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![]() Edité le 09-09-2012 à 11:46:05 par marquetalia |
Xuan |
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![]() ![]() On n’avait plus revu Besancenot depuis son soutien bénévole à la candidature réactionnaire de Hollande, et la défection de ses propres cadres vers le Front de Gauche. Depuis qu’il a pondu un bouquin il est sur toutes les chaînes, coqueluche des intervieweurs et davantage courtisé que Mélenchon lui-même. Sous un titre alléchant, le NPA annonce la « désintégration du régime » d’Assad grâce à « la force de la révolution syrienne » . Comme témoin le NPA invite Shadi Abu Fakher, jeune cinéaste syrien opposant au régime, présenté comme « un des fondateurs des coordinations des quartiers de Damas » . On apprend à son sujet dans les colonnes de l’Humanité que ce « fonctionnaire à l’Organisme national du cinéma à Damas, né en 1978 à Sweida, a été enlevé rue Alabed, à Damas, de façon arbitraire, le samedi 22 juillet 2011. » Traduit en justice à Damas le 8 octobre il est libéré sous caution le 5 janvier 2012. Shadi Abu Fakher affirme que « 70% du territoire syrien est hors du contrôle du pouvoir » . On notera son optimisme, comparé aux déclarations du premier ministre Riad Hijab, destitué et réfugié au Qatar, pour qui le régime de Bachar el-Assad « ne contrôle plus que 30% du territoire » . L'ASL composante de la révolution Shadi Abu Fakher parle des « manifs pacifiques », « des campagnes de boycott »… « Des fonctionnaires ont arrêté d’aller à leur boulot, pas mal de militaires ont déserté l’armée » , etc. Il est difficile de vérifier tout cela, mais il ajoute « L’Armée syrienne libre (ASL) est vue comme une composante de la révolution » . Cependant l’évolution des « printemps arabes » nous a un peu déniaisés, et de composante en composante, voilà une « révolution » qui se trouve effectivement noyautée et dirigée sur le terrain par des salafistes et des wahhabites d'un rare sectarisme et qui ânonnent Allah Akbar à longueur de vidéo, et on se demande bien de quelle révolution il s’agit. Shadi Abu Fakher détaille les accords passés au sein de l’opposition, la répartition des sièges dans le futur Parlement, et des garanties concernant l’ASL : « face à la peur que l’Armée syrienne libre puisse, après la révolution, être entre les mains des salafistes, des djihadistes, cette dernière a adopté, il y a deux semaines, un pacte qui interdit à ses membres d’entrer dans tel ou tel parti. Elle est là pour servir la révolution » . On y croit. Seul bémol : c’est bien l’ASL qui exécute des prisonniers, les balance depuis le toit de la Poste et égorge des civils sur le trottoir, et ce sont les salafistes et les djihadistes qui constituent l’essentiel de la force armée « rebelle » , avec ou sans interdiction. Qui intervient en Syrie ? Il ne manque pas toutefois de dénoncer les ingérences étrangères, en nous faisant profiter d’un scoop qu’aucun des médias impérialistes n’aurait osé nous faire avaler : « Première chose, il faut arrêter l’intervention étrangère qui vient de la Russie, de la Chine, du Hezbollah, de l’Iran qui consolide le régime » . On pensait que le Qatar, la Turquie et l’Arabie Saoudite armaient et envoyaient des mercenaires, en fait ce sont des chinois barbus avec des passeports qataris. Au cas où certains s’inquièteraient quand même des appétits nullement dissimulés des USA, de la Grande Bretagne et de la France, il nous rassure : « Le souci de l’administration US n’est pas le sort de la révolution syrienne, mais celui des armes chimiques et des missiles quand le régime s’effondrera. Contre qui ils pourront être utilisés. Il n’y aura pas d’intervention militaire occidentale malgré quelques voix dans la résistance qui la demandent. Après la chute de Bachar el Assad, l’administration US, l’Otan, les forces occidentales, pourraient décider d’une intervention pour contrôler les armes chimiques, et aussi la mise en place d’un nouveau régime… » Si Obama l’a dit c’est donc vrai. Les impérialistes pourraient intervenir après, et alors ? No comment. Shadi Abu Fakher ne commente pas non plus le rapport entre la non-intervention de ces puissances impérialistes et le veto russo-chinois. Si ce sont les russes et les chinois qui interviennent, on est en droit de penser que ce veto est mal venu et que l’intervention occidentale est souhaitée par ce révolutionnaire. Ou bien les mots n’ont pas de sens. des informations et des armes Et pour faire bonne mesure : « Deuxième chose, il faut combattre la désinformation concernant la nature de la révolution syrienne et permettre à l’ASL de s’armer.» La « désinformation » ne vient donc pas des médias impérialistes et qui nous abreuvent à longueur de journée, mais d’une poignée de blogs qui en prennent le contre-pied. Shadi Abu Fakher demande des armes pour l’ASL. Sachant que ces armes – qui ne pourraient provenir que des puissances impérialistes – ne sont jamais distribuées gratuitement « pour faire la révolution » mais uniquement pour remplacer le régime d’Assad par un gouvernement compradore, que signifie cet appel ? Il devient clair que cet « opposant » inverse le vrai et le faux au nom d’une hypothétique révolution , alors que son pays est évidemment l’objet des ingérences occidentales, qui le mettent à feu et à sang. Mais son silence à ce sujet en dit long sur sa fonction réelle : il met sa naïveté ou son double langage au service de l’impérialisme. Ses revendications et ses appels finissent dans le sac de Clinton et Fabius et sa rhétorique leur donne une caution « révolutionnaire » à destination des progressistes ignorants des faits. Le NPA prête son porte-voix à Fabius ! |