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lettre d'informations de l'AFCGK n°80


Nahr al-Bared: trois soldats soldats libanais tués par les islamistes (AFP - 22 juillet 2007)
Trois soldats libanais ont été tués dimanche dans des échanges de tirs intermittents avec les extrémistes du Fatah al-Islam, retranchés dans le camp palestinien de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban."Deux soldats ont été tués sur le coup dans l'après midi dans le camp de Nahr al-Bared", a indiqué à l'AFP la direction d'un hôpital
où leurs corps ont été admis.Auparavant, le porte-parole de l'armée avait annoncé la mort d'un soldat."Un soldat a été grièvemment blessé ce matin dans un accrochage aux armes légères à l'intérieur de Nahr al-Bared avec les islamistes, puis a succombé plus tard à l'hôpital", avait-il dit.Ces nouveaux décès porte à 116 le nombre de soldats tués jusqu'à présent.
Le bilan total des combats qui avaient éclaté le 20 mai dépasse les 200 morts, selon des estimations ne prenant pas en compte les corps des islamistes tués et restés dans le camp.Le porte-parole militaire a ajouté que "les bombardements variaient en intensité alors que la troupe continue à nettoyer le terrain en déminant et en déblayant les décombres des bâtiments détruits par les combats".
Selon un correspondant de l'AFP, les échanges de tirs aux canons et aux armes automatiques ont augmenté en intensité dimanche en milieu d'après-midi, avant de baisser sensiblement en fin d'après-midi.Le porte-parole de l'armée a de nouveau indiqué que les islamistes contrôlaient un carré "de 200 à 300 mètres de côté" et que les soldats poursuivaient leur progression "à un rythme très lent"."Nous ne cessons de grignoter du terrain", a-t-il dit.Après plus de deux mois de combats, l'armée n'est toujours pas parvenue à éliminer les derniers combattants du mouvement sunnite, proche d'Al-Qaïda, retranchés dans des souterrains et dans les ruines du camp qu'ils ont piégées avec des mines et des explosifs.Les 31.000 habitants du camp ont fui, mais les familles des islamistes --un groupe de 20 femmes et de 45 enfants -- sont restées à l'intérieur.Depuis vendredi, l'armée lance des appels à la reddition aux islamistes, et à leurs familles, sans succès.

La Ligue des ulémas palestiniens s’entretient avec Karamé et Kabbani
L’armée libanaise progresse au cœur de Nahr el-Bared et perd trois soldats (L'Orient le Jour - 23 juillet 2007)

L’armée libanaise, qui contrôle désormais la façade maritime de Nahr el-Bared et qui a progressé vers la rue principale du camp, a perdu hier trois soldats. Deux d’entre eux ont été tués dans des échanges de tirs intermittents avec les extrémistes de Fateh el-Islam. Le troisième a péri dans l’explosion d’un bâtiment à l’intérieur du camp. L’armée a publié un communiqué soulignant que « les soldats ont saisi pendant leurs opérations de nettoyage et dans leur avancée d’importantes quantités d’armes, de
munitions et d’explosifs ». Sur le plan politique, la Ligue des ulémas palestiniens s’est entretenue avec des responsables sunnites pour tenter de relancer son initiative.
Trois militaires libanais, dont un officier, ont été tués hier. Ces nouveaux décès portent à 116 le nombre de soldats tués depuis le début des combats le 20 mai, entre l’armée et les terroristes de Fateh el-Islam.Le bilan total dépasse les 200 morts, selon des estimations ne prenant pas en compte les corps des islamistes tués et restés dans le camp.Un porte-parole de l’armée a indiqué que « les bombardements variaient en intensité alors que la troupe continue à nettoyer le terrain en déminant et en déblayant les décombres des bâtiments détruits par les combats ».Les échanges de tirs aux canons et aux armes automatiques ont nettement baissé en début de soirée hier, après avoir été relativement intenses en journée.
Le porte-parole de l’armée a confirmé que les islamistes contrôlaient toujours un carré « de 200 à 300 mètres de côté » et que les soldats poursuivaient leur progression « à un rythme très lent ».Le département de la communication de l’armée a affirmé, dans un communiqué, que « les soldats ont saisi pendant leurs opérations de nettoyage et dans leur avancée d’importantes quantités d’armes, de munitions et d’explosifs », précisant qu’un nombre de ces armes et munitions sont récents et modernes« Nous appelons de nouveau les islamistes à la reddition et à laisser partir leurs familles », poursuit le texte. Depuis vendredi, l’armée lance en vain de tels appels à l’aide de haut-parleurs, auxquels les miliciens islamistes répondent par des rafales de feu. Les 31 000 habitants du camp ont fui, mais les familles des islamistes – un groupe de 20 femmes et de 45 enfants – sont restées à l’intérieur.
Ce n’est pourtant pas le chiffre avancé par la Ligue des ulémas palestiniens. Leur porte-parole Moustapha Daoud a indiqué qu’il reste 1 000 civils environ dans le camp. Il a donné ce chiffre à l’issue d’une visite effectuée à l’ancien Premier ministre, Omar Karamé. Daoud a indiqué qu’il a discuté avec M. Karamé de la situation des réfugiés et de la reconstruction du camp. Il a souligné l’importance de parvenir à une solution qui préserve la dignité de l’armée. En réponse à une question, il a indiqué que « les combattants de Fateh el-Islam ont proposé la création d’une commission d’enquête qui sera chargée de punir les responsables de la crise ». De son côté, M. Karamé a indiqué qu’il avait posé « certaines questions auxquelles la Ligue des ulémas palestiniens devrait donner des réponses en 24 heures ». « Je transmettrai à mon tour ces réponses aux responsables libanais », a-t-il dit.La délégation des ulémas palestiniens s’est aussi rendue chez le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani. Le porte-parole de la délégation a insisté sur le fait que les terroristes de Fateh el-Islam veulent sortir d’une façon pacifique du camp de Nahr el-Bared. Cheikh Kabbani s’était entretenu durant la journée au téléphone avec le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdelamir Kabalan. Ce dernier a indiqué dans une déclaration à la presse que « ce qui se passe dans le camp de Nahr el-Bared ne sert les intérêts de personne », invitant « les miliciens de Fateh el-Islam à se rendre au gouvernement libanais pour protéger les réfugiés palestiniens ».

Liban: deux soldats tués à Nahr al-Bared (AFP - 24 juillet 2007)
Deux soldats libanais ont été tués mardi par une roquette tirée par les islamistes du Fatah al-Islam, retranchés dans le camp palestinien de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, que l'armée a continué de bombarder."Deux soldats ont été tués aujourd'hui. Ils ont été atteints par une roquette", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'armée sans préciser si les soldats se trouvaient à l'intérieur ou hors du camp.L'armée poursuivait pendant ce temps le déminage du camp de réfugiés en ruines pour tenter de gagner du terrain sur les islamistes.Des échanges de tirs à la mitrailleuse opposaient les soldats aux islamistes à l'intérieur du camp, où le Fatah al-Islam occupe toujours un petit secteur, le long de la mer."L'armée continue à mener bataille, à progresser et à déminer Nahr al-Bared", a affirmé le porte-parole.Les islamistes ont tiré, comme les jours précédents, plusieurs roquettes qui se sont abattues aux environs du camp, sans faire de victime, a-t-il ajouté.
Lundi, 11 soldats avaient été blessés dans les combats.Au total, 118 militaires ont péri depuis le début des affrontements le 20 mai. Plus de 200 personnes en tout ont été tuées, selon des estimations ne prenant pas en compte les corps des islamistes tués restés dans le camp.Les 31.000 réfugiés de Nahr al-Bared ont fui par vagues depuis le début des combats, mais les familles des islamistes sont restées à l'intérieur et l'armée a accusé les hommes du Fatah al-Islam de les utiliser comme boucliers humains.
Des organisations humanitaires ont tenté en vain, le 11 juillet, d'évacuer un groupe de 20 femmes et 45 enfants appartenant à ces familles.Vendredi dernier, l'armée avait lancé par hauts-parleurs des appels pour qu'elles sortent du camp, mais ces appels sont restés sans réponse.

Un obus s’abat sur la centrale électrique de Deir Amar
Deux soldats tués hier à Nahr el-Bared (L'Orient le Jour - 25 juillet 2007)

L’armée a perdu hier deux soldats dans les affrontements à Nahr el-Bared. Les deux hommes ont été tués par une roquette lancée par Fateh al-Islam sur une position de la troupe. Hier aussi, les combattants fondamentalistes ont tiré des roquettes en direction des villages entourant Nahr el-Bared. Un obus s’est ainsi abattu sur la centrale
électrique de Deir Amar et un autre sur la localité côtière de Abdé« Deux soldats ont été tués. Ils ont été atteints par une roquette », a déclaré un porte-parole de l’armée sans préciser si ces soldats se trouvaient à l’intérieur ou hors du camp.L’armée poursuivait pendant ce temps le déminage du camp pour tenter de gagner du terrain sur les islamistes.Des échanges de tirs à la mitrailleuse opposaient les soldats aux islamistes à l’intérieur du camp, où Fateh el-Islam occupe toujours un petit secteur le long de la mer.
« L’armée continue à mener bataille, à progresser et à déminer Nahr el-Bared », a affirmé le porte-parole.Les islamistes ont tiré, comme les jours précédents, plusieurs roquettes qui se sont abattues aux environs du camp sans faire de victime, a-t-il ajouté.L’armée a perquisitionné un abri de Fateh el-Islam, tuant plusieurs miliciens du groupe terroriste. Elle y a retrouvé une importante quantité d’armes, d’explosifs et de matériel électronique. La troupe a aussi découvert des conduits d’entrée dans le réseau d’égout utilisé par les miliciens de Fateh el-Islam. Les soldats ont procédé à en boucher les regards. Lundi, 11 soldats avaient été blessés dans les combats. Au total, 118 militaires ont péri depuis le début des affrontements le 20 mai. Les combats autour du camp palestinien de Nahr el-Bared ont accru la fréquence des coupures de courant à travers le pays, les navires ne pouvant plus débarquer le combustible nécessaire à la centrale électrique de Deir Amar. Hier également, un obus s’est abattu sur cette centrale.L’armée a enterré hier deux soldats. Les funérailles du capitaine Tony Khalil Semaan ont eu lieu dans son village natal de Ablah (Zahlé) et ceux
de l’adjudant-chef Ahmad Mohammad Farhat se sont déroulés dans le village natal du militaire également, à Sohmor, dans la Békaa-Ouest. Ces deux militaires avaient été tués dimanche à Nahr el-Bared.
Paria
lettre d'informations de l'AFCGK n°79


Malgré les ruines, l'espoir du retour à Nahr al-Bared (AFP - 20 juillet 2007)
Ils ont perdu leurs maisons, leurs commerces, même leurs papiers d'identité. Mais les réfugiés palestiniens qui s'entassent dans le camp de Baddaoui, dans le nord du Liban, ont une idée fixe: rentrer chez eux, dès la fin des combats, dans les ruines de Nahr al-Bared.
Certains sont là depuis deux mois. Ils ont fui dès que les premiers obus de l'armée se sont abattus le 20 mai sur le camp de réfugiés, une cité informe qui, depuis 1948, a grignoté le littoral méditerranéen au nord de la ville de Tripoli.
Les derniers sont arrivés le 11 juillet, évacués dans un ultime convoi aux côtés des militants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui assuraient la protection des derniers réfugiés et tenaient à distance les islamistes du Fatah al-Islam retranchés dans Nahr al-Bared.
Sabah Khalil était de ce convoi. Depuis, cette femme de 43 ans, foulard noir enroulé autour du visage, attend dans une école de Baddaoui, dans la banlieue de Tripoli.
«Je veux rentrer, même dans les ruines, même dans les cendres. Je veux reconstruire», s'écrie Sabah, assise sur le carrelage d'une salle de classe. Des matelas de mousse, quelques couvertures, du linge qui sèche: c'est le refuge de cinq familles, 45 personnes dont une trentaine d'enfants. Ils sont 900 hébergés dans l'école Kawkab, «avec sept toilettes et cinq douches», explique le directeur adjoint, Ali Issa.
Comme eux, des milliers d'habitants de Nahr al-Bared s'entassent à Baddaoui, chez leurs proches pour les plus chanceux, dans les écoles, les mosquées, les magasins pour les autres. Selon l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés (Unrwa), ils sont aujourd'hui près de 14.000 dans ce camp, dont la population, 16.000 réfugiés
initialement, a plus que doublé.
À dix kilomètres de là, les immeubles de Nahr al-Bared sont devenus des squelettes de béton. À mesure que rétrécit le périmètre tenu par les islamistes, les réfugiés retrouvent l'espoir, pourtout illusoire, de pouvoir se ruer chez eux dès que les armes se seront tues. «J'ai perdu mes bijoux, mes papiers, ma comptabilité», raconte Sabah Khalil. Elle a pourtant décidé de reconstruire sa petite ferme. «Même sans argent. Car je n'abandonnerai pas ma mère, enterrée au pied de ma maison».
«Ils pensent à ce qui les rattache à la vie, leur maison, leur terre. Ils ont vu l'histoire se répéter. Le traumatisme de l'exode des Palestiniens, en 1948, est gravé dans leur mémoire et les rend plus vulnérables», remarque Wassim Ibrahim, un enseignant responsable d'une cellule d'aide psychologique.
Les habitants de Baddaoui ont plutôt bien accepté leurs voisins, réputés pour leur sens du commerce qui leur avait permis de nouer des liens dans les environs. La catastrophe sanitaire redoutée a jusqu'à présent été évitée, malgré des menaces de pénurie d'eau et la propagation de maladies de peau. Mais tous craignent les conséquences à terme de la surpopulation, dans ce camp d'un kilomètre carré. «Il y a quelques tensions entre les gens d'ici et ceux de Nahr al-Bared, encore possibles à contrôler», affirme Wassim Ibrahim. «Le problème, tout simplement, est qu'il n'y a pas assez d'air pour respirer». Or les organisations palestiniennes, qui espèrent reconstruire Nahr al-Bared, avec ou sans l'aide promise du gouvernement libanais, estiment qu'au moins un an s'écoulera avant les premiers retours. «Il faudra nettoyer les explosifs, déblayer les décombres. Mais il n'y a aucune possibilité de retour immédiat», explique Rifaat Shanaa, chef du parti Fatah pour le nord du Liban. «Dans l'intervalle, la priorité sera de reloger des familles ailleurs, pour désamorcer la tension». Pour ce faire, l'Unrwa «étudie différentes possibilités de logement temporaire»,
indique sa porte-parole, Huda Samra-Souaidy, dont celle de verser des indemnités pour les loyers ou de construire des préfabriqués.

