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Finimore
Lu sur l'Huma d'hier :

La mémoire bafouée de Guy Môquet
En mettant en doute l’engagement résistant du jeune lycéen fusillé par l’occupant allemand, deux historiens de l’Université de Bourgogne tentent de discréditer les combats communistes.

Sous le titre « Guy Môquet : le mythe et l’histoire », le quotidien le Monde publie dans son édition de dimanche et lundi un long article signé de Jean-Marc Berlière et Sylvain Bouloque, tous deux historiens à l’Université de Bourgogne. On lira par ailleurs ci-contre, la réponse, en forme de mise au point, que leur adressent trois historiens, enseignants dans cette même université et que le journal du soir n’a pas jugé utile de donner à connaître à ses lecteurs. Pourtant, il n’est nullement question dans cette controverse de querelle de spécialistes, de préciser tel ou tel point de détail, ou d’apprécier la valeur de telle ou telle archive ou témoignage, mais bien d’une attaque frontale, aussi grossière qu’elle se veut sans appel, puisqu’elle entend discréditer le sens même du combat pour lequel Guy Môquet et la plupart de ses compagnons emprisonnés, puis fusillés à Châteaubriant ou au Mont-Valérien, ont donné leur vie.

La logique de l’article est élémentaire, sans la moindre nuance : Guy Môquet dont la mémoire a été remise sur le devant de la scène publique par le président de la République, le jour de sa prise de fonction, « sans que la réalité historique soit pour autant interrogée » était membre d’un parti qui, au moment de l’arrestation du jeune homme par des policiers français à la gare de l’Est, le 13 octobre 1940, « était tout sauf résistant ». Dépeint comme un jeune lycéen « exalté », « prisonnier de la logique d’un parti enfermé dans les compromissions de l’alliance Staline-Hitler »,

il « n’a pas pu être le « résistant qu’on célèbre à tort ». Il y aurait donc erreur, énorme contresens à la fois sur la personne de Guy Môquet comme sur l’engagement patriotique des communistes, bien qu’ils aient été interdits, leurs élus destitués, les militants traqués et emprisonnés par la police de Vichy, pendant cette époque du début de la guerre et de l’Occupation.
L’accusation n’est pas nouvelle hélas : elle consiste à dire qu’avant l’invasion de l’Union soviétique par Hitler en juin 1941,

il ne saurait y avoir de « résistance » communiste à l’envahisseur, comme si le fait d’être désigné par Pétain comme l’adversaire à abattre alors même que son gouvernement organise la collaboration avec l’occupant, suspend la démocratie, et promulgue les premières lois racistes antijuives, était quantité à négliger. Certes, la résistance intérieure dans laquelle les communistes prendront une part incontestée, n’est pas née du jour au lendemain : elle naît sur un terreau de classe, dans le prolongement du Front populaire et des combats antifascistes, elle se nourrit des idéaux démocratiques et de transformation sociale, elle conjugue le patriotisme et l’internationalisme et le prestige des Brigades internationales dont les communistes, sans être les seuls, furent sans discontinuer les ardents propagateurs. L’action qui prend corps à l’été et à l’automne 1940 n’a pas été sans hésitation ni fautes. Elle est souvent individuelle, son organisation clandestine embryonnaire, mais elle se construit à l’évidence face au pouvoir pétainiste qui, lui, s’incline devant l’occupant.

C’est dans ce contexte que s’inscrit l’action de Guy Môquet et de ses jeunes compagnons : eux ne craquent pas sous le poids de l’énorme responsabilité pesant sur leurs épaules et ils meurent en héros.

Ce n’est pas ce qui intéresse les auteurs de l’article pour qui l’objectif idéologique essentiel semble être de faire une nouvelle fois le procès du PCF, accusé d’avoir voulu « laver une des périodes les plus troubles
et ambiguës de son histoire » « avec le sang des otages ». La formule est insupportable. Elle déshonore ses auteurs.

Lucien Degoy
SMT
D'accord avec ossip, euh j'avais un truc à rajouter mais je sais plus quoi..
Finimore
Je pense que cette récupération de Guy Moquet par Sarko est aussi à mettre en relation avec sa tactique adoptée pendant la campagne électorale (la France qui se lève tôt, les références et les visites aux ouvriers...). Cette récupération en dehors de la confusion idéologique quelle implique, n'est possible que grâce aux trahisons et aux abandons du P"C"F et à son soutien aux campagnes idéologiques anticommunistes auxquel il participe (antistalinisme) et à ses reniements vis-à-vis de son passé.

Voici ci-dessous un texte d'un militant du P"C"F, que j'ai lu sur la liste Forum Communiste le 17/05/2007 il dit notamment une phrase intéressante " Cette utilisation dévoyée des mots et des idées n'a été rendue possible que parce qu'ils ont été abandonnés par ceux dont ils furent l'étendard. "
Moi je préciserai pas seulement abandonné, mais salis et dénaturés, y compris en reprenant les calomnies du capital (notamment sur l'URSS de Staline).


"Guy Môcquet : un révélateur
En m'excusant pour l'approximation de l'orthographe du nom de ce jeune fusillé, au-delà de la réprobation qu'appelle la tentative de Sarkozy de récupérer ce lycéen communiste – réprobation à laquelle je m'associe sans réserve –, il me semble que 2 remarques s'imposent.
La première, c'est que cette démarche de Sarkozy n'est que la poursuite de ce que fut sa campagne électorale. Elle vient dans une France où, depuis longtemps déjà, les publicitaires utilisent l'idée de révolution, de défense du pouvoir d'achat, les slogans de 1968, pour faire fructifier le capital.
Cette utilisation dévoyée des mots et des idées n'a été rendue possible que parce qu'ils ont été abandonnés par ceux dont ils furent l'étendard.

