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marquetalia
le cancer s appelle en fait francois hollande,qui a ,dès son élection,ete félicité par...benjamin netanyahou-très "socialiste" comme politique étrangère en perspective,n est ce pas?
Finimore
marquetalia a écrit :

l association des amis du manifeste est issu d une revue trimestrielle "regroupement communiste" dirigée par maurice lionnet jusqu a sa mort,et qui était stalinienne.


J'ai été très longtemps abonné a cette revue du "Regroupement Communiste Unifié" et d'autres de ce groupe.
Il ne s'est jamais ni qualifié de stalinien, ni de marxiste-léniniste.
En fait son origine serait un groupe oppositionnel dans le PCF, mais pas du tout sur la ligne de ceux qui comme Jacques Jurquet sont à l'origine du mouvement ML.
marquetalia
l association des amis du manifeste est issu d une revue trimestrielle "regroupement communiste" dirigée par maurice lionnet jusqu a sa mort,et qui était stalinienne.
Xuan
Pour revenir sur le sujet ouvert par marquetalia, une position développée par L’Association des Amis du Manifeste. Je précise qu'il s'agit d'une organisation anti-stalinienne.

SOUTENIR OU PAS LE HAMAS ?


Cette question est fondamentale car nous le verrons, elle nous oblige à prendre position . Soutenir la résistance armée est-ce soutenir le Hamas ? Peut-on soutenir la résistance armée sans soutenir le Hamas ? Soutenir est-ce s’engager ? Et les marxistes doivent-ils s’engager aux côtés des croyants, des fanatiques ? Face à l’urgence d’un peuple qu’on assassine quelles sont les priorités du combat ? La mise à bas de l’oppresseur ou l’attente de l’apparition d’une organisation politiquement correcte ?
Ces interrogations nous emmènent à réfléchir sur l’engagement révolutionnaire, sur nos objectifs et sur nos contradictions . J’essaierai de donner un début de réponse à la fin de cet article car à mon humble avis un révolutionnaire doit prendre partie. Au bout du compte la vraie question est : quel est ton camp ?

Mais en préambule un peu (beaucoup) d’histoire.
L’Etat d’Israël s’est bâti à partir d’une idéologie totalitaire , le sionisme, fondée en 1897 par Theodor Herzl au Congrès de Bâle. Voyons ce qu’en dit Pierre Stambul du Bureau National de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix) :

« (…) En Israël, tout est sioniste . L’identité, la mentalité, l’histoire enseignée, les médias, les lois, l’air que l’on respire. Personne ne peut échapper à cette idéologie qui s’insinue partout. Au nom de cette idéologie, 60 ans après la création de l’Etat d’Israël, la moitié des Bédouins du Néguev vivent dans des bidonvilles sans route, ni eau, ni électricité, ni maison en dur, parce que l’Etat Juif ne reconnaît pas leurs villages et leurs actes de propriété. Entre Méditerranée et Jourdain, il y a environ 5 millions de Palestiniens et 5 millions et demi de Juifs. À cause du sionisme, les premiers n’ont aucun droit. Ils sont soit bombardés et massacrés, soit occupés, soit des sous citoyens dans leur propre pays. L’apartheid s’est installé. (…)

Dans la théorie sioniste, le peuple juif a été expulsé de sa terre au moment de la guerre menée par Titus et de la destruction du temple. Il aurait vécu 2000 ans en exil dans des conditions épouvantables jusqu’à ce que le sionisme lui permette de retourner dans son pays.
Or cette théorie est une affabulation. Dans « Comment le peuple juif fut inventé » (chez Fayard), Shlomo Sand montre, documents à l’appui, qu’il n’y a eu ni exil ni retour . Au moment de la destruction du temple, il y avait déjà des Juifs à Babylone, Alexandrie, Rome, en Espagne… Après la défaite face aux Romains, c’est la religion qui s’est dispersée, pas le peuple. Donc les descendants des Hébreux sont essentiellement les Palestiniens . Ben Gourion en était d’ailleurs persuadé et il a d’abord songé à les intégrer au projet sioniste. (…) »


Petite parenthèse :
Mais Ben Gourion et les sionistes savent ce qu’ils font: « Si j’étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal : nous leur avons pris leur pays. C’est vrai que Dieu nous l’a promis, mais en quoi cela peut-il les intéresser ? Notre Dieu n’est pas le leur. Il y a eu l’antisémitisme, les nazis, Hitler, Auschwitz, mais en quoi cela les regarde-t-ils ? Ils ne voient qu’une seule chose : nous sommes venus et nous leur avons pris leur pays. Pourquoi l’accepteraient-ils ? » Cité par Nahum Goldman dans Le Paradoxe juif .

Reprenons :
« Vers 1900, les Juifs forment 4% de la population en Palestine, ce qui est la même proportion que dans les pays voisins. Ils sont majoritairement arrivés au XVIIIe siècle, sont très bien intégrés et sont contre toute idée d’Etat Juif . (…)
En 1939, il n’y a que 3% de la population juive mondiale qui est partie en Palestine.(…)

Les sionistes sont arrivés en Palestine avec le même complexe de supériorité vis-à-vis des autochtones et le même comportement que les colonialistes de l’époque . Il s’agissait d’accaparer le maximum de terre et de repousser, confiner, domestiquer le peuple qui vivait là. (…)
Quand les Palestiniens réalisent que l’immigration juive a pour projet d’établir un Etat juif et de les déposséder de leur propre pays , ils se révoltent (1929, 1936) et c’est l’armée britannique qui les écrase. Pendant toute cette période, les sionistes construisent un véritable appareil d’état et ils sont totalement absents de la lutte contre la montée du nazisme. Pire, l’aile droite du sionisme dont le chef de file est Jabotinski, s’inspire directement des idées fascistes (il a vécu en Italie et admirait Mussolini) pour proposer dès 1930 l’expulsion des Palestiniens au-delà du Jourdain. Le groupe Stern d’Itzhak Shamir (futur premier ministre d’Israël) avait une telle conscience du génocide nazi qu’il assassinera des soldats britanniques jusqu’en 1942 et tentera de négocier avec les Nazis.
Les sionistes ont joué un rôle confidentiel dans la résistance juive au nazisme qui a été principalement communiste ou bundiste (1). Et pourtant, c’est le génocide (qui a tué la moitié des Juifs européens et a fait définitivement disparaître le Yiddishland) qui va permettre la fondation d’Israël.