CAMPS PALESTINIENS DU LIBAN : INSALUBRITE ET SURPOPULATION (Reuters - 16 juillet 2007)
La rue principale de Beddaoui qui mène d’un bout à l’autre du camp est impraticable dès 10 heures du matin. Sous un soleil implacable, les voitures bringuebalantes ou clinquantes selon le cas, effectuent une danse surprenante entre les nids-de-poule de la chaussée, les piétons et des mobylettes d’un autre âge. Coups de klaxons, appels des vendeurs de pain, de fruits, hurlements des enfants livrés à eux-mêmes, circulation totalement imprévisible des habitants…
La chaleur mêlée aux gaz d’échappement rend difficile toute marche à l’intérieur du camp, impossible toute conversation. Dans les ruelles perpendiculaires, le pire est d’un autre ordre : perte de tous repères dans le dédale incroyable de ruelles étroites que l’on emprunte seul ou en file indienne.Ici, dans un imbroglio de fils électriques, les canalisations d’eau sont posées à même le sol jonché d’ordures. Construits de façon totalement anarchique, les immeubles s’entrecroisent, s’entrechoquent le plus souvent à leur sommet, empêchant tout passage de la lumière. Beaucoup sont disloqués, éventrés par la misère.
Placés dans les six écoles de Beddaoui ou logés chez des familles amies ou solidaires, les réfugiés de Nahr el-Bared vivent le paradoxe de la torpeur et d’un énervement palpable. Ils martèlent à ceux qui veulent bien entendre « qu’ils n’ont rien à voir avec le Fatah el-Islam », craignent d’être assimilés à « ces extrémistes qui, disent-ils, défendent d’autres causes que celle de la Palestine ».« Nous sommes moins que des insectes, ici. Je préfère rentrer sous les bombes que de rester plus longtemps. » Faddi est à bout. Cet homme de quarante ans ne regarde personne dans les yeux. Assis sur sa chaise, il maugrée en regardant ses chaussures trouées, tristes témoins d’une dignité qu’il estime perdue. Sa colère, il ne la contient pas comme le font les autres hommes venus le rejoindre. Faddi tient l’armée libanaise pour responsable de ces maux. Il vitupère aussi contre le groupuscule… Au bout de quelques minutes, il calque son attitude sur celle des autres. Déclare qu’« il n’en peut plus à cause de ses enfants malheureux dans cette école où ils ne peuvent rien faire, de ces vêtements, les mêmes depuis cinq jours ». D’autres prennent le relais, racontent comment les membres du groupuscule sont venus dans le camp quatre ou cinq mois auparavant. « Ils étaient une cinquantaine. Des familles. Au début il n’y avait rien de bizarre et puis nous avons vu les armes, explique Jamel. Ils ont créé des problèmes, ont empêché les allées et venues. Certains se promenaient le corps ceinturé d’explosifs pour nous faire peur. Personne ne les approchait. »
Dans les classes transformées pour la circonstance en chambrées, la vue des matelas entassés, redressés, de la vaisselle, des tapis roulés, des vêtements enfouis dans des sacs plastique, laisse deviner les efforts des mères palestiniennes pour préserver un minimum d’intimité et d’ordre.« La promiscuité est difficile, explique Ahmad, 21 ans. Nous ne vivons pas comme cela habituellement. Les classes de 20 mètres carrés accueillent jusqu’à 35 personnes. À bout de nerf, les jeunes finissent dormir dehors », soupire une mère. Au milieu du préau, des femmes assises à des tables notent les noms des familles et leur situation. Un moyen de déterminer l’attribution des aides, d’obtenir des nouvelles des membres disparus.Dans la cour, deux jeunes hommes armés arpentent le bitume, trompent leur désœuvrement en discutant avec les réfugiés. Non loin d’eux, des enfants jouent au football. Des membres de l’UN procèdent à une coupe drastique des cheveux des plus petits pour éviter la prolifération des poux dans le bâtiment. Adossée à un pilier, Najjar Nassar raconte son histoire. Originaire du quartier de Safouri, au cœur de Nahr el-Bared, elle décrit les immeubles effondrés sous le pilonnage des mortiers, les morts dans les rues que personne n’a eu le temps d’enterrer. « Il ne restait plus qu’une mosquée et un seul médecin quand je suis partie. » Najjar Nassar attend l’approbation des jeunes autour d’elle avant de poursuivre : « Oui, cela s’est passé ainsi… Ma famille a tout perdu. Notre situation était très difficile avant, maintenant elle va être tragique. »
À Bourj el-Brajneh, à Beyrouth ouest, les 200 familles venues trouver refuge logent chez des familles. Le temps, comme à Beddaoui, s’écoule avec une lenteur infinie. Entassés dans un salon de 15 mètres carrés, neuf femmes assises, un homme, des enfants. Dans cette maison conçue pour dix, ils sont 35 depuis cinq jours. Un toilette, une salle de bain pour tous. Une moiteur torride, une fenêtre ouverte sur un mur et l’absence d’air. « Non, nous ne faisons rien. Que pouvons-nous faire sinon attendre ? » Que faire, en effet, sinon guetter sur l’écran d’une télévision allumée en permanence le silence des armes. L’association “Women’s Humanitarian” est implantée dans tous les camps depuis 1992. « Nous tentons de résoudre les problèmes des sous-vêtements, des voiles pour les femmes, des chaussures.Pour les enfants, nous créons des animations, explique Fadi, responsable de Bourj el-Brajneh. On essaye de leur faire oublier ce qui se passe, car les adultes en parlent beaucoup. » L’ambiance est pareille à celle de tous les autres jours. Vive, intense. Bigarrée. « Vous savez, il y a un an, le Fatah el-Islam a essayé de s’implanter ici. On s’est tous réunis avec les factions du camp et tous ensemble nous les avons chassés. »

Le cri du cœur d’un détenu relâché : « Rien n’est plus beau que la liberté ! » (L'Orient le Jour - 21 juillet 2007) «J’ai seulement trois mots à dire : la liberté, la liberté, la liberté. Il n’y a pas plus beau que la liberté ! »
Abdelrahim Mallouh a foulé hier le sol de sa Palestine, avec plus de 250 autres prisonniers libérés par Israël. M. Mallouh, 60 ans, n’a pas été un prisonnier comme les autres. Contrairement aux autres détenus relâchés, il s’honore d’un titre : numéro deux du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un des principaux mouvements nationalistes. « Personne ne peut apprécier la liberté mieux que quiconque en ayant été privé », ajoute-il, la voix émue, en embarquant, au barrage de Beitounya, dans un bus palestinien qui l’a conduit dans la ville de Ramallah, toute proche. Il vient de passer plus de deux heures dans l’un des autocars israéliens qui ont transféré les 256 détenus d’une prison israélienne du Néguev vers
la Cisjordanie.Des responsables de l’Autorité palestinienne accueillent les détenus libérés par une embrassade et échangent quelques mots avec eux. Une casquette à damiers, rappelant le motif de la traditionnelle keffieh, est distribuée à chaque prisonnier.
Détenu depuis 2002, M. Mallouh, qui est aussi membre du Comité exécutif de l’OLP, la centrale palestinienne, avait été condamné pour appartenance à une « organisation terroriste » en avril 2004 à neuf ans de prison, dont deux avec sursis, par un tribunal militaire israélien. À l’instar des autres anciens détenus, il s’est immédiatement rendu à la Mouqataa, le quartier général de l’Autorité palestinienne, où il a été salué par le président Mahmoud Abbas. Sa femme Amal et sa fille Carmel, tout sourire, étaient présentes. Il s’est aussi recueilli sur la tombe du chef historique des Palestiniens, Yasser Arafat, décédé en novembre 2004. Avant de gagner sa maison, il a également fait un détour par la tombe d’Abou Ali Moustapha, le chef du FPLP assassiné en 2001 par Israël, pour y déposer une gerbe.
Le beau-père de M. Mallouh, Abdelsalam Imran, a bravé la chaleur pour venir, malgré ses 78 ans, accueillir son gendre à Beitounya avec des centaines d’autres Palestiniens. M. Imran réside habituellement aux États-Unis et passait des vacances à Ramallah lorsque la libération a été annoncée. « Le hasard a voulu que je sois ici et c’est une bonne chose car à 78 ans je ne sais pas si je serai encore en vie dans deux ans pour le revoir », dit-il. M. Mallouh, condamné à sept ans de prison, ne devait être relâché qu’en 2009.À la vue des premiers bus transportant les désormais ex-prisonniers, des femmes ont poussé des youyous de joie. Des prisonniers agitaient des drapeaux palestiniens ou des bannières du parti Fateh et de sa branche armée, les Brigades des martyrs d’al-Aqsa. D’autres brandissaient des portraits de M. Abbas ou faisaient le « V » de la victoire. Des photos du président de l’Autorité palestinienne et de Yasser Arafat ainsi que les couleurs noir, blanc, vert et rouge de la Palestine ornaient les bus.
Portant la robe traditionnelle brodée, Halima Jomhour, 60 ans, attend son fils Imad. Condamné à six ans et demi de prison, il en a purgé quatre. « Il avait été arrêté dix jours avant son mariage. Sa fiancée l’attend toujours et la première chose qu’on va faire c’est de les marier », dit-elle. « C’est une grande joie, mais elle ne sera complète qu’avec la libération de tous nos prisonniers », dit cette sexagénaire venue du village de Beit Annan, dans la région de Ramallah. Quelque 11 000 Palestiniens sont emprisonnés en Israël.S’appuyant sur une canne, Adel Balawneh, 71 ans, montre des signes de fatigue. Il a quitté son village dans la région de Naplouse dès potron-minet à la tête d’une délégation de sa tribu, les Balawneh, pour accueillir son fils Adel qui a purgé la moitié de sa peine de 30 mois. « C’est un jour de fête et nous remercions le président Abou Mazen (Mahmoud Abbas) qui a tout notre soutien », dit-il.

Palestine : Les Brigades des martyrs d’Al Aqsa déposent les armes (Aujourd'hui le Maroc - 18 juillet 2007)
Selon Zakaria Zubeidi, le leader de la branche armée du Fatah à Jénine, les Brigades des martyrs d’Al Aqsa stoppent leurs actions contre Israël et signent «un accord de cessez-le-feu».
Affirmant que «les Brigades des martyrs d’Al Aqsa ne veulent pas être un obstacle à une solution politique au problème palestinien», Zakaria Zubeidi, l’un des leaders de la résistance armée les plus recherché par l’Etat d’Israël, a signé, dimanche, «un accord de cessez-le-feu avec Israël» annonce-t-il lui-même.C’est dans le cadre d’un programme de désarmement des milices décidé par le gouvernement d’urgence, que cette proposition israélienne d’amnestie vît le jour. 178 à 189 combattants
recherchés par l’Etat hébreu pour leurs actions militaires contre Israël, seront «pardonnés» par ce dernier et resteront libres. Suite à la parution de cette liste, Zakaria Zubeidi, le leader des Brigades des martyrs d’Al Aqsa de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, s’est décidé à franchir le pas du désarmement. Ces hommes dits «wanted», dont les noms figurent sur la liste d’amnestie, doivent rendre leurs armes et resteront au quartier général de la sécurité palestinienne, attendant le processus administratif et politique qui garantira leur liberté. Cependant, cette liste d’amnestie ne concerne que les miliciens des Brigades des martyrs d’Al Aqsa, affiliés au Fatah de Mahmoud Abbas. Toutes les autres factions rejettent énergiquement ce traité d’amnestie. Les Brigades Abu Ali Mustafa, branche armée du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), refusent de rendre leurs armes à l’Autorité palestinienne, déclarant cette offre dangereuse pour l’unité palestinienne, notamment au sein des branches armées qui combattent contre l’occupation. Ils affirment dans un communiqué que «la résistance palestinienne a été le sujet d’une série de conspirations qui avaient pour but de la frustrer et de détériorer ses combattants. Malgré ceci, la résistance a continué de plus belle, de même que le public palestinien considère la résistance comme étant le seul moyen de mettre un terme à l’occupation». Les Brigades Al Qods, branche armée du Jihad islamique, ont aussi refusé cet accord,
précisant que cette décision a été prise malgré le fait que le Fatah leur ait proposé d’inclure dans la liste d’amnestie, une vingtaine de membres de leur faction. Les Brigades Nasser Salah Addin, branche armée du Comité de résistance populaire, ont aussi décliné la proposition d’amnestie, s’interrogeant sur «la décision israélienne de mettre en échec les mouvements palestiniens en criminalisant leurs membres, qui auront besoin d’une permission pour vivre dans leur propre ville». Cette offre israélienne complète la proposition de libérer 250 prisonniers affiliés au Fatah, enfermés dans les geôles israéliennes. C’est lors du dernier sommet de Charm el Cheikh,
que Ehud Olmert avait annoncé à Mahmoud Abbas sa volonté de relâcher certains prisonniers de Fatah, «n’ayant pas de sang sur les mains». Cependant, depuis cette annonce, l’armée israélienne a augmenté le nombre des arrestations dans les territoires occupés et 300 Palestiniens affiliés au Fatah ont été emprisonnés. Dans un communiqué, le groupe politique du président Abbas traite de « farce» cette politique du double langage, déclarant que «la politique d’arrestation d’Israël ne peut pas apporter la paix» et encore moins «construire les bases d’une confiance mutuelle entre Israël et les Palestiniens». Une réalité qui met gravement en question la bonne volonté de l’Etat d’Israël.
Paria
lettre d'informations de l'AFCGK n°78


Nahr al-Bared: les islamistes isolés «dans de petites poches» (AFP - 18 juillet 2007)
Les islamistes du Fatah al-Islam ne contrôlaient plus mercredi que «quelques petites poches» dans le camp palestinien de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, a annoncé l'armée, alors que 107 soldats ont été tués en deux mois de combats, selon un nouveau bilan.
Des échanges de tirs, beaucoup plus espacés que les jours précédents, opposaient les combattants islamistes aux soldats, accompagnés de bombardements
intermittents aux obus de chars sur les dernières positions tenues par le Fatah al-Islam, a rapporté un correspondant de l'AFP. «L'étau se resserre progressivement. L'armée continue à étendre la zone sous son contrôle», a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée. Il a ajouté que les combattants du Fatah al-Islam étaient désormais repliés dans «quelques petites poches» isolées les unes des autres.
Au total, 107 soldats ont été tués depuis le début des combats le 20 mai, selon un nouveau bilan de l'armée.
Trois militaires ont été tués dans les combats mardi et les corps de quatre autres soldats morts les jours précédents --certains dans des immeubles piégés--, ont été dégagés mercredi des ruines du camp, a indiqué le porte-parole. Le 12 juillet, l'armée avait annoncé lancer la phase finale de la bataille contre le Fatah al-Islam, un groupe sunnite qui revendique des liens idéologiques avec Al-Qaeda, retranché depuis le 20 mai dans le camp de réfugiés.
Après avoir chassé en juin les islamistes de la partie nord de Nahr al-Bared, les soldats ont poursuivi depuis une semaine leur lente avancée dans la partie sud, où sont embusqués les derniers combattants du Fatah al-Islam qui refusent de se rendre. Les islamistes ont de nouveau riposté mercredi en tirant dix roquettes --cinq au nord du camp et cinq au sud-- qui se sont abattues à une distance de deux à trois kilomètres, sans faire de victime, selon des sources policières.
Ces tirs de roquettes sont devenus quotidiens depuis le départ de Nahr al-Bared, le 11 juillet, des combattants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui a probablement permis aux islamistes, selon des sources militaires, de s'emparer de stocks de munitions.
Ces combats, les plus meurtriers depuis la fin de la guerre civile au Liban en 1990, ont déjà fait au moins 200 morts, selon des estimations de l'AFP difficiles à confirmer puisque le nombre d'islamistes tués, dont les corps sont restés à l'intérieur du camp, est inconnu. Selon une source militaire sur le terrain, l'armée a récupéré ces derniers jours 35 corps d'islamistes tués et s'apprête à les transporter hors du camp. Une source médicale à l'hôpital de Tripoli a par ailleurs affirmé mercredi à l'AFP que 39 cadavres de combattants islamistes avaient été entreposés dans la morgue de l'établissement depuis le 20 mai.
La population civile, 31 000 réfugiés initialement, a fui Nahr al-Bared par vagues depuis le début des combats. Mais, selon l'armée et des organisations humanitaires, les femmes et les enfants des islamistes, soit une soixantaine de personnes, sont restés dans le camp.

