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Xuan
Ce texte date déjà de plusieurs mois et ne cache pas ses sympathies anarchistes, mais l'analyse qu'il fait du courant Mélenchon et de sa fonction est très pertinente et reste d’actualité.
Rappel utile en ces lendemains de troisième mi-temps après un match de brèles, et une gueule de bois au pastis du même alcool :

Sources :
Le Chat Noir
J. Tourtaux
De l'utilité de JL Mélenchon et du Front de Gauche.


Lundi 9 avril 2012

Comme l'avait demandé le camarade Staline en son temps à propos du Pape: «le Vatican, combien de divisions» . Dans la joute électorale de ce premier tour, N. Sarkozy comme F. Hollande, doivent se demander: J L Mélenchon combien de pourcentage, combien d'intentions de vote ? Le premier avec malice et ravi, le second non sans inquiétude.

Restaurer un capitalisme à visage humain?

Ce jour, 7 candidats et 3 candidates ont été reconnus et validés par le conseil constitutionnel. La bataille fait rage entre les principaux candidats de ce premier tour de présidentielle. Sans être nommée, l'austérité de gauche ou de droite attend inéluctable le vainqueur sorti des urnes qui l'appliquera. Place à la réalité où chacun devra payer son écot pour aider la France. Évidemment la douleur sera plus forte pour les salariés et les 8,5 millions de pauvres recensés.

Haro sur la finance et les banques entendons-nous des deux principaux candidats jusqu'aux outsiders. Ils dénoncent la finance débridée, irresponsable etc. On en oublie D. Strauss Khan, socialiste et ex-patron du FMI, ex-leader de la gauche et ex-vainqueur de cette présidentielle avant ses frasques sexuelles. Son remplaçant par défaut F. Hollande, rassure le peuple. Il va taxer les riches, les hauts revenus, rétablir la justice sociale etc. De son côté, le candidat Nicolas s'en prend au président Sarkozy. Président des riches qui n'aurait pas été ferme et actif contre tous ces financiers immoraux, ces corps intermédiaires ou autres qui se mettaient en travers de ses réformes. Le candidat Nicolas menace même Bruxelles du pilori si les intérêts de la France n'étaient pas pris en compte. Notre président candidat, s'est converti à la taxe Tobin et n'hésite pas à emprunter au Front de Gauche ravi ses mesures contre les riches. Fini le "BLING BLING" juré craché. Le président s'est trompé, aidez le candidat à rénover les us et coutumes de la République dans son deuxième quinquennat.

Voici quelques mois, S. Hessel, ancien résistant ayant participé au conseil national de la résistance, avec son best seller "Indigniez-vous" donnait écho aux alter- mondialistes et autres. Face aux nécessités du combat de classe, le premier saluait le droit à l'indignation face à toutes injustices sociales. Les seconds, dans leurs combats de transformation sociale se limitaient à la dénonciation: de la mondialisation débridée, de l'aberration de la financiarisation irresponsable qui creusent les injustices et produisent plus de misère. En France ils dénonçaient le détricotage par le gouvernement Sarkozy des lois de progrès social issus de 1945 et élaborées par le conseil national de la résistance. (1) Leur combat masquait les méfaits du capitalisme par la seule dénonciation de ses gestionnaires irresponsables et révélait l’inquiétude et l'insatisfaction de cette petite bourgeoisie malmenée.

Là où les réponses au chaos capitaliste, ne peuvent être que la révolte de classe des exploités et la réappropriation de leur vie à l'exemple du peuple grec, nos consciences humanistes nous convient à l'indignation citoyenne, à la révolte civique électorale et à l'insurrection républicaine par les urnes. Ces amis et ralliés électoraux du jour ont, depuis de nombreuses années, préparé le terrain de l'acceptation et résignation citoyenne. Via les programmes, les déclarations et les petites phrases …, les différentes fractions de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie, qui s'affrontent dans l'arène électorale vont réussir une fois encore à entraîner derrière leurs étendards rouges, verts ou tricolores -les citoyens, le peuple FRANCAIS (de gauche ou de droite), les travailleurs ... pour qu'ils aillent voter au son de la marseillaise et de l'internationale. Bref à s’enchaîner seuls dans l'isoloir avec l'illusion d'agir et de s'émanciper de leurs aliénations.