Les Européens, les Américains et les Soviétiques se rallient dès 1945 à l’idée d’un Etat Juif. Ils vont faire payer au peuple palestinien pour un crime européen (l’antisémitisme et le génocide) dans lequel il n’a pas le début d’une responsabilité.
On sait de façon sûre, les nouveaux historiens israéliens (surtout Ilan Pappé ) ayant confirmé ce que les Palestiniens ont toujours dit, que l’expulsion de 800 000 Palestiniens en 1948 était préméditée. Ce nettoyage ethnique (la Naqba) est un crime et aucune paix ne pourra être signée sans la reconnaissance de ce crime qu’il faudra, d’une façon ou d’une autre, « réparer ». Or, pour le sionisme, cette reconnaissance est une négation du projet fondateur et de la prétendue légitimité de ce projet. Dans le film sioniste « Décryptage », Ehud Barak interviewé le dit :
« J’aurais voulu qu’Arafat reconnaisse la légitimité du sionisme ». Bref il aurait voulu sa capitulation. On est au cœur du problème. Le sionisme est bien un obstacle à la paix. (…)

Le sionisme prétendait apporter un « havre de paix » aux Juifs persécutés. Il a fabriqué un projet criminel pour les Palestiniens mais suicidaire pour les Israéliens et même pour les Juifs . S’il y a bien un pays où les Juifs sont en insécurité, c’est Israël et il en sera ainsi tant que la destruction de la Palestine se poursuivra.
Israël est devenu un pays odieusement militariste. On dit d’ailleurs que ce n’est pas un pays doté d’une armée mais « une armée dotée d’un état » . D’ailleurs la plupart des dirigeants politiques viennent de l’armée ou des services secrets. Et Israël est devenu une tête de pont de l’Occident au Moyen-Orient dans le cadre du « choc des civilisations » . Ce pays incarne l’Occident face aux « barbares ». D’où le « permis de tuer » à Gaza qui a été octroyé. (…)


J’encourage vivement le lecteur à lire l’intégralité de ce texte essentiel sur le site de l’UJFP (2). Comprendre que la guerre sioniste repose sur une histoire falsifiée c’est comprendre qu’il n’y a aucune justification possible aux agressions israéliennes et que tous les massacres relèvent de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité .
La justification d’autodéfense est une vaste fumisterie, un mensonge grossier.


Côté palestinien après les révoltes de 1929 et 1936, la résistance prendra un réel essor en mai 1964, avec la création de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), composée de plusieurs groupes palestiniens, dont le principal est le Fatah de Yasser Arafat. Le but de cette organisation est de libérer la Palestine de « l’occupation israélienne ».
En 1968, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) fondé un an plus tôt par Georges Habache, d’inspiration marxiste et nationaliste arabe, rejoignit l’OLP et en devint le deuxième groupe le plus important après le Fatah. Le FPLP prôna « la révolution radicale », revendiquant le terrorisme comme faisant partie intégrante de la résistance armée. Il s’opposa dès le départ au Fatah, incapable de transcender les classes sociales et les partis politiques. Le mouvement se donna aussi pour cible de lutter contre « la bourgeoisie arabe » accusée d’instrumentaliser le problème palestinien à des fins d’enrichissement personnel.

« (…) Alors que l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) était contrôlée principalement par le régime de Gamal Abdel-Nasser, la défaite de 1967 a affaibli cette dépendance et a provoqué le changement révolutionnaire de l’organisation en 1969 par les mouvements de guérilla. Avec le Fatah et les guérillas politiquement à gauche aux commandes, le potentiel révolutionnaire de l’OLP constituait une telle menace qu’une guerre totale a été déclenchée en Jordanie en 1970, situation que les régimes arabes répressifs ne voulaient pas voir se répéter. C’est dans ce contexte que l’argent du pétrole (venant d’Arabie Saoudite, du Koweit, de Libye, des Emirats Arabes Unis et d’Irak) a commencé à affluer dans les caisses de l’OLP, en premier pour s’assurer que l’OLP n’encouragerait pas des changements révolutionnaires dans les pays arabes, et ensuite pour que les armes de l’OLP soient uniquement tournées vers Israël, tant que cela ne s’oppose pas aux intérêts de ces régimes. (…) » (3)

A la même époque, en 1967, se créé dans la bande de Gaza avant de s’étendre en Cisjordanie, une branche palestinienne des « Frères musulmans », une organisation née le 11 avril 1929 en Egypte durant l’occupation britannique. Son fondateur, Hassan Al-Banna, était convaincu que le seul moyen de libérer son pays de la colonisation culturelle britannique passait par l'émergence d’un islam social. Il s'engagea à lutter contre l'emprise laïque occidentale, symbole de la domination du modèle européen, et développa l’idée d’une « islamisation par le bas » afin de réformer la société en une « société islamique ». Hassan Al-Banna réprouvait ouvertement tous les actes de violence. Il fut assassiné en février 1949.

En Palestine les Frères musulmans constituèrent un mouvement caritatif et social reconnu officiellement par Israël (construction et gestion d’écoles, de mosquées, de dispensaires médicaux…) qui leur garantit alors un très grand contrôle social et une forte popularité au sein de la population.
Dans les années 1970, l’OLP et les « Frères musulmans » menèrent des actions totalement différentes : violences et résistance dure pour l’un, activisme social pour l’autre.

« Avec les évènements du début des années 80 et la défaite militaire [au Liban] en 1982, les financements arabes au profit de l’OLP n’étaient plus seulement conditionnés au fait que l’OLP ne tourne pas ses armes contre ces régimes, mais aussi au fait que l’OLP ne s’attaque plus non plus à Israël. (…) Suite au refus constant des Etats-Unis et d’Israël de négocier avec l’OLP, quelles que soient ses évolutions politiques et idéologiques, la situation est restée figée jusqu’au soulèvement palestinien de 1987, lequel a été l’occasion pour l’OLP de déposer les armes face à Israël. La formalisation de ce changement s’est faite au congrès de l’OLP à Alger en 1988, puis plus tardivement à la conférence de Madrid. (1991) » (3)

En 1987 lorsque éclate la première « Intifada », Arafat est exilé à Tunis et ses combattants se retrouvent dispersés dans les pays arabes. C’est à cette date que se créé le Hamas (acronyme partiel de « mouvement de résistance islamique » ) dans la bande de Gaza sous l’impulsion d’Ahmed Yassine. Ce groupe est la branche armée des « Frères musulmans » car une certaine partie d’entre eux qui rentrent en résistance veulent intervenir dans le champ politique avec l’aide de l’OLP (dont le Fatah) et des factions palestiniennes. Le Hamas devient alors une alternative islamique au nationalisme de l’OLP.