Chamoun : La proposition de reconstruire Tall el-Zaatar est irréaliste (L'Orient le Jour - 19 juillet 2007)
Le chef du PNL, Dory Chamoun, a rejeté hier l’appel de l’association palestinienne Thab à la reconstruction des camps de Tall el-Zaatar et de Nabatiyeh. L’ONG avait appelé l’Unrwa, le gouvernement libanais, la Ligue arabe et la Commission européenne ainsi que tous les pays donateurs, qui reconstruiront Nahr el-Bared, à rebâtir les camps détruits durant les événements de 1975 à 1990.
Estimant que cette proposition est « irréaliste », M. Chamoun a expliqué que « ces camps avaient été donnés aux Palestiniens quand ils avaient quitté leur terre. Ainsi le waqf maronite avait cédé des terrains à Tall el-Zaatar. Malheureusement, ces camps étaient devenus des lieux de corruption, des îlots d’insécurité et des refuges de terroristes ». « C’est ce qui nous avait poussés, à l’époque, à mener des combats. Ces groupes constituaient un danger aussi bien pour la société palestinienne que pour la société libanaise », a-t-il ajouté.
De son côté, le responsable du Fateh pour le Liban-Sud, Khaled Aref, a également rejeté l’appel de l’association Thabet, soulignant que « la priorité aujourd’hui est à la reconstruction du camp de Nahr el-Bared et le retour des réfugiés dans ce camp du Liban-Nord ». « Ceux qui appellent à la reconstruction et au retour aux camps de Nabatiyeh et de Tall el-Zaatar veulent mettre des bâtons dans les roues et comptent créer des problèmes au Liban », a-t-il dit. À son tour, Ramez Moustapha, responsable du FPLP-CG, a soutenu l’appel de l’association Thabet, indiquant que « les Palestiniens doivent toujours œuvrer pour le retour aux camps desquels ils ont été chassés par des massacres ».

Israël n'est pas disposé à discuter des frontières avec les Palestiniens (Reuters - 18 juillet 2007)
Au lendemain de l'appel du président George Bush à une conférence de paix à l'automne pour parvenir à la création d'un État palestinien, Israël a fait savoir qu'il n'était pas disposé «à ce stade» à discuter de la question des frontières.Le chef de la Maison-Blanche a estimé que sur «une base appropriée» (le choix par les Palestiniens de la coexistence avec l'État israélien), il serait «possible d'entamer bientôt des négociations sérieuses sur la création d'un État palestinien». Selon lui, ces négociations «doivent conduire à un règlement territorial, avec des frontières mutuellement acceptées sur la base des lignes antérieures et des réalités actuelles, avec des ajustements mutuellement convenus», a dit Bush, qui a invité Israël à geler ses activités de colonisation. Mais Miri Eisin, porte-parole du premier ministre israélien, qui a rencontré lundi Abbas durant deux heures en évitant soigneusement d'évoquer ces questions de fond, a douché hier les espoirs. «Israël a publiquement déclaré qu'il était désireux de discuter des questions d'horizon politique, pour savoir comment réaliser cette idée de deux États pour deux peuples, a-t-elle rappelé. Mais nous avons aussi clairement fait savoir que nous n'étions pas prêts à ce stade à discuter des trois questions essentielles: des frontières, des réfugiés et de Jérusalem», a-t-elle toutefois ajouté.
Israël donne une définition restrictive à la notion d'«horizon politique» utilisée par la diplomatie américaine pour offrir aux Palestiniens la perspective d'un État. À ses yeux, elle recouvre seulement les structures institutionnelles et économiques du futur État. Or, selon les diplomates et analystes, Bush a voulu lundi soir débloquer les choses en proposant des perspectives de négociations où la question des frontières serait réglée prioritairement par les deux parties. Ce ne serait que dans un deuxième temps qu'elles s'attaqueraient aux deux autres questions clés du statut final: le sort de Jérusalem et la question épineuse du droit au retour des réfugiés des guerres de 1948 et 1967. Israël a approuvé officiellement la proposition de Bush, mais de source autorisée on s'efforce de la minimiser parce qu'«il n'a fixé aucun calendrier». La presse israélienne estime aussi que ses propositions sont trop vagues et trop tardives, à un an et demi de la fin de son mandat. «La paix au Moyen-Orient, c'est comme l'horizon: plus on s'en approche, plus elle s'éloigne», écrit le chroniqueur Nahum Barnea dans le quotidien Yedioth Ahronoth.
Israël a publié hier la liste de 256 prisonniers palestiniens appelés à être libérés vendredi, dont un dirigeant politique, onze mineurs et six femmes, après son approbation par un comité interministériel. La liste a été rendue publique pour permettre aux Israéliens qui souhaitent présenter des recours en justice contre ces libérations de le faire dans un délai de 48 heures. La plupart de ces prisonniers appartiennent au Fatah, le mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas.
Le prisonnier le plus en vue est le numéro deux du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), Abdelrahim Mallouh. Il figure en dernière position sur la liste. M. Mallouh, qui est aussi membre du comité exécutif de l'OLP, la centrale palestinienne dirigée par M. Abbas, avait été condamné en avril 2004 à neuf ans de prison par un tribunal militaire israélien qui l'a reconnu coupable «d'appartenance à une organisation terroriste» responsable d'attentats anti-israéliens. M. Mallouh, 60 ans, est l'un des fondateurs du FPLP, une formation laïque de gauche. Il s'était installé dans les territoires palestiniens après la création de l'Autorité palestinienne en 1994.
Le prisonnier sur la liste purgeant la plus lourde peine est Mouhannad Jaradat, détenu depuis 1989 et condamné à 20 ans. Sa peine devait expirer le 27 septembre 2009. Enfin, 102 des prisonniers appelés à être libérés ont purgé moins de la moitié de leur peine et 61, plus des deux tiers. Au total, quelque 11 000 Palestiniens sont détenus en Israël.
Paria
lettre d'informations de l'AFCGK n°77

Nord - Fateh el-Islam a lancé de nouvelles roquettes sur le Akkar et Denniyé
Nahr el-Bared : l’armée prend le contrôle de positions stratégiques dans le vieux camp (L'Orient le Jour - 16 juillet 2007)

Alors que les combats à Nahr el-Bared durent depuis bientôt deux mois, la superficie « dangereuse » s’est étendue hier jusqu’à Denniyé, à une dizaine de kilomètres du camp. Poursuivant sur leur nouvelle tactique de semer la terreur dans les localités avoisinantes et au sein de la population civile, les combattants de Fateh el-Islam ont lancé plusieurs volées de roquettes dans la plaine du Akkar à six ou sept kilomètres du camp, avant de viser Denniyé un peu plus éloignée. Les roquettes n’ont pas fait de victimes, mais elles ont endommagé des champs agricoles et quelques voitures et maisons. Elles ont en tout cas suscité la peur chez les habitants des localités voisines du camp. En parallèle, l’armée libanaise n’a cessé de resserrer l’étau autour des miliciens de Fateh el-Islam, retranchés dans les abris du vieux camp et des combats acharnés se sont déroulés au cours du week-end. « Nous avons effectué des progrès tangibles et nous avons pris le contrôle de positions stratégiques », a
même déclaré à l’AFP un porte-parole de l’armée.Commencés le 20 mai, à la suite de l’attaque par les combattants de Fateh el-Islam, mouvance proche d’el-Qaëda, de positions de l’armée aux alentours du camp de Nahr el-Bared, les combats ont permis aux soldats libanais d’avancer vers le vieux camp à travers les entrées nord et sud.
Selon les sources militaires, l’armée tente d’encercler totalement les combattants pour les pousser à se rendre. Elle souhaite toutefois épargner les civils qui, au début des combats, étaient estimés à 31 000 personnes et qui ne seraient plus aujourd’hui qu’une centaine, se limitant aux familles des combattants qui, eux, ne seraient plus que quelques dizaines.Dans un communiqué officiel, le commandement de l’armée a condamné la fuite en avant de Fateh el-Islam qui cherche à faire peur à la population en lançant des roquettes de façon désordonnée. Il a précisé que ce comportement ne fait que renforcer l’appui de la population à l’armée qui invite encore une fois les combattants à se rendre pour épargner leurs vies ainsi que celles des citoyens. Le commandement de l’armée estime que c’est là le seul moyen d’aboutir à un cessez-le-feu, ajoutant que l’armée ne desserrera qu’à ce prix l’étau autour du camp.Rappelons que les combats se sont poursuivis par intermittence au cours de la journée d’hier et que l’armée a bombardé le périmètre dans lequel se sont retranchés les combattants et qui est estimé à une surface de 300 mètres sur 600, située dans la partie sud du camp.Selon les experts militaires, la troupe avance lentement dans un champ de ruines, soucieuse de déminer les gravats et d’éviter les embuscades.
L’armée, poursuivent les experts, avance à découvert alors que les combattants se terrent et connaissent parfaitement le terrain. Cité par l’AFP, l’ancien porte-parole de la Finul devenu professeur à l’AUB, Timor Goksel, affirme qu’il n’y a plus de place pour une solution pacifique et que l’armée devra bien en finir, mais cela prend du temps car elle veut épargner les civils.En fin de journée hier, l’Agence nationale d’information (ANI-officielle) annonçait que le drapeau libanais flotte désormais sur l’immeuble d’el-Saëka à l’entrée principale du vieux camp. De la sorte, la route principale du camp est sous le contrôle des tirs de l’armée. De même, toujours selon l’ANI, la troupe a détruit plusieurs immeubles pour dégager la vue jusqu’à la mer et pouvoir mieux débusquer les combattants. Les militaires ont d’ailleurs retiré le cadavre d’un combattant de Fateh el-Islam et l’ont remis à la Croix-Rouge libanaise. Au total, onze roquettes ont été lancées hier dans le Akkar et deux à Denniyé. Mais elles ne sont pas de nature à faire reculer l’armée qui poursuit son encerclement du vieux camp.

L'horreur derrière les façades en ruines de Nahr al-Bared (Agence de Presse Suisse ATS - 15 juillet 2007)
Les corps abandonnés dans les ruines, les femmes jurant d'accompagner leurs époux dans la mort: des rescapés de Nahr al-Bared racontent le drame caché qui se joue derrière les façades squelettiques du camp de réfugiés palestiniens.
Le corps de Faisa Wehbi, 65 ans, tuée sous les bombardements de l'armée sur Nahr al-Bared, n'a été découvert que neuf jours plus tard par les employés du Croissant rouge palestinien. «Les chats affamés avaient déjà rongé la chair de son cou», raconte Attica Wehbi, 26 ans, une jeune femme de la famille, assise dans une boulangerie, la «Green Lebanon Bakery», du camp de Baddaoui, voisin de Nahr al-Bared. «Nous l'avons enterrée à Baddaoui», ajoute la jeune femme.
La population de Baddaoui a doublé depuis que des flots de réfugiés de Nahr al-Bared y ont afflué, fuyant les combats qui ont éclaté le 20 mai entre l'armée et les
islamistes du Fatah al-Islam. 31 000 Palestiniens vivaient à Nahr al-Bared, aujourd'hui vidé de sa population.
Les combats à l'intérieur et autour du camp ont déjà fait environ 200 morts, probablement davantage puisque des corps, de victimes civiles mais surtout de combattants islamistes, ont été abandonnés dans les ruines.
Mercredi, des organisations humanitaires avaient tenté en vain d'évacuer 45 enfants et 20 femmes appartenant aux familles des islamistes. L'armée avait accusé «les
terroristes de faire preuve d'un comportement inhumain en empêchant les membres de leurs familles de quitter le camp».
Mais un représentant d'une organisation humanitaire palestinienne qui a participé aux évacuations donne une autre version: «Les femmes ont choisi de mourir avec leurs époux», affirme-t-il. Khalil Abdel Al, 35 ans, un boucher dont la maison et le commerce à Nahr al-Bared ont été détruits, dit comprendre cette détermination: «Elles ont peur de partir et de se retrouver face à la menace de l'armée libanaise».
«Si ce qui nous est arrivé est terrible, quel sera leur sort à elles ?», demande cet homme, en allusion aux mauvais traitements dont auraient été victimes des réfugiés évacués de Nahr al-Bared, selon des militants des droits de l'homme. Mahmoud Ghanoumi, 20 ans, fait partie des dizaines de Palestiniens blessés par les balles de l'armée - deux d'entre eux avaient été tués - lors d'une manifestation symbolique organisée le 29 juin à Baddaoui, pour réclamer le droit de rentrer à Nahr al- Bared.
«J'ai même été interrogé par l'armée sur mon lit d'hôpital», raconte-t-il, en affirmant que des hommes réfugiés à Baddaoui ne sont pas autorisés par l'armée à quitter les limites du camp. Abdel Al, assis parmi un groupe de jeunes dans la cour ombragée d'un modeste café de Baddaoui, n'affiche aucune sympathie pour les islamistes. «Ils ont détruit nos maisons, nos emplois, nos vies», accuse-t-il. Dans un autre magasin de la «Green Lebanon Bakery», situé à plusieurs kilomètres de là, à quelques centaines de mètres des nuages de fumée noire qui s'échappent du camp, la vie continue comme à l'ordinaire, aux portes même des combats.
Alors que le sifflement aigu des balles de snipers et les explosions sourdes des obus font vibrer les vitres, la vendeuse de 30 ans, Dalal Souleimane, une Libanaise, ne semble pas perturbée. «Nous n'avons pas de prime de risque pour travailler ici. Mais Dieu merci, nous ne manquons de rien», confie-t-elle.
Depuis les étages supérieurs et les toits des immeubles qui font face au camp, de l'autre côté de la route principale menant vers le nord, la vue sur la mer s'éclaircit de jour en jour, à mesure que s'écroulent, sous les tirs d'artillerie et d'obus de chars, les immeubles utilisés par les snipers du Fatah al-Islam.

Hawatmeh attendu dans les territoires palestiniens pour la première fois (AFP - 12 juillet 2007)
Un des chefs historiques du mouvement nationaliste palestinien, Nayef Hawatmeh, est attendu la semaine prochaine pour la première fois dans les territoires palestiniens, ont indiqué jeudi des responsables palestiniens.Basé à Damas, M. Hawatmeh, chef du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), doit participer à une réunion prévue mercredi à Ramallah en Cisjordanie du Conseil central de l'OLP (CCOLP), une instance clef de l'organisation palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas."Israël a donné son feu vert pour son retour et il assistera à la réunion du Conseil central", a déclaré à l'AFP sous couvert de l'anonymat un haut responsable du FDLP, une formation laïque de gauche.
Un proche collaborateur de M. Abbas, Nabil Amr, a pour sa part affirmé dans une conférence de presse que "l'Autorité palestinienne déploie d'intenses efforts pour que le secrétaire général du FDLP puisse revenir dans la patrie et participer à la réunion du CCOLP la semaine prochaine".Pour préparer cette réunion, M. Abbas s'est rendu jeudi en Jordanie où il doit s'entretenir avec des dirigeants palestiniens en exil, a indiqué son bureau.
M. Amr a qualifié de "cruciale" la réunion prévue du CCOLP, affirmant qu'elle se pencherait sur les préparatifs en vue d'élections générales anticipées dans les territoires palestiniens après la prise du pouvoir par la force du Hamas dans la bande de Gaza.Aucune confirmation de la venue du chef du FDLP n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès des autorités israéliennes qui contrôlent les accès des territoires palestiniens. M. Hawatmeh ne s'y est jamais rendu depuis leur occupation en 1967.
En 1999, le Premier ministre israélien de l'époque, Ehud Barak, avait révoqué une autorisation donnée à M. Hawatmeh de venir dans les territoires palestiniens après qu'il eut réaffirmé publiquement "le droit de lutte sur le terrain, partout dans les territoires occupés".
M. Hawatmeh avait fondé le FDLP en février 1969, un an après s'être séparé d'un autre mouvement de gauche, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Né en 1938 à Salt en Jordanie au sein d'une famille chrétienne de confession grecque orthodoxe, M. Hawatmeh est opposé aux accords d'Oslo de 1993 sur l'autonomie palestinienne.