Alors que c'est le capitalisme la source de désordres sociaux économiques et écologiques, qu'il faut combattre pour une émancipation communiste et libertaire, une fois encore certains de nos aspirants présidentiables, repointent avec nostalgie le bien être d'un capitalisme passé des «trente glorieuses» mais dépassé par le capital lui-même. D'autres plus radicaux nous promettent grâce à une prise de pouvoir citoyenne le retour d'un capitalisme à visage humain, un capitalisme pour le peuple. Bref chacun d'annoncer la rupture avec ce capitalisme financier inhumain et sauvage pour nous conduire vers un capitalisme plus raisonné social et respectueux des faibles.

Le rebelle de la République.

L'appel républicain à reprendre la bastille le 18 mars à vu convergé 50 ? 100 ? 120 000 personnes de tout âge, de multiples horizons professionnels, venues de toute la France. La bourgeoisie ayant peur du vide politique, il lui fallait trouver et modeler cette icône indispensable pour canaliser vers les urnes et les institutions cette révolte latente et grandissante qui couve des usines aux quartiers.

Depuis peu le front de Gauche entraîné par le leader du Parti de Gauche J L Mélenchon (JLM) à imposé sa crédibilité électorale en capitalisant plus de 10% des intentions de vote dans les sondages. Ce politicien professionnel succède donc à O. Besancenot (l'ex leader/porte-parole du NPA, facteur sympathique aux relents libertaro-guévariste) dans le rôle de rabatteur officiel pour le compte de la bourgeoisie.

«Indignez-vous» écrivait S. Hessel. «Prenez le pouvoir» harangue le tribun de la bourgeoisie. Car il est vrai que JLM est du sérail. Depuis ses responsabilités dans l'OCI (ex-Organisation Communiste Internationaliste: trotskiste) jusqu'à son adhésion au PS en 1977 où il suit les pas de F. Mitterrand depuis son aile gauche dans le parti. Il quitte le PS en 2008. Républicain laïcard et nationaliste, Il votera contre le traité européen en mai 2005 après avoir approuvé celui de Maastricht en 1999. Ministre du gouvernement L. Jospin de 2000 à 2002 sous la présidence Chirac. Sénateur PS puis député européen du Front de Gauche. Peu d'écho de sa radicalité de l'époque alors que la gauche aux affaires dépassait les espérances du patronat en bilan de privatisation d'entreprises et autres mesures antisociales contre les travailleurs. Peu importe ces colportages. Certes il a le verbe haut mais avec sa faconde qui séduit une petite bourgeoisie précarisée et en désespérance politique mais surtout sait agréger à ses côtés les travailleurs radicaux et combatifs, il rassure. Sa révolution sera propre, civique, citoyenne et institutionnelle.

De Gaulle, G. Marchais, V. Hugo et F. Mitterrand...

Cet ancien socialiste anti-libéral se retrouve à la tête du Parti de Gauche en 2009. Des accords communs avec le PCF lors des européennes lancent la dynamique du Front de Gauche. La présidentielle le découvre et il s'impose. Il devient le candidat des travailleurs et du peuple. Il récuse tout droit à M. Le Pen de s'accaparer de ce fait et la défie sur son terrain. «La semi-démente» devient son ennemie principale tout en égratignant la gauche tiédie et son capitaine de pédalo F. Hollande. Il donne le ton émotionnel en replaçant le monde ouvrier sur le devant de la scène électorale et glorifie la classe ouvrière, dans des élans dignes de Maurice Thorez ou de Jean Jaurès.

«Prenez le pouvoir» affiche le front de Gauche, tandis que JLM précise ailleurs, dans un même élan : «Ton intérêt de classe, c'est de voter avec ta classe» . L'ambiance est Hugolienne mais expurgé de la révolte et des barricades. Sa révolution citoyenne, est l'union du bourgeois et du prolétaire derrière le char de l'état. Pour mieux mystifier les travailleurs, ses compagnons de campagne électorale du PCF mettent tout leur savoir-faire à son service. Notamment les réseaux du parti en lien avec les structures syndicales dont celles de la CGT. On le découvre ainsi aux cotés du patron de la CGT, Bernard Thibaut. Ce dernier est en partance de son poste, mais la tradition PCF /CGT semble être renouée pour la photo. Sans aucune critique contre les bureaucraties syndicales, il appelle les travailleurs à: «Ne cédez jamais...» mais rassure l'institution: «...groupez-vous autour de vos syndicats» .