Mais en 1988, l’OLP (dont le Fatah) accepte un nouveau partage des territoires et le fait qu’il doit y avoir une prédominance des négociations sur la lutte armée. Ces deux changements lancés par Yasser Arafat bouleversent littéralement la situation politique de cette région. En opposition, le Hamas réclame tous les territoires occupés au nom du Coran. Le Hamas évolue alors vers un mouvement politique radical et poursuit la lutte armée abandonnée par le Fatah (premières utilisations de bombes artisanales en 1992) tout en renonçant aux pourparlers avec les israéliens.

« Comme l’argent du pétrole a fait défaut après la guerre du Golfe de 1990 et 1991, l’OLP a eu besoin d’autres sources de financement. Entrent alors en scène les Etats-Unis et leurs alliés dont les conditions n’incluaient pas seulement la capitulation d’Oslo mais aussi que l’Autorité Palestinienne (AP) nouvellement créée et contrôlée par le Fatah soit armée mais pour que ses armes soient tournées vers une nouvelle cible : le peuple Palestinien lui-même.

L’AP mise sous tutelle a continué à recevoir ces fonds jusqu’au déclenchement de la seconde Intifada, lorsque contre sa raison d’être [en français dans le texte - N.d.T], une partie de ses forces de sécurité a engagé le combat contre les israéliens au moment de leur invasion. Les financements ont été arrêtés par intermittence, Yasser Arafat a été mis en arrestation dans son domicile, et les Israéliens ont réoccupé les territoires palestiniens. Des financements réguliers ont repris après la mort d’Arafat, conditionnés par « le sérieux » de Mahmoud Abbas et sa disponibilité à pointer les armes palestiniennes sur les Palestiniens eux-mêmes, ce qu’il a accepté de faire avec l’aide de ses services de sécurité. Mais cela n’a pas été jusqu’au point qu’avaient souhaité les Etats-Unis et Israël.

(..). La victoire électorale du Hamas (en 2006) a changé les règles du jeu. Les Etats-Unis et l’Union Européenne insistent pour que le Hamas se fasse à l’idée que ses armes doivent uniquement être tournées du côté des Palestiniens qui résistent à Israël, aucun argent ne devant être versé dans le cas contraire. Le Hamas refuse d’accepter ces exigences et considère comme une réelle alternative l’argent du pétrole (d’Arabie Saoudite, du Qatar, des Emirats Arabes Unis, du Koweit, et d’Iran), comme si aucune condition n’y était attachée. En effet beaucoup de ces financements avaient été coupés après le 11 septembre sur instruction des Etats-Unis, laissant le Hamas dépendant de financements privés en provenance de ces mêmes pays. C’est là que résident le dilemme du Hamas et sa capacité future à agir. »
(3)

Pour ne rien gâcher à la complexité de l’histoire il ne faut pas oublier de rajouter les manœuvres diaboliques israéliennes pour manipuler et retourner la résistance palestinienne.
Pendant la période de lutte radicale de l’OLP Israël n’aura de cesse de favoriser l’implantation des islamistes au sein de la communauté palestinienne mettant en application la fameuse stratégie du « diviser pour mieux régner ». D’abord en facilitant le financement des actions sociales des Frères musulmans par différents États arabes, mais en n’hésitant pas non plus à mettre de sa poche !

Voilà ce qu’en disent des journalistes de L’Express (4), dans un article commun publié sur le site du magazine le 15/01/09 :

« Face à l'OLP, l'Etat hébreu a un temps favorisé l'émergence du Mouvement de la résistance islamique. Et il n'a cessé de dialoguer avec celui dont il s'efforce à présent de briser les reins. Histoire d'un duo qui a viré au duel.

(…)voilà trente ans, l'Etat hébreu, tout à son désir de saper l'assise d'une Organisation de libération de la Palestine (OLP) réputée laïque, favorisa l'émergence de la mouvance islamiste qu'il s'est juré, en ce début d'hiver, sinon d'anéantir, du moins de mater pour de bon.
A l'époque, le Mouvement de la résistance islamique, dont l'acronyme arabe - Hamas - signifie "zèle", n'existe pas. En revanche, dans les universités, les militants de la Mujamaa Islamiya, le Bloc islamique du cheikh Ahmed Yassine, croisent volontiers le fer avec les "impies" du Fatah de Yasser Arafat ou les communistes. Quitte à donner l'assaut au siège du Croissant-Rouge palestinien pour tenter d'en déloger le directeur, suspecté de sympathies marxistes.

Dès 1978, l'armée israélienne, qui administre de facto les territoires occupés, octroie des locaux au Bloc, dûment enregistré. Mieux, Tsahal l'autorise à bâtir des mosquées, ferme les yeux sur l'afflux d'argent jordanien ou saoudien appelé à financer cliniques, écoles ou jardins d'enfants, voire alloue, de l'aveu même d'un ancien gouverneur militaire, "un peu d'aide en cash" aux rivaux des gauchistes de l'OLP. Il arrive même au Shin Bet, le contre-espionnage, de feindre d'ignorer la cache d'armes aménagée dans les sous-sols de tel campus.