Le FDLP rejette l'idée d'un retour provisoire de Hawatmeh en Cisjordanie (AFP - 16 juillet 2007)
Le Front Démocratique de Libération de la Palestine (FDLP) a rejeté lundi la proposition émise dimanche par Israël d'un retour provisoire de son chef Nayef Hawatmeh, installé à Damas, en Cisjordanie, dans le cadre de la réunion prévue mercredi du Conseil central de l'OLP.
"Les israéliens ont émis des conditions au retour de M. Hawatmeh. Ils ont limité son séjour (en Cisjordanie) à deux semaines, avant d'affirmer qu'ils pourraient le prolonger jusqu'à à trois semaines", a déclaré à l'AFP le responsable du bureau de presse du FDLP à Damas, Amer Rached.
"Nous avons refusé cette condition et insisté pour que le droit au retour soit total", a-t-il ajouté.Israël a autorisé dimanche la venue en Cisjordanie de Nayef Hawatmeh, basé à Damas, afin qu'il puisse participer à une réunion prévue mercredi à Ramallah du Conseil central de l'OLP (CCOLP), une instance clef de l'organisation palestinienne dirigée par M. Abbas.Cette décision s'inscrit dans une série de gestes destinés à renforcer le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, face aux islamistes du Hamas qui ont pris le 15 juin le contrôle de la bande de Gaza.
Un proche collaborateur de M. Abbas, Nabil Amr, a qualifié de "cruciale" la réunion du CCOLP, qui doit discuter de préparatifs en vue d'élections générales anticipées dans les territoires palestiniens, après le coup de force du Hamas."La présence de M. Hawatmeh au CCOLP n'est pas un objectif en soit. Notre participation sera assurée par les quatre représentants du FDLP au Conseil", a affirmé M. Rached."Nous refusons toutes les conditions politiques et rejetons tout retour qui s'inscrirait dans le cadre des accords d'Oslo, auxquels le FDLP s'oppose", a-t-il précisé.
Le retour de M. Hawatmeh, un des chefs historiques du mouvement nationaliste palestinien, "s'inscrit dans le cadre de la résolution 194 de l'ONU qui garantit le droit du peuple palestinien au retour dans leurs maisons et leurs propriétés d'où ils ont été expulsés (...). "Ce droit concerne également les régions d'où ont été expulsés les Palestiniens en 1948", a encore expliqué Amer Rached.Jusqu'à présent, Israël avait refusé d'autoriser Nayef Hawatmeh à se rendre en territoire palestinien.En 1999, le Premier ministre israélien de l'époque, Ehud Barak, avait révoqué une autorisation donnée à M. Hawatmeh de venir dans les territoires après que celui-ci eut réaffirmé publiquement "le droit de lutte sur le terrain, partout dans les territoires occupés".
M. Hawatmeh a fondé le FDLP en février 1969, un an après s'être séparé d'un autre mouvement de gauche, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), qui avait été l'un des premiers à reconnaître le fait national israélien.

Liban-Nord - L’armée a annoncé la mort de quatre militaires, portant ainsi à 100 le nombre de soldats tués
Abou Houreira, l’un des hauts responsables de Fateh el-Islam, est mort, annonce le FPLP-CG (L'Orient le Jour - 17 juillet 2007)

Le responsable du Front populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), Abou Adnane, a annoncé hier en soirée la mort de Abou Houreira, l’un des hauts responsables de la cellule terroriste de Fateh el-Islam, tué dans les combats qui opposent depuis le 20 mai dernier l’armée libanaise à l’organisation terroriste de Fateh el-Islam.Sur le plan militaire, l’armée continuait hier de resserrer l’étau autour des terroristes de Fateh el-Islam désormais retranchés au centre du vieux camp de Nahr el-Bared. En soirée, l’armée avait déjà contrôlé Tallet Zaatar, le quartier Saasaa et les rives du fleuve el-Bared, et capturé deux des membres de l’organisation terroriste.
Les combats se sont intensifiés dès les premières heures de la journée et les commandos libanais, appuyés à distance par les chars et l’artillerie, se sont engagés dans des échanges de tirs d’armes automatiques et de lance-roquettes avec les miliciens de Fateh el-Islam. L’armée, qui contrôlait hier les axes sud-est et sud-ouest du camp, faisait sauter, au fur et à mesure de sa progression vers le centre du camp, les immeubles qui pouvaient servir de cache aux islamistes ou qui étaient piégés.Mais ce faisant, l’armée a encore perdu quatre militaires, dont le sergent Edouard Jerji Khattar et le caporal Moustapha Khodr el-Chami, dans la nuit de dimanche et durant la journée d’hier, portant ainsi à 100 le nombre des soldats tués depuis le début des combats le 20 mai dernier.Par ailleurs, des sources du camp ont fait état de plusieurs blessés et tués dans les rangs de Fateh el-Islam, ainsi que de la volonté de certains des miliciens, dont les familles sont restées à l’intérieur du camp, de se rendre à l’armée.
Parallèlement, l’organisation terroriste poursuivait hier sa nouvelle stratégie, tirant plusieurs roquettes Katioucha sur des villages situés à quelques kilomètres au nord du camp. Heureusement aucune victime n’a été signalée. Toutefois certains champs agricoles et maisons ont été endommagés.Ce bombardement « haineux » des villages du Akkar à proximité du camp a été fortement dénoncé par le député Moustapha Hachem qui a estimé qu’il « traduit la situation désespérée dans laquelle se trouvent les terroristes qui sont à leurs derniers balbutiements ».
Paria
lettre d'informations de l'AFCGK n°76

Liban : reprise des bombardements et des tirs à Nahr al-Bared (AFP - 14 juillet 2007)
Les bombardements et les échanges de tirs ont repris avec violence samedi, pour le troisième jour consécutif, autour du camp de Nahr al-Bared (nord du Liban), où sont retranchés les islamistes du Fatah al-Islam, a constaté un journaliste de l'AFP.Des tirs à l'arme automatique opposaient les soldats libanais aux islamistes, pendant que l'armée bombardait à l'artillerie et aux obus de chars les positions des islamistes dans le sud du camp.
Jeudi et vendredi, l'armée avait pilonné le camp de réfugiés palestiniens, en ruines, où sont retranchés depuis le 20 mai les combattants du groupuscule Fatah al-Islam.Selon un porte-parole de l'armée, les islamistes "contrôlent désormais un territoire de 300 mètres sur 600", soit environ deux kilomètres carrés, situé sur une colline.Les islamistes ont tiré samedi matin trois roquettes qui se sont abattues aux environs du camp, a ajouté le porte-parole. Vendredi, ils avaient tiré 18 roquettes, tombées pour la plupart dans des champs.
De violents échanges de tirs avaient également opposé les islamistes aux soldats qui tentent de progresser à l'intérieur du camp, piégé et miné, vers les positions du Fatah al-Islam. Onze soldats ont été tués et des dizaines d'autres blessés jeudi et vendredi. Depuis le début des combats le 20 mai, le camp s'est vidé de sa population, composée initialement de 31.000 réfugiés.Selon différents témoignages, il ne reste plus à l'intérieur que les combattants du Fatah al-Islam, un groupe proche d'Al-Qaïda, estimés à quelques dizaines, leurs familles et une poignée d'autres civils.
Les combats, les plus meurtriers depuis la fin de la guerre civile, ont déjà fait environ 200 morts, selon des estimations de l'AFP difficiles à confirmer puisque le nombre d'islamistes tués dans le camp est inconnu. Parmi eux se trouvent 95 soldats (bien 95), selon un nouveau bilan communiqué samedi par l'armée.

La bataille à Nahr el-Bared avance lentement, mais sûrement, souligne l’armée
Fateh el-Islam lance, pour la première fois, des roquettes sur des zones civiles (L'Orient le Jour - 14 juillet 2007)

La scène est presque surréaliste. Sur quelques kilomètres carrés à peine, des immeubles en ruines s’affaissent, minute après minute, s’enfonçant par intermittence dans des nuages de fumée provoqués par un pilonnage intensif quasi régulier. Hormis ce périmètre de feu où des affrontements violents opposent depuis près de deux mois les islamistes de Fateh el-Islam aux soldats de l’armée, la vie continue on ne peut plus normalement, sur un fond sonore assourdissant, devenu familier aux habitants des parages. Du haut de l’immeuble où sont postés les journalistes, les commentaires fusent sur le type d’arme lourde utilisé à tel ou tel instant de la bataille. Devenus experts en la matière, les journalistes en arrivent désormais à reconnaître, au bruit de la déflagration, s’il s’agit d’un obus de canon de 155 mm ou de 240 mm ou encore d’un mortier de 60 ou 80 mm qui vient de toucher le camp fantôme. Ils en arrivent presque à localiser, rien qu’à l’entendre, l’origine des tirs en provenance de l’intérieur du
vieux camp où sont désormais retranchés les combattants islamistes. Mais en dehors de ce front aux contours bien dessinés, la vie semble couler le plus normalement possible. Surplombant le champ de bataille à quelques mètres à peine des affrontements, un immense garage pour la réparation des autos a ouvert ses portes, comme chaque jour, depuis 8 semaines, date du début des accrochages. Aux détonations des obus de chars, entrecoupées des tirs des francs-tireurs de Fateh el-Islam embusqués dans les ruines, vient s’ajouter le bruit des mécaniciens à l’œuvre, qui poursuivent leur travail assidûment, ignorant le boucan de la guerre menée juste à côté. Seule l’autoroute, désormais menacée par les tirs nourris des francs-tireurs, les sépare des premières positions de l’armée. Entre une salve d’obus et l’autre, le livreur de meubles achève de garnir sa camionnette d’un mobilier artisanal confectionné dans le coin. Déterminé à assurer sa livraison à temps, il ne semblait pas dérangé outre mesure par l’intensification des combats.
C’est dire que les combats que mène l’armée dans cette partie du Nord n’a rien encore d’un assaut final, comme annoncé par voie de presse à maintes reprises. D’ailleurs, l’institution militaire s’est dépêchée, jeudi, de démentir les rumeurs annonçant le jour J, soit au lendemain de l’évacuation des derniers civils restants. Si les échanges de tirs qui opposaient l’armée libanaise à Fateh el-Islam au cours de la bataille d’hier n’étaient pas moins violents que ceux de la veille, la nouveauté qui a marqué le paysage familier des pâtés d’immeubles en fumée était bien le tir de roquettes lancées cette fois-ci, et pour la première fois, par les islamistes retranchés dans la partie sud du camp (sur une superficie de quelque 3 km2) contre des zones civiles. Selon des sources militaires, 18 roquettes ont été tirées de l’intérieur du camp en plusieurs salves, dont la plupart sont tombées dans des champs à quelques kilomètres au nord-est du camp ainsi qu’au sud, atteignant les localités de Deir Ammar, Minié, Sahel Arka et Makbarine. L’une de ces roquettes – qui ont fait un mort parmi les civils – s’est abattue sur une voiture vide dans un village au nord de Nahr el-Bared. Ce nouvel élément sur le terrain a été interprété de plusieurs manières.
Pour l’armée, le recours par Fateh el-Islam aux armes lourdes – qu’ils n’avaient jamais utilisées auparavant – est un signe de détresse de la part des islamistes, qui se sentent désormais encerclés et à découvert depuis que le camp s’est vidé de sa population civile. « C’est l’énergie du désespoir, voire l’arme du dernier recours », estime une source militaire qui soutient que la troupe a effectué des progrès notoires sur le terrain, notamment par rapport à jeudi, journée relativement lourde sur le plan des pertes en vies humaines pour l’armée. La source explique que « le fait que ces tirs aient été lancés de façon anarchique, sans que la cible n’ait été précisée, signifie que les terroristes n’ont pas utilisé des lance-roquettes pour ajuster leurs tirs. Ils se sont servis d’une base en bois, d’où l’imprécision des objectifs visés », explique-t-il.
Ce n’est toutefois pas l’avis d’un responsable palestinien qui a suivi de près les combats ainsi que le dossier de Fateh el-Islam. Ce dernier estime en effet que cette nouvelle tactique employée par les islamistes n’est autre qu’une « mise en garde augurant un élargissement du champ de bataille, accompagnée d’un message clair signifiant que les populations civiles vivant à proximité du camp ne seraient plus épargnées ». S’il est certes encore tôt de conclure dans un sens comme dans un autre,
une chose est cependant sûre : les terroristes, qui comptaient majoritairement jusque-là sur les grenades et sur les francs-tireurs, hautement entraînés, n’ont pas encore exploité toutes leurs armes.
Appuyés par les bombardements, les soldats tentaient non sans difficulté parfois de progresser vers les positions des islamistes, avançant sur un terrain parsemé d’engins piégés. Le pilonnage à l’artillerie et aux obus de chars s’est poursuivi toute la journée, presque sans répit, sur les positions de Fateh el-Islam. L’armée a annoncé dans un communiqué « resserrer son étau autour des éléments armés » et « avoir pris dernièrement le contrôle de plusieurs immeubles et fortifications » utilisés par Fateh el-Islam.Entre-temps, les unités du génie continuaient à nettoyer ces immeubles des mines et à enlever des barrages dressés dans les rues. Une source militaire, qui souligne le moral élevé des troupes, explique que l’opération consiste en un « grignotage progressif du terrain » de l’ennemi. « Nos soldats avancent lentement mais sûrement, d’immeuble en immeuble, en direction des positions des terroristes qui ont piégé à l’explosif bâtiments, décombres et ruelles », a expliqué le porte-parole de l’armée. La journée d’hier a quand même coûté à l’armée trois morts, et un quatrième qui a succombé à ses blessures. Le corps d’un cinquième soldat, tué jeudi, a été retrouvé dans le camp, selon des sources militaires. Près de 50 soldats blessés ont été hospitalisés dans la région.
À quelques kilomètres de là, au camp de Beddaoui, les spéculations vont bon train sur la durée de cette bataille. Les derniers rescapés de l’enfer de Nahr el-Bared sont convaincus que « la solution militaire ne pourra aboutir qu’après de longs mois et de lourdes pertes, notamment au sein de l’armée ». Dans ce camp qui vient d’accueillir le dernier lot de réfugiés, on continue d’envisager une solution « autrement efficace », et l’on revient une fois de plus à la solution de la force palestinienne mixte.
Dans le quartier général du Fateh, la réunion organisée par son secrétaire général, Sultan Aboul Aynaïn, venu de Rachidiyé, n’est pas passée inaperçue. Aujourd’hui, il devra révéler, lors d’une conférence de presse qu’on annonce tonitruante, de nouvelles propositions pour tenter, une énième fois, de promouvoir une solution palestino-palestinienne. Encore faut-il que l’armée libanaise, qui refuse de renoncer à son monopole des armes sur le terrain, en soit convaincue.

