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Xuan
Guéant réduit de moitié la liste des métiers ouverts aux étrangers


Après la théorie, la mise en pratique.
Nous avions déjà dénoncé le projet d’ « immigration choisie » à plusieurs reprises



En avril 2011 Claude Guéant déclarait :
"Aujourd'hui il y a à peu près 200 000 étrangers supplémentaires (par an) qui sont autorisés à séjourner en France (...) Mon objectif, c'est de réduire ce nombre de 20 000, c'est-à-dire de passer de 200 000 à 180 000, dans un premier temps"

Un projet d’arrêté vient d’être transmis aux syndicats, dont on trouve quelques détails dans les Echos

On y lit que ce projet réduit d'une petite moitié la liste, créée en janvier 2008, des 30 familles de métiers actuellement ouverts aux non-Européens. « Il s'agit de circonscrire cette liste aux métiers les plus qualifiés ou les plus spécifiques, correspondant à des besoins significatifs de main d'oeuvre » impossibles à pourvoir à court terme avec des travailleurs déjà présents en France, explique le courrier de la Direction générale de l'emploi (DGEFP) adressé aux syndicats. Autre nouveauté : les préfets pourront désormais décider, pour leur région, de ne retenir qu'une partie des 15 métiers listés. Voire, précise le projet d'arrêté, de se contenter d'un seul métier.

[...]
« Il s'agit de circonscrire cette liste aux métiers les plus qualifiés ou les plus spécifiques, correspondant à des besoins significatifs de main d'oeuvre » impossibles à pourvoir à court terme avec des travailleurs déjà présents en France, explique le courrier de la Direction générale de l'emploi (DGEFP) adressé aux syndicats. Autre nouveauté : les préfets pourront désormais décider, pour leur région, de ne retenir qu'une partie des 15 métiers listés. Voire, précise le projet d'arrêté, de se contenter d'un seul métier.

Pour le gouvernement, la priorité doit être en effet de former des chômeurs pour occuper les postes qui peinent à trouver preneur. L'objectif affiché est de réduire de moitié, dès cette année, les autorisations de séjour délivrées au titre du travail, qui s'élevaient à environ 20.000 en 2010, dont 80 % sont en réalité des changements de statuts de personnes qui sont déjà présentes sur le territoire.

La nouvelle liste compte quinze familles de métiers restant ouverts à l'immigration par le travail. On y retrouve les métiers du téléconseil et de la télévente, les cadres de l'audit et du contrôle comptable, les ingénieurs en systèmes d'information, ainsi que différents postes de techniciens du bois et de spécialistes de la transformation du verre. Les dessinateurs industriels (BTP, produits électriques et électroniques) restent recherchés, tout comme certains experts des produits mécaniques et de la production chimique et pharmaceutique.



Comme nous l’avions signalé, ces dispositions aboutissent à piller le patrimoine intellectuel des pays du Tiers Monde .
Il apparaît aussi à travers cette sélection que la bourgeoisie cherche à diminuer le coût de la main d’œuvre dans les domaines de technicien et d’ingénieur .
Enfin il s’agira d’obliger les chômeurs à occuper les postes laissés vacants par les expulsions correspondantes.

Raymond Chauveau de la CGT a visiblement pris le mors aux dents en dénonçant une mesure « d'affichage » à « visée politique » mais qui « ne changera pas grand-chose.»
Perspicace analyse imprégnée des sentiments de classe et de l'internationalisme prolétarien !


Edité le 25-07-2011 à 21:58:28 par Xuan


Jameul
par rapport au dumping salarial :

il faut pas croire que les lois d'immigrations vont "protéger" les travailleurs indigènes contre une arrivée massive ou pas de travailleurs étrangers

premièrement les lois strictes ne changent rien à l'afflu de travailleur ou presque rien... le seul changement est de savoir si ces travailleurs seront légaux ou auront un statut illégal qui les rend encore plus précaire et donc pret a accepté quasiment n'importe quelle condition (en suisse on a eu le cas de bolivienne qui était employé comme bonne à plein temps (y compris parfois des semaines de 70h) pour moins de 900 CHF par mois (moins de 600 euros) )