La seconde, c'est qu'à l'occasion de la tentative de récupération sarkozyenne, l'abandon se poursuit. Comment ne pas remarquer que la déclaration qu'elle suscite à MG Buffet, secrétaire nationale du PCF, non seulement ne réprouve pas la récupération, mais ne rappelle même pas l'engagement communiste de Guy Môcquet ? Comment ne pas remarquer qu'après sa campagne électorale en "congé de parti", cet évacuation du mot "communiste" rencontre l'abandon proposé par JC Gayssot ?

A celles et ceux qui, estimant indispensable de redonner au peuple de France un outil pour sa lutte de libération du joug du capital, veulent construire un parti communiste du 21e siècle, l'opération Sarkozy vient rappeler que le temps presse : tout retard est mis à profit pour poursuivre la liquidation de l'idée communiste. A chacune, à chacun de prendre l'initiative à la base, sans attendre ce qui viendra "d'en haut" et qui, dans la dernière période, sous prétexte de mutation, a organisé la disparition du PCF.

Jean-François Autier,
ajusteur mécanicien, adhérent du PCF depuis le 3-1-63."
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ossip
Il me semble aussi que cette utilisation est grandement facilité par le social-chauvinisme, qui sont prompt à nous jouer une "union nationale" des résistants, alors qu'il y avait beaucoup de contradictions... [quelques éléments rapides: résistance armée ou simple renseignements, petites unités mobiles discrètes et liées aux masses ou maquis énormes, libération autonome ou attente des forces "alliées" (cf. différence libération Paris et Lyon)....]
Unitaire
marie-george est stupide, elle ne voit rien à la mascarade monté par sarko!
Sacré MGB !
Xuan
Pas si bizarre que ça finalement. Sarkozy a besoin de mettre le pied sur la tête des réformistes et des révisionnistes pendant qu’ils se noient, en prévision des législatives et même pour plus tard.

C’est un jeu dangereux parce que sans opposition respectueuse, la colère risque d’exploser dans la rue, mais c’est un choix qu’il ne peut plus éviter.

La bourgeoisie n’a plus besoin de la « gauche », la « gauche » est discréditée, alors à quoi bon lui laisser une chance de se ressaisir ? C’est probablement une des erreurs que Sarkozy doit reprocher à Chirac.

Et l’Union Sacrée est réellement la seule façon pour la bourgeoisie de nous faire avaler ses couleuvres.
Membre désinscrit
Marie George Buffet

Je trouve quand même bizarre que Sarkozy fasse dans la surenchère alors qu'il vient d'être élu...
On y verra peut-être plus clair après les législatives.
Xuan
Rappeler le souvenir de Guy Môquet, c'est légitime, moi aussi j’ai du mal à contenir mon émotion devant ce jeune communiste si courageux et lucide, symbole du Parti des fusillés .
Mais la France n'est pas occupée par les nazis aujourd'hui. Alors dans quel but Sarkozy veut-il faire lire sa lettre dans les écoles?
Un tel geste politique n'est jamais innocent.

Mitterrand ne l'a pas fait, par anticommunisme viscéral, et parce que cela aurait peut-être rappelé son propre passé de collabo décoré de la francisque.

Sarkozy considère que tous ceux qui acceptent de travailler à l'œuvre nationale sont les bons français. Les autres sont les mauvais. Tel est le sens de son Union Sacrée, l'Union du Travail et du Capital au-dessus des classes. Tel est le sens de son ouverture .

S'il peut récupérer le symbole de Guy Môquet c'est aussi parce qu'il n'a plus rien à craindre du parti révisionniste. Que devrait-il craindre d'un parti qui se traîne aux pieds d'une social-démocratie elle-même au bord de l'implosion ?

Et que pourrait bien trouver à redire MGB après avoir elle-même éperdument agité le drapeau tricolore ?
Eh bien rien justement, jugez plutôt :

"Lecture de la lettre de Guy Moquet : Un combat pour l'émancipation humaine pleinement d'actualité"
[Par Bureau de presse - 16 mai 2007]
Le président Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi que sa "première décision" de président serait de faire lire dans toutes les classes du pays en début d’année scolaire, la lettre à ses parents du jeune résistant Guy Môquet avant son exécution.
La lecture de la dernière lettre de Guy Moquet avant son exécution est un message fort. Parce que ce jeune homme était porteur de patriotisme par son engagement dans la résistance, mais aussi parce que son combat pour l’émancipation humaine avait un but, celui de construire une République des droits et des libertés dans une démocratie.
Cette dernière lettre, comme son engagement, prend racine dans ce double combat, indissociable, de résistance et d’émancipation humaine.
Ce combat pour résister et pour l’émancipation humaine est pleinement d’actualité et anime aujourd’hui les hommes et les femmes de progrès. Il est donc important que ce message soit délivré aux futures générations et contribue ainsi à placer au coeur de notre République, des valeurs, des droits et un idéal.

Marie-George Buffet, Secrétaire nationale du PCF
Paris, le 16 mai 2007.

Voilà tout ce que trouve à dire la responsable du parti révisionniste face aux manoeuvres de Sarkozy. Le chauvinisme mène loin.
Qu’attend-elle pour solliciter un poste de secrétaire d’Etat aux anciens combattants ?
 
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