L’insupportable attente des Palestiniens chassés de Nahr Al-Bared par la guerre (Le Monde - 14 juillet 2007)
Dans une pièce en sous-sol de la Fondation Ghassan Kanafani pour la protection de l’enfant, une vingtaine de gamins assis en tailleur suivent sagement la saynète du théâtre d’ombre. On y raconte l’histoire d’un enfant violenté par son père sur la base d’un ragot non vérifié qui le met en cause. "Qu’est-ce que la violence ?", interroge une jeune éducatrice de l’association palestinienne Nabeh. Les réponses fusent, applaudies par l’assistance.Ici, comme à l’étage avec un groupe d’adolescents, ou encore dans une autre pièce avec une assemblée de mères, Nabeh s’emploie, sous la houlette de l’association Save the Children, à désamorcer la violence ordinaire, de moins en moins contenue au sein du camp de réfugiés palestiniens de Baddaoui, dans le nord du Liban.
Ce camp abrite l’écrasante majorité des 31 993 réfugiés déplacés de Nahr Al-Bared, où l’armée libanaise fait la guerre depuis près de deux mois au groupe dit Fatah Al-Islam. La cohabitation entre les deux populations devient chaque jour plus explosive, expliquent les responsables de Save the Children, de Première urgence, ou encore de Handicap International et de l’UNRWA (l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens) à Jean-Claude Heyraud, qui dirige l’unité chargée entre autres du Moyen-Orient, au sein du département humanitaire de la Commission européenne (ECHO) et à ses collaborateurs.Ces derniers sont venus faire le point sur les activités des nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) internationales bénéficiaires des financements d’ECHO. Ils doivent examiner avec elles et l’UNRWA les perspectives de l’après-guerre à Nahr Al-Bared et les besoins potentiels urgents pour la réhabilitation du camp. Ils ont également rencontré des familles déplacées et
leurs hôtes. La Commission européenne a déjà déboursé 370 000 euros pour l’aide d’urgence aux réfugiés chassés par les combats.
La guerre de Nahr Al-Bared est visiblement entrée dans sa phase finale, avec l’encerclement du Fatah Al-Islam dans une portion congrue du camp. Compte tenu de la combativité acharnée du groupe djihadiste, dont les tirs ne visent plus uniquement les positions de l’armée mais aussi les villages autour du camp, nul n’est en mesure de prévoir quand les armes se tairont, ni, a fortiori, l’étendue des dégâts et des besoins.Divers plans et dispositifs d’urgence pour l’après-guerre n’en sont pas moins
déjà à l’étude, au niveau officiel libanais comme dans les ONG.Une même inquiétude ronge les esprits : comment empêcher les réfugiés déplacés de se ruer vers ce qui restera de leurs foyers dès la fin des hostilités, sans attendre les travaux de déminage, de déblaiement des décombres et d’expertise des habitations ? Et où loger les déplacés en attendant la reconstruction du camp promise à grands renforts de publicité par le gouvernement libanais ?
Car, outre les violences et les tensions qui s’accentuent à tous les niveaux entre la population originelle et les réfugiés déplacés, y compris parmi les enfants, les problèmes dus à la promiscuité s’aggravent dans le camp de Baddaoui. "Plus la guerre dure, plus il fait chaud, plus le provisoire se perpétue et plus grandes sont les tensions, confirme Imad Labani, membre palestinien de Save the Children. Je préfère pour ma part aller planter une tente sur les décombres de ma maison à Nahr Al-Bared (une fois la guerre terminée), plutôt que de continuer à subir l’humiliation de la vie ici."Il raconte l’histoire de ces "120 familles logées dans de petits appartements
mis à disposition par un promoteur immobilier local et qui doivent avoir évacué les lieux dans une semaine, leur hôte étant désireux de récupérer son bien". "Où
iront-elles ?", interroge-t-il.Roudeïnah Khalil, elle, ne restera pas "une minute de plus ici". " Si on me donne le choix entre Jérusalem et ma maison à Nahr Al-Bared, je choisirai cette dernière, dit-elle. C’est là que je suis née et que j’ai vécu. Sur les images de la télévision, je cherche tous les jours à la localiser pour voir ce qu’il en
reste." Elle fait partie de la trentaine de réfugiés déplacés que la famille Abdel Razzak, qui compte à elle seule dix personnes dans un trois pièces cuisine en piteux état, accueille toutes les nuits.Ce sont surtout les questions de "moralité" que les uns et les autres évoquent. "On est au bord de la dissolution des moeurs, s’indigne un membre du comité populaire chargé de la gestion des services publics à l’intérieur du camp. J’abrite chez moi six familles. Cela ne peut pas continuer !"
La précarité de leur situation ravive l’amertume de ces populations contre leurs conditions de vie dans les camps du Liban, où ils sont privés des droits les plus élémentaires et, plus globalement, le sort du peuple palestinien. Les membres du comité populaire, qui regroupe les représentants des différentes factions palestiniennes, disent n’avoir aucune confiance dans l’actuel gouvernement libanais qui est pourtant le premier à avoir reconnu l’injustice faite aux Palestiniens et décidé d’y remédier.
"Je troquerai volontiers toute l’aide humanitaire en échange du respect de ma dignité d’être humain, dit le membre du comité populaire à M. Heyraud. Vous, Européens, vous pouvez, grâce à la puissance qui est la vôtre, nous aider à recouvrer notre humanité."
Paria
lettre d'informations de l'AFCGK n°75

Neuf miliciens de Fateh el-Islam se rendent à l’armée
L’évacuation de civils s’accélère à Nahr el-Bared (L'Orient le Jour - 12 juillet 2007)

L’heure H aurait-elle sonné à Nahr el-Bared ? L’armée aurait-elle pris la décision de mettre un terme, par la force des canons, à la guerre qui l’oppose depuis 55 jours aux terroristes de Fateh el-Islam ? L’évacuation des civils qui s’est accélérée, hier, présage en effet un assaut final imminent contre la centaine d’islamistes toujours retranchés dans la partie sud du camp.
Environ 160 personnes, civils et militants de l’OLP, ont été évacuées hier. Une vingtaine de femmes ainsi qu’environ 70 membres du Fateh ont quitté le camp, à la faveur du silence des canons et des mitrailleuses, qui a régné vers midi. En outre, neuf miliciens de Fateh el-Islam se sont rendus à l’armée. En revanche, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n’a pas réussi à évacuer comme prévu un groupe d’une soixantaine de femmes et d’enfants. Les ambulances qui devaient les emmener ont quitté, vides, le camp, hier soir, alors que les bombardements de l’armée reprenaient sur Nahr el-Bared. Ces nouvelles évacuations de civils, ininterrompues depuis plusieurs semaines, pourraient, selon une source palestinienne, « laisser le champ plus libre à l’armée pour intervenir sans faire courir de risques aux civils ».
Selon un représentant de l’OLP, les seuls hommes armés à rester sur place sont ceux de Fateh el-Islam. Les civils palestiniens restés sur place sont estimés à près de 400 personnes. Dans la matinée, l’armée avait recommencé à pilonner les positions des terroristes aux canons de char et à l’artillerie de campagne. Les six abris où se cachent les islamistes ont été particulièrement visés. Des échanges de tirs de mitraillette ont été échangés. De leur côté, les francs-tireurs de Fateh el-Islam ont continué à paralyser la circulation sur les routes adjacentes au camp et à tirer sur les positions des soldats, se servant de mitrailleuses modernes de calibre 12,7 mm, dont la portée pourrait atteindre un kilomètre. Les terroristes ont visé aux obus de mortier la colline voisine d’al-Mouhammara. Notons, par ailleurs, que les familles de quatre Saoudiens tués à Nahr el-Bared sont arrivées à Beyrouth afin de se soumettre à des tests d’ADN et à des analyses de sang pour tenter de savoir si les dépouilles des Saoudiens retrouvées à Nahr el-Bared sont bien celles de leurs proches. Cette nouvelle a été révélée, hier, par le quotidien saoudien Oukaz. Les résultats des tests devraient être connus en début de semaine prochaine.Le quotidien de Ryad a également fourni la liste des dix Saoudiens tués alors qu’ils combattaient dans les rangs de Fateh el-Islam.Notons que les combats de Nahr el-Bared, qui avaient commencé le 20 mai dernier, ont déjà fait 174 morts, dont 86 soldats libanais.

Liban: 160 personnes évacuées du camp de Nahr al-Bared (AFP - 11 juillet 2007)
Environ 160 personnes, civils et militants de l'OLP, ont été évacuées mercredi du camp palestinien de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, assiégé par l'armée, ce qui pourrait laisser présager un assaut contre les islamistes du Fatah al-Islam.Une vingtaine de femmes ainsi qu'environ 140 militants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) ont quitté dans l'après-midi le camp, déserté par plusieurs dizaines de milliers de personnes depuis le début des combats le 20 mai.En revanche, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'a pas réussi à évacuer comme prévu un groupe d'une soixantaine de femmes et d'enfants.
Les ambulances qui devaient les emmener ont quitté, vides, le camp mercredi soir, alors que les bombardements de l'armée reprenaient sur Nahr al-Bared, selon un journaliste de l'AFP."Finalement nous n'avons pas pu les évacuer. Les ambulances sont entrées deux fois dans le camp mais ces civils, que nous avions contactés par téléphone, ne se sont pas présentés au point de rencontre", a expliqué à l'AFP la porte-parole du CICR, Virginia de la Guardia.Elle a précisé que le CICR ferait une nouvelle tentative jeudi.Une source humanitaire avait indiqué auparavant qu'il s'agissait de 45 enfants et 20 femmes appartenant aux familles des combattants islamistes retranchés depuis près de deux mois dans le camp.Un représentant du Croissant rouge palestinien a précisé que 161 personnes au total avaient été évacuées mercredi.
Les femmes, des réfugiées palestiniennes, ont été conduites en bus au camp voisin de Baddaoui. Les hommes de l'OLP ont été transportés dans une caserne de l'armée, dans la ville voisine de Tripoli.Ces nouvelles évacuations de civils, interrompues depuis plusieurs semaines, pourraient, selon une source palestinienne, "laisser le champ plus libre à l'armée pour intervenir (dans le camp), sans faire courir de risques aux civils".A la veille de l'anniversaire du début de l'offensive israélienne au Liban contre le Hezbollah chiite, le Premier ministre Fouad Siniora a réclamé mercredi un renforcement des capacités de l'armée afin de "mettre fin" aux combats contre le "gang criminel" du Fatah al-Islam.
Selon un représentant de l'OLP, les seuls hommes armés à rester dans le camp sont désormais ceux du Fatah al-Islam.On ignore en revanche le nombre de civils toujours présents, estimé jusque-là à plusieurs centaines. Quelque 31.000 réfugiés vivaient avant les combats à Nahr al-Bared, l'un des plus grands camps palestiniens du Liban, construit en dur et aujourd'hui presque totalement en ruines.Les organisations humanitaires n'avaient pas été autorisées par l'armée, depuis le 20 juin, à y entrer, et se sont inquiétées de la pénurie d'eau et de vivres.En vertu d'accords entre le Liban et les Palestiniens, l'armée ne pénètre pas dans les camps, où la sécurité est assurée par les formations politiques et militaires palestiniennes.Les combats, les plus meurtriers depuis la fin de la guerre civile en 1990, avaient éclaté le 20 mai lorsque le Fatah al-Islam avait lancé une série d'attaques meurtrières contre l'armée aux environs de Nahr al-Bared.Depuis, les bombardements quotidiens sur le camp n'ont pas réussi à en chasser les islamistes, désormais retranchés dans la partie sud de Nahr al-Bared.Le groupe sunnite, qui reconnaît des liens idéologiques avec
Al-Qaïda, est accusé par les autorités libanaises d'être un outil des services de renseignement syriens pour tenter de déstabiliser le Liban, ce que Damas dément.
Le groupe est constitué de combattants palestiniens, libanais et d'autres nationalités arabes, dont des Saoudiens, des Irakiens et des Syriens, selon l'armée. Au total, 174 personnes, dont 86 soldats, ont été tuées dans les combats.

Liban: l'armée pilonne le camp palestinien de Nahr al-Bared (AFP - 12 juillet 2007)
Les bombardements de l'armée ont repris jeudi avec violence sur le camp palestinien de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, ce qui pourrait signaler le coup d'envoi de l'assaut final contre les islamistes du Fatah al-Islam.
D'épais nuages de fumée recouvraient le camp en ruines, noyé sous les obus, désormais presque vide à l'exception des combattants islamistes qui y sont retranchés depuis près de deux mois, et leurs familles.Déclenché à l'aube, le pilonnage se poursuivait dans l'après-midi.
Quatre soldats ont été tués, selon l'armée. Parmi eux, deux ont péri dans une embuscade en bordure du camp et un troisième, un officier, a été tué par un franc-tireur, ont indiqué des sources médicales.Des obus de tous calibres s'abattaient sur les positions du groupe islamiste, proche d'Al-Qaïda, dans la partie sud de Nahr al-Bared, un immense camp, bâti comme une ville en dur, où vivaient 31.000 réfugiés avant le début des combats le 20 mai.Ces bombardements, après plusieurs jours de tirs
intermittents, ont repris au lendemain d'une opération d'évacuation, la première depuis plusieurs semaines, coordonnée par le Comité international de la Croix-Rouge
(CICR), à laquelle l'armée avait donné son feu vert.Ce pilonnage "est un premier pas vers la bataille finale contre le groupe terroriste dont les membres refusent de se
rendre à l'armée depuis le 20 mai", a affirmé à l'AFP un officier sur place.
Le porte-parole de l'armée a cependant démenti que "l'assaut final" ait été lancé. L'armée "continue à resserrer l'étau autour de Nahr al-Bared et à nettoyer les positions des islamistes dans le but de les pousser à la reddition", a-t-il affirmé à l'AFP.Mercredi, à la veille de l'anniversaire du début de l'offensive israélienne au Liban contre le Hezbollah chiite, le Premier ministre Fouad Siniora avait réclamé un renforcement des capacités de l'armée afin de "mettre fin" aux combats contre le "gang criminel" du Fatah al-Islam.Des renforts militaires sont arrivés pendant la nuit autour de Nahr al-Bared, où se sont déployés des troupes d'élite, des bataillons motorisés et des unités du génie, selon un correspondant de l'AFP.En outre, la route principale longeant la Méditerranée et menant de Tripoli, deuxième ville du Liban à 15 kilomètres au sud de Nahr al-Bared, et la frontière syrienne, au nord, a été coupée à hauteur du camp.
Selon un responsable palestinien qui a quitté mercredi Nahr al-Bared, interrogé jeudi par l'AFP dans le camp voisin de Baddaoui, "il ne reste dans le camp qu'une dizaine de civils, en dehors des familles des combattants du Fatah al-Islam".Mercredi, l'armée avait annoncé que l'ensemble des civils restés dans Nahr al-Bared allaient être évacués.Une vingtaine de femmes avaient pu sortir du camp, ainsi qu'environ 140 militants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui assurent comme dans les autres camps libanais la sécurité de Nahr al-Bared.Avant ces départs, le nombre de personnes restées dans le camp était estimé à quelques centaines, dont 80 combattants du Fatah al-Islam et leurs familles. Mercredi, 20 femmes et 45 enfants appartenant à ces familles devaient être évacuées par des organisations humanitaires, mais l'opération avait échoué car le groupe ne s'était pas présenté à l'endroit convenu.Les combats, les plus meurtriers depuis la fin de la guerre civile en 1990, avaient éclaté le 20 mai lorsque le Fatah al-Islam avait lancé une série d'attaques meurtrières contre l'armée aux environs de Nahr al-Bared. Au total,178 personnes, dont 90 soldats, ont été tuées depuis cette date.