Nostalgique du programme commun époque où socialistes et communistes étaient unis. Époque où les socialistes portaient les valeurs de Gauche avant de se ramollir dans le libéralisme. Les nationalisations sont à l'ordre du jour. Suite aux reculades des socialistes sur la retraite, il s'affirme comme le candidat de la retraite à 60 ans. Sans en définir les conditions.

C'est la version grande gueule de feu Georges Marchais (ancien leader du PCF), qui sait comment s'adresser aux travailleurs, haranguer le peuple directement. Sa gouaille séduit lorsqu'il rembarre les média et, avec le sens de ses réparties, aligne les journalistes sans complaisance.

Face à la finance et aux banques, il est l'homme de l'espoir, de la résistance et de la rupture avec les institutions. Ses moyens pour les faire plier: «la loi et l'emprunt forcé sur les banques pour les obliger à...» . Il en profite pour saluer De Gaulle autre homme de la résistance nationale à Londres qui su en son heure arriver au pouvoir et instituer la cinquième république.

Ce républicain laïcard et franc-maçon, prône l'universalisme dans la République. Veut restaurer l'idéal de la Nation, et un Etat protecteur des pauvres. Il vante l'école républicaine, l'école de la patrie et pourfend les écoles et langues régionales. Productiviste, il offre une planification écologique et propose l'arrêt du nucléaire après un référendum national etc. (2)

Le Parti de Gauche et le Parti Communiste, espèrent porter le Front de Gauche au-delà des 10% d'intentions de votes. Consécration pour le premier et résurrection pour le second. Sur des thématiques chauvines et populistes, qui rappellent le PCF des années 70, il démontre que la Gauche peut être crédible quand elle est de gauche et mène une politique de gauche. Une politique de justice sociale, arbitrée par l'état.

«Qui vote, règne» écrivait Victor Hugo...autre référence. Le suffrage universel et le bulletin de vote deviennent les seuls outils d'émancipation sociale proposés par JLM et ses alliés. Comment le capital pourrait-il refuser à un tel serviteur quelques postes ministériels et strapontins pour ses amis si la victoire survenait.

Ni tribun, ni César, ni sauveur.

Il ne s'agit pas ici de personnaliser contre l'individu JLM, mais d'illustrer le rôle de ce Front de Gauche (3) et de son programme au travers des attitudes, meetings et petites phrases de leur leader électoral. Embryon d'union de gauche retrouvée, entre les déçus du sarkozysme et du socialisme réformiste et les impatients révoltés. Coalition dont les valeurs républicaines et laïques peuvent séduire et faire communier ensemble les travailleurs et leurs patrons à l'exemple des loges maçonniques.

La crise qui conduit le capital à attaquer de plus en plus violemment les travailleurs, révèle en même temps par ses contradictions, les conditions d'exploitation, et nous permet d’acquérir notre propre conscience de classe pour défendre nous-mêmes nos intérêts. Sans doute cette prise de conscience est-elle trop minoritaire et parcellaire pour libérer cette force qui devra conduire à une révolte autonome et anticapitaliste. Pour la période, le réformisme y est encore trop prégnant. Il permet dans la confusion politique ambiante, à un césar, à un tribun de s'affirmer par des mystifications. Sans doute est-ce une des raisons, malgré les coups portés, qui permet à la bourgeoisie de trouver dans ses rangs des gestionnaires sachant ramener les prolétaires à garder raison électorale. JLM et le Front de Gauche détournent les désirs de révoltes, et de colères exprimées dans les luttes. Leur battage électoral permet de mystifier et récupérer par des discours radicaux ces désirs de changement. Le décorum démocratique facilite ce tour de passe-passe et autres illusions. La puissance médiatique veille à étouffer de maintes manières tous bruits ou échos dissonants.

Au-delà des apparences radicales de cette gauche c'est la bourgeoisie qui se mobilise. «Selon moi, c'est de la classe moyenne que viendra ce que j'appelle la révolution citoyenne. En le faisant, elle fait bloc avec les ouvriers et les employés dans un front du peuple.» (JLM). Le programme du Front de Gauche s'adresse donc d'abord à cette frange de la bourgeoisie ou petite bourgeoisie sociale et humaniste en voie d'être déclassée, déstabilisée. Avec sa propagande, le rôle du Front de Gauche est de faire revenir, de reconquérir les voix des travailleurs et autres abstentionnistes dans les urnes. La révolution par l'isoloir, sert à renforcer et rétablir la fraction sociale et humaniste de la bourgeoisie qui, alliée aux libéraux du PS qui prédominent dans la gauche prendra le pouvoir à la droite..