en faite les premiers abuseurs et exploiteurs de cette misère sont souvent les mêmes qui feront tout pour voter des lois très restrictives parce qu'il savent qu'ils auront toujours des pauvres gens dans la détresse à exploiter et qui ne se plainderont jamais à un tribunal si ils ne sont pas payés !!!
(il y a eu un cas en Suisse d'un parlementaire UDC (droite nationaliste xénophobe) qui exploitait des polonais dans sa plantation de tabac ou également une élue du Parti Libéral dont le mari faisait de manière volontaire et régulière bosser des gens au noir à un peu pret la moitié du salaire normal dans la construction.)
Jameul
texte très intéressant à moins d'un an des présidentielles où le thème de l'immigration sera certainement prépondérant surtout que Sarkozy ne va pas se gêner d'amener le débat sur ce point...


sinon lors d'une conférence organisé par la CUAE qui est l'organisation faitière des associations d'étuidants de l'université de genève dont j'ai fait parti du comité nous avons pu discuté avec un démographe et un sociologue qui ont pour domaine de recherche l'immigration (cette conférence s'est déroulé au mois d'avril dernier à Uni-Mail dans le cadre d'une campagne de sensibilisation sur la votation du 24 septembre sur les doubles lois sur l'asile et les étrangers)...

il en est ressorti deux points importants par rapport au texte précédent :
1) l'immigration illégale est plus qualifiée que l'immigration sur contrat de travail...
alors que la pluspart des permis de passage ou de résidence en suisse sont données à des travailleurs saisonniers au statut précaire ou a des ouvriers non-qualifiés (OS) les immigrants clandestins sont souvents des universitaires et presque toujours des gens lettrés qui représentaient souvent une faible part de la population de leur pays d'origine...

2) la politique de "régulation de l'immigration" est un nuage de fumée et elle ne repose pas sur des faits ou des coorélations viables...

en faite il n'y a pas de coorélation entre la dureté des sanctions dans un pays et le nombre d'immigré illégaux... la seule coorélation possible et trouvée est double : il y a un aspect culturel (des immigrants francophones choisiront plus volontiers un pays francophone) et un aspect économique prépondérant (on immigre là où on sait qu'on trouvera peut ete du travail notamment grace aux résaux de solidarité)

augmenté la sévérité des lois ne changera pas grand chose aux nombres d'immigrés "non-désirés"


je suis tout à fait d'accord avec ta conculsion : le salut viendra de l'unité entre travailleurs locaux et immigrés mais malheureusement à ce que je vois pour la suisse (et même malheureusement parfois dans mon entourage proche) ça ne va pas dans le bon sens


PS : qui n'a rien à voire : on a eu la visite de l'ancienne présidente de la confédération Ruth Dreifuss sur notre site !!!! bon elle est vraiment pas de mon bord politque (PS) mais ça m'a bien fait rire de voire un message postée par elle site à un article où nous l'accusions de partialité et de conivence
Xuan
immigration choisie : le « surplus » du profit


l' immigration choisie fait florès aujourd'hui auprès des candidats de la bourgeoisie, et la télé nous rebat les oreilles avec les "bons" immigrés étudiants ou entrepreneurs, à ne pas confondre avec les squatteurs évidemment.
Royal y est allé de son couplet « Tiers-Mondiste » :
"On irait piller la matière grise de ces pays après avoir pillé pendant des années et des années leurs matières premières", a-t-elle commenté en guise d'analyse du projet du ministre de l'Intérieur. "C'est insupportable"."L'utopie réalisable de notre siècle, c'est que les pays pauvres et notamment l'Afrique, sortent de la misère grâce au co-développement", "Il faut cesser de piller ces pays" , a considéré Ségolène Royal en ajoutant que la France pourrait alors "sereinement négocier avec eux la politique de migration internationale".
Oui au pillage négocié sereinement, donc…

Mais ces palinodies sur une affaire entendue méritent qu'on s'y penche davantage.
Revenons un peu en arrière car si le pillage du Tiers Monde a provoqué la colère de certains pays émergents, d'autres aspects de ce projet n'ont guère suscité d'émotion.
Or il n'y a pas de petits profits, jugez-en :

Le Ministère des Finances publie le 14 janvier 2006 un rapport intitulé « Immigration sélective et besoins de l’économie française »