Premières phases de l'assaut final de l’armée libanaise à Nahr el-Bared au Nord Liban (Libnanews - 12 juillet 2007)
Aux premières heures de ce jeudi 12 juillet, un an jour pour jour après le déclenchement du conflit israélo-libanais, l’assaut de l’armée libanaise contre les miliciens du groupuscule terroriste de Fatah al-Islam retranché dans la partie sud du camp de réfugié palestiniens de Nahr el-Bared est entré dans sa phase finale.
Après l’évacuation d’à peu près deux cents civils palestiniens du camp précité parmi lesquels 11 personnes ont été arrêtées, 3000 militaires sont engagés à mener cette bataille finale contre les activistes fondamentalistes qui ont refusé de se rendre, 54 jours après le début des combats au Nord Liban.
Depuis quelques jours, les troupes libanaises avaient procédées au renforcement de leurs positions depuis quelques jours aux alentours de plusieurs camps palestiniens, et des renforts en armements convoyés vers le camp de Nahr el-Bared en vue de l’assaut final.
Selon le quotidien français Le Monde, un officier de l’armée libanaise a indiqué que l’opération de ce jeudi est un premier pas vers le combat final. Cependant, le quotidien libanais An-Nahar a annoncé aujourd’hui que l’heure de l’assaut final n’a pas encore sonné, et ce n’est que durant ce weekend que l’opération finale sera menée. Toujours selon An-Nahar, un groupe des femmes et des enfants des miliciens fondamentalistes étaient supposés quitter le camp avec les groupes des personnes évacuées, mais à la dernière minute, les miliciens ont empêché les leurs de partir avec le convoi.
Paria
lettre d'informations de l'AFCGK n°74

Dix Saoudiens parmi les islamistes tués au Liban-Nord
Recrudescence des combats autour du vieux camp (L'Orient le Jour - 10 juillet 2007)

Après plusieurs jours de calme précaire, les combats se sont intensifiés hier autour du camp de Nahr el-Bared, au début de la huitième semaine de batailles qui opposent l’armée aux terroristes de Fateh el-Islam.Dès 5h du matin et jusqu’à une heure avancée en soirée, l’armée a bombardé au canon les extrémistes de Fateh el-Islam qui s’en sont pris de nouveau aux villages situés à proximité du camp, poussant certains des habitants à fuir les lieux. En effet, quatre obus de mortier ont été tirés en matinée à partir du vieux camp de Nahr el-Bared en direction de Tallet Bahnine et la partie sud du village al-Mhammara, sans faire de victimes. En soirée, les combats s’étaient accrus dans le périmètre de la Taaouniyé et du complexe Naji el-Ali, sur l’axe est du camp, après que des membres de Fateh el-Islam eurent tenté de s’infiltrer vers les positions de l’armée. Celle-ci a répliqué à l’artillerie aux francs-tireurs embusqués dans des immeubles.
Parallèlement, l’armée a continué hier le ratissage des secteurs qu’elle a déjà conquis et renforçait ses positions, resserrant encore plus l’étau sur les extrémistes de Fateh el-Islam, désormais retranchés dans un réduit dans la partie sud du camp de Nahr el-Bared, détruit à 80 %, et dont le nombre ne dépasserait pas les 80, selon Sultan Aboul Aynaïn, responsable du parti Fateh au Liban. « Les autres sont morts, ont été blessés ou faits prisonniers, ou ont fui le camp », a-t-il assuré.Aboul Aynaïn note, par ailleurs, que 400 civils palestiniens, sur une population de 31 000 réfugiés avant les combats, vivent toujours à Nahr el-Bared. « Ils se trouvent encore dans le dernier carré contrôlé par une centaine de membres du Fateh qui empêchent les combattants islamistes d’entrer dans cette zone », a-t-il indiqué, ajoutant que « ces civils, qui vivent sur d’anciens stocks, souffrent d’un manque d’eau et de vivres ». Et de préciser que près de 55 membres des mouvements palestiniens FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), FDLP (Front démocratique de libération de la Palestine), du mouvement islamiste Hamas et de la formation prosyrienne FPLP-CG se trouvent en outre dans le camp.
Par ailleurs, les autorités libanaises ont identifié dix Saoudiens parmi les membres de Fateh el-Islam tués dans les combats, selon un haut responsable de la sécurité, cité par l’AFP.« Nous avons identifié dix corps de Saoudiens parmi les 27 cadavres récupérés par la police au Liban-Nord, hors du camp palestinien de Nahr el-Bared », a dit cet officier supérieur sous le couvert de l’anonymat.Sur 27 corps récupérés, 17 l’ont été à Tripoli et 10 aux alentours de la ville située à 15 km au sud de Nahr el-Bared, a indiqué ce responsable. En revanche, la police « n’a pas récupéré de corps dans le camp de Nahr el-Bared, où se trouvent la plupart des membres de Fateh el-Islam »,
a-t-il ajouté.Le corps du porte-parole de Fateh el-Islam, Abou Salim Taha, « qui se trouve à l’intérieur de Nahr el-Bared, ne figure pas parmi les corps recensés, a ajouté l’officier. Je ne crois pas que Abou Salim soit saoudien. Il est probablement de nationalité palestinienne ».Le quotidien saoudien al-Watan avait affirmé dans ses éditions de samedi et dimanche que six Saoudiens tués avaient été identifiés par les autorités libanaises.Abou Salim Taha, de son vrai nom al-Hamadi Abdallah al-Doussari, 23 ans, figurerait parmi eux, et le Liban a reçu jeudi des prélèvements ADN de son père afin de confirmer l’identité du corps, selon le journal.Une seule dépouille a été remise la semaine dernière à sa famille venue spécialement d’Arabie saoudite, les autres sont entreposées dans des hôpitaux du nord du Liban et font l’objet de tests ADN pour « identifier les combattants qui, pour la plupart, portaient de faux papiers d’identité », a précisé le responsable de la sécurité.Sur le plan politique enfin, le Rassemblement des ulémas palestiniens a repris son initiative. Une délégation s’est en fait rendue à Abi Samra pour rencontrer cheikh Bilal Chaabane, chef du Mouvement de l’unification
islamique. De son côté, cheikh Walid Abou Hait, du Rassemblement des ulémas, a insisté sur l’importance des solutions politiques, affirmant que « la tournure qu’ont prise les combats fait dévier la cause palestinienne de son cours ».

Les civils fuient Nahr al Bared avant l'assaut de l'armée (Reuters - 11 juillet 2007)
Des dizaines de civils palestiniens encore présents à Nahr al Bared malgré huit semaines de combats ont entrepris de fuir le camp de refugiés de la région de Tripoli avant que l'armée libanaise n'y donne l'assaut final.
Les combats entre l'armée et le groupe djihadiste Fatah al Islam, dont le dernier carré est retranché dans les étroites ruelles du camp, ont fait plus de 200 morts jusqu'à présent: 87 soldats, 75 activistes et 43 civils.
En vertu d'un accord remontant à 1969, les forces libanaises ne sont pas autorisées à entrer dans les camps de réfugiés palestiniens. Mais l'armée se prépare à pénétrer au coeur de Nahr al Bared faute d'avoir obtenu la reddition des insurgés.De source militaire, on explique qu'elle craint d'être entraînée dans une guerre d'usure avec les activistes et qu'elle s'est donc résolue à aller les débusquer pour mettre un point final aux pires combats qu'ait connus le pays depuis la guerre civile de 1975-90.Des renforts terrestres, des hélicoptères de combat et, au large du camp, des bâtiments de guerre ont été mobilisés pour cet offensive décisive contre l'insurrection du Fatah al Islam, précise-t-on de même source.
Pour ne pas être pris entre deux feux, les derniers civils ont entrepris de quitter le camp, de même que les représentants locaux du Fatah et des autres mouvements relevant de l'OLP du président Mahmoud Abbas, indique-t-on de source palestinienne.

Des dizaines de civils évacués du camp de Nahr al-Bared (AFP - 11 juillet 2007)
Plusieurs dizaines de réfugiés palestiniens, accompagnés de militants de l'OLP, fuyaient mercredi le camp de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, ce qui pourrait laisser présager une intervention de l'armée contre les islamistes du Fatah al-Islam.
«Plus de 50 personnes se trouvent au poste de contrôle (de l'armée) au sud du camp et attendent de sortir», a déclaré à l'AFP la porte-parole du CICR, Virginia de la Guardia. Environ 150 militants de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) quittaient également le camp, a indiqué à l'AFP un représentant de l'OLP, précisant que les seuls combattants à rester étaient désormais ceux du Fatah al-Islam. Six camions de l'armée transportant ces militants sont sortis du camp, selon un correspondant de l'AFP. On ignorait en revanche le nombre exact de civils toujours dans Nahr al-Bared. Un responsable palestinien les avait estimé lundi à environ 400.
Véritable champ de ruines, le camp a déjà déserté par plusieurs dizaines de milliers de personnes depuis le début des combats, le 20 mai, entre l'armée et le groupuscule islamiste. L'évacuation de mercredi, la plus importante depuis plusieurs semaines, pourrait, selon une source palestinienne, «laisser le champ plus libre à l'armée pour intervenir (à l'intérieur du camp), sans faire courir de risques aux civils».
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui coordonne les évacuations, a cependant indiqué que l'opération du jour devrait être limitée à une soixantaine de personnes. L'armée avait annoncé plus tôt que les derniers civils allaient être évacués dans la journée. Virginia de la Guardia a précisé que le CICR espérait que d'autres évacuations suivraient dans la semaine. «Les journaux continuent à parler de l'assaut final, mais rien ne se passe réellement», a-t-elle souligné. Quelque 31.000 réfugiés vivaient avant les combats à Nahr al-Bared, l'un des plus grands camps palestiniens du Liban, construit en dur près de la ville de Tripoli. La plupart ont fui vers le camp voisin de Baddaoui. Les organisations humanitaires, qui n'étaient plus autorisées à pénétrer dans Nahr al-Bared, assiégé par l'armée, depuis le 20 juin, s'étaient vivement
inquiétées des conditions sanitaires. En vertu d'accords entre le Liban et les Palestiniens, l'armée ne pénètre pas dans les camps, où la sécurité est assurée par les formations politiques et militaires palestiniennes, principalement le Fatah du président Mahmoud Abbas.
Les bombardements quotidiens sur Nahr al-Bared n'ont pas réussi à en chasser le Fatah al-Islam. L'armée, qui était parvenue en juin à déloger les islamistes de la partie nord du camp, avait annoncé mardi avoir «resserré son étau» autour du groupe, désormais retranché dans le sud. Les combats, les plus meurtriers depuis la fin de la guerre civile en 1990, avaient éclaté lorsque le Fatah al-Islam avait lancé une série d'attaques meurtrières contre l'armée aux environs de Nahr al-Bared. Le groupe sunnite, qui reconnaît des liens idéologiques avec Al-Qaeda, est accusé par les autorités libanaises d'être un outil des services de renseignement syriens pour tenter de déstabiliser le Liban. Le groupe est constitué de combattants palestiniens, libanais et d'autres nationalités arabes, dont des Saoudiens, des Irakiens et des Syriens, selon l'armée. Au total, 174 personnes, dont 86 soldats, ont été tuées dans les combats.

Liban: plusieurs dizaines de civils évacués du camp de Nahr al-Bared (AFP - 11 juillet 2007)
Plusieurs dizaines de civils palestiniens restés dans le camp de Nahr al-Bared, théâtre depuis le 20 mai de combats entre l'armée libanaise et les islamistes du Fatah al-Islam, ont commencé à être évacués mercredi, a constaté un journaliste de l'AFP."Plus de 50 personnes se trouvent au poste de contrôle de l'armée et attendent de sortir du camp", a déclaré à l'AFP la porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Liban, Virginia de la Guardia.
Cette évacuation est la plus importante depuis plusieurs semaines.Depuis le début des combats, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont fui Nahr al-Bared, où vivaient initialement environ 31.000 réfugiés.
Quelques centaines de civils seulement, selon des sources palestiniennes, étaient restés dans le camp assiégé par l'armée.Le CICR, qui coordonne les évacuations, "prévoit de faire sortir une soixantaine de personnes" mercredi, a précisé la porte-parole, espérant que d'autres évacuations suivront au cours de la semaine."Nous avons recensé les noms des gens qui veulent sortir", en les appelant sur leur téléphone portable, a-t-elle ajouté.L'armée libanaise avait annoncé mercredi matin que les réfugiés
restés dans Nahr al-Bared seraient évacués dans la journée.Selon une source palestinienne, cette évacuation "laissera le champ plus libre à l'armée pour intervenir (à l'intérieur du camp), sans faire courir de risques aux civils"."Nous espérons toujours que d'autres personnes sortiront", a ajouté Mme de la Guardia. "Les journaux continuent à parler de l'assaut final, mais rien ne se passe réellement", a-t-elle souligné.
Dans la matinée, sept personnes à pied, une ambulance du Croissant rouge palestinien et une voiture civile s'étaient présentées au poste de contrôle de l'armée situé à une centaine de mètres au sud du camp, selon un journaliste de l'AFP. Trois bus étaient garés à l'extérieur.Un représentant du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, a déclaré à l'AFP que les hommes armés des différentes factions de l'OLP présentes dans le camp s'apprêtaient aussi à évacuer les lieux.Les organisations humanitaires, à qui l'entrée du camp est interdite depuis le 20 juin, s'inquiétaient de la situation sanitaire de la population.
L'armée libanaise, qui était parvenue en juin à chasser les combattants islamistes de la partie nord du camp, avait annoncé mardi avoir "resserré son étau" autour du Fatah al-Islam, un groupuscule proche d'Al-Qaïda désormais retranché dans la partie sud du camp.Mardi soir, un soldat libanais avait été tué par un tir de sniper, portant à 174, dont 86 soldats, le nombre de morts depuis le début des combats, les plus meurtriers depuis la fin de la guerre civile en 1990.
Paria
lettre d'informations de l'AFCGK n°73

Nouvelle journée de bombardements sur Nahr al-Bared (AFP - 05 juillet 2007)
L'armée libanaise continuait jeudi à bombarder les positions des islamistes dans le camp palestinien de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, où vivent toujours plusieurs centaines de civils menacés d'une pénurie d'eau et de vivres.
«L'armée continue à bombarder le camp, à présent détruit à 80 pour cent», a déclaré à l'AFP un responsable du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), Samir al-Libbani, présent dans le camp et joint au téléphone par l'AFP.
Les combattants du groupe salafiste Fatah al-Islam, assiégés dans Nahr al-Bared depuis le 20 mai et désormais retranchés dans un réduit dans le sud du camp, «percent des tunnels entre les maisons pour pouvoir se déplacer», a expliqué ce responsable palestinien. Jeudi, des tirs ont été échangés entre l'armée et les islamistes, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'armée, faisant état comme les jours précédents de bombardements à l'artillerie occasionnels. Plusieurs centaines de civils, sur une population de 31.000 réfugiés avant les combats, vivent toujours dans Nahr al-Bared, où l'eau et les vivres s'épuisent, selon des représentants des mouvements palestiniens à l'intérieur du camp.
«Les gens survivent grâce à la nourriture laissée dans les maisons abandonnées et à de faibles réserves d'eau», a raconté Samir al-Libbani, en ajoutant que des réservoirs ont été détruits par les bombardements. Selon les organisations humanitaires, le camp dispose de puits mais le manque d'électricité empêche d'actionner les pompes.
Les combats ont éclaté le 20 mai lorsque les combattants du Fatah al-Islam, de
diverses nationalités arabes, avaient lancé une série d'attaques contre des soldats libanais aux alentours de Nahr al-Bared. Le groupuscule, qui revendique des liens idéologiques avec Al-Qaeda, est accusé par le gouvernement d'être un outil des services de renseignement syriens pour déstabiliser le Liban. Les combats, les plus meurtriers depuis la fin de la guerre civile en 1990, ont fait au moins 173 morts, dont 85 soldats, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Combats à Nahr al-Bared: trois arrestations dans le nord du Liban (AFP - 06 juillet 2007)
Les forces de l'ordre libanaises ont arrêté trois suspects, dont un responsable du groupe islamiste Fatah al-Islam, pendant la nuit de jeudi à vendredi à Tripoli, la grande ville du nord du Liban où des armes ont également été saisies.Un responsable libanais du Fatah al-Islam, Nabil al-Boustani, soupçonné d'être impliqué dans des attaques contre des soldats le 20 mai, a été arrêté à Minaa, le port de Tripoli, a déclaré à l'AFP un officier des services de sécurité. Ces attaques meurtrières aux environs de Tripoli avaient enclenché les combats qui se poursuivent depuis un mois et demi entre l'armée et les islamistes autour du camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, proche de Tripoli.
Vendredi, l'armée a de nouveau bombardé à l'artillerie les positions des islamistes dans Nahr al-Bared, après un début de matinée où seuls des tirs d'armes légères et des explosions de grenades ont été entendus, a rapporté un correspondant de l'AFP. Les hommes du Fatah al-Islam sont désormais retranchés dans un réduit dans la partie sud du camp, cible de bombardements quotidiens.
Quelques centaines de civils, sur une population initiale de 31 000 réfugiés, vivent toujours dans le camp, dans des conditions sanitaires très préoccupantes selon des responsables palestiniens et des organisations humanitaires.
À Tripoli, les forces de l'ordre ont par ailleurs annoncé avoir arrêté deux jeunes gens de 17 ans en possession de grenades. Cette double arrestation a été suivie d'une perquisition dans un appartement appartenant à un ancien député proche des islamistes, Fathi Yakan, où les policiers ont trouvé des obus et des munitions anciennes. Enfin à Qalamoun, à 5 kilomètres au sud de Tripoli, les forces de sécurité ont découvert des fusils et des munitions au domicile d'un militant du mouvement
islamiste Tawhid. Des heurts sanglants avaient éclaté le 28 juin dans la région de Qalamoun, où six islamistes avaient été tués. Plusieurs des 27 soldats tués par le Fatah al-Islam le 20 mai l'avaient été à Qalamoun.
Au total, les combats autour de Nahr al-Bared et à Tripoli ont fait au moins 173 morts, dont 85 soldats, depuis le 20 mai.