Comme le souligne Pierre Laurent du PCF : «Au Front de Gauche nous n'avons qu'un adversaire : la droite et sa politique au service des marchés financiers. Et nous avons une ambition: mettre la gauche à la hauteur de la situation.» Ce puissant partenaire au sein du Front de Gauche, qui n'oublie pas ce que son parti doit au PS, n'hésite pas rappeler le but et les limites de la révolution mélenchoniène.

Espérons que le réveil des lendemains d'avril et de mai prochain, ne sera pas trop rude pour tous ceux et celles qui se sont laisséEs convaincre par cette voie sans issue qu'est l'aventure citoyenne.

M Z. Caen le 20/03/2012

1/ voir CA N°207: Réflexions sur le programme du Conseil National de la Résistance.

2/ CA N° 209: A la gauche du PS recomposition ou décomposition?

3/ On y retrouve: Parti de Gauche et Parti Communiste français, la Gauche Alternative (ex LCR), République et socialisme (ex MRC de JP Chevènement), Convergence et Alternative (ex-NPA), Parti Communiste Ouvrier de France (marxistes léninistes), FASE (Fédération Alternative Sociale et écologique/ Gauche alternative).


Edité le 01-09-2012 à 22:54:25 par Xuan


Xuan
Dans la série la confusion, le courant Gauche Anticapitaliste a quitté le NPA pour la Front de Gauche le 8 juillet.
L'Humanité salue ce qui constitue un désaveu de la ligne ni oui ni non de Besancenot.

On se souvient que le NPA était issu de la Ligue Communiste Révolutionnaire trotskyste et qu'il avait déjà enlevé Communiste et Révolutionnaire de son sigle.

Mais en matière de ni oui ni non et de soutien critique , il y en a d'autres. C'est l'hôpital qui se fout de la Charité.
Xuan
Le P «C» F ne se réduit pas au Front de Gauche, même s’il a fait de gros efforts pour gommer les aspérités.
Par exemple, soutenir une agression impérialiste, comme le fait Mélenchon, ce n’est pas de la « faiblesse idéologique », mais c’est une épine dans le pied du P «C» F qui n’est pas sur la même position. La lecture de l’Humanité le confirme par des volte-face récurrentes.
Egalement cette nouvelle forme de sa stratégie électoraliste lui a encore coûté quelques sièges et contribue à accentuer les divisions en son sein.

On a déjà débattu ici de la question P «C» F : parti révisionniste ou social-démocrate ? Je reste convaincu qu’il s’agit toujours d’un parti révisionnisme.
La définition du révisionnisme est le rejet des principes marxistes-léninistes au profit du réformisme, mais le P «C» F s’affiche toujours comme un parti « marxiste ». Si on débat avec ses militants, y compris les plus anciens, la référence au marxisme ne fait aucun doute pour eux.
C’est précisément cette ambigüité qui permet à ce parti de continuer à satelliser bon nombre de syndicalistes et de travailleurs sincères, et qui légitime la présence maintenue en son sein d’une kyrielle d’oppositionnels qui brandissent la faucille et le marteau, le portrait de Lénine, etc. mais n'en sont toujours pas sortis.

J’en tire la conclusion qu’il faut distinguer l’origine de classe des diverses composantes de tout ce courant réformiste, ainsi que les contradictions politiques qui le traversent.
Notre discours doit être différent selon le cas.
Certains révisionnistes - comme des réformistes "radicaux" - ont acquis un train de vie douillet et craignent qu'il ne soit menacé. La dégradation de leur niveau de vie à cause de la crise les révolte mais n'en fait pas d'emblée des révolutionnaires.
Par contre l'immense majorité des militants issus de la classe ouvrière, pétris bien souvent d'illusions sur leurs dirigeants, a directement intérêt et aspire au renversement du capitalisme.
En particulier le mot d’ordre « arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne » signifie qu’il ne faut pas laisser ces ouvriers se décourager dans une voie sans issue, et la nécessité d’un nouveau parti communiste doit s’imposer à eux comme une évidence, si nous faisons bien notre travail.