(…) Les zélotes de la Mujamaa circulent, publient et prêchent sans entraves. Sans doute Israël espère-t-il dompter ainsi son cauchemar littoral, cette austère bande sableuse dont David Ben Gourion redoutait les fièvres, et que le futur Premier ministre Itzhak Rabin suggéra un jour de couler au large. (…) »


Israël n’aurait jamais cessé, contrairement à la version entretenue par ses dirigeants et ses alliés de discuter avec les chefs du Hamas et ce jusqu’à très récemment :

« (…)Pour autant, Israël persiste à ménager un mouvement dont la charte, oeuvre d'un jeune religieux exalté truffée de fantasmes antisémites, prédit la disparition de l'Etat juif. Figure de proue de l'aile dure du Hamas, le pédiatre Mahmoud Zahar rencontre en mai 1988 Shimon Peres, alors ministre des Affaires étrangères, puis, l'année suivante, Itzhak Rabin. Dans les deux cas, il est question d'un "règlement permanent négocié" en contrepartie du retour d'Israël aux frontières de 1967, celles d'avant les conquêtes de la guerre des Six-Jours. (…)

En avril 2005, un échange informel réunit à Genève un conseiller de Benyamin Netanyahu, super-faucon du Likoud (droite), et un émissaire du Hamas. Au menu, une éventuelle trêve des attentats, la sécurité des colonies juives et une ébauche de cogestion administrative à Gaza comme en Cisjordanie (5). Logique: à la faveur des élections locales, les islamistes prennent cette année-là le contrôle de maintes municipalités. Il faut bien discuter adduction d'eau et fourniture d'électricité...

Impératifs d'intendance ? Pas seulement. Dès septembre 2007, une dizaine d'écrivains - David Grossman, Amos Oz et Abraham Yehoshua en tête - préconisent des négociations directes. Imités en cela par une poignée d'universitaires ou de vétérans des services de sécurité. L'opinion suit, comme l'atteste un sondage publié en février 2008 par le quotidien Haaretz. Deux mois plus tard, le vice-Premier ministre Eli Yishaï se dit prêt à prendre langue avec les cadres du Hamas, y compris les geôliers du caporal Gilad Shalit, enlevé en juin 2006. Des anciens du Shin Bet évoqueront d'ailleurs le sort du caporal franco-israélien avec une poignée d'islamistes détenus à la prison de Hadarim. Ce n'est pas tout: voilà six semaines, un envoyé de Tzipi Livni, la patronne de la diplomatie israélienne, faisait part à un éminent orientaliste français de son désir d'établir des contacts avec l'ennemi. (…)

Faut-il parler avec le Hamas? Controverse caduque, vu d'Israël: le dialogue n'a jamais cessé, fût-ce par le biais de médiateurs. (…)
Dans l'immédiat, l'issue de l'offensive de Tsahal ne fait guère de doute: un succès militaire assorti d'une défaite morale. Mais elle peut avoir pour effet collatéral l'avortement d'une mutation. Celle qui conduit, en vertu du principe de réalité, du statut de milice terroriste à celui d'acteur politique
(souligné par moi). (…) »



En résumé :

L’entreprise criminelle de colonisation sioniste ne fait aucun doute, mais sa propagande mensongère utilisant sans vergogne le martyre du peuple juif pendant la Shoah, travaille l’opinion mondiale pour diaboliser l’opprimé et endosser le rôle de victime.
C’est un procédé classique, mais si à d’autres époques, la qualification de barbares ou d’êtres inférieurs permettait de justifier toutes les abominations sans autre forme de procès (génocide des indiens d’Amérique, des papous, traite des noirs, esclavage, apartheid, etc.), aujourd’hui dans la guerre moderne médiatisée la manipulation est plus subtile. On justifie ses crimes par l’autodéfense. On dissimule ses réelles intentions (spoliation des terres, appropriation des ressources naturelles, imposition du libre marché ) derrière un combat de la « démocratie occidentale » contre le « terrorisme islamique ». Les concepts « d’islamo-fascisme », « d’Etats voyous », « d’Axe du mal », sont brandis comme des épouvantails par les chefs d’Etats occidentaux, justifiés par les pseudo intellectuels, martelés par les médias afin de pénétrer durablement les consciences.
« Tous partagent le point de vue officiel en Israël : pour eux, le Hamas est un monstre infréquentable contre lequel le droit de tuer va de soi , même s’il y a des « dommages collatéraux ». (6)

Pourtant, qui du colon ou du colonisé est dans son droit ?
Et qui du persécuteur ou du persécuté a les faveurs des élites du monde occidental ?

Et si d’aventure on dresse la liste de l’éventail de tous les moyens utilisés jusqu’à nos jours par les sionistes pour arriver à leur fin, un indicible sentiment d’horreur et d’injustice s’empare de nous :
Mensonges, désinformation, guerres, bombardements massifs, épuration ethnique, spoliations des terres, éradication des moyens de subsistance, des vergers, des cultures, arrachages des oliviers centenaires, décimation des troupeaux, destructions des villages, des habitations, des infrastructures économiques, des routes, des bâtiments publics, des symboles de l’autorité, des lieux de culte, fichage, enlèvements de militants, d’élus, emprisonnements arbitraires, tortures légalisées, assassinat des leaders politiques, massacres de masse des civils quels que soient leur âge et leur sexe, élimination régulière d’adolescents et d’enfants par des snipers, installations de colonies sauvages, construction d’un mur infranchissable annexant de fait une partie de la Cisjordanie, création de ghettos à la mode concentrationnaire, interdictions de circuler, attaques contre les journalistes, contre les hôpitaux, les ambulances, les installations de l’ONU, utilisation d’armes interdites par la Convention de Genève, expérimentation d’armes nouvelles, blocage des ravitaillements, destruction des stocks de nourriture, etc.

Mais on nous l’a assez martelé, il ne s’agit que d’autodéfense ! Toujours cette manipulation qui fait passer le bourreau pour la victime.

Alors pourquoi le monde occidental soutient-il avec autant de ferveur et d’acharnement un Etat aussi peu défendable qu’Israël ?
Parce que tout simplement il représente la tête de pont de l’impérialisme occidental dans le monde musulman qui détient selon les estimations du World Oil plus de 60 % des réserves mondiales de pétrole. En comparaison les principaux producteurs occidentaux (Canada, US, Norvège, Grande Bretagne, Danemark et Australie) n’en contrôlent qu’approximativement 4 %.
C’est la concrétisation du Nouvel Ordre Mondial. La continuation de la barbarie occidentale après des siècles de colonisation, la magnifique démonstration aux yeux de l’humanité des « bienfaits » du capitalisme.


Résistance

Contre cette barbarie les palestiniens n’eurent et n’ont d’autres choix que de résister . Question de survie. La soumission s’ils l’acceptent signifie soit vivre comme des bêtes dans leur propre pays soit vivre comme des bêtes dans des camps à l’étranger en tant que réfugiés.
La résistance fut d’abord portée, comme nous l’avons vu, par l’OLP pendant deux décennies, puis quand celle-ci faillit à sa tâche par le Hamas.