Près de six mille familles de réfugiés palestiniens devraient bénéficier de l’aide saoudienne
Trois snipers abattus lors de la 47e journée de combats à Nahr el-Bared (L'Orient le Jour - 06 juillet 2007)

Trois snipers de Fateh el-Islam ont été abattus, hier, par l’armée, lors de la 47e journée de combats au camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared. La partie sud du camp, dite « le vieux camp », était sous le feu de l’artillerie de la troupe dès onze heures du matin.Les opérations de ratissage se sont également poursuivies, notamment dans le quartier dit « Sfouri » et dans les parages du chemin de fer qui traverse le camp de Nahr el-Bared. Notons que les terroristes survivants de Fateh el-Islam cherchent à reprendre des bâtiments occupés par l’armée et devenus désormais célèbres, tels que les immeubles Naji al-Ali et Khaled Aaref. L’armée a pareillement continué à pilonner les pourtours du quartier « Saasaa », pour empêcher les miliciens de Fateh el-Islam de sortir de leur réduit.
Au niveau des contacts politiques, l’Union des ulémas palestiniens, qui était la seule à mener une médiation avec le groupuscule islamiste, a repris ses réunions, hier, après les avoir suspendues pendant près d’une semaine. Les religieux palestiniens n’ont toutefois pas déclaré s’ils allaient reprendre une médiation.
Mounir al-Makdah, le chef militaire du Fateh au Liban, a une nouvelle fois assuré, hier, qu’une force armée palestinienne se tient prête à intervenir à Nahr el-Bared. « Une force palestinienne se tient prête, au camp de Beddawi, à intervenir à Nahr el-Bared, a-t-il précisé. Mais nous attendons le feu vert de l’armée – que nous n’avons pas encore obtenu – et l’accord du Hamas sur le déploiement de cette force. »À Saïda, le responsable du Hamas, Abou Ahmad Fadl, n’était pas du même avis que Mounir al-Makdah, puisqu’il a déclaré, au terme de sa visite auprès du président de la municipalité, Abdelrahman Bizri, que « le Hamas est contre l’intervention d’une force militaire à Nahr el-Bared ».
Pour en venir aux aides humanitaires, une conférence de presse a été tenue, hier, au camp de Beddawi, pour lancer la campagne de remise de chèques bancaires, offerts par l’Arabie saoudite, aux réfugiés des camps de Nahr el-Bared et Beddawi. Près de six mille familles devraient en bénéficier.
Paria
Lettre d'informations de l'AFCGK n°71

Le projet d’une force d’intervention palestinienne relégué aux calendes grecques
L’armée progresse à l’intérieur du « vieux camp » (L'Orient le Jour - 03 juillet 2007)

Au quarante-quatrième jour, les soldats de l’armée ont marqué de nouveaux points dans un énième round de combats contre les terroristes de Fateh el-Islam, au camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared, puisqu’ils ont réussi à prendre position dans des bâtiments à l’intérieur du « vieux camp », où les quelques dizaines de survivants de l’organisation salafiste sont retranchés. Hier, l’armée a resserré encore davantage son étau sur la partie sud du camp, bombardant les ruines des bâtiments d’où part le feu des islamistes. Ce sont plus particulièrement les snipers de Fateh el-Islam, qui sévissent de nuit comme de jour, que les soldats ont cherché à éliminer. Parallèlement, les équipes du génie militaire ont continué à ratisser le terrain pour désamorcer les explosifs laissés par les terroristes en retraite afin de piéger la troupe.
Sérieusement annoncé par le chef du Fateh au Liban, Mounir Maqdah, le projet d’une intervention d’une force palestinienne dans le camp de Nahr el-Bared aura fait long feu. Dans une intervention télévisée, le secrétaire général du Fateh au Liban, Sultan Aboul Aynaïn, a accordé, hier, peu de crédit à l’idée d’un déploiement imminent d’une force à l’intérieur du camp. « Il y a un accord de principe sur la nécessité de déployer une force palestinienne, mais, jusqu’à cette heure, la question n’a pas été étudiée dans ses détails avec l’ensemble des parties palestiniennes », a précisé le secrétaire général du Fateh.Les propos tenus, hier, par Fathi Kouleib, responsable de l’information au Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), ont fait écho à ceux d’Aboul Aynaïn. « Je ne pense pas que ces affirmations émises par le Fateh soient sérieuses », a-t-il précisé. Abou Adnan, responsable du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), a apporté davantage de précisions. « Les formations palestiniennes ont atteint un accord en vue de la formation d’une force provenant d’autres camps, mais elles ne se sont pas accordées sur sa mission, a-t-il indiqué. Certaines sont favorables à ce qu’elle mène une offensive contre les combattants de Fateh el-Islam, tandis que d’autres y sont opposées. »
Pour en revenir à Sultan Aboul Aynaïn, notons qu’il a été catégorique pour ce qui concerne la dissolution du groupuscule Jund el-Cham, dans le camp de réfugiés de Aïn el-Héloué, situé près de Saïda. « Cette dissolution est réelle et perceptible sur le terrain, a-t-il affirmé. Elle est le résultat d’un accord palestinien interne entre les factions de l’OLP et celles de l’opposition. »
Au niveau des rencontres politiques qui concernent directement la crise au Liban-Nord, Abbas Zaki, le représentant de l’OLP au Liban, a reçu, hier, à Beyrouth, l’ambassadeur d’Italie, Gabriele Cecchia.Il conviendrait de préciser que les combats du Liban-Nord ont fait plus de 160 morts et qu’aucun soldat n’a plus été touché dans ces affrontements depuis vendredi dernier.

PCL : "Quelle alternative pour sauver le Liban ?" (Parti Communiste Libanais - 29 juin 2007)
Compte rendu de la conférence de presse de M. Khaled Hdadé, secrétaire général du Parti Communiste Libanais
Après une minutes de silence pour les martyrs de l’armée, tombés dans le combat contre le terrorisme, Je voudrais, tout d’abord, exprimer la solidarité de notre parti avec l’armée nationale dans son combat contre cette manifestation du terrorisme qui a trouvé dans notre pays un climat propice à sa formation et son développement.Oui, ce terrorisme a pu se former à cause de l’existence du confessionnalisme destructeur, mais aussi des divisions politiques aiguës. Il a trouvé dans les luttes confessionnelles une grande ouverture, et a su mettre à profit l’absence d’une autorité compétente et unifiée dans les camps des réfugiés palestiniens ainsi que les luttes intestines en Palestine. De plus, les forces de sécurité et de contre-espionnage au Liban étaient beaucoup plus préoccupées de suivre les divisions des forces politiques et confessionnelles, ce qui a laissé le Liban désarmé devant la tempête soulevée en Irak par le fait du projet étasunien et israélien dont nous découvrons, chaque jour, la portée mortelle pour notre région arabe.
Et si l’agression perpétrée en juillet 2006 avait montré que le gouvernement libanais était lié complètement à l’agenda du projet étasunien pour la région, dans l’objectif de l’utiliser pour des fins intérieures libanaises, la poursuite d’une telle ligne jusqu’à ce jour montre que ce gouvernement voudrait rattacher notre situation économique et politique et notre avenir tout entier à la victoire de ce projet. C’est ainsi que se comprennent les déclarations faites, dernièrement, en France et en Europe par Fouad Sanioura, surtout à la suite de sa rencontre avec Condoleeza Rice, ministre étasunienne des Affaires étrangères. C’est ainsi que se comprennent également les positions prises et les obstacles mis devant les possibilités de parvenir à une solution à la crise qui sévit dans notre pays depuis 2004, date du vote de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’ONU, et dont les complications nouvelles ont permis les attentats du mois dernier qui ont tué des dizaines de civils et de militaires, dont les
soldats espagnols de la FINUL...Le gouvernement Sanioura et le projet étasunien
Donc, le gouvernement (non légal) montre clairement, une fois de plus, les liens qui l’unissent au projet de Washington. Et si les dirigeants de l’administration Bush, dont C. Rice, expriment toujours leur admiration vis-à-vis de Fouad Sanioura, c’est pour affirmer leur entière confiance quant à son attachement à exécuter leurs moindres désirs et à leur donner une illusion de victoire au moment où ils ne récoltent que des échecs.Mais si l’on comprend pourquoi le gouvernement de Sanioura suit le projet
américain, nous comprenons moins l’attitude de l’opposition traditionnelle qui, au lieu de faire face aux exigences de la situation intérieure par l’adoption d’un projet démocratique généralisé, est tombée dans des projets de divisions confessionnelles du pouvoir. Ce qui a diminué sa popularité et permis à la majorité d’abuser de l’exacerbation de la situation confessionnelle. Ainsi, l’opposition tient une part de la responsabilité dans la situation actuelle, mais aussi dans l’importance prioritaire accordée aux clauses régionales et internationales dans la solution du conflit intérieur.L’internationalisation du conflit, dans une telle situation, ouvre les portes du
pays à l’inconnu et à tous les dangers qui s’y rattachent. Nous disons cela, parce que nous croyons que la crise est arrivée aux limites du point de non-retour et la solution préconisée par les forces politiques de la majorité et de l’opposition, à savoir le retour à une formule modernisée de la solution de partage confessionnel de 1943, est incapable de mettre fin à la crise. Bien au contraire, elle risque de l’envenimer, surtout que le confessionnalisme est la cause première des explosions cycliques qui se muent rapidement en guerres civiles.
Sur cette base, nous disons que le Liban a, désormais, besoin de mettre un terme final à des solutions qui visent à redorer l’image confessionnelle ou à la traiter de « compromis historique » impossible à contourner. Ne nous suffit-il pas tous les maux que nous avons endurés depuis l’Indépendance ? Voilà pourquoi nous appelons notre peuple à une autre alternative qui assied une solution stable, après avoir reconquis le Liban des griffes de ceux qui le divisent. Une solution qui met les assises d’une unité nationale solide et qui sauvegarde le Liban des conséquences du projet étasunien qui, disons-le hautement, n’a rien de démocratique et ne prend nullement en considération les intérêts des peuples de la région, comme le prétendent ceux qui l’ont mis au point.
Quelle alternative pour sauver le Liban ?
L’alternative à laquelle nous appelons, depuis plus d’un an, est basé sur une prise de position claire face à l’abstention du pouvoir politique, ou plutôt à son refus, tant durant la tutelle syrienne qu’actuellement, de mettre en application les clauses réformatrices contenues dans l’Accord de Taëf. Surtout aujourd’hui, où nous voyons clairement certains recoupements entre les positions prises par l’opposition et le gouvernement illégal sur la redistribution du pouvoir sur des bases confessionnelles.
Parce que seule une nouvelle alternative non confessionnelle pourrait donner un dynamisme politique nouveau et créer les conditions nécessaires au développement de la démocratie qui éloignera le fantôme des guerres et des divisions.Cette alternative est la seule qui mettra fin à la crise des institutions constitutionnelles : la présidence, le gouvernement et la représentativité erronée au sein du parlement, à cause de la loi électorale qui lui a donné naissance, plus connue, depuis l’an 2000, sous le nom de « loi de Ghazi Kanaan », représentant militaire du régime de tutelle syrienne.
Elle se résume dans les points suivants :
1. La démission du gouvernement Sanioura, ou ce qui en reste.
2. La constitution d’un gouvernement de transition ayant un objectif de salut national.
3. La démission du président de la République qui donnera ses prérogatives au gouvernement nouveau.
4. Le gouvernement transitoire promulguera une nouvelle loi électorale, sur la base de la proportionnelle et en dehors de tout équilibre confessionnel, et formera la Commission nationale pour la suppression du confessionnalisme, en accord avec les directives de l’Accord de Taëf. Quant aux confessions religieuses, elles seront représentées dans une seconde chambre, le sénat, créée à cet effet.
5. Sur la base de la nouvelle loi électorale, des élections législatives anticipées permettront une meilleure représentativité et aideront à élire un nouveau président de la République.
6. La remise en marche du Conseil économique et social, la remise en question des résultats de la « Troisième conférence de Paris » et la mise au point d’un
programme qui pourra réaliser un certain équilibre économique et social et qui sera basé sur la suppression de toutes les formules entraînant la paupérisation.
7. La création du Conseil constitutionnel et l’étude d’un plan de réforme généralisée, dont le premier point sera l’indépendance du pouvoir judiciaire.
8. La mise à exécution de ce qui a été entendu durant les réunions de dialogue de la majorité et de l’opposition à propos des relations libano syriennes. Il n’est plus, en effet, permis de soumettre les deux peuples, cycliquement, aux dures épreuves dues aux deux modes qui ont toujours régi les relations entre les deux pays, à savoir : la tutelle ou la guerre. Nous avons besoin, plus que jamais, de redéfinir les relations entre la Syrie et le Liban sur des bases de souveraineté et d’indépendance réelles, et à partir d’une coopération formulée à travers des réunions entre les représentants de la société civile dans les deux pays.
9. Une sérieuse coopération avec les forces palestiniennes présentes au sein de l’OLP et l’Alliance nationale palestinienne, afin de constituer une autorité unifiée capable de garantir les meilleures relations libano palestiniennes.
10. Quant au problème concernant le conflit libano israélien et arabo-israélien, la solution se trouve dans un dialogue national concernant le rôle de la résistance populaire, sa relation avec l’Etat et l’armée, la liquidation des séquelles des agressions israéliennes, surtout les conséquences de ces agressions contre les gens, l’eau, la terre... Sans oublier la nécessité d’une coopération sur le plan arabe à cet effet. Ainsi, nous sortirons le problème des armes de la Résistance hors du bazar politique intérieur et des complots des Etats-Unis pour le mettre dans son cadre véritable lié à l’aspiration de notre peuple dans la libération.
Non aux « deux gouvernements »
Nous considérons positivement les initiatives qui se succèdent. Mais nous pensons qu’elles n’auront aucun impact réel sur la situation, parce qu’elles ne se démarquent pas, toutes, de la situation régionale ou des tentatives de remettre sur pied le régime des quotas confessionnels. Et, ironie du sort, certaines de ces initiatives nous viennent de pays qui prétendent défendre les valeurs de la laïcité, de la république et de la démocratie, tandis que leur politique « libanaise » se base sur le soutien du régime confessionnel...De plus, nous pensons que la volonté pour certains de créer un second gouvernement, face à celui de Sanioura, est tout aussi dangereux que le refus de Sanioura de présenter la démission de son gouvernement. Parce que les deux alternatives seront désastreuses sur l’entité du pays.
A partir de tout ce qui vient d’être dit, nous appelons le peuple libanais, les ouvriers et les paysans, les jeunes, les femmes, les intellectuels, à faire face aux dangers qui menacent leur pays, et ce à travers toutes les formes d’action possibles démocratiquement . Nous appelons les Communistes à mettre en œuvre toutes leurs capacités afin de protéger la paix civile.