Ce rapport préconise l’immigration de travailleurs très qualifiés pour compenser la rareté de la main d’œuvre qualifiée, rareté aggravée prochainement par les départs à la retraite des baby-boomers et qui provoque des « tensions dans le recrutement ».
« D’ici deux ou trois ans, certains secteurs vont devoir embaucher massivement pour remplacer les départs à la retraite des baby-boomers. L’immigration de travailleurs qualifiés est-elle une piste à envisager pour éviter que les entreprises ne rencontrent des difficultés de recrutement. Si oui, quels sont les secteurs et les métiers concernés ?»
Le rapport détaille ces métiers dont il fournit plusieurs listes dont celle-ci :
Métiers pour lesquels l’immigration pourrait atténuer les difficultés de recrutement dans les deux ou trois prochaines années

Ouvriers qualifiés des travaux publics
Représentants
Employés et agents de maîtrise de l'hôtellerie
Infirmiers, sage-femmes
Techniciens et agents de maîtrise de la mécanique
Cuisiniers
Bouchers, boulangers, charcutiers
Ouvriers qualifiés du gros oeuvre
Techniciens du bâtiment
Ouvriers qualifiés de la mécanique
Maîtrises et intermédiaires de commerce

L’intérêt pour les capitalistes est multiple :
La rareté de la main d’œuvre qualifiée exerce une pression sur le capital puisque l’offre est inférieure à la demande.
Les travailleurs qualifiés ont une productivité supérieure à la moyenne .
Les salaires pour cette main d’œuvre sont flexibles car ils sont supérieurs au SMIC.


Le rapport cite les « effets positifs » de cette immigration en matière de revenus :
« Les effets positifs précédemment mis en lumière concernent l’économie dans son ensemble
qui, après immigration, comprend les nouveaux immigrés. La question se pose de la
répartition de ces effets entre les immigrés et les autochtones. Il n’y a pas de doute que l’effet
pour les immigrés est positif, sinon ceux-ci ne viendraient pas.»

ce qui est faux manifestement : si les immigrés voient leur niveau de vie augmenter par rapport à celui de leur pays d’origine, leur salaire doit être comparé à celui d’un travailleur de qualification équivalente en France. Or le rapport se tait là-dessus.
Mais pourquoi alors parler de salaires flexibles ?
« Le degré de flexibilité n'est pas le même selon qu'il s'agit d'un marché des travailleurs qualifiés ou d'un marché des travailleurs non qualifiés. Il est probable que l’arrivée de migrants non qualifiés a moins d’effets sur les salaires et augmente davantage le chômage que l’arrivée d’immigrants qualifiés. »
« Cas où les salaires sont flexibles, tel le marché des travailleurs qualifiés Les salaires s'ajustent parfaitement aux variations de l'offre de travail sur un marché flexible. Toute augmentation de l'offre de travail se traduit donc par une baisse de salaire sans augmentation du chômage »
« … l’immigration de travailleurs qualifiés pourrait réduire légèrement le coût du travail qualifié. La distinction « substituabilité-complémentarité » des immigrants et des autochtones joue ici un rôle primordial. Le mécanisme décrit ci-dessus s'applique d’autant plus aux travailleurs qualifiés que l’effet sur les salaires se manifeste lorsque le marché du
travail est flexible. Avec un taux de chômage des plus qualifiés inférieurs à 6%, on peut considérer que tel est le cas. Dès lors, un choc d'offre de travailleurs qualifiés entraîne un baisse des salaires des qualifiés autochtones alors que les travailleurs non qualifiés devraient tirer parti du surplus de l'immigration. »

« Aux Etats-Unis, pour lesquels des études sont disponibles, une augmentation de 1% de la population active suite à l'arrivée de migrants entraînerait une baisse des salaires de natifs non qualifiés comprise entre 0,2% et 1% sans effet sur le chômage. En extrapolant ces chiffres à la France, une augmentation de 50 000 migrants (+0.18% de population active)entraînerait une baisse des salaires comprise entre 0,04% et 0,18%. »