Face à une des armées les plus puissantes de la planète, les palestiniens n’ont d’autres choix que d’utiliser tous les moyens de résistance possibles en leur pouvoir, sabotage et terrorisme compris.
« […] car l’histoire des guerres coloniales – et aussi notre propre expérience de 10 ans de lutte – nous apprennent que les agresseurs colonialistes ne comprennent qu’un seul langage, celui de la force, ne mesurent qu’une réalité, le nombre de leurs cadavres. » (7)
« (…) l’Etat était responsable de la violence (…) c’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense. »
(8)

Mais le combat est trop inégal, isolés, munis d’armes légères et de simples roquettes artisanales, les palestiniens crèvent par milliers. Ils ne peuvent compter sur le soutien des pays arabes dont les bourgeoisies partagent des intérêts communs avec leurs homologues de classe en Israël, aux USA et en Europe. Et ceux qui seraient tentés de le faire (Syrie, Iran) sont menacés de représailles nucléaires.
Seule la solidarité de classe et le soutien des peuples pourra faire basculer la situation, par des manifestations, par le boycott d’Israël, par la remise en cause du soutien de leurs propres dirigeants à l’Etat sioniste, par l’aide financière.

Quant à la résistance armée elle est une réaction non seulement nécessaire mais indispensable pour l’avenir du peuple palestinien.
Notre position au Regroupement Communiste Unifié a toujours été claire.
Dans nos bases d'action nous déclarons :
Nous sommes solidaires de toutes les forces anti-impérialistes et révolutionnaires dans le monde. Nous soutenons les luttes des peuples contre le colonialisme et le néo-colonialisme, à commencer par ceux des « DOM TOM » et affirmons leur droit à l’indépendance.
Nous combattons le sionisme, instrument de l’impérialisme, et toutes les formes de racisme.
Nous militons pour une stratégie et une organisation de toutes les forces révolutionnaires au monde.



Revenons à la question qui introduisait l’article :
Soutenir ou pas le Hamas ?

Cette interrogation nous place face à une question de stratégie révolutionnaire et la réponse est simple : dans l’urgence on fait avec ce qu’on a ! Si les seules forces en présence sont des islamistes, on se doit de les soutenir. On aurait fait de même avec les irlandais catholiques, ou bien plus loin dans le passé avec les amérindiens ou les africains polythéistes. Sinon tous les beaux discours révolutionnaires, les « soutiens à la résistance » ne sont que gesticulations.

Les USA et leurs acolytes nous ont désarmés politiquement en diabolisant le monde islamiste. Il ne faut pas entrer dans leur jeu. Les prolétaires musulmans sont tout autant nos camarades que l’ensemble des autres prolétaires de la planète, qu’ils soient laïcs ou pas. La question religieuse aujourd’hui n’est pas l’urgence.
« Engels exigeait que le parti ouvrier travaillât patiemment à l’œuvre d'organisation et d'éducation du prolétariat, qui aboutit au dépérissement de la religion, au lieu de se jeter dans les aventures d'une guerre politique contre la religion » (9) écrivait Lénine en 1909.
Et plus tard :
« Lors du premier Congrès des peuples de l’Orient, qui se tint à Bakou en septembre 1920, les dirigeants bolcheviks russes lancèrent un appel à la « guerre sainte » contre l’impérialisme occidental. Deux années plus tard, le quatrième congrès de l’Internationale communiste approuva la politique d’alliances avec les panislamistes contre l’impérialisme. » (10)

Ce que les communistes ont su faire à une époque et que nous avons oublié, les islamistes savent le faire dans l’autre sens quand le combat l’exige.
Que penser de ces « gros barbus », ces fanatiques, qui ont permis d’élire en 2005 une femme d’origine chrétienne, qui plus est marxiste (du FPLP), au poste de maire de Ramallah car elle leur semblait mieux à même de défendre les intérêts de la cause palestinienne ? (11)
On le voit bien, quand il s’agit de faire face à la collaboration, les membres du Hamas savent faire des choix stratégiques à l’opposé de positions dogmatiques religieuses.

Si nous soutenons la résistance mais pas le Hamas, nous ne soutenons rien. Nous parlons dans le vide. Car aujourd’hui le dernier bastion de la résistance, c’est le Hamas. Nous donnons raison aux impérialistes qui auront eu la stratégie gagnante avec leur « choc des civilisations ». Ils auront précipité dans les bras des religieux les masses palestiniennes révulsées par la corruption et la collaboration des autres organisations de combat afin de les isoler et de les discréditer .
Nous l’avons vu, ce sont les sionistes eux-mêmes qui ont un temps favorisé l’émergence du parti islamiste. Très bien, que l’arme se retourne contre eux !
Si nous soutenons la résistance du Hamas, nous envoyons un signe aux opprimés palestiniens quant à la fraternité de nos sentiments, et nous pointons notre ennemi commun.
Et si aujourd’hui le Hamas est la dernière organisation à résister, quelle contradiction que d’affirmer soutenir la cause palestinienne mais de condamner l’outil dont elle s’est dotée dans ce but en hurlant avec les loups impérialistes et sionistes.

Quand on est communiste, soutenir le Hamas et à travers lui la résistance, c’est faire preuve de réalisme et d’une véritable conscience de classe face à un ennemi commun.
Au contraire ne pas vouloir se compromettre, croire que ce serait « trahir » ses idées progressistes et laïques que de soutenir une organisation archaïque et religieuse c’est au final abandonner un peuple martyrisé à son sort et faire implicitement le jeu de l’oppresseur.

C’est la légitimité de la cause qui justifie qu’on soutienne ou pas un combat. Et non pas la nature des combattants.
Se libérer de ceux qui vous ont volé vos terres, qui massacrent votre peuple, c’est légitime !
Se libérer des oppresseurs, des colonialistes, des dictateurs, des impérialistes, c’est légitime !
Et partout dans le monde se libérer des puissants, des exploiteurs, des patrons, des capitalistes, c’est légitime !
Si on ne devait soutenir que les peuples qui nous semblent corrects politiquement ou culturellement, et non pas la cause qu’ils défendent, il n’y aurait pas un seul peuple défendable. Et les causes seraient perdues.

« Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! »

JM. A.