Les combats se sont intensifiés en soirée entre la troupe et Fateh el-Islam
L’armée déjoue une tentative d’infiltration à Nahr el-Bared (L'Orient le Jour - 04 juillet 2007)

L’armée a poursuivi hier ses opérations dans le camp de Nahr el-Bared, où elle a déjoué une tentative d’infiltration des combattants de Fateh el-Islam, à l’est du camp, faisant plusieurs morts parmi les terroristes et les contenant en bordure du vieux camp.Les combats, qui durent depuis plus de six semaines à Nahr el-Bared, se sont donc poursuivis. Aux abords du camp, des tirs d’armes automatiques entre soldats et tireurs embusqués étaient audibles en matinée. L’armée a ciblé divers bâtiments, utilisés par les combattants de Fateh el-Islam. La troupe a aussi désamorcé des bombes à l’intérieur du camp.En soirée, les combats se sont intensifiés. La troupe a bombardé les positions des combattants de Fateh el-Islam situées dans les immeubles élevés et à partir desquelles ils tirent sur l’armée.« Des combattants de Fateh el-Islam ont tenté d’avancer vers des immeubles proches de la bordure du camp pour tirer en direction des soldats. L’artillerie de l’armée a riposté pour les faire reculer et faire taire les francs- tireurs », a dit le porte-parole de l’armée.
Par ailleurs, la troupe a publié un communiqué démentant des rumeurs selon lesquelles les combats se transporteront de Nahr el-Bared aux campements palestiniens situés dans la Békaa, à la frontière libano-syrienne. « Ces rumeurs, indique le texte, ont provoqué la peur chez les habitants de la Békaa. »Le communiqué souligne également que « ces rumeurs sont de l’intox visant à provoquer la peur et la tension dans la région », notant que « la troupe poursuivra leurs propagateurs ».
Par ailleurs, du côté palestinien, le représentant du Hamas au Liban, Oussama Hamdane, a insisté hier sur le fait que la constitution d’une force mixte palestinienne appelée à rentrer à Nahr el-Bared « doit être considérée comme une partie de la solution et non comme un but en soi ». « Cette force devrait obtenir l’aval de tous », a-t-il insisté.Rappelant la position de son parti au sujet des événements de Nahr el-Bared, M. Hamdane a indiqué que le souci du Hamas est de réduire les pertes au minimum. « Nous ne voulons pas que cette affaire se transforme en une guerre d’usure », a-t-il dit, soulignant qu’il est « indispensable de demander des comptes à ceux qui ont provoqué une crise libano-palestinienne qui risque d’avoir des conséquences dramatiques ».De son côté, lors d’une exposition de photos en hommage à l’armée
organisée à Saïda, le secrétaire général du Fateh pour le Liban-Sud, Khaled Aref, a indiqué que « l’armée libanaise protégera toujours le Liban contre l’ennemi israélien et contre les complots internes ».M. Aref a rendu hommage à la troupe qui « se bat héroïquement contre le groupe de Chaker el-Absi ». « Nous tenons, a-t-il conclu, à entretenir des relations fraternelles et solides avec l’armée et le peuple libanais. »

HRW demande une enquête sur des tirs de l'armée contre des manifestants (AFP - 04 juillet 2007)
Human Rights Watch (HRW) a appelé mercredi les autorités libanaises à ordonner une enquête indépendante sur "l’attaque violente" de manifestants palestiniens par l’armée libanaise, vendredi, qui s’était soldée selon elle par la mort de deux personnes."Le gouvernement libanais devrait lancer une enquête indépendante sur l’attaque violente la semaine dernière de manifestants palestiniens par les forces armées et par des civils libanais, qui s’est soldée par la mort de deux Palestiniens et au moins 28 blessés", déclare l’organisation de défense des droits de l’Homme dans un communiqué.
Vendredi, des milliers de réfugiés du camp palestinien de Nahr al-Bared (nord du Liban) chassés par les combats y opposant l’armée au groupe islamiste Fatah al-Islam, avaient une organisé une manifestation au sein du camp de Baddaoui, à quelques kilomètres de là, pour exiger le retour chez eux après presque six semaines de combats.Plusieurs centaines de manifestants avaient ensuite quitté le camp, rejoignant la rue principale de la localité du même nom.Par la suite, "l’armée libanaise (postée dans cette rue, ndlr) a apparemment tué deux manifestants pacifiques et en a blessés de nombreux autres", selon la directrice de HRW au Proche-Orient, Sarah Leah Whitson, citée dans le communiqué.L’AFP avait pour sa part également recueilli des témoignages accusant l’armée d’avoir tiré sur des manifestants."Le gouvernement devrait ouvrir une enquête afin de déterminer pourquoi les soldats ont tiré sur la foule et pourquoi ils ont négligé de protéger les manifestants attaqués par des civils", poursuit le texte, en référence à plusieurs autres témoignages faisant état d’agressions de Palestiniens par des civils libanais.
Selon des témoins interrogés par HRW, des individus n’appartenant ni à l’armée ni au camp des manifestants "pourraient avoir tiré d’immeubles environnants, déclenchant la réaction de l’armée", avance enfin l’ONG.
Paria
Je vais essayer de la tenir à jour le plus régulierement possible.

Lettre d'informations de l'AFCGK n°72

Le Hamas et le Fatah en désaccord autour de la crise dans le camp de Nahr al-Bared (Daily Star - 03 juillet 2007)
Ce matin, un calme relatif subsiste autour du camp de réfugiés de Nahr al-Bared à part des clashes mineurs et périodiques entre les militants du Fatah al-Islam et l’armée libanaise qui a fortifié ses positions autour du camp.Entre temps, d’importantes divergences ont surgi entre le mouvement Fatah et le Hamas au Liban sur la meilleurs façon de résoudre la crise. Une des propositions est d’envoyer une force palestinienne armée pour affronter le Fatah al-Islam.Le commandant du Fatah au Liban, Sultan Abu al-Aynain, a dit au journal Asharq al-Awsat* qu’un combattant saoudien appartenant au Fatah al-Islam (identifié sous R.G.) s’est rendu au Fatah à l’intérieur du camp. Fatah l’a rapidement remis à l’armée libanaise après coordination avec l’ambassade Saoudienne à Beyrouth.Abu al-Aynain a aussi raconté que 23 Saoudiens sur un total de 43 qui combattent aux côtés du Fatah al-Islam, ont été tués à ce jour et qu’ils ont été enterrés dans fosse commune à l’intérieur du camp.
Le Comité International de la Croix Rouge continue ses discussions avec l’armée afin de pouvoir apporter de l’aide dans le camp et permettre l’évacuation des civils désireux de partir, mais aucune permission n’a été donnée jusqu’à présent selon la porte-parole de l’ICRC, Virginia De La Guardia. Le dernier convoi à entrer dans le camp a eu lieu le 20 juin.Le représentant de l’Autorité Palestinienne au Liban, Abbas Zaki, a rencontré lundi l’ambassadeur italien Gabriel Checchia. Les discussions ont porté sur la crise de Nahr al-Bared, crise que Zaki dit devrait être résolue « avec précaution et prudence ». Zaki a mis l’ambassadeur au courant des progrès politiques vers une solution, en insistant sur la nécessité de « déraciner » le Fatah al-Islam.
Le commandant du Fatah dans le camp de réfugiés d’Ain al-Hilweh, Mounir Maqdah, dit qu’une force de près de 300 Palestiniens devait être réunie afin d’aider à restaurer la sécurité dans Nahr al-Bared. Le Hamas de son côté s’est prononcé contre une solution militaire en disant que les factions palestiniennes n’étaient pas toutes d’accord sur la façon de mettre fin à l’impasse entre le Fatah al-Islam et l’armée.Khaled Aref, qui représente le Fatah à Ain al-Hilweh, a dit lundi au Daily Star que les discussions continuent avec les factions palestiniennes en ce qui concerne la forme et le mandat d’une telle force : « Le but d’une telle force serait de mettre fin au phénomène du Fatah al-Islam soit militairement soit par d’autres moyens. Nous sommes encore en pourparler avec toutes les factions palestiniennes et avec l’armée libanaise mais aucun accord n’a été atteint jusqu’à présent ».Le représentant politique du Hamas au Liban, Ali Barakeh, a raconté aux reporters lundi qu’il n’y avait aucun accord entre les factions palestiniennes pour résoudre militairement l’impasse à Nahr al-Bared, mais que seules certaines factions avaient « proposé de résoudre la situation militairement ».Barakeh dit qu’après l’échec des efforts de médiation des responsables religieux palestiniens et après que le Comité de Suivi Palestinien dirigé par Zaki était arrivé à une impasse dans ses pourparlers avec l’armée, le comité a été confronté à deux choix : soit les factions palestiniennes prennent l’initiative et mettent fin militairement à l’impasse soit c’est l’armée qui le fait.Il dit que les pistes politiques pour mettre fin à la crise avaient été bloquées et que la poursuite des opérations militaires n’apporterait pas de solution mais seulement plus d’usure pour l’armée et la destruction totale du camp. Barakeh a aussi parlé de ses inquiétudes au sujet des plans visant à réinstaller à l’extérieur du camp les personnes déplacées de Nahr al-Bared..Mosbah al-Ahdab, un député pro-gouvernemental de la ville portuaire voisine de
Tripoli, a appelé toute force palestinienne entrant dans le camp de Nahr al-Bared à remettre à l’armée les militants restants du Fatah al-Islam qui demande leur reddition aux autorités libanaise afin d’être jugés.Le procureur militaire Jean Fahd a engagé le 24 juin des poursuites contre 35 individus impliqués dans les clashes avec l’armée dans le district d’Abu Samra à Tripoli. Les accusations : avoir commis des actes de terrorisme, d’assassinats et des tentatives d’assassinat contre des soldats et des civils. Seuls quatre suspects, tous libanais, sont en détention alors que les autres, y compris 3 saoudiens, sont en fuite.

L'inquiétude s'accroît pour les civils palestiniens toujours à Nahr al Bared (Le Monde - 01 juillet 2007)
Le sort des civils palestiniens toujours dans le camp de Nahr al-Bared où des islamistes sont assiégés depuis six semaines par l'armée libanaise, inquiète de plus en plus les organisations humanitaires."La situation humanitaire empire de jour en jour", a affirmé dimanche à l'AFP Virginia de la Guardia, déléguée du Comité international de la croix rouge (CICR). Le camp n'est plus alimenté en eau et en électricité depuis l'éclatement des combats le 20 mai.
Elle a demandé à l'armée "de permettre au CICR d'accéder rapidement au camp", alors que les personnels de la Croix-Rouge ne sont plus autorisés à pénétrer dans Nahr al-Bared depuis 10 jours.Les autorités libanaises estiment à moins d'un millier le nombre de ces civils encore dans le camp sur une population à l'origine de 31.000 habitants."Il est impossible d'avancer des chiffres", selon la déléguée du CICR. Elle affirme que les vivres n'ont pas pu être introduites dans le camp depuis le 20 juin.
Fadi Bader Abou Moustapha, membre du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), joint par téléphone, affirme que la situation humanitaire est devenue "insupportable"."Nous rationnons l'eau et la nourriture qui nous reste. Nous n'avons pas reçu d'apport frais depuis 15 jours. La situation sanitaire est terrible. L'odeur de la mort rode. Il y a des corps sous les gravats des bâtiments détruits et des animaux morts dans les rues", affirme-t-il.
La déléguée du CICR ne peut confirmer cet état des lieux. "Les ambulances du Croissant rouge palestinien ne peuvent pénétrer de plus d'un kilomètre dans le camp", affirme-t-elle.Abou Moustapha affirme que les civils de Nahr al-Bared ont eu connaissance des incidents de vendredi entre l'armée et des Palestiniens réfugiés dans le camp proche de Baddaoui qui voulaient retourner à Nahr al-Bared, et qui ont fait deux morts."Les gens ici étaient en colère", a-t-il ajouté.L'armée libanaise a présenté dimanche dans un communiqué ses condoléances aux familles des victimes, assurant aux anciens habitants de Nahr al-Bared que "leur retour dans des conditions
sécurisées" dans le camp serait possible dès que le Fatah al-Islam aura été anéanti.Elle a de nouveau insisté sur le fait que ses soldats ont pris toutes les mesures nécessaires afin d'éviter qu'il y ait des blessés parmi les manifestants de vendredi."Ils tentaient de forcer les barrages militaires et brandissaient des objets en métal et des bâtons, ignorant nos tirs de semonce", a indiqué l'armée. Des échanges de tirs limités ont eu lieu dimanche à Nahr al-Bared, selon un porte-parole de l'armée. Selon lui, les islamistes du Fatah al-Islam retranchés dans le sud du camp ne sont plus que "quelques dizaines"."Les combats se termineront lorsque les terroristes se rendront", a-t-il ajouté.169 personnes, 84 militaires et au moins 65 islamistes, ont été tuées depuis le début des affrontements, selon un bilan réalisé à partir de sources officielles par l'AFP.

Liban: Nahr al-Bared n'a pas reçu de vivres depuis deux semaines (AFP - 04 juillet 2007)
Le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban, où des combats entre l'armée et le groupe Fatah al-Islam se prolongent depuis le 20 mai, n'a pas reçu de vivres depuis deux semaines, a-t-on appris mercredi auprès du CICR.Selon un correspondant de l'AFP sur place, l'armée libanaise a riposté à l'artillerie lourde à des tirs à l'arme légère provenant du camp où sont retranchés les combattants de ce groupe islamiste.Une source au sein des services de sécurité a pour sa part indiqué à l'AFP que trois islamistes avaient été tués la veille, lorsque l'armée a repoussé une attaque du Fatah al-Islam. Les corps des islamistes ont ensuite été évacués par la défense civile libanaise, a-t-elle ajouté.Une porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Virginia de la Guardia, a déclaré à l'AFP qu'aucune livraison de vivres n'avait été possible mercredi dans le camp, où vivent toujours plusieurs centaines de civils, et que "des discussions se poursuivaient avec l'armée" dans ce but.Le 20 juin, date de la dernière livraison, les organisations de secours ont pu apporter dans le camp 760 kg de vivres.La ration standard étant de quelque 500 grammes par personne et par jour, 760 kg permettent à un peu plus d'une centaine de personnes de s'alimenter pendant deux semaines.Avant les combats, le camp comptait quelque 31.000 réfugiés.Dimanche déjà, Mme de la Guardia avait déclaré que la "situation humanitaire empirait de jour en jour". Un habitant du camp joint par
téléphone avait évoqué une situation sanitaire difficile et un manque d'eau.
"Depuis 22 jours nous n'avons reçu ni eau ni nourriture", a témoigné un responsable du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), Samir al-Libbani, joint par l'AFP à l'intérieur du camp. Selon lui, "environ 800 civils sont restés dans le camp".Le responsable du parti Fatah pour le nord du Liban, Bilal Aslan, présent lui aussi à Nahr al-Bared, a expliqué que les civils étaient rassemblés dans un "périmètre de sécurité dans le sud du camp, où il n'y a pas de combattants du Fatah al-Islam"."Mais des bombes tombent sur ce secteur de temps à autre", a ajouté Bilal Aslan, joint au téléphone par l'AFP, affirmant lui aussi que les occupants du camp "n'ont plus de pain ni d'eau"."L'armée a restreint l'entrée des convois (humanitaires) après que le Fatah al-Islam a profité de l'entrée de ces convois pour tirer sur les ambulances et les véhicules de l'armée", a-t-il dit."Il y a beaucoup de tués et de blessés dans les rangs du Fatah al-Islam et leur nombre a beaucoup diminué, mais nous ne savons pas
combien ils sont", a déclaré M. Aslan, précisant que les organisations palestiniennes qui assurent la sécurité du camp "comptent cent combattants au total".
"Nous ne les laissons pas tirer sur l'armée à partir du secteur que nous contrôlons même si nous devons avoir recours à la force", a-t-il assuré, en ajoutant qu'il n'y avait pour le moment "ni tués ni blessés parmi les civils".Le responsable palestinien a confirmé que le chef du Fatah al-Islam, Chaker al-Abssi, "a disparu depuis quelque temps" de Nahr al-Bared.Selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels, les combats depuis le 20 mai ont fait au moins 173 morts, dont 85 soldats, à Nahr al-Bared et dans ses alentours.
 
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