« Globalement, les résidents du pays d’accueil bénéficient de l’arrivée d’une main d’œuvre immigrée. La théorie économique nomme « surplus de l’immigration » le gain des autochtones à l’immigration. Ce surplus est en partie lié à la baisse du coût du travail qui se répercute au niveau du consommateur via des baisses de prix, et à la hausse des profits des entreprises qui bénéficient de la baisse du coût du travail. »
Où l’on remarque que les « autochtones » qui bénéficient de ce « surplus de l’immigration » sont d’abord les capitalistes. Comme on s’en doute ceux-ci ne manqueraient pas de partager leurs surprofits en baissant les prix bien évidemment… Chacun a remarqué combien l’exploitation de la main d’œuvre enfantine a provoqué l’effondrement du prix des baskets !!!
Le rapport n’en fait d’ailleurs pas mystère :
« La théorie économique aboutit à la conclusion selon laquelle l'immigration accroît les inégalités entre autochtones, ceci en réduisant les salaires des travailleurs qui entrent en concurrence avec la main d’œuvre immigrée, et en augmentant la rémunération des facteurs avec lesquels elle est complémentaire. On s’attend donc à ce que les revenus du capital progressent et les salaires baissent »
Au cas où l’on n’aurait pas bien compris le rapport insiste :
« Toutefois, au-delà des chiffres cités ci-dessus qui dépendent d’un grand nombre de paramètres, on retiendra que les revenus sont loin d’être tous touchés de la même façon par l’immigration et qu’une partie significative des effets positifs de l’immigration pour les autochtones peut passer par les revenus du capital. »

On y trouve à l’occasion quelques perles remarquables :
« Par ailleurs, une partie non négligeable des immigrés retournent dans leur pays d'origine après la cessation d'activité, évitant ainsi des dépenses de santé pour le régime de protection sociale. »
« Cependant, le recours à l'immigration ne peut constituer une réponse pérenne à l'allongement de la durée de vie : les immigrants voient également leur espérance de vie augmenter et acquièrent des droits à la retraite. Il faudrait donc encore accélérer le flux d'immigration pour compenser ce surcroît de population âgée, et ainsi de suite. »
« Finalement, les études en France peuvent être facturées aux étudiants et représentent donc un moindre coût pour l'Etat. »


Enfin, touché par un scrupule tardif, notre rapporteur se rappelle que :
"Par ailleurs, pour les pays d’origine des immigrés, un problème de « fuite des cerveaux » risque de se poser, même si des observations récentes sur l’effet des flux migratoires tendent à relativiser ce risque. Si les pays développés se concurrencent pour attirer les travailleurs les plus qualifiés des pays émergents ou en voie de développement, le résultat risque d’être désastreux pour ces pays qui ont crucialement besoin d’une main d’œuvre qualifiée pour poursuivre leur expansion économique. Certes, on ne peut exclure que la chance donnée aux ressortissants qualifiés de ces pays de rejoindre un pays au niveau de vie supérieur crée une incitation pour un plus grand nombre à se former et le pays d’origine bénéficie finalement d’autant, sinon de davantage, de qualifiés (c’est d’ailleurs ce qui ressort de l’expérience sud-africaine qui a vu le nombre d’infirmières dans le pays croître, alors même qu’un grand nombre avaient émigré vers les Royaume-Uni). Mais ce ne seront
pas nécessairement les plus qualifiés d’entre eux qui resteront, et une partie du coût de formation reposera de toute façon sur les budgets de ces pays."


Mais charité bien ordonnée commence par soi-même :

« Toutefois, l’option qui consiste à former des étudiants étrangers en France pour satisfaire nos besoins en main d’œuvre comporte le risque que les étudiants fraîchement formés quittent la France pour alimenter les besoins en main d’œuvre d’autres pays développés, notamment en
au sein de la Communauté européenne. Ce risque n’est pas à écarter, puisque les frais de scolarité d’un grand nombre d’établissements d’enseignement supérieur sont peu élevés en France. »


Quant à donner des informations chiffrées, le rapport navigue d’une approximation à une autre, s’appuyant tantôt sur la théorie économique, tantôt sur les statistiques de l’immigration aux USA, tantôt sur de savants calculs dont je vous fais grâce, pour avouer incidemment :
« Ce résultat doit être pris comme tel : à ce jour, à notre connaissance, aucune étude n'a mesuré les conséquences sur les salaires d'une immigration qualifiée en France. »
On en rirait presque s’il ne s’agissait pas de baisser les salaires en mettant en concurrence les salariés.
Et de fait certaines données sont irréductibles aux calculs des experts bourgeois : ce sont la lutte de classe et l’unité des travailleurs français et immigrés !
 
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