Notes et sources :

(1) « Vers 1900, une dizaine de millions de Juifs vivent en Europe de l’Est. Ils parlent le Yiddish. Les transformations sociales les ont massivement prolétarisés. Une grande partie d’entre eux abandonne la religion et se tourne vers les idées socialistes. Pour beaucoup, la révolution, en émancipant les prolétaires, résoudra la question de l’antisémitisme. Si les principaux partis révolutionnaires mettent entre parenthèse la « question juive », le Bund, parti révolutionnaire juif, propose dans le cadre de la Révolution, une « autonomie culturelle » des Juifs là où ils vivent. » Pierre Stambul

(2) http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=491
(3) Joseph Massad,10 février 2006 - Al-Ahram weekly
Joseph Massad est professeur associé en Histoire intellectuelle et politique du monde arabe à l’université Colombia .

(4) Vincent Hugeux, Benjamin Barthe, Tangi Salün.
(5) Le Canard enchaîné du 1er février 2006.
(6) Pierre Stambul dans l’article référencé note (2)
(7) Amilcar Cabral, Unité et lutte , Paris, Maspero, 1975, p. 321
Trois secrétaires exécutifs animaient le Comité préparatoire de la Tricontinentale :
Mehdi Ben Barka, Ernesto Che Guevara, et Amilcar Cabral.
Cabral a été assassiné le 23 février 1973 par des tueurs dépêchés par le général portugais Antonio Spinola .
Ce passage et ces notes sont tirés de l’ouvrage La haine de l’Occident de Jean Ziegler, Albin Michel, 2008, p.41

(8) Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté, Livre de Poche, p. 647)

(9) De l’attitude du parti ouvrier à l’égard de la religion , Lénine
« Proletari » n°45 - Œuvres t. XV (mars 1908 – août 1909)

(10) Dave Crouch, Socialist Review 280 , décembre 2003 (Grande Bretagne).
(11) « Janette Khoury, une Palestinienne de gauche a été élue maire de Ramallah, la grande ville de Cisjordanie et siège de l’Autorité palestinienne, grâce aux voix du Hamas. Les islamistes palestiniens ont préféré cette chrétienne de 62 ans au candidat du Fatah de Mahmoud Abbas. Janette Khoury a obtenu trois voix de plus que son rival, celles des trois élus du Hamas siégeant au conseil municipal de Ramallah depuis le 15 décembre. Janette Khoury s’était présentée aux élections sur une liste dominée par le Front populaire de libération de la Palestine, un mouvement laïc de gauche. » LIBERATION.FR : vendredi 30 décembre 2005 - 13:09


Edité le 27-03-2012 à 23:30:33 par Xuan


Finimore
marquetalia a écrit :

marchais a eu le courage de dénoncer l agression us en afghanistan,quand washington flirtait avec les islamistes.


La paternité de la défense de l'intervention soviètique revient à la LTF (Ligue Trotskiste de France) qui manifestait ouvertement avec le mot d'ordre "vive l'armée rouge en afghanistan" ceci dit le soutien de Marchais se faisait sur la base d'une défense de la politique de Brejnev, qui n'avait rien à voir avec l'internationalisme prolétarien.
Xuan
Redéfinir notre relation à un peuple en lutte


Par AMZY BAROUD

21 mars 2012

Dans l’édition d’hiver 2012 de Palestine News - publiée par la Campagne de Solidarité avec la Palestine en Grande Bretagne - Il y a en page 5 la photo d’un vieil homme. Avec sa barbe blanche, sa traditionnelle jalabiya grise, sa ceinture noire et sa vieille veste bleue il pourrait être n’importe quel grand-père palestinien. Dans la photo, le vieil homme tient les branches cassées de ses oliviers détruits par des colons haineux dans le village de Qusra, en Cisjordanie.



Cet article est basé sur une communication de Ramzy Baroud lors de la la semaine de conférences d’Edmonton et Calgary [Alberta, Canada] les 5 et 6 mars 2012, sur l’apartheid en Israël.

On ne donne pas le nom du vieil homme. Il pourrait s’appeler Mohammed, George ou Ali. Il pourrait être chrétien ou musulman. Son village, Qusra, se trouve au sud de Naplouse mais cela n’a pas non plus grande importance. Ca pourrait être un village près de Jérusalem, de Ramallah ou de Jénine.

Au fil des ans, de nombreux hommes et femmes de ce village ont certainement été photographiés avec les restes de leurs vénérables oliviers dans les mains et la même expression de désespoir et de tristesse sur le visage, dans l’espoir que peut-être ce cri silencieux de tout un peuple pour demander justice mettrait fin aux incessants crimes haineux dont ils sont tous victimes.

Selon le rapport ci-joint, la destruction des oliviers palestiniens par les colons - sous l’oeil complice des soldats de l’armée d’occupation israélienne - ont coûté aux fermiers plus de 500 000 dollars en 2011. " Oxfam, le Comité de l’Union des travailleurs agricoles (et d’autres) estiment que la récolte des olives de 2011 produira moitié d’huile que celle de 2010" . Mais ce n’est pas seulement un dommage financier que les colons veulent infliger aux Palestiniens dans leurs incessants raids dans les territoires occupés de Cisjordanie et de Jérusalem Est. Ils savent très bien que la terre est non seulement la source des revenus d’environ 100 000 familles mais aussi une source de légitimité et de force pour le vieil homme à la barbe blanche et des millions comme lui. Le but des colons est de briser le lien ancestral qui unit les habitants de la Palestine depuis des temps immémoriaux. Mais y parviendront-ils ?

Suheil Akram al-Masri est un prisonnier politique palestinien de 26 ans, qui a été hospitalisé le 2 mars, quelques heures après avoir été libéré, à son retour dans son village de Beit Hanoun dans la bande de Gaza. Al-Masri, s’était semble-t-il, évanoui au terme de 13 jours de grève de la faim en solidarité avec la prisonnière Hana Shalabi, qui avait entamé une grève de la faim le 12 février.

L’histoire de Hana est tristement typique. Elle avait passé 25 mois en prison au titre de ce que les Israéliens appellent "détention administrative" un système d’une étrange légalité qui permet à Israël de retenir des militants palestiniens indéfiniment sans charge et sans procès. Elle n’avait été libérée en octobre 2011 grâce à l’Accord sur l’échange des prisonniers que pour être honteusement kidnappée par des soldats quelques mois après sa libération.