D'autre part, il a un grand nombre d'ouvriers précaires à l'écart de toute organisation syndicale ou politique, envers lesquels un immense travail d'éducation et d'organisation est nécessaire. Il ne faut pas compter que les réformistes ou les révisionnistes fassent ce travail à notre place.


Edité le 01-07-2012 à 23:12:35 par Xuan


Xuan
Le P «C» F ne se réduit pas au Front de Gauche, même s’il a fait de gros efforts pour gommer les aspérités.
Par exemple, soutenir une agression impérialiste, comme le fait Mélenchon, ce n’est pas de la « faiblesse idéologique », mais c’est une épine dans le pied du P «C» F qui n’est pas sur la même position. La lecture de l’Humanité le confirme par des volte-face récurrentes.
Egalement cette nouvelle forme de sa stratégie électoraliste lui a encore coûté quelques sièges et contribue à accentuer les divisions en son sein.

On a déjà débattu ici de la question P «C» F : parti révisionniste ou social-démocrate ? Je reste convaincu qu’il s’agit toujours d’un parti révisionnisme.
La définition du révisionnisme est le rejet des principes marxistes-léninistes au profit du réformisme, mais le P «C» F s’affiche toujours comme un parti « marxiste ». Si on débat avec ses militants, y compris les plus anciens, la référence au marxisme ne fait aucun doute pour eux.
C’est précisément cette ambigüité qui permet à ce parti de continuer à satelliser bon nombre de syndicalistes et de travailleurs sincères, et qui légitime la présence maintenue en son sein d’une kyrielle d’oppositionnels qui brandissent la faucille et le marteau, le portrait de Lénine, etc. mais n'en sont toujours pas sortis.

J’en tire la conclusion qu’il faut distinguer l’origine de classe des diverses composantes de tout ce courant réformiste, ainsi que les contradictions politiques qui le traversent.
Notre discours doit être différent selon le cas.
Certains révisionnistes ont acquis un train de vie douillet et craignent qu'il ne soit menacé. La dégradation de leur niveau de vie à cause de la crise les révolte mais n'en fait pas d'emblée des révolutionnaires.
Par contre l'immense majorité des militants issus de la classe ouvrière, pétris bien souvent d'illusions sur leurs dirigeants, a directement intérêt et aspire au renversement du capitalisme.
En particulier le mot d’ordre « arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne » signifie qu’il ne faut pas laisser ces ouvriers se décourager dans une voie sans issue, et la nécessité d’un nouveau parti communiste doit s’imposer à eux comme une évidence, si nous faisons bien notre travail.

D'autre part, il a un grand nombre d'ouvriers précaires à l'écart de toute organisation syndicale ou politique, envers lesquels un immense travail d'éducation et d'organisation est nécessaire. Il ne faut pas compter que les réformistes ou les révisionnistes fassent ce travail à notre place.
AllXS
Juste quelques remarques :

1)Le Fdg est un mouvement typiquement social-démocrate radical : ce sont ses stratégies réformistes et ses faiblesses idéologiques (sur les questions liées à l'impérialisme par ex.) qui permettent de le caractériser. Donc accuser le Pcf de "révisionnisme" est une erreur d'analyse politique, ce parti n'ayant plus aucune référence au marxisme, ni dans son discours officiel, ni dans son discours interne et son appareil de formation militante. C'est donc sur l'ensemble de la sociale-démocratie de gauche et ses limites politiques qu'il faut se positionner pour construire un parti communiste. (avec ou contre eux, ça reste à déterminer) Se tromper de cible et mal doser ses coups c'est être inaudible pour la grande masse des travailleurs qui n'a ni formation idéologique ni politique et a donc besoin du plus de clarté possible.

2) Autre remarque très courte vu que je suis d'accord sur le reste. Il est clair que de ne pas se positionner clairement dans l'opposition (avec pour seul argument politiquement absurde que la droite voterait elle aussi la défiance) est une erreur stratégique. Ne pas reconnaître le Ps comme un parti libéral et réactionnaire les fera aller de surprises en surprises mais sans pour autant déboucher sur une prise de conscience. D'où le travail politique nécessaire des marxistes-léninistes dans l'opposition, avec une visibilité nationale. Sur les élections enfin il semble que les dirigeants nationaux du Fdg eux mêmes soient conscients de l'état cartellisé du Fdg puisque P. Laurent et M. Mélenchon ont tous deux insisté pour avoir une campagne nationale aux législatives, ce qui n'a pas été entendu et a semble t'il freiné leur dynamique
Xuan
Après les législatives, il est clair que le front de Gauche a servi essentiellement à faire élire un Président et une assemblée socialistes, mais qu’il n’a rien apporté ni au Parti révisionniste ni à ses alliés.
Au contraire le Front de Gauche n’a pas assez de députés pour constituer un groupe, et il n’aura que le pouvoir d’avaliser les dispositions du PS ou de se taire.
Le mépris avec lequel le PS a traité ses alliés verts laisse deviner qu’il en fera tout autant avec le Front de Gauche, et ce d’autant plus que Mélenchon a promis d’un bout à l’autre son soutien indéfectible et inconditionnel au PS, y compris sans participation au gouvernement.

