pour la monnaie unique européenne »… La « perfide Albion » aura pour le coup été parfaite dans son rôle de soutien à l’Oncle Sam, toujours ravi de voir les ennemis du dollar se prendre les pieds dans le tapis.

La première des conséquences de la parte du triple A, c’est l’augmentation du taux d’intérêt exigé par les créanciers. Dans le contexte actuel, la France sera ainsi obligée d’emprunter moyennant des taux d’intérêt encore plus élevés. Quand on sait qu’environ 70 % des créances sur les dettes publiques sont possédés par les 10 % les plus riches de la population (qui touchent de facto 70 % des intérêts), on comprend aisément que le système de la dette publique enrichit les plus riches au détriment des plus pauvres.

Par effet domino, la note des entreprises nationales, des banques et surtout des collectivités territoriales sera remise en cause. Les collectivités dépendant en grande partie des transferts financiers de l'État, elles ne peuvent pas bénéficier d'une meilleure note que lui. Or, une fois leur note dégradée, elles devraient faire face à des créanciers plus méfiants, qui leur réclameraient des taux d'intérêt plus élevés. Cela alourdirait le coût de leur dette et apporterait fort opportunément de l’eau au moulin des thuriféraires du démantèlement des politiques publiques.

Enfin, si les marchés continuent à imposer à la France des taux d'intérêt toujours plus élevés, alors des répercussions en chaîne sont à redouter, des finances de l'État jusqu'au porte-monnaie du consommateur.

Au moment où notre ministre de l’économie et des finances se transforme en VRP du pacte de compétitivité devant des chefs d’entreprises, il est probable qu’un nouveau tour de vis fiscal, voire une baisse sensible des dépenses de l’État, soit nécessaire afin de rassurer les marchés et les emprunteurs.

Vous l’aurez compris, nous ne sommes pas prêts de voir le bout du tunnel. La crise semble totale et s’accompagne d’une exigence de destruction de tout ce qui entrave la concentration des richesses par les grands possédants. Ils appellent cela « déréglementation », « privatisation » ou « libéralisation ».

L’idée selon laquelle il pourrait y avoir sortie de crise sans sortie du système qui l’engendre est une hérésie. Autant vouloir soigner une grippe sans tuer son virus. Cette chimère ne vise, une nouvelle fois, qu’à berner le peuple en lui faisant croire que l’avenir sera meilleur s’il accepte de nouvelles mesures antisociales. Souvenons-nous toutefois que l’histoire a montré que les révolutions ne sont pas prévues dans les calendriers électoraux de la bourgeoisie.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-a-qui-profite-le-declassement-de-l-economie-fran-aise-par-standard-poor-s-112817227.html

 
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