Hana, tout comme Khader Adnan qui venait de terminer la plus longue grève de la faim jamais endurée par un prisonnier palestinien, a décidé que ça suffisait : la vie sans liberté et sans dignité est une vie sans intérêt. Des centaines de Palestiniens, dont le vieux père d’Hana, se sont joints à sa grève de la faim pour réclamer la liberté.

Mais les cas d’Hana et de Khader ne sont pas des cas isolés. Selon Charlotte Kates, de la National Lawyers Guild : "La prison fait partie de la vie des Palestiniens ; plus de 40% des hommes palestiniens de Cisjordanie ont été retenus ou emprisonnés dans les prisons israéliennes. Il n’y a pas de famille palestinienne qui n’ait été touchée par le fléau de la détention de masse comme mécanisme d’oppression."

Cet état de fait ajouté à l’oppression et à l’emprisonnement d’un peuple victime d’une longue occupation militaire au mépris du droit international, tout cela fait d’Hana une Palestinienne ordinaire ; de Khader, un Palestinien comme les autres tout comme le vieil homme de Qusra pourrait être n’importe quel fermier palestinien. La "loi concernant les mesures sécuritaires" qui gouverne les territoires occupés permet à l’armée israélienne d’arrêter et de poursuivre les Palestiniens de Cisjordanie pour de prétendues "atteintes à la sécurité" . Il y a 2500 lois militaires de ce type dont une datant d’août 1967 qui qualifie tout acte visant à influencer l’opinion publique "d’incitation politique" prohibée et toute manifestation de sympathie pour une organisation considérée comme illégale par l’armée de "soutien à une organisation hostile" prohibé.

Les Palestiniens sont ainsi soumis à des lois qui n’ont aucun cadre légal de référence au niveau international. Il est inutile de se référer à la Quatrième Convention de Genève sur le droits des prisonniers, sur le droit des pays occupés, sur la torture, sur la saisie des biens privés ni même sur la circulation routière. Cela ne sert à rien. Israël a ses propres lois, absurdes et inhumaines.

Ce pays se permet par exemple d’arrêter les patients qui sont obligés de sortir du territoire assiégé de Gaza pour aller se faire soigner car à Gaza il n’y a pas d’équipement médical approprié ni d’installations d’urgence. (La plupart des hôpitaux de Gaza opèrent le plus souvent avec des générateurs fournis par la Croix Rouge, selon le Guardian du 1er mars).

Le Centre Palestinien pour les droits humain (CPDH) a protesté officiellement le 23 janvier contre cette sinistre pratique de l’armée israélienne qui dure depuis des années : l’interrogatoire par l’armée israélienne des Palestiniens qui viennent se faire opérer dans les hôpitaux de Cisjordanie et d’Israël.

Bassam Rehan, 25 ans, du camp de réfugiés de Jabaliya en a été victime ; il a été arrêté au barrage Erez en se rendant en Cisjordanie pour se faire opérer. Selon Maan News, Le Centre palestinien pour les droits humains craignait que Rehan ne soit soumis à la torture. Ces craintes étaient compréhensibles car d’autres patients avaient été torturés dans le passé pour leur arracher des informations. Selon le Centre "Cibler des patients et profiter de leur besoin de se faire soigner en Cisjordanie et en Israël pour leur faire du chantage à la délation est illégal" .

Et ceci n’est qu’un tout petit exemple bien parcellaire des persécutions infligées aux Palestiniens. Le fait que de telles pratiques, aussi perverses qu’ignobles, puissent se perpétuer, laisse à penser qu’il n’y a aucune volonté de mettre fin à ces injustices ; et cela pose la question de notre responsabilité morale, pour ne pas dire de notre culpabilité, nous qui laissons Israël traiter tout un peuple -le peuple autochtone de la vénérable "Terre Sainte" - d’une manière aussi honteuse.

On ne peut pas compter sur Barack Obama, Stephen Harper ou David Cameron pour faire justice aux Palestiniens. Comment le pourraient-ils quand leurs gouvernements continuent de soutenir l’occupation, d’armer Israël, de financer les colonies illégales, de permettre le maintien du siège de Gaza et de bloquer toute tentative même symbolique d’incriminer les pratiques d’apartheid, illégales et violentes, du gouvernement israélien ?

Alors vers qui le vieillard anonyme de Qusra, Suheil, Hana, Adnan et Bassam peuvent-ils se tourner pour obtenir justice ? A qui peuvent-ils en appeler pour que leurs droits soient respectés ? Et sur l’aide de qui peuvent-ils compter ?

Une chose est sure : les Palestiniens continueront à résister, que le monde condamne ou non les exactions qu’ils subissent au quotidien. Le vieil homme essayera de replanter ses oliviers, Suheil, Hana et Adnan continueront leur lutte pour la liberté et mourront en luttant. Toute une nouvelle génération reprendra le flambeau de la précédente, replantera, reconstruira et se battra pour sa liberté.

Mais nous, la multitude silencieuse, nous ne pouvons pas accepter un état de fait qui entérine un comportement aussi immoral comme si on ne pouvait rien y faire. C’est notre silence qui permet à Israël de commettre ses crimes et à nos leaders, dont on peut douter de la moralité, de continuer à parler "du lien indivisible" qui les unit au régime d’Apartheid ; c’est parce que nous ne leur demandons pas de comptes qu’ils peuvent manifester autant d’inhumanité sous la pression des lobbys ou pour obtenir leur soutien.

Il est temps de redéfinir notre relation à la lutte du peuple palestinien. Nous ne sommes pas des spectateurs impuissants ; nous sommes parti prenante de ce déni de justice qui se traduit par le silence qui entoure les souffrances quotidiennes de millions de personnes. Notre silence est un chèque en blanc donné aux politiciens qui se prosternent devant le lobby israélien dont les exigences vont toujours croissant.

Les Palestiniens ordinaires ont besoin d’une vraie solidarité et non de prêches sur la violence et la non violence ; cela fait presque cent ans qu’ils pratiquent cette dernière. Ils ont besoin que nous prenions nos distances avec Israël au lieu de rester soigneusement à mi distance entre les opprimés et les oppresseurs. Ils ont besoin que nous renoncions à notre élitisme intellectuel et notre supériorité morale. Ils n’ont pas besoin qu’on leur fasse la leçon ; ce qu’ils veulent c’est qu’on les écoute, qu’on comprenne bien leur situation et qu’on passe vraiment à l’action.