Un certain nombre d’ouvriers et de révolutionnaires, parfaitement conscients de cette déculottade, ont exprimé leur rejet en ne participant pas au vote, lequel a d’ailleurs battu un record historique d’abstentions.
On peut dire que la plupart de ceux qui se sont abstenus ne se sont fait aucune illusion sur le changement annoncé.

Le PS dispose désormais des pleins pouvoirs : gouvernement, Sénat, Assemblée Nationale, Régions et municipalités sont majoritairement dans la main des socialistes, ce qui constitue aussi une situation inédite.
Quant à l’opposition de droite, divisée habilement par le FN, elle est au bord de l’éclatement, et il faudra certainement de longs mois avant qu’elle ne se reconstitue.
Le centre aussi a été sanctionné par les élections et devra certainement se recomposer avant de pouvoir ouvrir le bec.
La bourgeoisie dispose ainsi d’un parti unique majoritaire pour légiférer sans entraves et appliquer les lois d’austérité.

Sur le plan syndical, il est clair dès à présent que l’unité au sommet contre la réforme des retraites a déjà volé en éclat et que le sursis de 3 ans pour la fin de la retraite à 60 ans est accepté. Mais la collaboration de classe doit aller plus loin pour répondre aux exigences du capital.
Dans un article sur la « feuille de route partagée » avec les syndicats, il apparaît que le gouvernement entend établir un consensus avec les confédérations, dans un cadre où toute velléité de lutte de classe serait exclue d’office :
« La conférence réunira en outre, du côté des pouvoirs publics, le président de la République, le Premier ministre, des ministres, dont les noms ne sont pas encore annoncés, et des représentants des collectivités territoriales.
Sept tables rondes seront organisées. En fonction des sujets qu’elles traiteront, d’autres organisations patronales (agricoles, libérales, ou de l’économie sociale), des représentants des collectivités ou de chambres de commerce et d’industrie et d’agriculture seront également conviés. »


Sources :
Denis GEOFFROY - Parti Ouvrier Independant (POI)
et J. Tourtaux

Comme on peut s’y attendre, l’espoir soulevé malgré tout par les discours tonitruants de Mélenchon méritait tout autre chose, et les critiques commencent à se faire entendre.
En particulier, chez les opposants du parti révisionniste où la couleuvre est un peu grosse à avaler, la consultation-bilan du Front de Gauche suscite pas mal de critiques :
http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-ionale-du-pcf-pour-nous-faire-avaler-le-front-de-gauche-107222902.html
et :
http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-saint-quentin-aisne-les-communistes-refusent-de-cautionner-la-parodie-de-consultation-decidee-pa-107193693.html

Le rôle des communistes marxistes-léninistes aujourd’hui est de mettre le doigt sur les conséquences dramatiques de la stratégie du Front de Gauche, qui a donné un pouvoir sans partage à un parti réactionnaire et s’est engagé à le soutenir en s’interdisant par avance tout soutien à une motion de censure.
Dans la situation de crise aggravée et des plans d’austérité à venir, la classe ouvrière et les masses populaires se trouveront ligotés et à la merci de leurs ennemis de classe.

Mais d’un autre côté, les communistes marxistes-léninistes se trouvent dans une situation exceptionnellement favorable pour dénoncer le réformisme et la ligne révisionniste du P «C» F et promouvoir la seule solution définitive à la crise du capitalisme : la révolution prolétarienne.

Nous ne devons pas nous contenter de soutenir la lutte de classe. Nous devons aussi dénoncer pour ce qu’il est le révisionnisme moderne, et progresser dans l’unité des marxistes-léninistes et la création d’un nouveau parti communiste.
 
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