La religion n’est pas au cœur du conflit. Ni la politique. Il s’agit ici de droits. Il s’agit d’un peuple historiquement enraciné dans une terre, leur terre -qui d’autre, en effet, a planté les oliviers centenaires qui poussent dans les vergers de leurs ancêtres ? Ils ont besoin que nous nous souvenions de leurs noms, de leurs vies, et que derrière les grands titres des journaux, nous voyions des êtres humains qui font preuve d’un grand courage et de beaucoup d’humanité et qui aspirent à la justice et à la paix : Suheil, Hana, Adnan et Bassam, et des millions d’autres, morts, vivants et à naître.

Avant de parler des "solutions" au "conflit israélo-palestinien" , je crois que nous devons résoudre notre propre dilemme en prenant nos distances, d’abord moralement puis de toute autre manière possible, par rapport à une Occupation qui trahit toutes les vraies valeurs humaines.

C’est Desmond Tutu qui a dit un jour, "Celui qui reste neutre devant l’injustice, a choisi le camp de l’oppresseur."

De quel côté sommes-nous dans ce conflit, du côté du colon armé originaire de Brooklyn et du soldat israélien armé par les États-Unis ? Ou du côté du vieil homme à la barbe blanche qui tient serrée dans sa main la branche d’olivier brisée, partagé entre le désespoir, et l’espoir, aussi ténu soit-il, que peut-être quelqu’un quelque part s’intéressera enfin à son sort ?

C’est à vous de choisir, mais votre choix est important, il peut changer le cours de l’Histoire.



Source : Info-Palestine
Xuan
Guerre de l'eau en Palestine: un rapport de l'ONU dénonce la main basse des colons israéliens sur les sources d'eau de Cisjordanie



Rapport de l'ONU: les colons israéliens font main basse sur les sources palestiniennes

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

L'ONU affirme que les colons israéliens se sont emparés de plusieurs dizaines de sources naturelles en Cisjordanie, limitant ou empêchant l'accès Palestinien aux sources d'eau les plus vitales. Le rapport élaboré par le Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) déclare qu'au moins 30 sources dans l'ensemble de la Cisjordanie ont été appropriées par les colons, rendant l'accès des Palestiniens à l'eau totalement impossible.

Les colons en Cisjordanie ont pris le contrôle de plusieures dizaines de sources ces dernières années, et en ayant souvent recours à la violence et à l'intimidation pour empêcher les Palestiniens d'y avoir accès, selon un rapport de l'agence de l'ONU publié hier. Le rapport a été commandé par l'OCHA, le Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires dans les territoires Palestiniens occupés. Selon les données compilées par Dror Etkes, ancien responsable du projet de critique du processus de colonisation Peace Now, les colons ont mené des actions systématiques menant à l'appropriation de 56 sources, 30 d'entre elles totalement sous contrôle. La plupart des sources se trouve dans le Conseil régional de Mateh Binyamin.

Le rapport indique que la plupart des sources se trouvent sur des terres privées Palestiniennes, et cela met en lumière le niveau atteint par ces expropriations systématiques et visibles. La première étape est d'étiquetter la zone comme un site touristique avec un nouveau nom Hébreu. La prochaine comprendra l'édification de nouvelles infrastructures, y compris des bancs et des tables de pic-nic, et la fermeture de piscines. Toutes ces actions, selon le rapport, sont menées sans la moindre autorisation.

Parmi les informations publiées, des témoignages de Palestiniens manifestant leur crainte lorsqu'il s'agit de s'approcher les sources d'eau à cause de la violence des colons, en particulier des agents de sécurité locaux. Le rapport ajoute que les Palestiniens ont un accès limité à 26 autres sources où les colons se sont rendus et ont également posé des menaces d'expropriation. Il affirme que les colons ne sont pas intervenus sur les autres sources surveillées.

« Les sources d'eau restent la principale source d'irrigation et une importante source pour l'abreuvement du bétail » , déclare le rapport, ajoutant que certaines fournissent également de l'eau pour la consommation domestique dans des régions qui ne sont pas reliées à des conduits en eau. « La perte d'accès aux sources et aux terres adjacentes a fait baisser les revenus des paysans concernés, qui soit ne peuvent cultiver la terre ou doivent faire face à une réduction de la productivité de leurs cultures » . Le rapport ajoute que les colons ont transformé des dizaines de sources en sites touristiques et certaines sont utilisées comme piscines.

« Les colons ont transformé 40 sources en sites touristiques, ont mis sur pied des tables de pique-nique et des bancs et leur ont donné des noms Hébreux (…) Cela a créé des emplois et fait affluer l'argent pour les colons et c'est une façon de faire la publicité des colonies, comme s'il agissait d'un lieu de loisir » , dénonce le chercheur à l'OCHA Yehezkel Lein.

En 2009, la source d'Ein al-Qaws, située prés du village de Nabi Saleh, a été prise par des colons d'Halamish, forçant les villageois à obtenir d'autres sources d'irrigation, ont déclaré les habitants dans des propos repris par le rapport.

« Cette source était utilisée pour irriguer des centaines d'arbres fruitiers et d'oliviers dans ce village et les enfants avaient l'habitude de s'y baigner, désormais si nous essayons de nous rendre à la source, les colons et les soldats viennent nous virer » , a déclaré le villageois Nariman Tamimi.

Les Palestiniens ont déclaré que les colonies, jugées illégales par la Cour internationale de justice, le tribunal suprême de l'ONU pour les cas de contentieux, les empêcheront de pouvoir mettre sur pied un État viable.

Source : Parti communiste d’Israël

Mercredi 21 mars 2012

source : solidarité internationale-pcf
marquetalia
fr.rian.ru/world/20120314/193890072.html la guerre est prévue avant la fin de l année.
Xuan
L'émancipation des palestiniens sera avant tout l'oeuvre du peuple palestinien.
Quant la politique extérieure de la Chine je te renvoie au sujet que j'ai ouvert ici.
La Chine pratique la coexistence pacifique et préconise la négociation contre l'intervention militaire. Donc elle n'intervient que lorsqu'elle est attaquée.
marquetalia
l accession de la chine au rang de première puissance militaire asiatique dans 8-10 ans et le refoulement des usa d asie permettra l émancipation des palestiniens-le problème est la montée en puissance de l inde,alliée aux etats unis.
 
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